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Eglise - Page 484

  • Au risque de l’histoire : l’Eglise et les Lumières

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    Une émission de Christophe Dickès sur KTO:

    Au milieu du XVIIIe siècle, le pape Clément XIII remet vigoureusement en cause la philosophie des Lumières. Par son encyclique Christianæ reipublicæ salus (Le salut du peuple chrétien), publiée en 1766, il en condamne les principes et les oeuvres. L’oeuvre de Rousseau mais aussi celle de l’Encyclopédie sont mises à l’Index (fameuse liste de livres dont la lecture était interdite par l’Eglise). Premier texte dogmatique d’un catholicisme intransigeant, Clément XIII peut biaiser ici notre lecture des rapports entre l’Eglise et Les Lumières. Comment en est-on arrivé là ? A-t-il existé des papes « éclairés » ? Rome fut-elle, tout au long du XVIIIe siècle, une capitale culturelle dans le sillage intellectuello-artistique de la Renaissance ? Les Lumières furent-elles d’ailleurs un sérieux sujet de préoccupation de l’Eglise ? Grâce à Albane Pialoux et Olivier Andurand, l’émission Au risque de l’histoire propose de considérer les événements dans leur contexte et toute leur complexité:

    JPSC

  • Solennité du Sacré-Coeur de Jésus

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    Solennité du Sacré-Cœur de Jésus (Source : Evangile au Quotidien)

    Le Christ révèle à sainte Marguerite-Marie Alacoque, le 27 décembre 1673, que « Mon divin Cœur est si passionné d'amour pour les hommes, et pour toi en particulier que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu'il les répande par ton moyen, et qu'il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre... »

    En juin 1675, Il s'adresse à elle en ces termes : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'il n'a rien épargné, jusqu'à s'épuiser et se consommer, pour leur témoigner son amour. 

    Je te demande que le premier vendredi d'après l'octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en communiant ce jour là, et en lui faisant réparation d'honneur par une amende honorable, pour réparer les indignités qu'il a reçues pendant le temps qu'il a été exposé sur les autels.

    Je te promets aussi que mon Cœur se dilatera, pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur, et qui procureront qu'il lui soit rendu... 

    Fais savoir au fils ainé de mon Sacré-Cœur (le roi Louis XIV) que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte enfance, de même il obtiendra sa naissance de gloire éternelle par sa consécration à mon Cœur adorable. Mon Cœur veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé dans ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis et de tous ceux de la sainte Église.

    Mon Père veut se servir du roi pour l'exécution de son dessein, qui est la construction d'un édifice public où serait placé le tableau de mon Cœur pour y recevoir les hommages de toute la France ».

    Il faudra attendre 1870 : la guerre éclate entre la France et l'Allemagne ; la défaite militaire française ne tarde pas, suivie de l'occupation d'une partie du pays par les troupes allemandes. Alexandre Legentil, député sous Louis-Philippe, et son beau-frère, Hubert Rohault de Fleury, font vœu de construire une église consacrée au Cœur du Christ, en réparation et pénitence pour les fautes commises par les Français : « Pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l'infinie miséricorde du Sacré-Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ le pardon de nos fautes, ainsi que les secours extraordinaires qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France, nous promettons de contribuer à l'érection, à Paris, d'un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus. » Pendant la première guerre mondiale, en réponse à la demande adressée par sainte Marguerite Marie, en 1675, plus de douze millions de drapeaux et fanions français ornés du Sacré Cœur de Jésus furent portés par les soldats, les régiments, etc. En 1917, la République a interdit la consécration individuelle des soldats au Sacré Cœur et le port du Sacré Cœur. Dans une lettre aux pèlerins de Paray, en 1999, saint Jean Paul II « invite tous les fidèles à poursuivre avec piété leur dévotion au culte du Sacré-Cœur de Jésus, en l'adaptant à notre temps, pour qu'ils ne cessent d'accueillir ses insondables richesses, qu'ils y répondent avec joie en aimant Dieu et leurs frères, trouvant ainsi la paix, entrant dans une démarche de réconciliation et affermissant leur espérance de vivre un jour en plénitude auprès de Dieu, dans la compagnie de tous les saints. »

    Neuvaine au Cœur Sacré de Jésus

    Padre Pio disait chaque jour cette neuvaine pour tous ceux qui se recommandaient à ses prières :

    I - Ô Jésus, qui avez dit : « En vérité, je vous le dis, demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira ! » voici que je frappe, je cherche et je demande la grâce... 

    Pater, Ave, Gloria

    Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance et j'espère en vous.

    II - Ô Jésus, qui avez dit : « En vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père en mon Nom, il vous l'accordera ! » voici qu'en votre Nom je demande la grâce...

    Pater, Ave, Gloria

    Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance et j'espère en vous.

    III - Ô Jésus, qui avez dit : « En vérité, je vous le dis, le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point ! » voici qu'en m'appuyant sur l'infaillibilité de vos saintes paroles je demande la grâce...

    Pater, Ave, Gloria

    Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance et j'espère en vous.

    Prière - Ô Cœur Sacré de Jésus, à qui il est impossible de ne pas avoir compassion des malheureux, ayez pitié de nous, pauvres pécheurs, et accordez-nous la grâce que nous vous demandons, par l'intercession du Cœur Immaculé de Marie, notre tendre Mère.

    Saint Joseph, père adoptif du Sacré-Cœur de Jésus, priez pour nous.

    Salve Regina

    Pour un approfondissement : >>> La dévotion au Sacré-Cœur

  • Le Christ comme modèle de prière

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    audience-2juin2021.pngLe Pape poursuit ses enseignements sur la prière en nous donnant le meilleur modèle possible : Jésus en tant qu’homme. Commentaire de l’allocution lors de l’Audience générale du 2 juin 2021 . Lu sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau »:

    « Les Évangiles nous présentent souvent et de manière saisissante Jésus en prière. Quand nous songeons à la prière de Jésus, c’est comme si nous quittions un moment la terre, en nous laissant entraîner vers les hauteurs où tout est divin, tout est pur. Certes, cette prière du Dieu fait homme est pour nous un mystère, une réalité devant laquelle nous ne pouvons que balbutier, cherchant des mots pour dire l’ineffable. Mais en même temps, puisque c’était la prière du Fils de l’homme qui était absolument comme nous hormis le péché, nous pouvons essayer de la contempler, à notre modeste mesure, comme l’homme qui cherche un trésor caché dans un champ. C’est ce qu’essaie de faire le Pape dans cette allocution. Le trésor que nous espérons trouver dans ce champ, c’est la beauté de la prière de Jésus qui fera naître en nous l’amour et le goût pour notre propre prière. Si Jésus est le modèle, il est aussi le maître qui possède toute la science nécessaire pour nous guider au bon port. Il nous apprend à prier, en nous indiquant la manière de prier et en nous en donnant les mots. Regardons donc Jésus prier, de son enfance à sa mort, et même jusque dans le Ciel, où il est l’éternel priant intercédant sans cesse pour nous tous.

    D’abord, Jésus pria toute sa vie. Pour choisir ses Apôtres, il passa la nuit en prière. Il pria pour ses amis, pour tous les siens. Il pria pour Pierre afin que sa foi ne défaille pas. Il pria même pour Judas qui devait le trahir. Sa prière était d’abord une relation intime avec son Père, le Père des miséricordes. Jésus qui est l’incarnation de la miséricorde priait spécialement quand il ressentait non seulement une souffrance ou une angoisse (pensons à Gethsémani), mais aussi quand il se trouvait face à la faiblesse et à la misère humaine. Retenons cette leçon. Même si nous avons grandement péché, Jésus prie pour nous et il nous attend au confessionnal qui est le tribunal de la miséricorde. Jésus miséricordieux ne cessera jamais de prier pour nous. Ses plaies restent inscrites dans son corps glorieux et ouvertes pour que nous puissions laver nos souillures dans son sang. À tout instant Jésus prie pour chacun de nous. Il faut s’en souvenir dans les temps de crises ou de tentations. C’est particulièrement saint Luc qui insiste sur la prière de Jésus qui scande toutes ses étapes décisives dans sa grande marche vers Jérusalem.

    Ensuite, Jésus ne prie pas en passant, mais toujours intensément et de façon prolongée. Cette prière en outre devient de plus en plus intense à mesure que la Passion approche. Nouvelle leçon à retenir ! Car la Croix est toujours une pierre d’achoppement. Plus le chemin vers l’éternité monte, plus nous devons prier pour trouver lumière et force. À ce titre l’épisode de la Transfiguration demeure très significatif. Le texte sacré nous dit que : « Prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il gravit la montagne pour prier ». Et c’est lorsque Jésus prie ainsi qu’il se transfigure, son visage et tout son être s’illuminant de façon extraordinaire. Et tout de suite après il annonça sa Passion. Jésus est donc bien notre modèle dans la prière et nous devons l’écouter car cet éternel priant est le Fils adorable du Père. Mais pour aller à Jésus priant, nous devons passer par Marie. Notre prière balbutiera moins, sera moins timide, si nous nous confions à notre maman du Ciel, qui nous donnera par une prière renouvelée des ailes pour atteindre le port du salut. « Sainte Marie priez pour nous pauvres pécheurs… »

    Ref. Le Christ comme modèle de prière

    Rien ne vaut la simplicité du cœur pour purifier l’âme des pécheurs

    JPSC

  • Le pape refuse la démission du cardinal Marx

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    Après la fausse démission de Marx, y aura-t-il la vraie démission -forcée- du cardinal Rainer Woelki, archevêque de Cologne, ce qui serait le but de la manoeuvre ? (voir ICI)

    De Vatican News :

    Le Pape François refuse la démission du cardinal Marx

    Le Saint-Père a adressé ce jeudi 10 juin une lettre au cardinal Marx, archevêque de Munich et Freising, qui lui avait envoyé une lettre de démission rendue publique le 4 juin dernier. Revenant sur la situation de l'Église catholique d’Allemagne face aux abus sur mineurs, le Pape écrit: «Merci pour ton courage chrétien qui n'a pas peur de s'humilier devant la terrible réalité du péché. Prendre en charge la crise, personnellement et communautairement, est la seule voie fructueuse».

    «Si tu es tenté de penser qu'en te confirmant dans ta mission et en n'acceptant pas ta démission, cet évêque de Rome (ton frère qui t'aime) ne te comprend pas, pense à ce que Pierre a ressenti devant le Seigneur quand, à sa manière, il présenta sa démission: «Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur» et qu'il écouta la réponse: «Pais mes brebis»». Telle est la conclusion de la lettre par laquelle le Pape François rejette la démission présentée par le cardinal-archevêque de Munich et Freising, Reinhard Marx, qui avait écrit le 21 mai dernier une lettre - publiée seulement le 4 juin - expliquant les raisons de son geste. Le cardinal Marx avait demandé au Saint-Père de pouvoir quitter la direction du diocèse allemand en raison du scandale des abus en Allemagne et de la réponse qu'il jugeait insuffisante de l'épiscopat.

    Une analyse partagée concernant la crise des abus

    Le Pape approuve la description de la crise proposée par le prélat allemand dans sa lettre de démission: «Je suis d'accord avec toi concernant la description de la triste histoire des abus sexuels et de la façon dont l'Église y a fait face jusqu'à récemment. Se rendre compte de cette hypocrisie dans notre façon de vivre notre foi est une grâce, c'est un premier pas que nous devons faire. Nous devons nous approprier l'histoire, à la fois personnellement et en tant que communauté. Nous ne pouvons pas rester indifférents face à ce crime. Accepter, signifie se mettre en crise».

    Il est vrai, ajoute François, «que les situations historiques doivent être interprétées avec l'herméneutique de l'époque où elles se sont produites, mais cela ne nous dispense pas de les assumer et de les assumer comme l'histoire du "péché qui nous assiège". C'est pourquoi, à mon avis, chaque évêque de l'Église doit l'assumer et se demander: que dois-je faire face à cette catastrophe ?»

    Le Successeur de Pierre rappelle le mea culpa déjà exprimé de nombreuses fois «face à tant d'erreurs historiques du passé». Aujourd'hui, explique-t-il, «on nous demande une réforme qui - dans ce cas - ne consiste pas en des mots mais en des comportements qui ont le courage d'affronter la crise, d'assumer la réalité, quelles qu'en soient les conséquences. Et toute réforme commence par soi-même. La réforme dans l'Église a été faite par des hommes et des femmes qui n'ont pas eu peur d'entrer en crise et de se laisser réformer par le Seigneur».

    Il s’agit de la seule voie possible, estime l'évêque de Rome, «sinon nous ne serions que des «idéologues de la réforme» qui ne mettent pas en jeu leur propre chair», comme l'a fait Jésus, qui l'a montré «avec sa vie, avec son histoire, avec sa chair sur la croix». Et cela, reconnaît François, c’est la manière «que tu as toi-même assumée, cher frère, en présentant ta renonciation», car «enterrer le passé ne mène nulle part. Le silence, les omissions, le fait de donner trop de poids au prestige des institutions ne conduisent qu'à un échec personnel et historique».

    Se laisser conduire par l'Esprit

    Le Pape estime qu'il est «urgent» de laisser «l'Esprit nous conduire au désert de la désolation, à la croix et à la résurrection. C'est le chemin de l'Esprit que nous devons suivre, et le point de départ en est l'humble confession: nous nous sommes trompés, nous avons péché. Ni les sondages ni le pouvoir des institutions ne nous sauveront. Nous ne serons pas sauvés par le prestige de notre Église, qui a tendance à cacher ses péchés; nous ne serons pas sauvés par le pouvoir de l'argent ou l'opinion des médias (nous sommes si souvent trop dépendants d'eux). Nous serons sauvés en ouvrant la porte à Celui qui peut le faire, et en confessant notre nudité: "J'ai péché", "nous avons péché" ..... et en pleurant, et en balbutiant de notre mieux cet 'éloigne-toi de moi, car je suis un pécheur', l'héritage que le premier pape a laissé aux papes et aux évêques de l'Église», écrit le Souverain Pontife.

    Ce faisant, explique le Pape, «nous ressentirons cette honte qui guérit et ouvre les portes à la compassion et à la tendresse du Seigneur qui est toujours proche de nous». François explique ensuite apprécier la fin de la lettre du cardinal Marx, et sa disponibilité pour continuer volontiers «à être prêtre et évêque de cette Église», en s'engageant dans un renouveau spirituel.

    «Et voici ma réponse, cher frère», conclut le Pape. «Continue comme tu le proposes, mais en tant qu'archevêque de Munich et Freising». Il rappelle que l'évêque de Rome, successeur de l’apôtre Pierre qui avait dit à Jésus «Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur» peut bien le comprendre, et l’invite donc à écouter la réponse du Christ: «Pais mes brebis».  

  • Hongrie : le pape rencontrera bien Viktor Orban

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    Une information qui dément celles auxquelles nous avions fait écho :

    De KathNet :

    Le pape François rencontrera le Premier ministre Orbán !

    9 juin 2021

    Communiqué de presse intégral de la Conférence épiscopale hongroise : Une rencontre avec les dirigeants hongrois, dont le Premier ministre Orbán, est prévue avant la messe papale.

    Le pape François devrait arriver en Hongrie le 12 septembre 2021 pour la messe de clôture du 52e Congrès eucharistique international. Une réunion séparée avec les dirigeants hongrois, le président János Áder, le Premier ministre Viktor Orbán, des membres du gouvernement et d'autres responsables de haut rang est prévue avant la célébration.

    Nous trouvons regrettable que de fausses informations et des interprétations erronées du programme du Saint-Père, qui est toujours en cours d'élaboration en Hongrie, se soient répandues dans les médias locaux et internationaux. Par exemple, la rumeur selon laquelle le Saint-Père a exclu quelqu'un de son programme n'est pas vraie.

    Budapest, le 9 juin 2021

  • Zélés, généreux, virils : ce que le cardinal Sarah veut dire aux prêtres

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    D'Andrea Zambrano sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Zélés, généreux, virils : ce que Sarah veut dire aux prêtres

    10-06-2021

    Il ne délègue pas sa formation aux réseaux sociaux, il ne paresse pas au lit jusqu'à 11 heures du matin, il fait de bonnes lectures, il augmente sa foi, il s'intéresse au destin éternel de ses enfants, il défend avec virilité son épouse, l'Église, contre les attaques, il ne se laisse pas utiliser comme une marionnette dans les talk-shows, il conserve la liturgie et ne l'invente pas parce qu'il sait que sa tâche est de reproduire la liturgie qui existe au Ciel et il s'appelle "don" parce qu'il exerce une responsabilité. Et de temps en temps, il vide son compte en banque pour faire l'expérience de la Providence, aider les pauvres et se sentir en famille tous les 27 du mois. L'identikit du vrai prêtre selon le Cardinal Sarah. Son dernier livre, "Au service de la vérité", sort aujourd'hui. 

    Que doit avoir un prêtre pour être vraiment un homme de Dieu ? La question n'est pas anodine, car nous vivons des temps de crise profonde du sacerdoce, pris entre le risque du fonctionnalisme et les tentations du monde. Selon le cardinal Robert Sarah, le zèle pour les âmes ne peut faire défaut à une personne consacrée. Qu'est-ce que le zèle ? C'est le préfet émérite du culte divin lui-même qui l'a expliqué lors des exercices spirituels de la fraternité sacerdotale Summorum Pontificum qui se sont tenus en février 2020, peu avant que le verrouillage ne perturbe la vie des prêtres : " Le zèle, c'est l'intérêt. Une personne est aussi zélée que quelqu'un ou quelque chose l'intéresse vraiment. Le zèle pour les âmes est donc l'intérêt que le pasteur doit porter au salut éternel des brebis confiées à ses soins."

    Avec un tel critère, il suffirait d'esquisser son pasteur ou son confesseur : cet homme s'intéresse-t-il vraiment à moi et à mon salut éternel ?

    Les mots de Sarah aux prêtres de l'amitié SP sont devenus un livre qui sort aujourd'hui chez Fede & Cultura. Au service de la vérité. Sacerdoce et vie ascétique, tel est le titre du livre qui recueille les méditations réalisées par l'ancien préfet à la sodalité sacerdotale qui a édité, par l'intermédiaire du Père Vincenzo Nuara, l'introduction. (ICI pour commander)

    C'est un livre sur le sacerdoce, ou plutôt, un guide sur le sacerdoce. Destiné aux prêtres, mais convenant également aux laïcs, afin qu'ils sachent reconnaître si quelque chose manque à leurs prêtres, ou quel aspect ils aimeraient voir mieux développé chez eux. Ou même les aider à se frayer un chemin à travers ce qui pourrait être les tentations modernes des curés.

    Sarah en énumère quelques-uns avec perspicacité et connaissance du sujet : il y a tout d'abord l'éducation reçue car "souvent les prêtres n'ont pas reçu une solide éducation humaine, affective et religieuse dans la famille, ils n'ont pas été éduqués dans la foi ou dans la valeur du renoncement et du sacrifice et cela se répercute souvent dans de nombreux aspects du ministère".

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  • Les médias du Vatican : une « montagne accouchant d'une souris » d'après le pape

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    De Loup Besmond de Senneville (envoyé spécial permanent à Rome) sur le site du journal La Croix :

    Vatican : la communication du pape François sous haute tension

    Enquête 

    Les propos chocs de François adressés aux employés en charge de la communication du Vatican, il y a deux semaines, ont mis au jour les différences de conception de l’appareil en charge de diffuser l’action du pape et du Saint-Siège.

    8/06/2021

    Les salariés de la communication vaticane se souviendront longtemps de cette visite du lundi 24 mai, qu’ils attendaient depuis le début du pontificat de François dans leurs bureaux romains du Palazzo Pio. Et de la douche froide ressentie en entendant ce jour-là le pape comparer la « belle organisation » des médias du Vatican– dont Radio Vatican, L’Osservatore Romano et le portail en ligne Vatican News – à une « montagne donnant naissance à une souris » en proie à une bureaucratie excessive.

    Le choc a d’ailleurs été si fort que deux des principaux responsables du dicastère de la communication, Paolo Ruffini et Andrea Tornielli, ont songé dans les heures qui ont suivi à remettre leur démission. Avant de finalement y renoncer.

    → A LIRE. Les propos chocs du pape François en visite à Radio Vatican

    Mais bien au-delà des questions de personnes, cette crise révèle des tensions de fond sur le mode de communication choisi par le Saint-Siège à travers son dicastère réformé. Première raison d’un malaise ressenti par certains : la personnalité du pape et ses choix.

    Car François n’entend pas se limiter à son administration pour faire connaître son action. Quand il ne la court-circuite pas. Ce fut le cas plusieurs fois ces derniers mois, lorsqu’il donna plusieurs entretiens à des journalistes italiens, sans en aviser les responsables du dicastère.

    Manque de stratégie

    Comme ce samedi matin 2 janvier, lorsque la Gazzetta dello Sport, l’un des quotidiens sportifs les plus lus en Italie, publia un grand entretien avec le pape François. « Au petit matin, on a vu l’un des chefs courir au kiosque chercher le journal », se souvient l’un des journalistes de Vatican News. Il n’en faut pas beaucoup plus pour alimenter les soupçons de crise de confiance du pape envers ses services.

    « Le pape ne veut pas recourir à l’institution, car il y voit une restriction de sa liberté, reconnaît l’un des responsables de la communication vaticane. En réalité, il ne semble pas vouloir se laisser aider, hormis par un cercle très restreint de conseillers proches de lui, mais qui ne sont pas les chefs du dicastère. » Mais la même source, qui travaille à Rome depuis des années, déplore aussi que la machinerie vaticane ne soit pas organisée pour relayer correctement les messages du pape, qui martèle pourtant les mêmes priorités depuis le début de son pontificat, comme l’attention aux pauvres, les migrants ou l’écologie.

    → À LIRE. Radio Vatican, 90 ans d’information vue du Saint-Siège

    « Nous sommes organisés pour réagir, mais jamais pour anticiper, explique la même personne. Personne ne semble penser qu’il faudrait construire une stratégie autour des priorités du pape. » Elle pointe aussi du doigt les lourdeurs de l’appareil. « Si le pape fait une annonce imprévue depuis la fenêtre de la place Saint-Pierre, à l’angélus du dimanche, il faut attendre l’accord de la Secrétairerie d’État pour pouvoir retransmettre la phrase sur Twitter… »

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  • La démission du Cardinal Marx : un acte pour se préserver ou une pénitence pour les péchés de l'Église en Allemagne ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    La démission du Cardinal Marx : Un acte d'auto-préservation ou une pénitence pour les péchés de l'Église en Allemagne ?

    COMMENTAIRE : Trois précédents qui pourraient aider à expliquer la décision abrupte du cardinal allemand influent de démissionner.

    7 juin 2021

    La publication - avec l'approbation expresse du pape François - d'une offre de démission par le cardinal Reinhard Marx de Munich est incontestablement une bombe sans précédent. 

    Trois précédents partiels peuvent offrir une explication supplémentaire, bien qu'ils restent spéculatifs à ce stade.

    "Avec ma démission", a écrit le cardinal Marx, "je tiens à préciser que je suis prêt à assumer personnellement la responsabilité non seulement des erreurs que j'ai pu commettre, mais aussi de l'Église en tant qu'institution que j'ai contribué à façonner et à modeler au cours des dernières décennies."

    Le cardinal Marx n'a été jugé négligent dans aucune affaire d'abus sexuel. Un rapport sera publié cet été sur Munich, il est donc possible qu'il prenne de l'avance sur les conclusions défavorables, mais rien ne le prouve. Quoi qu'il en soit, l'une des raisons de la logique de la démission de Marx n'est pas punitive mais "cruciforme".

    C'était la prémisse d'un film puissant de 2014 sur les abus sexuels commis par des clercs en Irlande, Calvaire. Ce ne sont pas les méchants prêtres qui doivent souffrir, mais les bons, dans l'esprit d'une victime qui entreprend de tuer un prêtre. Il croit que la mort d'un bon prêtre est quelque chose d'expiatoire, alors que la mort d'un abuseur n'est qu'une justice grossière et inadéquate. 

    Le cardinal Marx suggère quelque chose de similaire. Quelqu'un, soutient-il dans sa lettre, qui n'est pas coupable doit faire un sacrifice pour le bien commun de l'Église en Allemagne. Il s'agit, bien qu'il n'utilise pas le mot, d'un acte de pénitence, et ce de façon spectaculaire.

    La démission n'a pas encore été acceptée, mais il est peu probable que le pape François aurait permis sa publication s'il n'avait pas eu l'intention de l'accepter. On ne sait pas non plus si le cardinal Marx continuera à exercer ses fonctions romaines, à savoir siéger au "conseil des cardinaux", le cercle restreint du Saint-Père, ou à la tête du Conseil pour l'économie. Sa lettre du 21 mai n'a pas abordé cette question.

    Il existe trois précédents partiels qui pourraient contribuer à expliquer la décision du pape François et du cardinal Marx.

    Le premier et le plus récent est celui du cardinal Philippe Barbarin de Lyon, en France. Il a été accusé en 2017 et condamné en 2019 pour ne pas avoir signalé des abus sexuels commis par des clercs. C'était, même pour des yeux non entraînés, un abus politique du système de justice pénale. Plusieurs autres personnes qui étaient beaucoup plus étroitement impliquées dans l'affaire n'ont pas été inculpées ou ont été acquittées. Le procureur chargé de l'affaire s'est prononcé contre la condamnation, mais le système judiciaire français a permis que les charges soient avancées par d'autres défenseurs. 

    Le cardinal Barbarin a proposé sa démission après sa condamnation, mais le pape François a insisté pour que toute la procédure judiciaire soit menée à son terme. En 2020, le cardinal Barbarin a été acquitté en appel. Néanmoins, il a demandé à démissionner pour deux raisons. Même s'il était innocent des accusations, une oblation devait être offerte pour reconnaître les péchés du passé. En outre, l'ensemble de l'enquête avait compromis sa capacité à diriger. Le pape François a accepté sa démission.

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  • Scandales de la pédophilie : "Si nous avions suivi les commandements du Décalogue, tout cela ne serait pas arrivé"

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    De Vatican News (Fabio Colagrande) :

    Le cardinal Pell : en prison, la foi et la prière ont été «fondamentales»

    Dans une interview accordée à Vatican News, le cardinal australien, qui fête ses 80 ans ce mardi 8 juin, raconte ses treize mois de détention dans un livre, “Journal de prison” publié désormais en italien. «Cela m'a beaucoup aidé de vivre mes souffrances en les associant à celles de Jésus. J'ai toujours cru que Dieu était derrière tout ce qui m'arrivait », assure-t-il.

    Depuis quatorze mois, le cardinal George Pell, ancien préfet du Secrétariat pour l'Économie, est à nouveau un homme libre et aujourd'hui, 8 juin 2021, il a pu célébrer son quatre-vingtième anniversaire dans son propre pays, l'Australie. Nous l'avons joint au téléphone pour commenter avec lui la publication en Italie de son Journal de prison, Volume I, publié par les éditions Cantagalli. Le livre rassemble en 400 pages les notes quotidiennes rédigées par le cardinal du 27 février au 13 juillet 2019, alors qu'il était en prison à Melbourne pour des accusations d'abus sexuels sur mineurs qu’il a toujours niées. Pell avait été condamné à six ans de prison en mars 2019 et l'appel de ses avocats devant la Cour suprême de l’État de Victoria avait été rejeté par deux juges sur trois en août de la même année. Il ne sera complètement disculpé qu’en avril 2020 par la Cour suprême d’Australie, devant qui l’affaire avait été portée en dernier recours.

    La sentence d'acquittement a été accueillie avec satisfaction par le Saint-Siège qui, dans un communiqué, a déclaré avoir toujours fait confiance aux autorités judiciaires australiennes. Puis, le 12 octobre dernier, au Vatican, le cardinal australien a rencontré le Pape François, qui l’a remercié pour son témoignage.

    Auriez-vous pu imaginer qu'en 80 ans de vie, vous feriez l'expérience de la prison ?

    Non, bien sûr que non ! Je n'ai jamais pensé cela. Je me suis battu pour que cela ne se produise pas, mais malheureusement sans succès. Ce fut un concours de circonstances, de mensonges et de tromperies, mais finalement ma libération est arrivée, grâce à la Cour suprême.

    Pourquoi avez-vous tenu un journal de vos 13 mois d'emprisonnement ?

    Pour beaucoup de raisons. J'ai pensé que cela pourrait être utile pour ceux qui sont en difficulté, pour ceux qui traversent un moment de souffrance, comme celui que j'ai vécu. Puis j'ai pensé que tenir un journal serait intéressant d'un point de vue historique, parce qu'il n'y avait pas beaucoup de cardinaux qui ont fait l'expérience de la prison. Mais aussi parce que j'avais découvert que de nombreux prisonniers se sont consacrés à l'écriture, à commencer - dans la sphère catholique - par saint Paul. Écrire en prison est une bonne thérapie.

    Dans quelle mesure la prière vous a-t-elle aidé à vivre l'humiliation de la détention ?

    Je dois dire que la foi et la prière ont été fondamentales, elles m'ont aidé à changer complètement la perspective de ces jours de détention. Aujourd'hui, je le dis à tous, en utilisant une expression anglaise, qu'en prison j'ai eu la confirmation que le “package” chrétien fonctionne. Mon expérience montre à quel point les enseignements de l'Église nous aident, à quel point il est utile de prier, de rechercher la grâce de Dieu. Surtout, lorsque nous comprenons que nous pouvons vivre notre souffrance personnelle en fonction d'un bien plus grand, nous pouvons associer notre souffrance à celle de Jésus. En tant que chrétiens, nous savons en effet que nous avons été rachetés par la passion et la mort du Fils de Dieu. Vivre cet enseignement sur la valeur de la souffrance change vraiment tout quand on se trouve dans une situation comme la mienne.

    Pendant vos jours d'emprisonnement, quelles relations aviez-vous avec les autres prisonniers? Vous écrivez que vous avez ressenti leur souffrance...

    J'étais en cellule d'isolement, pour garantir ma protection personnelle. Je n'ai jamais vu les onze autres détenus qui étaient avec moi dans la même section. Ce n'est qu'au cours des quatre derniers mois de mon emprisonnement que j'ai pu rencontrer trois autres détenus et leur parler. Mais la plupart du temps, je ne pouvais qu'entendre la colère, l'angoisse de mes codétenus, sans avoir de relation personnelle.

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  • Liège : 11 au 30 juin grande exposition sur les miracles eucharistiques au Sanctuaire de Cornillon

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    Le sanctuaire a le privilège d’accueillir du 11 au 30 juin la grande exposition internationale sur les miracles eucharistiques, conçue par le bienheureux Carlo Acutis.

    C’est aussi l’occasion de venir visiter le béguinage contemporain et de profiter de la vue sur Liège depuis le Mont-Cornillon. Les travaux de l’esplanade touchent à leur fin.

    Dans la tradition catholique, on appelle miracle eucharistique un événement « surnaturel » produit lors de l’Eucharistie, comme la transformation des hosties en sang ou en chair. L’Eglise est très réservée à l’égard de tels prodiges. Son attitude critique nous donc à accueillir avec confiance les cas très rares qu’elle a retenu. Longtemps relégués au rang de la crédulité populaire, ou réduits au cercle des bigotes, les miracles eucharistiques suscitent à nouveau l’intérêt. Notamment grâce au bienheureux Carlo Acutis. Ce jeune italien, féru d’informatique, mort l’âge de 15 ans en 2006, en avait recensés pas moins de 136, dont plus de 5 en Belgique. Ainsi, plus de 50 panneaux didactiques seront exposés dans 3 lieux : l’église, la nouvelle salle saint Thomas d’Aquin et la salle Bolsano au rez de l’auberge.

    Vendredi 11 juin à 20h00, conférence de Jean-Luc Moens, en visio: « Le bienheureux Carlo Acutis et son exposition des miracles eucharistiques ». Présence sur place sur invitation sinon, la conférence sera disponible en ligne dès 20h00 sur la chaine Youtube de Liège Fête-Dieu. Plus d’infos sur la conférence ici.

    Visites de l’exposition jusqu’au 30 juin

    Entrée gratuite. Réservation obligatoire. Maximum 4 personnes par réservation.
    Toutes les informations sur l’exposition ici.

    Réservations : http://bit.ly/expo-miracles-eucharistiques

    Le samedi de 9h à 18h et le dimanche de 12h à 18h
    Visites guidées : Samedis 12, 19 et 26 juin à 11h et 16h, dimanches 13, 20 et 27 juin à 16h , groupes de maximum 20 personnes.

    En semaine de 9h à 10h, de 18h à 20h
    Enfants 4-12 ans : visite adaptée, atelier d'hosties, animation les mercredis 16 et 23 juin de 14h à 16h

    Les sœurs clarisses et la communauté du béguinage contemporain de Cornillon se réjouissent de vous accueillir pour ce temps fort, qui donne un écho particulier à la fête du Corps et du Sang du Christ révélée à sainte Julienne en ce même lieu vers 1208.

    Consultez tout le programme de Liège Fête-Dieu 2021 sur le site : www.liegefetedieu.be

  • Carnage djihadiste au Burkina Faso

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    De Xavier Sartre sur Vatican News :

    7 juin 2021

    Consternation et impuissance au Burkina Faso après une attaque terroriste

    160 personnes ont été tuées par des djihadistes présumés au Burkina Faso ce weekend, dans le village de Solhan, dans le diocèse de Dori. L’évêque des lieux, Mgr Dabiré, exprime sa consternation face à l’attaque la plus meurtrière dans ce pays du Sahel depuis 2015 et le début de l’offensive terroriste.

    «Une grande consternation devant ce massacre»: ce sont les premiers mots de Mgr Laurent Dabiré, évêque de Dori et président de la conférence épiscopale du Burkina-Niger concernant l’attaque menée dans la nuit de vendredi à samedi dernier à Sohlan, petit village de la province du Yagha, au nord-est du Burkina Faso. Selon un dernier bilan confirmé par les autorités locales, 160 hommes, femmes et enfants ont été tués et enterrés par les habitants eux-mêmes dans trois fosses communes. Depuis le début de la vague terroriste dans le pays en 2015, c’est l’attaque la plus meurtrière.

    Les habitants exécutés

    Ce sont les prêtres en poste dans la paroisse de Sebba, localité proche de Sohlan qui ont averti Mgr Dabiré. Ils ont recueilli le témoignage d’un survivant qui est parvenu à s’enfuir et à donner l’alerte. «Au petit matin, jusqu’à 6h, des hommes armés ont envahi la localité. Ils ont tiré des coups en l’air, avant de passer de maison en maison parce que les gens étaient encore au lit. Ils les ont exécutés purement et simplement. Ils ont ensuite brûlé le marché, les maisons, les boutiques, des véhicules, des camions, des moyens de transport qui étaient stationnés dehors», relate l’évêque.

    Comme à chaque fois dans ce genre de cas, aucune revendication n’a été faite. Les autorités et l’armée n’ont donné aucune indication particulière sur les auteurs de ce massacre. Sur les raisons d’une telle violence, là encore aucune certitude. «C’est peut-être des représailles», avance Mgr Dabiré. À Solhan, «il y a les Volontaires pour la défense de la patrie (une milice citoyenne mise en place en 2020 par le gouvernement NDLR). Est-ce que leur présence ou le fait que ce village aiderait des jeunes qui sont entrés dans ce corps de supplétifs de l’armée, a provoqué cette réaction des terroristes?», s'interroge l'évêque burkinabè. Impossible de le dire pour le moment.

    Un sentiment d’impuissance

    Les habitants de cette région frontalière avec le Niger ont ressenti «un grand émoi» et éprouvé «un sentiment d’impuissance» confie l’évêque de Dori. «On aimerait bien faire quelque chose, mais quoi?» poursuit-il, reconnaissant que «l’on est face à un ennemi invisible, inconnu et très armé». La population compte beaucoup sur l’efficacité du dispositif mis en place par l’armée pour combattre les groupes djihadistes.

    Dans ce contexte tragique, Mgr Dabiré envoie un message d’espoir à ses diocésains et à l’ensemble des populations du Sahel, tous concernés par ces attaques terroristes, en leur disant de «ne pas perdre confiance en la vie, de garder fermement la foi dans l’espérance, de rester solidaires pour faire face à cette violence qui nous tombe dessus, afin d’explorer toutes les solutions, y compris le dialogue. C’est, je crois, la seule manière de pouvoir s’en sortir un jour».

    Les mots du Pape François, dimanche lors de l’angélus, au lendemain de l’attaque, ont été d’un grand réconfort pour Mgr Dabiré qui est très reconnaissant au Saint-Père pour avoir évoqué le sort de son pays et de son diocèse.

  • La foi catholique n’est pas un ingrédient identitaire comme les autres

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    Ce qui vaut pour la "Fille aînée de l'Eglise" vaut également pour notre royaume bien plus gravement atteint...

    De Jacques de Guillebon sur le site de l'Incorrect :

    CATHOLIQUES, ENFIN MINORITAIRES !

    On ne sauvera pas l’Église en évoquant les racines chrétiennes de la France, ni en dénonçant les scandales qui ont lieu en son sein. Le mal est plus grand, c'est celui du monde moderne, et il appelle un combat plus grand, à l'image du sacrifice du Christ.

    On peut se lamenter. On peut évoquer des trémolos dans la voix nos calvaires au bord du chemin, nos chapelles moussues, nos cent vingt-trois mille saints, nos cathédrales de génie, nos cloches bronzées comme Sylvain Tesson de retour de voyage ; on peut répéter Marcel Gauchet et la religion de la sortie de la religion ; on peut contempler l’étendue du désastre avec Guillaume Cuchet ; on peut aussi classer les catholiques, des plus libéraux au plus observants, avec Yann Raison du Cleuziou ; on peut essayer de négocier comme Pierre Manent ; on peut répéter « tout est lié » avec le Pape François – ce qui est bien vrai – et tout en clamant que l’Église n’est pas une ONG dire en même temps qu’elle est un hôpital de campagne ; on peut dire accueil des migrants et écologie ; on peut dire Mère Teresa et Emmaüs. Mais on n’aura rien dit, ni rien fait encore.

    On peut, comme Jean-Marie Rouart, dans la lignée de feu Tillinac, évoquer dans un petit livre touchant (Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 180 p., 19e) les élans mystiques de son enfance et sa première communion ; on peut redécouvrir de Maistre et Maurras en loucedé, et s’apercevoir que la franc-maçonnerie qu’on avait rejointe n’était pas si gentille que ça et conspirait pour détruire le catholicisme et partant la France. On peut avec Sonia Mabrouk réclamer que les catholiques soient plus affirmatifs dans l’expression de leur foi, ou pester en agitant ses lunettes rouges sur un plateau télé le matin, tel Pascal Praud, contre l’effacement des signes chrétiens. Mais on n’aura rien dit, ni rien fait encore.

    La foi catholique n’est pas un ingrédient identitaire comme les autres. Ou plutôt le catholicisme n’est constitutif d’une identité que si l’on en admet la véracité, la validité, les dogmes, la morale et les mœurs qu’elle induit. Ce qui n’est hélas guère le cas – sauf Charlotte d’Ornellas – de nos animateurs de plateau et autres intellectuels de pages débats et opinions.

    Donc : on peut écrire des essais comme certains sondeurs sarkozystes pour prêcher le sens du sacrifice chrétien tout en admirant les musulmans, et n’avoir jamais donné l’exemple public d’aucun geste catholique ; on peut radoter pendant cent ans encore qu’il faut sortir de Vatican II, sans avoir jamais lu les textes de ce grand concile ni rien compris à son esprit, quoique Benoît XVI en ait expliqué dix fois l’herméneutique. On peut pester contre les lâchetés de nos prêtres et de nos évêques, ceux dont le dos tremble et qui face au ciel ont jugé ce que bon leur semble.

    Croire que répéter que la France a des racines chrétiennes et que boire un pastis en terrasse en est bien la preuve est non seulement un raisonnement d’imbécile, mais encore et surtout de traître, au moins de lâche

    Mais qui ira d’abord proclamer le fond de la foi catholique, sans doute trop complexe pour le contemporain qui lui préfère les faciles théosophismes évangélique ou musulman, proclamer dans les périphéries de l’existence les paroles de Jésus et de son Église ? Croire que ce monde tiendra sur des symboles et des histoires racontées est un fake. Croire que répéter que la France a des racines chrétiennes et que boire un pastis en terrasse en est bien la preuve est non seulement un raisonnement d’imbécile, mais encore et surtout de traître, au moins de lâche. Où sont les armées de catholiques prêts à témoigner dans la sueur et le sang de leur foi ? Sont-ils conscients du jeu qui se joue et dont ils ont été exclus ? Où sont-ils quand il faut exiger que la vie de la cité et les mœurs soient décalquées de leur évangile, et de rien d’autre ?

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