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Foi - Page 116

  • À quoi ressemble la vie d'un catholique dans le plus grand pays musulman du monde

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    De Courtney Mares sur le NCR :

    À quoi ressemble la vie d'un catholique dans le plus grand pays musulman du monde

    Bien qu’ils soient minoritaires, les catholiques d’Indonésie jouent un rôle actif dans la vie sociale, religieuse et culturelle du pays.

    La cathédrale catholique Notre-Dame de l'Assomption à Jakarta, Indonésie
    La cathédrale catholique Notre-Dame de l'Assomption à Jakarta, en Indonésie (photo : EWTN News / EWTN)

    En tant que catholique vivant dans le plus grand pays musulman du monde, Baso Darmawan n'hésite pas à faire le signe de croix lorsqu'il prie avant un repas dans un restaurant de la capitale animée de Jakarta.

    Darmawan dit connaître personnellement de nombreux Indonésiens convertis de l'islam au catholicisme, y compris son propre père. Il a déclaré à CNA que vivre aux côtés de ses voisins musulmans à Bogor, en Indonésie, peut également être un rappel quotidien de la foi.

    « Comme les musulmans prient cinq fois par jour, j’utilise parfois leur appel à la prière pour me rappeler de prier l’Angélus ou l’Office des Heures, car l’heure est similaire à nos horaires de prière », a-t-il déclaré.

    L'Indonésie, quatrième pays le plus peuplé au monde, abrite plus de musulmans que tout autre pays. Si 87 % de la population est musulmane, 29 millions de chrétiens sont également répartis sur les 17 000 îles de ce vaste archipel.

    Alors que le pape François se rend en Indonésie cette semaine, la relation délicate et complexe entre les communautés musulmane et catholique du pays sera mise en lumière.

    Dans la capitale Jakarta, la mosquée Istiqlal est située en face de la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption. Les deux bâtiments partagent même un parking. De nombreux Indonésiens, y compris les catholiques locaux, y voient un signe de tolérance religieuse et de coexistence pacifique dans le pays.

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  • Grégoire : la grandeur d'un pape (3 septembre)

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    saint-gregoire-le-grand_detail_sacramentaire-marmoutier-pour-usage-autun_bibmunicip_ms19bis-folio005_anno845_IRHT_106971-p.jpgLors des audiences générales des mercredis 28 mai et 4 juin 2008, le pape Benoît XVI a consacré ses catéchèses au pape Grégoire le Grand : 

    Grégoire le Grand pacificateur de l'Europe (28 mai)

    Chers frères et sœurs,

    Mercredi dernier j'ai parlé d'un Père de l'Eglise peu connu en Occident, Romanos le Mélode, je voudrais aujourd'hui présenter la figure de l'un des plus grands Pères dans l'histoire de l'Eglise, un des quatre docteurs de l'Occident, le Pape saint Grégoire, qui fut évêque de Rome entre 590 et 604, et auquel la tradition attribua le titre de Magnus/Grand. Grégoire fut vraiment un grand Pape et un grand Docteur de l'Eglise! Il naquit à Rome vers 540, dans une riche famille patricienne de la gens Anicia, qui se distinguait non seulement par la noblesse de son sang, mais également par son attachement à la foi chrétienne et par les services rendus au Siège apostolique. Deux Papes étaient issus de cette famille:  Félix III (483-492), trisaïeul de Grégoire et Agapit (535-536). La maison dans laquelle Grégoire grandit s'élevait sur le Clivus Scauri, entourée par des édifices solennels qui témoignaient de la grandeur de la Rome antique et de la force spirituelle du christianisme. Des sentiments chrétiens élevés lui furent aussi inspirés par ses parents, Gordien et Silvia, tous deux vénérés comme des saints, et par deux tantes paternelles, Emiliana et Tarsilia, qui vécurent dans leur maison en tant que vierges consacrées sur un chemin partagé de prière et d'ascèse.

    Grégoire entra très tôt dans la carrière administrative, que son père avait également suivie et, en 572, il en atteint le sommet, devenant préfet de la ville. Cette fonction, compliquée par la difficulté des temps, lui permit de se consacrer à large échelle à chaque type de problèmes administratifs, en en tirant des lumières pour ses futures tâches. Il lui resta en particulier un profond sens de l'ordre et de la discipline:  devenu Pape, il suggérera aux évêques de prendre pour modèle dans la gestion des affaires ecclésiastiques la diligence et le respect des lois propres aux fonctionnaires civils. Toutefois, cette vie ne devait pas le satisfaire car, peu après, il décida de quitter toute charge civile, pour se retirer dans sa maison et commencer une vie de moine, transformant la maison de famille dans le monastère Saint André au Celio. De cette période de vie monastique, vie de dialogue permanent avec le Seigneur dans l'écoute de sa parole, il lui restera toujours la nostalgie, qui apparaît toujours à nouveau et toujours davantage dans ses homélies:  face aux assauts des préoccupations pastorales, il la rappellera plusieurs fois dans ses écrits comme un temps heureux de recueillement en Dieu, de consécration à la prière, d'immersion  sereine  dans  l'étude. Il put ainsi acquérir cette profonde connaissance de l'Ecriture Sainte et des Pères de l'Eglise dont il se servit ensuite dans ses œuvres.

    Mais la retraite dans la clôture de Grégoire ne dura pas longtemps. La précieuse expérience mûrie dans l'administration civile à une époque chargée de graves problèmes, les relations entretenues dans cette charge avec les byzantins, l'estime universelle qu'il avait acquise, poussèrent le Pape Pélage à le nommer diacre et à l'envoyer à Constantinople comme son "apocrisaire", on dirait aujourd'hui "Nonce apostolique", pour permettre de surmonter les dernières séquelles de la controverse monophysite et, surtout, pour obtenir l'appui de l'empereur dans son effort pour contenir la poussée lombarde. Son séjour à Constantinople, où avec un groupe de moines il avait repris la vie monastique, fut très important pour Grégoire, car il lui donna l'occasion d'acquérir une expérience directe du monde byzantin, ainsi que d'approcher la question des Lombards, qui aurait ensuite mis à rude épreuve son habileté et son énergie au cours années de son pontificat. Après quelques années, il fut rappelé à Rome par le Pape, qui le nomma son secrétaire. Il s'agissait d'années difficiles:  les pluies incessantes, le débordement des fleuves, la famine qui frappait de nombreuses zones d'Italie et Rome elle-même. A la fin, la peste éclata également, faisant de nombreuses victimes, parmi lesquelles le Pape Pélage II. Le clergé, le peuple et le sénat furent unanime en choisissant précisément lui, Grégoire, pour être son Successeur sur le Siège de Pierre. Il chercha à résister, tentant également la fuite, mais il n'y eut rien à faire:  à la fin il dut céder. C'était l'année 590.

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  • 2 septembre : les martyrs de septembre 1792

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    1906026849.jpg"Après la chute de la Monarchie le 10 août 1792, la fièvre monte à Paris. De nombreux suspects sont arrêtés : laïcs, prêtres séculiers, religieux, souvent réputés réfractaires, même si ce n’est pas le cas de tous. Environ 350 ecclésiastiques sont ainsi incarcérés, dont plus de la moitié étrangers à la capitale. Entre le 2 et le 5 septembre, des bandes armées d’hommes et de femmes envahissent les prisons parisiennes pour se livrer à l’exécution collective des détenus au couvent des Carmes, à l’abbaye de Saint-Germain, au séminaire Saint-Firmin, aux prisons de la Force, rue Saint-Antoine.

    Le couvent des Carmes, avec son très vaste enclos, est le premier et le plus symbolique théâtre des tueries. Au témoignage de l’abbé Saurin, jésuite rescapé, le contraste est saisissant entre la sérénité qui règne au-dedans, parmi les ecclésiastiques prisonniers, groupés autour de trois évêques, et, au dehors, le hurlement de la foule, les canonnades, les roulements de tambour, et finalement, le 2, vers quatre heures du soir, le tocsin de Saint-Sulpice qui donne le signal aux émeutiers. La tuerie qui a commencé dans le jardin s’achève, après un simulacre de jugement, au pied du petit escalier faisant communiquer la chapelle, où les prisonniers ont d’abord reflué et se sont mutuellement donné l’absolution, et le jardin. " Je n’ai entendu se plaindre aucun de ceux que j’ai vu massacrés " écrira l’abbé de la Pannonie, blessé et rescapé de la tragédie des Carmes.

    Parmi les 3 000 victimes de septembre 1792, 191 personnes mortes pour leur foi ont été béatifiées par Pie XI le 17 octobre 1926. 86 prêtres étaient membres du clergé parisien. Les quatre laïcs et de nombreux religieux béatifiés appartenaient aussi à l’Église de Paris."

    http://viechretienne.catholique.org/saints/3806-bienheureux-martyrs-de-septembre

  • Miserere mihi Domine; introit du 22ème dimanche du temps ordinaire

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    Introitus

    Miserere mihi Domine,
    quoniam ad te clamavi tota die :
    quia tu Domine suavis ac mitis es,
    et copiosus in misericordia
    omnibus invocantibus te.
     
    Ayez pitié de moi, Seigneur,
    car j’ai lancé vers vous mon appel tout au long du jour :
    car vous, Seigneur, vous êtes doux et bon :
    et abondant en miséricorde
    pour tous ceux qui vous invoquent.
    Ps.  1

    Inclina, Domine, aurem tuam,
    et exaudi me :
    quoniam inops, et pauper sum ego.

    Inclinez l’oreille, Seigneur,
    et exaucez-moi :
    car livré à moi-même, je suis sans ressource et malheureux.

  • Garde en moi un coeur pur (22e dimanche du temps ordinaire)

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    L'homélie du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ pour le 22e dimanche du temps ordinaire (homelies.fr) :

    Les pratiques rituelles qui font l’objet du litige entre Jésus et les pharisiens, sont issues de la « tradition des anciens », c’est-à-dire de l’interprétation orale de la Torah transmise de génération en génération, et ayant acquis au fil des années, une valeur normative. Cette tradition contient un ensemble de prescriptions, qui veulent incarner dans la vie quotidienne les préceptes généraux de la Loi en matière de pureté rituelle. Ainsi l’aspersion « au retour du marché » était un geste symbolique de mise à distance par rapport à toute personne n’appartenant pas au peuple élu - peuple sacerdotal qui doit impérativement se garder « pur » pour pouvoir offrir à Dieu un sacrifice qui lui plaise. Sous couvert de rites religieux, ces pratiques relevaient avant tout du souci de sauvegarder une identité juive au milieu des nations païennes.

    Se faisant l’écho du prophète Isaïe, Jésus dénonce l’ambiguïté d’une telle attitude : derrière des explications se référant à la Thora, les doctrines enseignées par les pharisiens « ne sont que des préceptes humains ». Comme leur nom l’indique, les rituels « religieux » devraient avoir pour but de « relier » à Dieu ceux qui les accomplissent pieusement. Tel n’est plus le cas pour ces pratiques traditionnelles qui se sont réduites au fil des années, à des signes identitaires permettant de tracer la frontière entre le juif et le non-juif. Notre-Seigneur condamne l'hypocrisie de ces comportements pseudo-religieux, qui sacralisent une séparation entre les personnes alors que le Père a tout au contraire envoyé son Fils pour « rassembler ses enfants dispersés » (Jn 11, 52). Refusant toute forme de ségrégation, Jésus s’adresse directement à la foule bigarrée qui l’entoure, et au sein de laquelle les règles de pureté ne devaient pas être particulièrement observées. « Ecoutez-moi tous - sous-entendu : quelle que soit votre appartenance raciale, sociale ou nationale - prêtez attention à mes paroles et non aux vains discours de ces soi-disant docteurs de la Loi qui se sont éloignés des chemins de la sagesse. La pureté n’est pas un attribut des aliments ou des ustensiles. Seul le cœur peut être qualifié de pur ou d’impur, selon qu’il est digne de servir de Temple à Dieu ou pas. »

    Nous n’avons guère d’illusion à nous faire : depuis que nous nous sommes éloignés de Dieu par le péché, notre cœur est une caverne remplie de « pensées perverses ; inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchanceté, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure ». Nous en avons tous fait la triste expérience. A quoi bon purifier indéfiniment les ustensiles de cuisine pour éviter une impureté orale, alors que nous nourrissons des pensées coupables ? A quoi bon multiplier les ablutions corporelles extérieures, si notre cœur est maculé de pensées inavouables ? Les rites de purifications n’ont de sens que dans la mesure où ils sont l’expression d’une sincère conversion intérieure. Car Dieu seul peut nous purifier d’une eau lustrale qui soit spirituellement « efficace » : l’eau jaillie du côté transpercé de son Christ. C’est à cette eau qu’il pensait lorsqu’il annonçait par son prophète : « Je verserai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés. De toutes vos souillures, de toutes vos idoles je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair » (Ez 36, 25-26).

    Le « cœur de chair » - qui correspond au « cœur pur » - est précisément un « cœur de pierre » qui s’est laissé purifier par la grâce divine, sans lui opposer d’obstacle. Hélas chaque fois que nous désobéissons à « la Parole de vérité » (2nd lect.), nous résistons concrètement à l’action purificatrice de l’Esprit Saint ; nous sommes en contradiction avec notre engagement baptismal. L’homme « intelligent » et « sage », celui qui vit dans la proximité de son Dieu (cf. 1ère lect.), est tout au contraire celui qui se laisse instruire, qui « écoute les commandements et les décrets que le Seigneur lui enseigne ; qui garde ses ordres tels que le Seigneur son Dieu les a prescris, sans rien y ajouter et rien y retrancher, car la Loi du Seigneur est juste et ses paroles sont vraies » (cf. 1ère lect.). La conclusion logique nous vient sous forme d’exhortation de la plume de saint Jacques : « Accueillez donc humblement la parole de Dieu semée en vous » (2nd lect.).

    Bien sûr il ne s’agit pas d’en rester à de pieuses considérations : la Parole de Dieu « est capable de nous sauver » dans la mesure où nous la mettons en application. Car après la purification dans les eaux de notre baptême, nous avons aussi été vivifiés par le Sang jailli de la même Source. Nous vivons désormais de la vie de l’Esprit, c'est-à-dire de la vie du Christ ressuscité. Dès lors, ce sont nos œuvres de charité qui « prouvent » l’authenticité de notre conversion et qui plaident pour nous. Car « devant Dieu notre Père, la manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c’est de venir en aide aux orphelins et aux veuves dans leur malheur, et de se garder propre au milieu du monde » (2nd lect.).

    C’est donc à un sérieux examen de conscience que l’Eglise nous invite sur la nature des pensées qui habitent habituellement notre cœur : pensées perverses, cupides, malveillantes ; ou pensées de paix, d’amour, de bienveillance ? Le « glaive à deux tranchants » de la Parole fait-il partie des armes dont nous nous servons pour mener le beau combat contre nos complicités avec l’esprit des ténèbres ? Notre conversion est-elle simplement « idéologique », sans changer vraiment nos comportements, ou bien la parole est-elle semée dans une terre accueillante qui lui permet de porter son fruit de charité ?
    Les textes de la liturgie de ce jour viennent à point nommé en ce temps de reprise : puissent-ils nous aider à nous recentrer sur la finalité surnaturelle de nos engagements telle que nous la révèle « la Parole de Dieu semée en nous » (2nd lect.), afin d’agir en « peuple sage et intelligent » dont « le Seigneur notre Dieu est proche chaque fois qu’il l’invoque » (1ère lect.).

    « “Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? Celui qui se conduit parfaitement, qui agit avec justice et dit la vérité selon son cœur” (Ps 14). Puissions-nous tout au long de cette année qui commence, nous laisser guider par ta “parole de vérité qui nous donne la vie”, afin de te plaire en toutes choses, et d’être de vrais témoins de ton amour. “Père de toutes les lumières”, fais descendre d’en haut “les dons les meilleurs, les présents merveilleux” (2nd lect.) sur tes enfants, pour qu’ils se convertissent et trouvent en toi le bonheur pour lequel tu les as créés. »

    Père Joseph-Marie

  • La Lettre du pape François sur la littérature et l'éducation; un commentaire

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    De Miguel Cuartero sur son blog via korazym.org :

    Lettre du pape François sur la littérature et l'éducation; un commentaire

    Mais immédiatement, dans le premier paragraphe, il explique que cela s'applique non seulement aux séminaristes mais également à tous les chrétiens. Voici donc la Lettre sur le rôle de la littérature dans la formation (17 juillet 2024) ICI ] adressée aux séminaristes mais aussi aux formateurs et à tous les chrétiens, publiée en huit langues sur le site du Vatican.

    Le Pape affirme que pour entrer en dialogue avec la culture contemporaine, il faut se consacrer à la littérature. En effet, il ne suffit pas d'apprendre un christianisme « loin » des gens, mais il faut toucher la chair des hommes et des femmes. En ce sens, explique le Souverain Pontife, la littérature rapproche les chrétiens de la vérité sur l'homme, du « cœur de la culture » et du « cœur de l'être humain », en les épargnant de lectures abstraites à des années-lumière du monde.

    On voit clairement une référence à la théologie qui, pendant de nombreuses années, au cours de ce pontificat, a été désignée à plusieurs reprises comme une science abstraite et - à leur tour - les théologiens comme des rats de bibliothèque, enfermés dans leur raisonnement froid et raréfié.

    Donc plus de romans (anciens ou nouveaux, c'est égal) et moins de théories ; plus de littérature et moins de théologie ; plus de récits et moins de dogmatique. Le Pape se souvient de l'époque où plutôt que d'imposer à ses étudiants le Cid (poème épique classique de la littérature espagnole), il leur laissait lire Garcia Lorca [1], ce que les étudiants préféraient et qui leur convenait davantage. Parfois, un roman est aussi un bon substitut à la prière, affirme le Pontife, lorsque la prière est difficile à cause d'une crise ou d'une lourdeur d'esprit.

    Rien à dire sur l'invitation à redécouvrir et relire les classiques de la littérature. Il s’agit d’une richesse incontournable que peu de gens parviennent malheureusement à exploiter. Ce qui me laisse perplexe, c'est que dans le contexte actuel, dans l'environnement culturel dans lequel nous baignons, le Souverain Pontife prend la peine de demander, presque en suppliant, aux séminaristes de se tourner vers le roman pour devenir plus humains, plus créatifs, acquérir un vocabulaire plus large et lutter contre la corrosion cérébrale.

    À mon avis, le contexte culturel actuel est en fait configuré comme une guerre, une guerre culturelle, dans laquelle le christianisme (non pas les « religions », mais le christianisme) est constamment attaqué et tourné en dérision par une idéologie de plus en plus omniprésente. Les Jeux Olympiques de Paris en ont été un exemple clair [2] , au point de provoquer des protestations d'une partie du monde politique, mais surtout de la part des citoyens ordinaires, du monde laïc et des représentants et dirigeants d'autres religions pour invoquer le respect du christianisme et des valeurs chrétiennes (Susanna Tamaro a défini le rite d'ouverture des jeux comme « les funérailles de l'éthique » ICI ] ). Il faut dire que François n'a fait aucun commentaire à ce sujet, alors que le Saint-Siège s'est exprimé très tardivement dans une courte note [3] .

    Bref, le contexte dans lequel nous vivons est désormais clairement hostile aux chrétiens. L’avenir ne s’annonce pas rose. Sommes-nous préparés à cela ? Nos bergers le sont-ils ? Les futurs bergers le seront-ils ? Il y a beaucoup d'inquiétude et aussi la fatigue de devoir tout supporter ou de se sentir continuellement étiqueté comme rétrograde ou théoricien du complot (comme l'auteur semblera évidemment l'être). L'invitation à tout confier à la littérature pour mieux comprendre et dialoguer avec le monde - de la part du Souverain Pontife, chef de l'Église et pasteur des catholiques dispersés dans le monde - semble pour le moins surprenante.

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  • Un Nihil obstat pour la dévotion à Notre-Dame de la Miséricorde de Pellevoisin

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    De Vatican News :

    Notre-Dame de la Miséricorde de Pellevoisin: une dévotion qui fait du bien

    Le dicastère pour la Doctrine de la foi a donné son accord à l'archevêque de Bourges pour publier le décret de «nihil obstat» concernant la dévotion liée au sanctuaire marial de cette petite commune française où, en 1876, une pauvre servante, Estelle Faguette, aurait eu plusieurs apparitions de la Vierge Marie.

    «Bien qu’il ne soit pas dans les habitudes de ce dicastère de se prononcer sur le caractère surnaturel ou l’origine divine des phénomènes surnaturels et des prétendus messages, les paroles qu’Estelle attribue à la Vierge Marie ont une valeur particulière permettant d’entrevoir une action de l’Esprit Saint au cœur de cette expérience spirituelle».

    C'est ce qu'écrit le cardinal Victor Manuel Fernández dans une lettre adressée à l'archevêque de Bourges, Mgr Jérôme Daniel Beau, et approuvée par le Pape François mercredi 22 août, dans laquelle il donne son accord pour procéder au décret proposé de «nihil obstat» concernant «Notre-Dame de la Miséricorde», vénérée dans le sanctuaire de Pellevoisin, une petite commune du centre de la France, où en 1876 une pauvre servante, Estelle Faguette, aurait eu plusieurs apparitions de la Vierge Marie.

    Une dévotion recommandée

    Le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi affirme que non seulement «il n’y a pas d’objections doctrinales, morales ou autres à cet événement spirituel» auquel les fidèles «peuvent donner leur assentiment avec prudence» (Normes, art 22, 1), «mais qu’au contraire la dévotion dans ce cas, déjà florissante, est particulièrement recommandée à ceux qui veulent librement y adhérer», car il y a là «un chemin de simplicité spirituelle, de confiance et d’amour» qui est susceptible de faire beaucoup de bien et qui «sera assurément un bien pour toute l’Église».

    La lettre d'Estelle à la Vierge

    Estelle est née le 12 septembre 1843 dans une famille très pauvre. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses parents, elle travaille d'abord comme blanchisseuse, puis comme domestique. Elle tombe gravement malade et sa vie est en danger. C'est alors qu'elle décide d'écrire une lettre touchante à la Vierge pour demander sa guérison afin de continuer à subvenir aux besoins de ses pauvres parents. Ses paroles, écrit le cardinal, «frappent par leur simplicité, leur clarté et l’humilité. Estelle raconte les souffrances causées par sa maladie. Elle ne se targue pas d’un esprit chrétien de résignation. Au contraire, elle fait part de sa résistance intérieure à une maladie qui a bouleversé son projet de vie». Mais finalement, elle s'en remet toujours à la volonté de Dieu. Elle veut seulement aider son père et sa mère de toutes les forces qui lui restent: «Ce dévouement généreux aux autres, cette vie consacrée à leur soin, est ce qui a le plus touché le cœur de la Vierge» qui «sait reconnaître tout le bien qui se cache derrière nos paroles».

    La guérison miraculeuse

    La jeune femme raconte que les premières apparitions ont commencé en février 1876, alors qu’elle avait 32 ans: à la cinquième apparition, comme promis par Marie, elle a été complètement guérie. Estelle est très claire sur ce qui s'est passé: la Vierge a obtenu sa guérison par son Fils. Tout est attribué au Christ, c'est le Christ qui a écouté l'intercession de sa mère. Une guérison, souligne le cardinal Fernández, «confirmée comme miraculeuse par l’archevêque de Bourges, le 8 septembre 1893, avec l’accord du Saint-Office».

    Quelques messages de Marie

    Dans ses messages, Marie manifeste à Estelle toute sa proximité et sa tendresse avec des paroles d'encouragement: «Ne crains rien, tu es ma fille», «Si tu veux me servir, sois simple»«Courage», «Je serai invisiblement près de toi […] Tu n’as rien à craindre»«Je choisis les petits et les faibles pour ma gloire». Et puis les exhortations à la paix: «Du calme, mon enfant, patience, tu auras des peines, mais je suis là», « Je voudrais que tu sois encore plus calme [...] Tu as besoin de te reposer». Une invitation également adressée à l'Église: «Dans l'Église, il n'y a pas ce calme que je désire».

    Une présence silencieuse

    Souvent, dit le cardinal préfet, «plus que les paroles de Marie, ce qui fascine, c’est sa présence silencieuse, ces longs silences où son regard de Mère guérit l’âme». Estelle écrit: «Mon Dieu comme elle était belle! Elle resta longtemps immobile sans rien dire [...] Après ce silence, elle me regarda; je ne sais pas ce que j’éprouvais; comme j’étais heureuse!»«Elle ne m’a rien dit. Puis elle jeta les yeux sur moi et m’a regardée avec beaucoup de bonté et partit», Elle «me regardait toujours souriant»«Quelle beauté et quelle douceur!», «Quelle bonté dans son regard et quelle miséricorde!».

    Le scapulaire avec l'image du Cœur du Christ

    «L'expérience de Pellevoisin, poursuit le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, est mariale, mais en même temps elle demeure fortement christologique». Ainsi, «la grande demande de la Vierge à Estelle est qu’elle répande le scapulaire avec l’image du Cœur du Christ, et son grand message est l’invitation à se tourner vers le Cœur aimant du Seigneur». Montrant à Estelle le scapulaire du Sacré-Cœur du Christ, Marie dit: «Depuis longtemps, les trésors de mon Fils sont ouverts [...]. J’aime cette dévotion».

    Estelle accepte cette demande de répandre la dévotion au Cœur du Seigneur. «Le Cœur du Christ n’est jamais indifférent; il se laisse toucher par notre supplication sincère et aimante, surtout quand c’est la Mère qui touche son Cœur». La vie d'Estelle s'est déroulée dans l'humilité au milieu de nombreuses épreuves, accusations et calomnies. En 1925, elle entre dans le Tiers-Ordre dominicain. Elle meurt à Pellevoisin le 23 août 1929 à près de 86 ans.

    Les autorisations des Papes

    Le cardinal rappelle que plusieurs papes ont autorisé des actes de dévotion liés à «Notre-Dame de la Miséricorde», également connue sous le titre de «Mère toute miséricordieuse»: en 1892, Léon XIII a accordé des indulgences aux pèlerins qui se rendaient à Pellevoisin et, en 1900, il a reconnu le scapulaire du Sacré-Cœur. Benoît XV en 1915, recevant le scapulaire, affirme que «Pellevoisin a été choisi par la Sainte Vierge comme un lieu privilégié où elle répand ses grâces». En 1922, l’autorisation d’une messe votive, le 9 septembre, est donnée à la paroisse de Pellevoisin. Au cours de toutes ces années, dit le cardinal Fernández, «de nombreux et beaux fruits de foi et de charité» ont fleuri chez ceux qui ont vécu cette dévotion.

    En long et en large sur Aleteia.org

  • Il n’y a pas de place pour Dieu au Danemark, ni besoin de lui en Norvège

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    De sur First Things :

    La foi de mes pères

    29 août 2024

    Cet été, mon mari et moi avons fait une croisière dans les fjords à couper le souffle de Norvège et du Danemark, en faisant escale dans des villes et des villages. Au cœur de chaque petit hameau se dresse une jolie église en bois (ou en pierre, si l’église d’origine en bois avait brûlé). Et, invariablement, nos guides nous disaient, avec plus ou moins de satisfaction, que « personne en Norvège ou au Danemark ne va plus à l’église ». Le luthéranisme dévot de mes ancêtres, qui a tant façonné et défini mes grands-parents et mes parents, est mort et enterré. 

    Selon les guides, la question est désormais de savoir quoi faire de tous les bâtiments religieux. Les paroisses ne sont plus en mesure de s'en occuper, et c'est la ville et l'État qui doivent en prendre en charge l'entretien. Dans la plupart des cas, les églises, si elles sont ouvertes, sont devenues des « centres culturels » pour des concerts et des pièces de théâtre, et sont bien entretenues. 

    Mais au cœur du centre-ville de Bergen, en Norvège, au bout d'une vaste place, se dresse l'église Saint-Jean, actuellement recouverte d'un tissu blanc disgracieux, son clocher dépassant bizarrement du sommet. Notre guide nous a expliqué que cela faisait un certain temps que les choses étaient ainsi en raison d'un désaccord sur ce qu'il fallait faire du bâtiment. On ne savait pas si l'église était réellement en cours de rénovation ou si elle était simplement recouverte pour protéger les passants des chutes de pierres. 

    En juin dernier, un immense drapeau palestinien a été peint sur le tissu. Le drapeau a depuis été retiré, mais l’incident met en lumière une triste vérité : l’islam est la seule religion en plein essor à Bergen. 

    Le christianisme est peut-être mort en Scandinavie, mais le zèle religieux ne l’est certainement pas. Partout, nous avons eu droit à des conférences passionnées sur le changement climatique et le développement durable. Les voitures électriques sont de rigueur et le traitement des déchets est tout simplement miraculeux. Bergen est fière de son système de canalisations coûteux et élaboré qui, selon notre guide, transporte et transforme immédiatement les déchets. Jetez-les ici : ils sont rapidement rachetés, sanctifiés et recréés là-bas. Les Norvégiens ne se soucient peut-être plus beaucoup de leur propre rédemption, mais ils sont profondément pieux quant à la rédemption de leurs déchets. 

    Lors de notre dernière escale en Norvège, tôt un dimanche matin, notre bateau a accosté à Kristiansand et nous nous sommes dirigés vers le cœur de la charmante ville portuaire où la cathédrale de Kristiansand, l'une des plus grandes églises de Norvège, domine la place. Bien que son site Internet annonce des services à 11 heures, nous n'avons trouvé aucun panneau extérieur, les portes étaient verrouillées et personne ne se promenait. Plus tard, nous sommes revenus avec un guide, qui ne savait rien des services, mais nous a parlé des concerts d'orgue quotidiens pour les touristes. 

    Bien que l'extérieur soit en pierre néogothique (trois églises précédentes sur le site ont brûlé), l'intérieur est un mélange de bois peint et non peint, typiquement norvégien et absolument magnifique. J'ai imaginé mes ancêtres se rassemblant pour chanter ici, et j'ai pleuré de voir à quel point il était vide ce dimanche-là. 

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  • Newman : le plus grand adversaire moderne contre le libéralisme

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    De Frank De Vito sur Crisis Magazine : 

    Newman et le conservatisme moderne

    Je ne peux penser à aucun plus grand guerrier moderne contre le libéralisme, tant en pensée qu’en action pratique, que le grand saint cardinal John Henry Newman.

    30 août 2024

    Le mouvement conservateur est toujours à la recherche de héros intellectuels du passé, de ceux que nous pouvons citer comme exemples à suivre. Les conservateurs politiques varient dans leur choix de champions ; Platon et Aristote, Augustin et Thomas d’Aquin, Burke et Hamilton font appel à différents conservateurs en tant que penseurs qui offrent un modèle pour la politique du jour. Alors que la folie woke de la décennie passée semble être une menace nouvelle et inédite, la situation actuelle n’est en réalité rien de plus que la continuation cohérente du libéralisme. Comme je ne peux penser à aucun plus grand guerrier moderne contre le libéralisme, tant en pensée qu’en action pratique, que le grand saint cardinal Newman, je le propose comme exemple pour rejoindre les grands rangs qui composent le canon des héros conservateurs d’aujourd’hui.

    Vers la fin de sa vie, lorsqu’il fut nommé cardinal, Newman prononça son célèbre biglietto , dans lequel il se déclarait un combattant de toute une vie contre le libéralisme : « Et je suis heureux de dire que je me suis opposé dès le début à un grand mal. Pendant trente, quarante, cinquante ans, j’ai résisté du mieux que j’ai pu à l’esprit du libéralisme dans la religion. » Newman fut un antilibéral pendant la majeure partie, sinon la totalité, de sa vie d’adulte. Même avant sa conversion au catholicisme, avant de commencer à s’engager dans les grandes controverses intellectuelles au sein de l’Église d’Angleterre, Newman était conscient de la menace croissante du libéralisme. Né en 1801, Newman a vu la question du libéralisme surgir au sein de la religion et de la société dans les années 1830, bien avant les bouleversements culturels libéraux des années 1920 et 1960. Les conservateurs devraient prêter une attention particulière à la pensée et à l’œuvre de Newman.

    Le discours biglietto de Newman donne une définition claire et nette du libéralisme : 

    Le libéralisme religieux est la doctrine selon laquelle il n’y a pas de vérité positive en religion, mais qu’une croyance en vaut une autre, et c’est cet enseignement qui gagne en force et en force de jour en jour. Il est incompatible avec la reconnaissance d’une religion comme vraie . Il enseigne que toutes doivent être tolérées, car toutes sont des questions d’opinion. La religion révélée n’est pas une vérité, mais un sentiment et un goût ; ce n’est pas un fait objectif, ce n’est pas un miracle ; et chaque individu a le droit de lui faire dire exactement ce qui lui plaît. 

    Bien que Newman parle ici du libéralisme en religion, il y a beaucoup à apprendre de cette citation sur les racines et les problèmes du libéralisme moderne en général.

    Newman a compris que l’erreur fatale du libéralisme est le déni de la vérité objective. Dans cette vision du monde, tout est une question d’opinion, de sentiment, de goût. Dans un environnement intellectuel où règne le libéralisme, les conservateurs perdront. La vérité du conservatisme repose sur… la vérité. Les doctrines conservatrices sur la dignité de l’individu, l’importance de la famille, le maintien de la tradition et de l’ordre pour l’épanouissement de la société, reposent sur des affirmations de vérité objective sur ce qu’est la personne humaine, sur la manière dont elle est faite et sur ce qu’il faut pour qu’elle s’épanouisse. Newman a compris que l’erreur fatale du libéralisme est le déni de la vérité objective.

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  • Débats synodaux : « L'Afrique ne défend pas une position culturelle. L'Afrique défend l'enseignement de l'Église depuis 2000 ans » (l'archevêque Andrew Nkea Fuanya)

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    D'Agnes Aineah sur aciafrica :

    Le « non véhément » de l'Afrique sur les sujets brûlants que sont les femmes diacres et les LGBTQ est guidé par les Écritures et les enseignements de l'Église

    26 août 2024

    L'archevêque de l'archidiocèse catholique camerounais de Bamenda a réfuté les affirmations selon lesquelles l'Église en Afrique n'est influencée que par la culture lorsqu'elle prend position sur des sujets controversés, en particulier ceux soulevés dans le Synode pluriannuel sur la synodalité en cours, que le pape François a prolongé jusqu'en 2024, la première phase, du 4 au 29 octobre 2023, s'étant achevée par un rapport de synthèse de 42 pages.

    Selon l'archevêque Andrew Nkea Fuanya, le « non véhément » de l'Afrique sur des sujets brûlants tels que la sensibilisation des lesbiennes, des gays, des bisexuels, des transgenres et des queers (LGBTQ) et l'ordination de femmes diacres a été guidé par l'Écriture et les enseignements de l'Église catholique, et « pas purement » la culture du continent, qui, selon lui, a été décrite comme « inférieure ».

    Dans sa présentation lors de la session du 23 août des palabres synodales hebdomadaires en cours, Mgr Nkea a rappelé les réunions que les délégués africains au Synode sur la synodalité ont tenues avant la première phase du Synode, au cours desquelles, selon lui, les participants ont parlé d'une seule voix sur les sujets qu'ils ont repris de l'Instrumentum Laboris, le document de travail du Synode.

    « Lorsque nous nous sommes rendus au synode, il était clair que l'Afrique devait prendre en charge son propre destin. Nous savions que nous devions faire entendre notre voix dans la première phase du Synode », a déclaré Mgr Nkea, ajoutant qu'en faisant entendre la voix de l'Afrique, les délégués ont clairement indiqué que le continent “ne parlait pas uniquement d'un point de vue culturel”.

    « L'Afrique a parlé à partir des traditions de nos pères et des enseignements de l'Église », a-t-il déclaré lors de l'événement organisé par le Réseau panafricain de théologie et de pastorale catholiques (PACTPAN) en collaboration avec la Conférence des Supérieurs Majeurs d'Afrique et de Madagascar (COMSAM).

    L'archevêque catholique camerounais a ajouté : « En présentant nos points au Synode, nous ne voulions donc pas être perçus comme présentant des points de l'Afrique en raison de la culture dont nous sommes issus. Notre position n'avait rien à voir avec la culture ; il s'agissait de fidélité à la vérité, de fidélité à ce que le Christ a enseigné. Il s'agit de la fidélité à ce que les apôtres ont transmis aux générations suivantes ».

    Alors que les délégués africains se préparent pour la session du 2 au 29 octobre 2024 à Rome, ils chercheront toujours à être guidés à la fois par la doctrine de l'Église et par l'Écriture. 

    « L'Afrique va parler d'une seule voix au nom du peuple africain à partir de deux perspectives », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : »Nous ne croyons donc pas à l'idée que les gens nous disent que nous argumentons à partir de la culture. Et que nous venons d'une culture qui est encore en développement, et que c'est pour cela que nous ne comprenons pas certaines choses ».

    S'adressant aux organisateurs des palabres qui visent à approfondir la compréhension du rapport de synthèse, l'archevêque catholique a déclaré : « Théologiens, vous devez nous dire si le cerveau africain est inférieur lorsqu'il s'agit de réfléchir à la culture et à la civilisation africaines ».

    L'Ordinaire local de Bamenda, qui est également président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (NECC), a souligné que « la théologie est la théologie » et que « l'argumentation est l'argumentation », indépendamment de la supériorité culturelle. 

    Il a défendu la position des délégués africains au Synode sur la synodalité sur la question du « mariage des homosexuels », qui, selon lui, a été soulevée dans les conversations synodales à Rome, en ajoutant : « L'Afrique ne défendait pas une idée culturelle. L'Afrique défendait l'enseignement de l'Église depuis 2000 ans ».

    « Lorsque nous avons commencé à discuter de l'idée de bénir les unions homosexuelles, la position de l'Afrique lors des discussions a été un non véhément », a souligné Mgr Nkea. Il a ajouté que les arguments des évêques catholiques africains étaient fondés sur ce que la Bible dit des relations sexuelles entre personnes du même sexe.

    En ce qui concerne les mariages entre personnes du même sexe, il a déclaré que l'Afrique avait également « rejeté avec véhémence » Fiducia Supplicans, le document publié quelques mois après la première session de la réunion synodale à Rome.

    « Nous retournons à la deuxième session avec le même rejet véhément de ce document », a-t-il déclaré à propos de la déclaration publiée par le Dicastère du Vatican pour la doctrine de la foi, qui autorise la bénédiction des “couples de même sexe” et des couples dans d'autres “situations irrégulières”. 

    Sur la question de l'ordination des femmes, qui est également l'un des sujets brûlants des conversations du Synode sur la synodalité, l'archevêque catholique, qui a commencé son ministère épiscopal dans le diocèse de Mamfe au Cameroun en tant qu'évêque coadjuteur en août 2013, a déclaré : « Notre Église a une tradition ».

    Il a indiqué que l'une des questions auxquelles l'Afrique a répondu par un non véhément lors du synode en cours sur la synodalité est l'utilisation de la « tente », ajoutant qu'en Afrique, l'Église est considérée comme une famille de Dieu. 

    « Nous venons d'un continent brisé, d'un continent où tout le monde vient pêcher, mais où les habitants n'ont pas de poisson à manger. C'est un continent brisé, meurtri. C'est un continent qui a été harcelé et découragé, et pourtant, ce continent ne voit des tentes qu'à l'arrière-plan, lorsque nous courons partout en portant des boîtes sur nos têtes en tant que réfugiés », a déclaré l'archevêque Nkea.

    Et de poursuivre : « Nous ne courons pas en tant que réfugiés dans l'Église catholique et, par conséquent, les tentes ont pour nous une signification très péjorative. Pour nous, les tentes signifient des réfugiés qui courent, poursuivis par des prédateurs et par ceux qui veulent voler nos richesses. Nous avons rejeté la tente ».

    « L'Afrique est une famille. L'Église reste une famille de Dieu, et nous continuons à promouvoir cette idée de l'Église comme famille de Dieu », a-t-il ajouté. 

    L'archevêque de Bamenda depuis février 2020 a souligné que la position de l'Afrique sur les questions controversées dans le Synode sur la synodalité en cours n'a rien à voir avec la politique.

    « Nous, les évêques et les membres qui ont participé au synode, n'envisageons rien dans l'optique de créer une Église africaine », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : »L'Église est l'Église du Christ. Et je pense que nous devons nous opposer aux politiciens qui nous disent qu'il est temps de créer une Église africaine ».

    La palabre africaine du 23 août, 12e conférence virtuelle hebdomadaire réunissant des théologiens africains, des membres du clergé, des religieux et religieuses et des laïcs, était organisée sous le thème « Critères théologiques et méthodologies synodales comme base pour un discernement partagé des questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées ».

    L'archevêque Nkea a prononcé l'allocution sur le thème, en se concentrant sur les raisons pour lesquelles l'Afrique devrait s'exprimer d'une voix claire sur les sujets brûlants et les questions controversées, non seulement lors du Synode sur la synodalité en cours, mais aussi au-delà. 

    Dans une note conceptuelle communiquée à ACI Afrique avant la palabre du 23 août, les organisateurs de l'événement ont déclaré que les participants « aborderaient courageusement certaines des questions morales contestées qui ont été soulevées au cours des deux dernières années, depuis que la conversation synodale a commencé en Afrique ».


    Agnes Aineah est une journaliste kenyane ayant une expérience dans le domaine du numérique et de la presse écrite. Elle est titulaire d'un Master of Arts en journalisme numérique de l'Aga Khan University, Graduate School of Media and Communications, et d'une licence en linguistique, médias et communication de l'Université Moi du Kenya. Agnes est actuellement journaliste pour ACI Afrique.

  • Pourquoi la synodalité est une imposture

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    D'Eric Sammons sur Crisis Magazine :

    Pourquoi la synodalité est une imposture

    La synodalité n'est pas un processus dans lequel les préoccupations des laïcs sont entendues ; c'est un processus par lequel elles sont ignorées.

    Le mois dernier, un stagiaire en médias sociaux travaillant pour le Secrétariat général du Synode a publié un sondage sur X (anciennement Twitter). Le sondage oui/non posait la question suivante : « Croyez-vous que la synodalité, en tant que chemin de conversion et de réforme, peut renforcer la mission et la participation de tous les baptisés ? »

    On peut imaginer le cheminement de pensée de ce jeune stagiaire. Il (ou elle) est entouré(e) de personnes obsédées par le Synode. Ces personnes ont vécu et respiré le Synode sur la synodalité pendant des années, et croient probablement qu'il est révolutionnaire dans la vie de l'Église. Si ce sondage avait été effectué dans les bureaux du Secrétariat, je suis sûr que les votes « Oui » auraient approché les 100% du total. Je suis sûr que ce pauvre stagiaire s'attendait à un enthousiasme similaire de la part des gens ordinaires.

    Quel a été le résultat lorsque l'on a posé la question à des catholiques du monde réel ? Pas si rose.

    Sur 7 001 votes, les « non » ont représenté 88 % du total. De nombreuses réponses au sondage comprenaient des remarques lapidaires telles que « S'il vous plaît, prêchez l'Évangile » et « Nous voulons juste le TLM ». La réponse était si embarrassante pour le Synode qu'il a supprimé le sondage.

    L'ironie de cette réponse massivement négative est évidente. La synodalité, après tout, prétend être basée sur l'idée que l'Église doit écouter le peuple, répondre à ses espoirs et à ses désirs. L'Église n'a plus besoin d'être dirigée du haut vers le bas, nous dit-on. Le pouvoir au peuple !

    Pourtant, lorsque les gens se sont exprimés, les responsables du Synode les ont fait taire parce que ce qu'ils disaient ne correspondait pas à ce qu'ils voulaient entendre. Je suppose qu'il ne s'agit pas vraiment d'un mouvement dirigé par le peuple après tout.

    Les appels à la « synodalité » dans l'Église sont similaires aux récents appels à la « démocratie » parmi les progressistes américains. La gauche craint que la démocratie ne disparaisse si quelqu'un qu'elle n'aime pas est élu démocratiquement, et elle est tellement soucieuse de protéger la démocratie qu'elle contournera les processus démocratiques et demandera à ses courtiers en pouvoir de nommer un candidat à huis clos. La démocratie pourra alors être sauvée.

    Lorsque les responsables du Vatican parlent de synodalité, ils veulent dire la même chose que les démocrates lorsqu'ils parlent de démocratie : le règne d'une élite progressiste avec un vernis populiste.

    C'est pourquoi nous nous concentrons étrangement sur la synodalité, qui n'est essentiellement qu'un processus bureaucratique. Et c'est bizarre : récemment, un éminent théologien argentin a déclaré : « Il ne suffit pas d'avoir un synode, il faut devenir un synode ». Quoi ?!?

    Les dirigeants de l'Église promeuvent la synodalité comme le remède à tous les maux de l'Église parce que la synodalité est une couverture.

    Ce qui se passe en réalité, c'est que les factions progressistes de l'Église n'ont pas réussi à mettre en œuvre ce qu'elles voulaient. Que veulent-elles ? Il suffit de regarder ce que l'Église anglicane a fait au cours du siècle dernier pour trouver la réponse : acceptation officielle de la contraception, prêtres mariés, femmes prêtres, refus du divorce, acceptation de l'homosexualité et d'autres demandes, principalement liées au pelvis.

    Les progressistes sont suffisamment intelligents pour savoir qu'il ne suffit pas de déclarer d'en haut que ces enseignements sont inversés ; il y a trop d'histoire derrière les enseignements traditionnels. Ils ont peut-être aussi vu comment l'Église anglicane s'est effondrée en agissant de la sorte. Ces progressistes ont donc besoin d'un faux processus pour obtenir le soutien des laïcs et leur faire croire qu'il s'agit de leur propre idée : la synodalité !

    Heureusement, les laïcs n'ont rien à y voir. Leurs préoccupations sont bien plus réelles : élever leurs enfants dans la foi catholique, assister à une messe révérencieuse, entendre le plein Évangile proclamé en chaire, recevoir de l'aide pour ramener à l'Église les personnes qui leur sont chères et qui sont tombées dans l'oubli. C'est ce qui compte pour eux, et non les ajustements à apporter au fonctionnement de la bureaucratie de l'Église.

    Ce mouvement en faveur de la synodalité n'est pas tout à fait nouveau non plus. Les responsables de l'Église s'y essaient depuis la fin du concile Vatican II. Les progressistes ont vu que le Concile lui-même ne leur avait pas donné tout ce qu'ils voulaient, alors ils ont créé un processus officiel pour mettre en œuvre « l'esprit de Vatican II ». C'est ainsi qu'est né le processus moderne des synodes, la synodalité.

    En Allemagne, un tel synode a été lancé au début des années 1970. Le synode de Würzburg (1971-1975) a tenu des débats sur les mêmes questions que celles dont nous entendons parler aujourd'hui de la part de la gauche catholique : le célibat, la permission pour les divorcés-remariés de recevoir la communion, les femmes diacres, etc. Ce synode a été présenté comme un processus permettant au clergé et aux laïcs de se réunir pour façonner l'avenir de l'Église. Les partisans du synode ont salué cette méthodologie progressiste comme une nouvelle façon d'aller de l'avant.

    Cependant, un prêtre éminent de l'Allemagne de l'époque ne voulait pas en faire partie. Il s'agit du père Joseph Ratzinger. Il a écrit ce qui suit :

    « On se plaint que la grande majorité des fidèles ne s'intéresse généralement pas assez aux activités du synode, [mais] pour moi, cette prudence ressemble plutôt à un signe de santé. »

    Ratzinger poursuit :

    « [Les fidèles] ne veulent plus entendre parler de la manière dont les évêques, les prêtres et les catholiques de haut rang font leur travail, mais de ce que Dieu attend d'eux dans la vie et dans la mort et de ce qu'il ne veut pas ».1

    Le futur pape Benoît XVI a mis le doigt sur le problème. Les catholiques des bancs se méfient instinctivement du processus synodal parce qu'ils sentent qu'il s'agit d'une couverture pour injecter des poisons progressistes dans le système sanguin de l'Église. La synodalité n'est pas un processus dans lequel les préoccupations des laïcs sont entendues ; c'est un processus par lequel elles sont ignorées.

    Ainsi, alors qu'une nouvelle session de l'interminable Synode sur la synodalité approche en octobre, les catholiques fidèles devraient faire ce que la hiérarchie vous fait : l'ignorer. Ignorez simplement les bureaucrates qui aiment s'entendre parler. Les tables rondes auxquelles ils sont assis représentent parfaitement la nature insulaire, détachée du monde extérieur, de ces discussions. Les ignorer est la meilleure solution, car ces synodes n'ont aucune autorité magistérielle et il n'en ressort rien d'utile pour vivre la foi dans le monde moderne.

    Oui, certains catholiques devront souligner les erreurs du Synode (soyez assurés que nous le ferons ici à Crisis) afin d'informer les catholiques confus sur les raisons pour lesquelles il devrait être ignoré, mais pour la plupart des catholiques, le meilleur conseil que je puisse donner est de simplement s'asseoir sur ce Synode. Nous avons vu dans le sondage sur X que les responsables de l'Église ne veulent pas vraiment entendre parler de vous, alors assurez-vous que le sentiment est réciproque. Au lieu de se laisser entraîner dans le bourbier de la synodalité, les catholiques peuvent se concentrer sur la vie de la foi dans leurs familles et leurs paroisses, la partager avec les autres, prier souvent, recevoir les sacrements et, comme l'a dit le père Ratzinger, apprendre « ce que Dieu attend d'eux dans la vie et dans la mort et ce qu'il ne veut pas ».

    Eric Sammons est le rédacteur en chef de Crisis Magazine.

    1. Cité dans Benedict XVI : A Life, Volume II, par Peter Seewald (Bloomsbury Continuum, 2021), p. 84.

  • Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ?

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    C'est à lire sur le site de l'Homme Nouveau :

    Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ?

    1 – Un roman qui ne laisse pas indifférent
    2 – Une volonté farouche de changer de paradigme
    3 – La démarche synodale comme processus du changement