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Foi - Page 284

  • Guerre en Ukraine: les appels des Églises de partout dans le monde

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    De Vatican News :

    Guerre en Ukraine: les appels des Églises à travers le monde

    [En direct] Le président russe Vladimir Poutine a annoncé, jeudi 24 février, une opération militaire en Ukraine pour défendre les séparatistes de l'est du pays. Retrouvez ci-dessous les dernières réactions des conférences épiscopales, institutions ou organismes liés aux Églises, mises à jour quotidiennement.

    9.03.2022

    Lettre ouverte du métropolite Jean de Doubna au Patriarche orthodoxe russe Cyrille

    Le métropolite Jean de Doubna (Archevéché des églises orthodoxes de tradition russe, en Europe occidentale) a fait parvenir, le 9 mars, une lettre ouverte au patriarche Cyrille de Moscou. «Notre unité même est menacée» par la situation qui s’est ainsi créée, a-t-il tenté d'alerter le chef de l'Eglise orthodoxe russe. Dénonçant une guerre «monstreuse» et «insensée», il a imploré Cyrille de participer à la fin de ce conflit, qui «il y a encore si peu de temps semblait impensable entre deux peuples et deux nations unies par des siècles d’histoire et leur foi commune en Christ». Il lui a expréssement demandé d'intercéder «auprès des autorités de la Fédération de Russie pour que cesse le conflit».

    «Rien jamais ne peut justifier que les "bons bergers" que nous devons être cessions d’être "des artisans de paix" et cela quelles que soient les circonstances», a-t-il conclu.

    Au séminaire orthodoxe russe en France, «nous prions pour que le pardon rétablisse la paix entre deux peuples frères»

    Dans un communiqué publié le 9 mars, le séminaire orthodoxe russe en France, l'unique établissement de formation des membres du clergé orthodoxe russe en Europe, s'exprime sur le conflit en Ukraine. «Le Séminaire (...) où Russes et Ukrainiens vivent en harmonie depuis plus d’une décennie, n’a d’autre camp dans cette guerre que celui de ses innocentes victimes», exprime-t-il. «Nous croyons que c’est la paix et non la guerre qui établit la justice. Et à l’inverse nous voyons dans toute déclaration de guerre un progrès de l’injustice», indique le séminaire.

    Le séminaire russe en France condamne ensuite toute forme d'impérialisme et d'idolatrie, mise en avant par l'invasion russe en Ukraine. «Nous croyons exclusivement en l’Église une, sainte, catholique et apostolique, et pour cela nous faisons profession de ne croire à aucun empire humain, comme de récuser toute forme d’impérialisme. Nous ne reconnaissons l’existence des nations que pour la paix et la sécurité qu’elles procurent aux hommes dont la véritable citoyenneté est à nos yeux céleste. Pour cette raison nous voyons en tout nationalisme une forme d’idolâtrie», écrit-il.

    Appel à la solidarité des évêques hongrois

    Dans une déclaration du 1er mars 2022, la Conférence épiscopale hongroise partage la douleur de ceux qui souffrent et exprime sa compassion. Elle éprouve une «peine accrue», d’autant plus que la guerre en Ukraine touche aussi «nos frères et sœurs hongrois vivant dans ce pays». Les évêques demandent à leurs fidèles de faire preuve de générosité afin d'aider tous les réfugiés «en leur donnant tout ce qu'ils veulent», notamment par le biais de dons à Caritas Hongrie. Enfin, ils font leur l’appel du Pape à prier et jeûner demain pour la paix, et invite les prêtres hongrois à relayer l’initiative dans «chaque église» du pays.

    L'Église slovaque aux côtés des réfugiés ukrainiens

    La Slovaquie prie ardemment pour l'Ukraine et accueille les nombreux réfugiés qui arrivent. La Caritas locale organise une aide aux postes frontières depuis jeudi 24 février. De jour comme de nuit, des prêtres et séminaristes de l'Église catholique latine et byzantine, ainsi que des bénévoles laïcs, dont des scouts catholiques, prêtent main forte. De nombreux croyants et non-croyants veulent eux aussi aider.  

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  • Les républiques baltes dans le viseur de Vladimir Poutine ?

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :

    Les racines de l'Europe chrétienne et la menace qui pèse sur les États baltes

    9 mars 2022

    Y a-t-il une opération dans le projet de Vladimir Poutine de séparer les trois républiques baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie) de l'Union européenne ? Cela pourrait se produire si la Russie occupait le corridor de Suwalki, une bande de terre de 90 km reliant la Pologne à la Lituanie et séparant le Belarus de Kaliningrad, où est basée la flotte russe de la Baltique. Si le conflit ukrainien s'étend et que la Russie parvient à relier le Belarus à l'enclave de Kaliningrad, les États baltes seront isolés de toute aide éventuelle des forces terrestres de l'OTAN. Il ne s'agirait pas seulement d'un isolement militaire, mais d'une tentative de déseuropéanisation de ces peuples, pour lesquels les frontières politiques de l'Union européenne sont, comme celles de l'OTAN, une barrière défensive contre la Russie, leur ennemi séculaire. 

    La Lettonie et l'Estonie se reflètent dans le grand gouffre de Riga. La langue des Lettons, comme celle des Lituaniens, est indo-européenne, tandis que celle des Estoniens appartient à la souche finno-ougrienne. Cependant, au-delà des différences ethniques et linguistiques, le lien historique entre ces deux pays est plus étroit que celui qui les unit à la Lituanie. Ce dernier était un grand État, tandis que la Lettonie et l'Estonie, tout en conservant leur propre caractère national, étaient soumises à des puissances étrangères jusqu'au XXe siècle. Tallinn et Riga, les deux capitales, appartenaient à la Ligue hanséatique, l'alliance de villes qui, entre la fin du Moyen Âge et le début de l'ère moderne, a conservé le monopole du commerce sur une grande partie de l'Europe du Nord. Dans les vieilles villes de Riga et de Tallinn, on respire l'atmosphère médiévale typique des villes allemandes d'autrefois. C'est ainsi que nous imaginons que Lübeck et Gdansk étaient avant d'être détruites par la guerre. 

    Au Moyen Âge, la Lettonie et l'Estonie faisaient partie de la "Livonie", un territoire s'étendant de la basse vallée de la Daugava, ou Dvina occidentale, au golfe de Riga. Ce sont les "croisades baltes", organisées au début du 13e siècle, qui ont fait entrer ces peuples dans l'histoire de l'Occident. Les Allemands, qui avaient été conquis par la force par Charlemagne, ont à leur tour subjugué les peuples baltes et slaves par la force des armes. Riga a été fondée en 1201 par Albert de Buxtehudem, qui en a fait le siège de l'ordre religieux et chevaleresque des Chevaliers porteurs d'épée, plus tard incorporé à l'Ordre Teutonique. Tallinn a été fondée par le roi danois Valdemar II et l'archevêque Anders Sunesen de Lund en 1219. Elle aussi était fortifiée par de puissants murs et tours de guet et a accueilli les croisés de la Baltique.  Le premier évêque de Livonie fut le moine allemand St Meinhard (1134-1196), dont le culte a été restauré par Jean-Paul II lors de sa visite dans la région en 1993.  

    Les villes hanséatiques faisaient partie du Saint Empire romain germanique et avaient pour "protecteur" l'Ordre teutonique. À partir de 1466, elle avait son siège dans la ville de Koenigsberg, rebaptisée Kaliningrad en 1946. La vague protestante qui s'est répandue à partir de l'Allemagne au XVIe siècle a rapidement balayé les États baltes. Gotthard Kettler, le chef de l'ordre livonien, qui a succédé à l'ordre teutonique, se convertit au luthéranisme et devient duc de Courlande. Au cours des siècles suivants, la Pologne, le Danemark et la Suède se sont battus pour le Dominium Maris Baltici, qui est toutefois tombé sous l'influence de la Russie. Les héritiers des chevaliers teutoniques, les "barons baltes", propriétaires d'une grande partie des territoires, constituent une sorte d'"enclave" allemande dans l'immense Empire russe. Les forteresses baltes, disséminées parmi les forêts et les lacs aux couleurs sombres et chatoyantes, gardaient autrefois les frontières de la chrétienté.

    La Première Guerre mondiale éclate et le traité de Brest-Litovsk, signé entre la Russie et les Empires centraux le 3 mars 1918, amorce le processus de libération des États baltes. Avant que leur indépendance ne soit officiellement reconnue par le traité de Versailles, les Russes de l'Armée rouge et ceux de l'Armée blanche, les nationalistes lettons et estoniens et les milices recrutées par les barons baltes s'affrontent violemment dans ces régions. 

    Alors que le traité de Brest-Litovsk de 1917 sanctionnait l'indépendance des États baltes, le pacte Molotov-Ribbentropp du 23 août 1939 les a effacés de l'histoire. L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont occupées par les Soviétiques et deviennent le théâtre de combats entre la Wehrmacht et l'Armée rouge. Staline ordonne la déportation en Sibérie des politiciens, des fonctionnaires, des prêtres, mais aussi de toute personne possédant une simple propriété. Parmi eux, l'archevêque jésuite Eduard Profittlich (1890-1942), nommé par Pie XI en 1931 administrateur apostolique de l'Estonie, le premier évêque catholique à travailler en Estonie depuis l'époque médiévale. Il est condamné à être fusillé et meurt le 22 février 1942 dans le goulag de Kirov, avant que sa peine ne soit exécutée. Son processus de béatification a été introduit.

    Les premières organisations de résistance à l'envahisseur voient le jour. Les partisans lettons et estoniens, qui ont pris le nom de Frères de la forêt, et l'Armée de la liberté lituanienne ont été les protagonistes, après 1945, d'une résistance armée épique à l'envahisseur soviétique. Contre les guérillas anticommunistes, les Soviétiques ont déployé des unités entières de l'Armée rouge, de la milice et de la police secrète du NKVD. La résistance s'est poursuivie après la fin de la guerre. Les Américains ont essayé dans les premières années de soutenir la lutte armée en parachutant de l'aide et des volontaires, mais l'infiltration soviétique au sein de la CIA a rapidement conduit à la liquidation de leur soutien. La répression sanglante du soulèvement hongrois en 1956 marque la fin des derniers espoirs d'aide occidentale. Des milliers de partisans sont morts dans ce qui fut la plus longue histoire de guérilla dans les pays baltes, mise en lumière surtout par les historiens Heinrihs Strods en Lettonie (Latvian National Partisan War 1944-1956, Latvijas, Riga 2003) et Mart Laar en Estonie (War in the Woods : Estonia's Struggle for Survival, 1944-1956, Whalesback Books, Washington D. C. 1992). C. 1992) et rappelé en Italie par Alberto Rosselli (La resistenza antisovietica e anticomunista in Europa orientale, 1944-1956, Settimo Sigillo, Roma 2004). 

    En décembre 1990, les associations Tradition, Famille et Propriété, dirigées par Plinio Corrêa de Oliveira (1908-1995) avaient apporté 5 212 580 signatures à Vilnius, menacée par Gorbatchev, pour défendre l'indépendance et la liberté de la Lituanie. Le 2 janvier 1991, le chef du Kremlin ordonne à ses chars d'envahir la Lituanie. Le gouvernement s'est retranché dans le Parlement, protégé par des masses de jeunes gens, chapelets à la main, chantant des hymnes à la Vierge. Neuf d'entre eux sont morts héroïquement, mais le président russe a été contraint de battre en retraite. L'exemple s'est répandu comme une traînée de poudre et les républiques soviétiques, à commencer par les républiques baltes, se sont détachées de Moscou, marquant le début de l'effondrement définitif de l'URSS.

    Depuis avril 2004, l'espace aérien balte est sous le contrôle des avions de l'OTAN, à la demande des peuples sur lesquels pèse une mémoire historique tragique. Lors de sa rencontre à Riga avec les dirigeants des trois républiques baltes le 9 mai 2005, le président américain George W. Bush a déclaré que l'occupation soviétique de l'Europe de l'Est après la Seconde Guerre mondiale resterait dans les mémoires comme "l'une des plus grandes injustices de l'histoire", ajoutant que les États-Unis en étaient aussi largement responsables. En effet, la conférence de Yalta de 1945, selon le président américain, s'inscrit dans le sillage de la tradition injuste des accords de Munich et du pacte Molotov-Ribbentrop.

    Aujourd'hui, le peuple ukrainien, mais aussi les habitants des républiques baltes menacées par Vladimir Poutine, regardent avec appréhension l'évolution dramatique de la guerre qui s'est ouverte au cœur de l'Europe. Dans la musique d'une beauté désolante de l'Estonien Arvo Pärt, l'un des plus grands compositeurs contemporains, le cri d'amour de ces terres pour les anciennes racines de l'Occident chrétien semble sortir des profondeurs du Moyen Âge et trouver de nouvelles formes d'expression.

  • Il y a cent ans : la conversion de G.K. Chesterton

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    De K.V. Turley sur le National Catholic Register :

    G.K. Chesterton est devenu catholique il y a 100 ans, attiré par Jérusalem et la Vierge.
    Mais pourquoi la conversion de l'écrivain a-t-elle été si longue?

    Clockwise from Left: G.K Chesterton photographed in the 1920s by Herbert Lambert.  Statue of Our Lady donated by the Chesterton's in St. Teresa's Catholic Church in Beaconsfield. Ecce Homo Basilica in Jerusalem.

    Dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir de la gauche : G.K. Chesterton photographié dans les années 1920 par Herbert Lambert.  Statue de la Vierge offerte par les Chesterton à l'église catholique St. Teresa de Beaconsfield. Basilique Ecce Homo à Jérusalem. (photo : Domaine public/Église catholique St. Teresa)

    8 mars 2022

    Le 30 juillet 1922, au Railway Hotel, à Beaconsfield, en Angleterre, G.K. Chesterton est devenu catholique. En l'absence d'une église catholique locale, la propriétaire irlandaise du Railway Hotel avait permis que la salle de bal soit transformée en une chapelle de fortune. C'est là, sous un toit en tôle ondulée et entouré de murs en bois brut, que l'écrivain de 48 ans est entré en pleine communion avec l'Église.

    Quelles sont les raisons qui ont poussé Chesterton à faire ce pas ? 

    Et, compte tenu de ses réflexions et de ses écrits sur le christianisme depuis de nombreuses années, pourquoi lui a-t-il fallu si longtemps ?  

    "La conversion est finalement un acte de la volonté, pas simplement de l'esprit", a déclaré Karl Schmude, président de l'Australian Chesterton Society, "et le fait que Chesterton soit devenu catholique a été retardé pour des raisons personnelles, et non doctrinales."  La réticence de Chesterton à se convertir, a déclaré Schmude au Register, était essentiellement due à la femme de l'écrivain, Frances. Bien que Chesterton ait été baptisé dans l'Église d'Angleterre, son éducation religieuse était largement unitarienne. Les croyances chrétiennes orthodoxes auxquelles il s'est rallié plus tard se sont développées sous l'influence de Frances, qui était un haut anglican. Et, en 1922, elle est encore anglicane, pas encore prête à entreprendre le même voyage spirituel que son mari. Cela va changer : En 1926, elle le suit dans l'Église catholique. 

    Si la réticence de Frances à l'égard de Rome peut expliquer le retard de son mari, elle ne nous dit rien de ce qui l'a poussé à franchir le pas. La conversion éventuelle de Chesterton au catholicisme, selon Schmude, était le point final d'un voyage qui avait commencé avec la position intellectuelle exposée dans Orthodoxy (1908) et qui allait ouvrir la voie à l'acceptation croissante de l'écrivain de la croyance surnaturelle. Schmude perçoit cette croissance graduelle de la compréhension dans la vie de Chesterton comme conduisant à une attitude d'humilité et de gratitude envers la création. Elle a également conduit Chesterton à une prise de conscience croissante de la nature du mal qui cause la perte de la bonté, conduisant à un besoin de pardon. Comme l'a souligné Schmude, lorsqu'on demande à Chesterton, dans Autobiographie (1936), d'expliquer pourquoi il est devenu catholique, il répond : "Pour me débarrasser de mes péchés". 

    Selon Schmude, ce sentiment de péché et la sensibilité au mal qui en résulte sont essentiels pour comprendre le chemin qui a conduit Chesterton au catholicisme en 1922.  Malcolm] Muggeridge", a observé Schmude, "pensait que Chesterton était "un esprit sombre, angoissé, effrayé" et que, sous sa surface étincelante d'esprit et d'optimisme, se cachait la crainte que le monde soit un lieu dépravé et diabolique. Seul Dieu pouvait le sauver". 

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  • "Des fleuves de sang et de larmes"

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Ukraine: « Ce n’est pas une opération militaire, c’est une guerre! »

    « La guerre est une folie ! Arrêtez-vous ! »

    « Le Saint-Siège est prêt à tout pour se mettre au service de cette paix »: le pape François indique la présence de deux cardinaux, le cardinal polonais Konrad Krajewski, aumônier apostolique, et le cardinal canadien Michael Czerny SJ, préfet par intérim du Dicastère pour le service du développement humain intégral, au service de la paix et de l’urgence humanitaire en Ukraine: une « présence de tout le peuple chrétien ». Le pape dénonce: « Ce n’est pas une opération militaire, c’est une guerre! »

    Après l’angélus de midi, place Saint-Pierre, ce dimanche 6 mars 2022, le pape a déclaré, en italien: « Le Saint-Siège est prêt à tout pour se mettre au service de cette paix. Ces jours-ci, deux cardinaux se sont rendus en Ukraine pour servir le peuple, pour l’aider. Le cardinal Krajewski, aumônier, pour venir en aide aux nécessiteux, et le cardinal Czerny, préfet par intérim du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Cette présence des deux Cardinaux là-bas, c’est la présence non seulement du Pape, mais de tout le peuple chrétien qui dit : « La guerre est une folie ! Arrêtez-vous, s’il vous-plaît! Regardez toute cette cruauté ! ». » Le cardinal Krajewski part de Rome aujourd’hui pour la Pologne et le cardinal Czerny doit partir pour la Hongrie, selon des sources proches du Vatican.

    « Des fleuves de sang et de larmes »

    Le pape François parle de « fleuves de sang et de larmes » qui coulent en Ukraine, citant implicitement l’archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk, qui reprenait les paroles du regretté cardinal Josyf Slipyj (1892-1984): « En Ukraine coulent des fleuves de sang et de larmes. Ce n’est pas seulement une opération militaire, mais une guerre, qui sème la mort, la destruction et la misère. Les victimes sont de plus en plus nombreuses, tout comme les personnes en fuite, surtout les mères et les enfants. Dans ce pays tourmenté, les besoins en aide humanitaire augmentent considérablement d’heure en heure. Je lance un appel du fond du cœur pour que les couloirs humanitaires soient véritablement sécurisés, et que l’accès de l’aide aux zones assiégées soit garanti et facilité, pour offrir une aide vitale à nos frères et sœurs oppressés par les bombes et la peur. »

    Respecter le droit international et cesser le feu

    Le pape a aussi adressé ses remerciements à ceux qui viennent en aide à environ 1 million et demi de personnes déplacées et il a de nouveau plaidé pour des couloirs humanitaires et il a appelé à un cessez-le-feu: « Je remercie tous ceux qui accueillent les réfugiés. Par-dessus tout, j’implore que les attaques armées cessent et que la négociation prévale – et que le bon sens prévale également. Et revenez au respect du droit international ! »

    Le pape a aussi adressé des remerciements spéciaux aux journalistes présents sur place – et parmi ses amis, la journaliste argentine Elisabetta Piqué – : « Et je tiens également à remercier les journalistes et journalistes qui mettent leur vie en danger pour garantir l’information. Merci, frères et sœurs, pour votre service! Un service qui nous permet d’être au plus près du drame de cette population et nous permet de mesurer la cruauté d’une guerre. Merci, frères et sœurs. »

    Enfin, la foule a répondu à l’invitation du pape de prier la Vierge Marie pour la paix en Ukraine: « Prions ensemble pour l’Ukraine : nous avons ses drapeaux devant nous. Prions ensemble, comme des frères, Notre Dame, Reine de l’Ukraine. Je vous salue Marie… »

    Un primat au goulag

    Le cardinal Josyf Slipyj (1892-1984), métropolite puis archevêque majeur de 1944 à 1984 a été arrêté par le NKVD dès 1945, faussement accusé de collaboration avec la nazisme. Il sera condamné à 8 ans de goulag. Pie XII le fera « cardinal in pectore » en 1949. En 1957, le pape lui fait parvenir une lettre le félicitant pour ses 40 années de sacerdoce. Le courrier ayant été intercepté, le métropolite est condamné à 7 années de goulag supplémentaires. Il n’est libéré qu’en 1963 sur les instances du pape Jean XXIII et du président américain John F. Kennedy en raison de la politique de détente inaugurée par Nikita Khrouchtchev.

    Le métropolite est expulsé d’URSS et se rend à Rome pour participer au Concile Vatican II où son élévation au cardinalat est révélée publiquement.

    Il est décédé à Rome, le 7 septembre 1984, à 92 ans, et il a été inhumé à Lviv après la chute du Mur du Berlin, en 1992. Son procès de béatification a été ouvert.

  • En Ukraine : prières dans l'abri anti-aérien

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (Belgique) :

    Ukraine : Prières dans l’abri anti-aérien

    Le père Mateusz est avec sa communauté jour et nuit pour la rassurer. La situation à Kiev est de plus en plus grave. Un convoi militaire massif, long de plus de 60 kilomètres, se dirige vers la capitale ukrainienne. Tandis que la ville est soumise à une pression de plus en plus intense, les prêtres et leurs paroissiens résistent dans des bunkers et des abris antiaériens.

    Parmi les témoignages qui arrivent à l’AED, celui du père Mateusz, curé de la paroisse catholique romaine de Saint-Antoine, dans la capitale ukrainienne: « Pour des raisons de sécurité, je ne peux pas trop dire où se trouve le lieu dans lequel nous avons trouvé refuge. Nous sommes déjà plus de trente personnes ici, dont quelques enfants. Mais nous sentons chaque jour la présence de Dieu qui nous accompagne ».

    Le prêtre explique que dans de nombreux bunkers et abris, les relations sont difficiles en raison de l’exiguïté, de la peur et des privations : « Il y règne beaucoup de colère et de désespoir, beaucoup de pleurs et de tristesse. C’est une atmosphère qui est contagieuse. Chez nous, l’atmosphère est différente. Nous prions ensemble chaque jour et adorons le Christ dans le Saint Sacrement ».

    Chaque nuit, le père Mateusz et sa petite communauté passent des heures en adoration Eucharistique. Cela leur donne une grande force, assure le prêtre : « L’autre jour, pendant l’adoration du soir, j’ai dit au Seigneur : ‘Je suis prêt à tout, et je Vous rends grâce pour toute ma vie‘. Puis j’ai réfléchi aux plans que Dieu a pour nous, pour cette paroisse, pour les fidèles et pour l’Ukraine. Si cela peut devenir une semence, la semence de l’espoir et de la foi pour d’autres personnes, alors nous serons heureux ».

    Une scène de l’Évangile est devenue une clé pour le prêtre Mateusz : « Lorsque les pharisiens vinrent trouver Jésus et Lui dirent qu’Il devait fuir parce qu’Hérode voulait Le tuer, Il leur répondit: Allez, et dites à ce renard: Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour j’aurai fini. Mais il faut que je marche aujourd’hui, demain, et le jour suivant; car il ne convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem’ (Luc 13, 32-33). » Cela l’a conforté dans sa décision de rester avec sa communauté à Kiev. « Le Christ est ressuscité et a vaincu la mort. Il est avec nous, Il marche à nos côtés et Il est notre espoir. »

    Les membres de la paroisse de Saint-Antoine réfugiés dans d’autres lieux, peuvent actuellement suivre la Messe grâce à un certain nombre de diffusions en ligne. Dans ses sermons, le père Mateusz essaye de donner du courage aux fidèles. « Nous sommes des pasteurs pour tout le monde, et de plus en plus de gens viennent chaque jour. Dieu nous accompagne vraiment. Et dans la mesure où nous parvenons à faire l’essentiel – faire des achats, nous procurer de la nourriture – nous nous sentons en sécurité. Nous persévérons dans la prière avec nos frères et nos sœurs et prions pour la paix. »

    L’AED est en contact régulier avec le père Mateusz ainsi qu’avec de nombreux autres partenaires de projets et amis en Ukraine. La nouvelle que le monde entier prie pour la paix et manifeste sa solidarité, arrive aussi jusque dans l’abri anti-aérien. Le père Mateusz dit : « Nous sommes reconnaissants pour toute l’aide et le soutien venant du monde entier et pour les mots d’encouragement. Nous remercions tous ceux qui prient pour nous et qui soutiennent les projets en faveur de l’Ukraine. »

    Bien que les attaques contre Kiev s’accentuent, une chose est très importante pour le père Mateusz et sa petite communauté dans l’abri anti-aérien : « Nous sommes confiants que la voix des victimes de la guerre, des orphelins et des veuves atteindra tous les hommes et toutes les femmes du monde, mais pas pour semer la haine ou l’amertume dans les cœurs. Un chrétien doit prier pour ses ennemis. Voilà pourquoi nous devons tous nous garder de la haine et de la violence ! »

    En réponse au déclenchement de la guerre en Ukraine, l’Aide à l’Église en Détresse a approuvé un programme d’aide d’urgence d’un million d’euros. Selon une déclaration du Thomas Heine-Geldern, Président de l’AED, l’argent est destiné aux prêtres et aux religieux qui travaillent à travers le pays dans les paroisses, avec les réfugiés, dans les orphelinats et les maisons de retraite.

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  • Les Églises chrétiennes rattrapées par le conflit en Ukraine

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    Dans l’hebdomadaire « La Vie », Marie-Lucile Kubacki parcourt le terrain miné pour l’engagement des chrétiens :

    Ukraine image (1).jpg« Le 28 février, le cardinal Parolin, ministre des Affaires étrangères du Vatican, interrogé par quatre journaux italiens, plaide pour l’arrêt de l’escalade militaire et des bombardements, ainsi que pour l’ouverture de négociations. Il tend également la main pour une forme de médiation diplomatique : « Le Saint-Siège, qui ces dernières années, a suivi les événements en Ukraine de manière constante, discrète et avec une grande attention, en offrant sa volonté de faciliter le dialogue avec la Russie, est toujours prêt à aider les parties à reprendre cette voie », déclare-t-il.

    Trois jours plus tôt, le pape François s’est rendu au siège de l’ambassade de Russie près le Saint-Siège, via della Conciliazione, pour manifester sa préoccupation pour la guerre. Un geste inédit, hors des habitudes diplomatiques. Le 26 février, il a également échangé par téléphone, avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui l’a ensuite remercié sur Twitter pour son « soutien spirituel ».

    Il s’est entretenu par téléphone avec le responsable de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, Mgr Sviatoslav Shevchuk, réfugié dans les sous-sols de la cathédrale de la Résurrection, à Kiev, l’assurant, selon un porte-parole grec-catholique, qu’il ferait « tout ce qu’il pouvait ». Lors du dernier angelus et de l’audience générale du 23 février, il a fustigé « la logique diabolique et perverse des armes » et appelé à prier et à jeûner pour la paix en Ukraine et dans le monde, le mercredi des Cendres.

    A lire aussi : Guerre en Ukraine : les Églises multiplient les appels à la paix

    L’Ukraine, épine dans le pied du Saint-Siège

    Le Saint-Siège pourrait-il rejouer un scénario comme celui de la médiation de Jean XXIII avec Khrouchtchev au moment de la crise des missiles de Cuba de 1962 ? Difficile à croire, tant le monde a basculé en l’espace de 60 ans. Le contexte, le monde et les interlocuteurs sont totalement différents. « Poutine ne comprend que le rapport de force. Se placer sur un plan spirituel avec lui n’aurait pas de sens. Le pardon, la miséricorde… C’est un langage dont il se moque », alerte Yves Hamant, professeur émérite des universités en civilisation russe et soviétique.

    En outre, impossible de décrypter précisément l’attitude du Saint-Siège, tant les informations sur le sujet sont un des secrets les mieux gardés du moment, signe d’une prudence extrême. Il faut dire que le terrain est miné. « L’Ukraine a toujours été une épine dans le pied de la diplomatie vaticane », réagit Constance Colonna-Cesari, auteure de « Dans les secrets de la diplomatie vaticane » (Seuil, 2016), qui rappelle que l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 n’avait suscité aucune condamnation de la part du Saint-Siège.

    « Le pape joue là un jeu délicat, poursuit-elle, car il a toujours voulu maintenir un bon dialogue avec le patriarche de Moscou, Kirill, avec lequel il a signé en 2015 un accord pour l’unité à La Havane. Or l’Ukraine est une question qui fâche le Patriarcat de Moscou, qui perd des fidèles depuis que plusieurs Églises orthodoxes font sécession. » C’est le cas de l’Église orthodoxe d’Ukraine qui, au grand dam de Moscou, a été reconnue comme « autocéphale » en 2019 par le Patriarcat de Constantinople, avec lequel François entretient aussi de bonnes relations.

    A lire aussi : En Ukraine, les communautés religieuses prient pour « ne pas laisser gagner la peur »

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  • Saint Joseph et Edouard Poppe célébrés dans deux nouveaux livres du Frère Stockman

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    NOUVEAUX LIVRES

     
    Allez vers Joseph
    L'histoire du saint silencieux

    Fr. René Stockman

    Pas un seul mot de saint Joseph n’a été conservé dans les récits évangéliques. Il a pourtant occupé une place importante non seulement au temps de l’enfance du Christ mais ensuite au cours des siècles, dans l’histoire de l’Église et dans la vie de nombreux croyants.

    Ce livre, fruit de la prière et de la réflexion du Fr. René Stockman, met un peu plus en lumière la figure silencieuse de saint Joseph ; il permet de mieux percevoir sa relation concrète à Jésus et Marie. En vérité, saint Joseph a beaucoup à dire aux chrétiens d’aujourd’hui par son exemple. Après une élaboration historique et théologique, l’auteur, en un style très abordable, passe en revue les caractéristiques essentielles de saint Joseph : le juste, l’humble, le protecteur des familles, l’ouvrier, l’obéissant, le patron de l’Église et d’une bonne mort. Il offre ensuite une description de l’iconographie qui lui a été consacrée et termine en abordant la dévotion ; une série de prières complète judicieusement le tout.

    Le livre est publié par les Éditions du Carmel et est une traduction du livre en néerlandais publié en 2018 par Carmelitana/Betsaida

    Vous pouvez commander le livre auprès de l'éditeur ou bien auprès du secrétariat de l’administration générale via ce lien.

    Editions du Carmel – 2022 – 156 p.

     
    Édouard Poppe, un saint pour notre temps

    Fr. René Stockman

    € 20,00

    Le pape Jean-Paul II a béatifié le prêtre flamand Édouard Poppe le 3 octobre 1999. Cette démarche a été précédée d’un long processus d’examen approfondi de sa renommée de sainteté.

    Avec la béatification, l’Église a formellement confirmé ce que les gens en Flandre, et au-delà, s’accordaient à dire depuis longtemps : l’abbé Édouard Poppe était un homme exceptionnel, un prêtre profondément touché qui a fait de la sainteté personnelle le seul objectif de sa vie.

    Mais quelle est la signification d’Édouard Poppe, qui représente après tout une image sacerdotale très éloignée ? Il est vrai qu’il a vécu à une époque différente, il y a environ cent ans, mais la manière dont il a répondu à l’appel à la sainteté était si personnelle qu’elle est encore une source d’inspiration aujourd’hui. Ce livre nous fait découvrir la vie d’Édouard Poppe et réfléchit aux différents éléments qui colorent sa spiritualité.

    Le livre est publié par Gompel&Svacina et est une traduction du livre en néerlandais publié en 2014 par Garant.

    Vous pouvez commander le livre auprès de l'éditeur ou bien auprès du secrétariat de l’administration générale via ce lien.

    Gompel&Svacina – 2022 – 106 p.

    Généralat Frères de la Charité - Service Communication

    Stropstraat 146 - 9000 GENT - BELGIQUE

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  • L'intention de prière du pape pour ce mois de mars : Recevoir le trésor qu’est la vie donnée par Dieu

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    De Daniel Régent sj sur zenit.org :

    Intention de prière du pape François pour mars, « face aux nouveaux défis de la bioéthique »

    3 mars 2022

    Le pape François invite les catholiques à prier tout au long du mois de mars 2002 « pour que, face aux nouveaux défis de la bioéthique, les chrétiens promeuvent toujours la défense de la vie par la prière et l’engagement social« .

    Recevoir le trésor qu’est la vie donnée par Dieu

    Prions pour que, face aux nouveaux défis de la bioéthique, les chrétiens promeuvent toujours la défense de la vie par la prière et l’engagement social.

    Ce magazine est réalisé au titre des croyants que nous sommes, des croyants qui souhaitons apporter notre contribution à la vie sociale de notre pays. Croire au Créateur, croire que Dieu est bienveillant pour sa création a longtemps été une référence qui n’était pas mise en question. Aujourd’hui, devant l’athéisme, les prétentions de la science, et devant le désir de l’homme d’être maître de son destin, de sa vie et de sa mort, le fait de croire apparaît pour des esprits forts comme une faiblesse. Pour le croyant lui-même, la décision de croire transforme sa manière de raisonner. Sa raison n’est pas son ultime référence.

    Le sens de la vie se révèle dans la vie elle-même. Le sens fait signe et toujours échappe. Il murmure dans le silence à l’oreille de celui qui écoute et livre son message vivifiant. Les convictions ou les certitudes scientifiques sont d’un autre ordre : elles donnent une assurance dans des moyens et la puissance de l’efficacité qui peut faire fi du sens !

    Lorsqu’un homme reconnaît qu’il est créé, il inscrit sa vie dans une relation qui inclut le respect vis-à-vis de son Créateur, a priori bienveillant envers lui. La vie humaine trouve là son sens ultime. La relation avec les autres et avec Dieu aide à entrer dans la connaissance de soi-même et de ses limites. Celui qui prend ce chemin difficile goûtera la miséricorde divine.

    Jésus, dans sa vie et sa mort, ne cesse de dire combien son Père, le Créateur, croit à la bonté de la création. « Et Dieu vit que cela était bon, très bon ». Tel est le refrain du récit des origines. Jésus vit dans la confiance de cette œuvre belle, jusqu’à donner sa vie pour que les hommes ne meurent pas dans la méfiance vis-à-vis de la bonté de l’œuvre divine, comme si celle-ci pouvait priver la créature de sa liberté. Or reconnaître que l’on est créé est la condition d’une vraie liberté, la liberté d’agir en dialogue, qui est autre chose que de faire selon son idée.

    Les défis de la bioéthique sont en partie techniques. Quelle conséquence sur l’avenir peut avoir ce que nous sommes capables d’expérimenter ou de pratiquer aujourd’hui ? Quel monde allons-nous laisser à nos descendants ? La bioéthique pose aussi la question du sens. Ce qui est techniquement possible est-il bon pour que l’homme grandisse dans une vie véritablement humaine ? Quelle place dans nos décisions pour le respect de la vie et sa fragilité si précieuse ? Ce souci essentiel n’est pas d’abord celui de la recherche scientifique et technique, car celle-ci est liée à des intérêts financiers et économiques puissants.

    Confronté à une épreuve, chacun de nous est tenté de faire appel à la puissance, pour conjurer la fragilité du moment, au risque d’oublier ce qui est le plus précieux en nous : la vie qui se donne sans défense. Les réponses à apporter ne sont pas simples ; elles ne sont pas données à l’avance. Elles sollicitent chacun et l’ensemble de la société. Quelle vie voulons-nous vivre ?

    Le pape nous invite à la prière et à l’engagement social. Dans la prière, nous accueillons le sens de nos vies et nous demandons la force de le mettre en œuvre. Dans l’engagement social, nous témoignons pour tous du trésor de la gratuité de la vie.

    Daniel Régent sj,

    directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France

  • "La guerre risque de créer un désastre écologique ainsi qu'une catastrophe humanitaire"

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    De Catholic News Agency :

    Archevêque Shevchuk : la guerre risque de créer un désastre écologique ainsi qu'une catastrophe humanitaire

    4 mars 2022

    Le chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne a déclaré vendredi que la guerre risque de créer un désastre écologique ainsi qu'une catastrophe humanitaire.

    S'exprimant alors que les forces russes s'emparaient de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhia, l'archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk a appelé à un regain d'efforts pour mettre fin au conflit.

    "Je voudrais m'adresser à tous ceux qui se soucient de l'environnement, ceux qui se soucient de la conscience écologique de l'humanité. Il est nécessaire de tout faire pour arrêter cette guerre immédiatement", a-t-il déclaré dans un message vidéo le 4 mars.

    "Cela ne devient pas seulement une catastrophe humanitaire sous nos yeux. C'est une attaque irréversible contre la création de Dieu qui, pendant des décennies, des siècles, sera impossible à corriger. L'Ukraine a déjà connu Tchernobyl. Elle se trouve maintenant au seuil d'une nouvelle menace atomique qui peut être dix fois pire."

    Un incendie s'est déclaré dans la nuit dans l'installation nucléaire de Zaporizhzhia, la plus grande de ce type en Europe, au milieu des bombardements russes.

    Pendant l'offensive, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a déclaré que si la centrale explosait, la catastrophe serait "10 fois plus importante" que celle de Tchernobyl. L'accident nucléaire survenu à la centrale nucléaire de Tchernobyl, dans le nord de l'Ukraine, le 26 avril 1986, est considéré comme le pire de l'histoire.

    De la fumée s'échappe d'un bâtiment à l'entrée de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, la plus grande d'Europe, après que les forces d'invasion russes ont déclenché un incendie dans une zone d'entraînement, à Enerhodar, en Ukraine, le 4 mars 2022, dans cette image fixe obtenue à partir d'une vidéo. (Photo CNS/Courtesy of State Emergency Services of Ukraine/handout via Reuters)

    Le feu a été éteint et la centrale située dans le sud-est de l'Ukraine fonctionnait normalement vendredi, rapporte Reuters.

    M. Shevchuk a enregistré son dernier message vidéo alors que les forces russes continuaient à avancer vers la capitale Kiev, où le grand archevêque s'est réfugié avec d'autres personnes sous la cathédrale ukrainienne gréco-catholique de la Résurrection.

    Il a exprimé sa gratitude envers les soldats ukrainiens, affirmant que c'est grâce à eux qu'"en ce neuvième jour de guerre, nous sommes encore en vie."

    L'agence des Nations unies pour les réfugiés a indiqué le 3 mars que plus de 1,2 million de personnes ont fui l'Ukraine, un pays de 44 millions d'habitants, depuis que le président russe Vladimir Poutine a ordonné une invasion à grande échelle le 24 février.

    "Ce matin, j'ai reçu des nouvelles selon lesquelles près d'un million de personnes ont déjà quitté l'Ukraine", a déclaré M. Shevchuk.

    "À vous, chers filles, enfants, fils de notre nation, je vous dis : nous vous attendons à la maison. Nous vous attendons à la maison quand l'Ukraine aura un ciel paisible. Et votre Église mère vous accompagnera, vous aidera où que les horreurs de cette guerre puissent vous mener."

    Le site web de l'Église orthodoxe russe a rapporté le 3 mars que le patriarche Kirill de Moscou avait discuté du conflit avec l'archevêque Giovanni d'Aniello, représentant du pape auprès de la Fédération de Russie.

    Kirill, qui est considéré comme un proche de Poutine, a déclaré que son Église cherchait à "adopter une position pacificatrice" dans les conflits, selon le site Pravmir.com.

    "Parce que l'Église ne peut pas participer à un conflit - elle ne peut être qu'une force pacificatrice", a expliqué le dirigeant orthodoxe russe.

    Il aurait également déclaré que la "position modérée et sage" du Vatican sur les questions internationales était cohérente avec la position de l'Église orthodoxe russe.

    "Il est très important que les Églises chrétiennes, y compris nos Églises, volontairement ou involontairement, parfois sans aucune volonté, ne deviennent pas des participants de ces tendances complexes et contradictoires qui sont présentes sur l'agenda mondial aujourd'hui", a-t-il commenté.

    En conclusion de son message vidéo, M. Shevchuk a noté que l'Archange Michel est le saint patron de Kiev.

    "Nous percevons aujourd'hui que l'archange Michel, avec l'ensemble de l'hôte céleste, se bat pour l'Ukraine", a-t-il déclaré.

    "Tant de gens de toute l'Ukraine se tournent vers moi en disant qu'ils ont vu des anges lumineux au-dessus de la terre d'Ukraine".

    "Aujourd'hui, nous prions : Ô Archange Michel et toutes les Puissances du Ciel, combattez pour l'Ukraine ! Chassez ce diable qui nous attaque et nous tue, apportant la dévastation et la mort !".

  • Prochaines canonisations : une Française et un martyr du nazisme

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    De Salvatore Cernuzio sur Vatican News :

    Une Française et un martyr du nazisme bientôt saints

    Lors d'un un consistoire public ordinaire présidé vendredi 4 mars au matin, le Pape a annoncé la canonisation prochaine de Titus Brandsma, un religieux carme néerlandais mort en déportation à Dachau, de Marie Rivier, fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie et de la franciscaine italienne franciscaine italienne Carolina Santocanale. Tous trois seront canonisés le 15 mai prochain.

    Le Pape François a présidé ce vendredi matin un consitoire public ordinaire en vue de la canonisation de plusieurs Bienheureux. Devant les cardinaux réunis, le Saint-Père a annoncé l'élévation à la gloire des autels de trois Bienheureux. Il s'agit d'un religieux carme néerlandais, Titus Brandsma (1881-1942), de la Française Marie Rivier (1768-1838), fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie et de la franciscaine Carolina Santocanale, dite «Mère de Jésus» (1852-1923).

    Le 15 mai, dix nouveaux saints seront ainsi proclamés par le pape François, parmi lesquels les Français Charles de Foucauld et César de Bus.

    Titus Brandsma, un journaliste et professeur contre le nazisme

    Homme "doux mais déterminé", Titus Brandsma, originaire des Pays-Bas, où la dévotion à son égard est profonde et répandue, en vertu de son rôle d'assistant ecclésiastique des journalistes catholiques, ainsi nommé par les évêques néerlandais en 1935, a utilisé le réseau des journaux catholiques pour défendre la liberté d'information et la dignité de chaque personne et pour stigmatiser les idéologies nazies, dont il critiquait sévèrement l'approche anti-humaine. Ses écrits courageux deviennent un point de référence pour la résistance morale et culturelle du peuple néerlandais, mais ils se heurtent au Reich, qui craint "ce professeur maléfique" - comme le dit un titre du quotidien berlinois Fridericus - et décide donc de le faire taire.

    Le prétexte était la lettre circulaire que Brandsma avait envoyée le 31 décembre 1941 à tous les journaux catholiques, à l'instigation de l'épiscopat local, les exhortant à ne pas publier les publicités du Mouvement national-socialiste faisant l'éloge de la race. Sinon, écrit-il, «ils ne devraient plus être considérés comme catholiques et ne devraient pas et ne pourront pas compter sur des lecteurs et des abonnés catholiques». Le père Titus a été arrêté en janvier 1942 en tant que dangereux subversif et emmené à Amersfoort, un camp de transit en attendant la déportation à Dachau. Les détails de ses jours d'emprisonnement sont connus grâce à un journal et à quelques lettres envoyées aux supérieurs, aux frères, à la famille et aux amis. Dans ces documents, le carme décrit l'exiguïté de sa cellule et les mauvais traitements subis, mais n'exprime jamais de tristesse ou de plainte. Bien que ne pouvant pas recevoir la communion, il a déclaré qu'il se sentait chez lui en prison car Dieu était à ses côtés.

    Il conserve la même sérénité jusqu'à sa mort à Dachau par injection de poison. C'est l'infirmière qui lui a injecté l'acide phénolique qui a raconté les derniers moments de sa vie, lors de l'interrogatoire pour le procès de canonisation : «Il m'a pris la main et m'a dit : "Pauvre fille que tu es, je vais prier pour toi !». Le voyage terrestre de Brandsma s'achève le 26 juillet 1942, à l'âge de 61 ans. Le 3 septembre 1985, Jean-Paul II le proclame bienheureux et martyr de la foi. A présent, avec François, il devient un saint. Le miracle qui lui est attribué est la guérison d'un père carme atteint d'un mélanome métastatique des ganglions lymphatiques à Palm Beach (USA) en 2004.

    Marie Rivier, une vie au service de l'éducation

    La Française Marie Rivier sera également canonisée. Sa sainteté a été cultivée dès le moment où, enfant, souffrant d'une maladie qui l'empêchait de marcher, elle a promis à la Vierge Marie que, si elle était guérie, elle consacrerait sa vie à l'éducation des enfants. Elle a été guérie et, à l'âge de 18 ans, a ouvert une école pour enfants dans sa ville natale. À l'époque de la Révolution Française, si hostile à la religion catholique et à ses institutions, son charisme fondateur s'épanouit : la jeune femme donne vie à la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie. Les sœurs se sont consacrées non seulement à la formation et à l'éducation religieuse des jeunes filles, mais aussi à un véritable apostolat pour le réveil de la foi et de la pratique religieuse dans les paroisses où elles rassemblaient les gens chaque dimanche, leur expliquant la doctrine et les invitant à la prière. Marie Rivier est morte le 3 février 1838 et a été béatifiée par Jean-Paul II en 1982. Le miracle attribué à son intercession concerne le retour à la vie en 2013 d'un enfant de Meru, au Kenya, né avec une absence prolongée d'activité cardiaque, respiratoire et neurologique.

    Marie de Jésus, la "dame" au service des pauvres et des petits

    Marie de Jésus, fondatrice des Capucines de l'Immaculée de Lourdes, est née à Palerme en 1852 sous le nom de Carolina Santocanale dans une famille aisée. Fréquentant la maison de ses grands-parents à Monreale, elle a constaté le besoin d'assistance et d'éducation de son peuple. Elle abandonne l'idée d'une vie cloîtrée, qu'elle cultivait depuis sa jeunesse, et se met au service de la population, qui l'appelle "Madame", mais qui admire son humilité. Elle a embrassé la spiritualité franciscaine et est devenue une tertiaire ; elle a rassemblé d'autres filles qui voulaient passer leur vie à aider leur prochain. Elle s'est ensuite installée dans la ville de Cinisi, où, dans l'oratoire, elle a ouvert un jardin d'enfants, un pensionnat et un atelier de couture. Il a travaillé jusqu'à la fin de ses jours et est mort à la fin d'une journée fatigante en 1923. Le miracle pour sa canonisation concerne deux grossesses menées à terme, entre 2016 et 2017, par une femme sicilienne souffrant d'une grave maladie qui avait provoqué son infertilité.

  • Cours de liturgie par Denis Crouan, docteur en théologie; 3ème leçon : Les bases de la liturgie à partir de la naissance du Christ jusqu’à la Pentecôte

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    Liturgie 3 – Les bases de la liturgie à partir de la naissance du Christ jusqu’à la Pentecôte (54 mn)  

    https://youtu.be/3AnoVLjJ4Vo   

    Denis Crouan aborde ici les bases de la liturgie : Le sens du sacré. 

    La vie de Jésus est le lieu où s’établit l’esprit de la liturgie chrétienne. On le voit dès sa naissance célébrée par les anges ce qui indique que tout a son sens dans le Ciel dont la terre n’est que la préparation et le vestige.  

    Le vieillard Siméon donne une autre note de la liturgie : elle est fondée sur la longue préparation de l’Ancien testament et tendue vers l’avenir qui est dans l’autre monde. 

    La sainte Cène montre Jésus assumant tous les rites de la Loi de Moïse (il est donc traditionnel) mais les transfigurant par l’amour : « Voici que je fais toutes choses nouvelles ». 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Carême, Jeûne, Pénitence et Partage : un Livret pour les fidèles

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    Carême, Jeûne, Pénitence et Partage

     2022_03_05_10_19_12_Greenshot.png

    Livret pour les fidèles

    de l’église du Saint-Sacrement

    et de la chapelle Saint-Augustin (Bavière) à Liège

    ainsi que de l’église de Saint-Lambert à Verviers 

     

    Liège-Verviers, vendredi 4 mars 2022

    Pour lire ou consulter le livret, cliquer sur le pdf suivant

    JPSC