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Foi - Page 280

  • Retour sur la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    Quelques réflexions sur la consécration de la Russie au Cœur Immaculé (et un point de vue russe révélateur)

    29 mars 2022


    Nous l’avons vu de nos yeux, l’événement que nous attendions et qui nous semblait impossible, surtout sous ce pontificat. Le vendredi 25 mars, en la fête de l’Annonciation, au terme d’une « cérémonie pénitentielle » consistant à encourager les fidèles à réaliser leur examen de conscience et à faire une confession sacramentelle, le pape François a « solennellement » consacré « le monde, et spécialement la Russie et l’Ukraine », au Cœur Immaculé de Marie.

    Il l’a fait devant une statue de Notre Dame de Fatima, au même moment où l’aumônier pontifical, le cardinal Konrad Krajewski, prononçait à la demande du pape la même consécration à Fatima devant la statue de Notre Dame dans la petite chapelle des apparitions, là-même où en 1917 la Vierge avait annoncé qu’elle demanderait la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé.

    *

    Je sais qu’il existe une controverse au sujet de l’accomplissement de cette demande : on reproche au pape de n’avoir pas nommé Fatima, d’avoir nommé « le monde » et l’« Ukraine » outre la Russie, de ne pas avoir précisé qu’il s’agissait d’un acte de réparation, de ne pas avoir évoqué la « communion réparatrice des cinq premiers samedis du mois », d’avoir simplement « demandé » aux évêques du monde de s’unir à la consécration sans le leur « ordonner », de n’avoir pas évoqué la conversion de la Russie que la Vierge a promise, et d’avoir inclus des termes païens dans l’acte de consécration en désignant Marie comme « terre du ciel »… Je reviendrai plus tard sur ce dernier point.

    Ces critiques atteignent parfois une violence étonnante, si l’on considère qu’aucun des huit actes de consécration posés par les papes Pie XII, Paul VI et Jean-Paul II n’a seulement nommé la Russie en tant que nation, qu’aucune n’a été réalisée solennellement avec les évêques du monde entier, qu’aucun de ces papes n’a approuvé explicitement la dévotion des cinq premiers samedis. Certains commentateurs sont allés cette fois jusqu’à redouter qu’un mot de travers ou l’absence de telle ou telle mention pourrait déclencher des catastrophes, ce qui dénote une curieuse conception de l’amour maternel de Marie pour tous ses enfants… Comment croire qu’une telle prière ne soit pas entendue, et que des grâces ne nous soient offertes en retour !

    Depuis Rome nous est venu encore un autre son de cloche : le P. Stefano Cecchin, franciscain, président de l’Académie pontificale mariale internationale, expliquant, dans une interview publiée en anglais par Vatican News quelques heures avant l’acte de consécration, sa « signification théologique ». Il évoquait un « renouvellement de la consécration » (c’est ainsi qu’on s’efforce de la présenter, ainsi que l’a fait par exemple KTO lors de la retransmission du 25 mars, pour bien faire comprendre que les précédentes avaient été faites selon la demande de Notre Dame).

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  • Une émission KTO sur la vie des diocèses : flash sur Liège avec son évêque, Mgr Delville (2022)

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    Prêtres, diacres, religieux, laïcs en mission : ils sont 500 acteurs pastoraux au sein du diocèse de Liège. Un enjeu prioritaire pour le diocèse qui a lancé il y a deux ans un vicariat dédié spécialement à leur accompagnement, sous forme individualisée. Il est placé sous la délégation d'une assistante sociale. Un autre enjeu mobilise l'Église du diocèse de Liège : le secours matériel et la reconstruction humaine après les terribles inondations de la mi-juillet 2021. Elles ont beaucoup touché la province de Liège. Encore aujourd'hui des centaines de familles sont dans des situations précaires.

  • L'unité de l'Eglise catholique serait menacée

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    Du site d'Ouest France ( François VERCELLETTO) :

    28 mars 2022

    ENTRETIEN. Jean-Louis Schlegel : « L’unité de l’Église catholique est menacée »

    Le sociologue des religions, ancien directeur de la rédaction d’Esprit, Jean-Louis Schlegel analyse les raisons de la crise qui affecte une institution menacée, selon lui, « d’implosion », alors que le pape François fait l’objet de critiques virulentes de la part des courants traditionalistes. Entretien.

    Le catholicisme traverse une crise grave, quels en sont les symptômes ?

    En France et ailleurs en Europe, fût-ce à un degré moindre, on constate d’abord une baisse généralisée de la pratique religieuse. La pratique dominicale – en principe obligatoire ! – est aujourd’hui inférieure à 2 %. Tous les autres « signaux sacramentels » – baptêmes, confirmations, mariages –, mais aussi les inscriptions au catéchisme, les professions de foi, et même les enterrements religieux sont au rouge. Les vocations sacerdotales restent à l’étiage d’une centaine d’ordinations par an (pour 800 décédés ou partis), dont un quart issu de communautés « traditionnelles », comme la communauté Saint-Martin ou d’autres. Et il y a deux ans, une enquête de l’Ifop a montré que moins de 50 % des Français croyaient en Dieu.

    Mais ce tableau concerne les pays occidentaux. Il n’y a jamais eu autant de catholiques dans le monde…

    Oui, les statistiques publiées chaque année par le Vatican sont à la hausse, notamment pour le nombre de prêtres dans certaines régions du monde, comme l’Asie (l’Inde surtout) et l’Afrique. Mais dès que la modernité démocratique avec ses libertés et son individualisme consumériste s’impose, comme en Pologne ou en Croatie, les chiffres sont en baisse. Et si on y regarde de plus près, on voit de fortes disparités : les religieuses dites actives, par exemple, sont en net recul, en Afrique entre autres. Faut-il s’en étonner ?

    Cette tendance s’est-elle accélérée après les révélations sur les crimes sexuels ?

    Ce qui a fait vraiment vaciller l’Église, plus que tout le reste, c’est depuis trente ans la révélation des abus sexuels et spirituels « systémiques » de toutes sortes. Et nous ne sommes qu’au début des enquêtes sérieuses par pays. On n’a encore rien vu pour l’Italie ou pour l’Espagne, grands pays catholiques, peu pour la Pologne… Et qu’apprendront des enquêtes en Afrique, en Asie, en Amérique latine ? On peut s’attendre à des choses extrêmement attristantes.

    François, élu en mars 2013, avait soulevé beaucoup d’espoirs. Or, il est très violemment contesté…

    Oui, presque de suite, de la part de courants traditionalistes. Des attaques aussi contre sa personne, d’une ampleur et d’une violence inégalées. Peut-être plus que Jean-Paul II, Benoît XVI était le pape « selon leur cœur », et faire son deuil au profit d’un pape en rupture sur tout avec Benoît dépassait leurs capacités d’accueillir le nouveau. Il faut dire aussi que contrairement à Benoît, François a pris acte que les discussions pour les ramener dans le « giron » de l’Église du concile Vatican II ne servaient à rien. En revenant, l’été dernier, sur les facilitées accordées par son prédécesseur pour l’usage des rites anciens – la messe en latin pour simplifier –, François a mis fin à une fiction, et le feu aux poudres.

    Le différend dépasse la question du latin…

    Bien sûr. François est inquiet pour l’unité de l’Église. Il a constaté que la permission des rites anciens n’a pas servi à réconcilier, mais a au contraire renforcé la création d’une Église parallèle, traditionaliste, opposée au concile.

    Quels sont les principaux reproches des « tradis » vis-à-vis du pape ?

    Ils se présentent comme des fidèles exemplaires de la règle de foi et des exigences morales de « l’Église de toujours », contrairement aux conciliaires libéraux, qui, selon eux, « en prennent et en laissent ». Pour les « tradis », c’est la loi de Dieu et de l’Église qui « tient » les sociétés. Sinon, c’est l’anarchie. Ils se retrouvent donc sur la ligne de Jean Paul II, opposés à toutes les législations qui « permettent » (la pilule, l’IVG, le divorce, la PMA, la recherche sur les embryons…). Ne parlons pas du mariage gay !

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  • RDC : Interview de Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de l’influente Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO)

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    Une mentalité et un franc parler qui détonnent avec ceux des milieux cléricaux usuels en Europe et ailleurs:

  • Yves Chiron et Fabrice Hadjadj au menu de l'Esprit des Lettres de mars

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    De KTO.com :

    L’Esprit des Lettres mars 2022 : Yves Chiron, Denis Moreau et Fabrice Hadjadj

    25/03/2022

    Que nous réserve Jean-Marie Guénois en cette fin mars ? Deuils, dépressions, naufrages éthiques, ruptures amoureuses, krachs existentiels... Comment un chrétien peut-il commuer les épisodes dramatiques de son existence en situations résurrectionnelles ? Presque au terme du Carême, Denis Moreau répond, mêlant réflexions philosophiques et témoignages personnels (« Résurrections - traverser les nuits de nos vies » au Seuil). Avec autant de sérieux que d’art, Yves Chiron raconte l’histoire des « traditionalistes », catholiques attachés à la liturgie traditionnelle et soucieux d’une défense de l’orthodoxie de la foi, dont certains rejettent le Concile Vatican II « Histoire des traditionnalistes », chez Tallandier). Fabrice Hadjadj, philosophe profond et facétieux, accepte la question très actuelle des pessimistes de tout poil : faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ? A votre avis, que répond-il (« Encore un enfant », chez Mame).

    Une émission mensuelle de KTO en partenariat avec La Procure et Le Jour du Seigneur.

  • Rejoice !

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    Regula Mühlemann: Rejoice greatly, O daughter of Zion - G. F. Handel (The Messiah)

    Regula Mühlemann ZDF Adventskonzert 2019 Adventliche Festmusik aus der Frauenkirche Dresden Staatskapelle Dresden Alondra de la Parra, conductor Rejoice greatly, O daughter of Zion - G. F. Handel (The Messiah) official website at http://www.regulamuehlemann.com https://www.instagram.com/regulamuehl... https://m.facebook.com/Regula.Muehlem...

  • Secret de la confession : valable du début à la fin (Pape François)

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    Lors d’une rencontre le 25 mars 2022 avec les participants à une formation sur le “For interne” organisée par la Pénitencerie apostolique, au fil de son long discours de près d’une demi-heure, le pontife n’a pas fait référence aux préconisations de commissions d’enquêtes sur les abus sexuels remettant en question le secret de la confession pour les criminels. Le chef de l’Église catholique a plutôt dénoncé « une relativisation du sceau sacramentel », qui s’immisce « dans quelques groupes, quelques associations » religieux.

    Selon eux, a-t-il expliqué en sortant de ses notes, « le secret porte sur le péché mais ensuite tout ce qui est dit après ou avant, tu peux le dire »« Non », a répondu fermement le pontife, en décrétant : « Au moins sous ce pontificat, la doctrine commune est que le secret est du début à la fin » de la confession, sans entrer dans des « nuances ».

    En octobre dernier, le cardinal Mauro Piacenza, pénitencier majeur de la Sainte Église romaine, était allé dans le même sens en soulignant que tout ce qui est dit pendant une confession est « sous un sceau absolument inviolable ».

    Les consignes pour confesser

    Improvisant largement durant l’audience, le pontife a demandé aux confesseurs de ne pas « torturer » le pénitent en forçant à donner les détails de ses péchés« Et comment cela s’est passé ? Combien de fois ? […] Et si Jésus te traitait comme cela ? » a-t-il lancé, déclenchant les rires des participants. « La curiosité c’est le diable. […] Tu as compris, pardonne ce que tu as compris, point », a insisté le 266e pape.

    Il a recommandé aux prêtres de « créer un climat de paix » et de « laisser parler », critiquant le confesseur « qui s’écoute lui-même », qui pense à « ce qu'[il] va dire pendant que l’autre parle ». Et le prêtre doit parler brièvement, a-t-il ajouté, ce ne doit pas être une « homélie dominicale », car « le pénitent veut s’en aller le plus vite possible ».

    Le droit d’être pardonné

    « Nous avons tous le droit d’être pardonnés, tous », a affirmé l’évêque de Rome, qui a aussi dénoncé la tentation de réduire la confession à un simple « dialogue », où l’on prodiguerait « deux ou trois conseils psychologiques pour avancer ».  

    Parlant de miséricorde, le pape a cité une comédie musicale “pop” – un style de musique « que je ne comprends pas mais dont on dit qu’elle est belle », a-t-il plaisanté – sur le Fils prodigue. Dans cette œuvre, ce dernier écrit à son père en lui demandant d’accrocher un mouchoir blanc à sa fenêtre pour signifier qu’il accepte de lui pardonner. « Au dernier acte, a alors raconté le pontife, quand le fils arrive, […] toute la maison est couverte de mouchoirs blancs. La miséricorde de Dieu n’a pas de limites, et la miséricorde d’un confesseur non plus. »

    Le crucifix dérobé

    L’ancien provincial de la Compagnie de Jésus a aussi évoqué l’histoire d’un prêtre qui confessait tout le clergé de Buenos Aires, y compris le Père Jorge Mario Bergoglio, a glissé le pape. Il voulait éviter d’« aller chez les jésuites ». Ce grand confesseur écoutait les pénitents en répétant : « C’est bon, courage, avance… ».

    À sa mort, le pape François a confié avoir subtilisé dans son cercueil le crucifix de son chapelet – qu’il porte encore aujourd’hui avec lui – en le priant de lui accorder « la moitié de (sa) miséricorde ».

    Pardonnez « avec un grand amour », a conclu le pontife en rappelant une légende du sud de l’Italie selon laquelle la Vierge Marie ouvre la fenêtre aux malandrins qui n’ont pu entrer par la porte du Paradis.

    « Habiter le confessionnal » : l’invitation du pape François aux prêtres (traduction complète) (zenit.org)

  • Laetare, Ierusalem

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    Introit
    Iz 66, 10-11; Ps 121,1

    Laetare, Ierusalem: et conventum facite, omnes qui diligitis eam: gaudete cum laetitia, qui in tristitia fuistis: ut exsultetis, et satiemini ab uberibus consolationis vestrae. Ps. Laetatus sum in his, que dicta sunt mihi: in domum Domini ibimus.

    Réjouis-toi, Jérusalem ;
    et rassemblez-vous, vous tous qui l'aimez :
    soyez dans le bonheur et la joie,
    vous qui étiez dans la tristesse ;
    soyez pleins d'allégresse
    et venez puiser auprès d'elle votre consolation.

    Je me suis réjoui de ces paroles qui me furent dites : nous irons dans la maison du Seigneur

    Textes et homélies du jour : http://homelies.fr/

  • Cours de liturgie par Denis Crouan, docteur en théologie; 6ème leçon : la fixation progressive des rites (du IIIème au VIIIème siècle)

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    Liturgie 6 –La fixation progressive des rites (du IIIème au VIIIème siècle), par Denis Crouan (70 mn) 

    https://youtu.be/MCZ3UET3G1M  

    Denis Crouan indique : « Ce chapitre permet de mieux comprendre la « messe de toujours » et de voir que notre liturgie actuelle est éminemment « traditionnelle ». 

    On a peu de renseignements avant le IV° s. Le pape Damase (366-384) christianise des symboles de l’ancienne culture romaine (lieux et temps liturgiques, le style du canon de la messe et des oraisons). La prière liturgique respecte la règle des trois « officia » (tâches de la rhétorique classique). Elle doit :

    - exprimer la foi (docere) ; 

    - former le sens esthétique des fidèles (delectare) ; 

    - pousser les fidèles à s’engager dans une vie vertueuse (movere). 

    Au début du Moyen âge, on compte une centaine de types de liturgies en Occident qui toutes se rattachent tous à la forme de la célébration eucharistique qui est née à Jérusalem et s’est développée à Rome. Le chant y joue un grand rôle (le chant dit « grégorien » tel que nous le connaissons aujourd’hui n’existe pas encore). 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Le pape a consacré la Russie et l'Ukraine au Coeur Immaculé de Marie

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Très ému, le pape a supplié la Vierge Marie pour la paix entre l'Ukraine et la Russie

    En introduction de cette prière, François a déploré que le monde «ait oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales » et que, « malades d'avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes (…).» Il a alors supplié Dieu par la Vierge : « En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler (…) Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu viens à notre aide, en particulier au moment de l'épreuve.»

    Le pape a ensuite évoqué le «besoin urgent de ton intervention maternelle», avant d'énoncer une longue litanie à la Vierge : «Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre (…) Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire (…) Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.» Il a ensuite demandé la protection pour «ceux qui souffrent et qui fuient sous le poids des bombes» ou «qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays.»

    Pas une formule magique

    Avant cette prière, le pape avait conduit une cérémonie pénitentielle, avec des confessions où il s'est lui-même confessé, et une homélie où il a une nouvelle fois critiqué : «cette guerre odieuse» dont « les bombes détruisent les maisons de beaucoup de nos frères et sœurs ukrainiens sans défense».

    «Nous ressentons un sentiment d'impuissance et d'incapacité (…) nos forces ne suffisent pas, a-t-il observé. Nous ne pouvons pas résoudre seuls les contradictions de l'histoire, ni même celles de notre cœur. Nous avons besoin de la force sage et douce de Dieu, qui est le Saint-Esprit. Nous avons besoin de l'Esprit d'amour, qui détruit la haine, éteint la rancœur, la cupidité, nous réveille de l'indifférence (…)» François a ponctué : « Parce que, si nous voulons que le monde change, nos cœurs doivent d'abord changer. Pour ce faire, aujourd'hui, laissons-nous prendre par la main de la Vierge».

    Il a aussi expliqué une nouvelle fois le sens de son geste : «En union avec les évêques et les fidèles du monde entier, je désire porter solennellement au Cœur Immaculé de Marie tout ce que nous sommes en train de vivre : lui renouveler la consécration de l'Église et de toute l'humanité et lui consacrer, de manière particulière, les peuples ukrainien et russe, qui la vénèrent comme leur Mère avec une affection filiale.» Mais, a-t-il souligné, «il ne s'agit pas d'une formule magique, mais d'un acte spirituel. C'est un geste de pleine confiance des enfants qui, dans la tribulation de cette guerre cruelle et insensée qui menace le monde, ont recours à leur Mère en jetant peur et douleur dans son Cœur, se remettant à elle.»

  • La consécration de la Russie au Coeur de Marie et l'énigme de Fatima

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    De Peter Bannister sur La Sélection du jour :

    La consécration de la Russie et l'énigme de Fatima

    Demain, dans la basilique St-Pierre de Rome, le pape François consacrera solennellement la Russie et l'Ukraine au Cœur Immaculé de Marie, invitant tous les évêques du monde, les prêtres et les fidèles à se joindre à sa prière pour la paixSi l’événement a suscité de l’enthousiasme chez de nombreux catholiques, pour d'autres, il ressemble au mieux à un geste pieux mais impuissant face à la réalité sanglante de la guerre, au pire comme à la superstition, aussi ridicule que la croyance que l'ail puisse éloigner le diable.

    Pour l’Eglise Catholique, l’acte du Pape n’a pourtant rien d’arbitraire. L'idée de consacrer la Russie au Cœur Immaculé de Marie découle des apparitions de la Vierge à trois enfants (Lucia dos Santos, Francisco et Jacinta Marto) à Fatima au Portugal en 1917. Après la disparition de Francisco et Jacinta lors de la pandémie de grippe espagnole, c'est Lucia, devenue religieuse, qui transmettra la demande (faite lors d’une vision en 1929) de la consécration de la Russie au cœur de Marie par le Pape en union avec tous les évêques du monde. Le 31 août 1941, dans sa communication des "secrets" de Fatima, Lucia écrit que la Vierge avait déclaré en 1917 que "si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur immaculé triomphera".

    Lisant ces mots dramatiques, plusieurs Papes ont tenté de réaliser cette consécration : Pie XII en 1942 et 1952, Paul VI en 1964 et surtout Jean-Paul II le 25 mars 1984. La question de savoir si les conditions stipulées par Sœur Lucia étaient pleinement remplies par le pontife polonais reste âprement débattue. La position officielle de l'Église l’affirme, et cite la chute du mur de Berlin et l'effondrement inattendu de l'Union soviétique comme des fruits de la consécration. D’autres commentateurs soulèvent pourtant des difficultés, notant entre autres que Jean-Paul II n’a pas nommé la Russie en 1984 pour des raisons diplomatiques. Selon cette interprétation, malgré la fin des persécutions religieuses en Russie, le pays ne s'est pas encore "converti" et la paix promise à Fatima ne s'est pas matérialisée (ce qui semble incontestable). En tout cas, il n’est pas surprenant que l'invasion de l'Ukraine le 24 février par les forces russes ait suscité des appels à une nouvelle Consécration, notamment de la part de l’Archevêque de Kiev Sviatoslav Shevchuk, citant la prophétie donnée à Fatima sur la destruction des nations.

    Les sceptiques à l'intérieur ou en dehors de l'Église pourraient ici rétorquer que ce serait irrationnel d’espérer la paix en tenant aux seules paroles d'une religieuse portugaise. Tout au long de l'histoire, de nombreuses personnes ont prétendu entendre des messages du Ciel ; même sans poser la question de leur santé mentale, est-ce rationnel de croire à leurs récits, ceux-ci étant par nature invérifiables, relevant de l’expérience subjective ? Au niveau de la logique absolue, cette objection a clairement une certaine force : l'histoire des religions est en effet jonchée depuis toujours de pseudo-mystiques, charlatans et autres exaltés. Cependant, dans le cas de Lucia et des apparitions de 1917, ceux qui soutiennent leur authenticité font appel non seulement à la piété mais aussi à la logique. A Fatima, il ne s’agit pas uniquement d’un récit isolé, mais aussi de phénomènes documentés. Surtout concernant l'apparition finale du 13 octobre 1917, à laquelle assistèrent plus de 30 000 personnes, attirées par l’annonce par les enfants d’un miracle qui aiderait les gens à croire. Nous possédons de nombreux témoignages attestant que d'impressionnants phénomènes (la "Danse du Soleil") se sont alors produits dans le ciel qui restent encore inexpliqués par la science. Ils ont été notés non seulement par des journalistes d’abord hostiles aux apparitions mais aussi à distance par des observateurs sans intérêt particulier pour les événements de Fatima. Ce qui rend l’hypothèse d’une hallucination collective peu crédible.

    Pour les athées militants, ces faits sont peu confortables. Entre ceux qui ont saisi leurs implications pour la question de l'existence de Dieu a été le célèbre biologiste Richard Dawkins, vedette du « Nouvel Athéisme ». Essayant de démystifier le récit religieux de Fatima dans son livre Unweaving the Rainbow, il se contente d’affirmer qu'il est impossible que le soleil se soit déplacé (hypothèse que personne n’avance, par ailleurs). Cependant, il n'explique pas pourquoi 30 000 personnes auraient eu simultanément des perceptions aussi extraordinaires à une date annoncée à l'avance avec précision par Lucia, Francisco et Jacinta. Un Luc Ferry pourrait objecter qu'appeler aux miracles pour justifier la foi est un non-sens, mais l'énigme de Fatima nous renvoie néanmoins à la question de base de toute enquête philosophique face à un phénomène : pourquoi y a-t-il quelque chose ici plutôt que rien du tout ?

    Pour aller plus loin :

    Les prêtres du monde appelés à s’unir à la consécration à Marie de la Russie et de l’Ukraine

    >>> Lire l'article sur : Aleteia

  • Une nouvelle parution : "Le catholicisme contemporain en péril"

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    image le-catholicisme-contemporain-en-peril-9791033612025

    Date de parution : 01.03.2022
    Nb. de pages : 210
    EAN : 9791033612025

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    Le catholicisme contemporain en péril

    Ces questions essentielles qu'il lui faut affronter

    Philippe Capelle-Dumont

    Les inquiétudes qui pèsent sur le destin européen et mondial du christianisme ont franchi le seuil de la dramatique : crise mordante de la foi, déficit culturel brutal de sa mémoire bimillénaire, déritualisation globale, dénaturation du sacerdoce, effets-retard d'un anti-intellectualisme exacerbé.

    L'auteur les décline lucidement, tout en relevant leur corrélation avec la marche vacillante des sociétés contemporaines : crise anthropologique inédite, emprise numérique, montée en puissance des oligarchies, communautarisation des comportements, hégémonies politico-religieuses. Les signes de l'alerte étaient depuis longtemps nombreux et convergents. Ils se manifestent aujourd'hui selon leur caractère aggravant, irréductible aux préoccupations qui avaient jusque-là traversé la grande histoire de l'Église et des peuples.

    En finir avec la rhétorique des consolations autant qu'avec les marchands du pire, dénoncer les effets du Malin en embuscade pour aiguillonner une espérance qui ne diffère pas : l'impératif est proportionné à l'exercice de discernement qu'impose, en plusieurs régions du globe, un contexte de dernière chance. À l'écart des réponses précipitées, alors qu'il est rivé entre périls et résistances, l'avenir du catholicisme se jouera non pas dans l'affichage candide d'une « proposition », mais dans l'énergie évangélique de l'« invitation ». Sur cette voie seule, une renaissance spirituelle est pensable au sein d'une humanité qui attend, au milieu des troubles, une révélation.


    Le Père Philippe Capelle-Dumont, philosophe et théologien, professeur des universités, doyen honoraire de la faculté de philosophie de l'Institut catholique de Paris, chercheur associé à l'université de Paris-Sorbonne, président honoraire de la Conférence mondiale des facultés de philosophie des universités catholiques, ancien vicaire épiscopal, est président d'honneur de l'Académie catholique de France. Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages dont certains sont traduits en plusieurs langues, il a reçu le Grand Prix du cardinal Grente de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.

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