Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Eglise - Page 20

  • Saint Vincent Ferrier (5 avril)

    IMPRIMER

    Du fr. Louis-Marie de Blignières sur le site de la Fraternité saint Vincent Ferrier :

    saint-vincent-ferrer-01.jpg

    Saint Vincent Ferrier

    Né en 1350 à Valence (Espagne), ce dominicain est un apôtre des temps difficiles. Son siècle est bouleversé par de nombreuses guerres, la peste et le Grand Schisme qui divise la chrétienté.

    Vincent parcourt alors l'Europe ; il prêche aux peuples, pacifie les cités et combat pour l'unité de l'Église. Sa sainteté, comme ses nombreux miracles, entraînent les foules. Chrétiens, juifs et musulmans se convertissent à sa parole en flammée qui rappelle l'imminence du jugement de Dieu.

    Mort à Vannes le 5 mai 1419, saint Vincent laisse un chef-d'œuvre de spiritualité, son Traité de la vie spirituelle.

    Un saint pour temps de crise

    Est-ce que saint Vincent Ferrier (1350 - 5 avril 1419) a quelque chose à nous dire aujourd'hui ?

    Voilà 575 ans qu'il est dans la vision de Dieu, et il me semble que trois rayons de sa gloire peuvent venir nous réchauffer. Oui, ce frère prêcheur du Moyen-Âge finissant, déchiré par le schisme et une guerre centenaire, miné par la décadence philosophique qui engendra la Réforme, a un message très actuel pour aujourd'hui. Tout simplement parce que notre monde post-chrétien et post-moderne est éminemment temps de crise comme le sien.

    Vincent est ange du jugement. Au lieu de gémir sur les malheurs des temps, il soulève, du dedans, la tristesse d'un monde mauvais, par l'annonce d'une bonne nouvelle éternelle (Ap 14, 6). Il rappelle sans se lasser que l'absurde ne triomphe que si nous acceptons de nous laisser séduire, que le mal est vaincu par la lumière dans les cœurs qui attendent le Christ. Craignez Dieu et rendez lui gloire, car voici l'heure du jugement (Ap 14, 7). Vincent a prêché les grandes vérités qui nous bouleversent et ouvrent dans nos âmes, par le saisissement des immenses perspectives eschatologiques, les sources de la pénitence et les chemins de l'amour. N'avons-nous pas besoin que le tonnerre de cette voix de prophète nous réveille, dans nos existences compliquées et pesantes dont est trop souvent absente la pensée de la vie éternelle ? Oui, le cri de Vincent nous juge sur l'amour, parce qu'il annonce l'Époux (cf. Mt 25, 6).

    Vincent est apôtre de chrétienté. Il a une conception totale de sa foi. À une époque où tout craque, où les pouvoirs temporels et spirituels ne s'entendent plus, où la naissance des antagonismes nationaux désagrège le corps de la chrétienté, où les hommes de la pensée perdent le sain réalisme de l'être, Vincent ne se résigne pas. Savant, nourri de Thomas d'Aquin, il enseigne sans relâche les clercs, conseille les princes, protège et convertit juifs et musulmans, apaise les querelles des cités. Devenu « légat du Christ », il jette toutes ses forces dans une gigantesque croisade pacifique, où, durant vingt ans, il sillonne l'Europe pour prêcher la royauté du Christ sur toute la création et en particulier sur les sociétés humaines (CEC, n° 2105). « Cette fameuse mission constitue l'un des faits les plus extraordinaires et les plus importants de l'histoire de l'Église » (Père Bernadot). La foi conquérante de Vincent fouette nos timidités, à l'heure où le profond désespoir de l'humanité contemporaine cache, « plus que nous ne le pensons, une silencieuse espérance qu'une chrétienté renouvelée pourrait constituer une alternative »(cardinal J. Ratzinger).

    Vincent est homme apostolique, à l'image de son père Dominique. Qu'est-ce à dire ? C'est un contemplatif dont le cœur parle aux hommes. Tous les jours, il marche sur les routes comme un pauvre, il chante la messe (« l'œuvre la plus haute de la contemplation », dira-t-il), puis il prêche. Et les grands et les humbles, accourus écouter le bonhomme Vincent, cet homme qui ne parle que de Dieu ou qu'avec lui, le sentent tout proche d'eux, le comprennent et l'aiment. C'est qu'il présente à tous, en même temps que l'Évangile de son maître Jésus, le miracle qui l'accrédite : lui-même, sa vie héroïque, son enthousiasme communicatif. Il est bien de ces hommes évangéliques qu'il a décrits dans son Traité de la vie spirituelle, « très pauvres, très simples et très doux, ne pensant qu'à Jésus, ne parlant que de Jésus, ne goûtant que Jésus et Jésus crucifié ». Se mettre au contact de l'âme de Vincent, c'est se laisser envahir de cette soif apostolique qui consumait son cœur, et dont on retrouve l'écho dans la prière embrasée de Montfort.

    On est confondu, n'est-ce pas, devant la confiance de ces saints en la grâce divine. C'est tout simplement qu'ils croient à l'Évangile. Qu'est-ce qui nous empêche d'en faire autant, pour obtenir du Cœur de Jésus, par Marie, les artisans de la Nouvelle Évangélisation ?

  • Quand le Père de Clorivière décryptait les temps apocalyptiques que nous vivons

    IMPRIMER

    De Don Pio Pace sur Res Novae :

    La Révolution, un événement de l’Apocalypse

    EXPLICATION LITTÉRALE DU TEXTE DE L’APOCALYPSE - Tome I

    Les éditions Saint-Rémi publient depuis l’an passé l’Explication littérale du texte de l’Apocalypse du P. Pierre Picot de Clorivière, grand mystique jésuite à la personnalité exceptionnelle (5 volumes parus à ce jour). Le manuscrit en sept volumes reliés de cuir était déposé aux archives de France de la Compagnie de Jésus. Ce commentaire du dernier livre du Nouveau Testament jamais publié, était souvent évoqué, cité par bribes, il avait seulement fait l’objet de quelques copies dactylographiées avant la dernière guerre au sein de l’Institut du Cœur de Jésus à la diffusion très restreinte.

    Pierre de Clorivière, né à Saint-Malo en 1735, avait fait ses vœux définitifs dans la Compagnie de Jésus la veille du jour où elle fut supprimée, en 1773. Il resta en France durant la Révolution, exerçant un apostolat clandestin. Il constitua avec quelques prêtres un institut de religieux « dans le monde », la Société du Cœur de Jésus, et avec Adélaïde-Marie Champion de Cicé une Société du Cœur de Marie. Emprisonné de 1804 à 1809, parce que soupçonné d’avoir participé au complot de la machine infernale contre le premier consul (auquel son neveu, Joseph Pierre Picot de Limoëlan avait effectivement participé), il fut ensuite chargé de la restauration en France de la Compagnie et mourut en 1820 laissant une œuvre spirituelle marquante.

    Ce mystique fut aussi un des penseurs contre-révolutionnaires français, mais dans une veine spirituelle. Ses Études sur la Révolution ont été publiées en 1926 dans Pierre de Clorivière, contemporain et juge de la Révolution, 1735-1820, avec une préface de René Bazin. Clorivière y examinait la Déclaration des Droits de l’Homme (dans ses versions de 1789 et de 1798), dénonçant notamment le droit de la manifestation libre des opinions (« liberté qui nous affranchit de tout devoir envers Dieu et envers nous-mêmes »), la loi conçue comme expression de la volonté générale (« nos législateurs rejettent la loi naturelle, la loi divine et la plupart des lois humaines »), l’affirmation que la souveraineté réside dans la nation (« la souveraineté appartient tellement au peuple qu’elle ne dérive pas de la volonté libre de Dieu »), et concluant au caractère objectivement satanique de la Révolution : « Depuis la naissance du christianisme, depuis le commencement du monde, il ne s’est point vu, en réalité, de révolution où l’impiété se soit montrée si à découvert […]. Le peuple français dans toute sa vie publique ne connaît plus son Dieu. » Un tel jugement sur le satanisme de cet événement déprédateur se retrouve d’ailleurs chez d’autres auteurs contemporains, La Harpe dans Le triomphe de la Religion ou le Roi martyr (« Et la France sans Roi, sans autel et sans prêtres/Aura pour dieu Satan et ses agens pour maîtres ») ou Chateaubriand dans Les Martyrs où il imagine le peuple des damnés préfigurant celui de la Révolution.

    Le commentaire de l’Apocalypse, que le P. de Clorivière appelle « l’histoire prophétique de l’Église », écrit entre 1792 et 1808, est une occasion de reprendre ce thème à propos du cinquième âge[1] et du sixième âge[2] de l’Église. Le cinquième âge correspond dans l’Explication à cette époque dont Clorivière pense voir la fin : « L’hérésie de Luther et une foule d’autres hérésies qui vinrent à sa suite » ont causé une dévastation déplorable en Occident ; le Concile de Trente a valeureusement réagi sur l’ordre de Dieu, d’où un âge de saints avec « la pratique de l’oraison, la fréquentation des sacrements » ; mais le protestantisme a évolué vers l’indifférentisme et ouvert la voie à « l’incrédulité moderne décorée du nom de philosophie » ; et à travers elle a surgi la Révolution avec les ravages qu’elle cause, la persécution de la foi chrétienne, l’apostasie officielle.

    Mais « l’effusion de la fiole du cinquième âge n’est pas encore complète », écrit Clorivière en 1803. Il considère que sa description du sixième âge, au moment où il écrit, est pour le futur, après un temps de répit : viendra une révolution développant celle de 1789. « Il faut que cette révolution, non seulement renverse l’ordre établi dans la société civile, mais encore qu’elle ne respecte pas davantage cette société surnaturelle et divine que Jésus-Christ a établi sur la terre. » L’Apocalypse parle du soleil qui deviendra « noir comme un cilice » : la lumière de Jésus-Christ sera obscurcie par les « tourbillons de poussière » levés par les mécréants. De nombreuses étoiles qui tomberont du ciel : l’Église est ce ciel d’où tombent les étoiles, commente Clorivière, et celles-ci sont ces hommes dont les fonctions étaient supérieures à celles des anges, autrement dit les évêques, que Clorivière évite de désigner comme tels. Ces hommes, que Jésus-Christ « avait spécialement choisis pour être ses Ministres, ses Envoyés, ses Ambassadeurs », abandonnent le haut rang qu’ils tiennent auprès de Dieu pour se précipiter « dans la fange des choses de la terre ».

    Mais non pas toutes les étoiles, « parce qu’autrement les portes de l’Enfer auraient prévalu contre l’Église, ce qui est impossible », mais cependant un très grand nombre de chefs. D’où « on peut conjecturer avec quelque certitude, que, parmi les simples fidèles, la prévarication sera presque générale ».

    Au moment où il écrivait, le P. de Clorivière, souhaitant le retour des Bourbons, espérait donc un période de répit pour l’Église qui reprendrait sa splendeur avec des pasteurs en tout conformes à l’idéal tridentin. Comme tous les auteurs contre-révolutionnaires, Maistre par exemple, il souhaitait un resserrement autour de l’Église de Rome et une exaltation du pape infaillible (les sept tonnerres du sixième âge, Apoc. 10, 3, symbolisent les décrets infaillibles des Souverains Pontifes), sentiments qui formeront le contexte de ce que sera la papauté du XIXe siècle, sous Pie IX spécialement. Clorivière dans son 7ème volume imaginait même un concile général réformateur comme celui de Trente. Annonçait-il sans le savoir le premier concile du Vatican ? Ou bien à plus long terme un troisième concile du Vatican ? Sûrement pas le deuxième.


    [1] Explication littérale du texte de l’Apocalypse, op. cit. , t. 1, pp. 319-351.

    [2] Explication littérale du texte de l’Apocalypse, op. cit. , t. 2, pp. 82-233.

  • Les données du Pew Research Center présentent les caractéristiques démographiques, les croyances et les pratiques des catholiques américains

    IMPRIMER

    De Tyler Arnold sur CNA :

    Les données du Pew Research Center présentent les caractéristiques démographiques, les croyances et les pratiques des catholiques américains.

    Salle de presse de Washington, DC, 3 avril 2025

    Près de 20 % des adultes aux États-Unis, soit environ 50 millions de personnes, se disent catholiques, mais la population catholique américaine est diversifiée dans ses croyances, son adhésion à l’enseignement de l’Église et ses pratiques religieuses ainsi que dans ses opinions sociales et politiques.

    Une grande partie de ces données a été révélée dans l’étude sur le paysage religieux 2023-2024 menée par le Pew Research Center, publiée plus tôt cette année.

    L'analyse de Pew révèle que la proportion de la population catholique aux États-Unis a diminué au cours des quinze dernières années, environ 24 % de la population du pays s'identifiant comme catholique en 2007. La religiosité de ceux qui s'identifient comme catholiques a également diminué au cours de cette période.

    Les immigrants représentent actuellement environ 29 % de la population catholique américaine, et les enfants d'immigrants 14 %, soit 43 % du total. Les catholiques hispaniques représentent la majorité des immigrants ou des catholiques de première génération et représentent également une part plus importante de la population catholique du pays, augmentant de 7 points depuis 2007 pour représenter désormais 36 % des catholiques américains.

    Gregory Smith, directeur associé principal de la recherche chez Pew, a expliqué à CNA que ce phénomène était principalement dû à la part croissante des Hispaniques dans la population totale des États-Unis. Le pourcentage d'Hispaniques se déclarant catholiques a cependant diminué.

    « Ces deux choses peuvent se produire en même temps », a déclaré Smith, qui a présenté les conclusions plus larges de l’étude sur le paysage religieux lors de la conférence annuelle 2025 de la Religion News Association à Arlington, en Virginie, le 3 avril.

    Un pourcentage important de catholiques, environ 78 %, ont une opinion favorable du pape François. La cote de popularité du Saint-Père auprès des catholiques américains a fluctué entre un pic de 90 % en février 2015 et un creux de 72 % en septembre 2018.

    La plupart des catholiques prient, mais moins nombreux sont ceux qui assistent à la messe

    L'enquête a révélé qu'environ 51 % des catholiques prient tous les jours et 31 % au moins une fois par semaine ou par mois, tandis que seulement 18 % répondent qu'ils prient rarement, voire jamais. Environ 22 % participent à des groupes de prière au moins plusieurs fois par an, dont 8 % chaque semaine et 5 % une ou deux fois par mois.

    La fréquentation hebdomadaire de la messe par les catholiques n'était cependant que d'environ 29 %, mais 11 % d'entre eux y allaient une ou deux fois par mois et 27 % y allaient plusieurs fois par an. Environ 32 % allaient rarement, voire jamais, à la messe.

    Tous les indicateurs ci-dessus sont inférieurs à ceux de 2007, selon les chiffres de Pew. Environ 58 % des catholiques priaient quotidiennement cette année-là, et 13 % priaient rarement, voire jamais. La fréquentation hebdomadaire de la messe en 2007 était de 41 %, ce qui signifie que ce chiffre a diminué de 12 points. Cette année-là, seulement 19 % des catholiques assistaient rarement, voire jamais, à la messe, et ce chiffre est aujourd'hui supérieur de 13 points.

    Environ 66 % des catholiques interrogés ont déclaré avoir assisté à la messe chaque semaine durant leur enfance. Environ 57 % ont déclaré que la religion était très importante pour leur famille pendant leur enfance, et 32 ​​% ont déclaré qu'elle était assez importante.

    De nombreuses autres traditions chrétiennes ont également souffert d’un déclin de la religiosité.

    « En général, je dirais que les tendances chez les catholiques sont assez similaires [à celles des autres confessions] », a déclaré Smith à CNA.

    Un pourcentage plus faible de catholiques lisent régulièrement la Bible. Environ 14 % la lisent au moins une fois par semaine, contre 21 % en 2007. Environ 67 % des catholiques la lisent rarement, voire jamais, contre 57 % en 2007.

    Lire la suite

  • Le Vatican publie un document intitulé « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur – 1700e anniversaire du Concile œcuménique de Nicée 325-2025 »

    IMPRIMER

    De kath.net :

    Le Credo de Nicée : la carte d'identité des chrétiens

    Le Vatican publie un document intitulé « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur – 1700e anniversaire du Concile œcuménique de Nicée 325-2025 »

    Vatican (kath.net) La Commission théologique internationale a publié un document intitulé « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Rédempteur – 1700e anniversaire du concile œcuménique de Nicée 325-2025 ». Il s’agit de l’assemblée qui est entrée dans l’histoire par sa confession de foi. Quatre chapitres consacrés à l’œcuménisme et à la synodalité ecclésiastique.

    Le 20 mai, le monde chrétien célébrera le 1700e anniversaire de la naissance de Jésus. Anniversaire de l'ouverture du premier concile œcuménique, qui eut lieu à Nicée en 325. Il est entré dans l'histoire principalement à cause du credo (aussi : symbole, grec symbolon) : ici a été résumée, définie et proclamée la foi dans le salut en Jésus-Christ et dans le Dieu unique en trois personnes (Père, Fils et Saint-Esprit). Avec un ajout effectué ultérieurement par le concile de Constantinople en 381, le Credo de Nicée est devenu en pratique la carte d'identité de la foi professée par l'Église.

    C'est pourquoi la Commission théologique internationale (CTI) a décidé de consacrer un document de près de soixante-dix pages au Concile convoqué par l'empereur Constantin en Asie Mineure. D’une part, le texte rappelle l’importance fondamentale du credo ; d'autre part, il met en évidence les ressources extraordinaires de cette confession, notamment en vue de la nouvelle étape d'évangélisation que l'Église s'est fixée au tournant actuel. De plus, cet anniversaire tombe pendant l’Année Sainte de l’Espérance et aussi dans une année où tous les chrétiens d’Orient et d’Occident célèbrent Pâques en même temps.

    « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur – 1700e anniversaire du Concile œcuménique de Nicée 325-2025 » : tel est le titre du document publié aujourd’hui, jeudi 3 avril. Il ne se veut pas un simple texte académique, mais plutôt une sorte de synthèse pour aider à approfondir la foi et à en témoigner dans la vie de la communauté chrétienne. Après tout, à Nicée, pour la première fois, l’unité et la mission de l’Église ont été exprimées à un niveau universel (d’où le terme « œcuménique ») dans sa forme spécifiquement synodale de progression – un point de référence, une inspiration également pour le processus synodal que l’Église catholique mène actuellement.

    Deux théologiens ont contribué au document

    Le document est divisé en 124 points ; Le point de départ est l’intention du CTI d’examiner plus en détail la pertinence dogmatique de Nicée sur une période de cinq ans. Les travaux ont été réalisés par une sous-commission présidée par le prêtre français Philippe Vallin, et comprenant les évêques Antonio Luiz Catelan Ferreira et Etienne Vetö, les prêtres Mario Angel Flores Ramos, Gaby Alfred Hachem et Karl-Heinz Menke, et les professeurs Marianne Schlosser et Robin Darling Young. Le texte a été adopté à l'unanimité in forma specifica en 2024 et ensuite soumis au président de la Commission, le cardinal Víctor Manuel Fernández, pour approbation. Fernández est préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, où est établie la commission. Après l'approbation du pape François, le cardinal argentin a autorisé la publication le 16 décembre.

    Les théologiens divisent leurs réflexions en quatre chapitres. Ceux-ci sont précédés d’une introduction intitulée « Doxologie, Théologie et Proclamation ».

    Une lecture doxologique du Credo

    Le premier chapitre, « Le Credo de la Rédemption : doxologie et théologie du dogme de Nicée » (n° 7-47), est le plus complet. Elle propose une « lecture doxologique du Credo (...) afin d’en révéler la fécondité sotériologique et donc christologique, trinitaire et anthropologique », dans le but de « recevoir une inspiration nouvelle pour la récupération de l’unité des chrétiens ». Le texte développe la signification œcuménique du Credo de Nicée et exprime – conformément aux déclarations répétées du pape François – l’espoir d’une date commune pour la célébration de Pâques. Dans le numéro 43, il est souligné que cette année 2025 représente pour tous les chrétiens « une occasion unique (introduction de l’éditeur) de souligner que ce que nous avons en commun est quantitativement et qualitativement beaucoup plus fort que ce qui nous divise :

    Ensemble, nous croyons au Dieu trinitaire, au Christ, vrai homme et vrai Dieu, au salut par Jésus-Christ, selon les Écritures lues en Église et sous la conduite du Saint-Esprit. » C'est pourquoi, comme le souligne le CTI au n° 45, « les désaccords entre chrétiens sur la fête la plus importante de leur calendrier causent des dommages pastoraux au sein des communautés, allant jusqu'à diviser les familles, et offensent les non-chrétiens, compromettant ainsi le témoignage de l'Évangile. »

    Lire la suite

  • L’Église catholique est-elle un anglicanisme comme les autres ?

    IMPRIMER

    De Philippe Maxence sur Caelum et Terra (L'Homme Nouveau) :

    L’Église catholique est-elle un anglicanisme comme les autres ? Cette question, je me la pose depuis des années, en voyant l’évolution et la division dans l’Église. 

    Depuis longtemps, je m’intéresse, en effet, aux grands convertis de l’anglicanisme, qui derrière celui qui allait devenir le cardinal Newman, ont franchi le Rubicon pour trouver « le port du Salut » au sein de l’Église catholique. Je vous parlais justement la semaine dernière du moment où John Henry Newman, sans esprit de retour, a demandé à entrer dans l’Église catholique, lors d’une nuit pluvieuse d’un mois d’octobre. 

    En quittant l’anglicanisme, ils perdaient souvent leurs amis, voyaient certains liens familiaux se distendre et renonçaient à la beauté grandiose de certaines liturgies anglicanes. Mais ils trouvaient, en revanche, la certitude et l’unité doctrinale, assurée par une autorité, celle du Pontife romain."

    Un grand mouvement de conversions 

    Il fut loin d’être le seul. Cette nuit-là, deux de ses amis firent la même démarche. D’autres suivirent ensuite. Je pense notamment au futur cardinal (lui aussi) Manning, au père Faber, qui fut un grand auteur spirituel à succès, bien au-delà des frontières de son pays. Dans la génération suivante, Robert Hugh Benson, qui allait notamment devenir célèbre pour son Maître de la terre, roman d’anticipation sur fond d’apocalypse, avait cette particularité d’être le propre fils de l’archevêque de Canterbury, le primat de l’Église anglicane. Robert Hugh Benson a raconté dans Les Confessions d’un converti, rééditées par les Éditions de L’Homme Nouveau, son pèlerinage vers Rome, expliquant les raisons qui le poussèrent à devenir catholique. Il y eut encore d’autres convertis, notamment parmi les écrivains, à l’instar de G.K. Chesterton, son ami Maurice Baring ou encore Graham Greene et Evelyn Waugh

  • Au Pérou, 200 000 personnes ont défilé pour la vie et la famille

    IMPRIMER

    D'Anne Van Merris sur zenit.org :

    La « Corso Por La Vida Y La Familia » a eu lieu Au Pérou

    La « Corso por la Vida y la Familia » a eu lieu au Pérou samedi 29 mars 2025 © facebook.com/DiloFuerteArequipa

    Samedi 29 Mars 2025 © Facebook.Com/DiloFuerteArequipa

    Au Pérou, 200 000 personnes défilent pour la vie et la famille  Une participation historique en faveur de la dignité de la vie humaine 

    3 avril 2025

    Le 18ᵉ Défilé pour la vie et la famille (« Corso por la Vida y la Familia ») s’est tenu ce samedi 29 mars 2025 au Pérou dans les villes d’Arequipa et de Lima. Il a rassemblé plus de 200 000 personnes désirant soutenir les valeurs familiales et la vie humaine dès sa conception. « Vive la vie, vive la famille, vive Jésus-Christ ! »

    « Vive la vie, vive la famille, vive Jésus-Christ ! » © facebook.com/DiloFuerteArequipa

    © facebook.com/DiloFuerteArequipa

    Historiquement encouragée par l’Église catholique, cette marche commémore depuis 2006 la Journée internationale de l’enfant à naître, célébrée chaque année le 25 mars. Un événement organisé par la Coordination régionale pour la vie (CORVIDA), qui rassemble de nombreux fidèles catholiques, des personnalités publiques du Pérou ainsi que diverses institutions éducatives, des paroisses et des mouvements.

    Dans le sud du pays, l’archevêque d’Arequipa a partagé sa joie devant l’immense foule réunie dans une ambiance festive et joyeuse. Selon lui, le nombre de personnes participant à cette marche ne cesse d’augmenter avec les années. Ce défilé « est bien plus qu’un défilé de rue ; c’est le témoignage public d’une ville qui défend la dignité de chaque personne, de la conception à la mort naturelle » a déclaré Mgr Javier Del Río qui, en remerciant le grand nombre de bénévoles investis dans l’organisation, a ajouté : « Vive la vie, vive la famille, vive Jésus-Christ ! »

    Pour la présidente de la CORVIDA, Guadalupe Valdez, cette « participation historique dépasse toutes nos attentes. Voir des familles entières, des grands-parents aux bébés, réunies dans cette célébration de la vie confirme qu’Arequipa reste fidèle à ses valeurs fondamentales ».

    Au Pérou, 200 000 personnes défilent pour la vie et la famille  | ZENIT - Français

  • Liturgie 52 ‒ Comment mettre en œuvre concrètement la liturgie reçue de l’Église ? (48 mn) (Denis Crouan)

    IMPRIMER

     
    Thèmes abordés : La notion de beauté en liturgie ; La notion d’« intégrité », qui est ce par quoi rayonne la beauté ; Application à la liturgie romaine : La question de la concélébration ; L’exemple que doivent donner nos prêtres ; Les dangers de transformer la liturgie en spectacle.
     
    A la suite des travaux de Don Guéranger et des documents de l’Église publiés par le pape Benoît XVI et le pape François, il est possible de se faire une idée très concrète de l’application liturgique telle que l’Église la demande et de comprendre d’abord la notion de « beauté » qui n’est pas seulement une subjectivité mais qui est « l’harmonie de tout l’être humain dans son rapport surnaturel avec Dieu ». La liturgie se doit d’être belle sans subjectivité excessive, mais posée comme il le faut en harmonie avec ce qu’elle est à savoir « le culte de Dieu ».
     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2024

    Pour accéder à la totalité de la playlist :

    Institut Docteur Angélique

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch.
    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin.

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2025

  • Saint Isidore de Séville (4 avril) : se consacrer à la contemplation sans se refuser à la vie active

    IMPRIMER

    De BENOÎT XVI,  lors de l'audience générale du mercredi 18 juin 2008 (source) :

    L'enseignement de saint Isidore de Séville sur les relations entre vie active et vie contemplative

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais parler aujourd'hui de saint Isidore de Séville:  il était le petit frère de Léandre, évêque de Séville, et grand ami du Pape Grégoire le Grand. Ce fait est important, car il permet de garder à l'esprit un rapprochement culturel et spirituel indispensable à la compréhension de la personnalité d'Isidore. Il doit en effet beaucoup à Léandre, une personne très exigeante, studieuse et austère, qui avait créé autour de son frère cadet un contexte familial caractérisé par les exigences ascétiques propres à un moine et par les rythmes de travail demandés par un engagement sérieux dans l'étude. En outre, Léandre s'était préoccupé de prédisposer le nécessaire pour faire face à la situation politico-sociale du moment:  en effet, au cours de ces décennies les Wisigoths, barbares et ariens, avaient envahi la péninsule ibérique et s'étaient emparé des territoires qui avaient appartenu à l'empire romain. Il fallait donc les gagner à la romanité et au catholicisme. La maison de Léandre et d'Isidore était fournie d'une bibliothèque très riche en œuvres classiques, païennes et chrétiennes. Isidore, qui se sentait attiré simultanément vers les unes et vers les autres, fut donc éduqué à développer, sous la responsabilité de son frère aîné, une très grande discipline en se consacrant à leur étude, avec discrétion et discernement.

    Dans l'évêché de Séville, on vivait donc dans un climat serein et ouvert. Nous pouvons le déduire des intérêts culturels et spirituels d'Isidore, tels qu'ils  apparaissent  dans  ses œuvres elles-mêmes, qui comprennent une connaissance encyclopédique de la culture classique païenne et une connaissance approfondie de la culture chrétienne. On explique ainsi l'éclectisme qui caractérise la production littéraire d'Isidore, qui passe avec une extrême facilité de Martial à Augustin, de Cicéron à Grégoire le Grand. La lutte intérieure que dut soutenir le jeune Isidore, devenu successeur de son frère Léandre sur la chaire épiscopale de Séville en 599, ne fut pas du tout facile. Peut-être doit-on précisément à cette lutte constante avec lui-même l'impression d'un excès de volontarisme que l'on perçoit en lisant  les œuvres  de ce grand auteur, considéré comme le dernier des Pères chrétiens de l'antiquité. Quelques années après sa mort, qui eut lieu en 636, le Concile de Tolède de 653 le définit:  "Illustre maître de notre époque, et gloire de l'Eglise catholique".

    Lire la suite

  • Le plus grand danger pour l’Église catholique allemande ne réside pas dans les scandales d’abus sexuels

    IMPRIMER

    De Rob Hyde sur le Catholic Herald :

    Le plus grand danger pour l’Église catholique allemande ne réside pas dans les scandales d’abus sexuels

    2 avril 2025 

    En ce qui concerne l’Église catholique en Allemagne, les gros titres se concentrent actuellement sur des scandales d’abus effrayants.

    Deux procès historiques ont par exemple débuté au tribunal de district de Cologne, les victimes d’abus sexuels réclamant près de 1,7 million d’euros de dommages et intérêts à l’Église catholique.

    Une femme, qui aurait été violée à plusieurs reprises par son prêtre, qui l'aurait ensuite forcée à avorter, réclame 850 000 €. Une autre femme, qui aurait subi environ 200 abus sexuels dès l'âge de six ans par son chef de messe, réclame 800 000 €.

    Et au lieu de cibler directement les auteurs, les deux affaires visent l’archidiocèse de Cologne pour défaillance institutionnelle.

    La colère des victimes est tout à fait justifiée, tout comme l’indignation suscitée par l’arrogance effrayante dont l’Église a fait preuve au fil des ans, avec son mépris flagrant pour la transparence et la responsabilité sur cette question.

    Mais aussi dévastateurs que soient ces scandales, et devraient l’être, pour l’Église catholique en Allemagne, je pense qu’elle est confrontée à un danger plus discret, mais sans doute bien plus grand, si l’on s’arrête et que l’on fait le point sur tout ce qui se passe en Allemagne.

    La semaine dernière, la Conférence épiscopale allemande et les diocèses de l'Église catholique ont publié leurs chiffres pour 2024, qui dressent tous un tableau extrêmement sombre.

    L'administration des sacrements a considérablement diminué entre 2023 et 2024 : 15 000 baptêmes et 5 000 mariages en moins, et seulement 6,6 % des catholiques assistant à la messe en Allemagne. Le nombre d'ordinations sacerdotales s'est élevé à seulement 29.

    Mais les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là, car les chiffres révèlent qu'en 2024, plus de 322 000 catholiques de la République fédérale ont également officiellement cessé d'être membres de l'Église.

    En plus d'être un coup dur pour l'image publique de l'Eglise catholique allemande, cette mesure va également la frapper durement sur le plan financier, car elle signifie une baisse soudaine du nombre de personnes payant  le Kirchensteuer , l'impôt ecclésiastique.

    Comme dans les pays voisins, l’Autriche ou la Suisse, ceux qui quittent officiellement l’Église peuvent cesser de payer l’impôt ecclésiastique, autrement obligatoire, prélevé sur leur salaire.

    Et c’est une affaire vraiment sérieuse, car cet argent représente plus de 70 pour cent des revenus de l’Église dans la plupart des diocèses, ce qui en fait de loin leur source de revenus la plus importante et la plus distinctive pour leurs services, leur personnel et leurs programmes de bien-être.

    Avec moins de fonds, l’Église sera donc obligée de réduire ses effectifs dans tous ces domaines, ce qui entraînera une nouvelle réduction de son influence.

    Mais un autre problème pour l’Église catholique allemande est le chemin synodal – le grand et audacieux projet de réforme de l’Allemagne.

    Plus tôt cette année, les évêques allemands ont proposé de créer un « conseil synodal national » permanent pour explorer une série de questions difficiles.

    Ces questions incluent tout, depuis l'ordination des femmes jusqu'à l'obligation du célibat, en passant par la bénédiction des couples de même sexe et le partage du pouvoir de l'Église avec les laïcs.

    La réponse du Vatican a été une panique à peine voilée face à cette prétendue hérésie qui se propage lentement au sein de l'Église catholique allemande.

    Pendant ce temps, au niveau local, les catholiques allemands ordinaires sont désormais totalement pris entre deux visions concurrentes de l’Église.

    L’un s’accroche encore au contrôle clérical et à la pureté doctrinale, mais l’autre camp progressiste exige que l’Église catholique s’adapte à son temps et fasse la paix avec la vie moderne.

    Près de 28 % des postes à responsabilité dans les diocèses allemands sont désormais occupés par des femmes. Dans certains diocèses, les femmes partagent même le pouvoir exécutif avec les évêques.

    Bien que la question de l’ordination des femmes soit définitivement écartée, pour l’instant, elle renvoie à un autre éléphant qui est toujours dans la pièce.

    Pour de nombreux jeunes catholiques qui ont grandi dans un monde marqué par l'égalité des sexes et l'inclusion LGBTQ+, ne pas autoriser les femmes prêtres semble être un manque d'acceptation du monde dans lequel nous vivons. En février, par exemple, l'Allemagne a célébré les trois ans du lancement de #OutInChurch, un mouvement d'employés catholiques homosexuels qui ont publiquement fait leur coming out et réclamé des changements. Certains diocèses allemands ont commencé à bénir les couples homosexuels.

    Lire la suite

  • "L'Espagne catholique n'existe plus", déclare le principal archevêque du pays

    IMPRIMER

    Du Catholic Herald :

    L'Espagne catholique n'existe plus, déclare le principal archevêque du pays

    2 avril 2025

    La sécularisation rampante de l'Espagne signifie que le temps où un Espagnol pouvait lier le pays à une identité catholique est révolu.

    L'archevêque Luis Argüello, président de la Conférence épiscopale espagnole (CEE), a fait cette observation lors de l'ouverture de la 127e assemblée plénière de la conférence, cette semaine, avec une analyse approfondie du virage du pays, qui s'est détourné du catholicisme pour se tourner vers le libéralisme séculier, rapporte l'Agence de presse catholique (CNA).

    « Le temps est passé, réglé depuis des siècles, où nous disions : Je suis catholique parce que je suis né en Espagne », a déclaré Mgr Argüello, soulignant que l'Église ne peut plus considérer comme acquis le fait que les Espagnols se convertissent ou s'initient à la foi catholique dans la société d'aujourd'hui.

    Au cours de son intervention, l'archevêque de Valladolid a également mis en lumière la situation préoccupante des fonts baptismaux : alors qu'il existe 23 000 fonts baptismaux répartis dans les 22 921 paroisses du pays, nombre d'entre eux « n'ont pas d'eau » en raison du manque de communautés chrétiennes qui peuvent « aider l'Esprit Saint à engendrer de nouveaux chrétiens ».

    Il a également noté que dans les zones les plus peuplées, il y a « une très faible conscience de la responsabilité qu'implique le fait d'avoir des fonts baptismaux ».

    La situation représente un « grand défi quantitatif et qualitatif » qui nécessite un discernement, a-t-il insisté, surtout si l'on considère que dans de nombreuses paroisses rurales, il n'est plus possible de célébrer l'eucharistie dominicale, tandis que dans les grandes villes, il existe un contraste significatif entre les horaires et les célébrations en fonction de chaque quartier.

    M. Argüello a également mis en garde contre une autre conséquence de la sécularisation, qui pourrait avoir un impact sur le travail social et caritatif des organisations catholiques.

    « Aujourd'hui, nous courons le risque que nos organisations, si dépendantes de l'État-providence, de ses règles et des subventions accordées au troisième secteur [qui englobe les organisations non gouvernementales (ONG) et les organisations à but non lucratif], n'offrent que faiblement la nouveauté de l'amour chrétien et soient facilement confondues avec une ONG très bureaucratique », a déclaré l'archevêque.

    L'Espagne est récemment arrivée en tête des pays européens pour le nombre d'adultes ayant quitté la religion de leur enfance. Le 26 mars, le Pew Research Center a publié un rapport intitulé « Around the World, Many People Are Leaving Their Childhood Religions » (Dans le monde entier, de nombreuses personnes quittent la religion de leur enfance). Les rapports ont examiné les pays d'Asie de l'Est, d'Europe et d'Amérique.

    Les pays occidentaux dominent les endroits où les personnes qui ont été élevées dans le christianisme se décrivent aujourd'hui comme désaffiliées religieusement. La plupart de ceux qui ont quitté le christianisme sont religieusement désaffiliés, c'est-à-dire qu'ils n'adhèrent pas à une autre religion.

    L'Espagne a connu la plus forte hémorragie en Europe, avec 35 % des adultes qui ont déclaré avoir été élevés dans la foi chrétienne et qui se décrivent aujourd'hui comme désaffiliés religieusement. Les autres pays en tête de liste pour les adultes qui sont passés du statut de chrétien à celui de désaffilié sont la Suède et l'Allemagne (29 % chacun), les Pays-Bas (28 %), ainsi que le Canada et le Royaume-Uni (26 %).

  • Le cardinal Aveline a été élu président de la Conférence des évêques de France

    IMPRIMER

    Du site de KTO :

    2025_04_03_10_01_55_Greenshot.png

    Le cardinal Aveline élu président de la Conférence des évêques de France

    02/04/2025

    Ce mercredi 2 avril 2025, les évêques de France, réunis en Assemblée plénière à Lourdes, ont élu le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, président de la Conférence des évêques de France (CEF). Élu pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois, il prendra ses fonctions le 1er juillet prochain. Il succède à Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims. Découvrez son parcours, sa vision de l'Église, ses orientations pastorales à travers les vidéos de KTO.

    Cardinal Aveline : un nouveau style de présidence pour la CEF

    Le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, a été très largement élu président de la Conférence des évêques de France par l'assemblée plénière ce mercredi 2 avril 2025 à Lourdes. Analyse de cette étape marquante pour la conférence épiscopale, avec Étienne Loraillère, envoyé spécial de KTO à Lourdes

    Cardinal Aveline : un nouveau style de présidence pour la CEF

    Ce que le cardinal Aveline confiait à KTO en 2022

    Marqué par le témoignage de l'Église d'Algérie dont il est originaire, de Saint Augustin aux frères de Tibhirine mais aussi par Paul VI, Jean-Paul II et Benoit XVI, ce pasteur selon le cœur du pape François, qui aime "le bon peuple de Dieu", dévoilait en août 2022 pour KTO un peu de ses ressorts spirituels. « La vraie sagesse est une oreille qui écoute », confiait le cardinal français Jean-Marc Aveline, reprenant le livre de Ben Sirac. Un entretien exceptionnel réalisé lors du consistoire à Rome, avec Philippine de Saint-Pierre à revoir ici :  

    Son parcours

    Jean-Marc Aveline est né le 26 décembre 1958. Après être entré au séminaire interdiocésain d’Avignon (1977-1979), il poursuit ses études à l’Institut catholique de Paris et à l’Université Paris I et Paris IV (1980-1986). Il est diplômé en grec biblique et en hébreu biblique (1981), et obtient une licence (1985) puis une maîtrise en théologie (1986). Il est titulaire d’un DEUG et d’une licence de philosophie (1985). Il est docteur en théologie (2000).

    Mgr Aveline a été ordonné prêtre pour le diocèse de Marseille le 3 novembre 1984. Il devient professeur de théologie dogmatique et directeur des études au séminaire interdiocésain de Marseille de 1986 à 1991. De 1987 à 2007, il est nommé vicaire épiscopal pour la formation permanente et la recherche universitaire, puis, il devient responsable du Service diocésain des vocations et délégué diocésain pour les séminaristes. En 1992, il est nommé directeur de l’ISTR de Marseille avant de devenir, en 1995, directeur de l’Institut Saint-Jean (aujourd’hui Institut catholique de la Méditerranée). De 1997 à 2007, il enseigne à la faculté de théologie de l’Université catholique de Lyon. Après avoir été vicaire général du diocèse de Marseille en 2007, il est nommé évêque auxiliaire de Marseille le 19 décembre 2013. Mgr Aveline reçoit l'ordination épiscopale le 26 janvier 2014. Le 27 août 2022, il est créé cardinal par le pape François.

     

    Sur le Forum Catholique, un commentateur écrit :

    "Si le cardinal Aveline part un peu trop dans les marottes sociales et migratoires de François, il n'a pas froid aux yeux sur le plan liturgique. Il s'était payé le luxe de célébrer quelques semaines après TC une grand-messe pontificale dans le rite traditionnel alors que le Pontifical était théoriquement supprimé par François et Mgr Roche.
    Il y a aussi plusieurs interviews où il se dit carrément en désaccord avec François sur cette question."

  • Les attaques contre les catholiques sont de plus en plus courantes et tolérées en Europe et en Amérique latine

    IMPRIMER

    Du CWR :

    Rapport : Les attaques contre les catholiques sont de plus en plus courantes et tolérées en Europe et en Amérique latine

    Puebla, Mexique, 2 avril 2025 / 17h46 (CNA).

    Les attaques contre les chrétiens, en particulier les catholiques, sont en augmentation tant en Europe qu'en Amérique latine, selon divers rapports d'organisations spécialisées.

    En 2023, l'Observatoire sur l'intolérance et les discriminations envers les chrétiens en Europe a recensé 2 444 crimes haineux antichrétiens dans 35 pays européens. Ce chiffre comprend 232 agressions personnelles, allant du harcèlement et des menaces à la violence physique. Près de la moitié de ces agressions ont eu lieu en France .

    Cette tendance inquiétante a également été relevée dans le rapport 2023 sur la liberté religieuse publié par la fondation pontificale Aide à l’Église en Détresse.

    Le résumé de ce dernier rapport de recherche met en garde contre « une augmentation considérable des incidents perpétrés par des individus ou des groupes défendant certaines opinions idéologiques intolérantes aux croyances religieuses d’autrui ».

    « Les attaques ont principalement visé des membres de communautés religieuses (c’est-à-dire des catholiques et des évangéliques) et ont généralement été commises par des membres de groupes pro-avortement et pro-féministes, ainsi que par des groupes qui promeuvent l’idéologie du genre », ajoute le résumé.

    « En Argentine, en Bolivie, au Brésil, au Chili, en Colombie, au Costa Rica, au Guatemala, en Haïti et au Mexique, des incidents (dans plusieurs cas, des crimes) ont été signalés, notamment des attaques contre des personnes religieuses, des actes de vandalisme, de profanation ou des atteintes aux sentiments religieux », indique le document.

    Polonia Castellanos, présidente de Christian Lawyers , une fondation fondée en Espagne qui a ouvert une section au Mexique , a déclaré : « Lorsque les catholiques et les chrétiens en général sont attaqués et humiliés, rien ne se passe, mais si cela était fait à un autre groupe, les conséquences seraient immédiates. »

    « Je pense que la raison est en partie de notre faute », a-t-elle déploré, car les catholiques « se sont laissés humilier et insulter sans rien faire, et c'est pourquoi nous avons atteint ces extrêmes qui commencent à être dangereux. »

    Elle n'est pas la seule à partager son point de vue. D'autres responsables catholiques d'Amérique latine et d'Europe, interrogés par ACI Prensa, partenaire d'information en espagnol de CNA, mettent en garde contre un relâchement croissant face aux attaques contre les chrétiens dans des pays autrefois fervents défenseurs de la foi.

    Un exemple récent et mondial d’offense aux chrétiens est la parodie de la Cène présentée lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024.

    D’autres cas en Amérique latine incluent l’exposition d’art annulée « La Venue du Seigneur » au Mexique, qui présentait des symboles religieux sexualisés, et la pièce « María Maricón » au Pérou, qui, selon le synopsis officiel, « explore le conflit entre religion et genre à travers la déconstruction de diverses vierges et saints catholiques ».

    Attaques « non signalées ou normalisées »

    Pour Uriel Esqueda, directeur de campagne de la plateforme mexicaine Actívate (Activez-vous), « les attaques contre les chrétiens et les personnes pratiquant une religion prennent de l'ampleur et sont de plus en plus visibles chaque jour. Je pense qu'il s'agit d'une forme de persécution, et ces attaques sont malheureusement passées sous silence ou, dans une certaine mesure, normalisées. La situation est donc très grave. »

    « Malheureusement, les dirigeants religieux et les individus ne sont pas habitués à la culture de la dénonciation des violations de leur droit humain à la liberté religieuse, et je pense que c'est une partie du problème », a-t-il noté, avertissant qu'actuellement « il y a une plus grande intolérance envers les groupes catholiques par rapport aux autres types de groupes religieux. »

    Par exemple, bien que la Constitution mexicaine « reconnaisse et protège le droit humain à la liberté religieuse », ainsi que les traités internationaux, « malheureusement, personne ne sait comment signaler [les violations] ou comment faire respecter ce droit humain », a-t-il déploré.

    Esqueda a déclaré qu'Actívate lancera une campagne pour que « la christianophobie puisse être signalée et que les autorités sachent quoi faire face à ce type de problèmes, et que les personnes qui commettent ou pratiquent la christianophobie puissent recevoir une certaine forme de sanction ».

    Tentatives d'éliminer la présence du catholicisme au Mexique

    Marcial Padilla, directeur de ConParticipación (Sensibilisation et Participation), une organisation mexicaine dédiée à la promotion de la dignité humaine, a déploré que « historiquement, il y a eu une volonté de la part de groupes politiques et idéologiques de rééduquer la société pour éliminer la présence du catholicisme, que ce soit dans l'éducation, les coutumes, l'art ou toute trace de lois inspirées par les principes de la foi chrétienne ».

    Il a expliqué que la laïcité s'exprime par « la tolérance à l'égard des moqueries envers la foi, mais aussi par l'intolérance envers les expressions de foi. Autrement dit : au nom de la liberté d'expression, la foi catholique peut être ridiculisée, mais au nom de la laïcité de l'État, elle ne peut être librement exprimée ni célébrée en communauté. »

    Au Mexique, les symboles nationaux sont protégés, mais les symboles religieux ne le sont pas.

    « Au Mexique, on peut profaner des images religieuses ou des églises, mais pas le drapeau ou les symboles nationaux, car cela est clairement pénalisé », a souligné le père Hugo Valdemar, prêtre mexicain qui a dirigé le bureau de communication de l'archidiocèse de Mexico pendant 15 ans, alors qu'il était dirigé par le cardinal Norberto Rivera.

    « La question est : pourquoi les symboles nationaux sont-ils interdits alors que les symboles religieux peuvent être moqués et ridiculisés sans aucune conséquence pénale ? » s’est interrogé Padilla.

    Dans le pays, a-t-il déploré, « une mentalité jacobine [antireligieuse] persiste contre l’Église catholique ».

    Il y a des vestiges du passé qui n'ont pas été surmontés culturellement, a-t-il dit, faisant référence aux tensions entre l'État et l'Église catholique au Mexique qui remontent au milieu du XIXe siècle et ont atteint leur apogée dans les années 1920, lors de la féroce persécution gouvernementale des catholiques qui a déclenché la guerre des Cristeros .

    Pour Valdemar, il est important que les catholiques « défendent fermement leur foi et leurs valeurs, sans tomber dans des provocations qui nous feraient passer pour des fanatiques ou des intolérants. Et aussi avec une grande prudence, car souvent ces expressions de haine envers la foi passeraient inaperçues si elles n'étaient pas provoquées pour se faire connaître. »

    « Parfois, certaines prétendues œuvres d'art sont si médiocres que personne ne les remarquerait si ce n'était à cause du scandale qui les rend publiques », a-t-il noté.

    Les médias sociaux sont importants pour garantir que les attaques ne soient pas réduites au silence

    Pour le père Juan Manuel Góngora du diocèse d'Almería en Espagne, qui compte plus de 82 600 abonnés sur X, « nous vivons une époque difficile, et un exemple en est le nombre croissant de profanations eucharistiques dans diverses paroisses et la violence antichrétienne ».

    « L'ingénierie sociale dont nous sommes victimes depuis des décennies a progressivement accru [la tolérance envers les délits]. Et depuis l'arrivée au pouvoir du Parti socialiste ouvrier espagnol en 2018 et l'investiture du Premier ministre Pedro Sánchez, une série de lois totalement préjudiciables à la foi catholique et à l'anthropologie sont mises en œuvre, comme l'application des lois sur la mémoire historique, l'avortement et l'euthanasie. »

    En outre, Góngora a critiqué « la tentative du gouvernement et de ses partenaires parlementaires d’ éliminer le délit contre les sentiments religieux , protégé par l’article 16 de la Constitution espagnole et inclus dans le code pénal (articles 522-526) ».

    Le prêtre espagnol a souligné que ces lois « servent généralement à garantir que ces attaques et stratégies de pouvoir ne soient ni étouffées ni dissimulées. Parallèlement, la grande majorité des médias, alimentés par la publicité institutionnelle et de concert avec une multitude d'associations affiliées à la gauche progressiste, contribuent de manière indispensable à la diffusion de récits et d'histoires aux orientations laïques et antichrétiennes. »

    L'Europe « oublie son identité »

    Castellanos a déclaré qu'elle pensait que la situation actuelle de la liberté religieuse en Espagne et dans le reste de l'Europe était « très préoccupante et dangereuse ; les attaques contre les chrétiens augmentent non seulement en nombre mais aussi en intensité ».

    « L’Europe, qui s’est construite sur des racines chrétiennes, oublie son identité, persécute les chrétiens et impose des idéologies antichrétiennes », a-t-elle déclaré.

    Faisant référence à la proposition visant à éliminer les crimes contre les sentiments religieux, le président de Christian Lawyers a averti que cela « multiplierait de manière exponentielle les crimes contre les chrétiens ».

    « Ce qui est encore plus alarmant, c'est que de nombreux délits sont commis par des fonctionnaires. Or, non seulement ces délits ne sont pas poursuivis (car nous savons déjà qu'en Espagne, la loi n'est pas la même pour tous), mais nous payons avec nos impôts le prix de personnes ou d'individus qui se consacrent à nous insulter, alors qu'ils devraient être les premiers à respecter tous les citoyens », a-t-elle déclaré.

    Castellanos a précisé que la législation devrait « garantir le respect. La liberté d'expression de certains n'implique ni insultes ni humiliations ; ce sont deux choses bien distinctes. »

    « Malgré tout, nous devons être conscients de notre victoire (même si des actions seront nécessaires). L'Espagne est la terre de Marie, et je suis sûre que toute la lutte pour la défense de la vie (de sa conception à sa fin naturelle), de la famille et de la liberté religieuse portera bientôt ses fruits », a-t-elle déclaré.

    Les résultats dépendent des catholiques

    Alberto González Cáceres, président du Centre d'études juridiques Saint-Thomas More au Pérou, a déploré que la défense de la liberté religieuse ne semble pas « pertinente pour la grande majorité de la population, car la religion est devenue une manifestation culturelle presque secondaire, sauf lorsque les gens vivent dans une situation désespérée, comme au Nicaragua, ou en cas de catastrophe. Je le dis avec une profonde tristesse. »

    « Aujourd’hui, pour les personnes qui pratiquent véritablement leur foi, il est bouleversant de constater qu’il existe une forte censure médiatique contre toutes les formes de pratique religieuse, tout comme il existe une stigmatisation sociale contre tout ce qui est orthodoxe », a-t-il noté.

    Dans ce contexte, les catholiques, a-t-il dit, peuvent répondre de « deux manières concrètes » : « La première est de prier beaucoup, et la seconde est de s’instruire dans le catéchisme et la doctrine catholique. »

    Concernant les mesures prises par les autorités face aux délits religieux, González a déclaré qu'il estimait qu'« il ne fallait absolument rien attendre. Les résultats dépendront des actions menées par les catholiques eux-mêmes ».