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Foi - Page 286

  • Des sermons à périr d'ennui...

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    De Camille Lecuit sur le site de Famille chrétienne via le Forum catholique :

    « Pourquoi les sermons sont-ils si ennuyeux ? » Les dessous de l'enquête choc sur la perception des homélies

    Ayant recueilli l’avis de 10 000 fidèles sur les homélies avec une enquête en ligne en mars 2021, Luc Desroche revient dans une vidéo sur l’analyse des résultats, mais aussi sur la manière dont elle a été reçue par les principaux intéressés : les prêtres, séminaristes et évêques français…

    « Suis-je le seul à m’ennuyer souvent pendant les sermons ? » Cette question turlupinait Luc Desroche, professeur d’éloquence et de théâtre et catholique convaincu, au fil des messes auxquelles il assistait. Son problème venait-il seulement d’une déformation professionnelle ou était-il vraiment partagé par d’autres catholiques ? Pour en avoir le cœur net il a lancé une enquête en ligne en mars 2021, à laquelle plus de 10 000 fidèles ont répondu. Les résultats ont confirmé l’intuition de ce trentenaire, co-fondateur avec Alban Hachard d’une entreprise dédiée à la formation à la prise de parole baptisée Eloquence à la française : il reste des progrès à faire pour les prédicateurs.

    Luc Desroche est revenu dans une vidéo Youtube le 26 janvier pour donner quelques clés d’analyse des résultats diffusés ces derniers mois, mais aussi pour donner des pistes et expliquer comment les prêtres eux-mêmes ont reçu l’enquête.

    Un « gros problème » de message et de longueur

    Certes 72% des participants affirment que l’homélie les « aide à approfondir leur foi ». Mais Luc Desroche invite à « considérer les non pratiquants », pour lesquels l’homélie peut s’avérer un enjeu important : hélas, 62% d’entre eux considèrent que « l’homélie ne leur sert jamais à approfondir leur foi » (même s’ils représentent une minorité des répondants, à peine 20%). Par ailleurs pour l’ensemble des participants, 41 % sont impatients de l’homélie, 29 % n’en attendent rien et 21 % ont peur de s’ennuyer. Enfin 79 % des répondants estiment que leur capacité de concentration est inférieure à 8 minutes. « Donc si les prêtres parlent plus de 8 minutes, ils perdent plus de 80 % de l’Assemblée ! » insiste Luc Desroche.

    « Il y a trois principales raisons pour lesquelles les gens décrochent », récapitule le professionnel de l’éloquence en reprenant l’enquête : « la langueur, le message n’est pas clair, c’est trop infantilisant, c’est une paraphrase de l’Evangile. » Autrement dit : « Il y a un gros problème sur le langage verbal, poursuit-il en le distinguant du langage vocal – « l’intonation, les silences, le rythme » - et du langage visuel – « le regard, la posture, les gestes ». « Il n’y a pas de structure, il y a des phrases parfois très longues, on s’y perd… Donc le principal axe d’amélioration c’est en amont une préparation beaucoup plus importante qui devrait être consacrée à l’homélie sur la structure, et surtout sur le message. »

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  • Liège : ouverture du carême 2022 à l’église du Saint-Sacrement

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    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132 à Liège

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    Le mercredi 2 mars 2022 à 18h00

    MESSE ET IMPOSITION DES CENDRES

    Chants grégoriens et Motets traditionnels

    Le dimanche 6 mars 2022 à 10h00

    MESSE DU PREMIER DIMANCHE DE CARÊME 

    chantée en polyphonie, grégorien et orgue

    affiche_premier dimanche du mois mars 2022.jpg

    Plus d'informations

    sursumcorda@skynet.be

  • Un livre consacré à l'histoire des traditionalistes

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    De Christophe Geffroy dans la Nef via le Forum Catholique :

    Dans son n°345 de Mars 2022, pp.13 à 15, La Nef publie un entretien avec Yves Chiron à l'occasion de la sortie de son livre consacré aux Traditionalistes.

    Extraits.

    La Nef – D’où viennent les traditionalistes, qui sont-ils et que défendent- ils ?

    Yves Chiron – Le qualificatif « traditionalistes » apparaît dans le Magistère avec la Lettre sur le Sillon de saint Pie X, en 1910. Le pape affirmait : « les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires ni novateurs mais traditionalistes. » Le qualificatif existait déjà depuis plu- sieurs décennies. Émile Poulat a attiré l’attention sur un courant spécifique : la contre-révolution catholique, c’est-à-dire les catholiques (prêtres, évêques ou laïcs) qui, tout au long du XIXe siècle et au XXe siècle, ont été hostiles à la Révolution et à ses suites, non d’abord par nostalgie du roi mais par refus des principes de 1789. Les contre-révolutionnaires catholiques étaient hostiles au libéralisme intellectuel et moral, c’est naturellement qu’ils sont devenus anti-modernistes, anti-progressistes, etc. (...)

    En quoi le concile Vatican II marque-t-il réellement le développement du courant traditionaliste ?

    Le traditionalisme est antérieur au concile Va- tican II, qu’on se reporte à la Pensée catholique de l’abbé Luc Lefèvre et à la Cité catholique de Jean Ousset, nées dans l’après-guerre, ou aux combats que l’abbé Georges de Nantes engage dès les années 1950. Mais le concile Vatican II a été un catalyseur. C’est plus ce que j’ai appelé le « péri-concile » (ce qui se disait et s’écrivait avant, pendant et après le concile) et certaines applications du concile qui ont d’abord été contestés que les textes mêmes du concile. Dès cette époque, et plus encore après, et jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas de front uni des traditionalistes face au concile. L’abbé de Nantes, à travers sa critique du MASDU, est sans doute le premier, avec les sédévacantistes (nés au Mexique), à refuser la totalité du concile. En revanche, dès l’époque du concile, certains – la Pensée catholique, par exemple – cherchent à défendre l’orthodoxie et la légitimité des textes officiellement promulgués contre l’interprétation et l’application qui en sont faites. (...)

    Mgr Lefebvre et la Fraternité Saint-Pie X (FSPX) vont vite polariser l’attention: pourquoi se lance-t-il dans la bataille et en vient-il à tenir des propos et des positions de plus en plus extrêmes contre la messe, le concile, le pape lui-même...?

    Mgr Lefebvre a été, pendant le concile, un des chefs de file de ce qu’on appelait la « minorité », c’est-à-dire ceux qui, principalement à travers le Cœtus Internationalis Patrum (CIP), militaient pour des réaffirmations doctrinales ou la condamnation de diverses erreurs face à des textes ambigus ou des propositions trop audacieuses. Mais il ne mettra en cause publique- ment le concile que plusieurs années plus tard.

    Sur la réforme liturgique, également, il n’a pas eu d’emblée une position hostile. Lors de la consultation de l’épiscopat avant le concile, en 1959, il est favorable à « un élargissement de la possibilité de célébrer la messe le soir ». Par la suite, lors des premières mises en œuvre de la réforme liturgique, il n’est pas hostile à l’introduction de la langue vernaculaire dans certaines parties de la messe, mais dès janvier 1964 aussi il s’alarme des « initiatives les plus invraisemblables » et il s’indigne que dans nombre d’églises « les règles liturgiques sont impunément violées ».

    Les positions radicales de Mgr Lefebvre ne rendaient-elles pas la rupture avec Rome en 1988 inéluctable?

    Entre 1965 – fin du concile – et 1988 – date de sa décision de sacrer des évêques sans le consentement de Rome –, il s’est passé plus de vingt ans. Le concile Vatican II n’a pas porté immédiatement les fruits que beaucoup espéraient, Paul VI lui-même en a été attristé et l’a publiquement regretté à plusieurs reprises. La crise qu’a connue l’Église, et qui avait commencé avant le concile il faut le rappeler, a été à son paroxysme dans les années 1970. Il y a eu, si l’on peut dire, une radicalisation parallèle de Mgr Lefebvre. Et il n’a pas accordé crédit à la restauration qu’ont tentée ensuite le pape Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger (le « plan Ratzinger » en 1982, les conférences sur le catéchisme en 1983, l’Entre- tien sur la foi en 1985, etc.). Ses adversaires diront qu’en 1988 Mgr Lefebvre avait perdu « le sens de l’Église », on peut dire, au minimum, qu’il n’avait plus confiance en Rome. (...)

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  • 16 nouveaux bienheureux espagnols, martyrs tués en haine de la foi

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    La foule et le pape François applaudissent 16 nouveaux bienheureux espagnols

    Ce sont 14 prêtres, un séminariste et un jeune laïc

    La foule présente place Saint-Pierre et le pape François ont applaudi, ce dimanche, après l’angélus du 27 février 2022, les 16 nouveaux martyrs espagnols béatifiés hier, samedi 26 février, dans la cathédrale de Grenade: 14 prêtres, un séminariste et le président des jeunes de l’Action catholique.

    Le pape a déclenché les applaudissements en disant, en italien: « Hier, à Grenade, en Espagne, ont été béatifiés le prêtre Cayetano Giménez Martín et quinze compagnons martyrs, tués « en haine de la foi » dans le cadre de la persécution religieuse des années 1930 en Espagne. Que le témoignage de ces héroïques disciples du Christ suscite chez tous le désir de servir l’Evangile avec fidélité et courage. Des applaudissements pour les nouveaux bienheureux! »

    Cayetano Giménez Martín et ses 15 compagnons prêtres et laïcs, ont été, selon la formule consacrée, « tués en haine de la foi » durant la guerre civile espagnole en 1936: ils sont donc béatifiés en tant que martyrs. Voici leurs biographies publiées en italien par la Congrégation pour les causes des saints.

    Bienheureux martyrs de Grenade (Espagne) © capture de Zenit / Vatican News

    Bienheureux martyrs de Grenade (Espagne) © capture de Zenit / Vatican News

    Un prêtre, Cayetano Gimenez Martin

    Cayetano Gimenez Martin est né à Alfornón près de Grenade le 27 novembre 1866. Il a étudié au Séminaire de San Cecilio, mais a résidé au Collège de San Ferdinando. C’est un élève très brillant : après avoir obtenu une licence en théologie, il suit pendant trois ans des cours de droit canonique.

    Ordonné prêtre en 1892, il avait en même temps sa première charge pastorale à Alfornón, sa ville natale. Plus tard, il a été coadjuteur et curé de Lújar, curé d’Alboloduy (dans la province d’Almería) et curé et archiprêtre de l’Église Majeure de l’Incarnation de Loja.

    C’était un prêtre dévoué, austère et charitable. Un bon, sage, humble et prudent ministre du Seigneur, un vieillard paisible et vénérable. C’est aussi un homme de paix : en sa qualité d’archiprêtre, il tente de faciliter les relations entre le clergé des trois paroisses de la ville.

    Ses paroissiens se rendent vite compte du grand amour qu’il porte à l’Eucharistie : il passe de longs moments d’adoration devant le Tabernacle. Il était aussi très dévoué à la Vierge Marie.

    Même dans sa ville, cependant, les échos de la révolte militaire du 18 juillet 1936, qui a déclenché la guerre civile espagnole, sont arrivés. Le 23 juillet, alors que Grenade est déjà tombée aux mains des émeutiers, on lui propose de fuir en camion ; lui, en revanche, a choisi de rester dans la paroisse. Lorsque l’église a été incendiée, il s’est réfugié chez un ami médecin, mais quelques jours plus tard, il a été découvert et arrêté.

    Il est resté en prison pendant environ trois jours, jusqu’au 9 août, date à laquelle il a été emmené avec six autres personnes au cimetière de Loja pour y être fusillé. Il manifesta alors une dernière volonté : « Je voudrais mourir en dernier ». Il a été satisfait, et il a ainsi pu leur donner l’absolution.

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  • Thibon au secours des évidences

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    Extraits du journal PRESENT du 25 février 2022 (via le Forum Catholique) :

    Entretien d'Anne Le Pape, avec M. Tremolet de Villers qui est l'auteur de la préface du livre Au secours des évidences.

    Thibon n’est-il pas le type même du non-conformiste ? Ne serait-ce que parce que, comme il le note, « l’audace authentique – celle qui comporte des risques – a changé de camp : elle est du côté du bon goût, de la moralité et du bon sens ».

    Thibon est au-delà des critères de conformiste ou non-conformiste. Ces catégories lui étaient aussi étrangères que droite ou gauche, conservateurs ou progressistes… Il était lui et cela suffisait, mais il est vrai qu’il prenait plaisir à noter qu’aujourd’hui le véritable amoureux de l’ordre vrai a des allures d’anarchiste. C’est aussi une constante historique. Antigone, que son ami Maurras appelait « la Vierge-Mère de l’Ordre », passe pour une anarchiste. Elle enfreint volontairement les lois de Créon qui est le pouvoir légitime, mais au nom des « lois supérieures qui ne sont pas écrites ». Thibon a fréquenté, avec une très simple aisance, tous les milieux, aussi libre avec les ouvriers agricoles au temps des vendanges qu’avec les académiciens, avec les jeunes gens dans la frugalité des camps de formation comme avec les princes, les rois ou les chefs d’Etat. Sa simplicité écartait toute affectation, et sa politesse était délicieuse parce qu’elle venait du cœur. Il faut dire qu’il aimait la rencontre. Il avait le don de s’intéresser aux êtres.

    Les pointes d’humour ne manquent pas. Etait-ce l’un des traits de son caractère ?

    Oui, il était drôle. Il disait volontiers : « Je n’ai pas la vanité de ce que j’ai écrit ou dit en conférence, mais j’ai la vanité de mes mots d’esprit. » Ses propos étaient ainsi émaillés de pointes et de saillies auxquelles son accent méridional et un très léger zézaiement donnaient un relief particulier. (...)

    Vous évoquez « les joies et les tourments » de cette vie. Comment se fait-il que le lecteur ressente – en tout cas à la lecture du présent volume – par-dessus tout une impression de sérénité ?

    Thibon était une âme violente, lucide et donc, parfois, au bord du désespoir. Il citait souvent la phrase de Nietzche : « Quand le scepticisme s’allie au désir, alors naît le mysticisme. » Il y avait, chez lui, une immense dose de scepticisme sur toutes les illusions, surtout quand elles sont à couleur religieuse, et ce scepticisme n’épargnait pas le scepticisme lui-même quand il considérait que l’illusion pouvait être féconde. C’est le titre de l’un de ses livres. Vous connaissez sa formule : « Deux catégories d’êtres que je ne peux pas supporter : ceux qui ne cherchent pas Dieu et ceux qui s’imaginent L’avoir trouvé », ajoutant le vers de Victor Hugo « Il est l’Inaccessible, Il est l’Inévitable ! » La quête de Dieu a été la grande aventure intérieure de Thibon et ce chemin est un chemin de Croix. La sérénité que vous ressentez à la lecture de ces billets est le fruit de cet effort qu’il s’imposait d’« écrire pour savoir ce que je pense ». L’écriture délivre du tourment, parce qu’elle permet d’entrevoir ou de cerner la vérité recherchée. Mais, comme il le disait lui-même, « chez les êtres profonds, il a plusieurs fonds. Vous pouvez jeter la sonde, elle ne remonte pas facilement ». Il avait écrit à son ami Jean Ousset : « Votre œuvre est plus que respectable, mais vous valez mieux que votre œuvre. Chez la plupart des hommes qu’on dit grands, c’est l’inverse. J’ai flairé, chez vous, sous l’affairement de Marthe, l’immobilité de Marie. » Ces mots peuvent lui être retournés. L’œuvre de Thibon est belle, mais il est plus grand que son œuvre.

    Gustave Thibon, Au secours des évidences, Billets inédits, 19 € aux Editions Mame

    Vous pouvez le commander sur Livres en Famille.

  • Peut-on vivre comme si Dieu n'existait pas ?

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    De RCF :

    Vivre "comme si Dieu n’existait pas"

    PEUT-ON VIVRE SANS DIEU ? UNE LECTURE DU PSAUME 13 Durée: 29 min

    Peut-on vivre sans Dieu ? En 1988, Jean Paul II observait que beaucoup de nos contemporains vivent "comme s'il n'existait pas" et passent à côté de l'idée de Dieu. Pourtant, rien n’a remplacé la question de Dieu, note le philosophe et théologien, Alphonse Vanderheyde : "Il a été chassé de nos vies, mais qu’est-ce qui le remplace aujourd’hui ?"

    Le paradoxe de notre société sans Dieu mais obsédée par les religions

    La pratique religieuse baisse dans notre société déchristianisée. Pourtant, il ne se passe pas un jour sans qu’on parle des religions. Comment expliquer ce paradoxe ? "Il est normal de parler des religions, notamment de la religion chrétienne, estime le philosophe et théologien Alphonse Vanderheyde, parce que l’Europe a été façonnée par le christianisme pendant 20 siècles donc ça laisse des traces."

    Pour autant, si "dans la vie de tous les jours, les gens n’éprouvent pas le besoin de célébrer la foi : c’est une question de pratique religieuse mais ce n’est pas une question de refuser Dieu", relève le philosophe. Délaisser la pratique religieuse ce n’est donc pas abandonner une quête de sens. Si l’on "s’est éloignés de la religion chrétienne", il peut rester l’idée d’un "Dieu invisible et caché, qu’on ne voit pas mais dont on parle sans cesse", comme disait Pascal.

    Est-ce une folie de croire en Dieu ou de passer à côté de l'idée de Dieu ?

    La question de Dieu a toujours été "problématique", rappelle le théologien. Aujourd'hui comme il y a plus de 2.000, l'homme a tendance à oublier Dieu. C'est ce que montre le Psaume 13, qui nous invite précisément à ne pas nous couper de lui. 

    « Dans son cœur le fou déclare : "Pas de Dieu !" Tout est corrompu, abominable, pas un homme de bien ! Des cieux, le Seigneur se penche vers les fils d'Adam pour voir s'il en est un de sensé, un qui cherche Dieu. Tous, ils sont dévoyés ; tous ensemble, pervertis : pas un homme de bien, pas même un seul ! » (Ps 13, 1-3)*

    Est-ce une folie de croire en Dieu ? A l'époque des Psaumes, c'était une folie de ne pas y croire ! "Aujourd’hui on est coupés de Dieu mais on ne le sait pas, c’est peut-être ça la folie, on n’a pas conscience de cela", selon Alphonse Vanderheyde. Déjà, en 1988, Jean Paul II observait qu’il y a "beaucoup de personnes qui vivent comme si Dieu n’existait pas et qui se situent en dehors de la problématique foi - non-croyance, Dieu ayant comme disparu de leur horizon existentiel" (Discours à l'assemblée plénière du secrétariat pour les non-croyants, le 5 mars 1988). Ce qu’il voulait nous dire c’est que beaucoup de nos contemporains "passent à côté de la question de Dieu", explique le philosophe. 

    Rien n’a remplacé la question de Dieu, de ce Dieu chrétien, il a été chassé de nos vies, mais qu’est-ce qui le remplace aujourd’hui ?

    L’homme, qui a pris la place de Dieu

    "On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas tout d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure", écrit Bernanos ("La France contre les robots", 1944) Pour Alphonse Vanderheyde, ce qui "manque dans ce monde" c’est la vie intérieure. "Où est le silence, le recul, la retraite ?" 

    Dans nos sociétés matérialistes ultra connectées, on a l’impression de "tout savoir, de tout contrôler", on a "l’illusion d’un grand pouvoir". Pour Alphonse Vanderheyde, "rien n’a remplacé la question de Dieu, de ce Dieu chrétien". "Il a été chassé de nos vies mais qu’est-ce qui le remplace aujourd’hui ?"


    Spécialiste de Nietzsche et de saint Augustin,  Alphonse Vanderheyde est l'auteur du livre "Les acquis de la mort de l'homme", tomes I et II (éd. Connaissances et savoirs, 2017 et 2020).

    * Source : AELF

  • Vietnam : une offense à la foi et un grave abus de pouvoir

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    D'Anna Poce sur Vatican News :

    Vietnam: l’Église dénonce un grave abus de pouvoir

    L'archevêché de Hanoi dénonce une offense à la foi et appelle le gouvernement à respecter la liberté religieuse. Des fonctionnaires du gouvernement ont interrompu une messe célébrée par Mgr Joseph Vu Van Thien.

    25 février 2022

    Le père Alfonse Pham Hung, responsable du bureau de l'archevêché à Hanoi, a rapporté à Uca News que deux fonctionnaires de la ville de Vu Ban, dans la province de Hoa Binh, ont fait irruption dans le sanctuaire de Vu Ban le 20 février, en prenant le micro sur le lutrin et en demandant aux personnes assistant à la messe dominicale présidée par l'archevêque de Hanoi, de se disperser. Les responsables de cette interruption, identifiés comme étant le chef du parti et l’adjoint du comité populaire de Vu Ban, ont ignoré les protestations des laïcs et des prêtres.

    Grave violation de la liberté de religion

    «C'est un acte irréfléchi et inhumain, un abus de pouvoir, une violation grave de la liberté religieuse et du droit à la pratique religieuse de l'archevêque, des prêtres et des laïcs», a déclaré le père Hung dans une déclaration publiée jeudi 24 février. Le prêtre, qui a appelé tous les catholiques de l'archidiocèse à prier pour que les difficultés dans la pratique de la foi soient bientôt surmontées, a considéré l'action des autorités comme une insulte aux rites et à la foi catholiques. «Cette action est inacceptable dans un pays où l'État de droit s'applique, car elle a causé une profonde inquiétude et une grande douleur aux catholiques locaux et à ceux qui voient les images de l'incident circuler sur internet», a-t-il déclaré.

    L'archevêché a déposé une plainte officielle contre cet incident malheureux, demandant au Comité populaire de la province de Hoa Binh de respecter la liberté et les activités religieuses des communautés catholiques de la région.

    L'incident n'est pas nouveau. Les autorités locales créent souvent des difficultés pour les activités religieuses et l'archevêché a présenté à plusieurs reprises des pétitions pour mettre fin à leur intrusion.

    Année de l'évangélisation

    La messe a été célébrée au cours d'une visite pastorale de deux jours de Mgr Joseph Vu Van Thien dans des paroisses isolées de la province montagneuse. En cette année 2022, déclarée par l'archidiocèse Année de l'évangélisation, le prélat visitera les paroisses et sous-paroisses les plus reculées du territoire tous les troisièmes dimanches du mois, encourageant les fidèles à témoigner de la Parole de Dieu et à traiter toutes les personnes avec amour et bonté.

    L'archidiocèse de Hanoi fournit des soins pastoraux à onze paroisses de la province de Hoa Binh dont la paroisse de Vu Ban, à 120 kilomètres de Hanoi, qui compte 450 membres.

  • Message de la Conférence des évêques de l'Église catholique romaine d'Ukraine aux fidèles

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    Message de la Conférence des évêques de l'Église catholique romaine d'Ukraine aux fidèles (source) (24 février 2022)

    (traduction automatique avec deepl.com)

    Chers frères et sœurs ! 

    Il est très regrettable que l'événement d'aujourd'hui ait ouvert un nouveau chapitre de notre histoire. Dans cette situation, alors que la Russie a lancé une guerre totale contre l'Ukraine, la responsabilité de chacun d'entre nous est importante. 

    Tout d'abord, il ne faut pas laisser la peur nous effrayer. Les chrétiens sont des gens de foi et d'espérance parce que notre Sauveur Jésus-Christ, par sa résurrection, a prouvé que le dernier mot n'est pas pour la mort, mais pour la Vie ! A un autre endroit de la Sainte Ecriture, nous lisons : "Quand le Seigneur ne préserve pas la ville, le gardien est une scie libre." (Ps 127, 1b). C'est notre espoir en Dieu.

    Le moment présent est celui où nous devons nous unir dans la prière : dans nos pays d'origine, avec nos voisins, dans les communautés de prière et dans chaque paroisse. Nous demandons aux prêtres de prier l'Acte de Consécration de l'Ukraine au Cœur Immaculé de Notre Dame dès aujourd'hui, après chaque Sainte Messe, en dehors du chant de consécration.

    Que cette heure de veille soit aussi une occasion de réconciliation avec nos parents, nos connaissances, nos voisins et nos collègues, avec Dieu lui-même. Conscients de nos propres péchés et de nos limites, nous demandons pardon au Seigneur et accueillons le sacrement de la réconciliation selon les cinq conditions de la Bonne Nouvelle. Essayons de participer plus souvent à l'Eucharistie et de recevoir la Sainte Communion, et prions pour la pureté de nos cœurs, afin que la grâce de Dieu puisse nous combler.

    Nous prions ensemble le chapelet ou d'autres prières au nom de la paix pour les dirigeants de notre État, pour notre armée et tous ceux qui défendent notre Patrie, pour les blessés et les morts, et pour le désarmement de ceux qui ont déclenché une guerre et sont piégés par l'agression. Gardons nos cœurs contre la haine et la haine envers nos ennemis. Le Christ donne une instruction claire selon laquelle nous devons prier pour eux et les bénir.

    L'Eglise est une communauté. Que les paroisses et les groupes de prière soient un lieu de fraternité et un centre où l'on peut trouver la bonne nouvelle de la paix et de la protection de Dieu. Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve, mais que la communauté des croyants n'abandonne pas les plus insécurisés et les indigents, quelle que soit leur appartenance confessionnelle. Une attention particulière est requise pour les jeunes et les malades.  

    Le prince de ce monde gagne des batailles particulières, en nous incitant à nous soumettre à la manipulation, à croire les mensonges et à les répandre. Que Dieu la Parole soit notre aide dans notre recherche de la vérité, ainsi que de la vérité ultime, qui est le Christ. En outre, ne tombez pas dans la panique que peut semer l'agresseur.

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  • Le message du pape pour le Carême 2022

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Message de carême 2022 du pape François (texte complet)

    « Nous récolterons, si nous ne perdons pas courage »

    24 février 2022

    « Nous récolterons, si nous ne perdons pas courage »: dans son message de carême, publié ce mercredi 24 février 2022, le pape François invite à persévérer dans le bien, dans la prière, dans la lutte contre le mal, spécialement pendant tout ce carême, qui commence mercredi prochain, 2 mars et conduit à Pâques, dimanche 17 avril.

    Le pape souligne la nécessité de prier sans se lasser: « Ne nous lassons pas de prier. Jésus a enseigné qu’il faut « toujours prier sans se décourager ». Nous devons prier parce que nous avons besoin de Dieu. Se suffire à soi-même est une illusion dangereuse. »

    Personne ne peut se dispenser de la prière, qui est source de « réconfort » et de « victoire », insiste le pape: « Si la pandémie nous a fait toucher du doigt notre fragilité personnelle et sociale, que ce Carême nous permette d’expérimenter le réconfort de la foi en Dieu sans laquelle nous ne pouvons pas tenir. Personne ne se sauve tout seul, car nous sommes tous dans la même barque dans les tempêtes de l’histoire. Mais surtout personne n’est sauvé sans Dieu, car seul le mystère pascal de Jésus-Christ donne la victoire sur les eaux sombres de la mort. »

    Enfin, la prière, dans la foi, dans l’Esprit Saint, permet de « traverser » les tempêtes dans « l’espérance » et « l’amour »: « La foi ne nous dispense pas des tribulations de la vie, mais elle permet de les traverser unis à Dieu dans le Christ, avec la grande espérance qui ne déçoit pas et dont le gage est l’amour que Dieu a répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint. »

    Avec la prière, le pape encourage le recours au sacrement du pardon, au jeûne – notamment le jeûne des réseaux sociaux dont « l’addiction » conduit à « appauvrir les relations humaines » -, et à la charité concrète.

    De fait, ce message de carême est en date du 11 novembre dernier, en la fête de saint Martin de Tours (+397), saint patron de Buenos Aires, et exemple d’une charité authentique, « apôtre de la miséricorde »: le pape le donne souvent en exemple.

    Voici le texte complet du message de carême dans la traduction du Vatican.

    « Ne nous lassons pas de faire le bien, car, le moment venu, nous récolterons, si nous ne perdons pas courage. Ainsi donc, lorsque nous en avons l’occasion, travaillons au bien de tous » (Gal 6, 9-10a)

    Chers frères et sœurs,

    Le Carême est un temps propice de renouveau personnel et communautaire qui nous conduit à la Pâque de Jésus-Christ mort et ressuscité. Pendant le chemin de Carême 2022 il nous sera bon de réfléchir à l’exhortation de saint Paul aux Galates : « Ne nous lassons pas de faire le bien, car, le moment venu, nous récolterons, si nous ne perdons pas courage. Ainsi donc, lorsque nous en avons l’occasion (chairós), travaillons au bien de tous » (Gal 6, 9-10a).

    1.Semailles et récolte

    Dans ce passage, l’Apôtre évoque l’image des semailles et de la récolte, si chère à Jésus (cf. Mt 13). Saint Paul nous parle d’un chairos : un temps propice pour semer le bien en vue d’une récolte. Quelle est cette période favorable pour nous ? Le Carême l’est, certes, mais toute l’existence [1] terrestre l’est aussi, et le Carême en est de quelque manière une image [1]. Dans notre vie, la cupidité et l’orgueil, le désir de posséder, d’accumuler et de consommer prévalent trop souvent, comme le montre l’homme insensé dans la parabole évangélique, lui qui considérait sa vie sûre et heureuse grâce à la grande récolte amassée dans ses greniers (cf. Lc 12 ,16-21). Le Carême nous invite à la conversion, au changement de mentalité, pour que la vie ait sa vérité et sa beauté non pas tant dans la possession que dans le don, non pas tant dans l’accumulation que dans la semence du bien et dans le partage.

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  • Robert d'Arbrissel (25 février)

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    Le bienheureux Robert d'Arbrissel (source)

    Qui était Robert ? Né d’une famille modeste dans le diocèse de Rennes vers 1047, au lieu dit Arbrissel, Robert fait ses études à Paris puis est appelé par son évêque à lutter avec lui contre les plaies morales de l’époque : relâchement des mœurs, simonie. L’évêque meurt. Robert passe en Anjou puis décide de partir au désert ; il rejoint d’autres ermites dans la forêt de Craon en 1091. Très vite son exemple et sa ferveur attirent de nombreux disciples et l’obligent à bâtir son premier monastère en 1096 : Notre Dame de la Roë. De là il rayonne dans les contrées voisines véritable apôtre de la vie évangélique. Les conversions se multiplient.

    Le pape Urbain II venu à Clermont pour prêcher la croisade se rend dans l’ouest. Il entend parler de robert et le fait prêcher devant lui à Angers. Tellement impressionné par sa dévotion et son éloquence il lui donne l’ordre de se consacrer entièrement à la prédication et lui donne le titre de missionnaire apostolique. Robert se démet de sa charge d’Abbé et prenant son bâton de pèlerin proclame partout pénitence et conversion. Véritable croisade spirituelle où se lèvent à sa suite hommes et femmes de toutes conditions. Il décide de les fixer dans la forêt de Fontevraud. Les cellules sont de pauvres cabanes, fossés et haies servent de clôture. La communauté ne cesse de grandir, on construit deux monastères, un pour les femmes qui comprend trois parties : le grand moutier dédié à Notre Dame – la Madeleine pour les femmes repenties – Saint Lazare pour les lépreux – Saint Jean est le monastère des moines. Il plaça son ordre sous le vocable de Notre Dame du Calvaire.

    La première Abbesse Pétronille de Craon, veuve du Seigneur de Chemillé reçoit les insignes et les pouvoirs de la charge abbatiale 16 mois avant la mort de Robert. Elle devient chef de tout l’ordre, y compris des hommes. C’est qu’apparaît l’originalité de cet Ordre nouveau. La Règle est celle de Saint Benoît partageant la vie entre prière, travail et méditation des Écritures, par contre le jumelage sort de l’ordinaire. Robert a puisé son inspiration dans l’Évangile en contemplant la Vierge Marie au Calvaire et en se situant aussi dans le contexte artistique et littéraire de la promotion de la femme au Moyen Age. Lorsque Robert meurt le 25 février 1117 son œuvre est en plein essor : 2000 moniales vivent dans une vingtaine de monastères. Elle est approuvée par plusieurs papes et son esprit sera défini dans une bulle de Sixte IV qui rappelle que cet Ordre est tenu par tous pour fondé sur ces paroles de Notre Seigneur Jésus Christ en Croix disant à sa Mère « Voici ton Fils et au disciple Voilà ta Mère ». 

    Dans ces monastères les religieux vivent comme des fils appliqués à la vie active pour servir les religieuses et les religieux comme des mères appliquées à la vie contemplative et à l’oraison, les unes et les autres devant se regarder comme mères et fils, imitant Marie et Jean. Durant deux siècles l’Ordre ne cessera de prospérer et de s’étendre, gagnant l’Espagne et l’Angleterre.

  • Ceux qui espèrent la paix en se préparant à la guerre se bercent d'illusions

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    De Riccardo Cascioli sur le Daily Compass :

    Ceux qui espèrent la paix en se préparant à la guerre se bercent d'illusions

    24-02-2022

    En période de tension, on dit toujours que "si vous voulez la paix, préparez la guerre". Mais ce n'est pas le cas ; l'expérience montre que ceux qui préparent la guerre n'obtiennent jamais la paix, tout au plus une trêve. Nous devons changer d'attitude et préparer plutôt la paix. Et pour les chrétiens, le modèle est celui expliqué par le Métropolite Antonij de Suroz.

    Nous ne savons pas comment se terminera la crise ukrainienne : si l'Occident finira par tolérer et accepter le fait accompli d'une Ukraine démembrée, en laissant les sanctions en place en guise de façade ; si le président russe Poutine cherchera vraiment à atteindre Kiev comme on le craint à Londres et à Washington ; si la guerre s'étendra à l'Europe et au-delà ; si la Russie retournera plutôt à ses frontières après avoir obtenu les assurances souhaitées. Nous ne le savons pas, et pour l'instant, il est également difficile de le prévoir. Mais nous aurions dû comprendre combien est équivoque et dangereuse la formule "diplomatique" qui est répétée comme un mantra chaque fois qu'il y a des tensions : si vis pacem para bellum, si tu veux la paix prépare la guerre.

    Préparer la guerre, c'est exactement ce à quoi nous avons assisté ces derniers mois, pour nous en tenir aux nouvelles les plus récentes ; mais la crise ukrainienne dure depuis des années, avec des hauts et des bas, et c'est depuis des années que l'on prépare la guerre. D'un côté comme de l'autre, dans un crescendo de provocations, de flexions de muscles, de menaces et d'alarmes. Toutes ces choses, nous les enregistrons, les commentons et les analysons aussi, mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. Il est évident que chacun a ses propres raisons, qui sont ancrées dans l'histoire, dans les intérêts stratégiques, dans les besoins économiques. Des raisons qui sont amplifiées par la propagande, qui nous parvient sous forme d'acclamations : il y a ceux qui voient Poutine comme le diable, et ceux qui le voient comme le sauveur, il en va de même pour les États-Unis et l'Union européenne (et souvent les véritables intérêts restent cachés).

    Mais le fait est qu'à force de se préparer à la guerre, il est inévitable que la guerre finisse par arriver : de faible ou de forte intensité, mais elle arrivera. Car se préparer à la guerre, ce n'est pas seulement s'équiper d'une force de dissuasion pour décourager les éventuelles attaques des malveillants. C'est identifier et considérer l'autre comme un ennemi, et s'il ne l'est pas, en faire un ennemi ; c'est interpréter les paroles et les gestes de l'autre toujours dans le sens des mauvaises intentions ; c'est amplifier les torts subis pour que tout le monde sache que l'autre est vraiment mauvais ; et en même temps déprécier ou remettre en question tout geste ou parole pacificatrice. Cela signifie être dans un état de guerre permanent, le faire croître jusqu'à ce qu'il puisse conduire à une guerre ouverte. Cela se produit aussi bien dans les relations entre États que dans les relations personnelles.

    Se préparer à la guerre ne mène jamais à la paix, tout au plus à un équilibre précaire, à une trêve armée temporaire d'une durée imprévisible. À l'époque de la guerre froide, on parlait d'un "équilibre de la terreur", c'est-à-dire d'une paix entre les superpuissances atomiques - les États-Unis et la Russie - garantie par les armes nucléaires, ce qui décourageait évidemment de faire la guerre. On dira : la guerre froide a de toute façon garanti une longue période de paix et de prospérité et empêché une nouvelle guerre mondiale. Mais ce n'est pas exact : il n'y a pas eu de guerre sur le sol européen, c'est vrai, mais dans le monde, dans la seconde moitié du XXe siècle, il y a eu de nombreuses guerres sanglantes "par procuration", surtout en Afrique et en Asie, où l'Union soviétique et les États-Unis (et aussi la République de Chine) se sont affrontés en finançant et en armant les factions opposées (en laissant de côté l'intervention directe des États-Unis au Vietnam).

    Si vous voulez vraiment la paix, vous devez vous préparer à la paix, si vis pacem para pacem. Cela ne signifie pas un désarmement unilatéral ; cela ne signifie pas renoncer à la dissuasion, ni à la défense de ses propres frontières et intérêts, bien au contraire. Mais nous devons agir en étant réellement convaincus - comme le disait le Pape Pie XII dans son célèbre message radiophonique du 24 août 1939 - que "rien n'est perdu avec la paix, tout peut être perdu avec la guerre". Au cours des dernières décennies, nous avons eu des preuves répétées de la véracité de ces paroles.

    Au cours des siècles, les histoires qui constituent l'identité des peuples se sont enracinées, les frontières ont changé plusieurs fois, donnant lieu à des situations difficiles et à une coexistence compliquée (il suffit de penser aux frontières nord et est de l'Italie pour s'en faire une idée), et les torts et les droits mutuels se sont accumulés, gravés dans l'ADN des nations. Chaque fois qu'il y a des tensions, ceux qui veulent la guerre s'amusent à remuer un détail de leur propre histoire et à susciter le ressentiment des leurs. Ceux qui veulent vraiment la paix doivent d'abord comprendre les raisons, les besoins et les intérêts de l'autre. Si l'on veut la paix, on doit essayer de concilier les différents intérêts. D'une certaine manière, c'est ce qui s'est passé après la Seconde Guerre mondiale en Europe occidentale, lorsque les graines de l'Union européenne ont été semées précisément en créant une zone d'intérêt économique commun. Ce n'est pas une tâche facile, mais c'est la voie à suivre.

    Si cela est possible, ne serait-ce qu'en utilisant la raison, il y a pour nous, chrétiens, une compréhension plus profonde de ce mystère, un aperçu de la vérité de tous les hommes et de tous les peuples que nous devons apprendre et dont nous devons témoigner. Et c'est pourquoi la prière est importante. C'est un regard et une attitude très bien exprimés par les paroles adressées par le métropolite Antonij de Suroz à ses fidèles après que les chars soviétiques eurent réprimé dans le sang le "Printemps de Prague" en 1968. Ces paroles ont été rapportées par la revue La Nuova Europa, et nous en citons quelques passages (voici le texte intégral) :

    "Notre conscience chrétienne perçoit la parole de Dieu, ou plus précisément la figure du Christ lui-même, qui s'est fait homme, est entré dans notre monde, n'a cherché ni la gloire ni la vertu, mais s'est fait frère des opprimés et des pécheurs, se levant à nouveau formidablement, exigeant. (...) Et nous nous trouvons ici devant une image que nous trouvons très difficile à comprendre et encore plus difficile à mettre en pratique : l'image de Celui qui a voulu s'unir aussi bien à ceux qui sont justes qu'à ceux qui sont coupables, qui a embrassé tout le monde d'un seul amour, l'amour des souffrances de la croix envers les uns, et l'amour joyeux, bien que toujours crucifié, envers les autres.

    Maintenant, l'image de la colère se détache dans la conscience de beaucoup, et dans cette image, certains sont choisis et d'autres exclus ; dans l'expérience de la justice, de la compréhension et de la compassion, le cœur humain choisit les uns et maudit les autres. Mais ce n'est pas la voie du Christ, et ce n'est pas non plus notre voie : notre voie est de nous tenir les uns les autres dans un même amour, dans la connaissance et l'expérience de l'horreur ; c'est de les embrasser non pas avec compréhension mais avec compassion ; non pas avec condescendance mais avec la conscience de l'horreur face à l'injustice, et de la croix face à la justice.

    Les gens se demandent souvent : que pouvons-nous faire ? (...) Nous pouvons nous tenir devant le Seigneur dans la prière, la prière dont parlait le starets Siluan lorsqu'il disait que prier pour le monde, c'est comme verser du sang.

    Ce n'est pas la prière facile que nous élevons dans notre imperturbable quiétude, mais la prière qui monte à l'assaut du ciel pendant les nuits blanches, la prière qui ne donne aucun répit, la prière qui naît de l'angoisse de la compassion ; la prière qui ne nous permet plus de vivre sur le néant et la futilité ; la prière qui exige de nous que nous comprenions enfin la profondeur de la vie au lieu de la traîner de manière indigne. (...)"

  • Pourquoi Poutine veut conquérir l'Ukraine. Et la religion n'est qu'un prétexte

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    De Stefano Magni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Pourquoi Poutine veut conquérir l'Ukraine. Et la religion n'est qu'un prétexte

    24-02-2022

    Le président russe Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance des républiques séparatistes de Lougansk et de Donetsk dans un discours prononcé le 21 février. Mais ce n'est pas tout. Il a également remis en question l'existence même de l'Ukraine en tant qu'État indépendant et souverain. Que vise-t-il alors ? Étant donné la récente reconnaissance du patriarcat de Kiev par le patriarche œcuménique Bartholomée Ier, Poutine veut-il également agir pour une cause religieuse, au nom du patriarcat de Moscou ? Nous avons posé la question à Marta Carletti Dell'Asta, chercheuse à la Fondation Russia Cristiana et rédactrice en chef de la revue La Nuova Europa.

    Dans un discours prononcé le 21 février, le président russe Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance des républiques séparatistes de Lougansk et de Donetsk. Mais pas seulement. Il a également remis en question l'existence même de l'Ukraine en tant qu'État indépendant et souverain. 

    "Je tiens à souligner une fois de plus que l'Ukraine n'est pas seulement un pays voisin pour nous. Elle est une partie inaliénable de notre histoire, de notre culture et de notre espace spirituel. Depuis des temps immémoriaux, les personnes vivant dans le sud-ouest de ce qui était historiquement une terre russe se sont appelées elles-mêmes Russes et Chrétiens orthodoxes. C'était le cas avant le XVIIe siècle, lorsqu'une partie de ce territoire a rejoint l'État russe, et après", a déclaré le président russe. Que vise-t-il, alors ? Le Donbass ou Kiev directement ? Étant donné la récente reconnaissance du patriarcat de Kiev par le patriarche œcuménique Bartholomée Ier, Poutine veut-il également agir pour une cause religieuse, au nom du patriarcat de Moscou ? Nous avons posé la question à Marta Carletti Dell'Asta, chercheuse à la Fondation Russia Cristiana, spécialisée dans les thèmes de la dissidence et de la politique religieuse de l'État soviétique et rédactrice en chef de la revue La Nuova Europa.

    Dottoressa Dell'Asta, Poutine estime que l'Ukraine n'est pas seulement un voisin, mais une "partie inaliénable de notre histoire, de notre culture et de notre espace spirituel". Par cette dernière définition, il entend le christianisme orthodoxe. Y a-t-il donc une cause religieuse au conflit en Ukraine ?

    Je ne dirais pas cela. Poutine a toujours beaucoup parlé de la religion comme d'un élément fondamental de sa conception, mais dernièrement, la manière dont le président russe comprend la religion apparaît de plus en plus : une manière instrumentale et même un peu paganisante. Ce n'est qu'un des éléments qu'il utilise pour renforcer son pouvoir.

    Qu'entendez-vous par une conception "paganisante" de la religion ?

    Prenons un exemple récent : le 4 février, un décret présidentiel sur les "valeurs traditionnelles sur lesquelles se fonde l'État russe" a été conclu et attend toujours la signature finale. Ce document est très indicatif. Il énumère un certain nombre de valeurs sur lesquelles la Russie serait fondée, telles que le "patriotisme", le "travail constructif", donnant l'image d'un État éthique, où il est prescrit par la loi que le citoyen doit être honnête, généreux et patriote. Cette liste inclut les "hautes valeurs spirituelles" mais ne mentionne jamais Dieu ou une quelconque dénomination religieuse. Il s'agit donc d'une utilisation instrumentale de ces valeurs, qui sont définies comme "traditionnelles" mais qui n'ont plus de lien spécifique avec le christianisme. De cette manière, la religion est utilisée lorsque cela est nécessaire, comme un simple bras spirituel du pouvoir politique.

    Poutine accuse le gouvernement ukrainien d'utiliser l'Église orthodoxe autocéphale du Patriarcat de Kiev (reconnue seulement en 2018 par le patriarche œcuménique Bartholomée Ier) pour inciter à la haine contre les Russes et dénonce un plan, également du gouvernement de Kiev, pour détruire les églises du Patriarcat de Moscou. Dans quelle mesure ces accusations sont-elles fondées ?

    Ces propos excessifs sont typiques d'un État d'avant-guerre, d'une volonté délibérée de créer une forte opposition. Pour l'Église orthodoxe, il est en fait assez courant d'avoir tendance à s'identifier à sa propre communauté ethnique. Nous avons donc une Église orthodoxe russe, une Église orthodoxe roumaine, et ainsi de suite. Lorsque l'Ukraine s'est engagée sur la voie de l'indépendance, le désir de faire reconnaître sa propre Église nationale a également grandi. À tort ou à raison, cela correspond à la logique interne de l'orthodoxie. En ce qui concerne les persécutions, il n'y en a pas eu jusqu'à présent. Il y a eu des cas sporadiques de conflits d'églises entre les deux communautés. Il ne s'agit pas d'un phénomène massif et il n'y a pas eu d'incidents graves. Ces Églises vivent ensemble pacifiquement. Le 22 février, un jour après l'entrée des troupes russes dans le Donbass, Epifanij, le primat de l'Église orthodoxe d'Ukraine, a appelé les fidèles à respecter absolument les Églises appartenant au Patriarcat de Moscou.

    Poutine dirige-t-il donc son accusation contre l'identité ukrainienne, plutôt que contre son Église ?

    Oui, aussi parce que le président russe n'a même pas la compétence d'entrer dans un débat ecclésial intra-orthodoxe. Il l'utilise, même de manière quelque peu inappropriée, pour des raisons nationalistes. Ensuite, si nous voulons remonter dans le temps, l'origine même de l'Église en Ukraine est antérieure à celle de la Russie : l'Église est née à Kiev, ce n'est qu'après l'invasion mongole qu'elle s'est déplacée vers le Nord et vers Moscou. Elle s'est d'abord appelée la Métropolie de Kiev, puis a changé de nom pour devenir le Patriarcat de Moscou. L'histoire n'est pas aussi simple que le président le souhaiterait.

    Poutine accuse le régime communiste soviétique, à commencer par Lénine, d'avoir "créé" l'Ukraine. Mais c'est toujours la Russie qui réagit vivement contre toute forme de "révisionnisme" du passé soviétique, protégeant une historiographie qui exalte les succès de l'URSS. Comment expliquez-vous cette contradiction ?

    L'accusation contre Lénine dans le discours de Poutine est purement formelle. De plus, l'autonomie des entités nationales en Union soviétique n'était que sur le papier, elle n'a jamais été appliquée. Le droit de sécession n'a jamais été appliqué. Il n'était qu'une fiction. Donc, la substance du discours de Poutine ne concerne pas le communisme, c'est juste la négation du droit ukrainien à être une entité étatique séparée de la Russie. Et cette hypothèse repose sur une fausseté historique, car l'Ukraine était une nation bien avant que Lénine et au moment de la révolution russe et de la guerre civile qui a suivi (1917-1921) ne déclarent leur indépendance. Si Lénine a pu penser à la création d'une République socialiste soviétique d'Ukraine, c'est uniquement parce que l'Ukraine existait déjà. Le véritable problème de Poutine est ce qu'il a lui-même déclaré en 2005 : "La plus grande tragédie géopolitique du XXe siècle a été la dissolution de l'Union soviétique". Et cela explique tout. C'est l'idée que l'empire ne doit pas être défait et doit être reconstitué, en commençant par la Russie, le Belarus et l'Ukraine.

    Il y a deux mois, le pouvoir judiciaire russe a également dissous deux des principales branches de l'association Memorial, la principale source d'étude des crimes du communisme. Le gouvernement russe actuel est-il donc un descendant direct de l'URSS ?

    Oui et non. Je pense que la ligne d'interprétation doit toujours être celle de la reconstruction de l'empire, au nom de laquelle il faut éliminer tout ce qui constitue un obstacle. La préférence va non seulement au passé soviétique, mais aussi à tout ce qui exalte la grandeur de la Russie, comme la victoire dans la Seconde Guerre mondiale. Les figures idéologiquement non homogènes sont revalorisées et célébrées, d'Ivan le Terrible à Staline, en passant par la famille Romanov. Il existe un nouveau critère idéologique : l'histoire est réécrite pour glorifier le pays. Si Memorial écrit l'histoire réelle, non mythifiée, de l'Union soviétique, il doit être réduit au silence, tout comme la fermeture des archives et des journaux indépendants a été ordonnée.