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Eglise - Page 1240

  • Les représentants des grandes religions chrétiennes, musulmane et juive déplorent le vote de la proposition de loi sur l'euthanasie des mineurs

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    Lu sur Radio Vatican :

    En Belgique, la proposition de loi visant à étendre le cadre légal autorisant l'euthanasie a été adoptée ce mercredi par la Commission des Affaires sociales et de la Justice du Sénat, qui en débattait depuis plusieurs mois. Elle sera soumise pour adoption, probablement dans les prochains mois, au vote des deux chambres du Parlement belge. Le texte prévoit qu'un mineur peut demander à bénéficier de l'euthanasie s'il fait face à des souffrances physiques insupportables et inapaisables, en phase terminale. Il doit pour cela être conseillé par une équipe médicale et recevoir l'accord parental. Les souffrances "psychiques" insupportables, qui ouvrent la voie à l'euthanasie pour les adultes, ont été écartées pour les mineurs par les sénateurs.

    Si le projet de loi était adopté, la Belgique suivrait l'exemple des Pays-Bas où l'euthanasie des mineurs est autorisée depuis 1998. Le projet de loi est soutenu par la grande majorité des partis de la majorité et de l'opposition, à l'exception des centristes démocrates chrétiens flamands et francophones, membres de la majorité gouvernementale.

    Pour le père Tommy Scholtès, porte-parole de la conférence épiscopale de Belgique, cette décision est triste et regrettable :RealAudioMP3

    Les représentants des grandes religions chrétiennes, musulmane et juive, ont exprimé leur opposition dans un message commun et leur "vive inquiétude face au risque de banalisation" de l'euthanasie. En voici le texte :

    Ce 27 novembre 2013, nous ne pouvons qu'exprimer notre déception et notre tristesse. 

    Nous partageons l'angoisse de parents si un enfant arrive à une fin de vie prématurée et, particulièrement quand il souffre. Nous croyons cependant que les soins palliatifs et la sédation sont une manière digne d'accompagner un enfant qui meurt de maladie. Des médecins praticiens, oncologues ou intensivistes, nous l'ont clairement affirmé. Ecoutons-les. 

    Nous plaidons pour un arrêt de l'acharnement thérapeutique et pour le remplacement des soins curatifs par des soins palliatifs. 

    Nous croyons que nous n'avons pas le droit de laisser un enfant souffrir : c'est pourquoi la souffrance peut et doit être soulagée. La médecine en a les moyens. 

    Ne banalisons pas l'acte de donner la mort alors que nous sommes faits pour la vie. 

    Aimer jusqu'au bout demande un immense courage, 

    Mettre fin à la vie est un acte qui non seulement tue, 

    mais détruit un peu plus les liens qui existent dans notre société, 

    dans nos familles, en proie à un individualisme grandissant. 

    Entourons et aimons les malades et leurs familles, ainsi que les soignants, 

    et si la maladie l'emporte, qu'elle soit accompagnée de notre affection intense et par l'irréductible respect de la vie. 

    Rabbin Albert Guigui, Grand Rabbin de Bruxelles

    Chanoine Robert Innes, président du Comité Central de l'Église Anglicane en Belgique

    Monseigneur André-Joseph Léonard, président de la Conférence Épiscopale de Belgique

    Monsieur Geert Lorein, président du Synode Fédéral des Églises Protestantes et Évangéliques de Belgique

    Métropolite Panteleimon Kontogiannis, Exarque du Patriarcat Œcuménique de Constantinople (Église Orthodoxe)

    Monsieur Semsettin Ugurlu, président de l'Exécutif des Musulmans de Belgique

    SIPI - Bruxelles, mercredi 27 novembre 2013

    Au Soir Magazine, Mgr Léonard a redit son opposition la plus totale à ce projet voté en commission :

    « Nous sommes dans une situation paradoxale. Dans beaucoup de domaines de la vie, un mineur d’âge est considéré légalement comme inapte à prendre des décisions majeures, il ne peut pas se marier, ne pas aliéner des biens importants, est limité dans ses activités économiques, mais il serait apte à décider de sa propre mort ? Je ne vois pas la logique là-dedans. D’après les spécialistes, les demandes d’euthanasie de la part de mineurs sont rarissimes. C’est malsain de faire une législation à propos de cas très exceptionnels pour lesquels une jurisprudence peut suffire. Je pense aussi que, pour les adolescents concernés, il y a d’autres moyens de leur épargner des souffrances pénibles. On est tous d’accord qu’il faut éviter autant que possible à des enfants de souffrir mais nous avons en Belgique, pays pionnier en la matière, des soins palliatifs très performants, des moyens de sédation équilibrés, un arsenal de moyens qui élargit encore la faculté de guérir de quelqu’un. » 

    Débrancher, c’est faire mourir ? 

    « On est tous d’accord que le refus d’aller dans le sens de l’euthanasie ne signifie pas qu’on se réfugie dans l’acharnement thérapeutique. Il faut soigner aussi longtemps qu’il y a une espérance raisonnable de guérison, d’amélioration, mais quand la vie d’un être humain est entièrement suspendue à des machines et qu’il n’y a pas d’espoir fondé de récupération, on n’est pas tenu de prolonger quelqu’un par tous les moyens techniques disponibles. L’acharnement thérapeutique est aussi malsain que la volonté délibérée de faire mourir quelqu’un. La mort fait aussi partie de l’existence humaine, il ne faut pas absolument par tous les moyens la faire reculer. »

  • Le langage du pape, un langage qui remue les consciences

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    Sur la LibreChristian Laporte donne la parole à Eric de Beukelaer au sujet de l'Exhortation apostolique "Evangelium gaudii" :

    "Un langage papal qui remue les consciences" :

    Eric de Beukelaer a détecté une influence très ignatienne derrière le discours prophétique du Pape.

    L’Exhortation apostolique "Evangelium gaudii" du pape François n’est pas une encyclique mais, de l’avis même de son auteur, elle a une "signification programmatique" évidente. Elle suscite en tout cas de très nombreuses réactions. Dans le sérail ecclésial comme en dehors.

    Ainsi certains observateurs de l’Eglise vont très loin, à l’instar du vaticaniste américain John L. Allen Jr, qui n’hésite pas à faire une comparaison entre le texte du pape François et le fameux discours de Martin Luther King "I have a dream".

    Plus classiquement, on retiendra que l’archevêque de Paris, le cardinal Vingt-Trois retient du texte qu’il s’agit davantage d’"un texte stimulant que d’un catalogue dogmatique" et que c’est dès lors "un instrument de travail".

    "Pas de scoop mais une vision"

    Le doyen de Liège-Centre, Eric de Beukelaer, qui fut porte-parole de la Conférence épiscopale de Belgique et qui connaît parfaitement l’art de la communication ecclésiale, évoque d’emblée "un langage clair qui remue les consciences". "Il faut préciser, si besoin en était encore, que ce n’est pas une encyclique mais une exhortation, prolongeant au fond le dernier synode des évêques. En même temps, le style faisant l’homme, le pape François renvoie vers les conférences épiscopales, tout en présentant un extraordinaire programme à réaliser autant que possible. On savait déjà, par ses interventions précédentes, ce que voulait entreprendre le Pape, mais ici, il nous livre un document dans lequel il engage toute sa responsabilité et il est d’autant plus important que son texte, qu’il a écrit lui-même, a certainement été relu avec la plus grande attention. Comme ce n’est pas une encyclique officielle, on est d’autant plus séduit par sa grande liberté de ton." Pour l’abbé de Beukelaer "ce n’est donc pas un enseignement mais un élan dans la nouvelle évangélisation, où le Pape nous dit comment transmettre l’amour de Jésus dans le monde actuel".

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  • Liège, 1er décembre : ouverture de la nouvelle Année liturgique au Saint-Sacrement

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    DIMANCHE 1er DECEMBRE 2013 À 10 HEURES

    MESSE DU PREMIER DIMANCHE DU MOIS


    Missel de 1962

    Premier dimanche de l’avent 

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     Orgue, plain-chant et polyphonie :


    Propre grégorien de la messe « Ad te levavi »

    Kyriale XVII (XVe siècle), Credo I (XIe siècle)

    Hymne du carême  « Conditor alme » alternée en plain-chant et en polyphonie (Clemens non papa, XVIe s.)


    Plus de détails, cliquez ici : Premier dimanche de l'Avent à l'église du Saint-Sacrement (Liège)

  • 80 séminaristes en formation à Namur

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    80 séminaristes à Namur dont 

    27 Belges

    12 sud-Américains (Brésil, Colombie, Costa-Rica, Chili, Venezuela, Paraguay)

    11 Français

    9 Africains (Congo, Rwanda, Cameroun, Bénin)

    9 asiatiques (Inde, Chine, Indonésie, Philippines, Vietnam)

    5 Italiens

    3 Espagnols

    1 Polonais

    1 Canadien

    1 Australien

    et un, si nous avons bien compté, dont la nationalité n'est pas précisée. 

    Donc la rumeur persistante selon laquelle il n'y a que des Français est totalement fausse. De plus, 9 de ces Français appartiennent à la Fraternité des Saints Apôtres qui s'est établie à Bruxelles et a obtenu en 2006 un statut canonique dans l'archevêché de Malines-Bruxelles. Parmi les Africains et les Sud-Américains, certains comptent rester en Belgique.

  • Syrie : la détresse des chrétiens de Deir Atiyya

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    Lu sur orthodoxie.com :

    Syrie : situation dramatique des chrétiens à Deir Atiyya

    Le 22 novembre, des milices islamistes ont semé la mort et la terreur dans la petite ville de Deir Atiyya, située à 88 km au nord de Damas et dont la population s’élève à environ 25.000 habitants ; chrétiens et musulmans y vivent en bonne entente. Durant les dernières semaines, des centaines d’habitants de Qârah (à 100 km au nord de Damas), dont les Grecs-catholiques et leur prêtre, y  ont trouvé refuge. Les milices sont entrées dans l’hôpital et ont pris des malades en otage, pillé et détruit le musée local, pillé des maisons, dévasté l’église orthodoxe et transformé des habitants en boucliers vivants. Des chrétiens ont tenté de prendre la fuite mais les miliciens avaient dressé des barrages et retenaient ceux dont les noms étaient manifestement chrétiens. Le prêtre de la communauté orthodoxe a lancé un appel pressant à la communauté internationale et aux autorités religieuses de tout faire pour sauver Deir Atiyya.

  • Un livre à découvrir : le Pie XI d'Yves Chiron

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    PieXI-3.jpgYves Chiron, historien et analyste de la vie de l'Église, publie une nouvelle édition de sa biographie sur le pape Pie XI, aux éditions Via Romana (664 pages, 25 €). Avec l'autorisation de l'éditeur, le blog de l’excellent bimensuel « L’Homme Nouveau » publie quelques bonnes feuille de cet ouvrage consacré au pape qui proclama le règne du Christ-Roi, face à la montée en puissance de l’athéisme totalitaire :

    « Pie XI reste un pape mal aimé, peu vénéré. Sur les neuf papes qu’aura connus le XXe siècle, il est un des seuls dont la cause de béatification n’a pas été ouverte et ne le sera vraisemblablement jamais. Les aspérités de son caractère et la solitude qui aurait caractérisé les dernières années de son pontificat expliquent que nul n’a songé, au lendemain de sa mort, à demander sa béatification.

    Le Pape des historiens ?

    Paradoxalement, avec Pie XII – et pour d’autres raisons –, c’est le pape du XXe siècle qui retient le plus l’attention des historiens. Chaque année paraissent de nombreuses études historiques, consacrées à tel ou tel aspect du pontificat, et des témoignages restés jusque-là inédits. La longueur du pontificat (de 1922 à 1939), son contexte historique particulier (face aux totalitarismes communiste et nazi) et l’importance de l’oeuvre accomplie par Pie XI (entre autres, le fort développement des missions et le choix de l’Action catholique comme méthode d’apostolat) expliquent l’attention renouvelée dont il fait l’objet. Depuis la première édition de ce livre, en août 2004, plusieurs ouvrages sont venus enrichir la vision qu’on peut avoir de Pie XI et de son pontificat. Ils n’invalident pas la présentation générale que j’avais publiée alors et ne nécessitent donc pas une refonte du livre (Ont néanmoins été corrigées fautes typographiques et erreurs de détail.). En revanche, ils ont apporté des lumières particulières qu’il faut relever.

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  • Quand Obama ferme l'ambassade des Etats-Unis auprès du Saint-Siège

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    Lu ICI :

    Fermeture de l'ambassade des Etats-Unis près le Saint-Siège

    L'administration Obama prévoit de fermer l’ambassade américaine au Vatican et de déplacer ses bureaux sur le terrain de l'ambassade américaine en Italie. 

    et ICI :

    « C’est une dégradation gigantesque » des liens entre le Vatican et les Etats Unis, a déclaré l’ancien ambassadeur américain James Nicholson, également Secrétaire d’Etat aux anciens combattants dans l’administration Bush.

    Déplacer l’ambassadeur du Vatican envoie un message très clair : le poste diplomatique importe peu à Obama.

    “C’est une nouvelle marque d’antipathie de cette administration tant vis à vis des catholiques et du Vatican, que des Chrétiens du Moyen Orient. Cette ambassade possède une position clef en tant qu’intermédiaire avec beaucoup d’Etats, spécialement au Moyen Orient. C’est tout sauf le bon moment pour fermer cette ambassade. La fermer, c’est réduire son influence », précise James Nicholson.

    “Il y a longtemps que le Département d’Etat voulait faire cela. Le sujet est venu sur la table quand j’étais ambassadeur. J’ai expliqué que c’était une folie, et le projet a été abandonné. Mais maintenant, ils sont déterminés. Ma perception est que les Etats Unis montrent ainsi leur peu d’appréciation pour l’importance diplomatique du Vatican.”

    Il a fallu attendre l’année 1984 pour qu’un président américain ouvre la première ambassade au Saint Siège. Il s’agissait du Président Ronald Reagan, qui a rapidement compris son importance dans les affaires internationales. Reagan et le Pape Jean Paul II ont ainsi formé un partenariat qui a permis la chute du communisme en Europe de l’Est.

    Le Pape communique en permanence avec les cardinaux de tous les pays au monde, ce qui lui donne accès à plus de renseignements qu’aucun autre dirigeant sur la planète. Si Obama devait faire une chose, c’était de développer ses liens avec le Vatican, et non d’insulter les Catholiques.

  • L'Eglise catholique dans le viseur de la nouvelle coalition luxembourgeoise

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    Nous l'avions pressenti mais la ligne adoptée par la coalition au pouvoir au Luxembourg confirme nos appréhensions :

    La coalition tire sur l'Église catholique (source)

    Te Deum au caractère purement religieux, réduction du financement des cultes, suppression des cours de religion au profit d'un enseignement aux valeurs: l'Église a pris des coups hier. Les annonces de la coalition ont beaucoup concerné l'Église catholique, hier. Elle se dit abasourdie par ces mauvaises nouvelles en cascade, alors que le DP continue de parler de dialogue.

    Le standard de l'archevêché a été inondé d'appels de journalistes, si bien qu'à 16 h, un communiqué est tombé. Rendez-vous une heure plus tard dans la cour de l'administration diocésaine, où le vicaire général, Erny Gillen, se fend d'une déclaration qui se veut pour le moins agacé : «Nous sommes mis devant le fait accompli. Des informations filtrent, mais pas sur les grands dossiers comme les impôts ou Cargolux, mais sur ce qui concerne directement l'Église, d'où notre étonnement. Nous apprenons tout dans les médias, c'est comme si un mari communiquait avec sa femme à travers les journaux!» Dès ce week-end, le président du groupe de travail sur l'éducation nationale, André Bauler (DP), avait annoncé la suppression des cours de religion, au profit d'un cours d'instruction aux valeurs. L'affaire est d'autant plus délicate que l'enseignement religieux concerne directement 300 personnes : 250 dans l'enseignement fondamental, qui n'ont pas les cours de religion comme activité principale et qui sont issues de formations diverses, et une cinquantaine de professeurs de lycée dont c'est le travail à temps complet. Ils ont effectué des études de théologie et même s'ils ont une autorisation d'enseignement par l'évêché, ils dépendent du ministère de l'Éducation nationale comme tous les autres enseignants. En ce qui concerne l'école fondamentale, les personnes dispensant les cours de religion dépendent directement de l'archevêché.

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  • Avec François, la revanche du "progressisme" ?

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    Bonne mise au point de Jean-Michel Castaing sur causeur.fr :

    François : le pape de la revanche des progressistes ?

    Le christianisme n’oppose pas tradition et discours social

    Un bruit court dans certains milieux: le pape François représenterait la revanche de la ligne progressiste dans l’Eglise ! Après les pontificats soi-disant  « conservateurs » de Jean-Paul II et Benoît XVI, le nouveau souverain pontife incarnerait le retour à la tentative d’ouverture au monde engagé par le dernier concile. D’une Eglise moralisatrice et doctrinale, nous reviendrions à une Eglise  de nouveau en phase avec notre temps, disposée, à tout le moins, au dialogue avec lui.

    L’Eglise retrouverait les intuitions de Vatican II et mettrait (provisoirement?) un terme aux ères glaciaires traversées par Rome depuis trente ans. La parole papale reviendrait audible. Les déshérités, matériels comme spirituels, retrouveraient droit au chapitre. Au lieu de se crisper sur des revendications identitaires, le clergé serait disposé à reprendre langue avec la société. Tolérance et décontraction à tous les étages !

    Les observateurs qui soutiennent cette opinion ont-ils lu les écrits, les discours, de François? Et ceux de Benoît, de  Jean-Paul ? A ce niveau, la rupture est-elle si avérée? N’est-ce pas Jean-Paul II qui a lancé les rencontres inter-religieuses d’Assise? Benoît XVI n’a-t-il pas eu de cesse d’appeler au dialogue entre foi et culture en tant qu’éminent penseur et philosophe? Tous deux ne se réclamaient-ils pas d’ailleurs de Vatican II?  Le premier y avait en effet joué un rôle éminent. Quant à Joseph Ratzinger, jeune théologien à l’époque, il y avait également participé en tant expert et assistant du Cardinal Frings.

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  • La rencontre François-Poutine

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    Lu sur le site de « France Catholique » :

    « La rencontre qui a eu lieu lundi dernier entre le pape François et le président russe Vladimir Poutine présente un caractère assez particulier, parce que les enjeux politiques d’un tel événement sont étroitement mêlés aux enjeux religieux. Il ne fait aucun doute que l’identité orthodoxe de la Russie est inscrite dans les profondeurs de l’histoire et que le Kremlin est fermement attaché à ce qui confère au pays sa personnalité culturelle.

    On ne peut éluder non plus la dimension géopolitique d’une Sainte-Russie forcément associée à tout l’espace qui se reconnaît dans la même tradition religieuse et qui détermine, en ce moment même, des rivalités extrêmement fortes en Europe avec des prolongements jusqu’au Proche-Orient, notamment au cœur de la tragédie syrienne.

    Certes, la question des relations de l’Ukraine et de l’Union européenne ne se négocie sûrement pas au Vatican, mais il serait naïf de penser que les actuelles manifestations de Kiev sont sans incidence sur les relations diplomatiques de la Russie avec le Saint-Siège. Le véritable bras de fer engagé par Vladimir Poutine pour retenir le gouvernement ukrainien de s’associer avec l’Europe bruxelloise et qui a abouti à la rupture de l’accord envisagé n’est pas étranger à l’équilibre intérieur d’un pays où réside une importante communauté chrétienne reliée à Rome. D’ailleurs, le métropolite Hilarion, numéro deux du patriarcat de Moscou, ne fait pas mystère de l’importance du dossier gréco-catholique dans les progrès des relations interreligieuses. La perspective d’une rencontre entre le pape et le patriarche est largement conditionnée par la résolution du différend ukrainien.

    Pourtant, il ne fait pas de doute qu’il y a un désir réciproque de rapprochement entre catholiques et orthodoxes qui se sentent solidaires sur le terrain sociétal, là où l’idéologie libérale-libertaire exerce ses ravages. Il est aussi certain que la défense des communautés chrétiennes au Proche-Orient, toujours plus menacées, constitue un objectif commun de première importance. C’est actuellement en Syrie que cette cause est la plus sensible et le Saint-Siège se trouve assez en accord avec le président russe lorsque celui-ci agit en protecteur des chrétiens, qui auraient le plus à souffrir d’une victoire des islamistes. Même si la séparation du politique et du religieux est une des conditions de la liberté des consciences, il n’empêche que les équilibres géo-stratégiques déterminent le destin des communautés religieuses. Si différents soient-ils l’un de l’autre, le pape François et le président Poutine sont intimement persuadés de l’existence de vraies convergences liées à des impératifs urgents » 

    Réf. François - Poutine : enjeux d’une rencontre

    JPSC

  • Quand la réalité dépasse la fiction

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    Sous cette photo publiée sur le « Forum catholique », un liseur a traduit ce commentaire : " Si on avait dit à un catholique en 1959 qu’un président russe embrasserait une image de Marie avec le pape, tandis que le président des USA supporterait l’avortement, supprimerait l’ambassade des USA au Vatican, espionnerait ses alliés, s’immiscerait dans la vie privée…"

     Réf. Belle image

    JPSC

  • Evangelii Gaudium : les analyses du « Monde » et du « Figaro »

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    De Stéphanie Le Bras dans « Le Monde » (extraits) :

    « (…) Ce texte arrive à point nommé. Depuis son élection, le pape a beaucoup parlé et certains catholiques commençaient à se demander ce qui, dans ce foisonnement, relevait de la pensée personnelle de Jorge Mario Bergoglio et ce qui s'inscrivait dans le magistère – la parole officielle – de l'Eglise. D'autres pointaient son « anti-intellectualisme » et son goût exclusif pour les phrases chocs. Les péripéties autour de l'entretien publié dans La Repubblica en octobre – dont la teneur relevait plus d'une « reconstruction » par le journaliste que d'une transcription des propos du pape – avaient fini d'inquiéter les tenants d'une parole papale sans ambiguïté.(…)

    Hiérarchisation des priorités

     Le pape semble convaincu de l'adaptation de l'Eglise au contexte local. Il invite chacun à « repenser les structures, le style et les méthodes de ses propres communautés » et préconise « un processus résolu de discernement, de purification et de réforme ». Pas question pour autant d'adapter le message. Ainsi sur l'avortement : le pape reste ferme dans son opposition, mais appelle à un meilleur accueil des femmes ayant avorté. De même, « le sacerdoce réservé aux hommes est une question qui ne se discute pas », même si la place des femmes dans l'Eglise peut être améliorée.

    Sur le message de l'Eglise, le pape suggère aussi aux clercs une hiérarchisation des priorités, notamment en ce qui concerne l'enseignement moral de l'Eglise. Ils demandent aux pasteurs de ne pas être « obsédés par la transmission désarticulée d'une multitude de doctrines qu'on essaie d'imposer à force d'insister», de sortir du « catalogue des péchés et des erreurs ». Il leur rappelle que le « confessionnal ne doit pas être une salle de torture » et les invite à des homélies plus « positives » que « purement moralistes ou endoctrinantes ». Sans citer explicitement les fidèles privés de communion, comme les divorcés-remariés, le pape rappelle que « l'Eglise n'est pas une douane et qu'il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile ».

    Lire l’article ici : Le pape appelle l'Eglise à « sortir du catalogue des péchés »

    Dans le « Figaro », Jean-Marie Guénois commente (extraits) :

     " Le Pape était censé établir une synthèse du «synode sur la nouvelle évangélisation» que Benoît XVI avait convoqué en octobre 2012 (200 évêques, trois semaines de débats) mais le nouveau Pape en tient très peu compte. Il laisse, et c'est très nouveau, aux «épiscopats locaux» le soin d'en tirer les conclusions qu'ils jugeront utiles. Il préfère se concentrer sur ce qu'il a à dire à l'Église catholique qui l'a élu pape le 13 mars dernier.

    Premier point d'insistance, la «joie de l'Évangile», titre du document. Le Pape demande à chaque chrétien de «renouveler aujourd'hui même sa rencontre avec Jésus-Christ», de montrer «la miséricorde de Dieu», sa «tendresse», de laisser au vestiaire de l'histoire les «airs de carême sans Pâques», car «un évangélisateur ne devrait pas avoir constamment une tête d'enterrement».

    Affaiblir le centre

    Second point d'insistance, la réforme de l'Église en commençant par sa tête, la «papauté». Non seulement François se dit «ouvert aux suggestions» sur «un exercice de mon ministère qui le rende plus fidèle aux significations que Jésus-Christ entend lui donner». Mais il appelle de ses vœux une des applications du concile Vatican II que le cardinal Ratzinger, sous le pontificat de Jean-Paul II, a toujours combattu en enterrant ce projet: «un statut pour les conférences épiscopales» leur donnant «une certaine autorité doctrinale authentique».

    Ce qui revient effectivement à affaiblir le centre, la papauté, le Vatican, pour donner plus de place aux évêques locaux. De fait, c'est aussi nouveau, l'exhortation apostolique, publiée mardi, contient autant de références à des textes d'épiscopats de différentes régions du monde, qu'à des textes du magistère romain.

    Cette volonté de réforme de la culture profonde de l'Église - passer d'une vision centralisatrice et dogmatique, à une vision d'une Église «aux portes ouvertes» pour mieux accueillir - implique une série de petites réformes, qui ne sont pas d'aimables suggestions mais que François demande, de façon très nette, d'appliquer (…).

    Condamnation renouvelée de l'avortement

    Par exemple: mettre la morale à sa place pour ne pas «alourdir» les fidèles, parler de l'essentiel du christianisme, à savoir «l'amour de Dieu» - le Pape relance à ce titre le thème conciliaire également controversé de la «hiérarchie des vérités» - ; recours et retour à la «piété populaire» qui parle aux «gens simples» et le rejet de la «spiritualité du bien-être» ; lutte contre le «cléricalisme» et la «mondanité spirituelle» qui utilise l'Église «autocentrée» pour se faire valoir ; catéchèse qui «annonce» vraiment le Christ et qui introduise aux «mystères de la foi» ; vision, non conflictuelle, des autres religions: l'islam en particulier à qui il demande toutefois «humblement» la réciprocité pour la liberté religieuse des chrétiens vivant en pays musulmans.

    Cet esprit de réforme va cependant avec deux avertissements non équivoques. Il n'y a aucune évolution à attendre de sa part pour ouvrir le sacerdoce aux femmes. Et aucune concession sur la condamnation extrêmement ferme - renouvelée dans ce texte - de l'avortement.(…). «

    L'homélie doit faire «brûler les cœurs»

    Outre cette série d'évolutions et de confirmations, cette «exhortation apostolique» contient deux morceaux de choix.

    Le premier est un véritable traité de «l'homélie». Le Pape considère que l'homélie du prêtre, lors de la messe, est un moment capital pour évangéliser. Il fustige les prêtres qui ne les préparent pas: c'est «malhonnête» et «irresponsable», car l'homélie doit faire «brûler les cœurs» des fidèles. François donne donc une large série de conseils concrets dignes d'un cours de séminaire, pour bien préparer les homélies.

    L'autre morceau de choix est sa condamnation sans appel, déjà exprimée, d'une «économie qui tue» autour d'un «marché divinisé» qui génère «un système injuste à la racine» qui sera à terme cause de «violences» qu'aucun système de «forces de l'ordre» ne pourra contenir si une régulation n'intervient pas."

    Lire l’article ici : Le pape François installe sa révolution dans l'Église

    JPSC