Eglise - Page 1039
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Banneux (Communauté Saint-Jean), 12-14 février, retraite de carême : l'appel à la sainteté dans la miséricorde
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A l'occasion du Nouvel An chinois, le pape a accordé une longue interview à l'Asia Times
Sur le site de zenit.org, cette interview qui suscite un certain scepticisme :
Entretien avec le pape François publié par l’Asia Times de Hong Kong (traduction complète)
À l’approche du Nouvel An chinois, ce 2 février, le pape François a accordé une longue interview au quotidien en ligne l’Asia Times (Hong Kong), réalisée par le journaliste Francesco Sisci.
Le pape a saisi cette occasion pour adresser ses vœux au Président Xi Jinping et à tout le peuple chinois, et pour exprimer toute son estime pour ce peuple et sa culture, dans l’espoir que la contribution chinoise au dialogue entre les peuples pourra contribuer à la paix et au développement intégral de la famille humaine.
Voici notre traduction complète de l’interview du pape François.
Francesco Sisci – Que représente la Chine pour vous ? Comment imaginiez-vous ce pays lorsque vous étiez jeune, étant donné que, pour l’Argentine, la Chine n’est pas à l’Est mais très loin à l’Ouest. Qui est pour vous Matteo Ricci ?
Pape François – Pour moi, la Chine a toujours été un point de repère de grandeur. Un grand pays. Mais plus qu’un pays, une grande culture, avec une sagesse inépuisable. Pour moi, jeune garçon, quand je lisais quelque chose sur la Chine, cela avait la capacité de m’inspirer de l’admiration. J’avais de l’admiration pour la Chine. Plus tard, je me suis penché sur la vie de Matteo Ricci, et j’ai vu que cet homme éprouvait exactement les mêmes sentiments que moi, de l’admiration, et qu’il avait été capable d’entrer en dialogue avec cette grande culture, avec cette sagesse millénaire. Il avait été capable de la « rencontrer ».
Quand j’étais jeune, et que j’entendais parler de la Chine, nous pensions à la Grande Muraille. Le reste n’était pas connu dans mon pays. Mais je m’y suis intéressé de plus en plus et j’ai fait l’expérience d’une rencontre qui était très différente, dans le temps et dans la manière, de celle de Ricci. Et je suis tombé sur quelque chose que je n’imaginais pas. L’expérience de Ricci nous enseigne qu’il est nécessaire d’entrer en dialogue avec la Chine, parce cela permet d’accumuler sagesse et histoire. C’est un pays qui a reçu de nombreuses bénédictions. Et je dirais que l’Église catholique, dont l’un des devoirs est de respecter toutes les civilisations, a devant cette civilisation, le devoir de la respecter avec un grand « R ». L’Église a une grande capacité à accueillir la culture.
L’autre jour, j’ai eu l’occasion de voir les peintures d’un autre grand jésuite, Giuseppe Castiglione – qui avait aussi le virus jésuite. [Il rit.] Castiglione savait exprimer la beauté, l’expérience de l’ouverture dans le dialogue : recevoir des autres et donner de soi, sur une longueur d’ondes civilisée, entre civilisations. Quand je dis « civilisé », je ne parle pas seulement de civilisations « éduquées », mais aussi de civilisations qui se rencontrent mutuellement. Et puis, je ne sais pas si c’est vrai, mais on dit que c’est Marco Polo qui a rapporté les pâtes en Italie. [Il rit.] Ce sont donc les Chinois qui les ont inventées. Je ne sais pas si c’est vrai. Mais je dis cela au passage.
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Le pape est-il à notre goût ?
De Randall Smith (Catholic Thing) traduit sur le site de France Catholique :
Vous n’avez pas à aimer un pape
Voyons si je peux apporter quelque éclaircissement. Vous n’avez pas à aimer un pape. Vous n’avez pas à aimer la façon dont il parle aux journalistes, la façon dont il s’adresse aux gens en public, ou la sorte de chaussures qu’il porte. Vous n’avez même pas à aimer son approche de certains sujets. Mais vous avez en revanche à respecter l’autorité d’enseignement de sa fonction quand il exerce cette autorité officiellement.
En disant cela, je me contente de faire écho au saint pape Jean Paul II qui, dans Ad Tuendam Fidem, un document composé avec l’intention explicite « de protéger la foi (ad tuendam fidem) de l’Église catholique contre les erreurs qui se font jour chez certains fidèles », considérait comme « absolument nécessaire d’ajouter aux textes existants du code de Droit Canon... des normes nouvelles qui imposent expressément l’obligation de soutenir les vérités proposées de façon définitive par le Magistère de l’Église. »
Ainsi dans la Profession de foi de l’Église on trouve cette affirmation : « En outre j’adhère avec soumission de la volonté et de l’intelligence aux enseignements que le Pontife Romain ou le Collège des évêques énoncent quand ils exercent leur Magistère authentique, même s’ils n’envisagent pas de proclamer ces enseignements par un acte définitif. » Certes, selon Lumen Gentium, cette soumission de la volonté et de l’intelligence « doit être montrée de façon que le magistère suprême [du Saint Père] soit reconnu avec respect, et qu’on adhère avec sincérité aux jugements qu’il fait, selon son esprit et sa volonté manifestes... [ce qu’on] peut connaître ou par le caractère des documents, par sa fréquente répétition de la même doctrine, ou par sa manière de parler. »
Un catholique qui est déçu par le pape est un catholique déçu. C’est une chose assez commune dans l’histoire de l’Église. Mais un catholique qui imagine qu’il ou elle participe au charisme de l’autorité magistériale accordée au pape par l’Esprit Saint plus pleinement que ne le fait le pape lui-même - et qui décide qu’il ou elle a l’autorité d’établir la norme spirituelle qui permet de juger (et de condamner comme erreur) l’enseignement officiel des papes - fait l’erreur que fit Martin Luther. C’est la même erreur que font beaucoup de théologiens libéraux de notre temps. Ils se sont faits eux-mêmes autorité, pierre de touche, norme ; et le pape, quel qu’il soit, devrait, ils insistent là-dessus, se mettre lui-même en accord avec ce qu’ils pensent ou être recraché comme un morceau de fruit pourri. C’est la voie de la sottise et de la division. Glanez dans les enseignements de l’Église officielle tout passage de sagesse que vous pouvez trouver. « Appuyez-vous dessus », si l’on peut dire. Imprégnez-vous en, mettez-vous en question. Spécialement quand il répète quelque chose qui a été enseigné par des papes dont la sainteté et la sagesse sont incontestables.
Et tout à fait franchement, si vous avez quelque désaccord avec cet enseignement, vous devriez être prêt à fournir de sérieux contre-arguments plutôt que vous contenter de donner libre cours à quelques expressions puériles d’antipathie ou de déception.
On a à peine besoin d’ajouter que citer hors contexte, pour convaincre les catholiques contemporains qu’ils font partie d’une Église pervertie, des « textes-preuves » venant de papes qui traitaient de problèmes vieux de centaines d’années, n’est pas plus convainquant que ce que font les protestants évangéliques qui citent sélectivement hors de leur contexte des « textes-preuves » pour convaincre l’ensemble des catholiques qu’ils appartiennent à une église pervertie.
Certes, les ressemblances entre les protestants et beaucoup de formes contemporaines de « traditionalisme » antipapal sont plus fortes qu’on ne l’attendrait. Il est important de se souvenir que Luther n’avait pas d’intention de fonder une église « protestante » ; il se pensait lui-même plutôt comme un conservateur réformant la vraie Église qui s’était égarée en pervertissant par des additions la tradition authentique.
Dans une veine semblable, beaucoup de ce qu’on appelle les « traditionalistes » se voient comme préservant la tradition authentique catholique qui s’est pour une raison ou pour une autre perdue quelque part en route - même si beaucoup de ces « traditionalistes » ne font que se reporter à une période de l’histoire de l’Église (le plus souvent relativement récente) ou vers un document spécial comme seul et unique modèle pour définir « la tradition », exactement comme Luther se reportait à une Église « pure » qu’il imaginait avoir existé dans les années qui suivirent la mort du Christ (mais qui n’exista jamais) et vers les épîtres de Paul (telles que lui, Luther, les entendait).
Si vous êtes un conservateur et mettez le fait d’être un « conservateur » modèle américain au-dessus du fait d’être un catholique, c’est votre choix. Mais alors vous n’avez pas à blâmer le libéral qui place le fait d’être un « libéral » modèle américain au-dessus du fait d’être un catholique. Si vous êtes un catholique, soyez catholique. Et les catholiques ont une tradition apostolique, magistériale. L’Église n’est pas un club fermé, une secte, ou un parti politique.
Pour ces raisons et d’autres, vous ne pouvez vous autoriser de votre mécontentement du style personnel d’un pape particulier, même s’il fait des choses que vous et moi peuvent considérer comme insensées, pour vous détourner de l’enseignement officiel de cette papauté ou de quelque autre. Vous n’avez pas toujours le pape que vous désirez. Parfois vous avez un pêcheur idiot qui nie par trois fois avoir jamais connu le Christ au moment où le Christ avait le plus grand besoin de lui. Nous ne croyons pas en l’homme, quelle que soit sa sagesse ou sa sainteté. Notre foi est dans la promesse du Christ d’être avec Son Église jusqu’à la fin des temps et d’envoyer Son Esprit pour la guider.
Si vous sentez qu’il y a des problèmes dans l’Église (et il y en a toujours ; nous sommes un « peuple pèlerin »), alors jeûnez et priez. Redoublez vos efforts pour vivre votre vocation à la sainteté. Mais si vous pensez que vous allez aider l’Église par des spéculations interminables sur la politique du Vatican ou en vous lamentant sans cesse sur différentes personnes de la Cuire, vous laissez l’esprit de division pénétrer là où devrait être l’esprit d’union et de charité.
Laissez l’Esprit Saint guider l’Arche de l’Église à travers les tempêtes actuelles. Nous avons déjà fort à faire pour cultiver notre vignoble dans notre propre clos derrière chez nous.
Jeudi 28 janvier 2016
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Conflit syrien et crise des réfugiés : l'archevêque d'Alep pointe les responsabilités occidentales
Lu sur ihsnews.net :
Deux témoignages de l’Archevêque d’Alep sur la situation syrienne et les responsabilités occidentales
Nous vous proposons deux témoignages complémentaires donnés par Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque d’Alep sur la situation et l’avenir de la Syrie. Loin de la langue de bois, il n’hésite pas à pointer du doigt les points qui font mal et les responsabilités occidentales, tant sur l’expansion du conflit syrien, que dans la crise des réfugiés.
Source : Boulevard Voltaire
De passage en France à l’occasion de la Nuit des témoins organisée chaque année par l’Aide à l’Église en détresse, l’archevêque grec-melkite d’Alep, Monseigneur Jeanbart, en avait gros sur le cœur.
Après avoir décrit la situation dramatique que vivent les Alépins, l’évêque syrien s’est adressé au parterre de journalistes venus l’écouter.
« Les médias européens n’ont cessé d’étouffer le quotidien de ceux qui souffrent en Syrie et se sont même permis de justifier ce qui arrive dans notre pays en reprenant des informations sans jamais les vérifier », a-t-il lancé, fustigeant notamment les agences de presse créées pendant la guerre, « détenues par l’opposition armée », à l’instar de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, source incontournée des médias occidentaux.
« Il faut que vous compreniez qu’entre l’État islamique et le gouvernement syrien, notre choix est vite fait. On peut condamner le régime pour certaines choses, mais vous n’avez jamais cherché à être objectifs », a-t-il encore accusé.
À la question de savoir s’il avait pu expliquer sa position aux autorités françaises, Monseigneur Jeanbart a répondu qu’il avait essayé, avant de s’entendre dire qu’il fallait être « moins critique ».
Pour lui, pourtant, l’Occident n’a cessé de taire les exactions de l’opposition armée, tout en accablant le gouvernement syrien et son président. « Bachar el-Assad a beaucoup de défauts, mais figurez-vous qu’il a aussi des qualités », a-t-il expliqué, « les écoles étaient gratuites, les hôpitaux aussi, les mosquées comme les églises ne payaient aucune taxe, mais quel gouvernement de la région fait des choses pareilles, soyez honnêtes ? Souvenez-vous aussi que si nous préférons aujourd’hui soutenir le gouvernement, c’est parce que nous redoutons l’instauration d’une théocratie sunnite qui nous priverait du droit à vivre sur notre propre terre. »
« Oui, j’ai tenté de dire toutes ces choses aux autorités françaises, mais que voulez-vous attendre d’un Laurent Fabius qui se prend pour Dieu le Père, en décidant qui mérite ou non de vivre sur cette Terre ? » a-t-il finalement répondu, visiblement las (Laurent Fabius avait affirmé que Bachar el-Assad ne « mériterait pas d’être sur la Terre »).
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Beauraing, 21 février : Messe d'au revoir de Mgr Léonard à ses anciens diocésains de Namur-Luxembourg
Le dimanche 21 février,
Mgr Léonard
célébrera
une messe d'au revoir
à ses anciens diocésains de Namur-Luxembourg
aux Sanctuaires de Beauraing
à 15h45.
Infos : 082.71.12.18 / ndbeauraing@gmail.com
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Le pape François éprouverait de la sympathie pour la Fraternité Saint-PieX
Lu sur "le Salon Beige" :
Selon Mgr Fellay, le pape François éprouve de la sympathie à l'égard de la FSSPX
Extraits d'une conférence de Mgr Fellay prononcée aux Etats-Unis à l’occasion de la Marche pour la vie de Washington le 21 janvier 2016:
Sur la situation actuelle de l'Eglise après le synode sur la famille :
"Il y a un mot qui résume bien la situation de l’Eglise, c’est celui de confusion. Et le dernier synode sur la famille a été l’expression de cette confusion. Ce qui s’est passé autour du document final du synode est tout à fait caractéristique (…) Cela a abouti à un texte ambigu et au bout du compte, on ne sait pas quoi faire, quoi penser. Je crois que nous n’avons jamais été à ce degré de confusion dans l’Eglise. Plusieurs évêques progressistes ont exprimé des choses invraisemblables sur des notions fondamentales de morale, et ils n’ont pas du tout été repris par l’autorité qui les a laissé faire. A côté de cela, il y a des cardinaux, des évêques qui se sont dressés contre eux, ouvertement, publiquement. Cela aussi, c’est nouveau. Et nous pouvons nourrir l’espoir que c’est le début d’une vraie réaction, – mais il est grand temps ! »
Cette situation me rappelle le message de La Salette. La Très Sainte Vierge Marie a annoncé des temps difficiles pour l’Eglise : des évêques contre des évêques, des cardinaux contre des cardinaux. Et si vous regardez l’histoire de l’Eglise, jusqu’à maintenant, vous ne trouvez pas de pareille situation. C’est vraiment tragique. Comment les fidèles peuvent-ils s’y retrouver ? Et même si aujourd’hui, le Saint Père venait à publier un document clair et précis, ce serait trop tard. Le mal est fait. Quand quelque chose est cassé, pour le réparer, cela demande beaucoup plus d’effort. C’est la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui"
Sur une éventuelle régularisation de la FSSPX :
"Il n’y a absolument aucun doute que le pape est personnellement impliqué dans notre dossier. Il nous connaît très bien et la façon dont il se comporte nous oblige à penser qu’il éprouve de la sympathie à notre égard… Cela peut sembler contradictoire ! Personnellement, je pensais vraiment que nous allions de nouveau être condamnés par Rome, mais c’est le contraire qui arrive (...)
Il nous connaît depuis l’Argentine. Nous avons été en relation avec lui car nous avions des soucis administratifs. En Argentine, un concordat permet aux prêtres étrangers d’obtenir un permis de séjour à la condition que l’évêque du lieu l’accepte. Ce qui est, en soi, tout à fait normal. Évidemment, nous avions un problème avec un évêque local qui ne voulait pas de notre présence. Nous aurions pu demander une reconnaissance directement à l’Etat argentin, mais il en était hors de question : nous sommes catholiques et nous ne voulions pas être traités comme une secte.Alors, le supérieur de district d’Amérique du Sud a rencontré le cardinal Bergoglio pour lui exposer le problème. Sa réponse a été très claire : ‘vous êtes catholiques, c’est évident, vous n’êtes pas schismatiques ; je vais vous aider.’ Et il l’a fait ! Il a pris contact avec Rome, il a écrit une lettre en notre faveur au gouvernement qui, dans le même temps, recevait une missive de la nonciature disant exactement le contraire ! Et nous étions dans cette situation lorsqu’il a été élu pape (...)
Il dit souvent publiquement qu’il ne faut pas se renfermer sur soi, qu’il ne faut pas rester entre nous mais prendre soin de ‘la périphérie’, etc. Et il voit que c’est exactement ce que nous faisons. Nous allons chercher les âmes là où elles se trouvent, nous essayons de les aider, et je suis à peu près sûr que le pape voit tout cela et qu’il en est satisfait. Peut-être qu’il n’est pas content de tout ce que nous faisons, mais de cet aspect-là, oui (...)
Parfois, en l’observant, nous sommes perdus. Personnellement, je n’ai pas toutes les réponses, j’observe juste les éléments de sa personnalité. Il est inclassable, il est impossible de le placer dans une catégorie, il est tellement imprévisible. Mais, au bout du compte, en tant que pape, il a personnellement réglé notre situation en Argentine. La Fraternité Saint-Pie X a une relation étroite avec lui, un accès direct à lui, ce qui peut sembler fou dans la situation actuelle.
Il est impossible de vous dire ce qui va se passer demain. Est-ce que nous allons être reconnus ? Sincèrement, je n’en ai aucune idée. Pourquoi ? A cause de la situation de l’Eglise ! A Rome même, certains veulent notre mort. Ils veulent que nous soyons condamnés ! Qui va l’emporter ? Le pape ou les autres ? Je suis navré de vous dire que je ne sais pas. Mais nous n’allons pas être paralysés par cette situation. Nous savons ce que nous avons à faire, alors nous continuons. Nous admettons que si certains éléments étaient acquis, comme la régularisation canonique, ce serait mieux. Il y a des discussions, il y a eu de nouvelles propositions, mais nous savons que nous avons des ennemis au sein du Vatican. Ce n’est pas nouveau."
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Belgique francophone : un seul maître à penser pour les professeurs de religion catholique ?
Lu sur la newsletter « Infor-Profs » :
" A l'heure où se prépare un nouveau cours d'Education à la Philosophie et à la Citoyenneté, les maîtres et professeurs de religion catholique du diocèse de Liège s'interrogent légitimement sur la place des religions dans la société et sur le dialogue entre celles et ceux qui partagent des visions différentes du monde et de l'engagement public.
Une assemblée générale extraordinaire des Maîtres et Professeurs de Religion du diocèse de Liège, tous réseaux et niveaux confondus, se tiendra le mercredi 3 février 2016 à la Maison diocésaine, Boulevard d'Avroy 17.
Le Professeur et Abbé Gabriel Ringlet, un Liégeois bien connu pour ses engagements dans les débats de société, pour son souci constant du dialogue et pour la qualité de ses prises de parole sera l'invité de marque de cette assemblée."
Après l'échange sur l’euthanasie à l’évêché, il y a quelques semaines, voici donc à nouveau une conférence de l’abbé Ringlet, l’incontournable maître à penser de « nos milieux » : c’est intitulé, cette fois-ci, « dialogue entre religions et laïcité ».
Vous avez dit pluralisme ?
Pour permettre aux maîtres de religion liégeois de consulter d’autres référents possibles, Belgicatho leur suggère l’excellent ouvrage du Père Xavier Dijon "La religion et la raison Normes démocratiques et traditions religieuses", qui vient de paraître aux éditions du Cerf ou la conférence du Professeur Louis-Léon Christians,titulaire de la Chaire de Droit des Religions à l’UCL. invité de Pax Christi sur le thème « Neutralité belge, miroir de laïcité" .
Et s’ils veulent vraiment sortir du milieu clérical pour réfléchir sur la place des religions dans la société belge, les candidats au recyclage peuvent aussi lire ici le texte de la conférence que le professeur Delpérée a donnée a l’Université de Liège sur le thème « neutralité ou pluralisme dans l'espace public ». C’était à l’invitation de l’Union des étudiants catholiques, qui en a même tiré ce compendium pour les lecteurs pressés :
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Bioéthique : le pape rappelle que l'embryon n'est pas un matériau jetable
De l'agence de presse i.media :Bioéthique : le pape François assure que l’embryon n’est pas “un matériau jetable“Une fois encore, le pape François a dénoncé la “culture du déchet“ en recevant en audience au Vatican les membres du Comité national de bioéthique italien, le 28 janvier 2016. S’il a rappelé que l’Eglise catholique faisait confiance à leur “maturité civile responsable“ en matière de bioéthique sans revendiquer d’espace privilégié en ce domaine, il a appelé à ne pas “traiter les embryons humains comme un matériau jetable“, ni même les personnes malades et âgées.
Lors de cette rencontre, le pape a invité la trentaine de membres du comité italien de bioéthique à “une analyse interdisciplinaire des causes de la dégradation de l’environnement“, ainsi qu’à chercher “une harmonisation des standards et des règles des activités biologiques et médicales“ à l’échelle mondiale, en reconnaissant “les valeurs et les droits fondamentaux“.
Le pape François a également souhaité aborder “la question du handicap et de la marginalisation des sujets vulnérables, dans une société qui tend à la compétition, à l’accélération du progrès“. Il convient, a alors soutenu le pape, de relever “le défi de contrecarrer la culture du déchet, qui a de nombreuses expressions, parmi lesquelles celle de traiter les embryons humains comme un matériau jetable, de même que les personnes malades et âgées qui se rapprochent de la mort“.
“Tous savent à quel point l’Eglise est sensible aux questions éthiques, a relevé le pape, mais peut-être n’est-il pas clair aux yeux de tous qu’elle ne revendique aucun espace privilégié dans ce domaine“. “Plus encore, a-t-il ajouté, elle est satisfaite lorsque la conscience civile, à tous les niveaux, est en mesure de réfléchir, de discerner et d’œuvrer sur la base d’une raison libre et ouverte, et des valeurs constitutives de l’homme et de la société“. “De fait, a conclu le pape, cette maturité civile responsable est le signe que le semence de l’Evangile - révélée et confiée, celle-ci, à l’Eglise - a porté du fruit“.
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Le pape François serait un jésuite profondément ignatien
Le pape François, un jésuite profondément ignatien
Sur le site "
Par le père Schineller, s.j. Photo : CNS/Paul Haring
Un premier Pape jésuite ! Maintenant que nous nous sommes remis de la surprise et de l’onde de choc que cette nouvelle a suscitées, qu’est-ce que cela signifie ? De quelle façon pouvons-nous dire que le pape François est, à la fois, profondément ignatien et jésuite ? Je vois un lien entre François et Saint Ignace, un lien que François lui-même a reconnu publiquement. On trouve son affirmation originale dans la phrase latine, difficilement traduisible, et que le Pape a utilisée à plusieurs reprises : « Non coerceri maximo, contineri tamen a minimo, divinum est » ce qui signifie « Être contenu par le plus petit, c’est cela qui est divin ».
Cette maxime fut composée en 1640 dans le but de décrire le mieux possible le génie de Saint Ignace, sa capacité à garder ensemble le petit et le grand, le global et le local dans une tension qui, à première vue, les opposent. Saint Ignace, dans sa vision globale et son désir de mettre le feu au monde, a pu passer les seize dernières années de sa vie à travailler dans sa chambre de Rome à écrire la constitution des Jésuites. En ce sens, le spécialiste de la pensée ignatienne Hugo Rahner a écrit à propos de cette maxime « qu’aucune description d’Ignace n’a jamais égalé ces mots ».
Le fait que le pape François cite cette maxime manifeste, je crois, la manière dont il perçoit lui-même sa relation avec l’esprit et le cœur de Saint Ignace. Le pape essaie de garder à l’esprit, à la fois, une vision d’ensemble et des rêves grandioses avec une attention particulière pour les pauvres et ceux qui sont dans les périphéries en étant au service des plus vulnérables et ceux qui sont dans le besoin. Ainsi, dans un essai de 1981 intitulé « Leadership, les petits détails d’une vision globale », Bergoglio écrit que, dans cette même maxime « « Non coerceri maximo, contineri tamen a minimo, divinum est », on trouve un heureux équilibre dans l’attitude à avoir devant les petites et les grandes choses ». Il explique que Saint Ignace était en mesure de combiner la sévérité et la douceur, la rigueur et la gentillesse. Il a toujours été prêt à faire des exceptions. La clef de ce discernement était, dans un premier temps, de savoir juger ce qui est grand et ce qui est petit pour ensuite corriger le grand et le brillant pour qu’il n’oublie pas le petit. C’est de cette façon qu’il est possible de garder à l’esprit le tout, la vision globale.
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Jésus et l'islam ou quand le voile se déchire
D'Odon Lafontaine sur le site d'EEChO :
Islamologie : le voile se déchire
La série documentaire Jésus et l’islam de Jérôme Prieur et Gérard Mordillat sur la chaîne Arte a rencontré un franc succès d’audience. Cette série présente en sept épisodes d’une heure chacun environ les analyses d’une vingtaine d’islamologues appelés à présenter leurs points de vue sur les origines historiques de l’islam, l’angle proposé de la place de Jésus dans l’islam ne constituant en fait qu’un alibi et une accroche marketing (on peut revoir ces émissions sur le web). L’association EEChO était représentée, parmi ces chercheurs de toutes origines et obédiences, en la personne de François-Xavier Pons, qui portait nos analyses. Les réalisateurs n’ont retenu de son propos que quelques minutes. Ce qui nous amène à formuler dès maintenant certaines réserves sur cette série, émises en quelque sorte « de l’intérieur », pour mieux pouvoir en tirer les enseignements par la suite.
Un format douteux
Son format tout d’abord, suscite des interrogations : la série est réalisée à partir de la succession d’interventions, apparemment « brutes de décoffrage », de spécialistes et chercheurs filmés en plan rapproché. Fait rare et appréciable, c’est leur parole qui est (ou semble) mise en valeur, les différentes interventions étant entrecoupées du discours d’une « voix off ». Un discours global est ainsi déroulé, au fil des affirmations des uns et des autres, par delà leurs contradictions éventuelles que cette « voix off » vient plus ou moins démêler. Et voilà où le bât blesse : nous ne pouvons savoir réellement quel est le point de vue des intervenants. Nous ignorons les questions que leur ont posées les réalisateurs et auxquelles ils répondent. Les artifices du montage, des coupes, du séquencement des interventions donnant l’illusion que les chercheurs se répondraient l’un l’autre, permettent ainsi aux réalisateurs de leur faire épouser habilement leur propre parti-pris, parfois au mépris de tout souci de vérité ou de la plus élémentaire déontologie journalistique. On se souvient en effet du véritable travail de propagande antichrétienne qu’ils avaient réalisé précédemment avec leurs séries Corpus Christi (1996-1997), L’Origine du christianisme (2000) et l’Apocalypse(2008) en usant exactement des mêmes méthodes. EEChO n’existait pas encore, et nous ne pouvions donc alors réfuter leurs mensonges. D’autres s’en sont heureusement chargés, avec un certain brio. Nos travaux sur l’histoire des Apôtres et du christianisme des origines ont depuis apporté les éclairages nécessaires.
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Les négociations entre Rome et Pékin piétinent-elles ?
Enjeu : un accord avec les autorités communistes sur le processus de nomination des évêques chinois et le transfert de l’ambassade de Chine de Taïpeh (île de Taïwan) à Pekin . Le pape François et son secrétaire d’Etat , le cardinal Parolin, s’y emploient sans qu’on sache s’ils pourront conclure prochainement leur négociation par une visite pontificale au pays du dragon rouge. Lu sur Eglises d’Asie, le site des missions étrangères de Paris :
« Le nouvel ambassadeur de la République de Chine (Taiwan) près le Saint-Siège l’affirme : les négociations entre Rome et Pékin piétinent. En poste depuis décembre dernier, Matthew S. Lee a remis ses lettres de créances au pape François ce 23 janvier et il a confié peu après à Ucanews, agence catholique d’information, que les responsables qu’il avait vus à cette occasion au Vatican lui avait confié qu’il « n’y avait pas d’avancée particulière » entre Rome et Pékin.
L’ambassadeur taiwanais n’a pas été beaucoup plus explicite. Il s’est contenté de préciser que la mise en place de bonnes relations entre la Chine populaire et le Saint-Siège « serait une bonne nouvelle pour l’Eglise universelle » pour autant que cela « ne vienne pas enfreindre la doctrine et l’orthodoxie catholiques » et que cela « puisse contribuer à promouvoir la liberté religieuse et la défense des droits de l’homme ».
L’affirmation de l’ambassadeur Lee ne manque pas d’intriguer. En effet, même si Pékin et le Saint-Siège se gardent de toute déclaration officielle, les deux parties négocient. Quelque temps après l’élection du cardinal Bergoglio sur le trône de Pierre en mars 2013, les contacts entre la Chine et Rome avaient repris et, en juin 2014, une délégation de responsables chinois se rendait dans la Ville éternelle pour rencontrer de hauts responsables de l’Eglise catholique. En octobre 2015, c’était au tour d’une délégation vaticane de faire le voyage de Pékin et le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, déclarait peu après que cette rencontre avait été « très positive » et faisait partie d’« un processus devant aboutir à un accord, comme espéré ». Enfin, selon nos informations, une délégation de Pékin est actuellement présente à Rome, sa présence constituant donc une troisième étape des négociations en cours entre les deux parties.
Comment expliquer alors les déclarations de l’ambassadeur Lee quant à la non-progression des négociations et le fait qu’à l’évidence, Rome et Pékin continuent de se voir ? Il semblerait qu’il n’y ait pas d’opposition entre les deux parties de cette question.
En effet, si Taiwan entretient des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, c’est parce qu’au nom de la théorie de l’unité de la Chine, tant Taipei que Pékin refusent qu’un Etat tiers entretienne des relations diplomatiques avec l’une et l’autre Chine (la République de Chine et la République populaire de Chine). Aujourd’hui très isolées sur la scène internationale (Taipei entretient des relations diplomatiques avec seulement 21 Etats + le Saint-Siège, et son ambassade près le Saint-Siège est son unique représentation diplomatique en Europe), les autorités taiwanaises savent pertinemment que le jour où Pékin et le Saint-Siège parviendront à un accord sur leurs relations diplomatiques, la nonciature qui est aujourd’hui à Taipei sera transférée à Pékin et leur ambassade près le Saint-Siège devra fermer.
On peut donc penser que l’ambassadeur Lee, à l’occasion de la présentation de ses lettres de créances, a reçu de la part des responsables du Saint-Siège une forme d’assurance sur le fait que l’établissement de relations diplomatiques entre le Vatican et la Chine populaire n’était pas pour demain.
Pour autant, si les négociations entre Rome et Pékin se poursuivent, c’est qu’elles ne s’attachent pas tant à la question des relations diplomatiques, qui restent une perspective lointaine, qu’au problème de la nomination des évêques et de l’organisation de l’Eglise de Chine. Le 4 août dernier, une ordination épiscopale a eu lieu pour le diocèse d’Anyang, dans la province du Henan, en Chine populaire, mais le fait que le nouvel évêque a été ordonné avec l’accord du pape et l’approbation de Pékin ne signifie pas qu’un accord global sur ce point très sensible de la vie de l’Eglise a été trouvé. Les négociations se poursuivent donc.
A l’ambassade de Taiwan près le Saint-Siège, Matthew Lee succède à Larry Wang Yu-yuan, qui occupait le poste depuis septembre 2008. Matthew Lee était précédemment ambassadeur en Jordanie, et avant cela, entre 2011 et 2014, en Argentine, pays où il a connu celui qui était alors archevêque de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio. »
Ref. Les négociations entre Rome et Pékin piétinent-elles ?
Pour un autre son de cloche, voir le journal « La Croix », ici :Le pape pourrait nommer des évêques en Chine? et aussi : Chine, premieres nominations d'évêques par le pape depuis 65 ans
JPSC
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Spotlight ou comment installer un climat de paranoïa christianophobe
De Pierre Marcellesi sur Boulevard Voltaire :Spotlight, ou la chasse aux prêtres pédophiles
L’effet escompté est atteint : le spectateur sort de la projection avec l’envie irrépressible de casser du curé.Le battage médiatique était déjà suspect.
AlloCiné l’avait même sponsorisé sur sa page d’accueil !
Thriller journalistique dans la veine des Hommes du président et de Jeux de pouvoir,Spotlight, de Tom McCarthy, s’était doté de moyens considérables pour porter à l’écran cette sordide affaire de pédophilie au sein de l’Église, sur laquelle enquêtèrent, en 2001, les journalistes du Boston Globe.
Avec un casting cinq étoiles composé de Michael Keaton, Rachel McAdams, Mark Ruffalo ou encore Liev Schreiber, il ne serait dorénavant plus permis d’ignorer les agissements couverts par l’une des plus vieilles institutions religieuses. La vérité allait enfin éclater grâce à Hollywood !
Tel un couperet tombé à mi-parcours du récit, celle-ci peut être finalement résumée à un chiffre : 6 % de prêtres pédophiles en activité à Boston, ville à forte population d’origine irlandaise, et de surcroît en majorité catholique. Et l’enquête n’a de cesse, d’un bout à l’autre du film, d’accabler une Église de plus en plus matoise et dissimulatrice…
Même sans céder aux tentations les plus racoleuses, McCarthy parvient insidieusement à installer un climat de paranoïa christianophobe que des plans d’enfants vulnérables, parsemant le métrage ici ou là, ne font que renforcer. C’est que le sujet – et le réalisateur le sait très bien – se prête naturellement à toutes les réactions les plus émotionnelles, comme en témoignent, sans grande surprise, les commentaires intempérants, mi-goguenards, mi-outrés, des spectateurs dans la salle.
Le film, qui se voulait jusque-là d’une neutralité journalistique (comprendre « scientifique »), tombe enfin le masque durant le générique de fin lorsque après deux heures d’enquête sur la seule affaire de Boston, des intertitres apparaissent à l’écran pour nous expliquer, avec listes à l’appui, que toutes les grandes villes du monde ont connu de tels scandales et que, quelque part, il est peut-être possible de tirer une vérité générale à partir de ce cas particulier… Générique de fin qui révèle ainsi au spectateur les intentions de Tom McCarthy : se faire l’Église catholique… Dénoncer le cas particulier de Boston, de toute évidence, ne suffisait pas, il fallait « démolir le système » (l’institution), pour reprendre les mots du personnage incarné par Michael Keaton.
L’effet escompté est atteint : le spectateur sort de la projection avec l’envie irrépressible de casser du curé, avant bien sûr de retirer son gamin du catéchisme !
Puis l’on reprend ses esprits et l’on se souvient de Thomas Plante, professeur influent de l’université de Santa Clara et de Stanford, qui dans ses travaux estimait entre 2 et 5 % le nombre de prêtres ayant déjà eu des rapports sexuels avec un mineur, contre 8 % de la population masculine en règle générale ! On se souvient aussi de William Oddie selon qui le taux de pédophiles parmi les prêtres serait 4 fois inférieur à celui des hommes en général. Sans oublier que 10 % des élèves aux États-Unis rapportent des cas de relations sexuelles non sollicitées avec leurs professeurs. On est loin des « scores » attribués à l’Eglise…
Enfin, cette ardeur à dénoncer les abus d’une institution comateuse à une époque où, privé de foi, l’Occident est déjà spirituellement désarmé pour lutter contre le salafisme, semble bien curieuse…
Reste que Spotlight demeure en soi un thriller passionnant, en dépit d’intentions pour le moins douteuses et d’une mise en scène un peu faiblarde.
2,5 étoiles sur 5
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