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Foi - Page 263

  • La mission des prêtres : lutter contre l’asphyxie des âmes et des communautés

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    MGR_MATHIEU_ROUGE.jpgLu sur le site « Riposte Catholique », cette Tribune de Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, parue dans Le Figaro  à propos du travail suscité par le pape au sujet de la « synodalité » :

    " Le mois de juin est chaque année celui des ordinations sacerdotales, traditionnellement célébrées dans l’Église catholique à proximité de la grande fête des saints Pierre et Paul, le 29 juin. Bien que trop peu nombreuses dans notre pays, des ordinations continuent d’y avoir lieu : après au moins sept années de formation spécifique, faisant souvent suite à une qualification et une expérience professionnelle de haut niveau, de jeunes hommes, ayant perçu un appel intérieur à tout quitter pour suivre Jésus, à la manière des premiers apôtres, acceptent d’offrir leur vie pour l’annonce de l’Évangile et le service de tous.

    Il n’est certes pas facile d’être prêtre en France aujourd’hui, dans un contexte de profonde sécularisation.

    Le rapport, en lui-même à l’évidence salutaire et à terme certainement bienfaisant, de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église a pu susciter une sorte de suspicion généralisée à l’égard des prêtres, pourtant en grande majorité irréprochables et fidèles. Le travail suscité par le pape François sur la « synodalité », c’est-à-dire la coopération de tous les baptisés à la mission de l’Église, a pu, à côté de réflexions stimulantes et prometteuses, conduire à des critiques injustes voire violentes et blessantes à l’égard des prêtres comme tels.

    Mais tout cela est peu de chose à côté de la joie de méditer, de vivre, d’annoncer cette parole étonnamment libératrice que constitue l’Évangile, à côté du bonheur de manifester la proximité aimante de Dieu au milieu des joies et des peines de tous et de chacun. Peu d’expériences humaines sont aussi intenses que la célébration du baptême ou de la confession ou de l’eucharistie : le Christ offrant sa vie, qui se rend présent au milieu de ses disciples rassemblés par le pain et le vin consacrés. Pour ceux qui y sont appelés et qui s’y sont préparés en profondeur, le sacerdoce recèle des trésors inépuisables de joie.

    Saint Charles de Foucauld, tout récemment canonisé par le pape François, pour le bonheur de l’Église et la légitime fierté des Français, a témoigné d’une fraternité proprement universelle fondée sur un amour hors du commun de l’eucharistie, célébrée et adorée. Cet homme, ce prêtre, si contemporain par son enfance et sa jeunesse blessées, par sa recherche spirituelle laborieuse et tumultueuse, a découvert dans le Christ la lumière qu’il désirait intensément et compris qu’il valait la peine de tout sacrifier à l’accueil et au service de cette lumière.

    L’avenir du sacerdoce catholique ne relève pas d’abord de questions d’organisation ou de pouvoir. Il est, dans des conditions d’exercice qui peuvent évoluer évidemment, le signe sacramentel que l’Église n’est pas une organisation centrée sur elle-même mais qu’elle se reçoit du Christ pour pouvoir témoigner de lui. C’est l’oubli de cet enracinement spirituel et de cette perspective missionnaire qui conduit aux abus ou au déclin. Les périodes de grand renouveau de la foi en revanche sont toujours des époques d’approfondissement du mystère du Christ, vrai Dieu et vrai homme, sauveur d’une humanité menacée par la mort mais faite pour la vie éternelle.

    L’Église en elle-même n’est pas très intéressante, même pour les chrétiens, ou plutôt elle n’est intéressante que dans la mesure où elle se perçoit et se vit comme accueil rayonnant de la lumière du Christ. En dehors de cette perspective d’espérance et de foi, les débats ecclésiastiques internes sont condamnés à la médiocrité, voire à la violence et à la stérilité. La mission des prêtres est précisément de lutter contre cette asphyxie des âmes et des communautés, par un service et un témoignage humbles, profonds, joyeux, courageux, persévérants.

    Il y a quelques semaines, le jour de la Pentecôte, il m’a été donné de célébrer la messe pour plus de 30 000 jeunes, scouts unitaires de France, dans une atmosphère inoubliable de ferveur, de paix et de joie. Malgré les intempéries, au soir tombant, à l’heure où dans l’Évangile Jésus ressuscité se fait reconnaître aux disciples d’Emmaüs par la fraction du pain, ces jeunes et ceux qui les encadraient, avec l’énergie de fidèles laïcs pleinement responsabilisés, s’ouvraient avec enthousiasme à la nourriture précieuse entre toutes de l’eucharistie. Ils constituaient une vivante image du meilleur de la « synodalité » .

    La tentation est grande en notre temps de céder aux sirènes de la déconstruction et de la culture de l’annulation, parfois même dans l’Église. Celle-ci n’est pas d’abord une structure hiérarchique corsetée mais bel et bien une fraternité libératrice, à condition que l’Église se reçoive constamment du Christ rendu présent notamment par le ministère sacramentel des prêtres. Renoncer à cette source, c’est en fait renoncer à la fraternité non seulement ecclésiale mais encore universelle, que l’humanité, prisonnière de ses démons, l’actualité nous le montre assez, n’est pas capable de faire advenir par ses seules forces. La joie du sacerdoce, c’est la joie de contribuer au salut du monde en témoignant de ce qui le dépasse et le fonde.

    L’auteur de ces lignes a eu le bonheur d’ordonner deux prêtres à la cathédrale de Nanterre, tout près du mont Valérien, ce 18 juin, quatre-vingt-deuxième anniversaire de l’appel du général de Gaulle. Le père François de Gaulle, son neveu missionnaire, raconte que, rendant visite à son oncle illustre quelques jours après son ordination sacerdotale, il eut l’émotion de le voir, conformément à la tradition, tomber à genoux devant lui pour recevoir sa bénédiction de jeune prêtre aux mains fraîchement consacrées. Le héros de la France libre, l’homme du courage et de l’audace, le chef intraitable et apparemment sûr de lui, savait en fait que la force, la liberté et la paix ont une source et que les prêtres en sont les indispensables serviteurs."

    Ref : La mission des prêtres : lutter contre l’asphyxie des âmes et des communautés

  • Le linceul de Turin : la plus belle figure

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    De CNews :

    Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent le père Jean-François Thomas, jésuite, et Laurent Touchagues, président du centre international d’études sur le linceul de Turin :

    Voir aussi : Le linceul de Turin preuve de l'amour du Christ

  • L'homélie du pape lors de la messe de clôture de la 10ème rencontre mondiale des familles : le pari de l'amour familial est courageux

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    L'homélie du pape lors de la messe de clôture de la 10ème rencontre mondiale des familles à Rome (source) :

    Samedi 25 juin 2022

    Dans le cadre de la dixième rencontre mondiale des familles, c'est un temps d'action de grâce. Avec gratitude, aujourd'hui, nous apportons devant Dieu - comme dans un grand offertoire - tout ce que l'Esprit Saint a semé en vous, chères familles. Certains d'entre vous ont participé aux moments de réflexion et de partage ici au Vatican, d'autres les ont animés et vécus dans leurs diocèses respectifs, dans une sorte d'immense constellation. Je peux imaginer la richesse des expériences, des intentions, des rêves, et les inquiétudes et les incertitudes ne manquent pas non plus. Maintenant nous présentons tout au Seigneur, et nous lui demandons de vous soutenir avec sa force et son amour. Vous êtes des pères, des mères, des enfants, des grands-parents, des oncles et des tantes ; vous êtes des adultes, des enfants, des jeunes, des personnes âgées ; chacun a une expérience différente de la famille, mais tous ont la même espérance dans la prière : que Dieu bénisse et préserve vos familles et toutes les familles du monde.

    Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous a parlé de la liberté. La liberté est l'un des biens les plus appréciés et recherchés par l'homme moderne et contemporain. Chacun désire être libre, ne pas être conditionné, ne pas être limité, et aspire donc à se libérer de toutes sortes de "prisons" : culturelles, sociales et économiques. Pourtant, combien de personnes n'ont pas la plus grande liberté : la liberté intérieure ! La plus grande liberté est la liberté intérieure. L'Apôtre nous rappelle, à nous chrétiens, que c'est avant tout un don, lorsqu'il s'exclame : "Le Christ nous a libérés par la liberté !" (Gal 5:1). La liberté nous a été donnée. Nous naissons tous avec de nombreux conditionnements, intérieurs et extérieurs, et surtout avec la tendance à l'égoïsme, c'est-à-dire à nous mettre au centre et à faire ce que nous voulons. Mais le Christ nous a libérés de cette servitude. Pour éviter tout malentendu, saint Paul nous avertit que la liberté que Dieu nous a donnée n'est pas la liberté fausse et vide du monde, qui est en réalité "un prétexte pour la chair" (Ga 5,13). Non, la liberté que le Christ nous a achetée au prix de son sang est toute orientée vers l'amour, afin que - comme l'a dit l'Apôtre et comme il nous le dit aujourd'hui - "par l'amour, vous soyez au service les uns des autres" (ibid.).

    Vous tous, époux, en formant votre famille, avec la grâce du Christ, vous avez fait ce choix courageux : ne pas utiliser votre liberté pour vous-mêmes, mais pour aimer les personnes que Dieu a placées à vos côtés. Au lieu de vivre comme des "îles", vous vous êtes mis "au service les uns des autres". C'est ainsi que l'on vit la liberté en famille ! Il n'y a pas de "planètes" ou de "satellites", chacun voyageant sur sa propre orbite. La famille est le lieu de la rencontre, du partage, de la sortie de soi pour accueillir l'autre et être proche de lui. C'est le premier endroit où l'on apprend à aimer. N'oubliez jamais ceci : la famille est le premier lieu où l'on apprend à aimer.

    Frères et sœurs, si nous le réaffirmons avec une grande conviction, nous sommes bien conscients que dans la réalité, ce n'est pas toujours le cas, pour tant de raisons et tant de situations différentes. Et donc, tout comme nous affirmons la beauté de la famille, nous sentons plus que jamais que nous devons la défendre. Ne la laissons pas être polluée par les poisons de l'égoïsme, de l'individualisme, de la culture de l'indifférence et de la culture du rebut, et perdre ainsi son "ADN", qui est l'hospitalité et l'esprit de service. La marque de la famille : l'accueil, l'esprit de service au sein de la famille.

    La relation entre les prophètes Élie et Élisée, présentée dans la première lecture, nous fait penser à la relation entre les générations, au "passage de témoin" entre parents et enfants. Dans le monde d'aujourd'hui, cette relation n'est pas simple et est souvent source d'inquiétude. Les parents craignent que leurs enfants ne parviennent pas à s'orienter dans la complexité et la confusion de nos sociétés, où tout semble chaotique, précaire, et qu'ils finissent par se perdre. Cette peur rend certains parents anxieux, d'autres surprotecteurs, et finit parfois par bloquer le désir de mettre de nouvelles vies au monde.

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  • Aimer c'est préférer (13e dimanche du temps ordinaire)

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    Lu ici (archive 2013) ce commentaire de l'évangile du 13e dimanche du "temps ordinaire" :

    Aimer, c'est préférer 

    Tout renoncement tire sa force de l’amour qui le précède. On ne refuse jamais rien dans l’apesanteur, on refuse parce qu’on préfère. Refuser telle ou telle chose n’est possible que lorsqu’il y a un bien plus précieux, plus cher à notre cœur qui donne la vigueur à notre choix.

    Si les Samaritains refusent d’accueillir le Christ car il a les traits du pèlerin montant à Jérusalem, la ville dont ils nient le caractère sacré, leur refus dit clairement : nous préférons notre tradition locale à des devoirs d’hospitalité, nous préférons notre particularisme à l’alliance du peuple élu.

    Si le Christ monte avec courage et résolution à Jérusalem, où il subira la Passion, son refus d’une vie tranquille et plaisante n’est qu’un revers de son désir ardent. Il désire la gloire de son Père et notre salut. C’est la puissance de ce désir qui lui donne de laisser derrière lui tout ce qui a trait à une consolation trop humaine. Jésus préfère le Royaume des cieux aux royaumes de la terre, il préfère la tendresse du Père à l’adulation du tentateur, il préfère notre salut à sa propre vie. Tout renoncement est fort de l’amour qui le fonde. Tout amour est une préférence.

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  • Vers l’échec ? Pourquoi les jeunes catholiques sont les grands absents de la démarche synodale :

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    Chemin-Synodal-Synode.jpgDans la consultation synodale, les 20-45 ans ont manqué à l’appel. À l’issue de la rédaction de la synthèse synodale, ceux-ci beaucoup font part de leur déception quant aux propositions évoquées par leurs aînés. Le marqueur d’une fracture générationnelle dans l’Église de plus en plus visible. Lu sur le site web du magazine « La Vie », sous la signature de Youna Rivallain :

    Sur les pelouses des Invalides à Paris, une petite trentaine de jeunes de 20 à 30 ans s’est rassemblée autour d’une nappe à carreaux, de bières tièdes et de bâtonnets de carottes trempés dans le houmous. C’est la dernière soirée Even de Saint-Jean-Baptiste de Grenelle, un groupe d’échange et d’approfondissement de la foi réunissant des jeunes du quartier. Étudiante en histoire de l’art, Victoire a un mouvement de recul lorsque nous abordons le sujet : « Synode ? C’est quoi ? C’est comme un concile ? »

    À l’issue de la phase diocésaine du synode sur la synodalité, qui s’est conclue mi-juin par une assemblée plénière exceptionnelle des évêques à Lyon et l’envoi à Rome de la synthèse des réflexions diocésaines, les évêques ont salué la participation de plus de 150 000 personnes en France. Pourtant, une bonne partie de l’Église manque à l’appel : la tranche des 20-45 ans. « Il faudra s’améliorer, reconnaissait Alexandre Joly, évêque de Troyes chargé du synode, lors de la conférence de presse à l’issue de l’assemblée plénière le 15 juin. Ceux qui ont une habitude de prise de parole dans l’Église y sont allés naturellement. Il a manqué la génération des 20-45 ans. Les paroles exprimées ne sont pas celles de toutes les sensibilités, de toutes les générations, mais c’est la parole d’un très grand nombre. »

    A lire aussi : Synode sur la synodalité : ce que les catholiques français ont dit

    Les conclusions des évêques se constatent sur le terrain. Sur la pelouse des Invalides, même si les 2/3 du groupe étaient au courant du synode en cours, seuls deux des 26 jeunes présents y ont participé. Victoire fait partie du tiers qui n’en avaient jamais entendu parler. Personne, pourtant, ne pourrait dire que ces jeunes ne sont pas engagés dans l’Église, ou restent dans leur canapé, pour reprendre l’expression consacrée du pape François. Tous les mardis soir, ce groupe de jeunes répartis en cinq petites équipes se réunit pour échanger sur des textes bibliques ou théologiques, approfondir leur foi, écouter un enseignement donné par le prêtre qui les accompagne, Alexandre Demidoff, qui fêtera bientôt son premier anniversaire d’ordination. « Ces jeunes sont engagés, aiment l’Église, sinon ils ne seraient pas là chaque semaine », rappelle le jeune prêtre.

    Contraintes d’agendas

    Pourtant, malgré leur investissement dans l’Église, le synode sur la synodalité n’a pas trouvé sa place dans leurs agendas… Comme dans celui de nombreux jeunes. Les raisons sont diverses, au sein du groupe Even et au-delà. Sur un total de 75 jeunes consultés, la majorité évoque des contraintes de temps, surtout chez les jeunes parents, pour assister à des réunions souvent en fin de journée. « Nous avons eu des propositions via la paroisse et le mouvement des Équipes Notre-Dame pour participer, explique une jeune maman de 30 ans habitant la capitale. Les groupes se sont formés à partir de la fin janvier et il fallait caser plusieurs réunions avant début avril… Entre nos trois enfants en bas âge, nos deux boulots assez loin de la maison, nous n’avons pas réussi à nous libérer suffisamment. Quand je vois les personnes qui étaient dans les groupes sur ma paroisse, quasi tous retraités, je ne suis pas surprise des résultats de la consultation. »

    A lire aussi : Synode sur la synodalité : les doléances et les silences de l’Église de France

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  • Le «devoir d'espérance» pour faire face à notre monde désenchanté

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    D' sur le Figaro Vox :

    «La dimension spirituelle de l'homme ressurgit dans les phases de chaos»

    Philippe Royer est chef d'entreprise. Il présidait le mouvement des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) jusqu'à mars dernier.


    FIGAROVOX. - Dans votre ouvrage S'engager pour le bien commun , vous évoquez d'abord votre expérience personnelle et professionnelle. Pourquoi avoir décidé d'écrire ce livre et quel est son objectif ?

     
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    Philippe ROYER. - J'ai écrit ce livre car j'avais l'intuition que notre pays allait vivre une période difficile et qu'il était temps de réveiller l'intelligence des bons. Les résultats des élections législatives et le taux d'abstention traduisent que nous sommes à la fin d'un modèle. Les Français n'attendent pas de savoir qui va trahir qui pour dégager une majorité, ils attendent un changement de paradigme. Beaucoup de personnes ont compris qu'il va falloir changer, ce livre apporte des réponses à ceux qui en ont envie mais ne savent pas comment s'y prendre ni par où commencer. Or nous avons besoin d'eux car le monde ne changera que lorsque chacun arrêtera d'être spectateur ou commentateur pour devenir acteur.

    La première page de votre ouvrage mentionne le «devoir d'espérance». En quoi consiste-t-il et quelle est la place de la religion dans votre démarche ? Vivons-nous dans une société désenchantée ?

    Le monde qui ne va pas bien et qui vit une fin de cycle va vivre des chaos et des émergences. Nous allons vivre d'ici 2030 la fin d'un modèle ultralibéral qui a pris son essor après la chute du mur de Berlin. Les crises se succèdent depuis les années 2000: finance, climat, insécurité, endettement, pandémie, et pour finir par la crise politique qui traduit la fin du cycle de mutation. Nous pourrions penser que tout est foutu, mais ce n'est pas le cas, tout est lié ! Il nous faut prendre en compte ces enjeux écosystémiques.

    Quand tout être humain aurait raison d'être désespéré, nous devons faire émerger un devoir d'espérance, une forme de confiance indéfectible d'où nous saurons faire émerger les solutions et alternatives nécessaires pour l'avenir. La place de la religion appartient à chacun. En ce qui me concerne, mon espérance qu'il y ait une vie après la mort a changé ma vie, m'a redonné goût à l'émerveillement et l'envie de donner du sens à mon passage sur terre.

    Nous devons sortir notre société d'un schéma centré sur l'individu car la somme des individualismes ne fait pas le bien commun.

    Philippe Royer

    Qu'entendez-vous par «économie du bien commun» ?

    Notre société a touché les limites de l'intérêt général. Cela fait près de 50 ans que nous prenons des décisions en essayant de satisfaire une majorité de personnes souvent les plus influentes. L'heure est venue d'entendre les cris des pauvres et de réparer notre pays multifracturé. Le bien commun vise à trouver la solution globale positive pour le collectif et pour la dignité de chacune des parties sans exception. L'économie du bien commun réconcilie liberté d'entreprendre, innovation avec inclusion des plus fragiles et respect de la planète. Nous devons sortir notre société d'un schéma centré sur l'individu car la somme des individualismes ne fait pas le bien commun.

    L'un des points de départ pour changer d'attitude et devenir co-créateur d'un monde meilleur serait de s'arrêter sur la notion de «gratuité», et de «don». Pourquoi ces notions sont-elles centrales ?

    À la fin d'une vie, pour chacun de nous l'essentiel aura été la part de gratuité de notre vie. Nous avons reçu la vie gratuitement, l'amour et l'amitié sont gratuits. La gratuité c'est le supplément d'âme que nous donnons à notre vie. Le secteur associatif et caritatif qui est l'amortisseur des inégalités sociales est basé sur la gratuité. Quand je donne, je reçois plus que ce que je donne car je deviens ce co-créateur, acteur contributeur. Notre société centrée sur l'homo economicus doit s'équilibrer en développant la part de l'homo donator. Il nous revient de quitter la peur de perdre pour trouver la joie de partager. Donner de l'argent est important mais il faut aussi donner de la compétence et du temps, parfois notre bien le plus précieux. Donner du temps génère la rencontre transformante. Je viens pour aider et c'est bien mais je me rends compte que l'autre me donne beaucoup également.

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  • "Historique, miraculeux, un triomphe pour la cause pro-vie !"

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    Dithyrambique, Jeanne Smits sur Réinformation.TV :

    Renversement de Roe v. Wade : la Cour suprême des Etats-Unis confirme : la Constitution américaine ne confère aucun « droit » à l’avortement

    Comment ne pas se rappeler qu’en la fête de l’Annonciation, il y a trois mois à peine, le pape François consacrait la Russie, l’Ukraine et le monde au Cœur Immaculé de Marie ?

    Cette « opinion » des juges suprêmes américains, adoptée par cinq voix contre quatre, produit un premier effet immédiat : dans plus de vingt Etats américains, de l’Arkansas au Wyoming, l’avortement n’est plus légal du fait de lois prévoyant que la fin de Roe v. Wade déclencherait automatiquement les dispositifs de protection de la vie. Dans pas moins de treize Etats, parmi lesquels le Texas, le Mississippi, la Louisiane… l’avortement serait automatiquement interdit (avec une seule exception, le danger pour la vie de la mère, cas où on peut en effet discuter de l’opportunité d’une sanction pénale).

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  • Faut-il qu'il y ait des hérésies ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Avons-nous besoin des hérésies ? La réponse du Club des Hommes en noir

    La phrase de Saint Paul "Opportet hereses esse" est-elle encore d'actualité ? Quels rôles ont joué dans l'histoire de l'Eglise les différentes hérésies, et ont-elles permis à l'Eglise de renforcer sa doctrine au fil du temps ? Enfin, certaines hérésies, autrefois condamnées, ne sont-elles pas en train de revenir au goût du jour ? Le Club des Hommes en noir composé des abbés Célier et Guelfucci, ainsi que de Jeanne Smits et du Docteur de Labriolle, sous la direction de Philippe Maxence, s'attelle à nous apporter quelques réponses dans ce dernier épisode de la saison 2022-2023.

                          

  • Vouloir aligner l'Eglise sur le monde c'est précipiter sa destruction

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    Du Père Luc de Bellescize en tribune sur le site de Famille Chrétienne :

    Père Luc de Bellescize : « Toute volonté d’aligner l’Église sur le monde aggravera sa destruction »

    C’était à Notre-Dame de Paris, le 30 mai 1981. Le Saint Père avait honoré la mission fondamentale du successeur de Pierre, reçue de la bouche même du Seigneur : affermir ses frères dans la foi (Lc 22, 32). Après les années troubles qui avaient suivi le concile, lesquelles avaient vu un départ important de prêtres qui ne croyaient plus en leur sacerdoce, Jean Paul II avait redonné à l’Église qui est en France, une conscience de sa grâce propre, de ses racines profondes, une joie de croire et de donner sa vie. Il n’avait pas accusé la laideur, mais révélé la beauté. La vocation ultime de la lumière est d’illuminer et d’embellir, non d’abord de dénoncer et d’enlaidir. La dénonciation ne peut être qu’un chemin passager, qui doit conduire à un surcroît de clarté et de confiance. Sa présence même était une source de paix et de consolation. Et les prêtres avaient relevé la tête. Je me souviens des JMJ de Paris en 1997, de celles de Rome au grand jubilé de l’an 2000, du cardinal Lustiger, de cette impression forte d’une clarté doctrinale, d’une intelligence de la foi, d’une amitié bienveillante entre ces deux hommes qui portaient l’Église dans notre pays comme de bons pasteurs.

    Flottement doctrinal et méfiance larvée

    Sans doute y avait-il des ombres aussi, des tensions et des petitesses, comme en toute vie. Le scandale de la pédophilie de certains clercs couvait sous la cendre des compromissions et des silences coupables. Benoît XVI a eu, le premier, la force de dénoncer résolument ces crimes. Que le Seigneur le bénisse pour sa lucidité et son courage, poursuivi avec détermination par le Pape François. Sans doute, comme le dit Saint Exupéry, « nous habillons les morts de leur sourire le plus clair », mais Jean Paul II était un saint, malgré les aveuglements, les erreurs de jugement et la part des ténèbres, et sa sainteté redonnait force et vigueur à nos mains défaillantes. C’était hier. J’ai l’impression pourtant que c’était un autre monde tant nous sommes aujourd’hui dans un flottement doctrinal, notamment sur la morale sexuelle et familiale, et dans une méfiance larvée envers notre engagement sacerdotal et notre célibat consacré.

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  • "On se marie parce qu'on veut fonder son mariage sur l'amour du Christ, qui est ferme comme le roc." (pape François)

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    Du pape François lors de son discours du 22 juin à la Xème Rencontre internationale des Familles à Rome (extraits) :

    (...)

    "Nous pouvons dire que lorsqu'un homme et une femme tombent amoureux, Dieu leur offre un cadeau : le mariage. Un don merveilleux, qui porte en lui la puissance de l'amour divin : fort, durable, fidèle, capable de se relever après chaque échec ou fragilité. Le mariage n'est pas une formalité à remplir. On ne se marie pas pour être catholique "avec étiquette", pour obéir à une règle, ou parce que l'Église le dit, ou pour faire une fête ; non, on se marie parce qu'on veut fonder son mariage sur l'amour du Christ, qui est ferme comme le roc. Dans le mariage, le Christ se donne à vous, afin que vous ayez la force de vous donner l'un à l'autre. Courage, donc, la vie de famille n'est pas une mission impossible ! Avec la grâce du sacrement, Dieu fait en sorte que ce soit un merveilleux voyage à faire ensemble avec Lui, jamais seul. La famille n'est pas un bel idéal, inatteignable dans la réalité. Dieu garantit sa présence dans le mariage et la famille, non seulement le jour du mariage mais tout au long de la vie. Et il vous soutient chaque jour dans votre voyage."

    (...)

    "Assister à l'éclatement d'une famille est un drame qui ne peut nous laisser indifférent. Le sourire des conjoints disparaît, les enfants sont perdus, la sérénité de chacun s'évanouit. Et la plupart du temps, on ne sait pas quoi faire."

    (...)

    "Le désir qui se trouve au fond du cœur de chacun est que l'amour ne se termine pas, que l'histoire construite avec l'être aimé ne s'achève pas, que les fruits qu'il a générés ne se perdent pas. Tout le monde a ce désir. Personne ne souhaite un amour "à court terme" ou "à durée déterminée". Et c'est pourquoi on souffre beaucoup lorsque les défaillances, les négligences et les péchés humains détruisent un mariage."

    (...)

    "Dans la famille, une dynamique d'acceptation est vécue, car tout d'abord les conjoints se sont accueillis mutuellement, comme ils se sont dit le jour de leur mariage : "Je t'accueille". Et puis, en mettant des enfants au monde, ils ont accueilli la vie de nouvelles créatures. Et si, dans les contextes anonymes, les plus faibles sont souvent rejetés, dans les familles, en revanche, il est naturel de les accueillir : un enfant handicapé, une personne âgée qui a besoin de soins, un parent en difficulté qui n'a personne... Et cela donne de l'espoir. Les familles sont des lieux d'accueil, et malheur à elles si elles venaient à manquer ! Malheur. Une société deviendrait froide et invivable sans familles accueillantes. Elles sont un peu la chaleur de la société, ces familles accueillantes et généreuses."

    (...)

  • Chine; l'évêque Cui Tai est toujours détenu : le Vatican va-t-il insister sur sa libération ?

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    De Wu Xiuying sur Bitter Winter :

    L'évêque Cui Tai est toujours détenu : Le Vatican va-t-il insister sur sa libération ?

    22/06/2022

    Ce n'est qu'en faisant de sa libération une condition préalable au renouvellement de l'accord avec la Chine que le Saint-Siège pourra mettre fin au calvaire du prélat.

    Bishop Cui Tai. From Weibo.

    L'évêque Cui Tai. De Weibo.

    En octobre 2022, l'accord Vatican-Chine de 2018 expirera, après avoir été renouvelé lors de sa première échéance en 2020 pour deux années supplémentaires. Le Vatican le renouvellera-t-il ? Les catholiques chinois ne doutent pas que le renouvellement de l'accord soit dans l'intérêt du PCC. Mais est-ce dans l'intérêt du Vatican ?

    Ici, les avis divergent. Certains catholiques qui ont parlé à Bitter Winter apprécient le fait que, au moins en théorie, il y a maintenant en Chine une seule Église catholique - au lieu de deux, la "patriotique" contrôlée par le gouvernement et la "clandestine" indépendante - et les catholiques qui décident d'assister aux services de l'Église catholique patriotique peuvent maintenant le faire avec la bénédiction du Vatican et sans se sentir coupables de participer à des rites "schismatiques".   

    Cependant, la majorité des catholiques chinois n'étaient pas satisfaits de l'accord au départ ou sont déçus de ses résultats. Bien sûr, il est impossible de réaliser des sondages d'opinion indépendants, mais les catholiques votent visiblement avec leurs pieds. Parmi ceux qui fréquentaient les églises clandestines, rares sont ceux qui suivent les évêques patriotes, même s'ils sont désormais reconnus par le Vatican. Dans un climat général de confusion, beaucoup ont abandonné l'Église catholique. Bitter Winter a également recueilli l'opinion de dizaines de prêtres et de laïcs qui, tout en respectant le pape et le Saint-Siège, estiment avoir été trompés en signant un accord qui ne profite qu'au régime.

    Un test que ces catholiques dissidents ou perplexes considèrent comme crucial est de savoir si le PCC libèrera les évêques clandestins qu'il a arrêtés. Bitter Winter a mentionné le cas de l'évêque Joseph Zhang Weizhu du diocèse de Xinxiang, qui a été arrêté en mai 2021 et dont on ignore toujours où il se trouve. Nous avons rapporté que, selon des sources crédibles, le Vatican a demandé sa libération, mais en vain.

    Le cas le plus discuté par les catholiques chinois concerne l'évêque Augustine Cui Tai, qui était évêque coadjuteur du diocèse de Xuanhua, dans la province de Hebei. L'évêque Cui Tai, âgé de 72 ans, a été emprisonné pendant de longues périodes depuis 2007, bien qu'il ait été périodiquement libéré pour quelques jours à l'occasion du Nouvel An chinois et d'autres fêtes. De janvier à juin 2020, il a connu sa plus longue période de liberté, car après le Nouvel An chinois, il a été confiné chez lui à cause de la pandémie. Mais il a ensuite été de nouveau arrêté. Selon les catholiques de Xuanhua, plusieurs rumeurs circulent, mais on ignore où il est détenu.

    L'évêque Cui Tai est l'un des "objecteurs de conscience" qui refusent de rejoindre l'Association patriotique, bien que cela soit autorisé et même encouragé par le Vatican. Il est accusé par le PCC de dire à ses ouailles que même s'il n'a pas rejoint l'Association patriotique, il est en communion avec le Saint-Siège. Or, cela est vrai, selon le Vatican lui-même, qui a déclaré à plusieurs reprises qu'il n'encourage pas l'objection de conscience mais considère les objecteurs comme des catholiques en règle dont le choix doit être respecté. 

    L'évêque Cui Tai est un prélat populaire et sa détention est un immense scandale. Des rapports crédibles indiquent qu'il a été torturé à plusieurs reprises en prison, car il refuse obstinément de rejoindre l'Association patriotique. Son calvaire prouve que quelque chose cloche dans l'accord de 2018. De nombreux catholiques chinois pensent que, comme il l'a fait sans succès pour l'évêque Zhang Weizhu, le Vatican demande maintenant discrètement la libération de l'évêque Cui Tai également.

    Cependant, demander n'est pas suffisant. La libération des évêques objecteurs de conscience, dont l'évêque Cui Tai, devrait être une condition préalable au renouvellement de l'accord. Sans cela, l'évêque Cui Tai et d'autres continueront d'être détenus et torturés.

  • La "voie synodale allemande" : une tentative de coup d'Etat d'après le cardinal Kasper

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    Lu sur kath.net/news :

    Le cardinal Kasper intensifie la critique du chemin synodal - "... il brise le cou de l'église"

    22 juin 2022

    D'un ton lancinant, le cardinal presque nonagénaire rappelle aux évêques allemands ce que « chaque évêque (a) publiquement promis lors de son ordination épiscopale. Nous devrons rendre compte de cela un jour.

    Quelques jours après que le cardinal Christoph Schönborn de Vienne se soit clairement distancié de la voie synodale allemande, le cardinal Walter Kasper, qui appartient également à l'aile réformatrice, a vivement critiqué l'approche allemande. Dans une contribution à l'initiative "Nouveau Commencement", l'ancien dirigeant œcuménique du Vatican a accusé les évêques allemands de détruire l'un des trois piliers sur lesquels repose l'Église - à savoir la fonction d'évêque. La fonction d'évêque est "à ce jour commune à toutes les églises du premier millénaire en Orient et en Occident ... Quiconque scie ce pilier brise le cou de l'église".

    Kasper fait référence à l'intention de certains évêques allemands de se soumettre en permanence à un conseil synodal. (...) « Les évêques », selon Kasper, « ne peuvent en effet plus exercer la tâche et l'autorité qui leur sont assignées, s'ils y renoncent volontairement dans un acte d'engagement et déclarent qu'ils suivront les décisions du synode ou du futur conseil synodal.»

    Kasper considère les engagements des évêques exigés par le chemin synodal comme un "truc paresseux". Aucun évêque ne peut pour lui-même (et certainement pas pour ses successeurs en fonction) renoncer à l'exercice de ses fonctions légales. « Imaginez un fonctionnaire qui se laisse nommer puis renonce à l'exercice de ses fonctions légales. Une procédure légale serait sans danger pour lui. » Kasper voit même la manœuvre stratégique avec les auto-engagements comme « un coup d'État, une tentative de coup d'État » dans l'Église au sens du droit constitutionnel. Kasper : "A terme, un tel engagement équivaudrait à une démission collective des évêques."

    D'un ton lancinant, le cardinal presque nonagénaire rappelle aux évêques allemands ce que « chaque évêque (a) publiquement promis lors de son ordination épiscopale. Il faudra en rendre compte un jour." Kasper supplie ses confrères : "On ne s'en tirera pas avec des points de vue purement tactiques." Aussi noble que clair sur le sujet, le chef d'église Kasper s'adresse au siège du jugement de Dieu uniquement en son propre nom : « Je ne juge pas les autres ; Je peux seulement dire que je ne vois pas comment je pourrais représenter des déclarations individuelles qui ont déjà été décidées (c'est-à-dire : sur le chemin synodal) comme compatibles avec l'évangile au jugement dernier.