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Eglise - Page 1038

  • Rome : saint Padre Pio « booste » l’année de la miséricorde

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    Lu sur le site web du « Suisse romain » : 

    « La dépouille du célèbre capucin italien Padre Pio da Pietrelcina (1887-1968) est arrivée au Vatican le 5 février 2016 en fin d’après-midi, pour être présentée à la vénération des fidèles durant près d’une semaine, dans le cadre du Jubilé de la miséricorde. Un océan de fidèles émus aux larmes et recueillis a accompagné sa châsse dans une grande piété populaire, tout le long de la Via della Conciliazione.

    C’est une première : le corps du saint aux stigmates n’avait jamais quitté le sanctuaire de San Giovanni Rotondo, dans les Pouilles. Et Rome a réservé à ce confesseur hors-pair, très estimé des Italiens, un accueil grandiose. Exposée les 3 et 4 février dans deux églises de la capitale, la dépouille de Padre Pio a attiré des milliers de personnes, se pressant heure après heure notamment aux abords de l’église San Salvatore in Lauro où une forêt de chaises recouvrait les places adjacentes.

    Des cris et des larmes de joie

    Accompagné solennellement en procession par un flot de pèlerins de tous âges, laïques et religieux, grand-mères et frères mineurs en bure marron, dans l’après-midi du 5 février, le saint a rejoint la basilique Saint-Pierre où il restera, au côté de son confrère saint Léopold Mandic (1866-1942), jusqu’au 11 février. Au soleil couchant, de nombreux Romains, derrière des barrières, ont donc salué le passage du saint le plus populaire d’Italie : qui à genoux, qui en fixant un souvenir de ce moment grâce à son smartphone, qui en essuyant ses larmes. La foule a accompagné les dépouilles jusqu’à la place Saint-Pierre, en récitant le chapelet. Des prières, des chants religieux et des lectures des extraits de la bulle d’indiction du Jubilé de la miséricorde rythmaient également la procession.

    Cet événement voulu par le pape François a été encadré par de vastes mesures de sécurité, les cordons de policiers et des carabiniers en grand uniforme, donnant à la célébration des airs de funérailles de chef d’Etat. Sans pour autant décourager les fidèles, comme en témoigne Maria Piera, dans la foule : “Je l’ai déjà vu plusieurs fois au sanctuaire de San Giovanni Rotondo, mais je suis de Rome et là je me suis précipitée pour l’occasion !“. “C’est un grand saint, confie la vieille dame à I.MEDIA, il nous a appris à connaître Jésus et à l’aimer. La construction de la Casa di sollievo della sofferenza est une grande œuvre“. Une amie, à ses côtés, laisse échapper un cri enthousiaste à l’approche des bannières et de la châsse de verre contenant le corps conservé du saint : “Le voilà !“.

    La dépouille de Padre Pio sera exposée dans la basilique vaticane pour la célébration du Mercredi des Cendres, le 10 février, durant laquelle le pape François enverra dans le monde les Missionnaires de la miséricorde, avec la faculté de pardonner les péchés réservés au Saint-Siège. Une mission qui sera donc initiée sous le signe d’un confesseur infatigable.

    AK/BL »

    Ref. Les dépouilles de Padre Pio et de Leopoldo Mandic accueillies au Vatican dans une grande piété populaire

    JPSC

  • Italie : Beppe Grillo retire son soutien à l'union civile

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    La réussite populaire du Family Day le 30 janvier à Rome interpelle le deuxième parti d’Italie. Lu sur le blog « salon beige » :

    « Suite à l'énorme manifestation pro-famille, le chef du Mouvement 5 étoiles (M5S) a changé d'avis. Dans une note de blog publiée sur le site beppegrillo.it, Beppe Grillo appelle ses sénateurs, qui devront voter les articles du projet d'union civile, à user de leur "liberté de conscience" pour se prononcer sur le point le plus litigieux du texte offrant la possibilité d'adopter les enfants du conjoint. Une volte-face pour le M5S  (deuxième formation politique du pays) qui avait jusqu'alors affirmé vouloir voter cette proposition de loi avec le Parti Démocrate.

    Beppe Grillo justifie sa décision en expliquant que le Mouvement n'a plus le temps d'organiser un référendum des militants sur le texte. Il semble que ce soit la manifestation monstre du samedi 30 janvier qui lui a fait comprendre que voter ce texte est une erreur.

    Le sort de la loi Cirinnà est en péril : le Parti démocrate n'a pas la majorité au Sénat et 34 de ses sénateurs ont fait connaître leurs réserves. Le Parti du Nouveau centre droit (NCD), allié du gouvernement, est fondamentalement contre le texte. Enfin Matteo Renzi lui-même ne soutient la loi que du bout des lèvres et s'en remet lui aussi à la liberté de conscience de ses élus.

    Angelino Alfano, ministre de l'intérieur et président du NCD exulte sur tweeter: 

    "le match est relancé. Toute la loi pourrait sauter".

    Le ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin, a salué "la victoire de ceux qui réclamaient l'ouverture d'une discussion franche et sincère sur les possibles conséquences néfastes" de l'adoption. 

    Le « Monde » se demande si Beppe Grillo est réellement convaincu ou s'il cherche à élargir sa base électorale en vue des municipales de juin... »

    Ref. 

    Italie : Beppe Grillo retire son soutien à l'union civile

    JPSC

  • Chinoiseries entre Rome et Pékin

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    Un éditorial du très officiel quotidien Global Times réaffirme l’impérative indépendance de l’Église de Chine sur laquelle Pékin ne fera aucune concession. Lu sur le site du journal « La Croix » :

    « À la main tendue du pape François la Chine a répondu par un message dans le plus pur style « langue de bambou ». Un éditorial non signé publié le jeudi 4 février dans le très officiel quotidien Global Times, une version anglophone du Quotidien du Peuple, lui-même lié au Parti communiste chinois, est titré : « Les propos du pape sur la Chine sonnent bien ».

    Mais derrière ce titre plutôt encourageant se déroule un article d’abord très en finesse pour se terminer par la position officielle du Parti sur le statut indépendant de la religion et des Églises en Chine sur lequel Pékin ne fera aucun compromis.

    « Que le pape ait envoyé ses vœux à la Chine pour le Nouvel an est un événement heureux pour les catholiques de Chine et les Chinois en général (…) et la presse mondiale a remarqué que le pape avait envoyé plus de messages de bienveillance à la Chine ces derniers temps. » Ainsi démarre cet éditorial qui immédiatement pose la question du « futur chemin que prendront les relations entre la Chine et le Vatican ». Et enchaîne sur les « relations « diplomatiques » qu’entretient encore le Vatican avec Taïwan mais en soulignant que leur relation « n’est pas un obstacle à la normalisation » entre Rome et Pékin.

    Quelle autorité sur les évêques de Chine?

    Un long développement de l’article précise une nouvelle fois que « le plus grand désaccord est l’autorité de nommer des évêques dans les églises en Chine (…) ce que fait la Chine mais que le Vatican revendique comme son droit ».

    > À lire: Vatican-Chine: Quel accord sur la nomination des évêques de Chine?

    Le texte souligne la bonne volonté du pape François et son « attitude positive » quant à l’amélioration des relations, « mais il ne sera pas facile d’arriver à un succès sur le sujet central (…) la Chine attache une grande importance à son indépendance véritable des institutions religieuses « (…) et la Chine ne fera aucun compromis sur le sujet ».

    Le chaud et le froid

    Le message est très clair et devrait apporter de l’eau au moulin de ceux qui reprochent au Vatican de vouloir sacrifier leurs intérêts sur l’autel de la réconciliation.

    Pour autant, cet éditorial qui souffle le chaud et le froid, reconnaît que « Pékin et le Vatican trouveront des solutions » mais conclut sur un ton plus martial : « Les commentaires du pape François sur la Chine ont une tonalité positive. Le peuple chinois les accueille avec bienveillance. Mais objectivement, pour que les liens se rapprochent, il faudrait que le Vatican accepte les principes d’indépendance des catholiques chinois. »

    Pour autant, la véritable réponse de Pékin à la main tendue du pape François en direction de la Chine ne sera pas révélée publiquement dans le Global Times mais dans les coulisses d’une négociation très discrète menée entre les deux plus subtiles diplomaties du monde.

    Dorian Malovic"

    Ref. Pékin répond froidement aux vœux du pape François

    JPSC

  • Montons dans la barque avec le Christ (5e dimanche du temps ordinaire); homélie du Père Zanotti-Sorkine

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    Prédication du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Lc 5, 1-11) (10 février 2013)

    http://www.delamoureneclats.fr http://www.unfeusurlaterre.org

    Évangile : Luc 5, 1-11

    Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth ; la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s'éloigner un peu du rivage. Puis il s'assit et, de la barque, il enseignait la foule. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l'autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu'elles enfonçaient. A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » L'effroi, en effet, l'avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu'ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

  • Un triduum pascal, un week-end de la Miséricorde divine et une retraite du temps pascal chez les Frères de Saint-Jean à Banneux

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    Au Centre spirituel Regina Pacis

    • Du jeudi 24 (17h30) au dimanche 27 mars (15h30), Triduum Pascal, Retraite spirituelle en silence au rythme de la liturgie de ces trois jours saints, avec les frères de la communauté

     

    • Du vendredi 1er (17h30) au dimanche 3 avril (16h00), Week-end de la Miséricorde Divine, « Dans la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix, et l'homme le bonheur ! » (S. Jean Paul II), avec le père Pierre DESCOUVEMONT

     

    • Du vendredi 15 (17h30) au dimanche 17 avril (15h30), Retraite du Temps Pascal "Il est vraiment ressuscité !", Vivre le temps pascal dans la lumière des apparitions de Jésus, avec le père  Pierre François

    Communauté Saint Jean, Rue de la sapinière, 50 - 4141 Banneux Notre Dame Tél.: 04/360 01 20. Courriel: hotellerie@stjean-banneux.com Web: www.stjean-banneux.com

  • 333.356 euros pour les chrétiens du Moyen-Orient

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    Communiqué de presse :

    La Collecte de Noël dans les paroisses en faveur des chrétiens au Moyen-Orient a rapporté 333.356 euros

    Les Evêques de Belgique ont décidé fin de l'an dernier de consacrer le produit de la Collecte de Noël 2015 à aider les chrétiens persécutés au Moyen-Orient et les réfugiés.

    Cette collecte organisée durant les jours de Noël, dans toutes les églises et chapelles publiques, a rapporté la somme importante de 333.356 euros.

    Ce montant est destiné aux chrétiens du Moyen-Orient restés sur place malgré des conditions de survie très pénibles. Une partie de cette collecte ira aussi aux réfugiés qui tentent d'échapper à la violence de cette guerre sans fin.

    Le montant récolté sera réparti entre Caritas International (45%), Aide à l'Eglise en Détresse (45%) et le Comité de soutien aux chrétiens d'Orient (10%).

    Les Evêques de Belgique remercient les fidèles pour leur solidarité et les encouragent à poursuivre leur soutien aux nombreuses initiatives organisées dans les paroisses et associations locales.

  • Le pape, un dévot du Padre Pio ?

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    Lu sur aleteia.org (Domenico Agasso) :

    Quels liens unissent le pape François et Padre Pio ?

    Enquête du vaticaniste italien Ignazio Ingrao sur les "mystères" d‘une dévotion murie avec le temps.

    Jamais le Pape n’avait cité saint Pio de Pietrelcina dans ses discours et ses homélies. On a beau chercher, aucun livre ni publication ne parle d’un quelconque lien entre le pontife argentin et le saint de Gargano, dans les Pouilles (Italie). Pourtant, le Saint-Père a voulu, au grand étonnement de beaucoup, que son corps soit exposé à la basilique Saint-Pierre, durant le Jubilé extraordinaire de la miséricorde. La dépouille du capucin – transportée en procession en même temps que saint Léopold Mandic ce vendredi 5 février – y restera jusqu’au 11 février prochain. (voir ICI)

    De quoi avoir envie de creuser ce « mystère ». Ce que fait l’écrivain et vaticaniste italien Ignazio Ingrao du magazine hebdomadaire Panorama, dans un livre intitulé Il segno di padre Pio. Da santo perseguitato a simbolo della Chiesa della Misericordia di papa Francesco (en français : « La marque de Padre Pio. Un saint persécuté devenu symbole de l’Église de la miséricorde du pape François »). Le vaticaniste dénoue les fils de l’énigme, remontant au tout début de la dévotion du Souverain Pontife pour Francesco Forgione, au siècle Padre Pio.

    Premier indice

    Le vaticaniste est parti d’un premier indice : la phrase prononcée par le Pape en avril 2014 en bénissant un statue de Padre Pio que lui apportèrent les frères capucins de San Giovanni Rotondo où leur confrère avait vécu toute sa vie et reçu les stigmates : « Padre Pio, nous voici maintenant plus proches, je te bénis, mais toi protège-moi… ». Ignazio Ingrao comprend que des liens spirituels se sont noués entre le pape François et Padre Pio mais rien de plus. Cette phrase lui donne envie d’en savoir plus, il fait alors appel à « un témoin d’exception », le père Marciano Mora, qui fut pendant 25 ans secrétaire général des groupes de prière de Padre Pio. Celui-ci raconte : « Quand il était archevêque de Buenos Aires, en Argentine, Jorge Mario Bergoglio ne recevait que des informations fragmentaires sur Padre Pio, des nouvelles qu’on lui rapportait.

    Mais en 2002 – il est alors cardinal – deux épisodes très importants attirent son attention : la canonisation à Rome de saint Pio, le 16 juin, et la découverte à cette occasion de l’immense diffusion de ses groupes de prières dans toute la capitale argentine ». Le battage médiatique autour de la canonisation de Padre Pio est tel que le cardinal Bergoglio, pris d’une grande curiosité, se met en quête d’informations plus approfondies sur la présence et les activités de ces groupes de prière dans la ville. À sa grande surprise, il en découvre 80.

    Les groupes de prière, la clé de l’énigme

    Le phénomène intrigue tellement le cardinal Bergoglio qu’il décide d’envoyer à Rome deux personnes de confiance – son porte-parole le père Guillermo Marcó, et une de ses amies Ana Cristina Cernusco, secrétaire personnelle de l’ancien président argentin Fernando de la Rùa – pour prendre des renseignements sur ces groupes de prière. Arrivés en Italie, les deux émissaires rencontrent Mgr Riccardo Ruotolo, le président de la Casa Sollievo della sofferenza et des groupes de prière de padre Pio ». Ils lui posent beaucoup de questions surtout sur les groupes : « Combien étaient-ils ? Comment étaient-ils organisés ? Qui les suivait ? ». Le père Morra, qui avait assisté à la rencontre, rapporte qu’ils sont sortis des discussions avec une proposition des deux Argentins à venir dans leur pays rencontrer personnellement le cardinal Bergoglio. Cette proposition, reconnaît-il, « nous avait quelque peu désarçonnés mais nous comprenions bien l’importance de l’opportunité que cela représentait pour nous, alors nous y sommes allés ».

    Marciano Mora poursuit son récit : « Nous sommes partis à deux, Mgr Giuseppe Ruotolo, le frère de Ricardo, et moi-même. À notre arrivée à l’archevêché de Buenos Aires nous étions un peu tendus. On ignorait ce que le cardinal nous demanderait. Au bout de quelques minutes, celui-ci est arrivé et nous a accueillis comme de bon vieux amis. Quelle magnifique rencontre nous avons eue ! Je fus frappée par toute cette douceur, toute cette amabilité et ce grand sens de l’amitié qui éclairaient son visage, par les paroles qui sortaient de sa bouche. Nous avons longuement parlé. La première chose qu’il voulait savoir concernait le statut juridique des groupes de prières. Nous lui avons expliqué que leur statut est approuvé par la Secrétairerie d’État dont ils dépendent directement et qui représente une garantie pour l’Église et pour les évêques diocésains.

    Puis le cardinal Bergoglio a voulu en savoir plus sur la finalité de ces groupes de prière. « Apporter paix et sérénité dans le monde », lui avons-nous répondu. En effet, ces groupes sont nés suite au fameux message radio de Pie XII, en 1942, à un moment particulièrement crucial pour l’Europe prise dans le terrible drame de la seconde guerre mondiale. Pie XII, dans le sillage des enseignements de Padre Pio, leur avait demandé de prier pour la paix.

    « Les groupes se nourrissaient de la Bible et de la Parole de Dieu, poursuit le frère capucin. Ce fait, à l’époque de Pie XII et bien avant le concile Vatican II, était tout à fait nouveau. Padre Pio a en effet toujours cherché à aider les fidèles à prier en leur apprenant à se servir des Saintes Écritures ». Un aspect qui avait beaucoup frappé le cardinal Bergoglio, se souvient bien le père Mora, et sur lequel il revient continuellement aujourd’hui qu’il est Pape en recommandant aux fidèles de lire l’Évangile et de se faire accompagner par les paroles de Jésus ».

    « Oeuvres de charité » et confession

    Les œuvres de charité sont un autre aspect que l’archevêque de Buenos Aires a voulu creuser pendant cette rencontre. Car il faut savoir que ces groupes ne sont pas seulement des groupes de prière, ils sont également très actifs, apportant solidarité et soutien matériel aux plus pauvres. La Casa Sollievo della sofferenza, l’hôpital de San Giovanni Rotondo, est un témoignage vivant de leur dévouement voulu personnellement par Padre Pio. Et puis la confession, troisième et dernier aspect et non des moindres, très apprécié par le cardinal Bergoglio : saint Pio était un vrai « apôtre du confessionnal ». Il confessait de 15 à 19 heures par jours. Le nombre de personnes voulant se confesser devant lui devint si important qu’il a fallu ouvrir un bureau pour distribuer des tickets. Certains étaient obligés d’attendre deux ou trois semaines leur tour.

    De cette rencontre à Buenos-Aires sont nés de profonds liens entre Jorge Mario Bergoglio et padre Pio, liens restés « cachés », conclut Ignazio Ingrao, « pratiquement invisibles », pendant 11 ans, avant qu’ils n’explosent dans toute leur force, quand le cardinal argentin, entretemps devenu pape, fera de ce saint un symbole du jubilé de la miséricorde.

  • Le pape rencontrera le patriarche de Moscou à Cuba le 12 février prochain

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    De Radio Vatican :

    Le Patriarche Cyrille et le Pape François se rencontreront à Cuba le 12 février

    (RV) Cuba accueillera le 12 février 2016 un évènement historique dans l’histoire du christianisme : le Pape François, qui fera escale à La Havane sur le chemin du Mexique, va y rencontrer le patriarche de Moscou, chef de l’Église orthodoxe russe.

    Voici le communiqué diffusé ce vendredi midi par le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou :

    «Le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou ont la joie d’annoncer que, par la grâce de Dieu, Sa Sainteté le Pape François et Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, se rencontreront le 12 février 2016. Leur rencontre aura lieu à Cuba, où le Pape fera escale avant son voyage au Mexique, et où le Patriarche Cyrille sera en visite officielle. Elle comprendra un entretien personnel à l’aéroport international José Marti de La Havane, et se conclura avec la signature d’une déclaration commune.

    Cette rencontre des Primats de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe russe, préparée depuis longtemps, sera la première dans l’histoire et marquera une étape importante dans les relations entre les deux Églises. Le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou souhaitent que cela soit aussi un signe d’espérance pour tous les hommes de bonne volonté. Ils invitent tous les chrétiens à prier avec ferveur pour que Dieu bénisse cette rencontre, et qu'elle porte de bons fruits.»

    Le père Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a précisé que l'entretien durerait environ deux heures. Le Pape François et le Patriarche Cyrille prendront brièvement la parole après la signature de la déclaration commune. Seront également présents, pour l'Église catholique, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l'Unité des chrétiens, et pour l'Église orthodoxe russe, le métropolite Hilarion, responsable des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, que le Pape François a déjà reçu plusieurs fois au Vatican.

    Par ailleurs, le président Raul Castro accueillera le Pape François à sa descente d'avion sur le tarmac de l'aéroport. Il s'agira donc de la deuxième visite du Pape à Cuba, après celle effectuée du 19 au 22 septembre 2015. Mais celle-ci ne durera qu'un peu plus de trois heures.

    Le départ de l'avion papal depuis Rome sera avancé à 7h45 du matin, le vendredi 12 février, au lieu de 12h30. Malgré cette escale cubaine, le voyage du Pape au Mexique garde son programme inchangé.

  • Liège, 4-5 mars : 24 heures pour le Seigneur

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    Liège à l'heure de la réconciliation avec les "24 heures pour le Seigneur" organisées un peu partout dans le monde

    unnamed.jpgDans le cadre de la grande année jubilaire de la miséricorde, François nous dit : «Le Seigneur ne se lasse jamais de nous pardonner. C’est nous qui nous lassons de demander pardon. Disons toujours merci à Dieu, surtout pour sa patience et sa miséricorde ». Le diocèse de Liège proposera plus de 20 animations dans la ville consacrées à la réconciliation et à la miséricorde.

    La miséricorde, c’est le cœur de l’Evangile. Miséricorde vient de deux mots latins : « Miserere » et « cordis », « misère » et « cœur ». Elle consiste à avoir le cœur qui bat pour les pauvres. Quoi de plus beau, de plus chaleureux, de plus courageux ! C’est aussi le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours.

    Olivier Windels, Vicaire épiscopal et coordinateur des « 24h pour le Seigneur » :

    « Pour cet évènement mondial des 24 heures pour le Seigneur, nous invitons les chrétiens et les chercheurs de sens à approfondir et vivre diverses facettes de la miséricorde et du pardon dans la vie quotidienne, dans son expression sacramentelle, dans l’engagement au service et dans le monde aussi... Une invitation largement ouverte, une expérience à vivre! ».

    Les grands rendez-vous des 4 et 5 mars à Liège

    Vendredi 4 mars, à la cathédrale

    • À partir de 18h00 entrée priante dans les 24 heures et lecture biblique
    • 19h00 Introduction et messe festive pour tous, animée par les jeunes
    • 20h30 Grande veillée de la Miséricorde pour tous, de 16 à 96 ans – aussi par le collectif jeunes NightFever Liège
    • 21h45 Concert du groupe Jesus’Trip, pour tous

    De 22h00 à 9h00, nuit de prière et d’adoration à la cathédrale, animée par des groupes et mouvements

    Samedi 5 mars, en ville et à la cathédrale

    • 9h30 Grand parcours dans la ville « à la découverte de la miséricorde ». 20 églises proposeront diverses animations tout au long de la journée, aussi pour enfants
    • 17h00 Grande célébration de la Miséricorde à la cathédrale de Liège

    www.24heurespourleseigneur.be

  • Il y a deux ans, la mort d'Eugenio Corti, ce témoin majeur du XXe siècle

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    De Philippe Oswald, sur aleteia.org, cet article publié lors de la mort de ce grand écrivain italien :

    Eugenio Corti (1921-2014), immense écrivain et témoin majeur du XXe siècle

    Décédé le 4 février, ce grand auteur catholique restera dans l’histoire comme une lumière et une conscience du siècle, à l’instar d’un Soljenitsyne ou d’un Jünger.

    Eugenio Corti

    ©B.CANNARSA-OPALE

    Siècle de fer et de feu inauguré par l’atroce et folle boucherie de 14-18, le XXe siècle a engendré des témoins à la hauteur des séismes qui l’ont dévasté, des âmes d’élite qui craignaient moins la mort que d’abdiquer leur liberté intérieure et leur dignité. Des écrivains, notamment, qui ont défié par leur courage, leur force intérieure, et leur exceptionnelle longévité, la mécanique infernale qui aurait dû les broyer. Tel l’écrivain allemandErnst Jünger (1895-1998), mort à cent deux ans après avoir exposé sa vie aux plus grands dangers et traversé toutes les tragédies de l’Allemagne, tel le russe Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) mort à presque quatre-vingt dix ans, après avoir survécu à la Seconde guerre mondiale et aux camps soviétiques (« L’Archipel du Goulag ») ; et tel aussi l’italienEugenio Corti rescapé lui aussi du front russe, mais dans l’autre camp, qui vient de s’éteindre à son domicile, le 4 février dernier, à l’âge de quatre-vingt treize ans.

    Son œuvre majeure, récit inspiré de la première moitié de sa longue vie, c’est « Le Cheval rouge », ce cheval étant celui de l’Apocalypse de Saint Jean, symbole de la guerre universelle de la fin des temps. Dans ce roman initiatique d’une rare puissance évocatrice écrit en 1983, la guerre tient une place centrale quoique non exclusive puisque cette fresque autobiographique et historique court jusque dans les années soixante-dix ; elle décrit alors la décomposition culturelle et morale de l’Occident, la dégradation des rapports familiaux, l’abandon de la pratique religieuse, l’errance de beaucoup d’intellectuels et de clercs, ainsi que le flirt de la Démocratie chrétienne transalpine avec le communisme. Son diagnostic était clair : la liberté intérieure et l’esprit critique avaient abdiqué devant les idoles matérialistes du pouvoir, de l’argent et du sexe .

    « Le Cheval Rouge » est à bien des égards le « Guerre et paix » de notre époque – une comparaison que n’aurait sans doute pas récusée ce grand admirateur de Tolstoï. Mais s’il fait preuve d’une empathie tolstoïenne, Corti est supérieur à Tolstoï par l’espérance lucide qui l’anime, sa foi en Dieu, son amour de l’Eglise, de la patrie, de l’épouse aimée, du prochain, de la famille (il était lui-même l’aîné d’une famille catholique de dix enfants dont l’un fut missionnaire en Afrique).

    « C’est parce que l’expérience de la guerre révèle au plus profond l’intériorité de l’homme qu’elle est fondamentale dans mon œuvre » a déclaré Eugenio Corti dans l’une de ses dernières interviews à l’hedomadaire Famille Chrétienne. En l’occurrence, la pire des guerres, celle du front russe sur lequel il se retrouva jeune officier italien pris en étau entre la barbarie nazie et la barbarie soviétique – et très concrètement, encerclé par l’Armée rouge pendant 28 jours dantesques dans la poche du Don. Il fut du très petit nombre des rescapés, par miracle : « Par une nuit terrible, frôlé par la mort, j’ai invoqué la Vierge et promis de travailler au règne de Dieu si j’en réchappais. J’avais 21 ans. J’ai été exaucé au-delà de mes espérances » a-t-il aussi confié dans cette interview, accordée un mois avant sa mort.

    Eugenio Corti respecta ce vœu. Il devint un témoin de « La responsabilité de la culture occidentale dans les grands massacres du XXe siècle », un sage plein d’humanité et un artiste exceptionnel. Il consacra son dernier livre à sainte Angelina (1372-1435), une des grandes figures de ce Moyen Age qui l’attirait de plus en plus parce que cette époque enracina l’Europe dans le terreau de son double héritage gréco-latin et judéo-chrétien.

    Tous les livres d’Eugenio Corti traduits en français sont publiés à L’Âge d’Homme, ou en coédition avec les éditions de Fallois.

    Romans :
    • Le Cheval rouge, 29 €.
    • La Terre des Guaranis, 25 €.
    • L’Île Paradis, 25 €.
    • Caton l’Ancien, 22 €.

    Récits autobiographiques :
    • La plupart ne reviendront pas, 22 €.
    • Les Derniers Soldats du roi, 19 €.

    Théâtre
    • Procès et mort de Staline, 9 €.

    Essais
    • La Responsabilité de la culture ­occidentale dans les grands massacres du XXe siècle, 6 €.
    • Science et foi, 6 €.

    Entretiens
    • Paroles d’un romancier chrétien, 20 €.

  • Avec un million de participants, le 51e Congrès eucharistique international à Cebu (Philippines) a été un succès manifeste

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    10337801454391576.jpgLu sur Eglises d'Asie (site des Missions Etrangères de Paris) :

    51e Congrès eucharistique international : un succès manifeste

    Ce dimanche 31 janvier, dans la ville de Cebu, aux Philippines, près d’un million de personnes ont assisté à la messe de clôture du 51e Congrès eucharistique international, au cours de laquelle le pape François s’est adressé à la foule dans un message vidéo.

    « Voilà un an à peine, j’ai visité les Philippines après le passage du typhon Haiyan. J’ai pu constater par moi-même la foi profonde et la résilience de son peuple », a rappelé le pape argentin par vidéo interposée. « En même temps que la protection de Santo Nino [de Cebu - NDLR], le peuple philippin a reçu l’Evangile de Jésus Christ il y a bientôt 500 ans, a-t-il poursuivi. Depuis, les Philippins ont été, pour le monde entier, un exemple de fidélité et de dévotion profonde au Seigneur et à son Eglise. C’est également un peuple de missionnaires, portant la lumière de l’Evangile dans le reste de l’Asie jusqu’aux confins de la terre. »

    Si la police locale a avancé le chiffre de 450 000 participants minimum lors de la messe finale organisée à Cebu, deuxième ville des Philippines, Radio Vatican évoque le chiffre de deux millions de fidèles massés sur la Plaza Independencia, au milieu de laquelle se dresse un obélisque en mémoire de Miguel Lopez de Legazpi, acteur majeur de l’évangélisation de l’archipel, aujourd’hui principal pays catholique d’Asie. Au total, 12 000 délégués venus de 90 pays ont pris part au congrès, qui s’est tenu du 25 au 31 janvier et qui était placé sous le thème : « Christ en nous, l’espérance de la gloire ».

    L’annonce par le pape de la tenue du prochain Congrès eucharistique international, en 2020, à Budapest a suscité l’enthousiaste des quelques Hongrois présents parmi la foule massée à Cebu. Comme pour les Philippines, c’est la seconde fois que ce pays accueillera un tel congrès (Budapest avait accueilli le 34ème Congrès eucharistique international en 1938). Organisé tous les quatre ans, ce rassemblement mondial de catholiques vise à célébrer la centralité de l’Eucharistie dans la vie de l’Eglise, attirer l’attention sur la dimension sociale de celle-ci, ainsi qu’à fortifier l’engagement missionnaire des chrétiens.

    Un an presque jour pour jour après la visite du pape François dans l’archipel, visite marquée par la plus grande messe de l’histoire, l’épiscopat philippin observe aujourd’hui une plus grande affluence dans les paroisses. « ll y a plus de monde à l’église et cela nous a également aidé à nous préparer à ce congrès », assure Mgr Honesto Ongtioco, évêque de Cubao, au nord de Manille, sur le site de la Conférence des évêques philippins (CBCP), sans pour autant fournir de chiffres détaillés. « La visite papale a renforcé à la fois notre foi et notre pratique de la religion », insiste Mgr Ongtioco.

    « S’il y a une chose à signaler à propos des Philippins, dont la population est composée de beaucoup de pauvres, c’est bien leur foi qui les maintient debout. A Tacloban, les pauvres ont attendu sous la pluie que le pape arrive pour célébrer la messe. A Manille, le pape a aussi célébré la messe sous la pluie, à Rizal Park, mais je ne me souviens pas avoir vu de Philippins fortunés bravant la pluie durant des heures, dans l’attente de célébrer la messe avec François », indique également à Eglises d’Asie, Melo Acuna, journaliste à la CBCP.

    Dans son intervention au congrès, le cardinal archevêque de Manille, Mgr Luis Antonio Tagle, a dénoncé la « culture de l’accumulation » pouvant conduire au « tout jetable ». « Qui a quelque chose à jeter ? Ceux qui ont trop accumulé, parce qu’ils se sont enrichis avec ce dont ils n’ont pas besoin », a souligné le président de Caritas Internationalis, dans un pays où un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté, et où l’Eglise catholique se définit d’abord comme au service des plus démunis.

    Au début du congrès, d’autres avaient d’ailleurs dénoncé la mise à l’écart par les autorités locales des plus démunis sur les lieux du congrès, ainsi que des frais de participation trop élevés. « En vivant dans la modération, nous pouvons aller à l’encontre de la culture du tout jetable », a poursuivi le cardinal Tagle, à l’adresse des délégués du congrès, dont des prêtres, des évêques et des membres de diverses congrégations.

    Mgr Charles Maung Bo, cardinal de Rangoun et représentant personnel du pape au Congrès, a décerné au peuple philippin le titre de l’accueil « le plus chaleureux », rapporte l’agence Ucanews. « (...) Malgré toutes les catastrophes naturelles, l’une des principales choses qu’on n’ôtera pas aux Philippins, c’est leur foi », a-t-il déclaré. Après avoir appelé à une « troisième guerre mondiale contre la pauvreté et l’injustice », Mgr Charles Bo s’est rendu dans un quartier pauvre du village de Pasil (île de Cebu), où il s’est joint à des danses avec la jeunesse locale, avant la messe de clôture.

    « Le Christ et l’Eucharistie sont présents partout où nous allons », a témoigné pour sa part, le P. Thammarat Ruanngam, originaire de Thaïlande. Lors d’une cérémonie organisée au cours du congrès, cinq cents enfants, pour la plupart enfants des rues, ont pu faire leur première communion. De son côté, Mgr Thomas Menamparampil, administrateur apostolique du diocèse de Jowai, dans le Nord-Est de l’Inde, a salué un « sentiment d’appartenance religieuse » très fort chez les Philippins.

    D’après les organisateurs, les pèlerins taïwanais étaient parmi les plus représentés, après les Philippins.
    « Ce congrès est comme le rassemblement des premiers disciples partageant avec joie le récit de leur rencontre du Seigneur, au travers des Saintes Ecritures et également de la cérémonie du partage du pain », s’est réjouit, dans son communiqué final, le président de ce 51ème Congrès, l’archevêque de Cebu, Mgr Jose Palma. « Nous revivons désormais la belle expérience des disciples d’Emmaüs », a-t-il poursuivi, en référence à leur première rencontre avec le Christ ressuscité, symbole du renouvellement de la foi.

    (eda/md)

  • Une institution de soins peut-elle refuser l'euthanasie?

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    Récemment Mgr Joseph De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, a pris position en faveur de l’objection de conscience institutionnelle vis-à-vis de l’euthanasie. Il y a peu, une maison de repos d’inspiration chrétienne de Diest a refusé de laisser pratiquer l’euthanasie dans ses murs. 

    La loi belge reconnaît l’objection de conscience personnelle, mais la question est de savoir si des hôpitaux, des homes et d’autres institutions de soins jouissent également de ce droit. Dans une interview du 6 janvier, publiée sur Gènéthique, Grégor Puppinck éclaire le débat à la lumière des droits fondamentaux. Didoc.be y fait écho ici :

     — Que pensez-vous de la polémique belge sur l’objection de conscience ?

    Le fait que la maison de repos ait refusé l’accès à un médecin venant pratiquer l’euthanasie sur l’un de ses résidents n’est en soi pas étonnant. La polémique qui a suivi est une conséquence de la libéralisation de l’euthanasie et manifeste une confrontation des « valeurs », de plus en plus fréquente dans la société. Aujourd’hui, nous vivons dans une société qui se veut tolérante et pluraliste, et qui, de ce fait, instaure un double niveau de moralité.

    L’esprit démocrate contemporain incite à accepter une extension du champ de la liberté individuelle contre la morale dite traditionnelle, ce qui conduit à une grande tolérance au niveau collectif. En effet, les individus tolèrent la légalisation de l’euthanasie, de l’avortement ou du « mariage homosexuel », car ils estiment ne pas être individuellement légitimes pour s’opposer à ce qui est présenté comme la liberté d’autrui. Mais cela ne veut pas dire pour autant que ces individus adhèrent à ces pratiques. C’est d’ailleurs souvent en invoquant la tolérance et le respect de la diversité que ces pratiques sont légalisées. On assiste donc à un double niveau de moralité : un niveau collectif qui se veut tolérant, pluraliste et finalement assez neutre, et un niveau individuel, où chaque personne individuellement conserve ses convictions.

    Ce double niveau de moralité suscite des conflits. C’est le cas dans cette polémique, où une personne invoque la loi collective contre les convictions de la maison de repos religieuse. Ce faisant, cette personne va à l’encontre de l’esprit du pluralisme, en prétendant obliger une institution catholique à collaborer à une euthanasie.

    — Les établissements de santé ont-ils le droit de faire objection de conscience ?

    Au sens strict, le droit à « l’objection de conscience » n’est garanti qu’aux personnes qui ont une conscience morale. Les institutions n’ont pas cette conscience ontologique. Cela étant, les institutions fondées sur des convictions morales ou religieuses ont le droit de fonctionner conformément à leurs convictions.

    Ainsi, en l’espèce ce n’est pas vraiment le droit à l’objection de conscience qui est en cause, mais la combinaison de deux droits fondamentaux : le droit d’association, et le droit à la liberté de religion.

    Ils garantissent aux entreprises ou aux associations le droit de fonctionner conformément à leurs convictions. Ce droit garantit en particulier « l’autonomie des institutions et des communautés religieuses ». Ce droit est reconnu au niveau international et européen. A de nombreuses reprises, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a reconnu ce droit, notamment celui des hôpitaux catholiques de s’opposer à l’avortement. C’est applicable à l’euthanasie. D’ailleurs, l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe a elle aussi affirmé ce droit dans sa résolution relative au « Droit à l’objection de conscience dans le cadre des soins médicaux légaux ». Cette résolution pose, en son paragraphe premier que : « Nul hôpital, établissement ou personne ne peut faire l’objet de pressions, être tenu responsable ou subir des discriminations d’aucune sorte pour son refus de réaliser, d’accueillir ou d’assister un avortement, une fausse couche provoquée ou une euthanasie (…) quelles qu’en soient les raisons » (APCE, Résolution 1763 [2010] du 7 octobre 2010 sur « Le droit à l’objection de conscience dans le cadre des soins médicaux légaux »).

    — Un des arguments invoqués contre l’objection de conscience des établissements repose sur le fait qu’ils sont financés par la collectivité. Qu’en est-il ?

    Un établissement privé n’est pas obligé de faire tout ce que la loi permet au seul motif qu’il est subventionné. Plus encore, l’accord qui lie l’Etat et l’établissement de santé ne peut le priver totalement de la jouissance de ses droits fondamentaux. Il est clair que cet établissement n’a jamais renoncé à la jouissance de la liberté religieuse, et je n’imagine pas que le gouvernement belge ait eu l’intention de violer cette liberté.

    L’objection de conscience n’est pas liée à une question de financement. Le fait d’être subventionné ne change rien au jugement moral que l’on peut porter sur l’euthanasie. Dans certains pays, une large proportion des médecins est payée par l’Etat ; ils conservent néanmoins leur droit à l’objection de conscience.

    — Comment résoudre les conflits issus du double niveau de moralité ?

    Il faut adopter une démarche de conciliation et non pas d’opposition des droits. C’est l’approche de la Cour européenne : il revient à l’Etat de garantir à la fois le droit fondamental à l’objection de conscience (et par analogie le respect du principe d’autonomie), et en même temps, le droit de recourir à des pratiques légalisées, en l’occurrence l’euthanasie. La CEDH l’a affirmé au sujet de l’avortement. C’est au gouvernement d’organiser le système médical ou social de façon à respecter à la fois l’un et l’autre droits. Mais en aucun cas, le « droit d’avorter » reconnu dans un pays ne peut restreindre le droit fondamental à l’objection de conscience garanti par les droits de l’homme. C’est la même chose pour l’euthanasie : la liberté de religion et de conscience est un droit de l’homme, elle prime donc le « droit d’être euthanasié » qui n’est qu’une valeur légale interne à la Belgique.

    En l’occurrence, le résident de cette maison de retraite a choisi la confrontation afin de contraindre cette institution religieuse à se plier à ses propres convictions pour faire prévaloir son droit sur celui de cette institution : c’est tout sauf tolérant et pluraliste. C’est d’autant plus choquant qu’il devrait savoir, en demandant à être admis dans une institution catholique, que celle-ci s’opposerait à accueillir une euthanasie. Cette attitude n’est pas correcte.

    A l’inverse, c’est bien une approche de conciliation qu’il faut choisir. La conciliation, en l’espèce, ce serait, pour cette personne, de choisir un autre endroit pour se faire euthanasier, comme cela lui a été proposé.

    Choisir la confrontation revient à vouloir faire dominer le droit de la majorité sur celui de la minorité. Or dans une société démocratique, ce n’est pas toujours le droit de la majorité qui prime — sinon il s’agit d’une dictature de la majorité — mais la recherche de l’égalité des personnes dans leur faculté d’exercer de façon effective leurs droits fondamentaux.

    Grégor Puppinck est, depuis 2009, Directeur du Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECLJ-Strasbourg). Il est expert au Conseil de l'Europe. Cette interview a été publiée le 6-1-16 sous le titre « Objection de conscience des établissements de santé : entre morale collective et morale personnelle ».

    Source :http://genethique.org/fr/objection-de-conscience-des-etablissements-de-sante-entre-morale-collective-et-morale-personnelle.

    JPSC