Débats - Page 684
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La manif pour tous à Paris le 17 novembre (KTO)
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L'Eglise doit se faire entendre sans relâche
source : http://fr.radiovaticana.va/articolo.asp?c=639723
39 évêques français des provinces du quart Nord-est de l’Hexagone ont terminé samedi leur visite ad limina entamée le 12 novembre dernier, en rencontrant Benoît XVI au Vatican. L’occasion pour le Pape d’aborder des sujets sensibles, comme la place de l’Eglise dans la société, son devoir de parler haut et fort, surtout quand l’actualité sociale et politique le réclame. Ainsi, le « mariage pour tous », ce projet de loi beaucoup discuté et qui doit être examiné à l’Assemblée en janvier prochain.
« Plus l’Eglise est consciente de son être et de sa mission, plus elle capable d’aimer ce monde, sans céder à la tentation du découragement ou du repli ». Car, rappelait le Pape « dans les débats importants de société, la voix de l’Église doit se faire entendre sans relâche et avec détermination. » Certes, dans le respect de la tradition de la laïcité à la française. « Vous apportez dans ces débats une parole indispensable de vérité, qui libère et ouvre les cœurs à l’espérance. Cette parole, j’en suis convaincu, est attendue. »
Prêcher à temps et contretemps
« L’Église, ajoutait Benoît XVI, trouve dans sa mission divine l’assurance et le courage de prêcher, à temps et à contretemps, la grandeur du dessein divin sur l’humanité, la responsabilité de l’homme, sa dignité et sa liberté, – et malgré la blessure du péché – sa capacité à discerner en conscience ce qui est vrai et ce qui est bon, et sa disponibilité à la grâce divine. »
Et le Pape partageait alors la préoccupation des évêques français pour la transmission de la foi aux jeunes générations. Assurée encore par de nombreuses familles, qui doivent être aidées, encouragées à prendre des initiatives dans le domaine éducatif.
Mais malheureusement l’on doit souvent constater une véritable rupture dans la transmission, parfois depuis plusieurs générations. Le défi est immense. Ce n’est pas le seul. « Il y a également l’énorme défi à vivre dans une société qui ne partage pas toujours les enseignements du Christ, et qui parfois cherche à ridiculiser ou à marginaliser l’Église en désirant la confiner dans l’unique sphère privée. »
Cohérence et fidélité à l'enseignement moral de l'Eglise
Pour relever ces immenses défis, l’Église a besoin de témoins crédibles. Et les fidèles doivent sentir que « leur foi les engage, qu’elle est pour eux libération et non fardeau, que la cohérence est source de joie et de fécondité. Cela vaut aussi bien pour leur attachement et leur fidélité à l’enseignement moral de l’Église que, par exemple, pour le courage à afficher leurs convictions chrétiennes, sans arrogance mais avec respect, dans les divers milieux où ils évoluent. Ceux d’entre eux qui sont engagés dans la vie publique ont dans ce domaine une responsabilité particulière. »
Et le Pape de rappeler, et nous sommes au cœur de l’actualité française, que « les politiques auront à cœur d’être attentifs aux projets de lois civiles pouvant porter atteinte à la protection du mariage entre l’homme et la femme, à la sauvegarde de la vie de la conception jusqu’à la mort, et à la juste orientation de la bioéthique en fidélité aux documents du Magistère de l’Eglise. »
Aimer la vie monastique, et respecter les normes pour l'Eucharistie
Le Pape n’a pas manqué non plus d’évoquer la beauté et l’importance de la vie monastique en France, et ses retombées spirituelles sur la vie de l’Eglise et la société. La grande tradition française aussi dans le soin apporté aux célébrations liturgiques. Le Pape a encouragé les évêques au respect des normes en la matière. « La beauté des célébrations, bien plus que les innovations et les accommodements subjectifs, a conclu Benoît XVI, fait œuvre durable et efficace d’évangélisation. »
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Mariage gay en France : les catholiques en ordre dispersé, leurs chefs aussi…
Très franco-français: les « tradis », dimanche 18 novembre, les « anti-tradis » samedi 17. Ni le cardinal Vingt-Trois ni aucun évêque d'Ile-de-France ne seront dans la rue, ce samedi, pour manifester leur opposition au mariage gay. Et dimanche, n’y pensez pas. Extraits d’un billet de Jean-Marie Guénois, dans le « Figaro » du 16 novembre :
« À Lourdes, il y a une semaine, lors de leur assemblée d'automne, un des évêques s'est levé dans l'Hémicycle pour appeler à la mobilisation de tous ses confrères contre le mariage homosexuel. Il sollicitait un «mot d'ordre» qui aurait pu être lancé par leur président, le cardinal André Vingt-Trois.
Placide et prudent, ce dernier n'a pas aussitôt réagi mais a ruminé l'idée. Elle a abouti, en fin d'assemblée, non à un ordre mais à un mot, une formule (…). Voici sa phrase exacte: «Que les catholiques de notre pays sachent que leurs évêques les encouragent à parler, à écrire, à agir, à se manifester…» (…)
À Lyon, le cardinal Philippe Barbarin défilera lui, «à titre personnel». Il sera notamment accompagné par Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon. En revanche, aucun rabbin ne défilera un jour de shabbat (…).Autre modalité, un «colloque international pour la vie» de très haute tenue, organisé par le diocèse de Bayonne les 30 novembre et 1er décembre, a été présenté cette semaine à Paris à la Conférence des évêques. Son organisateur, Mgr Marc Aillet, explique son état d'esprit: «Notre démarche est apaisée. Ce n'est pas sous le feu de l'intimidation que l'on obtiendra un vrai débat.» (…)
Très pragmatique depuis le début, l'Église de France fixe d'ailleurs son vrai rendez-vous au mois de janvier, lors d'une seule et grande manifestation nationale. Et si le gouvernement persistait à «confisquer» le débat et à «imposer en force» sa réforme du mariage comme entendu dans les rangs épiscopaux, des évêques pourraient alors se présenter ouvertement dans la rue. Et ce, malgré l'exemple espagnol qui a démontré qu'une manifestation massive contre le mariage homosexuel n'avait pas réussi à faire plier le gouvernement. »
Ici: Mariage gay: certains évêques seront dans la rue
Ah bon, ce serait donc de la stratégie ? On jugera sur pièces, dès ce week-end. En Belgique (2003), ce fut plus simple : ni tactique, ni stratégie, l’absence réelle.
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Vox clamantis in deserto ?
Lu sur le site I Media :
Une piqûre de rappel. C’est en ces termes que l’on commente au Vatican l’envoi par le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, d’une circulaire demandant aux responsables du Saint-Siège de faire respecter par leurs subordonnés “l’usage quotidien de l’habit ecclésiastique (soutane ou clergyman) et religieux“. Le clergé travaillant au Vatican se doit de montrer l’exemple aux autres membres de l’Eglise, explique le ‘numéro deux’ du Saint-Siège dans ce texte daté du 15 octobre 2012, et dont I.MEDIA a eu connaissance.
“A une époque où chacun est particulièrement appelé à renouveler la conscience et la cohérence de son identité“, le cardinal Bertone demande ainsi aux chefs des dicastères, des tribunaux et des différents services du Saint-Siège et du Vicariat de Rome de faire respecter “l’usage quotidien de l’habit ecclésiastique (soutane ou clergyman) et religieux“ par leurs subordonnés. Les responsables doivent aussi rappeler aux prêtres “le devoir de porter leur habit dans les règles et de façon digne, en toute saison“, en conformité avec “le devoir d’exemplarité qui incombe surtout à ceux qui sont au service du Successeur de Pierre“.
Par ailleurs, la circulaire du secrétaire d’Etat du Saint-Siège salue l’exemple des évêques “fidèles à l’usage quotidien de la soutane durant leurs heures de travail“. Ce choix constitue “un encouragement pour les épiscopats et ceux qui viennent en visite à la curie romaine et à la Cité du Vatican“.
La question de l’habit ecclésiastique est abordée dans l’article 284 du Code de droit canon. Il est simplement écrit que “les clercs porteront un habit ecclésiastique convenable, selon les règles établies par la conférence des évêques et les coutumes légitimes des lieux“. Successivement, les différentes conférences épiscopales du monde entier peuvent élaborer leur propre réglementation en la matière, qui doit cependant être approuvée par la suite par le Saint-Siège.
Un vêtement identifiable
A la Congrégation pour le clergé, on explique à I.MEDIA que “les fidèles ont le droit de reconnaître les prêtres par un habit identifiable“. Les membres de la curie romaine sont les premiers à devoir donner l’exemple, en particulier lorsqu’ils sont appelés à représenter le Saint-Siège. La soutane est donc de rigueur lorsqu’il s’agit par exemple d’accueillir des évêques venus à Rome en visite Ad Limina ou pendant des événements au Vatican en présence du pape. Les responsables des dicastères doivent aussi abandonner leur clergyman au profit de la soutane pendant les assemblés plénières.
Au Vatican, on estime que la note circulaire du cardinal Bertone est donc une “piqûre de rappel“ s’adressant notamment aux rares membres du clergé qui se rendent chez le pape sans porter la soutane. Néanmoins, les consignes du Vatican sont de manière générale plus respectées que par le passé. L’image d’évêques français se présentant devant le pape en clergyman à l’occasion d’une visite Ad Limina n’est plus qu’un lointain souvenir, vieux d’une vingtaine d’années.
Ce type de rappel à l’ordre n’est pas une nouveauté du pontificat de Benoît XVI et s’est avéré nécessaire à plusieurs reprises au cours de l’histoire, note-t-on au Vatican. Ce fut par exemple le cas au 18e siècle, lorsque le clergé adoptait les mêmes codes vestimentaires que la haute société.
Bien plus récemment, en 1997, le cardinal Dario Castrillon Hoyos, qui était alors préfet de la Congrégation pour le clergé, avait déclenché une polémique violente, en particulier en France, sur les habitudes vestimentaires des prêtres. Il reprochait alors aux “prêtres laïcisés“ leur manière de penser et de s’habiller. CP
Ici : Le cardinal Bertone rappelle l’importance du code vestimentaire pour le clergé au Vatican.
Ce genre de monitions s’égrènent depuis la fin du concile "Vatican II" avec la même inutilité que celles qui concernent les abus liturgiques dans le nouveau rite de la messe : le clergé « conciliaire » n’en a rien à faire et le clergé « identitaire » des nouvelles communautés n’en a pas besoin : il est déjà convaincu. Deux mentalités (et, en filigrane, demain deux Eglises ?)...
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L'Islam peut-il rendre l'homme heureux ?
Le Salon Beige présente le nouveau livre d'Annie Laurent :
L'islam et le bonheur
Dans son dernier ouvrage, Annie Laurent (experte au Synode des évêques sur le Moyen-Orient) pose une question pertinente : "L'islam peut-il rendre l'homme heureux ?" A partir des textes du Coran et de la Sunna, cet essai présente l'enseignement de l'islam sur l'homme, sa vocation et sa destinée. Extrait :
"[L]e bonheur ainsi promis [au musulman] semble être un bonheur naturel, un bonheur de satisfaction, dû au sentiment de supériorité qui habite l'âme musulmane, et non d'un bonheur surnaturel. Avec l'islam, on est loin du secret du bonheur proposé par le christianisme qui, lui, est avant tout surnaturel.
Le chrétien est heureux parce qu'il se sait aimé de Dieu et qu'il aime Dieu. Il trouve sa joie, non en se croyant supérieur aux autres hommes ou en suivant une Loi, mais en s'attachant à une Personne vivante, le Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, l'homme parfait, mort et ressuscité pour le salut de tous."
Annie Laurent a créé l'association ‘CLARIFIER' (3, Résidence Villeneuve - 13, Rue Jean de La Bruyère - 78000 Versailles), qui édite La Petite feuille verte (contact@associationclarifier.fr)et qui a pour finalités :
- d'éclairer chacun sur les réalités de l'islam, en respectant les personnes qui s'y identifient ;
- d'agir en vue de favoriser les conditions permettant de vivre ensemble pacifiquement.
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Le prix Nobel de médecine et la préservation de l'embryon
France : les applications des découvertes du prof. Yamanaka
Le Nobel de médecine 2012 reçu à l'Académie des sciences
ROME, vendredi 16 novembre 2012 (Zenit.org) – Le traitement de la Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), dont un essai clinique sera lancé en 2013, puis de la maladie de Parkinson, des lésions de la moelle épinière et des pathologies du sang, notamment, sont les premières applications envisagées des découvertes du prof. Yamanaka.
Désormais la recherche sur les cellules souches adultes ont dépassé la recherche sur les cellules embryonnaires et est « plus proches » d’aboutir.
Le Nobel de médecine 2012, le Prof. Shinya Yamanaka a évoqué ces thèmes en ouvrant le symposium de l’Académie française des sciences dédié à la « régénération de tissus ».
La Fondation Jérôme Lejeune rend compte de cette intervention de celui qui est considéré comme « le père de la reprogrammation cellulaire » (iPS), ce qui lui a valu l’obtention du prix Nobel de médecine 2012.
Son « génie », rapporte la Fondation, Nicole le Douarin, secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie des sciences l’a rappelé en introduction, réside dans le fait d’ « avoir mis au point une méthode révolutionnaire qui surmonte les impasses éthiques et techniques propres à la recherche sur les cellules souches embryonnaires ».
Sa venue en France, à l’initiative de cette prestigieuse institution, avait été prévue avant l’annonce du Nobel de médecine. Elle a pris toute sa signification avec la prise de conscience, mondiale, avec le Nobel, de l’importance de l’avancée représentée par cette découverte « pour la science et ses applications actuelles et potentielles dans le domaine de la santé ».
« Il est d’autant plus intéressant d’entendre le Professeur Yamanaka s’exprimer à Paris, que la France a mis longtemps à prendre la mesure de ses travaux, publiés dès 2006, sur les iPS animales, et 2007, sur les iPS humaines », fait observer la Fondation.
Et de résumer : « Ni complémentaires ni concurrentes, les cellules iPS ont simplement dépassé les cellules souches embryonnaires ».
« Après 20 ans de recherche dans le monde et des dérogations accordées depuis 2004 en France par l’Agence de la biomédecine, la recherche sur l’embryon n’a pas concrétisé les promesses d’applications thérapeutiques « spectaculaires » annoncées », rappelle la même source.
En revanche, « alors que les iPS humaines n’existent que depuis 2007, le Pr Yamanaka a présenté les résultats probants déjà existants (pour la modélisation de pathologie et le criblage de molécules) et les perspectives prometteuses (pour la thérapie cellulaire) qu’offrent ces cellules, sans recourir à l’embryon ».
Mme le Douarin a souligné que les iPS sont « plus proches » d’aboutir, la première application en vue pour la thérapie cellulaire étant le traitement de la DMLA dont un essai clinique sera lancé en 2013. Suivront notamment la maladie de Parkinson, les lésions de la moelle épinière et des pathologies du sang.
Pour sa part, le gouvernement japonais a su prendre la pleine mesure de la découverte et a soutenu le Pr Yamanaka dès 2009, en finançant ses travaux à hauteur de 40 millions d’euros. Depuis, le prix Nobel a installé à Kyoto son équipe de plus de 200 chercheurs exclusivement consacrés aux iPS, pr »cise la même source.
Et de commenter : « Il est crucial, pour la recherche française, d’espérer une prise de conscience similaire des responsables politiques de notre pays. Prochain test le 13 décembre au Sénat avec le retour du débat sur l’autorisation de la recherche sur l’embryon. La France décidera-t-elle de libéraliser de façon anachronique cette recherche ? Cela ouvrirait la porte à des financements qui à la fois manqueront nécessairement à la recherche sur les cellules iPS, et n’auront d’autre effet que de satisfaire les attentes de l’industrie pharmaceutique. Si, malgré l’évidence, la France se refuse à choisir et veut tout, elle n’aura rien »
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Vous avez dit "loi naturelle" ?
Le Maître de Conférences Henri Hude, sur Magistro, aborde ces questions : Qu'est-ce que la nature ? Qu'est-ce que la "loi naturelle" ?
On va beaucoup parler cet automne de nature et de liberté, de naturel ou de contre-nature, de morale naturelle ou de transgression, etc.On s'est déjà mis à parler, ou à reparler, de "morale laïque".Les questions dont dépendent tous ces débats sont les suivantes : existe-t-il une loi naturelle ? Comment peut-on être sûr qu'il en existe une ? Si nous pouvons en être sûrs, rationnellement, quel en est en gros le contenu ? Pouvons-nous être certains de ce contenu ? Si oui, de quoi, pourquoi et comment ? Et que faut-il entendre profondément par "loi naturelle" ? Est-ce la même chose que la loi morale ? Comment retrouver la certitude rationnelle de l'existence et du contenu de cette loi morale objective ? En comprenant, précisément, ce que veut dire "loi naturelle" ? Et quel rapport avec la loi civile fondamentale ? Et avec Dieu ? Sans cette loi, un individu vit sans règle, un décideur n'a plus de boussole et un législateur fait n'importe quoi.Je voudrais permettre aux lecteurs et à leurs familles de se réapproprier cette notion. Plus que cette notion, il faut nous réapproprier cette loi. Il faut la retrouver avec une sorte d'évidence.
Pour y aider, voici deux textes classiques. Aristote et la "loi naturelle"
Dans le 1 er Livre de sa Rhétorique, Aristote écrit, au chapitre XIII (et, plus loin, au chapitre XV) : " (…) la définition du juste et de l'injuste se rapporte à deux sortes de lois (…). "Je veux parler de la loi particulière et de la loi commune."La loi particulière est celle que chaque collection d'hommes détermine par rapport à ses membres, et ces sortes de lois se divisent en loi non écrite et en loi écrite. "La loi commune est celle qui existe conformément à la nature. En effet, il y a un juste et un injuste, communs de par la nature, que tout le monde reconnaît par une espèce de divination, lors même qu'il n'y a aucune communication, ni convention mutuelle. C'est ainsi que l'on voit l'Antigone de Sophocle (deuxième épisode) déclarer qu'il est juste d'ensevelir Polynice, dont l'inhumation a été interdite, alléguant que cette inhumation est juste, comme étant conforme à la nature. Ce devoir ne date pas d'aujourd'hui ni d'hier, mais il est en vigueur de toute éternité, et personne ne sait d'où il vient’."Pareillement Empédocle : "(…) mais cette loi générale s'étend par tout le vaste éther et aussi par la terre immense."
Voici maintenant le texte de l’Antigone de Sophocle
Le Roi demande à Antigone comment elle a osé désobéir aux règles que lui avait édictées. Et Antigone répond ceci : "C'est que Zeus ne les a point faites, ni la Justice qui siège auprès des Dieux souterrains. "Et je n'ai pas cru que tes édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des Dieux, puisque tu n'es qu'un mortel. "Ce n'est point d'aujourd'hui, ni d'hier, qu'elles sont immuables ; mais elles sont éternellement puissantes, et nul ne sait depuis combien de temps elles sont nées. "Je n'ai pas dû, par crainte des ordres d'un seul homme, mériter d'être châtiée par les Dieux."Je savais que je dois mourir un jour, comment ne pas le savoir ? Même sans ta volonté (…). Certes, la destinée qui m'attend ne m'afflige en rien."Si j'avais laissé non enseveli le cadavre de l'enfant de ma mère, cela m'eût affligée ; mais ce que j'ai fait ne m'afflige pas. Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé !"
Le thème de la loi naturelle est traité dans Préparer l’avenir. Nouvelle philosophie du décideur
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La guerre anti-vie fait rage
L'affaire Savita est instrumentalisée par tous les grands médias pour citer l'Irlande à comparaître devant le tribunal de l'opinion publique où elle devra répondre de sa législation restrictive à l'égard de l'avortement. Le docteur Dor sera traîné devant les tribunaux pour avoir exercé des pressions morales et psychologiques lors de manifestations pour le respect de la vie. Toute cette propagande qui tend à incriminer ceux qui défendent la vie et à présenter le recours à l'avortement comme une pratique positive est démontée au jour le jour sur le blog de la courageuse Jeanne Smits :
- Savita : le montage s'amplifie
- Le Dr Dor cité à comparaître pour « pressions morales » contre l’avortement
A propos de Savita, voir également : http://www.thehindu.com/news/cities/bangalore/city-doctor-defends-irish-counterparts/article4100988.ece
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Ne pas trop vite enterrer la Belgique
"Un nouveau livre “remue-méninges” belgo-belge sort de presse. Voilà pourquoi il faut continuer à croire dans ce pays pas comme les autres."
Sous le titre "Pourquoi la Belgique n'est pas près de disparaître", Christian Laporte revient dans la Libre de ce jour sur la publication de Good morning Belgium que nous évoquions hier :
Il croit à un avenir belge pour la Belgique. Politologue français, Vincent Laborderie travaille d’arrache-pied à l’UCL à sa thèse de doctorat sur le séparatisme en Europe. S’il scrute avec curiosité la Catalogne et l’Ecosse, il ne voit pas la Belgique imploser. Avec Nicolas Parent, alors à B Plus, il a coordonné un dossier rassemblant “des réflexions pour un fédéralisme revigoré” dans lequel interviennent des académiques francophones et néerlandophones, des historiens et des acteurs de terrain comme notre collègue de “La Libre” Paul Vaute. Au bout du livre, le politologue nous invite à ne pas succomber aux peurs, ni à considérer comme inéluctable la fin de la Belgique. “La mise en place de l’équipe Di Rupo nous a fait sortir de la plus longue crise politique qui a commencé en 2007 lorsque les vainqueurs des élections n’ont pu s’entendre sur une réforme de l’Etat.” S’il se réjouit que les acteurs politiques sont sortis du piège dans lequel ils s’étaient enfermés.
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Dénaturation du mariage en Espagne : l’épiscopat espagnol fustige le tribunal constitutionnel
La dénaturation du mariage est aujourd'hui à la une de l’actualité française. En Belgique elle s’est déroulée en 2003, sous le gouvernement des gauches laïques présidé par Guy Verhofstadt (VLD), sans grande résistance de l’opinion catholique (ou ce qu’il en reste). L’Espagne de Zapatero (PSOE) a suivi en 2005, mais l’épiscopat ibérique n’a jamais adopté la posture résignée des évêques belges. Le gouvernement de Mariano Rajoy aujourd’hui au pouvoir à Madrid reviendra-t-il sur la législation adoptée en 2005 ? Dans une note de la commission épiscopale espagnole publiée le 8 novembre dernier, on peut encore lire cette protestation réitérée :
« Le Tribunal Constitutionnel a donné avant-hier la teneur d’une sentence, qu’il publiera prochainement, dans laquelle il décide que l’actuelle législation espagnole sur le mariage est conforme à la Constitution. En raison de l’importance de cette sentence, nous rappelons brièvement la doctrine catholique, sous réserve, lorsque la sentence sera publiée, d’apporter d’autres précisions nécessaires.
1.- La législation actuellement en vigueur en Espagne a redéfini la forme juridique du mariage de telle sorte que celui-ci a cessé d’être l’union d’un homme et d’une femme pour devenir légalement l’union de deux citoyens quelconques, auxquels est désormais réservé le nom de conjoints (conyuges) ou de compagnons (consortes). Ainsi est établie une insolite définition légale de mariage, exclusive de toute référence à la différence entre un homme et une femme. Les espagnols ont perdu ainsi le droit d’être reconnus expressément par la loi comme époux et épouse, et doivent s’inscrire à l’État-Civil comme conjoint A ou conjoint B.
2.- Dès lors, nous ne pouvons pas cesser d’affirmer, avec douleur, que les lois applicables en Espagne ne reconnaissent pas et ne protègent pas le mariage dans sa spécificité. C’est pourquoi, convaincus des conséquences négatives qui en résultent pour le bien commun, nous élevons notre voix en faveur du véritable mariage et de sa reconnaissance juridique. Tous, chacun à la place que nous occupons dans la société, nous devons défendre et promouvoir le mariage et son traitement adéquat par les lois. C’est le moment de relire la récente Instruction pastorale de l’Assemblée Plénière de notre Conférence Épiscopale intitulée La vérité de l’amour humain. Orientations sur la vérité de l’amour conjugal, l’idéologie du genre et la législation familiale, approuvée le 26 avril dernier et publiée le 4 juillet.
3.- Il n’est pas de notre compétence de porter des jugements sur la pertinence juridique des sentences des tribunaux. En revanche, il est de notre devoir d’aider au discernement de la justice et de la moralité des lois. En ce sens, nous devons redire que l’actuelle législation espagnole sur le mariage – abstraction faite de sa conformité ou de sa non-conformité à la Constitution – est gravement injuste, car ni elle reconnaît ni elle protège la réalité du mariage dans sa spécificité. La modification de la loi est donc urgente, afin que soient reconnus et protégés les droits de tous en ce qui concerne le mariage et la famille. Nous pensons, en particulier, au droit de ceux qui contractent mariage à être expressément reconnus comme époux et épouse ; au droit des enfants et des jeunes à être éduqués comme des époux et des épouses de l’avenir ; au droit des enfants à jouir d’un père et d’une mère, par l’amour fidèle et fécond desquels ils sont appelés à la vie et accueillis dans une famille stable. Aucun de ces droits n’est actuellement reconnu ni protégé par la loi.
Que Marie très sainte garde les familles et intercède pour les gouvernants, auxquels incombe le devoir, et auxquels appartient le service d’ordonner avec justice la vie sociale. »
Lu sur le blog du Petit Placide, ici : sur le mariage
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Le défi de la présence musulmane évoqué à Londres par le cardinal Scola
(Source) Le Cardinal Scola à Londres: la proposition d'Oasis
"Parler de métissage à Londres, c’est décrire un fait que tout le monde a sous les yeux : la ville la plus cosmopolite du monde accueille en effet toutes les ethnies, cultures et religions. Mais, bien au-delà de la vieille fable “multi-culti”, cela ne se produit pas sans difficultés ni conflits. Voilà pourquoi il est nécessaire de retourner aux raisons de la cohabitation entre personnes diverses que le Cardinal Scola, dans son intervention à la House of Lords, a identifié dans le bien pratique d'être ensemble. Un texte fondateur, qui représente pour Oasis une étape ultérieure : sans oublier le monde à majorité musulmane et les communautés chrétiennes qui y vivent, mais au contraire en vertu de cette expérience, la Fondation lance une réflexion sur les défis qui attendent l’Occident et ses modèles de société.
L’après-midi, lors de sa leçon au Heythrop College, le Cardinal Scola a réfléchi de manière plus spécifique à quatre chantiers de travail communs qui attendent les chrétiens et les musulmans : la liberté religieuse, la crise économique, la sécularisation et les questions éthiques. C’est l’idée de la nouvelle importance culturelle que chrétiens et musulmans peuvent avoir les uns pour les autres."
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La fin de l'illusion soixantiste
Nous lisons ceci sur le blog de l'abbé de Tanoüarn qui nous paraît très juste :
"... pour les Pères conciliaires qui vivaient une période faste de l'histoire de l'Eglise, on pouvait s'en remettre à une laïcité apaisée (à une laïcité que l'on appellera plus tard laïcité ouverte) pour gérer les structures sociales issues de 2000 ans de chrétienté. L'Eglise, elle n'avait plus à faire la police, à exercer quelque coercition morale que ce soit... puisque l'Etat s'en chargeait très bien. Dans un livre récent, Eglise conciliaire et années soixante (L'Harmattan éd., 25 euros), le sociologue belge Louis Rade propose d'appeler cette grande illusion qui n'est pas qu'au cinéma, le Soixantisme. Dont acte : parlons pour faire vite du Soixantisme, que le Concile a codifié et dont l'Eglise, autoproclamée conciliaire à l'époque, a fait l'atmosphère de son développement et très vite de son déclin. Il me semble que cette affaire du mariage homosexuel met fin au Soixantisme de manière officielle; Il y a eu l'avortement : on pouvait encore faire semblant de ne pas voir. Cette fois, on s'en prend - par le biais du langage - à l'institution elle-même. Le cardinal Vingt-Trois a bien compris et il s'est employé à faire comprendre à ses frères évêques que l'on ne pourrait plus faire semblant de rien, indéfiniment. L'Eglise devait prendre position dans ce qui apparaît dès maintenant comme ce que Christiane Taubira appelle elle-même "un problème de civilisation".
Face à ce problème de civilisation, le temps est à l'apostolat des laïcs. Qui mieux que des laïcs engagés dans la vie sociale peuvent aider à prendre conscience de ces problèmes politiques, de ces problèmes sociétaux, qui, à cause de la radicalité avec laquelle ils sont posés, deviennent des problèmes spirituels.
Vatican II a beaucoup parlé de l'apostolat des laïcs. Hélas, en France, l'Eglise issue du concile Vatican II n'a plus les structures qui correspondraient à cette ambition de mettre en avant les laïcs. Avant le Concile, il y avait l'Action catholique. Souvenez vous ! Jean-Paul II en 1980 a pu encore réunir 100 000 militants de la JOC devant la Basilique Saint-Denis. C'était le chant du cygne. Une telle mobilisation, avec ou sans pape, est impensable aujourd'hui. Dans une société de plus en plus égalitaire et qui, selon la prophétie de Jean Fourastié, est devenue une société de services, l'apostolat catégoriel n'a plus beaucoup de sens. Et rien ne l'a remplacé. Le strabisme gauchisant de nos élites chrétiennes a interdit que l'on puisse dépasser ce modèle. Résultat : aujourd'hui l'Eglise est plus cléricale que jamais. Et elle a beaucoup de mal à se mobiliser. Mgr Aillet en a-t-il pris conscience, lui qui dimanche dernier disait aux traditionalistes à Saint-François Xavier : "Vos évêques vous soutiennent" dans votre engagement pour "la charité politique". Peut-on parler d'un vrai soutien des évêques tant qu'il n'y a pas une véritable organisation des laïcs catholiques, alliée à une vraie formation aux problèmes de l'heure présente, la laïcité, la royauté sociale du Christ, bref : le devenir de 2000 ans de christianisme face à la grande déculturation commencée ? (...)