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Eglise - Page 892

  • "Affaire Alfie" : réflexions sur la fin de vie

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Après « l'affaire Alfie », une réflexion sur la fin de vie

    Un entretien avec Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban; propos recueillis par Odon de Cacqueray le dans Culture de Vie / Contreculture de mort

    Mgr Ginoux a été en charge des Aumôneries d’Hôpitaux de son diocèse d’Avignon de 1994  à 2000, ce qui lui a permis de de voir comment se passe l'accompagnement des malades et des mourants, mais aussi de travailler avec les  soins palliatifs.  Déjà à cette époque surgissait la question de l’euthanasie. Selon lui, la situation qui n'était pas excellente s'est dégradée depuis. Il a accepté de revenir pour L'Homme Nouveau sur "l'affaire Alfie Evans".

    Atteint d’une grave maladie neurovégétative, Alfie Evans, qui aurait eu deux ans ce mois-ci, a été l’objet d’un véritable combat entre ses tout jeunes parents et le corps médical de Liverpool (Angleterre). Malgré diverses interventions, dont celle du Pape et du gouvernement italien, le 28 avril peu après minuit, l’enfant reçoit quatre médicaments en intraveineuse. Alfie meurt quelques heures plus tard. Un drame qui soulève de nombreuses questions éthiques.

    Dans un conflit entre les deux parties, le médecin et la famille, qui doit décider ?

    Il y a plusieurs éléments à prendre en compte : l’état du patient, les probabilités de vie, la disproportion des soins donnés par rapport à la situation, etc. Les premiers responsables de la vie de l’enfant sont les parents, les équipes médicales doivent être au service de la vie. Il est donc nécessaire qu’un dialogue soit conduit entre les parents et l’équipe médicale. Pour le petit Alfie, ce dialogue a dû être rompu puisque c’est la justice qui a imposé sa décision. Or, l’enfant – hormis l’assistance respiratoire – n’était pas en état de « mort » puisqu’il a même respiré plusieurs heures sans aide. Le débrancher était un acte intentionnel de donner la mort, donc un acte euthanasique. Cet acte ne pouvait donc pas être approuvé par les parents et la justice humaine, en donnant raison à l’équipe médicale, a outrepassé sa mission. 

    Le Pape a parlé pour Alfie Evans. L’Église a-t-elle une légitimité pour parler dans ces affaires complexes ? 

    Le bienheureux Paul VI pouvait affirmer que l’Église était « experte en humanité ». L’Église n’oublie pas qu’elle est envoyée par le Christ pour annoncer la « Bonne Nouvelle » aux hommes de ce temps. Elle rappelle la valeur unique de toute créature humaine de sa conception à sa mort naturelle, elle plaide pour le respect de la vie des plus faibles, des plus démunis, des « sans-voix ». À travers son enseignement, à travers l’écoute et la pratique médicale (Académie pontificale des Sciences, Académie pontificale pour la Vie, hôpitaux, œuvres caritatives…), elle a sa place et son expérience dans le monde de la santé. Elle insiste sur le droit à la vie, le refus de la mort provoquée, le développement des soins palliatifs, l’accompagnement de celui qui meurt selon le principe même de la fraternité et de la solidarité. C’est la mise en pratique de l’Évangile du Bon Samaritain et de ce que Jésus demande explicitement : « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). L’Église voit dans le malade le visage du Christ souffrant et lui porte secours. Elle reconnaît à chaque personne sa dignité intrinsèque et elle alerte sur l’eugénisme vers lequel nous glissons peu à peu.

    Quel est le rôle de la loi et de la justice dans la décision médicale ?

    Il est regrettable que la décision d’un juge entraîne la mort de quelqu’un. La confiance en la médecine en est ébranlée, le conflit autour d’une vie est sorti de la relation entre le soigné et le soignant. Si la justice est saisie par l’une ou l’autre des parties c’est en raison même d’un conflit. L’équipe médicale voulait arrêter l’aide respiratoire du petit Alfie Evans, les parents ne le voulaient pas. Il a donc fallu faire intervenir un jugement de justice. En France la loi insiste sur la nécessité du caractère collégial de la décision médicale. Il faut cependant reconnaître que nous irons de plus en plus vers de telles situations si l’euthanasie est légalisée.

    Quelles sont les limites aux décisions médicales et au pouvoir médical ?

    Cette question est capitale. Toutes les dérives sont possibles si notre société n’accepte pas de mettre l’homme au premier plan, mais pas l’homme comme un matériau à façonner, « l’homme augmenté », qui nous est promis aujourd’hui. La technique, les améliorations de la vie, l’intelligence artificielle, les progrès génétiques conduisent droit à « l’absolutisme technologique » (Benoît XVI, Caritas et Veritate). Les limites viendront d’une prise de conscience, d’une conversion vers un regard anthropologique nouveau, l’acceptation de l’homme comme créature à qui Dieu a donné la mission de construire une société fraternelle œuvrant pour le bien commun.

    Lire également, sur zenit.org : https://fr.zenit.org/articles/quelques-elements-au-dossier-dalfie-evans-et-de-ses-parents-par-james-gallagher/

  • Italie : à la recherche de la liturgie perdue (table de communion et orientation du célébrant)

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    Du site "Paix liturgique" :

    EN ITALIE A LA RECHERCHE DE LA LITURGIE PERDUE : table de communion et l'orientation du célébrant

    Depuis 20 ans vaticaniste de la télévision publique italienne, Aldo Maria Valli tient un blog personnel dans lequel il partage avec style et clarté ses réflexions sur la vie de l’Église. À l’occasion de la publication de deux livres de don Enrico Finotti, prêtre du diocèse de Trente (Italie), il s’est arrêté sur la question liturgique, livrant des réflexions que nous partageons et commentons volontiers à notre tour.

    I – IL ÉTAIT UNE FOIS LA TABLE DE COMMUNION
    (13 février 2018 : source)

    « L’une des aberrations les plus répandues de l’après-concile a été l’élimination de la table de communion. Une erreur considérable sur le plan historique, liturgique, doctrinal, artistique et pastoral. »

    Ainsi écrit don Enrico Finotti en page 19 de son livre Il mio e il vostro sacrificio. Il liturgista risponde (1), une œuvre précieuse à recommander à tous ceux qui ont à cœur une juste compréhension et exécution du culte à rendre à Dieu.

    Cela peut sembler étrange de partir d’un détail comme celui de la table de communion mais la liturgie est faite de détails et chaque fois que l’on en néglige un c’est l’ensemble qui en souffre (il est bien connu que le diable est dans les détails). En outre, l’observation de don Finotti fait comprendre de quelle trempe est ce prêtre qui n’a pas peur des mots et va droit au but. Voyons donc quelle était la fonction de la table de communion et ce qui a motivé sa suppression.

    Outre à permettre aux fidèles de s’agenouiller pour recevoir le Saint-Sacrement avec toute la révérence due, la table de communion servait à marquer la séparation entre la nef, où se rassemblent les fidèles, et l’espace sacré de l’autel, où s’accomplit le sacrifice. Cette séparation est une constante de la tradition liturgique, en Orient comme en Occident. Sa raison liturgique est la protection de l’accès à l’autel, afin d’en garantir la sacralité. Sa raison théologique est la mise en évidence de la hiérarchie des rôles au cours de la célébration, celui du ministre ordonné, agissant in persona Christi Capitis, étant bien entendu différent de celui de l’assemblée des fidèles. 

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  • Karl Marx célébré par Reinhard Marx ou les propos hallucinants d'un cardinal

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    De Jeanne Smits sur RéinformationTV :

    Le cardinal Reinhard Marx rend hommage à Karl Marx lors du bicentenaire du « père » du communisme

    cardinal Reinhard Marx hommage Karl bicentenaire père communisme

    C’est pour marquer le 200e anniversaire de la naissance de Karl Marx que son homonyme, le cardinal Reinhard Marx, a accordé une interview au Frankfort Allgemeine Sonntagszitung pour expliquer qu’il a été lui-même « très impressionné » par le Manifeste du parti communiste, « écrit dans une langue de génie ». « Sans Karl Marx, il n’y aurait pas eu de doctrine sociale de l’Eglise » : tel est le titre que consacre le portail Internet de l’Eglise catholique d’Allemagne, qui travaille en étroite collaboration avec la conférence des évêques, à l’article à propos de cet entretien donné par le président de ladite.

    Cette phrase, Reinhard Marx l’a d’ailleurs prononcée comme le confirme le site domradio.de. Est-ce à dire que les « catholiques sociaux », qui ont recherché, fait voter et appliqué des solutions alors que la révolution industrielle réduisait à la misère de si nombreux travailleurs arrachés à leur vie paysanne traditionnelle, n’auraient rien fait, n’auraient pas été frappés, n’auraient pas trouvé dans les exigences de leur foi les ressources nécessaires sans avoir lu Das Kapital ou le Manifeste ? Leur action a été en réalité aux antipodes du marxisme, au contraire de la lutte des classes qui en communisme, crée une dialectique entre patrons et ouvriers, « oppresseurs » et « opprimés ».

    Le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising depuis 2007, est par ailleurs membre du groupe de neuf cardinaux, le C9 qui sert d’organe de conseil au pape François.

    L’hommage appuyé du cardinal Reinhard Marx à son homonyme Karl

    Reinhard Marx a rendu un véritable « éloge » à Karl, constate katholisch.de, comme si cela était la chose la plus naturelle au monde. Le cardinal voit en son homonyme un « correctif au système capitaliste ». « La prospérité et le profit ne sont pas les seules choses qui doivent orienter une société » a-t-il déclaré, ajoutant que « le marché » ne permet pas d’assurer automatiquement une société juste.

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  • Pour commencer une réforme de la laïcité à la française :

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     « Réparer le lien » entre l’État et les monastères, une suggestion de Grégor Puppinck (photo) (*) à Emmanuel Macron. Lu sur le site du mensuel « La Nef » :

    Grégor_Puppinck_(5262058682).jpgDans son discours du 9 avril aux Bernardins, devant la Conférence des évêques de France, Emmanuel Macron, après avoir exprimé son « sentiment que le lien entre l’Église et l’État [s’était] abîmé » et qu’il convenait de le « réparer », a tenu à « saluer tous ces prêtres et ces religieux qui de cet engagement ont fait leur vie ».
    A ce propos, comme acte concret de réconciliation, l’État pourrait aisément reconnaître aux congrégations religieuses une liberté dont elles sont privées depuis plus d’un siècle, ce d’autant plus que le président Sarkozy avait déjà admis dans son discours du Latran de 2007 que « la République [maintenait] les congrégations sous une forme de tutelle » et que « cette situation [était] dommageable pour notre pays ».
    Trouvant son origine dans l’anticléricalisme de la IIIe République, qui a notamment contraint à l’exil près de 30 000 religieux, le régime français des congrégations, instauré en 1901 et toujours en vigueur, est en effet particulièrement contraignant en ce qu’il exclut délibérément les monastères du droit commun des associations et les soumet à un régime juridique restrictif. En effet, alors qu’une simple déclaration suffit aux associations ordinaires pour disposer de la personnalité morale, les congrégations ne peuvent accéder à cette personnalité et jouir des droits qui s’y attachent qu’en vertu d’un décret, rendu au terme d’une procédure dite de « reconnaissance légale » soumise à de strictes conditions.

    UNE FORME DE GALLICANISME
    Cette procédure nécessite en particulier l’adoption par la congrégation de statuts civils pouvant entrer en conflit avec le droit canonique. Il en est ainsi de l’interdiction de mentionner dans ces statuts l’existence des vœux « solennels », « perpétuels » ou « définitifs », en application du décret révolutionnaire des 13 et 19 février 1790, encore en vigueur. Autre exemple, toute congrégation doit se soumettre – dans ses statuts civils – à la juridiction de « l’évêque du diocèse » (décret du 16 août 1901), faisant ainsi obstacle à l’exercice direct, par le Saint-Siège, de son autorité sur les congrégations de droit pontifical, celles-ci relevant de Rome, et non pas de l’évêque, à la différence des congrégations diocésaines. En cela, la République maintient une forme de gallicanisme.
    Si de nombreuses congrégations ont, avec le temps, accepté d’entrer dans ce régime, d’autres s’y sont refusées, se résignant alors – pour préserver leur liberté spirituelle – à subir la précarité des associations de fait sans personnalité morale. Ces congrégations de fait ne peuvent donc pas, en leur nom propre, signer de contrat, être propriétaires de leurs propres bâtiments, recevoir des dons ou des legs, ouvrir un compte bancaire, ou encore obtenir une carte grise…
    En tout état de cause, quel que soit le régime choisi (reconnaissance légale ou association de fait), les religieux sont privés de la liberté d’association dont bénéficient les autres groupes de personnes, sans que cette restriction ne réponde à une justification objective et raisonnable. Alors que les mosquées ou les Témoins de Jéhovah peuvent librement se constituer en association loi 1901 avec tous les droits qui en découlent, pourquoi un monastère devrait-il encore être soumis à un régime dérogatoire ?

    ÉLARGIR LE CHAMP DE LIBERTÉ DES MONASTÈRES
    Ce régime juridique spécifique paraît aujourd’hui anachronique au regard des libertés et du principe de non-discrimination. Selon d’éminents canonistes, tel le père Cédric Burgun, il serait d’ailleurs souhaitable de permettre aux monastères de bénéficier de la liberté d’association et ainsi d’élargir le champ de leur liberté.
    Cette mise à jour de la législation française est en outre requise par le droit européen. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a en effet posé le principe de l’« autonomie des organisations religieuses » en vertu duquel le droit national doit permettre aux communautés religieuses ou de conviction « de décider en toute indépendance la manière dont elles sont dirigées, de leur règlement interne, du contenu de leurs croyances, de la structure de la communauté et du système de nomination du clergé, et de leur nom et autres symboles ». Or, force est de constater que le régime actuel des congrégations méconnaît ces obligations.
    Il est vrai que, à ce jour, la Cour européenne n’a pas encore été saisie d’un litige mettant en cause la compatibilité de ce régime avec le droit européen. Toutefois, si une telle affaire devait être portée devant les juges de Strasbourg, ceux-ci concluraient probablement à une violation de la Convention européenne des droits de l’homme. La France serait alors tenue de corriger sa législation.

    Grégor Puppinck

    Ref. « Réparer le lien » entre l’État et les monastères

    (*) Grégor Puppinck est docteur en droit, directeur de l’ European Centre for Law and Justice (ECLJ). Il est membre du panel d’experts de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) sur la liberté de conscience et de religion. Il est l’auteur d’une étude sur « la conventionnalité du régime français des congrégations », parue dans la Revue du droit public en janvier 2018. il est aussi l’auteur de « Objection de conscience et droits de l’homme. Essai d’analyse systématique », Société, Droit et Religion (CNRS Editions, 2016) et de La famille, les droits de l’homme et la vie éternelle (L’Homme Nouveau, 2015).

    JPSC

  • Si l'Église ne défend pas le symbole de la religion chrétienne, qui le fera ?

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    Vu sur le site « Salon beige »:

    JPSC

  • Mai 68 : sous les pavés, l'Esprit ?

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    Du site de l'hebdomadaire "La Nef" :

    Mai 68 : Sous les pavé, l’Esprit

    Gérard Leclerc, éditorialiste à France Catholique et Radio Notre-Dame, fin analyste de la vie des idées, vient de publier un essai original sur Mai 68, dont il nous parle ici.

    La Nef – Comment résumeriez- vous en quelques mots le phénomène mai 1968 ?

    Gérard Leclerc – On fait bien de parler de phénomène, car Mai 1968 est d’une essence très particulière. À tel point qu’il a surpris même ses initiateurs. À l’origine, ce sont quelques groupuscules d’extrême gauche qui lancent l’agitation, à Nanterre et au Quartier latin. Mais l’affaire prend une ampleur inattendue, au point de provoquer une mobilisation de génération. On peut parler avec le regretté Paul Yonnet de « peuple adolescent » qui se révolte contre l’ordre établi, sans trop savoir le but qu’il poursuit. Les gauchistes révolutionnaires classiques comme les trotskistes veulent réitérer la révolution léniniste de 1917, mais rien ne marche comme ils l’attendent. On va s’apercevoir que d’une révolution politique on est passé à une révolution culturelle dont le contenu va se préciser dans la décennie soixante-dix.

    Vous montrez que Mai 1968 a paradoxalement renforcé le capitalisme moderne : pourriez-vous nous expliquer par quel mécanisme ?

    Dès lors qu’une révolution de type communiste n’est plus possible et que c’est une révolution des mœurs qui s’amorce, on va s’apercevoir que c’est l’économie libérale qui s’accorde le mieux avec la sollicitation des désirs. La publicité va d’ailleurs s’emparer de cette thématique au service de la consommation. Un auteur libéral comme Jean-François Revel avait perçu presque sur-le-champ que la révolution envisagée trouvait son terrain d’élection aux États-Unis d’Amérique et sûrement pas dans la Russie soviétique. D’ailleurs il est remarquable que la plupart des révolutionnaires de 68 se transformeront en cadres performants de l’économie libérale. L’évolution d’un journal comme Libération est significative de cette mutation. À l’origine, Serge July et ses camarades avaient créé un brûlot révolutionnaire d’une extrême violence. Rapidement Libé se ralliera au libéralisme politique et économique. On peut dire la même chose de Daniel Cohn Bendit, figure symbolique de 68, qui suivra la même évolution.

    Vous évoquez à plusieurs reprises un « basculement anthropologique », avec un changement d’attitude devant la vie, ainsi que la « rupture » des années 1964-1969 telle que Chaunu l’avait analysée très tôt, responsable de la chute de la pratique et de la fécondité : que sont ce basculement et cette rupture, et leurs conséquences ?

    Ce basculement anthropologique explique 68, il le précède. Le « peuple adolescent » en exprimera le sens, mais il a été lui-même forgé par les transformations imposées par la société industrielle au stade des Trente Glorieuses. Il va abandonner les références des générations précédentes, celles de la guerre et de la reconstruction. Que ces références soient de gauche ou de droite, elles se distinguaient par un caractère commun, de type sacrificiel. On se sacrifiait pour la patrie ou pour la révolution. Il n’est plus question de se sacrifier et d’assumer, par exemple, la continuité démographique qui avait permis le baby-boom. Le grand historien qu’était Pierre Chaunu avait signalé un changement fondamental des « attitudes devant la vie » qui se traduisait statistiquement par la baisse du nombre des mariages et plus encore par un affaissement démographique. Pierre Chaunu avait même parlé de « peste blanche » à propos de la diffusion massive des contraceptifs qui allait provoquer en Europe un véritable hiver démographique.

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  • Ciney, 8 mai : soirée débat sur la fin de vie avec le Professeur Ghins, le docteur Dopchie et l'abbé Tinant

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    Le Comité d’Ethique des Chemins d’Ariane

    a le plaisir d’inviter à la

    Soirée-débat

    Fin de vie. La fin d’une vie 

    La fin de vie - Les soins palliatifs - L’euthanasie –

    Accompagner les résidents confrontés à la mort

    Lieu: CINEY, Salle Jopart | Site des Chemins d'Ariane

    La soirée sera animée par

    • Le Professeur Michel GHINS, Philosophe, professeur ordinaire émérite de l’UCL, 
    • Le Docteur Catherine DOPCHIE, Oncologue, formée aux soins palliatifs (SP), pionnière de leur développement en Hainaut occidental, 
    • Monsieur l’abbé Clément TINANT, Professeur au Séminaire de Namur et curé de paroisse.
  • Libres propos sur l’emploi des langues dans la liturgie

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    -missel-romain-1962-leglise-Saint-Sulpice-Paris_0_1400_939.jpgQue la langue du culte se distingue de celle de la vie courante est un phénomène sinon universel, du moins largement répandu dans beaucoup de liturgies.

    Cela était déjà vrai dans l’Antiquité païenne : à Rome, du temps d’Auguste, des collèges sacerdotaux comme les danseurs saliens ou les frères arvales conservaient pieusement des « carmina » dans une langue devenue archaïque. On ne les chantait pas moins. A la même époque, dans les synagogues juives, la Loi était lue en hébreu, langue alors tombée en désuétude, quitte à être traduite ou expliquée en araméen ou en grec. Jusqu’à un certain point cela reste encore vrai de nos jours dans l’orthodoxie, avec l’usage du slavon ou du grec ancien, et dans le catholicisme occidental avec le latin dont le concile Vatican II pose en principe que, sauf cas particuliers,  l’usage sera conservé dans les rites (constitution « sacrosanctum concilium », art. 36. 1).

    Mais pourquoi ? Par tendance, une liturgie est normalement conservatrice. Parce qu’elle est le lieu de la vérité qui ne varie pas. Modifier le rite, a fortiori la langue qui en est le caractère le plus marquant, pose la question du respect du sens, de la fidélité, dans un domaine par hypothèse délicat : celui de l’acte qui, dans le culte chrétien en tout cas, relie à l’absolu de Dieu. C’est une première explication mais, s’agissant du latin, il y en a d’autres, liées au contexte historique et, d’une manière générale, à la culture catholique.

    Des premiers temps à l’époque patristique

    Au fond, dans la liturgie chrétienne, les « distanciements » du langage quotidien ont existé dès l’origine. Lorsque le Christ institue l’Eucharistie au soir du Jeudi Saint, il le fait dans le contexte d’un rite juif, en araméen sans doute mais encadré par des psaumes hébraïques, c’est-à-dire dans une langue morte depuis le retour de l’exil à Babylone (538 av. J.-C.).

    Gagnant l’empire romain, le christianisme célébrera d’abord en grec : parce que celui-ci est  accessible aux nouveaux convertis, alors issus en majorité de la partie orientale de l’empire? Peut-être, mais surtout parce que le grec est, à la mesure du monde hellénistique, la langue de culture universelle susceptible d’exprimer avec exactitude la foi et les raisons de croire, mieux qu’aucun des dialectes de la Romania.  Depuis le IIe siècle avant notre ère, cette langue y exerce en effet une emprise intellectuelle que ne diminue pas l’éclat de la littérature latine dans les siècles suivants : à l’époque de Virgile et de Cicéron, de la bouche des maîtres d’école, les enfants des citoyens de Rome apprennent d’abord le grec. Et, cent ans avant le Christ, à Alexandrie, les savants juifs ont aussi achevé un tour de force : transposer en grec les concepts de la bible hébraïque. C’est la version dite « des Septante », un nouveau passage de la mer rouge, en quelque sorte : passage décisif, providentiel, qui ouvre la voie de la fusion ultérieure du message chrétien, de forme originairement sémitique, dans la pensée hellénique.

    A ces titres, le grec s’imposa aussi comme langue liturgique, même dans l’Occident latin, jusqu’au IVe siècle en tout cas. Est-ce à dire qu’il y fut compris de tous ? Sûrement pas. A Lyon, en 250 de notre ère, saint Irénée célébrait en grec, même s’il a dû prêcher en latin ou en celte dans la campagne gauloise. Et, à Rome vers 375, le pseudo-Ambroise (Ambrosiaster) parle encore des Latins qui, à la messe, chantent en grec sans comprendre : mais, peu importe, ajoute-t-il, car l’Esprit-Saint sait ce que demande l’âme chrétienne.

    Des temps barbares à celui des cathédrales

    Alors qu’au Ve siècle l’empire romain d’Occident se sépare de son homologue oriental et s’effondre sous le coup des grandes invasions, le latin triomphe paradoxalement sur ses décombres comme unique langue de culture, au détriment du grec (1) et la liturgie s’y latinise, mais peu à peu : en fait, du IVe au VIIIe siècle, le culte en Occident est encore bilingue, avec même un retour offensif du grec au VIIIe siècle.

    La question d’une célébration du culte en langues « barbares » ne s’y est jamais posée (2).  Sans doute, dans ce qui deviendra l’Empire byzantin, les Orientaux avaient-ils pu adopter leurs langues particulières comme langues liturgiques, parce que chaque peuple y possédait une écriture, une littérature cultivée, souvent plus ancienne que le grec. Mais, rien de tel en Occident : les peuplades anarchiques qui s’y implantèrent alors en masse sont largement analphabètes, sans passé historique ni langues abouties. Avec celui du pullulement des schismes orientaux s’opposant les uns aux autres, ce spectacle confus servit aussi de repoussoir, confortant la prévalence du latin comme langue de l’Eglise d’Occident et ciment de son unité, doctrinale comme disciplinaire.

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  • Bruxelles, jeudi 3 mai : conférence de Guillaume d'Alançon sur l'accompagnement des situations difficiles avec Louis et Zélie Martin

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    Tout au long de leur vie, les saints Louis et Zélie Martin, les parents de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, ont rencontré et accompagné de nombreuses personnes qui se trouvaient dans des situations difficiles. Aujourd'hui, en suivant leur exemple, de nombreuses personnes continuent ces accompagnements dans les centres d'accueil Louis et Zélie Martin. Comment peuvent-ils également nous aider aujourd'hui? C'est ce que Guillaume d'Alançon, auteur de nombreux livres sur les époux Martin et fondateur des accueils Louis et Zélie viendra nous expliquer ce jeudi 3 mai 2018 à 20h.
     
    Guillaume d'Alançon est délégué épiscopal pour la famille et la vie du diocèse de Bayonne. Marié et père de 5 enfants, il est l'auteur d'ouvrages en histoire et spiritualité.
     
    Auteur du livre "L'amour avec Louis et Zélie Martin"
    Louis et Zélie. Les Martin. La simplicité tinte en prononçant leur nom. Il ne s'agit pourtant pas d'une histoire à l'eau de rose. Les épines de leurs difficultés se sont consumées à la chaleur de la miséricorde divine. Comme un feu, ce couple nous indique le chemin : Jésus !Pour que l'amour irradie. Un itinéraire spirituel lumineux.
  • Béatification d'un prêtre hongrois assassiné sous le régime communiste

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    De Marina Droujnina sur zenit.org :

    Hongrie: béatification de János Brenner, prêtre assassiné sous le régime communiste

    «Mon plus grand désir c’est d’être un saint et de sanctifier les autres»

    Janos Brenner, martyr en Hongrie (1931-1957) @ brennerjanos.hu
    Janos Brenner, Martyr En Hongrie (1931-1957) @ Brennerjanos.Hu

    János Brenner, prêtre diocésain (1957), martyr, a été béatifié le 1er mai 2018, en Hongrie, lors d’une célébration eucharistique présidée au nom du pape François par le cardinal Angelo Amato, S.D.B., préfet de la Congrégation pour les causes des saints, sur le parvis de la cathédrale de Szombathely, à quelque 200 kilomètres à l’ouest de la capitale Budapest.

    Le pape François a autorisé, le 8 novembre 2017, la Congrégation pour les causes des saints à promulguer le décret reconnaissant le martyre de János (Jean) Brenner, jeune prêtre hongrois de 25 ans, tué « en haine de la foi » en 1957, sous le régime communiste.

    L’authentification du martyre suffisait pour ouvrir la voie à la béatification : un autre miracle n’est pas nécessaire selon le droit canon.

    János Brenner est né le 27 décembre 1931 à Szombathely (Hongrie). Il a fait quelques années à l’école cistercienne avant que le gouvernement communiste ne prenne en charge les écoles catholiques du pays. L’expérience chez les prémontrés est restée un souvenir marquant dans son cœur, et à l’âge de 18 ans – tout en sachant que les ordres religieux seraient bientôt supprimés – il a commencé le noviciat à l’Abbaye cistercienne de Zirc et a reçu le nom de frère Anastase (Anasztáz).

    Le frère Anastase et ses camarades novices n’ont pu profiter que de deux mois de vie monastique régulière en été de 1950. En octobre, le p. Lawrence Sigmond, maître des novices de l’Abbaye de Zirc, a choisi de placer les novices dans des appartements privés afin de continuer leur formation clandestinement à travers des réunions hebdomadaires en petits groupes, loin des yeux de la police.

    Frère Anastase a prononcé ses vœux après le noviciat et il a finalement été ordonné prêtre en 1955. Il était particulièrement sensible aux besoins des enfants et il s’est montré très efficace dans l’enseignement et la formation des jeunes.

    Son désir de servir était si fort qu’il avait refusé d’arrêter même après avoir été averti par un commissaire du gouvernement des menaces personnelles proférées contre lui. Même lorsque son évêque lui a proposé de le transférer dans un endroit sécuritaire, le p. Anastase a préféré rester, plaçant sa confiance en Dieu.

    Dans la nuit du 14 décembre 1957, à Rabakethely, il a été appelé pour administrer les derniers sacrements à un homme mourant, mais il a été pris dans une embuscade dans l’obscurité d’un sentier forestier et il a été poignardé 32 fois. Quand les villageois l’ont trouvé mort le matin, il protégeait toujours de sa main le Saint Sacrement.

    Aujourd’hui, une chapelle marque l’endroit où il a été assassiné et les pèlerins viennent en procession de nombreuses régions du pays.

    Le père Anastase a tenu un journal pendant le noviciat : « Mon plus grand désir, écrivait-il, c’est d’être un saint, vivre une vie sainte et de sanctifier les autres. »

    Ce martyre est reconnu au cœur de l’année commémorant son martyre (1957-2017). Une commémoration interdite par les communistes jusqu’au changement de régime.

  • Intercommunion : réunion cruciale aujourd'hui à Rome

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    De Sandro Magister traduit sur le site diakonos.be :

    Un cardinal, sept évêques et quatre nouveaux « dubia ». Cette fois sur l’intercommunion

    Samedi 28 avril dernier, le Pape François a reçu en audience le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l’archevêque jésuite Luis Francisco Ladaria Ferrer, accompagné par le secrétaire de cette même congrégation, Giacomo Morandi.

    On peut raisonnablement imaginer qu’ils aient parlé du conflit qui se joue entre les évêques d’Allemagne quant à la possibilité de donner la communion également aux époux protestants mariés avec un catholique.

    En effet, en guise de confirmation, le 30 avril, la salle de presse du Vatican a déclaré qu’un sommet sur cette question se tiendrait justement le 3 mai prochain au Vatican.

    Mais comment cette question s’est-elle imposée à l’agenda ? Faisons quelques pas en arrière.

    Le 20 février dernier, la Conférence épiscopale allemande a approuvé à une large majorité un « manuel pastoral » d’instructions – qui n’a pas encore été publié mais dont le contenu essentiel a été immédiatement divulgué par le cardinal Reinhardt Marx, le président de la conférence – qui spécifie quand, comment et pourquoi autoriser une telle communion, bien au-delà des rares cas d’extrême nécessité prévus par le droit canon.

    Cependant, 13 évêques ont voté contre. Et sept d’entre eux, dont un cardinal, ont envoyé le 22 mars dernier leurs « dubia » par écrit à Rome dans une lettre adressée au préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi demandant une clarification.  Ils ont également envoyé cette lettre pour information au cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, à Juan Ignacio Arrieta Ochoa de Chinchetru, le secrétaire du Conseil pontifical pour les textes législatif ainsi qu’au nonce apostolique en Allemagne, Nikola Eterovic.

    Les sept signataires de la lettre sont Rainer Woelki, cardinal archevêque de Cologne (au centre de la photo, avec le cardinal Marx à sa droite), Ludwig Schick, archevêque de Bamberg, Gregor Hanke, évêque d’Eichstätt, Konrad Zdarsa, évêque d’Augsbourg, Wolfgang Ipolt, évêque de Görlitz, Rudolf Voderholzer, évêque de Ratisbonne, et Stefan Oster, évêque de Passau.

     

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  • Qui peut communier ?

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    VE PN 106 Diacre-Abb--Augustin-re-oit-la-communion-du-Cardinal-357.jpg« Prenez et mangez-en tous ». A première vue, la liturgie eucharistique nous invite tous à communier. Sans exception. Dans les deux formes du rite romain. En réalité, le magistère de l’Eglise nous enseigne les conditions aussi bien indispensables que souhaitables pour recevoir fructueusement le Corps et le Sang du Christ. Quelles sont-elles ? Dans le mensuel « La Nef » du mois de mai 2018, l’abbé Laurent Spriet , prêtre du diocèse de Lyon (Communauté Totus Tuus) nous rappelle les conditions d’une communion fructueuse au Corps et au Sang du Christ :

    LES CONDITIONS INDISPENSABLES

    « Etre baptisé.

    Puisqu’une des finalités de la Communion est de nourrir en nous la vie divine, la première condition pour pouvoir recevoir l’eucharistie est d’avoir reçu le baptême. Les personnes non baptisées (donc les catéchumènes compris) ne peuvent donc pas recevoir la sainte Communion.

    Avoir la vraie foi en l’eucharistie, et une foi vivante.

    La participation à la communion eucharistique implique la communion dans la doctrine des Apôtres. Celui qui ne croit pas en la présence vraie, réelle, et substantielle du Christ en l’eucharistie ne peut pas communier.

    En outre, il faut être un membre vivant du Corps du Christ qui est l’Eglise. Il ne suffit pas d’appartenir de « corps » à l’Eglise, il faut encore lui appartenir de « coeur » c’est-à-dire avoir la « foi opérant par la charité » (Ga 5, 6).

    Etre en état de grâce.

    D’où la norme rappelée par le Catéchisme de l’Eglise catholique : « celui qui est conscient d’un péché grave [ou mortel] doit recevoir le sacrement de la réconciliation avant d’accéder à la communion »[1]. Notons bien que le jugement sur l’état de grâce appartient non pas au ministre qui distribue la sainte eucharistie mais bien uniquement à la personne qui s’approche de l’autel pour communier[2] : il s’agit en effet d’un jugement de conscience du communiant (cf. saint Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia vivit, n 37). ​Cette discipline de l’Eglise n’est pas nouvelle. Nous lisons en effet sous la plume de saint Jean Chrysostome : « Moi aussi, j’élève la voix, je supplie, je prie et je vous supplie de ne pas vous approcher de cette table sainte avec une conscience souillée et corrompue. Une telle attitude en effet ne s’appellera jamais communion, même si nous recevions mille fois le Corps du Seigneur, mais plutôt condamnation, tourment et accroissement des châtiments » (Homélies sur Isaïe 6, 3: PG 56, 139)​. Nous connaissons en effet les paroles très fortes de saint Paul aux Corinthiens que l’Eglise nous fait entendre le Jeudi-Saint : « Quiconque mange ce pain ou boit cette coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même et qu’il mange alors de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il n’y discerne le Corps » (1 Co 11, 27-29). Recevoir le Corps du Christ en sachant que l’on est en état de péché mortel c’est Le recevoir indignement. C’est un sacrilège. Le pape Benoit XVI a attiré notre attention sur ce point en écrivant : « à notre époque, les fidèles se trouvent immergés dans une culture qui tend à effacer le sens du péché, favorisant un comportement superficiel qui porte à oublier la nécessité d’être dans la grâce de Dieu pour s’approcher dignement de la communion sacramentelle » (« Sacramentum caritatis », n 20). Pour être admis au banquet des noces de l’Agneau il faut avoir l’habit nuptial du baptême (Mt 22, 1-14) et s’il est sali (par le péché mortel), il faut le laver et le blanchir dans le Sang de l’Agneau (Ap 7, 14).

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