De George Weigel sur le Catholic World Report :
En quoi, précisément, consiste l'unité de l'Église ?
Il ne peut y avoir de mise entre parenthèses des questions morales dans un véritable dialogue sur la recomposition de l'unité chrétienne.
15 mai 2024
Parmi les nombreuses questions urgentes soulevées par les synodes sur la famille de 2014 et 2015 et l'actuel synode sur la synodalité - questions qui auront inévitablement une incidence sur le prochain conclave papal - figure celle de l'unité : en quoi, précisément, consiste l'unité de l'Église ?
Quel est le contenu du « un » dans l'affirmation du Credo de « l'Église une, sainte, catholique et apostolique » ?
Les synodes sur la famille se sont penchés sur cette question lors de leurs débats sur l'aptitude à recevoir la Sainte Communion : Les personnes ayant contracté des mariages canoniquement irréguliers, qui ne vivent pas en unité avec l'enseignement et la pratique pastorale de l'Église, peuvent-elles participer pleinement au sacrement de l'unité, l'Eucharistie ? Ou doivent-ils s'abstenir de recevoir la Sainte Communion tout en se joignant à la communauté pour offrir un véritable culte au Père ?
Les ambiguïtés d'Amoris Laetitia, l'exhortation apostolique post-synodale qui a suivi ces synodes, n'ont pas résolu cette question. Au contraire, elles ont renforcé la crainte que des lignes de fracture ne s'ouvrent dans l'Église, certaines Églises locales interprétant Amoris Laetitia selon la ligne qu'elles avaient adoptée lors des synodes (c'est-à-dire que les personnes mariées de manière irrégulière pouvaient recevoir la Sainte Communion) et d'autres Églises locales interprétant l'exhortation apostolique différemment (les personnes mariées de manière irrégulière devraient s'abstenir de recevoir la Sainte Communion). Ces lignes de fracture étaient vraiment profondes. En effet, comment se fait-il qu'une source de grâce sanctifiante en Allemagne soit un péché grave à dix kilomètres de là, du côté polonais de la frontière germano-polonaise ?
C'est d'ailleurs une préoccupation que le groupe des treize cardinaux (aujourd'hui tristement célèbre dans certains milieux) a envisagé de soulever dans sa lettre au pape au début du Synode 2015. Dans cette lettre, les cardinaux demandaient poliment une révision des procédures du Synode afin qu'il y ait un débat synodal plus solide et un processus de vote dans lequel les pères synodaux rendraient leurs jugements sur des propositions spécifiques.
Une première version de cette lettre mettait en garde contre la possibilité que l'Église catholique en vienne à ressembler à la Communion anglicane à option locale, dans laquelle certaines Églises nationales constitutives croyaient et pratiquaient d'une certaine manière, et d'autres Églises constitutives croyaient et pratiquaient le contraire : c'était là, suggérait-on, la voie du véritable schisme. Finalement, les cardinaux ont décidé de se concentrer uniquement sur les procédures synodales et ce drapeau jaune d'avertissement n'a pas été inclus dans le texte final de la lettre.
Pourtant, l'inquiétude est restée. Et elle s'est intensifiée depuis, notamment en raison des diverses réactions à la déclaration de décembre 2023 du Dicastère pour la doctrine de la foi sur la possibilité de bénir les personnes vivant dans des unions et des relations homosexuelles. Les Eglises de Belgique et d'Allemagne ont applaudi (et ont continué à faire ce qu'elles faisaient déjà) et les Eglises d'Afrique ont exprimé un ferme « Non, merci ».

« La corruption est devenue quelque chose de normal, une sorte de seconde nature. Les gens ne sont plus choqués par ça » s’était ému le président Félix Tshisekedi devant la diaspora congolaise de Belgique début mai. Un constat pour mieux vanter les mérites de l’Inspection générale des finances (IGF), l’organisme censé contrôler l’argent public et lutter contre les détournements de fonds. Pourtant, depuis cinq ans, les scandales financiers se sont multipliés en République démocratique du Congo (RDC). « Programme des 100 jours », financement du fond Covid, taxe téléphonique RAM, Jeux de la Francophonie… Les affaires s’enchaînent, les responsables sont souvent blanchis, et l’argent détourné reste dans la nature. Si la corruption touche tous les acteurs de l’économie congolaise et frappe à tous les étages, les acteurs politiques se taillent souvent la part du lion. Dernier exemple en date, le rapport explosif d’une ONG congolaise sur la gestion douteuse des fonds publics de l’Assemblée nationale et du Sénat.