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Ethique - Page 40

  • "La bénédiction concerne des individus et le mariage, c'est uniquement entre un homme et une femme" (Mgr Rougé)

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    De France Info ("Le grand témoin" / Jérôme Chapuis) :

    Bénédiction des couples homosexuels : "Le texte du Saint-Siège a suscité des malaises", réagit l'évêque de Nanterre

    Membre du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, Monseigneur Matthieu Rougé insiste sur le fait que la bénédiction concerne des individus et que le mariage, c'est uniquement entre un homme et une femme.

     

    "Le texte du Saint-Siège sur le mariage et les bénédictions a suscité des interrogations, voire des malaises, et nous le prenons au sérieux", a réagi jeudi 11 janvier sur franceinfo Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre et membre du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France. Dans une lettre adressée en juillet à des cardinaux conservateurs et publiée début octobre, le pape François a invité à rechercher des formes de bénédiction qui pourraient répondre aux demandes des couples homosexuels. L'Église de France a rejeté la proposition de Rome : "La bénédiction, elle s'adresse aux personnes", a rappelé l'évêque. "Quel que soit l'état de vie de chacun, la relation avec Dieu, c'est toujours une relation personnelle", a-t-il souligné.

    franceinfo : Avez-vous une lecture restrictive du texte du Saint-Siège ?

    Monseigneur Matthieu Rougé : Le texte du Saint-Siège sur le mariage et les bénédictions avant Noël a suscité des interrogations, voire des malaises, et nous le prenons au sérieux.

    "Nous rappelons, comme le faisait le Saint-Siège, que par fidélité à la Bible et l'Évangile, nous ne pouvons que marier un homme et une femme désireux de s'engager librement dans la fidélité et l'ouverture aux enfants."

    Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre et membre du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France

    à franceinfo

    Troisièmement, nous avons à manifester l'amour de Dieu pour tous et pour chacun, ce qui passe par le fait de prier avec et sur les personnes.

    Dans votre communiqué, vous parlez de bénir les personnes qui s'adressent à vous, pas les couples. Comment expliquez-vous cette nuance ?

    La bénédiction s'adresse aux personnes. Il faut bien comprendre le mot bénédiction. Comme évêque, je passe mon temps à rencontrer les gens qui me disent, quelle que soit leur situation de vie : "Monseigneur, bénissez-moi. Ma fille est malade, ma mère est morte". Qu'est-ce que je réponds à ces personnes ? Que le Seigneur vous aide, vous accompagne. C'est ça la bénédiction. La bénédiction, au sens où l'emploie le Saint-Siège de manière peut être pas toujours très claire, c'est prier avec et sur les personnes. Je passe ma vie à prier avec des personnes dans toutes sortes de situations pour leur dire que le Seigneur est avec vous, il vous aide. Mais ce qui est important pour nous aujourd'hui, c'est de dire très clairement le mariage homme femme d'une part, la bénédiction des personnes d'autre part, quelle que soit leur situation, pour manifester que chacun est appelé à se laisser toucher et transformer par l'amour du Christ.

    Qu'est-ce que vous dites aux couples homosexuels catholiques ?

    Nous manifestons que le Seigneur vient à la rencontre des personnes et de toute façon, quelle que soit l'histoire spirituelle de chacun, quel que soit l'état de vie de chacun, la relation avec Dieu, c'est toujours une relation personnelle. C'est toujours la rencontre personnelle avec Jésus-Christ. Une chose est de rappeler que, par fidélité à l'Évangile, le mariage, c'est un homme et une femme, et en même temps de manifester que l'amour de Dieu peut rejoindre chacun s'il ouvre son cœur à la lumière de l'Évangile.

    Des témoignages de fidèles homosexuels disent sur franceinfo que dans dix ans, la bénédiction des couples homosexuels, ce sera un non-sujet. Vous l'entendez ?

    Nous avons à être fidèles à Jésus-Christ, à l'amour insurpassable qu'il offre au monde et qui dépasse ce qui se trame dans l'histoire telle qu'elle va. Puis, l'attention à chacun. Il me semble que cette unité de l'amour et de la vérité que nous essayons de porter, elle sera durablement le chemin de l'Église.

    Quitte à être mal compris par vos fidèles ?

    Jésus que nous suivons a été si mal compris qu'il est mort sur la croix. Les disciples de Jésus s'exposent à être mal compris.

  • Fiducia Supplicans : la forme ecclésiale du “wokisme” selon Thibaud Collin

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    Lu sur Diakonos.be (Sandro Magister) : 

    Dire du bien de ce qui est mal ? Libres propos d’un philosophe sur « Fiducia supplicans »

    (s.m.) Je reçois et je publie. L’auteur de la note, Thibaud Collin, est professeur de philosophie à Paris et a publié des essais importants sur la crise contemporaine du mariage.

    Le « wokisme » auquel il fait référence est la vague actuelle de répulsion envers tout ce qui est considéré comme issu d’injustices passées. Dans l’Église, c’est la raison naturelle démolie par une nouvelle et contradictoire religion de l’inclusion, au nom de la miséricorde.

    *

    Un « wokisme » ecclésial

    de Thibaud Collin

    Josef Ratzinger n’a cessé de rappeler que l’Eglise primitive a fait le choix d’une part de la raison en quête de sagesse contre le mythe et, d’autre part, de la nature, objet du questionnement de la raison contre la coutume dominant à une époque. Ce choix originel a scellé le devenir de l’intelligence de la foi et fondé les liens étroits qui unissent la théologie et la philosophie.

    La lecture de “Fiducia supplicans” suscite des questions dans l’esprit du lecteur philosophe. Comme le dit Boileau dans “L’Art poétique” (1674) « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». Or les lectures attentives de la déclaration du 18 décembre et du communiqué du 4 janvier 2024 ne permettent pas de lever quelques confusions. Les propos qui suivent n’ont d’autre but que de contribuer à l’intelligence de ce texte.

    La question centrale nous semble être : à qui Dieu est-il censé donner sa bénédiction quand le prêtre l’invoque sur les personnes qui lui en font la demande ?

    Jusqu’au § 30 inclus, la déclaration, après avoir distingué différents types de bénédiction, envisage comme sujet récepteur de la bénédiction les individus. Puis soudainement au § 31 elle affirme que ces distinctions fondent la possibilité de « bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe. » Ce passage d’individu à couple n’est pas justifié alors qu’il est le cœur du texte, tout le monde admettant que Dieu peut bénir une personne humaine en tant que telle.

    La déclaration affirme donc que le sujet récepteur d’une bénédiction, fut-elle informelle et effectuée en dix secondes, peut être « un couple irrégulier » ou « un couple de même sexe ».  Or bénir un couple, est-ce la même chose que bénir deux individus ? Ce qui amène à poser la question : qu’est-ce qui fait qu’un couple est un couple ?

    Un couple est un tout qui est plus que la somme de ses parties, à savoir les deux individus. C’est une entité ayant sa consistance propre, un être relationnel distinct des deux termes en relation. Quel est le fondement de cet être si ce n’est le choix réciproque par lequel ces deux individus consentent ensemble à un même lien qui les oblige ? Bref, en droit naturel ce qui constitue un couple est le mariage.

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  • En accord avec le Pape, les Églises africaines ne béniront pas les couples homosexuels

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    Ambongo IMG-20230128-WA0049.jpg

    Une information de Vatican News diffusée par Radio-Vatican :  

    Un message diffusé par le cardinal Fridolin Ambongo, président du Sceam, fait la synthèse des positions des différentes conférences épiscopales du continent africain et répond, en accord avec le Souverain pontife, à l'inquiétude exprimée par des fidèles laïcs, des personnes consacrées et des pasteurs, après la publication de Fiducia Supplicans.

    Entretien réalisé par Jean-Charles Putzolu - Cité du Vatican

    La bénédiction des couples homosexuels proposée par Fiducia supplicans ne peut être mise en œuvre en Afrique «sans s'exposer au scandale», mais chaque évêque sera libre de choisir comment agir dans son diocèse. Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa et président du Sceam (Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar), a rendu public un message jeudi 11 janvier sur les bénédictions «extraliturgiques» proposées dans la déclaration du dicastère pour la Doctrine de la foi, qui -rendue publique le 18 décembre dernier- ouvre la possibilité de bénir les couples en situation «irrégulière» au regard de la morale catholique, y compris ceux formés par des personnes de même sexe, mais en dehors de toute ritualisation et imitation du mariage.

    Le cardinal Ambongo souligne une spécificité culturelle de l’Afrique, profondément enracinée dans les valeurs de la loi naturelle concernant le mariage et la famille, qui complique l'acceptation des unions de personnes de même sexe, considérées, relève le message du Sceam, «comme contradictoires aux normes culturelles et intrinsèquement mauvaises».

    Monsieur le cardinal, pouvez-vous nous donner les raisons de cette inapplicabilité de Fiducia Supplicans sur le continent africain?

    « Fiducia Supplicans est un document qui a été signé par Sa Sainteté le Pape François, et par le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi. C'est un document qui s'impose à toute l'Église en tant que document qui traite des bénédictions. Il est donc applicable dans notre Église en Afrique.

    Il y a seulement un point sur lequel les Églises d'Afrique sont en difficulté et ne peuvent pas l’appliquer, c’est celui qui concerne la bénédiction des couples homosexuels, tout simplement. Mais le reste du document est bon ».

    Est ce qu'on peut parler d'une spécificité africaine?

    « Effectivement, nous vivons aujourd'hui dans un monde multiculturel. Ce qui est bon pour l'Occident ne l'est pas nécessairement pour l'Asie ou pour l'Afrique. Je crois que nous sommes dans ce cas-là ».

    Toutes les conférences épiscopales, puisque vous avez rassemblé les différentes réactions, et vous aviez émis le souhait très rapidement après la publication de Fiducia Supplicans de présenter des lignes d'orientations communes pour tout le continent africain, sont-elles à l'unisson? »

    « Vous avez pu prendre connaissance des déclarations des différentes conférences épiscopales d'Afrique. Mon message d'aujourd'hui est justement et uniquement la synthèse de ce que les évêques ont dit. Ils sont tous unanimes pour réaffirmer leur communion avec le Pape François en tant que facteur de communion, d'unité dans l'Église; ils sont tous unanimes pour reconnaître que ce document a créé des frustrations et des troubles chez les fidèles et en tant que pasteurs; ils ont tous estimé qu'il est impossible d'appliquer la partie de Fiducia Supplicans qui traite de la bénédiction des couples homosexuels. »

    Seulement ce point? Concernant, par exemple, les couples divorcés remariés, la question ne se poserait pas?

    « Mais pas du tout. Quand nous partons de la théologie de la bénédiction, c'est déjà une pratique. Dans toutes les églises du monde, nous bénissons tout le monde, nous bénissons même des criminels, nous bénissons même des animaux, nous bénissons des voitures, et ce n’est pas un problème. La bénédiction à accorder aux homosexuels en tant que personne n’est pas un problème. Ce qui pose problème chez nous, c'est la bénédiction du lien entre les deux, parce que ça brouille la théologie du mariage. »

    Il y a quand même l’expression d'une forme d'opposition à un document doctrinal, ou tout du moins à une partie d'un document doctrinal. Parallèlement, les évêques d'Afrique réaffirment leur pleine communion avec le Pape François. Ne sommes-nous pas dans une situation délicate?

    « Oui, cela a créé un grand malaise, il faut le dire. Et c'est justement à cause de cela que je suis venu. Dès que le document est sorti, il y a eu une sorte de levée de boucliers partout en Afrique. Personnellement, en tant que président du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar, j'ai pris ma responsabilité. J’ai invité non pas les évêques, les prêtres ou les fidèles individuellement, mais les conférences épiscopales, à se prononcer. Ceci nous a permis de récupérer le dossier au lieu que de le laisser aller dans toutes les directions. Ce sont les conférences qui se sont prononcées, et j'ai fait la synthèse de toutes ces réactions. Mais je ne suis pas que le président du Sceam. Je suis aussi membre du conseil des cardinaux : Je suis aussi conseiller du Pape, et c’est à ce titre, en tant que conseiller que je suis venu auprès de lui. Nous avons échangé avec lui, nous avons échangé avec le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, et c'est à l'issue de tous ces échanges, en accord avec le Pape et le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, que j'ai signé mon message d'aujourd'hui. ».

    Ref. https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2024-01/ambongo-message-sceam-fiducia-supplicans-benedicion-homosexuels.html

     

  • Les "contextes" que Fiducia Supplicans ignore

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    Théologie "contextuelle" et Fiducia Supplicans

    Le seul "contexte" ecclésiastique que je peux discerner dans Fiducia Supplicans est celui de l'Église catholique au rabais, qui s'accroche à l'affirmation complètement falsifiée selon laquelle satisfaire l'Esprit déconstructeur du moment est plus efficace évangéliquement que de travailler à convertir l'Esprit du moment.

    10 janvier 2024

    Dans la lettre apostolique Ad Theologiam Promovendam (Pour promouvoir la théologie), publiée par le pape François le 1er novembre 2023, l'Église a été exhortée à faire de la théologie de manière contextuelle : comme le dit le motu proprio, la théologie doit être "fondamentalement contextuelle... capable de lire et d'interpréter l'Évangile dans les conditions dans lesquelles les hommes et les femmes vivent quotidiennement, dans des environnements géographiques, sociaux et culturels différents."

    Dans quelle mesure Fiducia Supplicans, la déclaration sur les "bénédictions" publiée par le cardinal Victor Manuel Fernández et le Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) le 18 décembre 2023, répond-elle à cette norme ?

    Pas du tout. Considérez les "contextes" que Fiducia Supplicans ignore.

    Le contexte médiatique. Selon l'interprétation instantanée des médias, le Pape, dans Fiducia Supplicans, a autorisé les prêtres à "bénir" les couples de même sexe, point final - bien que la Déclaration elle-même ait précisé que de telles "bénédictions" ne devaient pas être considérées comme liturgiques, qu'elles devaient être demandées spontanément, impliquant la "bénédiction" d'individus et devant être menées de manière à ne pas compromettre l'enseignement de l'Église sur le mariage en tant qu'"union inclusive, stable et indissoluble d'un homme et d'une femme, naturellement ouverte à la procréation" (comme l'a déclaré le pape François en juillet dernier).

    Le cardinal Fernández s'est par la suite plaint que les distinctions subtiles dans lesquelles Fiducia Supplicans abondait avaient été ignorées dans les premiers reportages des médias. Si le cardinal ne s'attendait pas exactement à ce résultat, il n'a pas pris en compte le contexte médiatique mondial dans lequel Fiducia Supplicans serait reçue. Et si le cardinal était vraiment mécontent de la façon dont son document était présenté, pourquoi n'a-t-il pas recontextualisé Fiducia Supplicans (pour ainsi dire) en dénonçant le clergé qui a rapidement procédé à des "bénédictions" homosexuelles d'une manière qui était manifestement planifiée à l'avance (notamment pour attirer l'attention des médias), qui était quasi-liturgique et qui brouillait indubitablement les lignes doctrinales et morales que le cardinal prétendait avoir tracées dans son document ?

    Les contextes évangélique et culturel. Quelques heures après la publication de Fiducia Supplicans, j'ai reçu un appel téléphonique d'un archevêque africain, profondément préoccupé par l'impact que la Déclaration aurait sur les efforts de son Église locale pour être l'Église de disciples missionnaires à laquelle le pape François avait appelé. Comme l'expliquait l'archevêque, les chrétiens pentecôtistes locaux étaient horrifiés par Fiducia Supplicans, tout comme les musulmans locaux, et la mission évangélique de l'Église catholique était ainsi devenue beaucoup plus difficile.

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  • La Conférence des évêques de France se prononce sur Fiducia Supplicans

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    FIDUCIA SUPPLICANS : LE CONSEIL PERMANENT DE LA CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES DE FRANCE PUBLIE SON COMMUNIQUÉ

    10 janvier 2024
     
    Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France vient de publier, ce mercredi 10 janvier, un communiqué de presse au sujet de la déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la foi, Fiducia Supplicans.  

    Le Conseil permanent de la CEF indique recevoir la déclaration “ comme un encouragement aux pasteurs à bénir généreusement les personnes qui s’adressent à eux en demandant humblement l’aide de Dieu” et à les accompagner “sur leur chemin de foi pour qu’elles découvrent l’appel de Dieu dans leur propre existence et y répondent concrètement”. Il précise également que Fiducia Supplicans “rappelle que ceux qui ne vivent pas dans une situation leur permettant de s’engager dans le sacrement de mariage, ne sont exclus ni de l’Amour de Dieu, ni de son Église” et donc “les encourage dans leur désir de s’approcher de Dieu pour bénéficier du réconfort de sa présence et pour implorer la grâce de conformer leur vie à l’Évangile”.  

    Le communiqué de presse de la CEF conclut enfin que c’est “à travers des prières de bénédiction, données sous une forme spontanée, « non ritualisée » (n° 36), hors de tout signe susceptible d’assimilation à la célébration du mariage, que les ministres de l’Église pourront manifester cet accueil large et inconditionnel”. 

    Le texte est signé par l’ensemble du Conseil permanent de la CEF composé de : Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la CEF ; Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, vice-président de la CEF ; Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil, vice-président de la CEF, le Cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris ; Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen ; Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne, Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges, Mgr Alexandre Joly, évêque de Troyes et Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre.  

    Pour rappel, le Conseil permanent reçoit délégation de l’Assemblée plénières des évêques pour, entre autres, s’assurer de l’exécution des décisions prises par l’Assemblée, régler les questions urgentes ne nécessitant pas la consultation de l’Assemblée, de la continuité pastorale et de la coordination des commissions épiscopales, des conseils et groupes de travail.  

    En France, certains évêques avaient déjà indiqué aux prêtres de leurs diocèses les conditions d’application de la déclaration de Fiducia Supplicans. Mgr Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron avait publié dès le 29 décembre une note au sujet de la déclaration regrettant qu’elle soit “saluée comme une victoire par le monde laïc, et en particulier par les lobbies LGBT qui y voient enfin une reconnaissance par l’Eglise des relations homosexuelles malgré les multiples restrictions rappelées par le document romain” tout en ajoutant qu”’elle fait l’objet d’une désapprobation publique inédite de la part de conférences épiscopales entières, en particulier d’Afrique et d’Europe de l’Est, ainsi que d’évêques de tous les continents.” 

    Il y rapporte que dans “la troisième partie de la déclaration, on glisse subrepticement de la possibilité de bénir une personne, quelle que soit sa situation, à une bénédiction accordée à un « couple » en situation irrégulière ou de même sexe.” Après un long développement sur tous les enjeux doctrinaux soulevés par la publication de la déclaration, Mgr Aillet “invite, si les personnes le demandent, à leur donner une bénédiction, à condition que ce soit à chaque personne individuellement, en les appelant à la conversion et en les invitant à demander le secours de la grâce que le Seigneur accorde à tous ceux qui le lui demandent pour conformer leur vie à la Volonté de Dieu.”  

    Le 1er janvier dernier, les évêques de la province ecclésiastique de Rennes adressaient aux prêtres et diacres la même consigne : “c’est pourquoi, il est opportun de bénir de façon spontanée, individuellement, chacune des deux personnes formant un couple”.  

    Le Conseil permanent réunit actuellement à Paris, au siège de la conférence épiscopale française, a donc choisi de se mettre en retrait en reprenant l’invitation à bénir “les personnes” sans pour autant revenir sur la distinction nécessaire entre les bénédictions individuelles ou celles des couples. Ces dernières ont été autorisées par le Cardinal Fernández, préfet pour le Dicastère de la Doctrine de la foi, dès l’introduction de la déclaration romaine approuvée par le Pape – “on peut comprendre la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe” -, provoquant une vague de contestations à travers le monde.

    Les évêques de Côte d’Ivoire ont demandé “aux ministres ordonnés de s’abstenir des bénédictions de couples de même sexe et des couples en situations irrégulières” déclarant que « cela (…) donne l’impression que notre Église approuve et encourage une réalité intrinsèquement mauvaise, contre nature et contraire à nos coutumes ». Les conférences épiscopales du Congo RDC, du Congo Brazzaville, du Mozambique, de l’Angola et Sao Tomé ont également interdit ces bénédictions dans leurs diocèses. Le cardinal Müller, ancien préfet pour la Congrégation de la Doctrine de la foi, a énoncé que le prêtre qui conférerait ce genre de bénédiction commettrait un “acte sacrilège et blasphématoire ».

  • USA : « 9 jours pour la vie » mobilise des centaines de milliers de personnes 

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    De zenit.org :

    États-Unis : « 9 jours pour la vie » réunit des centaines de milliers de personnes 

    Une neuvaine annuelle pour le respect de la vie

    Les catholiques du pays sont invités à prier « 9 jours pour la vie », une neuvaine annuelle pour le respect de la vie, à partir du mardi 16 janvier.

    Dans l’Église catholique, une neuvaine consiste à prier pendant neuf jours successifs. Cette neuvaine particulière est une occasion de prière et de réparation dans le cadre de l’action annuelle de l’Église catholique. Journée de prière pour la protection juridique des enfants à naître le 22 janvier.

    Les participants peuvent accéder à la neuvaine et s’inscrire pour recevoir les prières quotidiennes par courrier électronique ou par SMS en anglais à l’adresse suivante 9daysforlife.com ou en espagnol respectlife.org/9-dias-por-la-vida.

    Parrainée par le Comité des activités pro-vie de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, la neuvaine a débuté en 2013 pour commémorer le 40e anniversaire de Roe versus Wade, la décision de la Cour suprême qui a rendu l’avortement légal sur l’ensemble du territoire américain. Bien que la décision de la Cour suprême de 2022 dans l’affaire Dobbs versus Jackson Women’s Health Organization ait renvoyé la question de l’avortement aux représentants élus du peuple aux niveaux fédéral et national, des efforts continus sont nécessaires pour protéger les enfants et leurs mères de la tragédie de l’avortement. C’est la douzième année que la neuvaine est organisée. Depuis sa création, elle a touché des centaines de milliers de personnes dans plus d’une centaine de pays répartis sur les six continents.

    L’intention première de la neuvaine est de mettre fin à l’avortement. Chaque intention de prière quotidienne met l’accent sur un sujet connexe et s’accompagne d’une réflexion, d’informations éducatives et de suggestions d’actions quotidiennes. Un support de documents est disponible, comprenant les intentions de prière quotidiennes et les réflexions, parmi d’autres contenus. Un dossier de presse est également proposé.

  • Il y a un an : la mort du cardinal Pell; son secrétaire témoigne

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La mémoire du Cardinal Pell : un martyr vivant de la foi

    Un an après la mort du cardinal australien, proche dans la vie et dans la mort de Benoît XVI, son secrétaire offre à La Bussola son témoignage sur celui qu'il appelle "un confesseur de l'Eglise".

    10 janvier 2024

    Dans la soirée du 10 janvier 2023, une semaine à peine après les funérailles de Benoît XVI, la nouvelle de la mort soudaine et inattendue du cardinal George Pell a provoqué un grand choc. L'incrédulité initiale a fait place au chagrin parmi ceux qui l'avaient connu et admiré, que ce soit en personne ou dans ses écrits. Quelque temps auparavant, le cardinal avait écrit que "la balance de la justice est rééquilibrée dans la vie éternelle, tout comme cela ne se produit pas toujours dans la vie terrestre". Des paroles de grande consolation, auxquelles s'accrocher face à la mort d'un point de référence spirituel pour tant de personnes, d'un prêtre qui portait sur sa peau la marque fraîche de la persécution contemporaine contre le catholicisme dans l'Occident qui en était le berceau. Un an après le retour à la Maison du Père du cardinal qui, plus que quiconque, a montré combien le serment usque ad sanguinis effusionem (jusqu'à répandre son sang) reste d'actualité, La Nuova Bussola Quotidiana a interviewé son plus fidèle secrétaire, le père Joseph Hamilton, qui l'a côtoyé jusqu'à la fin et qui, dans une splendide homélie à Sydney, s'est souvenu de lui pour ce qu'il avait été de manière irréfutable : "un autre Clemens August Graf Von Galen, un lion de l'Église, un aimant pour les vocations, un évêque confesseur, un vrai prêtre cardinal".

    Père Hamilton, pouvez-vous nous parler des derniers jours de Son Éminence ? Sa dernière image publique le montre dans la basilique Saint-Pierre, en prière absorbée devant le corps de Benoît XVI.

    Je me souviens avoir dit au cardinal, le matin de la mort de Benoît XVI, que j'étais assez bouleversé, car c'est lui qui m'avait incité à entrer au séminaire. À son tour, Son Éminence m'a dit qu'il ressentait lui aussi cette perte, ce qui m'a surpris, car il parlait rarement de ses sentiments.  Le cardinal Pell m'a seulement dit : "Eh bien, il [Benoît] est maintenant avec Jésus".

    Savez-vous si le pape Benoît et le cardinal Pell ont eu l'occasion de se rencontrer après le retour du cardinal au Vatican ?

    Ils se sont rencontrés à deux reprises, dont une fois par hasard dans les jardins du Vatican. Comme de vieux amis, ils ont évoqué des expériences communes. Les Journées Mondiales de la Jeunesse de Sydney 2008 ont laissé une impression durable sur le Pape émérite et le Cardinal les a considérées comme l'un des grands événements de sa vie de prêtre et d'évêque. 

    Est-il vrai que de nombreux évêques et prêtres ont manifesté une grande vénération pour le cardinal après son retour au Vatican ? L'un d'eux m'a dit : "Je le considérais comme un martyr vivant de la foi"....

    Son Éminence, selon la mesure patristique, était un confesseur de l'Église.  Lorsque nous nous rendions à pied du Vatican à notre Heure Sainte à San Celso, de nombreuses personnes l'arrêtaient souvent pour lui demander sa bénédiction. Il m'a rappelé les écrits de saint Cyprien et la dévotion que l'Église primitive d'Afrique du Nord manifestait en présence de confesseurs. Nos premiers ancêtres dans l'Église croyaient que les confesseurs recevaient une effusion de l'Esprit Saint d'une manière spéciale. C'était comme si les fidèles percevaient les charismes des confesseurs. Il y avait une maison tourmentée par des esprits maléfiques que j'avais bénie plusieurs fois. Après chaque bénédiction, la maison se calmait pendant un certain temps, mais les troubles revenaient. J'ai demandé au cardinal de bénir la maison, il l'a fait et depuis, il n'y a plus de problèmes ! Le cardinal Pell a manifesté le double charisme de la "confession" et de l'onction apostolique.  Nous devons prier pour que d'autres prêtres et évêques s'inspirent de son exemple. Après sa mort, les réactions ont été diverses : une partie de l'opinion publique australienne a même souhaité qu'il aille en enfer, alors qu'aucune manifestation d'amour similaire à la mémoire d'un cardinal contemporain ne peut être rappelée par les catholiques du monde entier.

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  • La Cour Européenne des Droits de l'Homme condamne la Pologne à la révolution culturelle

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    De Gregor Puppinck sur le site de l'ECLJ :

    La CEDH condamne la Pologne à la révolution culturelle

    9 janvier 2024

    Quatre jours auront suffi. Le lundi 11 décembre 2023, Donald Tusk a été élu Premier Ministre de Pologne grâce au soutien de la gauche et de l’extrême gauche. Le mardi, la CEDH condamnait la Pologne en raison de sa non-reconnaissance des couples de même sexe. Le mercredi, le Conseil de l’Europe a été informé par le nouveau Gouvernement polonais qu’il cessait de contester les jugements de la CEDH, notamment concernant l’épineuse réforme de la justice. Le jeudi, la CEDH condamnait la Pologne en raison de l’interdiction de l’avortement eugénique.

    Pourquoi avoir attendu l’élection de Donald Tusk pour publier ces jugements ? Simplement pour éviter que le Gouvernement polonais conservateur précédemment au pouvoir n’exerce son droit de demander le renvoi de ces jugements en appel devant la Grande Chambre de la CEDH. La Cour savait que ces jugements seraient accueillis favorablement par le nouveau Gouvernement Tusk. À présent, celui-ci pourra s’en prévaloir pour imposer ces réformes à la Pologne.

    Lorsque la CEDH se prononce sur des enjeux politiques et culturels essentiels, de civilisation, il serait naïf de croire que ses jugements relèvent de la seule logique juridique. Ils sont avant tout politiques, puis revêtus d’un habillage juridique. Bien souvent, cet habillage « craque » à force de tirer sur le droit dans un but politique. C’est le cas à chaque fois que la Cour fait dire à la Convention l’inverse de l’intention de ses rédacteurs, comme en matière de mœurs, d’immigration ou d’euthanasie.

    L’arrêt M. L. condamnant la Pologne en matière d’avortement eugénique est à cet égard édifiant. Comme l’ont bien exposé les deux juges dissidents en marge du jugement, la Cour parvient à condamner la Pologne pour ne pas avoir permis à une femme enceinte d’avorter tout en rappelant que la Convention ne garantit pas de droit à l’avortement. Elle y parvient en faisant relever l’avortement du domaine de la vie privée (l’article 8), puis en contestant la légitimité de la Cour constitutionnelle à l’origine de l’interdiction de l’avortement eugénique. La Cour européenne évite ainsi de s’interroger sur la conformité aux droits de l’homme de l’avortement en cause, pratiqué à 17 semaines de grossesse en raison de la trisomie 21 de l’enfant. C’est pourtant parce que la Pologne estime qu’un tel avortement est contraire à la dignité humaine et aux droits des personnes handicapées qu’il a été jugé inconstitutionnel. En cela, comme le dénoncent les deux juges dissidents de la CEDH, cet « arrêt contribuera à renforcer les préjugés à l’encontre de la catégorie extrêmement vulnérable des personnes atteintes de trisomie 21 et à les stéréotyper négativement comme un fardeau pour leurs familles ».

    Il va de soi que jamais les rédacteurs de la CEDH n’auraient accepté que leur texte serve à créer un droit à l’avortement eugénique. Une proposition visant à permettre la «prévention de la naissance d’enfants handicapés[1]» fut d’ailleurs expressément rejetée lors de la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme en raison de sa similitude avec les pratiques nazies.

    Finalement, la Pologne a été condamnée à verser 16.000 euros à la requérante, car celle-ci n’aurait « pas eu d’autre choix » que d’aller avorter à l’étranger, alors qu’il était prévu qu’elle puisse le faire en Pologne avant l’entrée en vigueur de l’interdiction litigieuse. La CEDH n’impose pas la légalisation de l’avortement eugénique, mais enfonce un coin dans son interdiction. Elle agit ainsi sur les sujets sensibles.

    Par sa jurisprudence, la Cour européenne contribue à imposer à la Pologne une révolution culturelle. Celle-ci se présente comme progressiste du point de vue de l’Europe de l’Ouest, mais il en va autrement du point de vue de l’histoire polonaise, car il faut se souvenir que l’avortement y a d’abord été introduit par l’Allemagne nazie afin de limiter la démographie de ce peuple slave. Un document nazi du 25 novembre 1939 intitulé « Le problème de la manière de traiter la population des anciens territoires polonais sur la base de l’aspect racial-politique » prescrivait notamment que « Toutes les mesures servant au contrôle des naissances doivent être admises ou encouragées. L'avortement ne doit pas être punissable sur le territoire. Les abortifs et les contraceptifs peuvent être proposés publiquement à la vente sous toutes leurs formes sans qu'aucune mesure politique ne soit prise. L’homosexualité doit être déclarée non punissable. Les instituts et les personnes qui font commerce de l’avortement ne doivent pas être poursuivis par la police ». C’est ce document qui organisa la tentative de germanisation de la Pologne et les premières déportations, son «but final étant l’élimination complète de l’esprit national polonais[2]». L’avortement fut ensuite promu durant l’occupation soviétique avec, là encore, des intentions idéologiques. Historiquement, l’avortement n’est donc pas considéré en Pologne comme une pratique libérale, comme une conquête féministe, à l’instar de l’Europe occidentale, mais au contraire comme une pratique anti-polonaise imposée depuis l’étranger par les occupants nazis puis soviétiques… et aujourd’hui par la CEDH.

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    [1] Proposition du Groupe de travail de la Commission sur le statut des femmes, Travaux préparatoires, E/CN.4/SR.35, p. 1266.

    [2] Trials of War Criminals Before the Nuernberg Military Tribunals under Control Council Law No. 10 (1946-49), Volume 5, pages 95-96.

  • La « théorie du genre », un exemple de « colonisation idéologique » pour le pape François

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    La « théorie du genre », un exemple de « colonisation idéologique »

    9 janvier 2024

    Le 8 janvier, dans son discours au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège (cf. Le Pape appelle à « interdire universellement » la GPA), le pape François a mis en garde la communauté internationale contre les « cas de colonisation idéologique, dans lesquels la théorie du genre joue un rôle central ». Elle « est extrêmement dangereuse car elle efface les différences dans sa prétention à rendre tout le monde semblable » alerte-t-il.

    Le Saint-Père déplore le fait qu’au cours des dernières décennies, il y ait eu des « tentatives » pour « introduire de nouveaux droits » qui ne font pas toujours l’objet d’un consensus. Selon le Pape, il s’agit de « colonisation », « l’imposition d’une vision extérieure qui détruit une culture ou un peuple ». Ainsi, les pays riches offrent ou refusent leur soutien financier aux plus pauvres « selon qu’ils cèdent ou non à la pression exercée » sur les sujets qui touchent à l’« éthique familiale », au mariage et aux questions relatives au genre.

    « Les colonisations idéologiques sont préjudiciables et créent des divisions entre les Etats, au lieu de favoriser la paix » regrette le Souverain Pontife en évoquant le risque d’une « monadologie »[1] et d’une division en « clubs » qui n’admettent que des Etats jugés « idéologiquement compatibles ».

    Or le dialogue doit être « l’âme de la communauté internationale ». Il appelle celle-ci au respect des droits de l’homme et à la défense de la dignité de la vie dès sa conception. Enfin, le Pape a également déploré « la diffusion continue de la culture de la mort » qui, « au nom d’une fausse compassion », « abandone les enfants, les personnes âgées et les malades » (cf. Fin de vie : la mise en garde du Pape contre une « euthanasie humaniste » ; Fin de vie : « accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle » plaide le pape).

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    [1] Chez le philosophe Leibniz, la monade est une substance indivisible qui constitue l’élément dernier des choses.

    Source : Aleteia, Isabella H. de Carvalho (08/01/2024)

  • Respect de la vie à naître et rejet de la GPA : nouveau rappel du Pape

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Le Pape appelle à « interdire universellement » la GPA

    8 janvier 2024

    A l’occasion de ses vœux au corps diplomatique au Vatican ce lundi, le pape François a appelé la communauté internationale à s’engager à « interdire universellement » la gestation par autrui (GPA) (cf. Des experts de 75 pays demandent l’abolition de la GPA).

    « Le chemin de la paix exige le respect de la vie, de chaque vie humaine, à commencer par celle de l’enfant à naître dans le ventre de la mère, qui ne peut être supprimé ou devenir un objet de commercialisation », interpelle le Saint Père. « A cet égard, je considère que la pratique de la gestation pour autrui est regrettable, car elle porte gravement atteinte à la dignité des femmes et des enfants », a-t-il déclaré (cf. Le Parlement européen reconnaît la GPA comme une forme de traite des êtres humains).

    « L’Eglise catholique est opposée à la GPA », rappelle le Pape. En novembre 2023, le Vatican avait indiqué que les enfants nés après une GPA pouvaient toutefois recevoir le baptême.

  • L’Institut Jérôme Lejeune reconnu pour l’« excellence remarquable » des soins pratiqués

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    De gènéthique.org :

    Labellisation de l’Institut Lejeune : la reconnaissance de l’« excellence remarquable » des soins pratiqués

    8 janvier 2024

    Par un arrêté du 26 décembre 2023, l’Institut Jérôme Lejeune a été reconnu comme centre de compétence « déficiences intellectuelles de causes rares » au sein de la filière nationale de santé DéfiScience.

    Cette labellisation vient reconnaître l’Institut comme « une structure d’excellence clinique et scientifique dans le domaine des maladies génétiques rares entraînant un trouble du développement intellectuel ». « C’est une reconnaissance de l’expertise et de l’expérience des professionnels de santé, mais aussi du caractère unique de l’offre de soins de l’Institut Jérôme Lejeune » explique l’Institut dans un communiqué de presse.

    « Un centre expert »

    L’établissement est spécialisé dans la prise en charge des personnes porteuses de trisomie 21 ou d’une autre déficience intellectuelle d’origine génétique. Il propose « une médecine préventive qui repose sur une prise en charge médicale spécialisée, globale et individualisée. Les consultations permettent un diagnostic précoce et un suivi régulier des patients tout au long de la vie, de l’enfance à l’âge adulte, sans rupture de parcours ».

    La labellisation de l’Institut repose notamment sur l’expertise du suivi des adultes porteurs de déficiences intellectuelles. Le vieillissement des personnes porteuses de trisomie 21 étant plus précoce que dans la population générale, un suivi spécialisé et une attention particulière sont nécessaires (cf. Handicap mental et vieillissement : des progrès et des défis à relever). La consultation gériatrique de l’Institut n’a pas ou peu d’équivalent en France.

    « L’Institut prenait déjà part aux travaux de DéfiScience, mais la reconnaissance officielle comme centre de compétence va nous permettre de renforcer notre engagement et notre rôle de centre expert » précise Guillaume Duriez, directeur de l’Institut Jérôme Lejeune.

    Un « lieu de passion et d’énergie »

    Suite à cette labellisation, Agnès Firmin Le Bodo, ministre de la Santé et de la Prévention par intérim, a rendu visite à l’Institut Lejeune le 4 janvier. Un « lieu de passion et d’énergie, où l’innovation et le développement des connaissances autour des déficiences intellectuelles sont pratiqués à un niveau d’excellence remarquable » a t-elle souligné sur X.

    Cette visite, comme ce message, a fait polémique. De nombreux internautes l’ont critiquée avec virulence. Un « déferlement de haine juste gratuit » s’est abattu sur la ministre, d’après ses propres mots. La raison ? L’Institut Lejeune est lié à la fondation Jérôme Lejeune qui défend la vie « de sa conception à sa mort naturelle », et s’oppose à l’IVG, comme à l’euthanasie ou au suicide assisté.

    Le 5 janvier, Agnès Firmin Le Bodo a assumé ses propos, et répondu sur les réseaux sociaux. « Pour ceux que ça dérange, la démocratie c’est aussi échanger avec les personnes qui ne partagent pas vos idées. En l’occurrence, j’ai eu avec les professionnels de santé de cet institut un échange sur la fin de vie » a-t-elle répliqué sur X (cf. Fin de vie : un « dialogue de sourds » entre les soignants et le gouvernement), tout en rappelant que ses « positions sur la PMA, l’IVG [dans la] Constitution et la fin de vie sont connues » (cf. Fin de vie : Agnès Firmin Le Bodo précise les contours du projet de loi).

    « Près de 13 000 patients ont été pris en charge » 

    Au-delà des postures et des idéologies, ne mélangeons pas tout. Comme l’a rappelé la Fondation Lejeune dans un communiqué de presse, « l’Institut Lejeune est un établissement indépendant », « financé à hauteur de 77 % de son budget de fonctionnement par la Fondation Jérôme Lejeune, fondation reconnue d’utilité publique » (cf. Les recherches sur les maladies génétiques de l’intelligence principalement financées par le privé, Fondation Lejeune en tête). Un financement qui s’inscrit dans le cadre de l’une des missions statutaires de la Fondation.

    « Cet Institut est aujourd’hui l’un des premiers centres médicaux dans le monde, spécialisé dans la trisomie 21 et les déficiences intellectuelles d’origine génétique » rappelle en outre la Fondation. « Il assure le suivi de plus de 20 % des enfants porteurs de trisomie 21 en France » précise-t-elle. Ainsi, « 4 500 consultations par an sont réalisées et 600 nouveaux patients viennent chaque année solliciter son expertise médicale » ajoute la Fondation. « Près de 13 000 patients ont été pris en charge depuis sa création en 1998 » et « 14 programmes de recherche clinique sont en cours, en partenariat avec d’autres centres de recherche en France et en Europe » (cf. Trisomie 21 : un nouveau pas dans la recherche d’un traitement).

    Quelle inclusion des personnes porteuses de trisomie 21 ?

    La polémique soulevée interroge sur la réalité de l’inclusion des personnes porteuses de trisomie 21 en France. Cette volonté d’inclusion ne serait-elle qu’une façade ? Au-delà des mots, quelle reconnaissance dans la société pour les personnes porteuses de trisomie 21 ?

    « Dans notre pays, le handicapé, et plus particulièrement le handicapé mental, est encore bien souvent un exclu » déclarait Bernard Kouchner, secrétaire d’Etat à la Santé, à l’Assemblée nationale, pour défendre la création de l’Institut Lejeune en 1998. Avons-nous avancé depuis ? Les regards changeront-ils (cf. Trisomie 21 : « il n’y a pas de ‘sous-hommes’, ni de ‘sous-femmes’ ») ?

    Comme le souligne notamment la journaliste Eugénie Bastié sur X, le travail de l’établissement est précieux. L’Institut Lejeune « fait plus pour l’inclusion des personnes handicapées que n’importe laquelle des belles consciences morales de gauche » critiquant la visite d’Agnès Firmin Le Bodo, souligne-t-elle. Il est « rassurant » que la ministre s’intéresse aux personnes porteuses de trisomie 21 et aux soignants qui travaillent à l’amélioration de leurs conditions de vie, alors que cette pathologie est la cible principale du dépistage anténatal (cf. Dépistage et diagnostic prénatal : les techniques évoluent, la trisomie 21 est toujours ciblée).

  • Victor Manuel Fernandez ou la passion mystique vue à travers l'obsession d'un cardinal

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV :

    Victor Manuel Fernandez et la « passion mystique »

    cardinal pornographe Fernandez mystique

    On connaissait l’opuscule de Victor Manuel (dit « Tucho ») Fernandez sur le baiser : Sáname con tu boca : el arte de besar, « Guéris-moi avec ta bouche, l’art du baiser », publié en 1995. Voilà qu’on découvre un autre ouvrage de celui qui est aujourd’hui cardinal et préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi, publié en 1999 au Mexique par les éditions Dabar, et introuvable aujourd’hui même en occasion, en aurait-on honte ? Sous le titre évocateur La Pasión Mística, espiritualidad y sensualidad (« La Passion mystique, spiritualité et sensualité »), Tucho décrit le côté physique des expériences mystiques de nombreux saints, d’après leurs dires. Puis sombre dans une description pornographique de l’acte sexuel, curieusement présenté comme un chemin vers Dieu quand il est vécu dans l’altérité. Voilà un ouvrage qui rend moins surprenante sa récente Déclaration Fiducia supplicans, contresignée par le pape François, sur la bénédiction des « couples irréguliers » et « de même sexe ».

    Ni l’un ni l’autre livre ne sont inclus dans la bibliographie officielle du nouveau préfet chargé – on croit rêver – de la « doctrine de la foi ». Du premier, Sáname con tu boca, « Tucho » a refusé la réédition, expliquant qu’il l’avait écrit avec des adolescents sur le mode « catéchétique », non sans enquêter autour de lui sur l’expérience du baiser chez les jeunes.

    La passion mystique vue à travers les yeux du pornographe

    La lecture de La Pasión Mística, dont une version numérique a été diffusée par des laïcs qui ont réussi à obtenir un exemplaire du l’ouvrage, et que j’ai pu consulter, est profondément dérangeante. Car s’il est acquis que de grands mystiques ont décrit l’amour dont Dieu les remplit touche l’unité de leur âme et de leur corps, emplissant tout leur être de délices ineffables, ce que montre l’analyse par Victor Manuel Fernandez des citations de ces saints qu’il a soigneusement collationnées, non sans une certaine obsession, est qu’il les considère de la manière la plus physiologique qui soit. Manière qui aboutit à troubler le regard et à salir l’expérience.

    Pour certains, celui qui était alors curé de paroisse dans la petite ville de Rio Cuarto en Argentine, il s’empare d’expressions d’amour et de désir pour y ajouter une interprétation sensuelle, voire lascive. Ainsi pour saint Augustin, dont il cite les élans amoureux envers Dieu – « Je t’ai humé, et je soupire après toi. Je t’ai goûté, j’ai faim et soif de toi… » – pour y lire des preuves d’une sorte de désir charnel. S’il note le grand désordre des sens chez Augustin dans sa jeunesse, il salue sa vie de concubinage : « Il a aussi une vie d’amour et de plaisir plus sereine, quand il a décidé de cohabiter avec une femme, sans s’unir à elle par le mariage, mais en lui étant fidèle. » (Et en la répudiant quand elle ne répondait plus à ses ambitions, mais cela n’est pas dit…) Les mots « chasteté » et « continence » – à quoi saint Augustin aspirait en se convertissant – pas plus que la « pureté » n’apparaissent jamais sous la plume de Victor Manuel dans cet ouvrage qui s’attarde sur tout ce qui peut être de près ou de loin assimilé à une intrusion de volupté charnelle dans le rapport avec Dieu. Ainsi de l’extase au moment de communier, ou des dernières paroles de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, les yeux fixés sur son crucifix : « Oh je l’aime… Mon Dieu… Je vous aime ! »

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