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Foi - Page 403

  • "Fratelli tutti" : comment lire l'encyclique ?

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    De Thierry Boutet sur Smart Reading Press :

    COMMENT LIRE L’ENCYCLIQUE « FRATELLI TUTTI » ?

    Le pape serait, dit-on, un homme de gauche. Possible. Certaines de ses positions rejoignent en effet celles soutenues par la gauche, mais le Saint-Père est un peu plus subtil que cela, et sa fonction le met à l’abri des étiquettes un peu faciles. Beaucoup de points de l’encyclique relèvent aussi d’une doxa de droite, et même de droite conservatrice. Ce qu’il dénonce, c’est le libéralisme, spécialement dans sa forme actuelle, mais ni le droit de propriété, ni la liberté d’entreprendre, qu’il défend, et il ne fait nullement l’apologie de l’étatisme et du collectivisme, au contraire. Quant à son mondialisme, il est nettement tempéré par le principe de subsidiarité.

    SORTIR DE CETTE DIALECTIQUE DROITE/GAUCHE

    Lire l’encyclique comme un catalogue serait commettre un énorme contresens. Elle exige d’abord de sortir de cette dialectique droite/gauche. Le pape François ne casse pas, loin de là, les codes et toutes les références de la doctrine sociale de l’Église depuis Léon XIII. Il s’emploie même à les rappeler soigneusement les uns après les autres.


    Il est impossible d’entrer dans la perspective du pape avec des a priori politiques ou idéologiques.


    L’encyclique, qui est plus une longue méditation – trop longue et parfois répétitive, diront certains – qu’un texte doctrinal, demande aussi de la bienveillance et de la docilité intellectuelle. Celles-ci ne semblent pas toujours au rendez-vous chez certains commentateurs. Or il est impossible d’entrer dans la perspective du pape avec des a priori politiques ou idéologiques. Ce texte, qui jette dans sa première partie un regard très sombre sur le monde, est d’abord un cri de détresse fasse à l’injustice, à la violence, et plus encore à l’incommunicabilité des consciences individuelles et collectives des nations. Elle est aussi un appel presque déchirant à une fraternité humaine illuminée, pétrie, élargie par la Charité surnaturelle. C’est au point que certains passages peuvent apparaître comme un rêve naïf. Le pape le reconnaît lui-même : il l’écrit. Mais ce n’est que le commandement du Christ.

    Sans percevoir l’intention du pape, sans lui faire crédit de cette intention, il est inutile de lire ce texte finalement plus difficile à comprendre que ne peut le laisser penser une lecture superficielle.

    Car le pape mêle, ce qui est assez nouveau pour le Magistère pétrinien, les considérations qui relèvent de grands principes de la philosophie, de la théologie ou de la spiritualité chrétienne et des propositions morales ou politiques très concrètes, qui appartiennent au jugement prudent de chacun ou à des décisions politiques très contingentes. Par exemple, lorsqu’il déclare qu’il faut abolir les frontières, il le dit en référence au principe de la destination universelle des biens, qui vient tempérer le droit de propriété dans l’enseignement de l’Église sur les droits fondamentaux de la personne. Il ne dit pas qu’il faut pour autant abolir les accords de Schengen, ni même ne pas les renforcer. Il dit seulement que, pour une nation, les frontières ne sont pas une réalité absolue, pas plus que le droit de propriété.

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  • Eglise de Belgique : un état des lieux peu réjouissant...

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    Extrait du Rapport 2019 de l'Observatoire des Religions et de la Laïcité (ORELA) (Université Libre de Bruxelles) sur LES RELIGIONS ET LA LAÏCITÉ EN BELGIQUE

    (L'extrait reproduit ci-dessous ne comporte pas les nombreuses notes en bas de page qui y figurent et que l'on pourra consulter en ouvrant le PDF.)

    "ÉTAT DES LIEUX DE L’ÉGLISE DE BELGIQUE

    Depuis le milieu du XXe siècle, la diminution de la pratique dominicale et des vocations alimente un discours sur la crise de l’Église catholique. En 2018, le prêtre ouvrier Jacques Meurice en faisait le constat : « Les paroisses sont désertées, des églises sont à vendre, les séminaires ferment, les couvents se vident et se transforment en maisons de repos, les religieux et religieuses de différents ordres ou congrégations fusionnent. Il n’y a plus que les brasseries monastiques qui sont en pleine expansion et parfois jouent un rôle social régional qui n’est pas négligeable. »

    Mais face à des chiffres que personne ne conteste, l’Église catholique reconfigure tant sa gestion que ses activités, pour s’adapter à de nouvelles manières d’être catholique. Ainsi, si le nombre absolu de baptêmes effectués chaque année décroit (44 850 en 2018), le phénomène des baptêmes à l’âge adulte est en augmentation depuis 2010. En 2018, 219 catéchumènes de plus de 13 ans ont reçu le baptême, et 369 adultes ont reçu la confirmation. La participation à la messe dominicale concerne environ 2,6 % de la population âgée entre 5 et 69 ans (238.298 participations à l’Eucharistie au troisième dimanche d’octobre 2018), mais d’autres pratiques religieuses se maintiennent et se créent.

    Des initiatives pastorales naissent pour répondre à de nouvelles demandes, comme un « ThéoBar » qui a ouvert à Bruxelles pour accueillir des rencontres avec des « témoins inspirants » à destination des jeunes, ou la transformation de l’église du Béguinage à Bruxelles en « House of Compassion » pour une période d’essai de trois ans, un projet visant à « proposer une nouvelle manière de faire communauté au cœur de la ville et aux côtés des plus pauvres ».

    Des manifestations comme la « bénédiction des motos », à Jette, rencontrent toujours beaucoup de succès, tout comme la première « Nuit blanche solidaire » organisée à Bruxelles à l’occasion des Journées mondiales de la Jeunesse. Les principaux sanctuaires belges de Scherpenheuvel, Banneux, Beauraing et Oostakker ont réuni 1.547.500 pèlerins en 2018.

    À côté de ces quêtes d’une forme de spiritualité, le patrimoine religieux demeure assurément source d’intérêt. 48 lieux de retraites spirituelles à travers le pays ont comptabilisé 227.279 nuitées en 2018, les cathédrales ont attiré 2.853.040 visites touristiques, et les monastères ont à nouveau ouvert leurs portes aux étudiants pendant le blocus. De l’avis des historien·ne·s du catholicisme, on assiste depuis cinquante ans à une transformation du monde catholique belge et de ses institutions, qui fondent désormais leur identité sur un socle de valeurs communes partagées, et non plus sur des rites et des croyances. Ce passage d’un catholicisme d’église à un catholicisme socio-culturel concerne une grande partie de la population et des institutions formant le « pilier chrétien », qui ont pris leurs distances avec l’Église belge. Au niveau de la pratique religieuse et du rapport à l’institution ecclésiale, l’incidence de la génération a été largement démontrée. Les chiffres les plus récents le confirment : le nombre de jeunes se disant catholiques en Belgique est très faible (22 % selon un rapport de la St Mary’s University Twickenham et de l’Institut catholique de Paris, basé sur les chiffres de l’European Social Survey 2014 et 2016), et seulement 2 % d’entre eux se disent pratiquants.

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  • Il y a 50 ans, Soljenitsyne recevait le prix Nobel de littérature

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    De Charles-Henri d'Andigné sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Soljenitsyne, prix Nobel en 1970 : la voix des sans-voix

    Nourrie de témoignages d’ex-prisonniers du Goulag en plus de sa propre expérience, l’œuvre de Soljenitsyne eut un impact décisif.

    « Une parole de vérité pèse plus que le monde entier. » Ainsi Soljenitsyne conclut-il son discours de réception du prix Nobel de littérature en 1970. C’est une phrase clé, qui éclaire toute son œuvre. Sa vie durant, l’écrivain russe aura été possédé par un sentiment d’urgence : dire toute la vérité sur le totalitarisme marxiste, sur le matérialisme historique, expliquer, raconter, décrire le drame qu’a connu son pays, et prévenir le reste du monde des dangers mortels que courent les sociétés occidentales devant les idéologies athées qui les minent, notamment le libéralisme sans Dieu.

    D’où une œuvre gigantesque (15 000 pages !), protéiforme, empruntant à tous les genres littéraires, de la nouvelle au roman, de l’essai à la fresque historique, du théâtre à la poésie.

    L’homme qui croit pouvoir se passer de Dieu, il était bien placé pour en parler. Jeune, il s’était laissé séduire intellectuellement par le matérialisme historique, qui a l’avantage de fournir une explication clé en main à tous les événements, à toutes les questions que se posent les hommes.

    Dans Le Premier Cercle (1968), le personnage de Lev Roubine incarne le jeune Soljenitsyne défendant la société « rationnelle », basée sur la science : « La loi historique ! Tout va là où tout doit aller. » Pas besoin de littérature, la science explique tout. Et l’art ? L’art, oui, mais réaliste, objectif… Son arrestation, en 1945, lui dessillera les yeux. Prisonnier pendant huit ans, il découvre la réalité concentrationnaire qu’il décrit de façon saisissante dans Une journée d’Ivan Denissovitch (1962), qui raconte la journée d’un zek (bagnard). Récit imaginaire, mais nourri de son expérience des camps. C’est l’œuvre qui le fera connaître comme écrivain. Il dira dans Le Chêne et le Veau (1975) comment Krouchtchev lui-même autorisa ce livre, croyant y voir une dénonciation du système de Staline, sans s’apercevoir de sa charge explosive.

    Ces années de prison sont fondatrices. Ce sont celles de son retour à la foi orthodoxe, si fondamentale pour lui. Ce sont celles aussi où il forge ses convictions profondes sur l’homme et la société. « L’écrivain que vous avez devant vous, c’est la prison qui l’a fait », dira-t-il à « Apostrophes » en 1975. En outre, La Journée incitera de nombreux ex-prisonniers à lui faire parvenir leur témoignage. Ce sera la matière première de L’Archipel du Goulag. « Mes sources sont des morceaux de fonte d’une très haute qualité, dira-t-il. Je les jette dans ma fournaise intérieure et ils prennent une forme nouvelle. » Il se fait ainsi la voix des sans-voix.

    Écrit clandestinement, L’Archipel paraît en russe en 1973, à Paris, avant d’être traduit dans le monde entier. C’est une véritable bombe, dont l’onde de choc provoque les premières fissures dans le bloc soviétique. Le livre montre de manière limpide que le totalitarisme soviétique n’est pas une déviation, mais qu’il est dans la nature même du communisme léniniste, système gouverné par le mensonge. Ce qui explique l’accueil assez mitigé que l’intelligentsia germanopratine fit à l’auteur…

    ▶︎ À LIRE AUSSI : Soljenitsyne, combattant de la vérité

    Restait à tenter de comprendre la genèse de ce totalitarisme. Ce sera La Roue rouge (1993), grand roman historique de la Révolution russe. Soljenitsyne y emploie la méthode des « nœuds ». Il l’expliquera lui-même à la télévision russe : « Ce sont des segments de temps de deux à trois semaines, là où se passent les événements les plus pittoresques, les causes les plus fondamentales de ces événements. Je décris ces nœuds avec force détails. Et c’est en reliant ces nœuds que je restitue la courbe sinueuse du mouvement révolutionnaire. »

    Comment expliquer l’impact extraordinaire de son œuvre ? D’abord par ses années d’exil : chassé de son pays en 1974, il s’installe en Suisse, voyage en Europe et s’installe aux États-Unis, dans le Vermont, jusqu’en 1994. Autant d’occasions de faire entendre sa voix. Ensuite, et surtout, par son génie d’écrivain. Soljenitsyne est un géant de la littérature, dont le style est l’expression d’une pensée charpentée, de convictions profondément ancrées dans le réel, d’un courage et d’une force d’âme exceptionnels. Héritier de Pouchkine, de Tolstoï, il est comparable à Dante, pour son côté spirituel, à Bernanos, pour son souffle prophétique, à Dostoïevski, pour sa puissance et sa capacité à aller à l’essentiel. Rien de poseur, chez lui, rien de précieux, souligne le romancier Antoine Rault : « Une écriture vive à la Hemingway, teintée d’humour et d’ironie, d’une précision qui s’interdit toute fioriture, toute préciosité, toute emphase, mais surtout d’un souffle qui vous emporte dès la première page, et que complète un sens parfait du dialogue. »

    Russe, Soljenitsyne ? Oui, ô combien. Mais universel.

    Charles-Henri d'Andigné

    (archive 2018)

  • Le cardinal Zen : "par amour de la vérité, je ne me tairai pas!"

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    Du cardinal Zen sur son blog :

    Au nom de la vérité, je ne me tairai pas

    7 octobre 2020

    Je lis le discours prononcé le 3 octobre à Milan par le cardinal Parolin, secrétaire d'État de Sa Sainteté. Ça fait mal au ventre ! Comme il n'est pas stupide et ignorant, il a raconté une série de mensonges qu'il a rêvés.

    Le plus répugnant est l'insulte faite au vénéré Benoît XVI en disant qu'il a approuvé à l'époque l'accord signé par le Saint-Siège, il y a deux ans, sachant que notre très doux, très gentil Benoît ne viendra certainement pas le nier. Il est tout aussi ridicule et humiliant que l'innocent cardinal Re soit "utilisé" une fois de plus pour soutenir les mensonges du Très Éminent Secrétaire.

    Parolin sait qu'il ment, il sait que je sais que c'est un menteur, il sait que je vais dire à tout le monde que c'est un menteur, donc en plus d'être effronté, il est aussi audacieux. Mais au regard de ce qu'il ose faire maintenant, je pense qu'il n'a même pas peur de sa propre conscience.

    J'ai peur qu'il n'ait même pas la foi. J'ai eu cette impression lorsque Parolin, ancien secrétaire d'État, dans un discours commémoratif du Card. Casaroli, louant son succès dans l'établissement de la hiérarchie ecclésiastique dans les pays communistes d'Europe, a déclaré : "quand vous cherchez des évêques, vous ne cherchez pas des gladiateurs, ceux qui s'opposent systématiquement au gouvernement, ceux qui aiment se mettre sur la scène politique".

    Je lui ai écrit pour lui demander si l'idée de décrire le Cardinal Wyszynski, le Cardinal Mindszenty, le Cardinal Beran ne lui avait pas échappé. Il m'a répondu sans le nier, il a seulement dit que si son discours me désolait, il s'excusait. Mais celui qui méprise les héros de la foi, n'a pas la foi !

    L'Histoire

    Voyons comment Parolin résume l'histoire.
    La mention rituelle de Matteo Ricci comme le nec-plus-ultra dans l'histoire des missions de l'Église en Chine commence à me déranger. De nombreux missionnaires qui ont évangélisé le petit peuple ne sont pas moins admirables (sachez que je suis également fier d'avoir été éduqué dans la foi par les jésuites de Shanghai).

    Parolin fait remonter les tentatives de dialogue à Pie XII. C'est une bonne chose qu'il ait également dit que Pie XII avait abandonné la tentative, mais il a ajouté : "cela a créé la méfiance mutuelle qui a marqué l'histoire pour la suite".

    Il semble dire que c'est cette "méfiance" qui a marqué toute l'histoire des trente années suivantes ! Est-il possible de simplifier l'histoire de cette manière ? Et l'expulsion des missionnaires, "tous" après avoir été soumis à des jugements populaires, condamnés comme impérialistes, oppresseurs du peuple chinois et même meurtriers ? Le représentant du pape a également été expulsé, et de nombreux évêques ont été expulsés après des années de prison ! Expulser les "impérialistes oppresseurs", puis ce sera le tour de ceux qu'ils oppriment, les chrétiens et le clergé chinois, coupables de ne pas vouloir renier la religion apprise de ces oppresseurs ! La moitié de l'Église a fini en prison et dans des camps de travail forcé. Pensez aux jeunes membres de la Legion de Marie jetés dans la prison des adolescents et qui en sont sortis à la quarantaine (sauf ceux qui y ont laissé leur vie). L'autre moitié de l'Église a également fini en prison, mais après avoir été torturée par les gardes rouges de la révolution culturelle. Puis dix ans de silence.

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  • "La force de la Vérité" : le nouveau livre du cardinal Müller est en librairie

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    Du site des Editions Artège :

    image la-force-de-la-verite-9791033609520

    Date de parution : 23.09.2020
    Nb. de pages : 184
    EAN : 9791033609520
    16,90€

    La force de la vérité

    Les défis posés à la foi catholique dans un monde qui n’est plus chrétien

    Gerhard Müller

    François Rosso (Traduction)

    La crise politique, culturelle et morale que traverse l'Occident, immense, affecte l'humanité tout entière. Il n'existe plus de système de valeurs communément partagé à partir duquel avancer. Même les crimes contre l'humanité se voient justifiés par des fanatiques idéologiques et pseudo-religieux qui ambitionnent de contraindre les peuples à céder à leur exigence d'un pouvoir totalitaire.

    Ces dérives désastreuses sont la conséquence du déni de la vérité objective, fondée sur Dieu, Créateur du monde, et sur la loi naturelle telle qu'elle se manifeste dans sa création.

    En abordant la question de Dieu, de la Vérité objective, de la place de l'Église dans la société contemporaine, le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, montre que notre attitude à l'égard de la vérité que Dieu nous a révélée ne peut dépendre de notre état psychologique ni de notre tournure d'esprit, qu'elle soit plutôt conservatrice ou plutôt progressiste.

    Au coeur des bouleversements, il en appelle au courage des catholiques pour témoigner, fut-ce au risque de leur vie, du Christ sauveur de l'Humanité.

    Archevêque et cardinal allemand, Ludwig Gerhard Müller a été préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, la plus haute autorité doctrinale de l'Église de 2012 à 2017.

  • Un guide pratique pour lire la nouvelle encyclique du pape

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    D'Arnaud Dumouch :

    Guide pratique pour lire l’encyclique « Fratelli Tutti » (pour les personnes de sensibilité traditionnelle) (25 mn)

    octobre 2020

    Les personnes de sensibilité sociale-chrétienne n’ont pas de problème avec cette encyclique. Les personnes attentives à la doctrine traditionnelle peuvent être troublées.

    Cette vidéo vise à donner un guide, avec l’aide des clefs de lecture du pape Benoît XVI, pour recevoir avec fruit et sans trouble cette encyclique.

    Plusieurs questions sont traitées :

    • Qu’est ce qui engage l’infaillibilité dans ce long texte ?
    • Comment recevoir les parties pastorales selon l’avis de Benoît XVI ?
    • Le pape change-t-il la doctrine universelle infaillible sur la peine de mort, sur la guerre juste ?
    • Le pape entre-t-il dans une folie immigrationiste en invitant l’Europe à accueillir tout migrant ?

  • Fratelli tutti : une fraternité universelle sans le Christ ?

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana

    Tous frères, mais avec une liberté religieuse sans le Christ

    7-10-2020

    Fratelli tutti omet l'affirmation première de la seule vraie religion en soumettant l'Église et la liberté à une fonctionnalité horizontale. La relativisation de la foi chrétienne est avalisée et l'idée est avancée selon laquelle l'Evangile est une des sources d'inspiration pour la réalisation de la fraternité universelle. L'Église devient ainsi l'un des artisans d'un monde sans le Christ.

    Dans la nouvelle Encyclique Fratelli tutti, chacun peut trouver un peu de tout, sans ordre et sans clarté. En fait, ce n'est pas lui faire un grand compliment, mais il est difficile de dire le contraire. Dans ce genre de bazar, l'attention s'est portée en particulier sur les paragraphes consacrés à la liberté religieuse. Au n° 279, François écrit : "Nous, chrétiens, nous demandons la liberté dans les pays où nous sommes minoritaires, comme nous la favorisons pour ceux qui ne sont pas chrétiens là où ils sont en minorité. Il y a un droit fondamental qui ne doit pas être oublié sur le chemin de la fraternité et de la paix. C’est la liberté religieuse pour les croyants de toutes les religions. Cette liberté affirme que nous pouvons « trouver un bon accord entre cultures et religions différentes ; elle témoigne que les choses que nous avons en commun sont si nombreuses et si importantes qu’il est possible de trouver une voie de cohabitation sereine, ordonnée et pacifique, dans l’accueil des différences et dans la joie d’être frères parce que enfants d’un unique Dieu".

    La liberté religieuse, dans le paragraphe susmentionné, est liée à la contribution que toutes les religions peuvent apporter à la réalisation d'une forme de coexistence pacifique ; sa fonction est de contribuer à la création d'une fraternité universelle, à laquelle chaque religion offre les "nombreuses choses" qu'elle a en commun avec les autres. Il est intéressant de noter que le texte ne fait pas référence, comme on aurait pu s'y attendre, à la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse ; au contraire, il est précédé, au n. 277, par la citation soigneusement tronquée du n. 2 de Nostra Aetate. Ces deux précisions - l'omission de Dignitatis Humanae et la présence de la déclaration sur le dialogue interreligieux chirurgicalement sélectionnée - ne sont pas sans effet, comme nous le verrons. Et malheureusement, cette disposition semble menacer les fondements de la Révélation, pour être au contraire rapportée au "nouvel humanisme" sans Jésus-Christ, qui s'établit à grands pas.

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  • Fratelli tutti : le testament politique du pape François ?

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    Fratelli tutti" : la nouvelle encyclique du pape François sur la fraternité  et l'amitié sociale | Fondation Jean-Rodhain

    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana (traduction de Benoît et moi) :

    Fratelli tutti?

    La troisième encyclique du pape François, Fratelli tutti, signée le 3 octobre à Assise, semble presque être le document conclusif de son pontificat, une sorte de testament politique. Parce que l’encyclique est politique, comme tout le pontificat du pape François. L’un des plus fidèles collaborateurs du pape François, Andrea Tornielli, directeur des communications du Saint-Siège, présentant l’encyclique, n’utilise pas le terme « politique », mais « social », ce qui est en substance la même chose, et écrit :

    « La nouvelle encyclique Fratelli tutti, se présente comme une somme du magistère social de François, et rassemble de façon systématique les idées offertes par les déclarations, discours et interventions des sept premières années de son pontificat ».

    Une origine et une inspiration – dit Tornielli – est certainement représentée par le « Document sur la fraternité humaine pour la paix et la coexistence dans le monde », signé le 4 février 2019 à Abu Dhabi avec le Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyib. Al-Tayyib est l’un des auteurs les plus cités dans l’encyclique et ce n’est pas une coïncidence si, dans le premier commentaire qu’il a fait sur Twitter, il a écrit que « c’est un message qui restitue à l’humanité sa conscience ». 

    Al-Tayyb et le pape François ont-ils la même conscience de l’humanité ? Mais dans quel sens ? Le pape Bergoglio l’explique : « Nous rêvons comme une seule humanité », « chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères! »(n. 8).

    La vérité absolue n’est pas Jésus-Christ, au nom duquel et dans le baptême duquel les chrétiens sont frères. La fraternité est une valeur supérieure au Christ lui-même, car elle serait capable, selon le pape François, de mettre d’accord les catholiques, les musulmans, les bouddhistes et les athées eux-mêmes, qui ont aussi leur propre foi et conviction.

    Au début de l’encyclique, le pape François rappelle la visite de saint François d’Assise au sultan Malik-al-Kamil en Égypte, la présentant comme une recherche de dialogue, alors que toutes les sources de l’époque nous disent que saint François voulait convertir le sultan et appuyait les croisés qui combattaient en Terre Sainte. Mais la rencontre entre saint François et le sultan a échoué et le pape Bergoglio semble vouloir montrer qu’il est plus capable que saint François de réaliser le projet, à partir du document d’Abu Dhabi.

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  • Cette Église est-elle encore celle du Christ ?

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    De Martin Steffens sur "Le Verbe" :

    Une Église qui n’est plus celle du pauvre

    « Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? […] J’en ferai une pente désolée ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, il y poussera des épines et des ronces ; j’interdirai aux nuages d’y faire tomber la pluie. »

    Is 5, 4-6

    Par deux fois en trois semaines, je me suis vu, faute de préinscription ou à cause d’une erreur de code, refuser l’entrée d’une église. Cette fois, j’en ai pleuré. Certes ce phénomène, parmi d’autres, raconte ce que devient une société quand elle a peur. Mais l’Église peut-elle se contenter de répéter la société ? Réfugié dans un café, plein de chaleur et d’humanité, j’ai, pour me consoler un peu, rédigé ces lignes.

    Cette Église est-elle encore celle du Christ ?

    Cette Église qui flèche le mouvement du corps alors qu’elle devait être le lieu où le corps fatigué, ployant sous le joug, peut se reposer, peut se déposer.

    Cette Église qui troque l’eau bénite contre du gel hydroalcoolique.

    Cette Église qui parle une langue qui n’est pas la sienne, une langue de pureté, de microbes, de contagion possible.

    Qui supprime ce qu’elle a introduit dans le monde : le baiser de paix.

    Et qui le supprime, si l’on est franc, non par amour des plus fragiles. Mais parce qu’il le faut, « sinon… ».

    Elle n’est pas celle du Christ.

    Un nouveau gnosticisme

    D’ailleurs elle se vide, comme on se vide de son sang, parce que son sang, c’est le sang des pauvres. Mais les pauvres ne vont pas dans les endroits compliqués, dans les lieux dont l’accès suppose un QR-Code (NB. contexte français). Les pauvres ont un sensus fidei qui les mène au Christ. Ils vont encore dans les cafés, tant que les cafés sont ouverts. Ils ne viennent pas dans des messes pour initiés.

    Car une messe à laquelle on se préinscrit est à l’usage des gens connectés et organisés. Elle est pour les initiés. Les initiés ? Nous vivons une forme de gnosticisme.

    De deux choses l’une.

    Ou bien l’Église consent à résister un peu aux consignes de l’État. Non pas frontalement, par provocation, par bravoure. Déjà en refusant tout zèle. En ignorant un peu ce prêche de la distance sociale. En l’ignorant beaucoup s’il s’agit d’accueillir un pauvre : vous et moi qui n’y sommes préinscrits, cet étranger qui ne savait pas et cette mère qui n’ose plus venir avec son grand fils handicapé qui ne supporte pas le masque. En l’ignorant passionnément, au sens de la Passion, s’il nous faut, parce que l’État surveille, payer cher son accueil.

    Les voûtes d’une église sont assez larges, ses fidèles assez disciplinés pour que nul n’attrape ce virus qui, c’est vrai, nous tue sûrement, et non pas à hauteur d’un dixième de pour cent comme la Covid-19, mais totalement, radicalement, parce qu’il a fait de nous des esclaves de la peur tandis que l’Esprit, nous dit saint Paul, nous rend capables, ayant peur, d’appeler Dieu « Abba-père » (Rm 8, 15).

    Ou bien…

    Ou bien Mais quel est l’autre « Ou bien… » ? On le sait, on le voit. Il n’y a actuellement plus rien, que des rites grommelant derrière des consignes sanitaires. Nous avons oublié que Jésus n’était pas moins qu’un homme parce qu’il était Dieu. Il était d’abord un homme au sens où une femme espère d’être protégée par le sien. Jésus connaissait la peur, mais lui refusait de s’installer. C’était là la condition, non seulement de son sacrifice, mais de sa prudence. Car la peur nous inspire, non la prudence, mais seulement la panique.

    Aussi, de nos jours, ne sommes-nous pas même prudents. Est prudent le médecin qui, ayant pris ses précautions, se risque au contact de ses malades – et non celui qui, pour ne pas tomber malade, ne vient plus travailler. En filtrant l’entrée de nos églises, en bariolant ces lieux symboliques de consignes sanitaires infantilisantes et de sens interdits, nous nous renonçons.

    Nos églises sont devenues des maisons témoins où s’expose notre bonne conduite. Au Québec comme en France, jamais on n’a si bien senti que l’État possède les églises. Ainsi l’Église se retrouve aujourd’hui comme au commencement, quand Joseph et Marie n’avaient nulle part où aller.

    Que les chrétiens sortent donc et distribuent leurs biens, leur pauvreté, leur sourire. Que les prêtres se rendent visibles et offrent Dieu en pleine rue. Exclue de chez elle, que l’Église aille à la périphérie d’elle-même. Non pour sauver une face qui ne lui appartient pas.

    Mais pour que Dieu, dans le cœur de nos contemporains, ne meure pas trop de désespoir.

  • "Tout enseignant dans nos écoles devra être catholique"

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    De Congo Forum :

    Mgr. Fridolin Ambongo : « Tout enseignant dans nos écoles devra être catholique » (CongoForum)

    Dans son homélie le cardinal a invité les curés et coordonnateurs des écoles conventionnées catholiques de la RDC au strict respect des valeurs catholiques, relate le quotidien congolais Le Potentiel. Mgr. Ambongo insiste à avoir des enseignants catholiques dans les écoles conventionnées pour favoriser la foi catholique et protéger l’image de marque des écoles catholiques.

    « A l’école primaire, tout enseignant doit être un catholique pratiquant, car la catéchèse figure dans le programme scolaire dans toutes nos écoles. On ne peut pas accepter qu’un enseignant non-catholique vienne dispenser la catéchèse aux élèves, d’autant plus qu’il n’a aucune notion sur les valeurs de l’Eglise », a dit le cardinal.

    Fridolin Ambongo promet des sanctions sévères aux curés et coordonnateurs qui n’appliqueront pas ces nouvelles dispositions. «Je ne m’en prendrai pas à l’enseignant. On ne badine pas avec les valeurs catholiques ».

    Le cardinal s’est exprimé aussi sur la situation politique en RDC. Il constate que le Congo est toujours dirigé par « des hommes qui ne comprennent pas que gérer c’est servir ». « La nation congolaise est mal gérée. Ceux qui prétendent nous diriger se servent de nous pour leurs intérêts égoïstes et mesquins. Le peuple est sacrifié, abandonné et tué du jour au jour ».

  • 11 octobre : consécration de la Belgique au Cœur Sacré de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie

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    Nous sommes heureux de vous annoncer le renouvellement de la consécration de la Belgique au Cœur Sacré de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie dans les trois langues nationales au cours d'une eucharistie bilingue qui sera célébrée le dimanche 11 octobre prochain à 15 heures au sanctuaire Notre-Dame de Lourdes à Jette.

    Cette eucharistie sera précédée de la prière du chapelet en Français et en Néerlandais à 14h 15, et immédiatement suivie d'un temps d'adoration du Saint Sacrement (d'environ 20 min.).

    Nous vous invitons à participer à cet événement important de l'une des manières suivantes :

    • en participant à l'eucharistie, et, si vous le souhaitez, au chapelet et à l'adoration eucharistique;
    • en priant la prière de consécration chez vous au même moment, ou du moins au cours du weekend du 10-11 octobre, individuellement ou en groupe (le texte de la prière de consécration vous sera envoyé prochainement).
    Le nombre de places dans l'église du sanctuaire est limité. Si vous souhaitez participer à l'eucharistie, il convient de réserver votre place en nous envoyant un email à toewijding.consecration@gmail.com avant le 5 octobre en précisant le nombre de personnes qui seront présentes.

    L'eucharistie sera diffusée en livestream. Si vous désirez la suivre sur votre ordinateur, tablette ou smartphone, il vous suffira de cliquer le 11 octobre à partir de 14 h 15 sur le lien suivant : 

    Il n’est pas nécessaire d’avoir un compte Facebook pour y accéder !

    Si vous pensez faire la prière de consécration en groupe dans votre paroisse, groupe de prière ou communauté, nous vous serions reconnaissants de nous en informer en nous envoyant un mail (toewijding.consecration@gmail.com), afin que nous puissions nous savoir en communion de prière les uns avec les autres.

    Portons déjà dans la prière cet événement important pour notre pays et son avenir.

    N'hésitez pas à diffuser ce message le plus largement possible autour de vous afin que, dans toutes les parties de la Belgique, nous soyons très, très nombreux à nous tourner vers notre Seigneur et Marie, sa Sainte Mère et notre Mère, le 11 octobre prochain.

    En communion de prière et de louange,

    Au nom de l'équipe porteuse,

    Vincent Piessevaux

    Sanctuaire Notre-Dame de Lourde à Jette : Rue Léopold Ier, 296, 1090 Bruxelles  

    Accessible en transports en commun :
    • Métro ligne 6 - station Pannenhuis
    • Bus STIB : 53 et 88 (arrêt Loyauté);
    • Tram STIB : 51 (arrêt Woeste);
    • Train : gare de Jette + bus 51 ou 88 ou gare Bockstael + bus  53 et 88.
  • Chanoine de Beukelaer : Que penser du port du voile, moi qui porte publiquement un signe vestimentaire religieux, soit le clergyman ?

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    Habillement clergé : la simple élégance du clergyman

    Une fois établi que le voile est un marqueur religieux, comment répondre à la question de son port - ou non - dans l’espace public ? Une contribution externe du chanoine Eric de Beukelaer dans « La Libre Belgique » de ce jour :

    « Alors que la pandémie charrie de nombreuses polémiques sur le port du masque, voici que le port du voile est débattu dans diverses communes de la périphérie bruxelloise. Face à cet enjeu, la plupart de nos formations politiques sont mal à l’aise. La question est, en effet, délicate. De surcroît, elle divise les politiciens progressistes entre une tendance universaliste et une aile particulariste. La première est plutôt hostile au port de signes religieux au nom de l’égalité et de la laïcité, alors que la seconde défend le port du voile, en ce compris derrière un guichet d’administration, afin d’encourager la représentation sociale d’une communauté économiquement précarisée.

    Poser le débat

    Pour prendre part au débat, il s’agit de d’abord en poser les termes. Je sais bien que nos grands-mères se couvraient la tête jusque dans les églises, mais il ne s’agit pas de cela. Le voile est aujourd’hui devenu un marqueur d’identité religieuse pour nombre de femmes musulmanes. Argumenter qu’il n’est qu’une banale coiffe en tissu est donc inadéquat. Si demain, je m’essuie les pieds en public sur le drapeau belge, en arguant qu’il ne s’agit somme toute, que d’un bout d’étoffe, personne ne me prendra au sérieux. Tout drapeau est un symbole et mon acte sera lourd de sens. Il en va de même pour le voile, la kippa ou l’habit ecclésiastique. Ce ne sont pas de simples pièces de vêtements, mais des marqueurs symboliques. Ne pas le reconnaître est fausser le débat.

    Une fois établi que le voile est un marqueur religieux, comment répondre à la question de son port - ou non - dans l’espace public ? Quand une question ne me concerne pas personnellement (car c’est un fait établi : je ne suis pas une femme musulmane), je tâche d’y répondre en me l’appliquant à moi-même. Ceci est d’autant plus aisé que j’ai fait le choix, en tant que prêtre catholique, d’également porter publiquement un signe vestimentaire religieux, soit le clergyman. Je juge, en effet, qu’il est enrichissant pour notre société que la dimension spirituelle dont témoigne le prêtre, puisse s’exprimer sans honte et ce, jusque dans l’espace public. De manière similaire, je n’ai donc rien à redire quand une femme musulmane, ou un juif observant, porte paisiblement en rue le signe de son appartenance religieuse. Imaginons cependant que dans un pays où il n’y a pas de financement des cultes, je devienne fonctionnaire pour gagner ma vie… Admettrait-on que je porte le clergyman durant mes heures de travail ? Et si - fort de ma formation en droit - je suis nommé magistrat, accepterait-on de me voir siéger, habillé en ecclésiastique ? S’il n’y a rien à redire quant au port d’un signe religieux dans l’espace public, il existe selon moi des endroits où la neutralité de l’État enjoint la retenue. Celui qui y exerce une fonction doit s’abstenir d’y afficher ses convictions.

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