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Europe - Page 28

  • La persécution des chrétiens ex-musulmans en France et en Europe : un rapport de l'ECLJ

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    De l'European Centre for Law & Justice :

    LA PERSÉCUTION DES CHRÉTIENS EX-MUSULMANS EN FRANCE ET EN EUROPE

    Ce rapport, rédigé sur la base d'entretiens individuels, révèle les défis auxquels les ex-musulmans européens convertis sont confrontés lorsqu'ils quittent leur religion. Tous les ex-musulmans subissent des difficultés suite à leur décision de quitter l'islam, mais les difficultés qu'ils rencontrent varient considérablement. Si la majorité d'entre eux sont confrontés à l'ostracisme, certains ont également subi des agressions violentes. Même si la charia n'est pas appliquée en Europe, la présence croissante d'importantes communautés musulmanes dans les grandes villes européennes constitue une menace pour la liberté de religion de ceux qui cherchent à quitter l'islam.

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  • RDC : Avec « L’Empire du silence », deux soirées pour dénoncer l’impunité autour du martyre du peuple congolais

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    Lu dans la « Libre Afrique » :

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    « Le dernier film du cinéaste belge Thierry Michel est au cœur de deux soirées spéciales : l’une ce mercredi à 20h25 sur La Une RTBF et l’autre, le 14 novembre à Bozar (Bruxelles).

    Ni repos, ni répit. Depuis près de 25 ans, des hordes de belligérants s’abattent par vagues successives sur le territoire congolais. Dans l’Est de la RDC particulièrement, la population est soumise à une insécurité permanente. Ce martyre silencieux est au cœur du dernier film de Thierry Michel.

    En trente ans de voyage au Congo, le cinéaste a accumulé une somme de témoignages, d’images d’archives et d’analyses sur le pays-continent dont le destin fut longtemps lié à la Belgique. Dans L’Empire du silence, le réalisateur belge dénonce le chaos en cours au Congo et l’insoutenable impunité de ses auteurs. Depuis plus de vingt ans, les effets dévastateurs de la guerre s’y sont étendus sans que jamais ses instigateurs nationaux et internationaux ne soient inquiétés. C’est contre cette impunité que s’érige le film relayant notamment la voix du prix Nobel de la paix congolais, le Dr Denis Mukwege.

    Le Congo face à l’appétit du Rwanda et de l’Ouganda

    La première vertu de L’Empire du silence*** est sa formidable clarté. Même un public néophyte, qui ne connaîtrait rien des méandres de l’histoire congolaise, y retrouvera son chemin. De 1990 à nos jours, le cinéaste retrace le tragique destin d’une population soumise aux exactions sans fin des innombrables factions rebelles et troupes en présence depuis plus de vingt ans sur son territoire. Singulièrement depuis 1994 et le déclenchement du génocide des Tutsis dans le Rwanda voisin, entraînant l’exode de centaines de milliers de Hutus rwandais sur les terres congolaises.

    Le cinéaste croise les témoignages d’officiels de nationalités multiples ayant œuvré au sein des Nations Unies et du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), mais aussi de civils et témoins (journalistes et responsables de la Croix Rouge congolais) pris en étau dans les territoires de l’Est du Congo convoités pour leur incroyable richesse géologique. Il met ainsi en lumière les mécanismes prédateurs qui maintiennent la population dans la terreur et ont permis à d’anciens chefs de guerre de se frayer un chemin jusqu’aux postes les plus élevés de l’armée régulière congolaise. Car si les troupes étrangères, principalement rwandaises et ougandaises, sont responsables d’attaques, pillages et actes de barbarie par milliers sur le territoire de la RDC, les troupes gouvernementales et groupes armés congolais ont également commis d’innombrables crimes de guerre en Ituri, dans le Kivu et au Kasaï.

    Le film cite souvent le rapport Mapping, réalisé en 2010, documentant plus de 600 violations, les plus graves, des droits de l’Homme et du droit international commises en RDC entre mars 1993 et juin 2003. Un rapport qui, à ce jour, est toujours « resté enfoui dans un tiroir » de l’Onu.

    Parcours de cinéma, de Charleroi à Kinshasa

    Thierry Michel connaît bien le pays pour l’avoir arpenté en long et en large depuis Le Cycle du serpent (1992) en passant par Mobutu Roi du Zaïre (1999) jusqu’à son avant-dernier film sur le Docteur Denis Mukwege rebaptisé L’homme qui répare les femmes (2015). C’est dans le sillage du combat du célèbre médecin et prix Nobel de la paix 2018 que s’inscrit L’Empire du Silence***.

    Ce onzième film, réalisé au Congo par Thierry Michel, prend la forme d’un plaidoyer en faveur de la justice transitionnelle afin que soient jugés les responsables de crimes de guerre et reconnu le droit des victimes. Il pointe le silence international, l’inaction des autorités congolaises et la complicité de nombreuses compagnies étrangères exploitant les précieux minerais congolais. Après sa présentation dans divers festivals et au cours d’une tournée au Congo organisée fin août – début septembre à Kinshasa, Bukavu, Goma et Kisangani, le film sera visible ce mercredi à 20h25 sur La Une. Sa diffusion sera suivie d’un débat à 22h15. Dans la foulée (23h25), on pourra également revoir un autre film de Thierry Michel, Enfants du hasard, tourné dans sa région natale.

    Cette soirée préfigure la participation du cinéaste aux Grandes conférences catholiques le 14 novembre à Bozar. Soirée au cours de laquelle sera retracé son parcours, de Charleroi à Kinshasa, en passant par le Brésil et l’Iran.

    Karin Tshidimba »

    Ref. RDC : Avec « L’Empire du silence », deux soirées pour dénoncer l’impunité autour du martyre du peuple congolais

    ...Dans une éternelle série na balokuta, de poker menteurs : nationale, transfrontalière et internationale, entretenant  un imbroglio dont on n’aperçoit hélàs pas la fin (JPSC).

  • Quand le plus ancien diocèse d'Allemagne veut fermer une église sur trois

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    De Peter Hahne sur kath.net/news :

    "Auto-dissolution auto-infligée : le diocèse de Trèves veut fermer une église sur trois"

    "Des ventes à prix cassés". Contribution d'invité de Peter Hahne

    Trèves (kath.net) Un estimé collègue de Tichys Einblick m'a demandé si je ne voulais pas commenter cette triste nouvelle. Mais comment se fait-il que je ne sois pas triste du tout ? Mieux : je ne suis pas surpris parce que ce qui est arrivé devait arriver. C'est quasiment le bilan logique d'une autodissolution que l'on s'est infligée : A Trèves, le plus ancien diocèse d'Allemagne, une église sur trois doit être fermée. Tabula rasa ! La raison : les départs massifs ont fait fondre les recettes. Les bâtiments, mais aussi le personnel et la diversité bigarrée des institutions ecclésiastiques ne peuvent plus être payés.

    Pourquoi cela ne m'ébranle-t-il pas ? Prenons la grande ville badoise de Mannheim. Là-bas, dès le début de l'année, les grands journaux titraient : "Mannheim - bientôt la ville sans églises ?" L'un après l'autre, les lieux de culte, catholiques comme protestants, sont fermés. Les mosquées poussent cependant comme des champignons. Il y a 32 églises protestantes dans la ville, seules 12 peuvent encore être conservées.

    Un avertissement avait déjà été lancé il y a deux ans par un organisme compétent : environ un tiers de tous les bâtiments religieux en Allemagne ne seront plus utilisés en 2060. C'est ce que prévoyait le professeur Thomas Erne, directeur de l'Institut pour la construction d'églises à l'université de Marburg. Chacune des deux grandes confessions allemandes entretient environ 25.000 bâtiments religieux. Celui qui se rend par surprise à un service religieux découvre la plupart du temps un vide effrayant et béant. En revanche, des projets d'églises indépendantes, souvent à vocation œcuménique, fleurissent surtout dans les villes. Elles parviennent à peine à gérer l'affluence, organisent leur culte dans des salles de cinéma ou de théâtre ou construisent de grands centres communautaires. Tandis que les églises établies sont dans la même situation que les vieux partis en politique : les membres comme les électeurs s'en vont, déçus.

    Tout cela était prévisible. Ce n'est pas (seulement) le scandale des abus qui saigne les catholiques. Non, les protestants perdent autant de membres, souvent même plus. Et ce sont tout sauf des raisons financières qui accélèrent l'exode, lequel mène désormais littéralement à l'exitus.

    Chez les catholiques, nous assistons à quelque chose qui, en termes de marketing et de stratégie d'entreprise, est d'une rareté mondiale. C'est tellement absurde qu'il n'y a pas de mots pour le dire : Pour se renouveler, pour regagner des membres perdus ou pour les garder, le clergé catholique prend la mesure de l'Eglise protestante, qui pratique tout ce que l'on aimerait qu'elle pratique, et qui a perdu des millions de membres.

    Ce serait comme si le drugstore Rossmann s'orientait stratégiquement vers les magasins Schlecker qui ont fait faillite. C'est fou ! Ceux qui espèrent réussir en appliquant les méthodes d'une entreprise en faillite ne doivent pas s'étonner. Trèves nous fait signe. La protestantisation de l'Eglise catholique conduit à se diviser par deux.

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  • "Nous voyons les conséquences d'une société pleine de droits mais sans responsabilité personnelle"

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    De Maria José Atienza sur Omnes :

    Joseph Weiler : "Nous voyons les conséquences d'une société pleine de droits mais sans responsabilité personnelle".

    Joseph Weiler, Prix Ratzinger de Théologie 2022, a été l'orateur du Forum Omnes sur "La crise spirituelle de l'Europe", dans une Aula pleine à craquer, où il a partagé des clés et des réflexions sur la pensée européenne actuelle. 

    31 octobre 2022

    L'Aula Magna du siège de l'Université de Navarre à Madrid a accueilli le Forum Omnes sur "La crise spirituelle de l'Europe". Un sujet qui a suscité beaucoup d'attentes, comme en témoigne le large public qui a assisté au Forum Omnes. Alfonso Riobó, directeur d'Omnes, a ouvert le forum Omnes en remerciant les intervenants et les participants de leur présence et en soulignant le niveau intellectuel et humain du professeur Weiler, qui est devenu le troisième lauréat du prix Ratzinger à assister à un forum Omnes.

    Le professeur María José Roca était chargé de modérer la session et de présenter Joseph Weiler. M. Roca a souligné la défense de "la possibilité d'une pluralité de visions en Europe dans un contexte de respect des droits" incarnée par le professeur Weiler, qui a représenté l'Italie devant la Cour européenne des droits de l'homme dans l'affaire Lautsi contre Italie, qui a statué en faveur de la liberté de la présence de crucifix dans les écoles publiques italiennes.

    La "trinité européenne"

    M. Weiler a commencé sa thèse en soulignant que "la crise que traverse l'Europe n'est pas seulement politique, défensive ou économique. C'est une crise, avant tout, de valeurs". Dans ce domaine, M. Weiler a expliqué les valeurs qui, selon lui, sous-tendent la pensée européenne et qu'il a appelées "la trinité européenne" : "la valeur de la démocratie, la défense des droits de l'homme et l'État de droit".

    Ces trois principes constituent le fondement des États européens, et sont indispensables. Nous ne voulons pas vivre dans une société qui ne respecte pas ces valeurs, a soutenu M. Weiler, "mais ils ont un problème, ils sont vides, ils peuvent aller dans une bonne ou une mauvaise direction".

    Weiler a expliqué cette faille dans les principes : la démocratie est une technologie de l'information.
    Elle est vide, car si vous avez une société où la plupart des gens sont mauvais, vous avez une mauvaise démocratie. "De même, les droits fondamentaux indispensables nous donnent des libertés, mais que faisons-nous de cette liberté ? ". Selon ce que nous faisons, nous pouvons faire du bien ou du mal ; par exemple, nous pouvons faire beaucoup de mal protégés par la liberté d'expression".

    Enfin, a souligné M. Weiler, il en va de même pour l'État de droit si les lois dont il émane sont injustes.

    Le vide européen

    Face à cette réalité, Weiler défend son postulat : l'être humain cherche "à donner un sens à sa vie qui dépasse ses intérêts personnels".

    Avant la Seconde Guerre mondiale, poursuit le professeur, "ce désir humain était couvert par trois éléments : la famille, l'Église et la patrie. Après la guerre, ces éléments ont disparu, ce qui est compréhensible, si l'on tient compte de la connotation avec les régimes fascistes et des abus commis par ces derniers. L'Europe se laïcise, les églises se vident, la notion de patriotisme disparaît et la famille se désintègre. Tout cela donne lieu à un vide. D'où la crise spirituelle de l'Europe : "ses valeurs, la "sainte trinité européenne" sont indispensables, mais elles ne satisfont pas la quête de sens de la vie. Les valeurs du passé : famille, église et pays n'existent plus. Il y a donc un vide spirituel.

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  • Un nombre record de catholiques suisses ont quitté l'Église en 2021

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Un nombre record de catholiques suisses ont quitté l'Église en 2021

    Environ 2500 personnes de plus sont parties par rapport à la précédente année record de 2019.

    28 octobre 2022

    Un nombre record de catholiques suisses ont formellement quitté l'Église en 2021, selon de nouvelles statistiques. L'Institut suisse de sociologie pastorale (SPI) de Saint-Gall a indiqué que 34 182 personnes ont quitté l'Église l'année dernière, soit environ 2 500 de plus que lors de la précédente année record de 2019. Environ 2,96 millions de personnes restaient membres de l'Église à la fin de 2021, sur une population suisse totale d'environ 8,7 millions de personnes. L'Église protestante de Suisse a également enregistré un nombre record de départs en 2021, avec 28 540 sorties.

    La Suisse est une république fédérale composée de 26 cantons. Les derniers chiffres de départs de l'Église n'incluent pas les cantons où l'adhésion n'est pas liée au paiement de l'impôt ecclésiastique, comme Genève, Valais, Neuchâtel et Vaud, a rapporté le site de l'Église catholique suisse kath.ch.

    Le taux de départ varie d'un canton à l'autre. Bâle-Ville, le canton le plus au nord de la Suisse, a enregistré le taux de sortie le plus élevé, soit 3,6 %, tandis que les cantons voisins d'Argovie et de Soleure ont également enregistré des chiffres relativement élevés de 2,4 %.

    Le taux de sortie global est de 1,5 %, ce qui, selon kath.ch, est comparable aux taux enregistrés dans les pays voisins, l'Allemagne et l'Autriche. Un nombre record de 359 338 personnes ont formellement quitté l'Église catholique en Allemagne en 2021. Le précédent record était de 272 771, enregistré en 2019.

    Plus tôt ce mois-ci, le pape François a accepté la démission de l'évêque Valerio Lazzeri, âgé de 59 ans, qui dirigeait le diocèse de Lugano, dans le canton suisse du Tessin (sud), depuis 2013. Mgr Lazzeri a déclaré qu'il avait décidé de démissionner en raison d'une "fatigue intérieure" qu'il avait ressentie surtout au cours des deux dernières années.

  • Le bienheureux Charles de Habsbourg ou la politique comme une oeuvre de sainteté à l'égard des peuples

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    De Stefano Chiappalone sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    INTERVIEW / MARTIN D'AUTRICHE-ESTE

    Le bienheureux Charles de Habsbourg : la politique comme une oeuvre de sainteté à l'égard des peuples

    21-10-2022

    L'archiduc Martin d'Autriche-Este parle de son grand-père, le dernier empereur d'Autriche, dont la commémoration liturgique tombe aujourd'hui, jour anniversaire de son mariage avec Zita de Bourbon-Parme. Depuis l'île de Madère, où il est mort jeune en exil en 1922, la dévotion au souverain que saint Jean-Paul II a béatifié en 2004, le proposant comme un homme politique modèle et un homme de paix, s'est répandue dans le monde entier.


    En cette année du centenaire de sa mort, la mémoire liturgique du bienheureux Charles de Habsbourg (1887-1922), dernier empereur d'Autriche, que l'Église célèbre le 21 octobre, date de son mariage avec Zita de Bourbon-Parme (1892-1989), prend une signification particulière. La dévotion au saint empereur est encore très répandue dans le monde à travers la Gebetsliga, la Ligue de prière fondée lorsque Charles était encore enfant, sur les conseils d'une mystique hongroise, Mère Vincenzina : "Il faut beaucoup prier pour le petit archiduc, parce qu'un jour il deviendra empereur ; il devra beaucoup souffrir et sera une cible spéciale pour l'enfer".

    Monté sur le trône après le long règne de son grand-oncle François-Joseph, Charles s'est distingué en tant qu'homme de paix pendant la période dramatique de la Première Guerre mondiale, en tentant de répondre à l'appel - unique parmi les souverains européens - de Benoît XV pour mettre fin au "massacre inutile".

    En le béatifiant en 2004, Jean-Paul II a rappelé qu'en toute circonstance, politique et familiale, l'empereur s'est engagé à "chercher la volonté de Dieu en toute chose, à la reconnaître et à la suivre" et a "conçu sa fonction comme un saint service pour son peuple" : une vocation sacrée sur laquelle il ne pouvait pas "négocier", devenant indésirable pour le nouveau gouvernement républicain qui a décrété son exil sur l'île de Madère, où il est mort de privation à l'âge de 35 ans seulement, le 1er avril 1922, laissant derrière lui sa jeune épouse Zita et huit jeunes enfants.

    Une figure qui reste intemporelle en tant que modèle politique et familial, et qui incarne pour l'Europe d'aujourd'hui un message de réconciliation entre les peuples et avec ses racines chrétiennes, comme le raconte à La Nuova Bussola Quotidiana H.I.R. l'archiduc Martin d'Autriche-Este, neveu du bienheureux.

    Votre Altesse, commençons par Madère : la dévotion au bienheureux Charles est-elle encore bien ancrée un siècle après sa mort ?

    Le pèlerinage du centenaire, le 1er avril à Madère, sur la tombe même du bienheureux Charles, a été très ressenti non seulement par la famille, mais aussi par la population locale qui voue une grande vénération à son grand-père. La tombe est toujours pleine de fleurs, il y a toujours des gens qui viennent prier, l'évêque a célébré la messe pontificale... vous pouvez voir que le Bienheureux Charles est aimé à Madère.

    Donc, il y a une mémoire vivante, pas seulement une tombe... ?

    Non, absolument, au contraire. À l'aéroport, j'ai pris un taxi et le chauffeur m'a demandé d'où je venais, ce que je faisais, etc., et quand j'ai répondu que j'étais autrichien, il a dit : "Ah, mais il y a tant de vos compatriotes qui viennent pour le Bienheureux Charles ! La population participe également et a organisé une année qui lui est entièrement dédiée.

    Aujourd'hui, nous le voyons sur les autels, mais pour vous, petits-enfants, quelle était la relation avec cette figure de grand-père, que vous connaissiez indirectement mais grâce au témoignage privilégié de l'impératrice Zita ?

    Quand nous étions jeunes, nous n'en parlions pas tellement, peut-être par pudeur, mais aussi par une certaine discrétion car tout le processus était déjà en place. Ce n'est que plus tard, quand nous étions plus âgés, disons vers 12 ans, qu'ils nous en ont parlé davantage, mais pour nous, il s'agissait du grand-père, pas du "bienheureux". Nous avons ensuite fait connaissance avec la Ligue et assisté à des réunions, tant d'organisation que de prière, mais bien plus tard.

    Il y a même une imbrication entre le bienheureux Charles et saint Jean-Paul II dans les dates de son décès (respectivement le 1er et le 2 avril) et maintenant de la commémoration liturgique (21 et 22 octobre). N'est-il pas providentiel qu'il ait été béatifié par ce dernier, qui s'appelait Karol précisément en raison de l'admiration que le père du futur pape avait pour le jeune souverain ?

    Écoutez, j'ai eu exactement la même impression, identique : le dernier des cinq béatifiés ce jour-là, c'était lui, et en parlant de lui peu après, nous, les cousins, avons tous eu l'impression qu'un cercle se refermait.

    Auparavant, Jean-Paul II avait reçu la famille Habsbourg plus d'une fois.....

    J'étais présent à l'une de ces audiences et c'était très émouvant pour nous. C'était la messe du matin, assez tôt, et nous devions chanter. Ensuite, il nous a reçus, il nous a tous salués, et en sortant, me voyant, moi qui suis un peu plus grand que la moyenne, il m'a demandé : "Comment allez-vous, comment est l'air là-haut ?". Avec lui, nous nous sommes vraiment sentis en famille.

    Est-il vrai que le pape a appelé sa grand-mère "mon impératrice" ?

    C'est vrai, c'est vrai : je n'étais pas présent à cette occasion mais de nombreuses personnes m'en ont parlé.

    Les Habsbourg ont fait l'histoire de l'Europe, mais ils ont maintenant l'honneur et la charge de transmettre ces valeurs humaines et chrétiennes incarnées par le bienheureux Charles : peut-on dire, d'une certaine manière, que votre grand-père vous a transmis une "vocation" familiale ?

    Absolument, et nous le devons à notre grand-mère, qui a continué à nous transmettre ces valeurs, à nos parents, oncles et tantes et ainsi de suite, qui ont toujours porté haut ces principes, l'attachement à l'Église et à la foi. Grand-mère nous a transmis tout cela par son exemple, elle qui a vécu des choses énormes dans l'histoire, et qui a toujours été discrète, toujours humble. L'un des fruits est également les vocations sacerdotales : pendant trois siècles, il n'y en avait pas dans la famille et maintenant nous avons des cousins qui sont prêtres, dont le fils d'un de mes cousins qui a également donné un témoignage lors des célébrations du centenaire. C'est un débordement des grâces que nous avons reçues du bienheureux Charles et à travers son exemple.

    Votre grand-mère, l'impératrice Zita, est-elle aussi une "candidate" pour les autels ?

    Oui, elle a été proclamée servante de Dieu et le processus se poursuit.

    Une Europe éloignée de ses racines chrétiennes peut-elle encore se tourner vers un empereur sacré ? Ou peut-être est-ce encore plus nécessaire aujourd'hui ?

    Hélas, oui : voyez-vous, l'histoire a de curieuses récurrences. Maintenant, il y a la guerre en Ukraine, dans le territoire autrefois appelé Galice. Mon grand-père avait été stationné là-bas pendant deux ans, il connaissait donc bien le pays. Raison de plus pour qu'il soit invoqué aujourd'hui comme un champion de la paix.

    Vous ne pouvez donc pas reléguer cette figure dans le passé ?

    Non, non, c'est précisément la beauté de l'annonce des bienheureux et des saints : ils sont éternels, ils peuvent être placés dans n'importe quelle situation de n'importe quel temps. Aujourd'hui, on peut aussi le citer en exemple comme chef d'État et homme de paix, et c'est précisément ce qu'a fait Jean-Paul II. La Gebetsliga le souligne avec force : homme de paix, chef d'État et aussi père de famille, car de nos jours, la famille est menacée. Toutes ces raisons pour lesquelles il a été proclamé bienheureux sont à redécouvrir aujourd'hui.

    Votre Altesse, merci pour le temps que vous nous avez consacré...

    C'est moi qui vous remercie. Le temps consacré au bienheureux Charles est du temps bien investi (et je dis cela en tant qu'homme pratique, en tant qu'entrepreneur) car il rapporte non seulement lorsque nous serons là-haut, mais déjà maintenant. Et puis je dois dire que je suis privilégié : une fois, lors d'une conférence, j'ai dit que je suis " recommandé ", parce que je demande directement à mon grand-père de m'aider et regardez, ça marche toujours... !

  • Ursula von der Leyen considère-t-elle que le gaz de Bakou justifie de se taire face à l’horreur?

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    De Simon Abkarian sur le site du Figaro via artofuss :

    Simon Abkarian: «Madame Ursula von der Leyen, le gaz de Bakou justifie-t-il de se taire face à l’horreur?»

    13/10/2022

    TRIBUNE – Le cinéaste, comédien et metteur en scène, Français d’origine arménienne, dénonce les actes de barbarie perpétrés par des soldats azéris sur des soldats arméniens faits prisonniers, atrocités filmées par leurs auteurs avec leurs téléphones portables et diffusées sur internet. L’artiste proteste contre l’attitude des dirigeants européens qui détournent les yeux et ménagent l’Azerbaïdjan d’Aliyev en raison de la crise de l’énergie.

    Chère Madame, les artistes ne peuvent rester sourds aux fracas du monde. Comme vous, qui occupez le poste prestigieux de présidente de la Commission européenne, nous sommes tenus, à notre manière, de dire si possible l’origine de ses convulsions afin de le soulager autant que nous le pouvons. Un cinéaste ou une cinéaste qui filme des scènes de violence s’interroge forcément sur la forme et le fond. Il lui faut en saisir la source, pour ensuite la transposer à l’écran. Se posent alors les questions de l’écriture, du filmage, de la lumière, du son, de la valeur du cadre de la justesse des actrices et des acteurs. Comment transposer l’horreur? Lorsque les soldats de l’armée régulière azerbaïdjanaise violent, mutilent et démembrent Gayané Abgaryan, la soldate arménienne, ils ne se posent pas la question de la valeur du plan, ni de la lumière, ni du cadre, ni de l’impact de leurs «images». Ils ne se posent aucune question d’ailleurs.

    Un soldat filme. Il a le soleil dans le dos. Son ombre se projette sur le cadavre couché et mutilé de Gayané. Les bras de la soldate sont entravés dans sa vareuse au-dessus de sa tête. On ne voit pas ses mains. Torse nu, on dirait une prêtresse qui se cambre en brandissant un calice invisible vers d’antiques dieux. Des écritures au feutre noir souillent sa peau blanche. Un caillou est enfoncé dans l’orbite de son œil gauche, sûrement parce qu’il osait les prendre pour cible. L’ombre du «caméraman» s’éloigne, élargit le plan, se promène sur d’autres cadavres. Cette fois ce sont des hommes, des militaires arméniens. Ils sont méconnaissables. C’est un Golgotha. Puis l’homme qui filme revient sur le cadavre de Gayané qu’il semble affectionner. Elle est la «pièce maîtresse» de cette œuvre macabre. Sa peau de marbre irradie ce triste spectacle.

    À lire aussi : Arménie: un peuple en danger de mort

    Un léger coup de botte fait bouger ses seins dénudés. Dans sa bouche dépasse un doigt qui se termine par un ongle manucuré, rose pâle. Le sien, celui de Gayané. Où sont les autres? Sous la vareuse? Ce doigt manucuré enfoncé dans sa bouche, était-ce celui qui appuyait sur la gâchette de son fusil de précision? Est-ce pour cela qu’ils l’ont coupé? Pour la punir?Gayané était tireuse d’élite. J’éteins la vidéo. Puis je me dis: «Pourquoi ses jambes sont-elles enterrées jusqu’à son vagin?». Je visionne de nouveau la vidéo, et je vois ce que je n’ai pas voulu voir la première fois. Ses jambes ne sont pas enterrées, mais ont été découpées à la hauteur de son bassin. Elles ne sont plus là, ses jambes. Une Vénus de Milo à l’envers, une «œuvre» contre nature. Pourquoi lui couper les jambes? J’essaie de comprendre. Est-ce parce qu’elle repoussait de ses pieds ses agresseurs, qui tentaient de la violer? Je m’imagine la taille de la lame qui mène à l’horrible scène puis je tombe sur le regard éperdu de Gayané et je renonce.

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  • Quand la Cour Européenne des Droits de l'Homme s’aligne sur les présupposés antichrétiens

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    De Blanche Streb sur aleteia.org :

    Au nom du débat public, la CEDH s’aligne sur les présupposés antichrétiens

    17/10/22

    Notre chroniqueuse Blanche Streb revient sur la condamnation de la France par la CEDH contre les Femen. S’attaquer aux symboles chrétiens, c’est oublier ce que les droits humains doivent au christianisme : la dignité inaliénable de la personne.

    Une Femen, les seins nus, les bras en croix. Une couronne d’épines et un voile sur la tête. Dans chacune de ses mains, un morceau de foie bovin. Sur son torse tatoué, deux messages : « Noël est annulé » et « 344e salope », en référence au manifeste pro-avortement de 1971. Elle se tient devant un tabernacle, celui de l’église de la Madeleine. Nous sommes en 2013, cette macabre et vulgaire mise en scène, à laquelle une complicité médiatique donnera un vaste écho, symbolise un avortement, celui du Christ, que la Femen parachève gracieusement en urinant sur l’autel. Les faits ont donné lieu à une condamnation par la justice française à un mois de sursis et 2.000 euros d’amende. Le 11 octobre, la Cour européenne des droits de l’homme, dans un jugement aussi stupéfiant que désolant, considère que cette peine est une ingérence dans la liberté d’expression de la requérante. 

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  • Berlin : 4000 fidèles ont escorté la Vierge de Fatima sous la porte de Brandebourg

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    De kath.net/news :

    Berlin : 4000 fidèles portent la Madone de Fatima à travers la porte de Brandebourg !

    14 octobre 2022

    "L'Allemagne remercie Marie et prie pour la paix"

    Berlin (kath.net) La capitale allemande n'avait encore jamais vécu une telle chose dans son histoire mouvementée : mercredi soir, la veille du 105e anniversaire du miracle solaire de Fatima, environ 4000 catholiques fervents venus de toute l'Allemagne se sont rendus en procession solennelle, en chantant et en priant, jusqu'au symbole national, la porte de Brandebourg. Là, ils ont écouté le discours que saint Jean-Paul II avait prononcé à cet endroit précis lors de sa visite en Allemagne en 1996, discours présenté par le célèbre publiciste Martin Lohmann. "L'homme est appelé à la liberté - et c'est en Christ qu'il trouve cette liberté", telle était la phrase centrale de ce manifeste pour une Europe chrétienne qui a fait date. Pour lui, la porte de Brandebourg était le symbole le plus fort de la liberté des hommes dans une Europe unie et non plus séparée.

    Ensuite, des enfants de chœur et des prêtres ont porté la "Madone nationale allemande", une statue de pèlerin offerte au peuple allemand par le pape Paul VI en 1967, sur le chemin de la porte qu'avaient également emprunté à l'époque le pape polonais et le chancelier fédéral Dr. Helmut Kohl. En effet, Jean-Paul II était lui aussi convaincu que la chute du mur de Berlin en 1989 et la réunification de l'Allemagne un an plus tard, en même temps que la chute des dictatures communistes dans toute l'Europe de l'Est, étaient un miracle opéré par cette même Vierge qui était apparue à trois enfants voyants à Fatima, au Portugal, en 1917. C'était l'année de la révolution d'octobre et elle avait dit aux enfants : "La Russie répandra ses erreurs dans le monde entier. Ce n'est que lorsque le Pape me la consacrera qu'elle se convertira et qu'un temps de paix sera donné au monde". Lorsque Jean-Paul survécut à l'attentat du 13 mai 1981, date du 64e anniversaire de la première apparition de Fatima, il y vit un signe du ciel l'invitant à réaliser le souhait de la Vierge. Il a procédé à la consécration le 25 mars 1984 - et effectivement, un an plus tard, Mikhaïl Gorbatchev arrivait au pouvoir, lançait la perestroïka et mettait fin à la persécution de l'Église en Union soviétique en 1988. Un an plus tard, le mur tombait, et en 1991, l'URSS s'effondrait à son tour. Trois décennies de paix s'ensuivirent, jusqu'à l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

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  • Femen : la CEDH soutient le blasphème antichrétien

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    Femen : la CEDH soutient le blasphème antichrétien


    Madame, Monsieur, 

    La CEDH vient de donner raison à la Femen qui a simulé l’avortement du Christ par la Sainte Vierge, sur l’autel de l’église de la Madelaine en 2013. Le jugement, dans l’affaire Bouton contre France, a été rendu aujourd’hui.

    La Cour européenne des droits de l’homme s’est placée une nouvelle fois du côté des blasphémateurs antichrétiens, en défendant la « liberté d’expression » de la « femen » qui a profané l’église de la Madelaine à Paris en 2013. Cette femme s’était exposée, devant l’autel et le tabernacle, seins nus, tatouée, les bras en croix, portant une couronne d’épines et le voile bleu de la Sainte Vierge, et tenant « deux morceaux de foie de bœuf dans les mains, symbole du petit Jésus avorté ». Sur sa poitrine étaient inscrits les slogans « Christmas is canceled » et « 344ème salope » en référence au manifeste des 343 féministes pro-avortement en 1971.

    Difficile d’imaginer plus abjecte. Pauvre femme. 

    Mais dans cette mise en scène macabre, la CEDH y a vu l’action d’une courageuse militante féministe injustement condamnée, alors que son « seul objectif »,  selon la CEDH, était très noble : contribuer « au débat public sur les droits des femmes, plus spécifiquement sur le droit à l’avortement ». La Cour a jugé, de façon spécieuse, que la protection « de la liberté de conscience et de religion » ne pouvait pas justifier cette condamnation, feignant en outre de reprocher aux juridictions françaises de ne pas avoir « recherché si l’action de la [femen] avait un caractère « gratuitement offensant » pour les croyances religieuses, si elle était injurieuse ou si elle incitait à l’irrespect ou à la haine envers l’Église catholique ». Quelle tartufferie ! Comme si cela n’était pas évident.

    Cela rappelle un jugement récent de cette même Cour dans lequel elle rejetait le recours d’un catholique après lui avoir reproché de ne pas avoir indiqué à quelles messes précisément il n’avait pas pu assister pendant la crise du Covid… alors que toutes les messes publiques était interdites.

    Partagez notre pétition pour la défense des chrétiens en Europe

    Pour condamner la France dans l’affaire de la femen, la cour s’est déclarée « frappée de la sévérité de la sanction », qui n’était pourtant que d’un mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende. Elle a déploré que cette peine soit inscrite au casier judiciaire de la militante, comme si réputation avait à en souffrir, et que le sursis puisse devenir une peine de prison ferme dans l’hypothèse où la femen exercerait une nouvelle fois sa « liberté d’expression ».

    La France est condamnée à lui verser 9800 euros.

    Cela devient une habitude, à la CEDH, de défendre ces attaques proférées dans les églises et contre l’Eglise. En 2018, elle avait déjà jugé que la provocation blasphématoire du groupe punk féministe des « Pussy riots » dans le chœur de la Cathédrale orthodoxe de Moscou était une forme d’expression protégée par la Cour. L’avocat des Pussy riots est devenu juge à la CEDH depuis. La même année, la Cour avait aussi condamné la Lituanie pour avoir sanctionné des publicités blasphématoires mettant en scène le Christ et la Vierge Marie.

    Mais sa position est toute différente s’agissant de l’islam.

    Souvenons-nous en, en 2018, la CEDH a soutenu la condamnation pénale d’une conférencière autrichienne à qui il était reproché d’avoir assimilé à de la « pédophilie » la relation sexuelle de Mahomet avec Aïcha, alors âgée seulement de 9 ans. La CEDH avait jugé que cette conférencière n’a pas cherché à informer objectivement le public mais à « démontrer que Mahomet n’est pas digne d’être vénéré ». À l’appui de cette condamnation, la Cour a considéré que parler de « pédophile » serait une « généralisation sans base factuelle », de « nature à susciter une indignation justifiée » des musulmans. Ces propos constituaient, selon la Cour, « une violation malveillante de l’esprit de tolérance à la base de la société démocratique » susceptibles « d’attiser les préjugés » et « de mettre en danger la paix religieuse ». 

    Comment ne pas voir un « deux poids deux mesures », doublé d’un coupable aveuglement ?

    La conférencière n’a fait que dire la vérité, avec décence et discrétion, tandis que la Femen avait pour objectif de blesser et d’offenser. Pourquoi condamner la première et défendre la seconde ?

    Comment ne pas voir, dans ce « deux poids deux mesures », les propres préjugés de la Cour ?

    Jamais la Cour n’aurait soutenu une telle mise en scène macabre si elle avait eu lieux dans une mosquée ou dans l’enceinte d’un Palais de Justice.

    Les juges de Strasbourg ne voient-ils pas que chaque jour en Europe des églises sont profanées, incendiées, des statues brisées et des croix renversées  ? Ne voient-ils pas l’incompréhension et la haine envers le Christ et les chrétiens se répandre dans la société ? Ne voient-ils pas que, de plus en plus, la Cour elle-même se comporte à l’image de la société ?

    Essayons d’imaginer le monde sans le Christ : nous verrons la guerre et la barbarie. Cette chute, d’ailleurs, nous la voyons déjà.

    Grégor Puppinck

  • Arménie : « une nouvelle guerre de conquête s’annonce aux portes de l'Europe, si la communauté internationale ne réagit pas avec la fermeté nécessaire »

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    Lu sur Le Courrier d'Erevan :

    Arménie : « une nouvelle guerre de conquête s’annonce aux portes de l'Europe, si la communauté internationale ne réagit pas avec la fermeté nécessaire »

    11.10.2022

    Dans une tribune au quotidien français  « Le Monde », daté du 10 octobre, des intellectuels et des politiques parmi lesquels Clémentine Autain, François-Xavier Bellamy, Valérie Boyer, Annette Becker et Olivier Faure s’alarment de la passivité de l’Europe face à l’offensive de l’Azerbaïdjan sur la République d’Arménie. Ils appellent à ne pas sacrifier cette dernière sur l’autel du gaz azerbaïdjanais.

    Le Monde du lundi 10 octobre 2022, Tribune collective

    « Le 13 septembre, l’Azerbaïdjan a lancé une offensive multidirectionnelle sur le territoire de la République d’Arménie. Cet événement est passé quasiment inaperçu du grand public en France, ce sur quoi comptait précisément le pouvoir en place en Azerbaïdjan.

    Pourtant, c’est bien une nouvelle guerre de conquête annoncée aux portes de l’Europe, si la communauté internationale ne réagit pas avec toute la fermeté nécessaire immédiatement.

    Alors que l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont divisés sur la question du statut de la région du Haut-Karabakh depuis la fin de l’Union soviétique – territoire dont la majorité arménienne vit sous menace permanente de nettoyage ethnique –, ce qui se passe aujourd’hui n’est ni plus ni moins que l’agression militaire d’un despote surarmé contre une petite et fragile démocratie, afin de lui extorquer une soumission totale aux ambitions géostratégiques de son pays.

    Fort de son partenariat stratégique avec la Russie – qui est d’un niveau proche de celui, plus connu, liant l’Arménie à celle-ci – comme de son alliance étroite avec la Turquie d’Erdogan, et galvanisé par sa volonté d’asservir l’Arménie, Ilham Aliev piétine les trop fragiles perspectives de paix et de justice dans le Caucase du Sud. En quarante-huit heures, sa récente opération a fait près de trois cents morts de part et d’autre, et des milliers de civils arméniens déplacés.

    Crimes de guerre

    Elle amène déjà son premier lot de crimes de guerre fièrement exhibés sur la Toile par des militaires azerbaïdjanais se filmant dans leurs œuvres de viol, de torture et de démembrement. L’ultra-violence encouragée par le régime laisse craindre le pire, d’après le très sérieux Institut Lemkin pour la prévention des génocides, qui lance une troisième alerte en moins d’un an.

    Voilà qui rend d’autant plus grotesque et odieux le prétexte des « provocations arméniennes » invoqué par Aliev pour justifier les opérations militaires et mobiliser une société azerbaïdjanaise nourrie d’« arménophobie » depuis des décennies, et où la dissidence est brutalement réprimée.

    Les objectifs de l’agression contre l’Arménie sont de deux ordres.

    Premièrement, obtenir de force un « corridor » extraterritorial qui relierait l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan située de l’autre côté de la frontière, jouxtant la Turquie et l’Iran – « corridor » dont la Russie serait la maîtresse. Le point de discorde entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne porte pas sur l’ouverture de voies de transport, qui seraient en principe bénéfiques à l’ensemble de la région, mais bien sûr l’exigence que l’Arménie soit exclue de tout droit de regard sur ce « corridor » et, de ce fait, amputée de sa frontière vitale avec l’Iran.

    Car des frontières ouvertes, l’Arménie, pays territorialement enclavé et pas plus grand que la Belgique, n’en a que deux : une au nord avec la Géorgie, qui peut se retrouver contrainte de la fermer en cas d’embrasement régional, comme ce fut le cas pendant la guerre de 2020 ; une au sud avec l’Iran, de quelque 30 kilomètres.

    Rhétorique irrédentiste

    Les deux autres – avec l’Azerbaïdjan à l’est et au sud-ouest, et avec la Turquie à l’ouest – sont hermétiquement closes depuis 1991. Les intérêts de l’Azerbaïdjan, de la Turquie et de la Russie convergent donc pour prendre l’Arménie en étau et la contraindre à abdiquer une souveraineté déjà fortement limitée.

    Le second objectif est consubstantiel au premier : grignoter le voisin affaibli par sa défaite massive de 2020 en misant sur la politique du fait accompli pour la future délimitation des frontières entre les deux Etats. Pour ce faire, avancer militairement en territoire arménien, afin de créer au minimum une zone tampon de plusieurs kilomètres de profondeur sur l’actuelle ligne de contact entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Les jalons en ont été posés en mai et novembre 2021 avec les premières avancées au nord, à l’est et au sud de l’Arménie, et s’approfondissent avec les opérations des 13 et 14 septembre 2022.

    Les troupes azerbaïdjanaises ont réussi à prendre des positions stratégiques avantageuses qui leur donnent la possibilité de conquérir le sud de l’Arménie en quelques heures ; Erevan, la capitale arménienne, en quelques jours.

    Cette possibilité a été soigneusement préparée par la réactivation, depuis la fin de la guerre de 2020, d’une rhétorique irrédentiste de la part d’Aliev qui lorgne sans vergogne autant de territoires du voisin qu’il pourra en avaler. Une rhétorique ancrée de longue date dans l’idéologie raciste du régime, puisque dès 2012, Aliev stigmatisait la République souveraine d’Arménie comme « une colonie, un avant-poste dirigé de l’extérieur » par un « lobby », et comme « un territoire artificiellement créé sur d’anciennes terres d’Azerbaïdjan ».

    Tartufferie de l’Europe

    Pourquoi l’Europe, qui refuse toute compromission – à raison – avec l’agresseur de l’Ukraine, regarde-t-elle si passivement l’agression brutale d’une autre démocratie en formation ?

    Fin juillet, Aliev a fort opportunément obtenu un blanc-seing de la Commission européenne, sous la forme d’un accord gazier prévoyant le doublement des livraisons de gaz à l’Europe – un « partenaire fiable et sur lequel on peut compter », pour reprendre les propos d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission.

    Ces propos sont d’un cynisme éhonté, quand on sait quel type de régime incarne Aliev, lequel règne d’une main de fer à Bakou depuis près de vingt ans. Les scores de ce pays en matière d’oppression de la société civile et des minorités, de répression des libertés individuelles et de corruption, tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur et jusqu’en Europe, n’ont rien à envier à ceux de son homologue du Kremlin.

    On apprécie d’autant mieux la tartufferie de cette posture morale que ce surplus de gaz vendu par l’Azerbaïdjan proviendra d’une exploitation en partie détenue par la société russe Lukoïl. Accompagner efficacement les discussions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui ont continué à Prague le 6 octobre, nécessite un engagement courageux et la mise en place de mécanismes tangibles de la part de la France et de l’Europe.

    Ambitions génocidaires

    Issus d’horizons divers mais tous conscients du poids de l’histoire et alarmés par les conséquences prévisibles du cynisme européen, nous, intellectuels et politiques de tous bords, demandons au gouvernement français et au président de la République d’approfondir les efforts de la France et qu’elle fasse entendre unanimement sa voix pour exiger :

    – le retrait des forces armées azerbaïdjanaises du territoire internationalement reconnu de l’Arménie et le retour aux positions d’avant mai 2021 ;

    – l’envoi d’une mission de surveillance et d’observation afin de garantir le cessez-le-feu informel du 15 septembre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et de sanctionner tout manquement. La mise en place de mécanismes de respect du cessez-le-feu, d’identification des infractions et des sanctions échelonnées ;

    – le gel immédiat des avoirs du clan Aliev, dont les immenses revenus issus de l’accaparement personnel de la manne pétrolière autorisent des dépenses militaires faramineuses et la corruption des élites européennes, fait largement documenté ;

    – la dénonciation des accords de livraison de gaz à l’Europe par l’Azerbaïdjan qui obèrent la volonté des pays européens de faire obstacle aux ambitions territoriales, sinon génocidaires, des dirigeants azerbaïdjanais ;

    – La considération sérieuse d’un soutien militaire à l’Arménie, y compris en armant les combattants arméniens engagés dans un combat si inégal pour la survie de leur pays. »

     

    Signataires : Clémentine Autain, députée, La France insoumise (LFI) ; Annette Becker, historienne, université Paris-Nanterre ; François-Xavier Bellamy, député européen, Les Républicains (LR) ; Valérie Boyer, sénatrice, LR ; Laurence Burgorgue-Larsen, professeure de droit public, université Panthéon-Sorbonne ; Jean-Marc Dreyfus, historien, université de Manchester ; Olivier Faure, député, Parti socialiste ; Arnaud Le Gall, député, LFI ; Nicolas Offenstadt, historien, université Panthéon-Sorbonne ; Pierre Ouzoulias, sénateur, Parti communiste français (PCF) ; Taline Papazian, politologue, Sciences Po Aix ; Claudine Tiercelin, philosophe, Collège de France...

  • CEDH : feu vert à l’euthanasie

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    De Grégor Puppinck en tribune sur le site de Valeurs Actuelles :

    La CEDH donne son feu vert à l’euthanasie

    Grégor Puppinck, docteur en droit, directeur du Centre européen pour le droit et la Justice (ECLJ), revient sur les conséquences d'un jugement de la Cour européenne des Droits de l'Homme dans une affaire d'euthanasie. L’ECLJ est intervenu dans cette affaire et y est cité de nombreuses fois.

    Lire la suite