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Eglise - Page 1022
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L’avenir appartient aux minorités créatives
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L’énigme Bergoglio
« François nous effraye énormément et pas seulement nous. Et pourtant il nous plaît » déclare le supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X dans une analyse surprenante que relate Sandro Magister sur son blog «chiesa » (extraits) :
ROME, le 1er avril 2016 – L'œcuménisme du pape François a un rayon d’action vraiment très large. Le souverain pontife a rencontré le patriarche orthodoxe de Moscou, il se rendra en Suède pour célébrer les cinq cents ans de la réforme de Luther, il est l’ami d’un grand nombre de leader pentecôtistes, et il éprouve même de la sympathie pour les disciples de l'archevêque hyper-traditionaliste Marcel Lefebvre. La dernière de ces indications est la plus surprenante. Parce que, au sein du monde catholique, c’est précisément parmi les gens qui parlent le plus de leur esprit œcuménique et de leur miséricorde que l’on rencontre l'hostilité la plus intolérante à l’égard des lefebvristes.
En effet on voit se reproduire contre les lefebvristes, parce qu’ils se présentent comme les "véritables" catholiques, le même mécanisme qui fait que les catholiques de rite oriental sont si mal vus par les orthodoxes, qui emploient pour les désigner le terme méprisant d’"uniates". Mal vus parce que trop semblables, comme un ennemi que l’on aurait parmi les siens.
Benoît XVI avait déjà dénoncé cette distorsion dans la lettre ouverte qu’il avait adressée à tous les évêques du monde, en 2009, après l'explosion de protestations suscitée par sa décision de lever l’excommunication des quatre évêques lefebvristes de la Fraternité Saint-Pie X :
> "La levée de l’excommunication…"Le pape François a également accompli un geste de grande ouverture lorsque, au mois de septembre dernier, il a autorisé tous les fidèles catholiques, pendant la durée du jubilé, à se confesser aussi, s’ils le souhaitaient, aux prêtres de la Fraternité, et à recevoir de ceux-ci une absolution "valide et licite" de leurs péchés :
Pour comprendre le caractère de nouveauté de ce geste de François, il suffit de se rappeler que, le 14 octobre 2014, Marcello Semeraro, l’évêque d’Albano, a interdit à ses fidèles, sous peine d’excommunication, de participer à la messe et aux sacrements célébrés par la Fraternité Saint-Pie X. Semeraro n’est pas un évêque quelconque : il est également le secrétaire du conseil de neuf cardinaux qui assistent le pape dans le gouvernement de l’Église.
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Ne pas oublier Asia Bibi
Radio Vatican appelle à ne pas oublier Asia Bibi (via ihsnews.net)
La voix de Radio Vatican s’élève en faveur d’Asia Bibi, alors que son sort ne mobilise pas les opinions publiques.
Au Pakistan, des milliers de manifestants islamistes ont réclamé l’exécution d’Asia Bibi, cette maman chrétienne de cinq enfants faussement accusée de blasphème contre le Coran et incarcérée depuis près de sept ans.
La manifestation a débuté aussitôt après l’attentat anti-chrétien qui a fait plus de 70 morts à Lahore, le dimanche de Pâques, déplore Radio Vatican.
« Asia Bibi a été accusée à tort et maintenue en prison simplement parce qu’elle n’accepte pas de se plier à la violence » de la loi sur le blasphème, a déclaré Matteo Truffelli, président de l’Action catholique italienne : elle est « victime » de cette loi.
Les actes de terrorisme au Pakistan, comme en Occident, tentent « de nous faire renoncer à ce que nous sommes, a souligné Matteo Truffelli, à une démocratie tolérante, libre, à un projet de coexistence pacifique ».
« L’objet de cette violence est une petite minorité, a dit le président de l’Action catholique italienne : les chrétiens au Pakistan savent qu’ils sont moins de 2 %, catholiques et protestants. La plupart appartiennent d’ailleurs à la couche de la population la plus fragile et la plus pauvre. Assurément, ils ne représentent pas un danger pour les musulmans au Pakistan. » Matteo Truffelli estime que « le régime veut remettre en question l’équilibre qui caractérise le Pakistan depuis son origine ».
Antonio Tajani, premier vice-président du Parlement européen, demande que l’Union européenne agisse « immédiatement pour éviter l’exécution d’Asia Bibi » dans une lettre écrite au haut représentant de l’UE, Federica Mogherini.
Asia Bibi – Asia Noreen – a été condamnée à mort en première instance en novembre 2010, une condamnation confirmée par la Haute Cour de Lahore le 16 octobre 2014.
Deux personnalités ayant défendu Asia Bibi ont été assassinées : le gouverneur du Pendjab, Salman Taseer, le 4 janvier 2011, et, le 2 mars de la même année, le ministre fédéral des Minorités religieuses, Shabbaz Bhatti, lui-même catholique.
Asia Bibi est en prison depuis juin 2009. Un recours a été déposé devant la Cour suprême, et la grâce présidentielle a été sollicitée.
Ashiq Masih, le mari d’Asia Bibi, et l’une de leurs filles ont participé à l’audience générale du pape François le mercredi 15 avril 2015, place Saint-Pierre.
Avec leur avocat, Joseph Nadeem, ils sont venus plaider la cause d’Asia Bibi à Rome auprès du Parlement italien, le 14 avril 2015, espérant mobiliser l’opinion publique européenne et le Parlement européen.
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"Amoris laetitia", l'exhortation post-synodale sur l'amour dans la famille sera rendue publique le 8 avril
Publication de l'Exhortation post-synodale sur l'amour dans la famille
L’Exhortation apostolique post-synodale du Pape François sur l’amour dans la famille, intitulée « Amoris laetitia », sera rendue publique et présentée aux journalistes le 8 avril 2016 en salle de presse du Saint-Siège. C’est ce qu’a indiqué ce jeudi 31 mars le Bureau de presse du Saint-Siège.
Le texte très attendu du Pape François sur la famille sera rendu public le 8 avril, en fin de matinée. Cette Exhortation apostolique post-synodale s’intitulera Amoris Laetitia, la joie de l’amour, et portera sur l’amour dans la famille, précise le Bureau de presse du Saint-Siège. Le document sera disponible en plusieurs langues dont le français. Quelque 200 pages ont été annoncées. Le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, lui-même fils de divorcés, fait partie des personnes choisies pour présenter le texte à la presse. L’Exhortation, de nature essentiellement pastorale, est l’aboutissement des deux synodes d’octobre 2014 et d’octobre 2015 sur la famille, eux-mêmes précédés d’une vaste consultation auprès des Églises locales.
Révolution ou évolution ?
Comme les précédentes, elle devrait confirmer les conclusions menées dans le cadre d’une réflexion collégiale et proposer des orientations claires. Or le texte final, très ouvert et consensuel, adopté, fin octobre 2015, par les 270 pères synodaux préconise un discernement au cas par cas plutôt que des normes générales, un accompagnement personnalisé vers la conversion, plus de pouvoir aussi aux conférences épiscopales y compris sur le plan doctrinal face aux problématiques présentes sur leur territoire. En clair, tout ne doit pas nécessairement remonter vers Rome.
Les références aux enseignements de Jean-Paul II et aux catéchèses du Pape François sur la famille ne devraient pas manquer non plus. Révolution ou évolution ? Première étape d’une réforme ou continuité avec le magistère de l’Église ? Les spéculations divergentes, parfois contradictoires, n’ont pas manqué ces dernières semaines d’autant que les questions sensibles sont nombreuses et les sensibilités très diversifiées dans l’Eglise : divorcés-remariés, homosexualité, concubinage…. Ces sujets ont retenu presque toute l’attention des médias. Mais le texte, assure-t-on au Vatican, aura une portée plus large et abordera la diversité des problèmes auxquels sont confrontés les différents continents.
Explications approfondies et parcours pastoraux
Le Vatican redoute les simplifications et les déformations médiatiques qui pourraient suivre la publication du texte. Il souhaite donc que les évêques s’efforcent de soigner la présentation du document pour éviter les malentendus. Il est essentiel que les diocèses, paroisses, mouvements et laïcs engagés dans la pastorale familiale puissent le mettre en pratique en pratique, par le biais de véritables parcours pastoraux. Objectif : aider les fidèles à vivre l’enseignement de l’Église sur la famille et faire ressentir aux couples en situation dite "irrégulière" qu’ils font entièrement partie de l’Eglise et qu’ils peuvent participer à la vie de la communauté. Pour le Pape François, il faut aller chercher les brebis qui se sont éloignées de l’Église, une Église qui ne doit pas avoir peur de se salir les mains.
Un texte traduit en six langues
Le 8 avril 2016, l’Exhortation sera présentée à 11h30 en salle de presse du Saint-Siège par le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, par le cardinal Christoph Schönborn, l’archevêque de Vienne en Autriche et par un couple d’universitaires italiens : Francesco Miano, professeur de Philosophie morale à l’université Roma III et Giuseppina De Simone in Miano, professeur de philosophie auprès de la faculté de théologie de l’Italie méridionale à Naples.
Ce texte du Saint-Père sera publié en français, en italien, en anglais, en allemand, en espagnol et en portugais.
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Les intentions de prière du pape pour avril
Intentions de prière pour avril (VIS)
L'intention de prière générale du Saint-Père pour avril est:
"Pour que les petits exploitants agricoles reçoivent une juste rémunération pour leur travail précieux".
Son intention missionnaire est:
"Pour que les chrétiens d'Afrique témoignent de l'amour et de la foi en Jésus-Christ au milieu des conflits politico-religieux".
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Banneux, 15-17 avril : Retraite du Temps Pascal à la Communauté Saint-Jean
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Deux ordinations chez les jésuites belges francophones
C’est Jean-Jacques Durré qui l’annonce sur Cathobel : Ce samedi 2 avril, Albert Evrard et Benoît Willemaers, qui est le fils aîné d’Yves Willemaers, « webmaster » de Belgicatho, seront ordonnés prêtres dans la Compagnie de Jésus, par Mgr Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles. Nous exprimons d’ores et déjà nos plus chaleureuses félicitations aux deux ordinands, et en particulier à notre ami Benoît et à ses heureux parents :
« Samedi 2 avril, à 15h30, Mgr Joseph De Kesel procédera à deux ordinations sacerdotales, en l’église Saint-Jean Berchmans du Collège Saint-Michel, à Bruxelles (*). « C’est une grande joie pour la Compagnie de Jésus et pour l’Eglise de Belgique. Cela montre aussi que devenir religieux et prêtre demeure un beau choix de vie pour des jeunes chrétiens désireux de suivre le Christ en se mettant au service d’un monde plus juste », se réjouit Franck Janin, Provincial de la Province Jésuite de Belgique francophone et du Luxembourg.
Devenir prêtre pour servir davantage
Né à Tournai en 1967, Albert Evrard est entré dans la Compagnie de Jésus en 2006. Après des études de droit, il a exercé la fonction d’avocat et mené des recherches dans le domaine du droit des personnes âgées. Au terme de deux années de noviciat à Lyon, il a entamé des études de philosophie à Namur, puis effectué trois années de théologie aux facultés jésuites de Paris, complétée par deux années à Toronto. Aujourd’hui, il continue ses recherches sur le vieillissement à l’Université de Namur et est actif dans l’accueil des réfugiés. « Devenir prêtre est pour moi un moyen de servir davantage des hommes et des femmes que la Providence met sur ma route, là où je suis. La vie religieuse, ce n’est pas la fuite en avant, c’est au contraire embrasser le monde et s’y donner totalement », explique Albert Evrard.
Aider les jeunes et l’Eglise à entrer en dialogue
Benoît Willemaers est né et a grandi à Verviers. Il est licencié en sciences politiques de l’Ulg, études complétée par une année de droit européen au Collège d’Europe de Varsovie. Entré lui aussi dans la Compagnie de Jésus en 2006, il a effectué deux années de noviciat à Lyon, pour rejoindre ensuite Bruxelles où il collabore au Service jésuite des réfugiés (JRS-Belgium) comme visiteur de centres fermés. Viennent ensuite cinq années d’études en philosophie et théologie aux facultés jésuites de Paris, de 2010 à 2015, années durant lesquelles il est aumônier d’étudiants. Aujourd’hui, il est au service de l’Unité pastorale Saint-Martin à Liège. Il est aussi engagé dans la pastorale de la jeunesse, notamment dans la préparation des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) qui auront lieu cette année à Cracovie, et dans la pastorale scolaire. « Par mes engagements, je souhaite aider ma génération et l’Eglise à entrer en dialogue dans un a priori de bienveillance, comme l’a enseigné Ignace de Loyola », témoigne Benoît Willemaers, peu avant son ordination.
Rappelons que la Compagnie de Jésus est un ordre religieux catholique fondé par saint Ignace de Loyola en 1540, qui réunit près de 17.000 Jésuites dans le monde, dont 4.700 en Europe. La Province de Belgique francophone et du Luxembourg compte 172 jésuites vivant au sein de 16 communautés situées à Bruxelles, au Luxembourg, Namur, Liège, Charleroi, Haine-Saint-Paul, Louvain-la-Neuve, et des jésuites belges en mission en Europe mais aussi en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. La formation jésuite dure une quinzaine d’années. Acteurs d’une Eglise en marche, les jésuites souhaitent contribuer avec d’autres à un monde plus humain et plus divin. Notez aussi que le pape François est le premier jésuite a avoir été installé sur le trône pétrinien.
J.J.D.
(*) Bd St-Michel, 24 – 1040 Bruxelles. »
Ref. Deux ordinations chez les jésuites belges francophones
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La force des premiers samedis
La force des premiers samedis
Isabel Greck
Éditions Téqui
11 x 18 cm --- 144 pages --- 10,90 €
Présentation « De la pratique de la dévotion des premiers samedis, unie à la consécration au Cœur immaculé de Marie, dépend la guerre ou la paix dans le monde. »
Le message de la Vierge Marie ne s’est pas arrêté à Fatima en 1917 mais se prolongea en 1925 lorsqu’elle donna à sœur Lucie et au monde, les moyens de lutter contre le mal et la guerre, par la dévotion des Premiers Samedis. « Je viendrai demander la communion réparatrice des Premiers samedis », dit la Vierge Marie.
Ce livre, complet parce qu’il concentre l'intégrale des paroles de la Vierge et qu’il en explique la demande dans le contexte actuel, ranimera la foi des plus tièdes.
À l’heure des nombreuses persécutions de chrétiens, il y a urgence de prier pour la conversion des pécheurs.
L’auteur Le Père GOMES, assistant ecclésiastique de la Congrégation des Sœurs réparatrices de Fatima, recommande ce document d’Isabel GRECK, dont les réflexions profondes donneront au lecteur chrétien français les clés pour comprendre la dévotion des Premiers Samedis.
Cet ouvrage renouvelle la ferveur, à l’heure de l’embargo contre la Russie et de la demande insistante du Cardinal Barbarin, de prier pour la France et la paix
Le noyau dur du Message de Marie est bien la pratique des premiers samedis du mois, un « antidote surnaturel » contre les maux actuels, pour contribuer à la paix dans le monde
Ce livre revient sur toutes les interprétations erronées qui ont été faites (superstitions, rituels, Russie…)
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Alleluia… envers et contre tout !
De l’abbé Grosjean sur le « Padreblog »
« Ces dernières semaines, ces derniers jours auront été bien sombres. Le mal – sous toutes ses formes – semble se déchaîner : un jour, les ténèbres viennent obscurcir le visage même de l’Eglise alors que les fautes lamentables de certains de ses fils sont révélées à tous. Un autre, c’est dans la violence aveugle des attentats que le mal se laisse découvrir. Encore un autre, c’est à travers telle ou telle épreuve que beaucoup d’entre nous peuvent traverser : annonce d’une maladie grave, difficultés dans un couple, perte d’un emploi, inquiétudes pour un enfant, difficultés scolaires, addictions, etc. sans parler des nos combats intérieurs, qui souvent ne cessent pas lors du carême, bien au contraire !
Jésus sait tout cela. Il est allé jusqu’au bout pour porter tout cela. Pour entraîner ce mal dans sa mort et le vaincre par sa résurrection. Pâques n’est pas une parenthèse pour « respirer » avant de « replonger » dans un quotidien difficile. Pâques change tout. Pourquoi ?
Le mal n’aura pas le dernier mot
Pâques ne vient pas supprimer le mal : nous en faisons l’expérience. Mais Pâques nous assure que ce mal n’aura pas le dernier mot. Que nos vendredis saints déboucheront eux-aussi sur un matin de Pâques. Pâques nous assure qu’au cœur même de ces épreuves, le Seigneur vivant nous rejoint pour que nous puissions grandir, avancer, nous accomplir. Il veut même se servir de ces épreuves et leur donner une mystérieuse mais réelle fécondité. Cette fécondité est la plus belle des victoires sur le mal. Une façon de le retourner. Ce qui devait nous détruire nous fait grandir, nous permet d’accueillir Jésus et participe à nous sauver.
De cette crise terrible autour des affaires de pédophilie, l’Eglise peut sortir grandie et plus rayonnante, en étant purifiée, en ayant saisi cette occasion pour manifester encore davantage sa douleur et sa compassion aux victimes, en ayant progressé dans leur accueil et leur accompagnement, mais aussi dans les mesures prises pour que jamais cela ne se reproduise. « La vérité vous rendra libres » dit Jésus dans l’Evangile de Jean. Faire la vérité peut ressembler à un chemin de croix. Cette vérité peut être crucifiante. Elle sera aussi féconde. Elle permettra à chacun de renouveler sa confiance dans l’Eglise, qui en sortira plus belle encore, au service de tous.
Il y aura des retrouvailles
De même, quand un pays est attaqué, c’est l’occasion pour lui de se rassembler. Il faut prier pour la Belgique, comme nous avons prié pour la France le 13 novembre dernier. Que nos peuples trouvent dans cette épreuve la force de se réapproprier leur culture, leur histoire, la foi au nom même de laquelle ils sont visés. Nous le savons, nous le croyons : depuis Pâques, la mort elle-même n’est plus une fin, mais le passage vers la Vie. Cela ne supprime en rien l’horreur de ces morts, de toutes les morts, ni la douleur de la séparation pour ceux qui restent. Cela nourrit simplement notre espérance : il y aura des retrouvailles. Il y a un grand Amour qui attend ceux qui sont tombés. Prions pour qu’ils puissent l’accueillir.
Dieu au coeur de nos épreuves
De même, chacune de nos épreuves peut devenir la faille par laquelle Dieu nous rejoint et vient nous visiter. Face à nos limites, dans nos fragilités, broyés par la souffrance, nous crions vers Dieu et nous le redécouvrons peu à peu à nos côtés. Alors, beaucoup de cœurs s’ouvrent et se laissent rejoindre. Certes la révolte est compréhensible : le mal reste un scandale. Et nos « pourquoi » sont légitimes. Mais Pâques nous aide à regarder de l’avant et nous offre l’espérance nécessaire pour avancer : ce que nous vivons n’est pas stérile, notre foi, notre charité, notre espérance dans les épreuves porteront du fruit. On passe du « pourquoi » sans réponse, au « comment » : comment je décide de vivre tout cela. Comment je veux avancer. Pâques m’assure que l’amour vécu jusqu’au bout n’est jamais inutile, mais sera toujours – d’une façon ou d’une autre – victorieux. Ces épreuves deviennent autant d’étapes sur mon chemin vers le Ciel.
Voilà pourquoi nous pouvons et devons, au cœur même de nos larmes, murmurer ou crier, chanter ou proclamer ce cri de victoire : Alleluia ! Ce chant fait trembler l’enfer : il rappelle au Mal – malgré son apparente puissance encore aujourd’hui – qu’il a définitivement perdu. Notre chant de victoire nous fait entrevoir l’aube de ce matin de Pâques, qui vient éclairer toute notre vie de l’intérieur et lui donner son vrai sens. »
Ref. Alleluia… envers et contre tout !
La parole même de Jésus nous enseigne que le mal sera toujours inextricablement mêlé au bien jusqu’à la fin des temps : c’est le drame de ce monde transitoire et donc celui de notre condition présente : la perspective de notre mort inéluctable est là pour nous le rappeler. Un jour, nous aussi, comme les larrons qui encadraient le Christ crucifié, nous serons sur une croix, quel que soit le bois dont elle sera faite.
Les cénotaphes de l’époque hellénistique que l’on visite dans les musées, comme ceux des païens qui peuplent à nouveau nos cimetières, dégagent encore parmi nous leur parfum de douce amertume face à cette nécessité, celle de l’« amor fati » des stoïciens.
On peine, aujourd’hui, à croire au sentiment irrésistible de libération que la Résurrection du Seigneur apporta dans les sociétés sans véritable espérance eschatologique : un changement total de perspectives. « Voici que je fais toutes choses nouvelles » proclame, dans l’Apocalypse, Celui qui siège sur le trône.
C'est sur l’espérance chrétienne confrontée aux mythes de notre temps régressif, que le pape théologien Benoît XVI a écrit sa plus belle encyclique : « Spe salvi ». Il faut aller la lire, ou la relire.
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Portrait d’un prélat qui monte…
De Claude Barthélémy sur le site de l’ « Homme Nouveau » :
« Édition française de la biographie du cardinal-archevêque de Manille par la vaticaniste Cindy Wooden, qui dirige l’agence de presseCatholic News Service, Luis Antonio Tagle, un cardinal hors du commun brosse, sans grand relief, le portrait du « cardinal des pauvres », un homme d’écoute, de dialogue. Il en souligne en quelque sorte au crayon rouge les traits de ressemblance avec le Pape François : spiritualité ignacienne reçue des jésuites qui dirigeaient le séminaire de Manille, façonné par Vatican II, nombreuses fioretti montrant sa grande simplicité. À peine évêque, il va en tricycle remplacer un prêtre malade dans la chapelle délabrée d’un quartier de travailleurs. Il met longtemps à acheter une voiture préférant les transports en commun. Il oublie de porter sa croix pectorale, etc.
De parents aisés
Cindy Wooden présente son héros comme issu d’une famille de petite bourgeoisie (ses parents sont employés de banque). En réalité, sa famille paternelle faisait partie de la classe gouvernante à l’époque coloniale. Surnommé Chito (abrégé de Luiscito, diminutif de Luis), il était d’abord destiné à être médecin. Ce garçon intelligent, travailleur, toujours premier de classe, montrait un très réel dévouement dans les bonnes œuvres (il fut « écuyer » dans la puissante organisation des Chevaliers de Colomb). Il entra au séminaire, tenu par les jésuites, puis à l’Université jésuite Ateneo de Manille, pour être enfin envoyé à la Catholic University of America à Washington, où il soutint une thèse de doctorat sur Paul VI et la collégialité. Clerc prometteur du diocèse d’Imus, après avoir exercé diverses charges professorales, il en devint évêque en 2001 puis fut transféré, dix ans plus tard, à l’archevêché de Manille par Benoît XVI, qui le créa cardinal en 2012.
Sa biographe donne des indications révélatrices, sans cependant y insister, peut-être parce qu’elle n’en voit pas toute l’importance. Elle évoque ainsi à deux reprises le « mentor théologique » de Luis Antonio Tagle, le Père Catalino Arevalo, qui l’a recommandé lors de son entrée à l’université. Ce jésuite, disciple de Jürgen Moltmann, est un personnage majeur de la théologie la plus progressiste d’Extrême-Orient (il a été consacré par la Fédération des Conférences épiscopales asiatiques « Père de la théologie asiatique », une version aménagée de la théologie de la libération). Cindy Wooden évoque aussi au passage le Père Joseph A. Komonchak, professeur à la Catholic University of America, qui a été le directeur de thèse de Chito. En réalité, Komonchak fut un autre personnage-clé dans la carrière de Luis Antonio. Collaborateur de Giuseppe Alberigo pour la monumentale Histoire de Vatican II, éditée par la très progressiste École de Bologne (Komonchak a dirigé l’édition anglaise), il fit nommer Luis Antonio Tagle, en 1995, membre du comité éditorial qui supervisait l’entreprise, le faisant ainsi entrer dans le chœur des grands théologiens, et le poussa deux ans plus tard vers une nomination de membre de la Commission théologique internationale, où le remarqua Joseph Ratzinger, toujours sensible aux renommées universitaires.
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Mgr Rey : «Les Chrétiens d'Orient nous ramènent à l'essence de notre foi»
FIGAROVOX/INTERVIEW - L'Evêque de Toulon est actuellement en Syrie pour approfondir les liens qui unissent son diocèse à celui d'Homs. Il nous explique le
Pourquoi vous rendez-vous en Syrie, pour la deuxième fois depuis le début du conflit?
La Syrie est un pays que je connais bien. J'y suis allé la première fois il y a trente ans, à la rencontre des chrétiens. J'y ai séjourné à plusieurs reprises, en passant par le Liban, pour donner des conférences, et prêcher la retraite des prêtres de Beyrouth. Mon dernier voyage date d'août dernier, où j'ai rencontré le patriarche Melkite Lahram Grégoire III et monseigneur Arbach, archevêque Melkite de Homs. Je vais en Syrie pour nouer des liens entre le diocèse de Fréjus-Toulon et l'archidiocèse melkite de Homs, dans le cadre d'un jumelage entre nos deux églises. Monseigneur Larahm est venu dans mon diocèse. En retour je vais de nouveau visiter l'évêque de Homs pour renforcer les liens, les approfondir. Je crois qu'il faut aider les chrétiens à rester là-bas, les aider à reconstruire leurs églises et leurs écoles, et témoigner notre solidarité dans le drame de la guerre.
Que représentent les Chrétiens d'Orient pour l'Eglise d'Occident?
Ils sont d'abord un trait d'union à l'intérieur des pays où ils vivent. Les petites communautés chrétiennes au Liban ont permis la coexistence harmonieuse entre les différents courants religieux. Ils sont des créateurs de ponts. En Syrie, quoique étant minoritaires, ils avaient une vocation d'entente de rencontre et de dialogue. Il y a 15-20 ans, il y avait une harmonie entre les communautés.
Ensuite, ils représentent nos racines. A travers eux, nous rencontrons la trace vivante de l'Eglise des premiers siècles. Ils sont gage de l'historicité patrimoniale de notre foi. Enfin, les églises et les communautés qui sont confrontées au tragique des persécutions et à la menace de l'anéantissement nous ramènent à l'essence de notre foi. Jamais la foi n'est aussi vive et pure qu'à travers le martyre, que sur la Croix. En ce sens ils s'identifient à notre maître le Christ.
Que signifierait la disparition des Chrétiens d'Orient?
Ce serait une perte patrimoniale, culturelle, une amputation de nos racines. Ce serait aussi une menace pour l'interculturalisme de ces pays. Les Chrétiens sont le liant et l'attestation d'une différence. Sans eux régnerait sans partage un totalitarisme religieux qui serait écrasant. Ils sont dans les pays où ils vivent une respiration, une lucarne ouverte sur l'universel.
Ne craignez-vous pas en prenant le parti des chrétiens de participer d'une communautarisation du christianisme?
Il ne s'agit pas de prendre parti. Ma visite est d'abord un pèlerinage. Mon propos, celui d'aider les chrétiens à être un signe vivant, qui nous rattache à l'histoire de notre foi, et ouvre la société syrienne, en l'empêchant d'être refermée sur elle-même, qui l'ouvre aux valeurs universelles de la foi.
N'y a t-il pas le risque d'entretenir un «choc des civilisations» entre islam et christianisme?
Je ne voudrais pas qu'on considère ce voyage comme une marque de défiance vis-à-vis des musulmans. Mais l'avenir de la Syrie ne peut pas se concevoir sans la présence des chrétiens. Il peut y avoir des tentations à l'intérieur de l'islam de se fermer à la diversité qui permet d'appréhender l'universel. Les chrétiens ne doivent pas être une communauté fermée, mais une communauté insérée dans un écosystème, un ferment de rencontre, d'enrichissement, de fécondité mutuelle.
Il existe un risque de reporter le choc des civilisations vers le choc des religions. Fondamentalement, le christianisme s'énonce comme une proposition universelle qui s'adresse à chaque homme, mais à l'intérieur d'une logique de rencontre et de dialogue. Cela passe par une attestation, mais aussi par l'assentiment et la liberté. Dans l'ADN du christianisme, il y a cette tension entre une proposition universelle et le chemin pour y accéder. Une grave dérive consisterait à vouloir éradiquer les différences dans la violence et forcer l'autre à croire.
Beaucoup de chrétiens partent trouver refuge en Europe. Est-ce une solution?
Il faut d'abord aider les chrétiens à rester sur place. Certains chrétiens ont pris le chemin de l'exil. Dans mon diocèse, j'accueille ces personnes et leur témoignage est précieux pour comprendre le drame humanitaire et civilisationnel qui se joue au Proche-Orient. Mais je ne voudrais pas que cet accueil soit interprété comme un appel à siphonner les chrétiens du terreau où ils ont toujours vécu. Il faut créer les conditions pour qu'ils n'aient pas à partir.
Ref. Mgr Rey : «Les Chrétiens d'Orient nous ramènent à l'essence de notre foi»
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Comment le cardinal Müller relit le pape François
De Sandro Magister sur son blog « Chiesa » (extraits):
"ROME, le 29 mars 2016 – L'attente de l'exhortation apostolique dans laquelle le pape François fera le bilan du double synode consacré à la famille se fait de jour en jour plus fébrile. [et] alors que la publication de l’exhortation apostolique est imminente, voici que Müller exprime à nouveau ouvertement sa pensée dans un livre-interview dont la matière est large, puisqu’il ne porte pas seulement sur le thème de la famille, mais également sur d’autres questions brûlantes.
Ce livre a été publié ces jours derniers en Espagne, aux éditions de la Biblioteca de Autores Cristianos, et il sera bientôt disponible également en italien, en anglais, en français et en allemand :
> "Informe sobre la esperanza. Diálogo con el cardenal Gerhard Ludwig Müller", BAC, Madrid, 2016
Le titre de l’ouvrage reprend celui du livre-interview publié en 1985 par Joseph Ratzinger, alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, qui obtint un immense écho dans le monde entier : "Entretien sur la foi", en espagnol "Informe sobre la fe". Müller n’est pas seulement un disciple de Ratzinger et son successeur à ce même poste de préfet, il est également l’homme auquel le pape émérite a confié la publication de tous ses ouvrages de théologie.
Pour d’autres informations concernant la genèse de cet ouvrage, voir l'introduction rédigée par celui qui a interviewé le cardinal, Carlos Granados, directeur général de la maison d’édition :
On peut lire, ci-dessous, cinq passages de l’ouvrage, relatifs à autant de questions controversées.
Extraits d’"Informe sobre la esperanza" par Gerhard L. Müller
1°) "QUI SUIS-JE POUR JUGER?"
Voici que des gens qui, jusqu’à aujourd’hui, n’ont fait preuve d’aucun respect envers la doctrine de l’Église se servent maintenant d’une phrase isolée du Saint-Père, "Qui suis-je pour juger?", sortie de son contexte, pour présenter des idées déformées à propos de la morale sexuelle, en s’appuyant sur une présumée interprétation de la pensée "authentique" du pape à ce sujet :
La question de l’homosexualité, point de départ de la question qui avait été posée au Saint-Père, est déjà présente dans la Bible - que ce soit dans l'Ancien Testament (cf. Gn 19 ; Dt 23, 18s ; Lv 18, 22 ; 20, 13 ; Sg 13-15) ou bien dans les épîtres de saint Paul (cf. Rm 1, 26s ; 1 Co 6, 9s) – et elle y est traitée comme une question de théologie, même si c’est avec les caractéristiques spécifiques qui sont inhérentes au caractère historique de la révélation divine.
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