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Europe - Page 127

  • Avortement : le Grand-Duché passe à la vitesse supérieure

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    Lu ICI :

    "Une femme pourra maintenant avorter jusqu'à la 14e semaine de grossesse, sans devoir déclarer une raison déterminée pour ce faire.

    Que signifie concrètement cette légalisation de l'avortement jusqu'à 3 mois de grossesse? Lors du briefing qui a suivi le conseil des ministres vendredi, le ministre de la Justice, Felix Braz, a présenté le plan pour cette nouvelle loi sur l'avortement: une femme pourra interrompre sa grossesse jusqu'à la 14e semaine sans devoir fournir une raison ou démontrer une détresse.

    Et Daniele Ignite, la présidente du Planning familial, trouve cela très positif. C'est précisément ce que souhaitait le Planning. La pré-consultation a également été supprimée, ce qui est une bonne chose: la femme va enfin pouvoir décider seule de ce qu'elle fait avec son corps. En d'autres termes, le femme n'aura plus besoin d'un certificat d'un médecin qui autorise un avortement pour des raisons psychologiques ou sociales." (...)

  • France : le Parti Républicain Chrétien dresse le bilan de la Loi Veil

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    Quel bilan dresser de la loi Veil, 40 ans après ? (source)

    A l’heure du 40 ème anniversaire de la loi Veil du 26 novembre 1974, quel bilan faire du recours  à l’IVG ?

    La loi Veil a légalisé  l’interruption volontaire de grossesse afin de répondre à la situation de détresse (article 4*) dans laquelle se trouvaient certaines femmes socialement défavorisées qui n’avaient pas accès à la contraception, et qui faute de pouvoir assumer l’éducation de leur enfant, pratiquaient cet acte parfois dans les pires conditions.

    Dans l’esprit de cette loi, qui se voulait protectrice des personnes défavorisées, avorter restait une exception au principe du respect de tout être humain dès le commencement de la vie. C’est ainsi que l’article 1 de la loi rappelait qu’il  « ne saurait être porté atteinte à ce principe qu’en cas de nécessité et selon les conditions définies par la loi. »

    40 ans après, alors que la contraception est banalisée, il est légitime de nous demander si la mise en œuvre de cette loi a vraiment bénéficié aux personnes socialement défavorisées et si l’IVG est restée une exception au principe du respect de la vie.

    En France, le nombre d’avortements ne diminue pas. Il a même augmenté en 2013

    Depuis ces dix dernières années, il existe en moyenne  200 000 avortements par an. Ce chiffre est passé  à 217 000 en 2013 selon un rapport de la Direction des Etudes et Statistiques du ministère de la Santé (Drees) publié en juin. Cette situation s’explique par le fait que  l’IVG est remboursée à 100% par la sécurité sociale, alors que les pilules ne le sont pas, ce qui en fait un moyen de contraception plus accessible pour toutes les femmes. 

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  • Avortement tardif et infanticide: le témoignage d'une sage-femme

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    Avortement tardif et infanticide: le témoignage d'une sage-femme
    A l'occasion de la pétition contre l'infanticide lancée au Conseil de l'Europe

    Grégor Puppinck

    STRASBOURG, 1 décembre 2014 (Zenit.org) - Lorsqu’un enfant naît grand prématuré, tout est mis en œuvre pour le sauver. Si ce n’est pas possible, il reçoit des soins de confort et est entouré jusqu’à son décès. Des soins palliatifs néonatals se développent ainsi dans les hôpitaux.

    Toute autre est la situation de ceux qui naissent vivants après un avortement. Chaque année, de nombreux enfants naissent vivants lors d’avortements, en particulier quand ils sont pratiqués au-delà de la 20ème semaine de grossesse. Ces enfants sont le plus souvent abandonnés à la mort sans soins, luttant pour respirer pendant parfois plusieurs heures, ou tués par injection létale ou asphyxie, puis jetés avec les déchets biologiques.

    Pour dénoncer et mettre fin à ces pratiques, l’ECLJ a lancé une pétition à l’attention de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. 60.000 personnes l’ont déjà signée. Ces faits sont attestés par des données officielles et des témoignages de sages femmes. Une étude publiée dans leBritish Journal of Obstetrics and Gynaecology a conclu qu'à 23 semaines de gestation, le taux d’enfants survivant à l’avortement atteint 10%. Cela pose aussi problème au personnel médical. Voici un témoignage reçu d’une sage-femme suédoise:

    « Bonjour.

    J’ai travaillé pendant 36 ans comme sage-femme en maternité et soins obstétricaux. En ce moment, une réorganisation à la clinique des femmes est en cours, ce qui signifie que lesavortements tardifs après 12 semaines seront effectués à la maternité. J’ai, au cours de macarrière professionnelle, travaillé à la fois en gynécologie et en soins de maternité. Par conséquent, j’ai des souvenirs horribles de la salle de gynécologie où j’ai participé à des avortements tardifs, la plupart autour de 16 semaines, où le fœtus luttait et essayait de respirerpendant 5 à 15 minutes.

    Parce qu’il n’y a pas de règles ou de règlements sur ce qu’il faut faire avec un nourrisson qui se bat pour la vie, vous le laissez mourir seul dans un bol ou une bassine.

    Je pense que c’est horriblement inhumain. De plus, ce n’est pas un événement inhabituel.Environ 25% des fœtus avortés à la 16ème ou 17ème semaine vivent un temps plus ou moins long.

    À présent, je suis à nouveau amenée à faire cela. J’avais décidé de ne plus jamais m’occuperd’une telle tâche. Suis-je maintenant obligée d’arrêter de travailler comme sage-femme ?Comment devrais-je agir ? Et si je suis obligée de me forcer à le faire à nouveau, que dois-je faire avec le fœtus quand il est vivant ?

    J’ai lu dans la loi sur la protection des animaux comment tuer des chatons, des chiots ou d’autres petits animaux. Il y a des règles claires pour que la mise à mort soit faite d’une manière qui ne provoque pas l’anxiété ou de la douleur chez l’animal… »

    Laisser des enfants agoniser sans soins, ou les tuer, simplement parce qu'ils ne sont pas désirés, est inhumain et contraire aux droits fondamentaux. Pourtant, le 19 novembre, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a fait savoir qu’il estime que la pratique de l’infanticide néonatal ne relève pas de sa compétence et refuse de rencontrer des ONG désireuses de l’informer à ce sujet pour lui remettre un dossier exposant le sort des enfants nés vivants après un avortement. En juillet dernier, le Comité des Ministres ne parvenait pas à se prononcer sur ce même sujet, certains gouvernements refusant de reconnaître les droits de ces enfants prématurés.

    Pourtant, en droit européen, tout être humain né vivant a droit au respect de sa vie, de son intégrité physique et aux soins de santé, sans discrimination selon les circonstances de sa naissance. Face à ce déni d’humanité, l’ECLJ appelle à saisir l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, selon sa procédure officielle de pétition, et invite toute personne à s’y associer en signant la pétition à cette page. Cette procédure permet à tout citoyen de demander à la Présidente et au Bureau de l’Assemblée d’inscrire un sujet à l’ordre du jour.

    Afin de donner du poids à notre demande auprès de l’Assemblée, l’ECLJ invite toute personne à s’associer à cette Pétition, parce qu’il est urgent de dénoncerces infanticides et d’y mettre fin.

    Grégor Puppinck, Directeur de l’ECLJ

  • Le délabrement de la famille traditionnelle se confirme en Angleterre

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Royaume-Uni : 40% des enfants de 11 ans ne vivent pas avec leurs parents 

    Une étude menée au Royaume-Uni sur les « Cohortes du Millénaire » révèle une image inquiétante de la société britannique dont l'élément fondamental – la famille unie et stable – se disloque peu à peu. Et même très vite, si l'on compare ses données avec des enquêtes antérieures.

    Portant sur des enfants âgés de 11 ans – 13.000 bébés du début du millénaire – l'enquête des pouvoirs publics montre que parmi eux, seule la moitié vivent encore avec leurs parents mariés à la fin de leur scolarité dans le primaire – sachant que tous les parents ne sont pas mariés au départ. L'étude montre encore que des problèmes de comportement sont liés à cette instabilité. Même si les enfants se disent généralement « heureux ».

    Lire la suite sur le blog de J. Smits

    Et il y a aussi cela : Viols, implants contraceptifs et avortements dès 13 ans, ou les succès de l’éducation sexuelle en Grande-Bretagne

     

  • Le pape François à Strasbourg : à la droite du Seigneur on a apprécié ses deux discours

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    Lu sur « riposte catholique »

    Dans un discours où presque tous les sujets à résonance politique ont été abordés, le Pape François s’est adressé au Parlement Européen de Strasbourg. Si le souverain pontife a longuement insisté sur la dignité des migrants, un sujet qui lui est cher et qui a souvent été identifié comme la marque d’une expérience pastorale radicalement différente de la situation actuelle des pays européens, il a tenu des propos sur l’identité de l’Europe, que l’on n’avait plus entendus depuis Jean-Paul II et Benoît XVI, rappelant que l’Europe ne peut être qu’une alliance de nations, et non pas un territoire unifié. Par ailleurs, devant une assemblée composée à l’immense majorité de partisans actifs de l’avortement, il n’a pas hésité à énoncer clairement et simplement la doctrine chrétienne à ce sujet, ainsi que sur l’euthanasie. Enfin, on a pu se réjouir d’entendre dans sa bouche un vocabulaire qui s’en prend frontalement au discours laïcard qui accuse la religion de tous les maux terrestres, notamment lorsqu’il a affirmé que « c’est l’oubli de Dieu qui engendre la violence et non sa glorification ». Un discours particulièrement clair et sans concession, comme il était nécessaire face à une pareille audience, et qui a même valu au Souverain Pontife une ovation particulièrement longue.

    Ref. Le Pape François à Strasbourg : une vision politique claire

    JPSC

  • Lech Walesa sur les écrans

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    affiche-walesa.jpg

    André Larané, sur Herodote.net, présente ce film consacré à Lech Walesa :

    L'Homme du Peuple,

    une belle leçon d'histoire

    Le dernier film d'Andrzej Wajda (88 ans !) est arrivé en France (et en Belgique) le 19 novembre 2014. Il raconte l'histoire de Lech Walesa, l'électricien de Gdansk devenu président de la République de Pologne après avoir fait chanceler le pouvoir communiste.

    Deux heures palpitantes autour d'une Histoire que les adultes croient connaître pour en avoir été les témoins par médias interposés et qu'ils redécouvrent avec l'émotion de la première fois. 

    Wajda, cinéaste expérimenté s'il en est, donne à son récit un souffle épique d'autant plus surprenant qu'un tiers ou une moitié du film est constitué d'images d'archives en noir et blanc ou en couleurs.

    Les fondus-enchaînés sont rapides et indolores et l'on ne sait pas toujours si l'on est devant le vrai Walesa ou l'acteur, devant une vraie émeute ou une reconstitution...

    Une interview de Walesa par la journaliste Oriana Fallaci, en février 1981, rythme le film et assure les transitions tout au long des treize années du récit, des émeutes de la faim de 1970 au coup d'État du général Jaruzelski, le 13 décembre 1981, et à la remise du Prix Nobel de la Paix en 1983. 

    Le cinéaste se veut au demeurant respectueux de l'Histoire. C'est ce qui fait la différence avec les deux précédents films de sa trilogie polonaise : L'Homme de marbre (1977) et L'Homme de fer (1981, Palme d'Or au festival de Cannes), qui mêlaient fiction et réalité.

    Il échappe par ailleurs au piège de l'hagiographie et brosse un portrait nuancé de son héros, avec des faiblesses et des vantardises qui l'humanisent.

    Dès le début, le film montre comment Walesa est conduit à signer au poste de police des déclarations qui le saliront tout au long de sa vie en le faisant suspecter d'avoir été un indic du régime communiste.

    Bien que d'un grand intérêt cinématographique et aussi pédagogique, L'Homme du Peuple a fait une sortie très discrète en France.

    Le temps n'est plus où la critique se pamait devant les films politiques. Sans doute en irait-il autrement si le film traitait de l'homoparentalité ou de quelque autre sujet intimiste ! Faut-il y voir un signe de sénéscence de nos élites, revenues de tout, même de la révolution ?...

  • L'essentiel des discours du Pape à Strasbourg

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    Publié ce jour par le blog « chrétiens dans la cité » de Denis Sureau (qui dirige par ailleurs le bimensuel « L’Homme Nouveau ») :

    « Voici les points essentiels des discours du Pape François au Parlement européen et au Conseil de l’Europe :

    Une Union européenne vieillie et technocratique

    Le Pape François constate que l’Union européenne donne « une impression générale de fatigue et de vieillissement » : « les grands idéaux qui ont inspiré l’Europe semblent avoir perdu leur force attractive, en faveur de la technique bureaucratique de ses institutions. » Les questions techniques et économiques dominent tout. Or « une Europe qui n’a plus la capacité de s’ouvrir à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui lentement risque de perdre son âme ».

    Personne et transcendance

    Le Pape a organisé son message autour du concept de « l’homme comme personne dotée d’une dignité transcendante ». Or la dignité fondatrice des droits de l’homme est bafouée, a-t-il dénoncé, lorsque « les êtres humains sont traités comme des objets dont on peut programmer la conception, la configuration et l’utilité, et qui ensuite peuvent être jetés quand ils ne servent plus, parce qu’ils deviennent faibles, malades ou vieux. » Ou encore « quand manque la possibilité d’exprimer librement sa pensée ou de professer sans contrainte sa foi religieuse ».

    L'individualisme fonde la culture du déchet

    Les droits humains dévient lorsqu’ils sont coupés des devoirs ou ne tiennent pas compte du bien commun. Un droit individualiste « conduit à être foncièrement insouciant des autres et à favoriser la globalisation de l’indifférence qui naît de l’égoïsme, fruit d’une conception de l’homme incapable d’accueillir la vérité et de vivre une authentique dimension sociale. » Reprenant l’un de ses thèmes de prédilection, il ajoute : « De l’individualisme indifférent naît le culte de l’opulence, auquel correspond la culture de déchet dans laquelle nous sommes immergés. »

    Contre l'avortement et l'euthanasie

    « L’être humain risque d’être réduit à un simple engrenage d’un mécanisme qui le traite à la manière d’un bien de consommation à utiliser, de sorte que lorsque la vie n’est pas utile au fonctionnement de ce mécanisme elle est éliminée sans trop de scrupule, comme dans le cas des malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées et sans soin, ou des enfants tués avant de naître. »

    Le christianisme contre la violence

    « Une Europe capable de mettre à profit ses propres racines religieuses […] peut être plus facilement immunisée contre les nombreux extrémismes qui déferlent dans le monde d’aujourd’hui, et aussi contre le grand vide d’idées auquel nous assistons en Occident, parce que c’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence". »

    Contre le silence honteux et complice sur les persécutions de chrétiens

    « Nous ne pouvons pas ici ne pas rappeler les nombreuses injustices et persécutions qui frappent quotidiennement les minorités religieuses, en particulier chrétiennes, en divers endroits du monde. Des communautés et des personnes sont l’objet de violences barbares : chassées de leurs maisons et de leurs patries ; vendues comme esclaves ; tuées, décapitées, crucifiées et brûlées vives, sous le silence honteux et complice de beaucoup. »

    Mise en garde contre l’uniformisation générale

    Les institutions de l’Union européenne doivent « conjuguer l’idéal de l’unité à laquelle on aspire, à la diversité propre de chacun, valorisant les traditions particulières, prenant conscience de son histoire et de ses racines, se libérant de nombreuses manipulations et phobies. » Cela implique « d’éviter les manières globalisantes de diluer la réalité : les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les fondamentalismes anhistoriques, les éthiques sans bonté, les intellectualismes sans sagesse. »

    Un discours équilibré sur l’immigration

    « L’Europe sera en mesure de faire face aux problématiques liées à l’immigration si elle sait proposer avec clarté sa propre identité culturelle et mettre en acte des législations adéquates qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l’accueil des migrants ; si elle sait adopter des politiques justes, courageuses et concrètes qui aident leurs pays d’origine dans le développement sociopolitique et dans la résolution des conflits internes – cause principale de ce phénomène – au lieu des politiques d’intérêt qui accroissent et alimentent ces conflits. Il est nécessaire d’agir sur les causes et non seulement sur les effets. »

    Ref. L'essentiel des discours du Pape à Strasbourg

    JPSC

  • Strasbourg : le pape-t-il cassé son image de "pape ouvert" ?

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    C'est ce que semble penser Bernadette Sauvaget, journaliste de Libération :

    Les trois messages du pape François à l'Europe

    ANALYSE : Dans ses deux discours à Strasbourg, mardi, Bergoglio a fustigé l’individualisme mais aussi l’avortement.

    Sans surprise, les longs applaudissements ont été au rendez-vous. Et pourtant, Jorge Mario Bergoglio a été, à Strasbourg, un pape sans concessions, offensif même. En deux discours, prononcés en italien devant le Parlement européen puis au Conseil de l’Europe, le pape François, en visite éclair ce mardi matin, a donné une feuille de route spirituelle et politique à l’Europe. Ce qui pourrait, une fois passée l’euphorie du voyage, en mécontenter plus d’un, notamment dans sa condamnation forte de l’avortement et de l’euthanasie. Retour sur trois déclarations forte du pape, prononcées ce mardi. 

    «NOUS AVONS DEVANT LES YEUX L’IMAGE D’UNE EUROPE BLESSÉE, FATIGUÉE, PESSIMISTE QUI SE SENT ASSIÉGÉE»

    Conforme à ce qu’il en évoquait déjà ces derniers mois, Bergoglio s’inquiète d’une Europe qui, de son point de vue, est à bout de souffle. En juin, il promettait de la réveiller. C’est donc bien ce qu’il est venu faire à Strasbourg, sur le même registre que le président du Parlement européen, Martin Schultz.

    A partir de ce constat, Bergoglio a voulu proposer un diagnostic. Vue d’Amérique latine, son continent d’origine, l’Europe traverse une sorte de nuit, liée essentiellement à la montée de la sécularisation. Ce qui, pour le pape, correspond à l’abandon de ses racines, un thème qu’il a martelé dans ses deux discours ce mardi à Strasbourg, se livrant à une virulente critique de l’individualisme contraire au développement du bien commun.

    «DE L’INDIVIDUALISME INDIFFÉRENT NAÎT LA CULTURE DE L’OPULENCE AUQUEL CORRESPOND LA CULTURE DU DÉCHET»

    Cette thématique de la «culture du déchet» est une constante dans la pensée bergoglienne; c’est un concept qu'il a forgé quand il était archevêque de Buenos Aires. Cassant son image de pape ouvert, il a clairement condamné le recours à l’euthanasie et à l’avortement qui appartiennent, selon lui, à cette «culture du déchet». Dans la vision de Bergoglio, il y a cette crainte très vive que, dans une société où l’économie et la technique sont reines, on se débarrasse de ceux devenus inutiles, notamment les personnes âgées qu’il a évoquées à plusieurs reprises à Strasbourg.

    «JE VOUS EXHORTE À TRAVAILLER POUR QUE L’EUROPE RETROUVE SA BONNE ÂME»

    On attendait un message très social du pape devant les institutions européennes, comme une sorte de prolongement de sa visite à l’île de Lampedusa, quelque mois après son élection. Il a de fait condamné le sort des migrants. «On ne peut pas tolérer que la Méditerranée devienne un grand cimetière», s'est-il écrié. Mais Bergoglio a surtout délivré un message philosophique, destiné à redonner du souffle à l’Europe. «Je vous exhorte à travailler pour que l’Europe retrouve sa bonne âme», a-t-il lancé aux parlementaires européens. Même s’il a rendu hommage aux différentes cultures qui ont fait l’Europe, mentionnant même au passage les Celtes, Bergoglio pense, bien sûr, que cette âme-là est d’abord chrétienne. Ce qui pourrait aussi, dans les jours à venir, faire grincer bien des dents !

    Voir l'émission sur KTO : "Le pape François et l'Europe"

    Edition spéciale à l'occasion de la visite du Pape François au Parlement européen et au Conseil de l'Europe à Strasbourg ce mardi 25 novembre 2014. La précédente visite d'un pape auprès de ses institutions remonte à 1988. A l'époque, Jean-Paul II venait à la rencontre d'un parlement où ne siégeaient que 12 pays. Le mur de Berlin n'était pas tombé. Depuis, l'Union Européenne s'est élargie à 28 Etats. Et la sécularisation s'est renforcée. A cette crise existentielle s'est ajoutée une crise économique durable. A Strasbourg, le pape François a choisi de s'adresser à l'ensemble du continent Européen. Retour sur son message et débat autour des points forts de ses deux discours avec nos invités : Martin Schulz, président du Parlement européen ; Gabriella Battaini-Dragoni, Secrétaire générale adjointe du Conseil de l'Europe ; Mgr Jean-Pierre Grallet, membre de la COMECE ; Philippe Lamberts, coprésident du groupe des Verts au Parlement européen ; Anna Zaborska, député européenne slovaque.

  • L'Etat islamique a "franchi le seuil" de l'Europe, selon l'Etat-major français des armées

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    La force de frappe de l'Etat islamique inquiète l'état-major des armées, qui estime que plus de 1.000 combattants européens enrôlés dans ses rangs sont revenus dans l'espace Schengen. Lu sur le site « Atlantico » :

    Ne parlez pas de simple groupe terroriste, mais bien d'une véritable armée : tel est, en substance, le message de l'Etat-major français. L'Etat islamique "ne constitue pas qu'un groupe terroriste mais bien une armée qui manœuvre, qui communique, qui s'appuie sur des équipements performants et poursuit des objectifs stratégiques, avec une volonté expansionniste affichée", a expliqué aux sénateurs le chef d'état-major de l'armée de Terre (Cemat), le général Jean-Pierre Bosser, rapporte La Tribune.

    "Les djihadistes de Daech représentent une véritable armée terroriste composée d'hommes expérimentés, bien équipés et disposant de ressources financières importantes", a pour sa part confirmé le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers.

    Or, les combattants de Daech, estimés à 25.000 hommes, sont très mobiles. Selon le général Jean-Pierre Bosser, "plus de 1.000 combattants européens enrôlés dans ses rangs sont revenus dans l'espace Schengen". "L'adversaire n'est plus seulement aux portes de l'Europe, il en a franchi le seuil", souligne-t-il.

    Il estime que la France pourrait bien avoir besoin de son armée, sur son propre sol. Jean-Pierre Bosser est persuadé "de la nécessité d'intégrer encore plus dans notre réflexion le retour de l'armée de terre sur son milieu naturel, celui du sol national, pour pourvoir y faire face, avec les forces de sécurité, à tous types de menaces dont celles que ces vingt dernières années avaient confinées à l'extérieur". Selon le chef d'état-major de l'armée de terre, "il ne faut d'ailleurs pas exclure que cette menace agisse en utilisant des modes d'actions de nature militaire, et se concrétise par des actions armées contre des militaires. Ne perdons pas de vue qu'il s'agissait d'un des objectifs poursuivis par Mohammed Merah. Outre-Atlantique, des attaques isolées ont déjà été perpétrées. Nous avons hélas vécu à deux reprises en France et une fois en Belgique des attaques assez similaires".

    Ref. L'Etat islamique a "franchi le seuil" de l'Europe, selon l'Etat-major  français des armées

    JPSC

  • François au Conseil de l'Europe : "Si les racines se perdent, le tronc meurt et les branches tombent."

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    Conseil de l'Europe: le pape s'adresse à 900 millions d'Européens

    L'Europe a besoin d'une "utopie saine et humaine" (texte intégral)

    Rome, 25 novembre 2014 (Zenit.org)

    Le pape invite l'Europe à entretenir sa "mémoire", montrer du "courage", à s'inspirer d'une "utopie saine et humaine": un second discours magistral sur l'Europe prononcé devant le Conseil de l'Europe ce mardi 25 novembre 2014.

    Devant le Conseil de l'Europe - 47 Etats membres - le pape s'adressait à quelque 900 millions d'habitants.

    Le pape François a en effet accompli ce cinquième voyage international auprès des institutions européennes. Il a prononcé deux discours en fin de matinée : le premier devant le Parlement européen, et le deuxième au Conseil de l'Europe, où il est arrivé aux alentours de 12h30: deux chartes pour l'avenir de l'Union européenne.

    Après la signature sur le livre d'or, les présentations des délégations, le traditionnel échange de présents, le pape est entré dans l'hémicycle de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe aux environs de 13h.

    Le pape a été accueilli par le discours de bienvenue du Secrétaire général du Conseil de l’Europe, M. Thorbjørn Jagland, Norvégien.

    Il a recommandé de fortifier les "racines" de l'Europe: "Si les racines se perdent, lentement le tronc se vide et meurt et les branches – autrefois vigoureuses et droites – se plient vers la terre et tombent. Ici, se trouve peut-être l’un des paradoxes les plus incompréhensibles pour une mentalité scientifique qui s’isole : pour marcher vers l’avenir, il faut le passé, de profondes racines sont nécessaires et il faut aussi le courage de ne pas se cacher face au présent et à ses défis. Il faut de la mémoire, du courage, une utopie saine et humaine".

    Le discours du pape a été suivi de l'allocution, en français, de Mme Anne Brasseur, du Luxembourg, présidente de l'Assemblée parlementaire.

    A.K.

    Discours du pape François au Conseil de l'Europe

    Monsieur le Secrétaire Général, Madame la Présidente,
    Excellences, Mesdames et Messieurs,

    Je suis heureux de pouvoir prendre la parole en cette Assemblée qui voit réunie une représentation significative de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, les Représentants des pays membres, les Juges de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, et aussi les diverses Institutions qui composent le Conseil de l’Europe. De fait, presque toute l’Europe est présente en cette enceinte, avec ses peuples, ses langues, ses expressions culturelles et religieuses, qui constituent la richesse de ce continent. Je suis particulièrement reconnaissant au Secrétaire général du Conseil de l’Europe, Monsieur Thorbjørn Jagland, pour la courtoise invitation et pour les aimables paroles de bienvenue qu’il m’a adressées. Je salue Madame Anne Brasseur, Présidente de l’Assemblée parlementaire, ainsi que les représentants des diverses institutions qui composent le Conseil de l’Europe. Je vous remercie tous de tout cœur pour l’engagement que vous prodiguez et pour la contribution que vous offrez à la paix en Europe, par la promotion de la démocratie, des droits humains et de l’État de droit.

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  • Le pape François met en garde une Europe qui risque de perdre son âme

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    Europe, comment conserver ton esprit humaniste, mode d'emploi

    La "charte" du pape pour l'Europe, au Parlement (texte intégral)

     

    "Une Europe qui n’a plus la capacité de s’ouvrir à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui lentement risque de perdre son âme, ainsi que cet « esprit humaniste » qu’elle aime et défend cependant", déclare le pape François.

    Le pape a pris comme image la fresque de l'École d’Athènes de Raphaël qui se trouve au Vatican: "Au centre se trouvent Platon et Aristote. Le premier a le doigt qui pointe vers le haut, vers le monde des idées, nous pourrions dire vers le ciel ; le second tend la main en avant, vers celui qui regarde, vers la terre, la réalité concrète."

    Puis le pape a décrypté le sens de la fresque: "Cela me parait être une image qui décrit bien l’Europe et son histoire, faite de la rencontre continuelle entre le ciel et la terre, où le ciel indique l’ouverture à la transcendance, à Dieu, qui a depuis toujours caractérisé l’homme européen, et la terre qui représente sa capacité pratique et concrète à affronter les situations et les problèmes. L’avenir de l’Europe dépend de la redécouverte du lien vital et inséparable entre ces deux éléments."

    "Le moment est venu d’abandonner l’idée d’une Europe effrayée et repliée sur elle-même, pour susciter et promouvoir l’Europe protagoniste, porteuse de science, d’art, de musique, de valeurs humaines et aussi de foi. L’Europe qui contemple le ciel et poursuit des idéaux ; l’Europe qui regarde, défend et protège l’homme ; l’Europe qui chemine sur la terre sûre et solide, précieux point de référence pour toute l’humanité !" a conclu le pape.

    Voici le texte du pape François publié par le Saint-Siège: un texte très complet, très articulé, un vrai programme, une charte pour l'Europe.

    A.B.

    Discours du pape François au Parlement européen

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Vice-présidents,
    Honorables Députés Européens,

    Personnes qui travaillent à des titres divers dans cet hémicycle,
    Chers amis,

    Je vous remercie de l'invitation à prendre la parole devant cette institution fondamentale de la vie de l'Union européenne, et pour l'opportunité qui m'est offerte de m'adresser à travers vous à plus de cinq cents millions de citoyens des 28 pays membres que vous représentez. Je désire exprimer une gratitude particulière à vous, Monsieur le Président du Parlement, pour les paroles cordiales de bienvenue que vous m’avez adressées, au nom de tous les membres de l’Assemblée . Ma visite a lieu plus d’un quart de siècle après celle accomplie par le Pape Jean Paul II. Beaucoup de choses ont changé depuis lors, en Europe et dans le monde entier. Les blocs opposés qui divisaient alors le continent en deux n’existent plus, et le désir que « l’Europe, se donnant souverainement des institutions libres, puisse un jour se déployer aux dimensions que lui ont données la géographie et plus encore l’histoire »1, se réalise lentement.

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  • Le Pape François, la laïcité et les racines chrétiennes de l'Europe

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    En préambule à la visite de François aux assemblées du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne, aujourd’hui à Strasbourg, cette réflexion de Thibaud Collin sur le site FigaroVox :

    « Le Pape François va à son tour s'adresser à l'Europe en tant que telle. Jean-Paul II, dans un discours magistral, un an jour pour jour avant la chute du mur de Berlin dressait la carte de ce que serait un ordre politique juste pour une Europe des nations libres. Le pape philosophe affirmait ainsi avec force: «La vie publique, le bon ordre de l'Etat reposent sur la vertu des citoyens, qui invite à subordonner les intérêts individuels au bien commun, à ne se donner et à ne reconnaître pour loi que ce qui est objectivement juste et bon. Déjà les anciens Grecs avaient découvert qu'il n'y a pas de démocratie sans assujettissement de tous à la loi, et pas de loi qui ne soit fondée sur une norme transcendante du vrai et du juste. Dire qu'il revient à la communauté religieuse, et non à l'Etat, de gérer «ce qui est à Dieu», revient à poser une limite salutaire au pouvoir des hommes, et cette limite est celle du domaine de la conscience, des fins dernières, du sens ultime de l'existence, de l'ouverture sur l'absolu, de la tension vers un achèvement jamais atteint, qui stimule les efforts et inspire les choix justes. Toutes les familles de pensée de notre vieux continent devraient réfléchir à quelles sombres perspectives pourrait conduire l'exclusion de Dieu de la vie publique, de Dieu comme ultime instance de l'éthique et garantie suprême contre tous les abus du pouvoir de l'homme sur l'homme.» Jean-Paul II parlait donc l'Europe à partir de son expérience des deux totalitarismes et des défis inédits que la démocratie avait à relever dans une époque marquée par «la mort de Dieu».

    Le pape François connait peu l'Europe mais nul doute qu'il s'adresse à elle depuis sa riche expérience de pasteur. Celle-ci a développé en lui une sensibilité à l'injustice que peut subir le peuple et de là l'ardeur à travailler à la libération dans toutes ses dimensions. Les nations européennes sont traversées par le doute. Doute sur leur identité, c'est-à-dire sur leurs racines mais peut-être plus encore sur leur finalité. C'est une illusion d'optique que de considérer que l'espoir des peuples est indexé sur le seul taux de croissance économique. La réalité économique n'est certes pas à négliger mais elle n'est que la manifestation d'une vitalité dont la source est dans l'esprit humain. La crise que traversent les nations européennes est d'abord existentielle et les institutions de l'UE n'ont pas les moyens de les aider à en sortir car leur critère de diagnostic est fermé à la vie de l'esprit. Que peut donc signifier la venue du Pape dans une telle enceinte? Elle est en elle-même la révélation que l'Europe a encore quelque chose à recevoir de cette vieille religion dont elle est issue: l'espérance que la destinée des personnes et des sociétés passe par l'accueil d'un don plus grand qu'elles. En effet, si l'homme veut être sa propre mesure, il se replie sur lui-même et sème le désordre, l'égoïsme et ultimement la désolation.

    Beaucoup diagnostiquent que le «populisme» gagne du terrain en Europe. Il en gagne proportionnellement à l'abandon dont les marges toujours plus importantes des peuples européens sont l'objet. Le pape François aime les périphéries, il aime dépasser les clivages faciles pour rejoindre chacun là où il en est dans son lien à Dieu. Il se met au service de ce désir de Dieu de toucher les cœurs de tous. Il a compris qu'à l'heure de la surmédiatisation, il était le «visage» de Dieu pour beaucoup de ses contemporains. Or quelle est la juste réponse de l'homme à Dieu qui se révèle? C'est la prière, personnelle et communautaire.

    Les esprits «éclairés» pourront se moquer mais le vingtième siècle nous a montré à quel point la libération des peuples asservis passe par la ré-orientation de l'homme vers Dieu. De nombreux dissidents de l'Est européen ont su transformer leur société en se plongeant dans l'intimité de ce cœur à cœur avec Dieu. Une telle attitude ne serait-elle plus d'actualité? Elle est intemporelle et c'est pour cela qu'elle ne cesse de vivifier les activités politiques, économiques, culturelles, telle une source où chacun peut toujours venir s'abreuver. C'est ce dont le cardinal Barbarin témoigne ces jours-ci en appelant tous les catholiques français à une grande neuvaine de neuf mois de prière et de jeûne pour notre pays (du 15 novembre au 15 août 2015). La prière est bien ce creuset de l'espérance et à ce titre elle est un des moteurs les plus puissants de l'histoire.

    Thibaud Collin est philosophe. Il vient de publier «Divorcés remariés, l'Église va-t-elle (enfin) évoluer?» (Éditions Desclée de Brouwer, 175 p., 14 €). 

    Ref. Le Pape François, la laïcité et les racines chrétiennes de l'Europe