Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Foi - Page 415

  • Jean-Paul II "le Grand ": "le venin des crapauds n'atteint pas les étoiles"

    IMPRIMER

    Jean-Paul II a 100 ans !

    Une opinion de Mgr Léonard publiée sur le site de La Libre Belgique (p. 33) :

    27 mai 2020

    Après la mort de Jean-Paul II en 2005, j’avais écrit un article suggérant de l’appeler désormais “Jean-Paul II le Grand”, à l’instar de Léon le Grand et de Grégoire le Grand. D’où mon heureuse surprise que l’on ait posé récemment à Benoît XVI la question de l’opportunité d’une telle désignation. Avec sa prudence de Pape “émérite”, sa réponse ne fut ni “oui” ni “non”, mais elle avançait tant de qualités exceptionnelles de son prédécesseur qu’elle équivalait implicitement à un “oui” franc et massif.

    J’ai souvent rencontré Jean-Paul II en privé ou lors de manifestations publiques et j’ai lu tous les textes qu’il a publiés au cours de son long pontificat. Tout le monde n’a pas approuvé son comportement et son enseignement. Cependant il fut pour beaucoup de catholiques, et de jeunes en particulier, une inspiration exceptionnelle. Car cet homme, si réservé dans les contacts personnels et si hermétique dans certains de ses écrits, avait une capacité extraordinaire de s’adresser aux foules. Ce qui subjuguait tout particulièrement les jeunes, c’était sa proximité, pleine d’affection et de miséricorde, en même temps que la clarté de son enseignement. Jamais de discours ambigu disant à la fois tout et son contraire. Fidèle à l’enseignement de Jésus, son langage était “oui” ou “non”, jamais les deux à la fois, et sans tomber pour autant dans un simplisme sans nuances. Il plaçait la barre très haut, en tous domaines, mais sans décourager ses frères et sœurs dans la foi, car il rayonnait cette miséricorde qui n’enferme jamais l’humanité dans ses misères.

    Il était pour ses contemporains la conjonction vivante de l’importance prioritaire de la prière et de l’engagement chrétien effectif. Un “bloc de prière” en même temps qu’un témoin prêt au martyre pour le service de Dieu et de l’homme.

    Son programme pour la célébration du Grand Jubilé de l’an 2000 reste, aujourd’hui encore, une inspiration inépuisable pour tous les acteurs de la pastorale. Et son encyclique Veritatis splendor , même si elle est de lecture exigeante, reste un phare précieux pour une théologie morale équilibrée. Sa riche contribution dans le domaine du respect de la vie humaine, de l’amour humain et de la morale sexuelle en est l’illustration concrète.

    Jean-Paul II était un intellectuel de haut vol, mais son engagement courageux quand il était archevêque de Cracovie, sous le régime communiste, a fait de lui, en même temps qu’un grand penseur, un témoin audacieux qui, comme Pape, a eu un retentissement politique de grande ampleur, d’autant plus que, par ses innombrables “visites pastorales”, il fut en quelque sorte “le curé du monde entier”.

    Enfin, sa volonté d’accomplir sa mission jusqu’au bout, jusqu’à son extrême faiblesse, a touché beaucoup de cœurs. Ce n’était pas sans inconvénients pour l’exercice concret de son ministère. Et Benoît XVI, en renonçant à sa charge effective, nous a montré qu’un autre choix est possible quand un Pape voit ses forces décliner. N’empêche que son attitude fut un ultime témoignage rendu à la dignité de l’être humain, même dans le plus grand dénuement.

    Certes, Jean-Paul II avait aussi ses limites, comme tout homme. Même un saint a des défauts et a pu commettre des erreurs. Mais d’instinct les foules, au lendemain de sa mort, pressentirent que ce Pape qu’elles avaient tant admiré était réellement un saint Pape.

    D’où mon étonnement devant une chronique récente : “Un enthousiasme qui retombe” (1). Elle cherche à être plus nuancée que les deux ouvrages qu’elle cite. Mais, au-delà des trois auteurs, qui, comme tout un chacun, méritent le plus grand respect, le contenu de leur production, depuis le plus nuancé jusqu’à ceux qui le sont moins, confronté à la grandeur exceptionnelle de saint Jean-Paul II, risque de réveiller, chez des lecteurs moins bien intentionnés que moi, le souvenir du dicton célèbre : “le venin des crapauds n’atteint pas les étoiles”.

    (1) Voir les pages Débats du 22 mai 2020 ou sur https://bit.ly/3c0KeOw

  • Le cardinal Koch souhaite que les deux formes du rite romain de la messe ("ordinaire" et "extraordinaire") n'en fassent plus qu'une

    IMPRIMER

    D'infoCatolica en traduction sur le Forum catholique:

    IL VEUT QU'AU LIEU DE DEUX FORMES DIFFÉRENTES, IL N'Y EN AIT QU'UNE SEULE EN TANT QUE SYNTHÈSE

    Le cardinal Koch estime que les deux formes du rite de la messe ne peuvent pas coexister et seront réunies en une seule

    El cardenal Koch cree que no pueden coexistir las dos formas del rito de la Misa y se reunificarán en una sola

    Cardinal de la Curie, Kurt Koch a déclaré qu'il croit et souhaite qu'à l'avenir il n'y ait qu'une seule forme de rite romain de la messe. Il s'agirait, selon lui, d'une synthèse entre le Novus Ordo et la forme extraordinaire.

    25/05/20


    (Katolische/InfoCatólica) Dans le numéro de juin de Herder-Korrespondenz, le cardinal a donné son avis sur l'avenir de la messe selon le rite extraordinaire : "à long terme [...] on ne peut pas rester avec la coexistence des deux formes".

    Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens et membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi, responsable de l'ancienne messe, a assuré que la célébration eucharistique est "la célébration centrale de l'unité de l'Église" et a ajouté qu'elle ne peut avoir cette signification "lorsqu'il y a des conflits et des controverses à son sujet". C'est pourquoi, a-t-il ajouté, il est souhaitable "qu'à l'avenir il y ait une réconciliation des deux formes", dans laquelle "au lieu de deux formes différentes, il n'y a qu'une seule forme comme synthèse".

    Les déclarations du cardinal Koch surviennent quelques semaines après que le cardinal Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), ait envoyé le 7 mars une lettre - publiée par Rorate Caeli - aux présidents des conférences épiscopales, leur demandant de distribuer un questionnaire en neuf points aux évêques sur la Lettre apostolique Summorum Pontificum 2007.

    Dans une lettre envoyée aux évêques du monde entier en même temps que la publication de ce motu proprio, le Pape Benoît XVI expliquait que Summorum pontificum permettait aux prêtres d'offrir la Messe selon le Missel de 1962 en tant que "forme extraordinaire" du rite romain, le Missel publié par Paul VI restant la "forme ordinaire" du rite.

  • Croix arrachées, églises fermées, dénonciations, contrôle policier... Pourquoi il faut prier pour l'Eglise de Chine

    IMPRIMER

    De Camille Dalmas sur Aleteia.org :

    Après le confinement, la situation des catholiques chinois au cœur des préoccupations

    Depuis, 2008, le pape Benoît XVI a fait du 24 mai, jour de la fête de Marie-Auxiliatrice – ou Marie, Secours des chrétiens – une journée de prière pour l’Église de ChineLa Vierge Marie, patronne de la Chine, est particulièrement vénérée par les catholiques chinois, notamment dans le sanctuaire marial de Sheshan à Shanghaï. Cette année, cependant, ils n’ont pas pu célébré cette festivité importante.

    « Le fait que, dès le premier jour de l’assouplissement des mesures du coronavirus en Chine, des croix ont été de nouveau arrachées des toits des églises à certains endroits est significatif3, analyse le directeur des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) allemandes, Mgr Huber, par ailleurs excellent spécialiste du monde chinois. Lui qui dirige notamment le Centre Chine de la ville allemande de Sankt Augustin, à proximité de Cologne, insiste sur l’aggravation progressive de la situation ces dernières années : « Alors qu’au cours des dernières décennies, il existait des zones d’ombre dans lesquelles la vie religieuse pouvait se développer, le gouvernement du président Xi Jinping tente de contrôler tous les domaines de la société civile, y compris la religion », reprend le directeur des OPM allemandes.

    Forte pression sur l’église clandestine

    Depuis les années 1950 et l’avènement du communisme, les dirigeants chinois ont poursuivi l’objectif de construire une église chinoise indépendante de Rome tout en persécutant les catholiques « souterrains » qui restent fidèles au Pape. Avec la fondation de l’Association patriotique catholique chinoise, fondée en 1970, le pouvoir a accentué la cohabitation de deux églises, une officielle obéissant au Parti communiste, et une officieuse secrètement liée au Saint-Siège.

    En septembre 2018, le Saint-Siège et le Parti communiste chinois ont signé un accord provisoire sur la nomination des évêques. « Mais la situation de l’Église catholique et des religions dans le pays ne s’est pas améliorée depuis », déclare pour sa part Katharina Wenzel-Teuber, sinologue et rédactrice en chef du magazine China Heute (Chine Aujourd’hui, en allemand), édité par le Centre Chine. « La pression exercée sur le clergé de l’église catholique clandestine pour qu’il enregistre et signe des déclarations d’indépendance vis-à-vis du Vatican s’accroît. La population est encouragée à signaler les réunions et activités non autorisées. Même dans les églises officiellement enregistrées, de plus en plus de caméras de surveillance avec reconnaissance des visages sont installées ».

    Bien qu’il existe actuellement une certaine liberté dans l’utilisation des moyens de communication numériques, les églises elles-mêmes ont été totalement fermées depuis le début de la crise sanitaire, y compris pour la prière privée. Si de nombreux domaines de la vie publique sont revenus à la normale, il n’y a toujours pas d’ouverture en vue pour les religions, et les églises restent inaccessibles. « La vie de foi s’est largement déplacée sur l’Internet. La pastorale, la participation à des groupes de prière et la participation à des messes – même depuis l’étranger – sont actuellement possibles de cette manière.

    « Toutefois, on peut supposer que les activités religieuses sur Internet seront traitées de manière plus stricte à l’avenir », estime Wenzel-Teuber. Depuis un certain temps, des efforts ont été faits pour réglementer plus strictement la diffusion numérique de la foi. Au vu de la situation toujours difficile, Mgr Huber demande de prier pour et avec les chrétiens de Chine. Le pape François a lui aussi prié pour les catholiques chinois lors du Regina Caeli ce dimanche : « L’Église universelle, dont vous faites partie intégrante, partage vos espoirs et vous soutient dans vos épreuves », a-t-il déclaré.

    Prenez part à la mission d’évangélisation avec les OPM

  • Mgr Kockerols et l'Eglise à Bruxelles : la lettre d'un "simple paroissien"

    IMPRIMER

    L’Eglise qui est à Bruxelles est sous tension. 

    Echanges appuyés entre des fidèles et Mgr Kockerols dans La Libre.

    Vendredi 22/05/20 une vingtaine de catholiques bruxellois signent une carte blanche dans La Libre sous le titre « Que s’est-il passé, à Bruxelles, pour que l’Eglise soit si sourde à ses fidèles ? ».  En tant que laïcs engagés, ils expriment ne pas se retrouver dans la gestion de l’Eglise qui est à Bruxelles.  Le plan de regroupement en unités pastorales (incluant plusieurs paroisses) induit des départs de communautés qui ne rentrent pas dans les rails du système de prêtres mobiles entre différents clochers.  Ce faisant, le départ de ces communautés implique une diminution du nombre de prêtres.  Ce qui renforce la tension et nécessite des regroupements plus larges.  Ceci est accentué quand les communautés desservies par ces prêtres sont florissantes.  Quand elles attirent les familles, suscitent de nombreux projets paroissiaux, invitent à la mission.  Bref quand elles portent de beaux fruits.

    L’incompréhension de ces fidèles est multipliée quand l’évêque refuse de les rencontrer.   Ce refus répété du dialogue passe très mal.  Il est la raison de la publication de cette carte blanche.

    Lundi 25/05/20 La Libre publie un entretien avec Mgr Kockerols sous le titre «L'évêque auxiliaire de Bruxelles: "Le manque de laïcs qui s’engagent, voilà un problème". 

    Cette réponse de l’évêque à la carte blanche des fidèles publiée dans le même journal a de quoi surprendre.  En fait elle est très révélatrice de la situation et de la gestion de la pastorale du diocèse.

    Le ton est donné dès le début.  L’Eglise catholique qui est à Bruxelles est très diversifiée.  Pour Mgr Kockerols, les Bruxellois perçoivent peu cette réalité.  L’évêché a, dit-il, une vue d’ensemble.  Il pense qu’il la communique insuffisamment.   Visiblement le vicariat s’appuie sur une équipe qui relève de l’autorité de l’évêque mais pas des fidèles du terrain qui ont une autre vue sur la pastorale.  Eux ils n’ont pas droit au chapitre.  Ils ne peuvent pas contribuer à la vue d’ensemble.  Ce cléricalisme, décrié par le pape François, a visiblement de beaux jours devant lui à Bruxelles.

    Ensuite, l’évêque de Bruxelles dit ne pas être habité par un esprit de reconquête mais par une évolution vers autre chose qui rejoint la véritable mission de l’Eglise.

    Interpellé par la phrase « Vous n’aimez pas l’esprit de reconquête, mais Jésus n’a-t-il pas dit : "Allez, et de toutes les nations faites des disciples" ?», Mgr Kockerols réagit et prétend que le Christ n’a pas dit que tout le monde devait être baptisé.  A comparer avec le reste de la citation :  « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (St Matthieu 28-19), on peut se poser des questions.

    L’analyse du fonctionnement sur les Unités Pastorales (UP) porte sur la question organisationnelle.  Mais pas sur le plan spirituel.  Ce que les laïcs engagés avaient soulignés dans leur carte blanche (« On fait dans la gestion temporelle, pas dans le spirituel »).

    Mgr Kockerols tente ensuite de limiter la polémique des dernières semaines en les faisant passer pour des exceptions.  La liste devient longue cependant, après la dissolution de la Fraternité des Saints Apôtres en 2016 pour un motif injustifiable (par solidarité avec les diocèses de France dont sont issus plusieurs membres), le départ forcé des Fraternités Monastiques de Jérusalem de Saint-Gilles en 2017 – voici le départ des prémontrés de La Cambre en 2020.  Au bilan, le diocèse a perdu de nombreux prêtres en moins de cinq ans. 

    La mise en place des UP engendre des pertes sèches.  Le fait que des communautés religieuses aient une vie qui ne se concilie pas avec les rotations régulières des prêtres célébrant dans différentes églises d’une UP, leur impose de partir.   C’est en ce sens qu’ils sont indirectement forcés de quitter Bruxelles. 

    Ce qui pose question c’est le bilan d’ensemble.  Des églises doivent être fermées faute de prêtres.  Mais les uns sont délogés de leur église pour faire place à l’église principale d’une UP (St Gilles), les autres sont incompatibles avec la méthode de rotation imposée.  Et donc ils « partent ».  Mais ils sont remplacés par qui ?  Combien de séminaristes sont rentrés pour le diocèse ces cinq dernières années ?  Comment s’étonner du vide dans le séminaire quand la pastorale est guidée par un plan organisationnel qui s’intéresse visiblement peu de la dimension spirituelle ?

    Par ailleurs, il apparait clairement que Mgr Kockerols supporte mal la contradiction.

    Le journaliste l’interpelle : « Certains ont l’impression que la politique des UP est imposée de manière unilatérale, bureaucratique, et ne permet pas de respecter des lieux plus spécifiques comme l’était La Cambre… ». 

    Ce à quoi l’évêque répond : « Dire cela est injurieux. Le conseil vicarial se réunit plusieurs heures par semaine pour suivre au plus près ce qui se vit. Nous faisons tout pour respecter les personnes et les réalités, mais il n’y a pas de solutions simples ».   Une contestation est donc une injure.

    N’était-ce pas le père abbé de Leffe qui, suite aux départ des prémontrés, disait dans une lettre publique du 8 avril 2020 ceci : « Si elle veut rester conforme à l’Evangile, la communauté chrétienne ne peut se gérer par une bureaucratie détachée des réalités de terrain » ?

    Quant à dire que tout est fait pour respecter les personnes et les réalités, les fidèles- interpellés par les départs des prêtres de St Paul et de La cambre -  sollicitant depuis longtemps d’être reçus par leur évêque apprécieront ce qu’il en est concrètement.

    Et enfin, la provocation atteint un niveau étonnant quand Mgr Kockerols termine l’interview.

    « Or, de beaux parleurs qui me disent ce qu’il faut faire, j’en ai tous les jours, mais des gens qui sont au service de l’Église, les pieds dans la gadoue, je pleure pour en avoir. Le manque de laïcs qui s’engagent au quotidien, voilà un problème ».

    Le groupe d’experts emmenés par un paroissien de Stockel - qui a proposé ses services au vicariat pour l’aider dans la gestion de ses problèmes temporels et qui a été baladé pendant des mois sans rien pouvoir faire au final – appréciera certainement.

    Sans parler des signataires de la carte blanche, tous investis dans différents services pastoraux ou ecclésiaux…

    En conclusion, il apparaît très clairement qu’il y a de nombreux problèmes de fond dans la gestion du diocèse de Bruxelles.  Ces problèmes sont renforcés par un cléricalisme appuyé, un manque d’accueil des attentes des fidèles sur le terrain, l’application implacable du plan de regroupement en UP.

    A quand un travail ouvert sur la pastorale dans le diocèse ?  A savoir non limité aux salariés du vicariat.  Il est évident que leur capacité de remettre en cause les idées d’en haut est forcément réduite.  A quand un bilan de ces 15 dernières années sur tous les plans : vie de foi, vie des sacrements, engagement, évangélisation, vocations ?  Pourquoi appliquer ce que la plupart des diocèses font sans succès en Europe occidentale et ne pas chercher ce qui porte du fruit dans certains diocèses ?

    Un simple paroissien de Bruxelles

  • Lettre ouverte à Sophie Wilmès pour la reprise des célébrations dans les églises

    IMPRIMER

    Du site du Soir :

    «Madame Wilmès, permettez la réouverture des portes de nos églises»

    Lettre ouverte à Sophie Wilmès, cosignée par de nombreux citoyens de confession catholique, qui demandent que soit permise la reprise des célébrations au sein des églises.

    Par Un collectif de signataires*

    Madame la Première ministre,

    Pas à pas, la Belgique sort de son confinement, l’horizon des Belges s’élargit, et nous vous remercions pour votre travail incessant qui a permis et permet encore de sauver des vies.

    Faisant suite à la plainte déposée devant le Conseil d’Etat, nous Catholiques, nous permettons de vous envoyer cet appel : rendez-nous la liberté de culte, la liberté de célébrer nos sacrements en public et dans toutes nos églises de Belgique ; rendez-nous la liberté de pouvoir célébrer la messe publiquement chaque jour, afin que tous les catholiques puissent se nourrir spirituellement et sacramentellement.

    Cela fait plus de deux mois que nous acceptons, par bon sens et par civisme, de ne pas assister à la messe avec nos communautés paroissiales ou en plus petit groupe. Vous le savez, Madame la Première ministre, c’est pourtant bien là « la source et le sommet » de la foi catholique.

    Si pendant ces longues semaines, nous avons pu redécouvrir l’importance de la prière quotidienne, seuls ou en famille, dans nos maisons et dans nos cœurs ; la méditation et l’approfondissement des Évangiles ; nous restons privés d’une liberté essentielle : celle de nous retrouver en tant qu’Eglise autour du sacrement de l’Eucharistie.

    Le soutien des paroisses en temps de crise

    Nous avons été admiratifs de ces si nombreuses paroisses qui, malgré le confinement, continuent de rivaliser d’ingéniosité pour continuer à se mettre au service des autres, des villages, des quartiers ; de ces communautés religieuses et communautés pastorales qui se dévouent sans compter pour fabriquer des masques, fabriquer des blouses, distribuer des paniers repas, afin de soutenir les soignants, mais aussi les plus isolés et les plus démunis, grands oubliés de cette crise sanitaire ; nous sommes néanmoins orphelins de notre nourriture spirituelle.

    Aujourd’hui encore, et comme toujours, les paroisses jouent un rôle aussi discret qu’important en Belgique. Elles tissent des réseaux d’entraide et d’amitié, elles déjouent la misère et l’isolement. Avec d’autres, elles aident la société à construire ensemble. Demain, les défis sociaux, économiques et humains seront immenses et inédits. Les paroisses et les catholiques seront, encore et toujours, sur le front, en première ligne, pour aider et soulager les victimes de la crise. Vous le savez, ils seront au rendez-vous, comme ils le sont toujours depuis des siècles.

    Un besoin vital de se retrouver

    C’est pourquoi, il est vital pour tous les Chrétiens du pays de pouvoir nous retrouver, de pouvoir prier ensemble, et de pouvoir partager l’Espérance qui nous habite et nous fait vivre. C’est en ce sens que la demande que nous vous adressons n’est pas corporatiste. Nous ne vous demandons pas de rouvrir des cercles, des salles de jeux ou d’autres lieux conviviaux : les paroisses qui s’articulent autour des célébrations liturgiques seront des hôpitaux de campagne, comme le souhaite le pape François, des abris ouverts à tous, des lieux de la gratuité, du pardon et de l’échange, des oasis d’Espérance.

    De la même façon qu’il est possible de retourner chez le coiffeur ou de faire ses courses dans les grands magasins, de même qu’il est possible de reprendre les transports publics ou d’aller acheter son terreau de jardin, il ne devrait pas y avoir d’obstacle à organiser des célébrations publiques qui respectent ces indispensables précautions sanitaires.

    Permettre le partage de la spiritualité

     

    Permettre à tous ceux qui le désirent de retrouver ces célébrations, c’est de surcroît reconnaître que les loisirs et la consommation ne comblent pas le cœur des femmes et des hommes. Que nous sommes finalement plus grands que nos désirs matériels, que nous sommes chercheurs de sens, de relation et de transcendance.

    Parce que nous avons besoin les uns des autres, parce que nous avons besoin de nous retrouver ensemble auprès de Dieu, parce que nous avons le grand désir de bâtir la société de demain et de chercher – avec vous – le bien commun, nous vous demandons de permettre les célébrations publiques et de rouvrir, largement, les portes de nos églises.

    --------------------

    *Signataires : Agnès du Parc, Alain Tiri, Albert-Henri de Merode, Alexis de Lespinay, Alexis Jacqmain, Alexis Kouzmine-Karavaïeff, Alika Aka, Aline Terlinden, Alix Desrousseaux, Alix Mortier-de Coster, Amandine Mauvais, Amaury de Causans, Amaury Le Mintier, Amélie Nachtergaele, Ana Maria Preda, Anne-Lise Delfanne, Annette Ruelle, Annonciade Leménager, Antoine Nuger, Armelle Flepp, Arnaud de Cazaux, Arnaud de Vienne, Arthur Fleury, Astrid Coeurderoy, Astrid Sergeant, Astrid Thomas, Aude Carpentier de Changy, Augustin de La Motte, Augustin Willemot, Baptiste Barbier, Béatrice Dembour, Béatrice le Hodey, Beatriz Sanchez Merino, Bengamin Givelet, Bernadette Swinnen, Bernadette Walckiers, Bernard Roquebert, Boris Tilquin, Camille de La Chesnaie, Camille Doussault, Camille Le Grelle, Carinne Van Aerschot, Carmen Montojo Baillo, Caroline Jeunechamps, Cécile Reydellet, Célin Marignane, Céline Gaillard, Chantal de Montjoye, Chantal Neve, Charles d’Alançon, Charles de Meyer, Charlotte Boel, Charlotte de Labarre, Charlotte Desumont, Charlotte Guillet, Chiara Faloci, Christian de Briey, Christiane Kramer, Christina Terezaki, Christophe Coelkerberg, Claire Dabin, Claire Dierckx, Claire Poirier, Claire Tilquin, Claire-Marie Aine, Clémence Montagne, Clément Lauras, Clothilde Soubrier, Clotilde de Peraranda, Constance Barbier, Cyprien de Dompsure, Daniel Desplanque, Daphne Ansiaux, Daphné Wibaux, Délia Pailler, Doriane de Lestrange, Edouard d’Autume, Elisabeth Desbazeille, Emanuele Festa, Emilie Guillemot, Emmanuel Dembour, Eric ter Hark, Etienne de Longvilliers, Evangelina Renedo, Evica Galovic, Fabienne Guirriec, Filippo Bramé, Fiona Degrave, Florence Givelet, France Scher, Francesco Carboni, François Reydellet, François Ziegler, Frédéric Pailler, Frédérick Hubin, Gabriel de Couessin, Geert Suenens, Geoffroy de Chabot, Geoffroy Le Hardy, Géraldine Jolly, Géraldine Nuger, Giampiero Bramé, Giovanna Capogrosso, Giovanni Frizzele, Giovanni Renzi, Grazia Profeta, Guenaëlle De Groote, Guillaume Dubrez, Guillaume Simian, Guillaume Zeller, Guy Dembour, Hélène de Chateauvieux, Hélène de Pierpont, Inès Verhaegen, Irénée Lequeux, Isabella Scippacercola, Isaure de La Brunetière, Jean du Chaffaut, Jean Stemler, Jean-Marie Huygues-Despointes, Jeanne Bisch, Jean-Pierre Gaillard, Jenny Lenaers, Jessica Nikiema Garel, Johan El Masri, Johanna Suo, Jos Collin, Joseph Montagne, Juliette Neve, Ladislas Verhaegen, Laetitia Croizé-Pourcelet, Laëtitia Zeller, Laura Wiatr, Laure d’Autume, Laurent Convent, Leslie Henry, Lionel de Wouters, Loïc Decaestecker, Lorenzo van der Vaeren, Louis Delzenne, Louis du Ché, Louis-Antoine Calvi, Louise Poldeur, Louis-Marie Bès de Berc, Maël Kerbaul, Mahaut Housieaux, Maite van der Varen, Manuel Aldana Noël, Marc de Fleurian, Marc Fischer, Marc Housieaux, Margaux Villebrun, Maria Coppens, Maria Moro, Marie Chassaigne, Marie Decaestecker, Marie Panteleev, Marie Willemot-Laurent, Marie-Adelaide Neve, Marie-Pascale Cosse, Marie-Thérèse Gennart, Marie-Véronique de Lespinay, Marina Bramé, Marina Droin, Marion Aldana Noël, Martin Flepp, Martin Schneider, Mathilde de Vienne, Mathilde Desfeuillet, Matthieu Bruynseels, Maximilien Dufour, Nicola Speranza, Nicolas Deniau, Nicole Hertoghs, Nicole Putman, Normand Sinam, Olivier Aine, Olivier Dembour, Pascale Muls, Pascale Schneider, Patricia Bolzinger, Patricia Simonis, Patrick de Cartier, Pauline Calvi, Peter Broz, Philippe Cartuvyels, Philippe Chevallier-Chantepie, Philippe d’Abadie, Philippe de Limburg Stirum, Philippe le Hodey, Philippine de Maigret, Pierre Pozza, Quentin de Bodman, Raphaëlle de Cartier, Raphaëlle Lauras, Roman Verhaegen, Romane Paradis, Romaric de Lavilléon, Sabine de Villenfagne, Sebastian Lukomski, Sébastien Hendrickx, Ségolène Fillion, Sibylle Rocher-Barrat, Simon d’Ursel, Sophie de Hemptinne, Sophie Gaillard, Sophie Gailly, Sophie Lentz, Sophie Milcent, Sophie Ollivier, Sophie Robert, Stefano Mattei, Stéphan Junker, Stéphanie Le Grelle, Sylvie Jacquemin, Thibault de Maigret, Thomas Descours, Valérie d’Ursel, Véronique Joos, Vianney de Labarre, Victoire Roquebert, Vincent Hendrickx, Vincent Neve, Wivine Pirnay, Wouter Suenens, Yolande de Briey, Yves de Lespinay, Yves Desbazeille, Yves Willemaers.

  • Communauté Saint-Jean : le printemps refleurira

    IMPRIMER

    Lu sur le Salon Beige :

    Quelques réflexions sur la Communauté Saint Jean

    Enfant d’oblats, je connais la communauté Saint Jean depuis quasiment ses origines. Et je lui dois beaucoup. De belles figures de prêtres m’ont permis de grandir dans ma vie spirituelle et dans ma foi. Les récentes informations concernant certaines attitudes du Père M-D Philippe et de frères ne peuvent me faire oublier les longs temps d’adoration en présence du Seigneur, les offices mais aussi les bons moments partagés, à Paray-le-Monial, à Rimont, à Saint Jodard…

    Avec les années et le recul, après avoir suivi ma route, une route marquée par l’épreuve d’un proche mal accompagné par un frère (qui a depuis quitté la vie religieuse), je me suis souvent demandé quel pouvait être le charisme de cette communauté, que pouvait-il rester de légitime en elle

    Aujourd’hui, en essayant de réfléchir à la crise sévère qui l’atteint, je ne peux pas m’empêcher de songer à nouveau à la nature de son charisme dans l’Eglise. Si le Christ est la pierre d’angle de l’Eglise, il en est aussi la tête et la Vierge Marie le cœur. Je pense que pour les frères de Saint Jean, on est un peu dans le même schéma. Plus on regarde vers le Christ et sa Sainte Mère, plus on comprend quel est le charisme de la Communauté. Ignorer cela, c’est ne rien comprendre, ni à l’Eglise, ni à ce qu’elle entend par « charisme ». En effet, un charisme ne peut se discerner que parce que le Christ en permet l’existence pour l’édification de son Corps qui est l’Eglise.

    Dans l’ADN de la Communauté, il y a quelque chose qui se situe clairement dans le prolongement du charisme de Saint Dominique, je place volontiers Saint Thomas d’Aquin au cœur de cet ADNcontemplata aliis tradere ; là se trouvent les deux axes qui structurent la vocation des frères de Saint Jean : une intense vie contemplative, nourrie par l’étude du Magistère de l’Eglise, l’Ecriture et la Tradition, et une intense vie apostolique, fécondée par le Christ, l’unique rédempteur de l’homme.

    Lorsque l’initiateur d’une congrégation vient à faillir, que la boussole s’affole devant les défaillances graves dûment constatées chez certains, me revient à l’esprit l’épisode de l’Evangile connu sous le nom de « la tempête apaisée ». Relisons-le :

    « Ce jour-là, le soir venu, Jésus dit : « Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque où il se trouvait, et il y avait d’autres barques avec lui. Survient un grand tourbillon de vent. Les vagues se jetaient sur la barque, au point que déjà la barque se remplissait. Et lui, à l’arrière, sur le coussin, dormait. Ils le réveillent et lui disent : « Maître, cela ne te fait rien que nous périssions ? » Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi avez-vous si peur ? Vous n’avez pas encore de foi ? » Ils furent saisis d’une grande crainte, et ils se disaient entre eux : « Qui donc est-il, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (Mc 4, 35-41)

    Lire la suite

  • Temps pascal en confinement; feuillet du mardi (26 mai) de la 7ème semaine : "Nos amis les saints" (Georges Bernanos)

    IMPRIMER

    2020_05_26_10_01_04_Greenshot.pngTELECHARGER le PDF

  • Liège : pas de confinement pour la rénovation de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy !

    IMPRIMER

    l'église du saint-sacrement bientôt rénovée          686.jpg

    Malgré les aléas engendrés par les mesures prophylactiques exigées par la lutte contre la pandémie de coronavirus, le chantier de restauration de ce monument emblématique du XVIIIe siècle liégeois, ouvert le lundi 2 mars dernier, n’a jamais été interrompu !

    2018 08 30 apres midi SAC -page-001.jpg

    A ce jour, les échafaudages sont montés, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du bâtiment, et les premiers travaux sont en cours, tant pour les renforcements structurels que pour le nettoyage de la façade et la restauration de ses superbes sculptures. Les grilles, les portes monumentales et l’escalier du perron ont, par ailleurs, été démontés pour être remis en état.

    Lire la suite

  • Temps pascal en confinement; feuillet du lundi (25 mai) de la 7ème semaine : "Comment je suis devenu prêtre" (A. Bessières s.J.)

    IMPRIMER

    2020_05_25_10_58_15_Greenshot.png

    TELECHARGER le PDF

  • Temps pascal en confinement; feuillet du dimanche (24 mai) après l'Ascension : la souffrance (Mgr Ghika)

    IMPRIMER

    2020_05_24_10_38_27_Greenshot.png

    TELECHARGER le PDF

  • 24 mai : Journée mondiale de prière pour l’Église de Chine

    IMPRIMER

    Le 24 mai est la fête de Notre Dame de Sheshan, patronne de la Chine, dont le sanctuaire est situé près de Shanghai. Il y a quelques années, Benoît XVI avait institué une Journée mondiale de prière pour l’Eglise de Chine et, il en a fixé la date au 24 mai de chaque année.

    On lira toujours avec profit la fameuse Lettre du pape Benoît XVI aux catholiques de Chine

    Image

    80713-pour-les-chretiens-de-chine-le-24-mai

    Prière de Benoit XVI pour les chrétiens de Chine

    Vierge très sainte, Mère du Verbe incarné et notre Mère, vénérée dans le sanctuaire de Sheshan sous le vocable d’« Aide des Chrétiens », toi vers qui toute l’Église qui est en Chine regarde avec une profonde affection, nous venons aujourd’hui devant toi pour implorer ta protection.

    Tourne ton regard vers le peuple de Dieu et guide-le avec une sollicitude maternelle sur les chemins de la vérité et de l’amour, afin qu’il soit en toute circonstance un ferment de cohabitation harmonieuse entre tous les citoyens.

    Par ton « oui » docile prononcé à Nazareth, tu as permis au Fils éternel de Dieu de prendre chair dans ton sein virginal et d’engager ainsi dans l’histoire l’œuvre de la Rédemption, à laquelle tu as coopéré par la suite avec un dévouement empressé, acceptant que l’épée de douleur transperce ton âme, jusqu’à l’heure suprême de la Croix, quand, sur le Calvaire, tu restas debout auprès de ton Fils, qui mourait pour que l’homme vive.

    Depuis lors, tu es devenue, de manière nouvelle, Mère de tous ceux qui accueillent dans la foi ton Fils Jésus et qui acceptent de le suivre en prenant sa Croix sur leurs épaules.

    Mère de l’espérance, qui, dans l’obscurité du Samedi-Saint, avec une confiance inébranlable, est allée au-devant du matin de Pâques, donne à tes fils la capacité de discerner en toute situation, même la plus obscure, les signes de la présence aimante de Dieu.

    Notre-Dame de Sheshan, soutiens l’engagement de tous ceux qui, en Chine, au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer, afin qu’ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus.

    Dans la statue qui domine le Sanctuaire, tu élèves ton Fils, le présentant au monde avec les bras grands ouverts en un geste d’amour.

    Aide les catholiques à être toujours des témoins crédibles de cet amour, les maintenant unis au roc qui est Pierre, sur lequel est construite l’Église.

    Mère de la Chine et de l’Asie, prie pour nous maintenant et toujours. Amen !

  • In memoriam : retour sur la célébration du centenaire de la naissance de Jean-Paul II (1920-2005)

    IMPRIMER

    Mémoire et identité 51XZK3V2RGL._SX290_BO1,204,203,200_.jpgEn relisant « Mémoire et Identité » qui constitue le testament spirituel (l’ouvrage fut publié chez Flammarion en 2005) de ce grand pape, on comprend mieux encore ses affinités avec son proche collaborateur le futur Benoît XVI, et la distance qui les sépare, l’un et l’autre, des intellectuels post-modernes sévissant aujourd’hui, plus que jamais, en Europe. Extraits choisis d’une pensée qui fâche un monde qui a cessé d’être chrétien :

    1.- Descartes et les Lumières : à la source de l’enracinement des idéologies du mal dans la pensée philosophique européenne (pp. 19 à 25).

    « Je dois me référer ici, déclare le pape Jean-Paul II, à certains faits liés à l’histoire de l’Europe, et de manière particulière à l’histoire de sa culture dominante.

    Quand fut publiée l’encyclique sur l’Esprit-Saint [« Dominum et vivificanten, en 1986] certains milieux en Occident ont réagi négativement, et cela d’une manière plutôt vive. D’où venait une telle réaction ? Elle provenait des mêmes origines que celles dont étaient nées, plus de deux cents ans auparavant, les Lumières européennes – en particulier françaises, sans pour autant exclure les Lumières anglaises, allemandes, espagnoles et italiennes. […]

    Pour mieux illustrer un tel phénomène, il faut remonter à la période antérieure aux Lumières, en particulier à la révolution de la pensée philosophique opérée par Descartes.

    Le « cogito, ergo sum » (« je pense, donc je suis ») apporta un bouleversement dans la manière de faire de la philosophie. Dans la période pré-cartésienne, la philosophie, et donc le « cogito », ou plutôt le « cognosco » (je connais), étaient subordonnés à l’« esse » (être) qui était considéré comme quelque chose de primordial. Pour Descartes, à l’inverse, l’« esse » apparaissait secondaire, tandis qu’il considérait le « cogito » comme primordial.

    Ainsi, non seulement on opérait un changement de direction dans la façon de faire de la philosophie mais on abandonnait de manière décisive ce que la philosophie avait été jusque là, en particulier la philosophie de saint Thomas d’Aquin : la philosophie de l’ «esse». Auparavant, tout était interprété dans la perspective de l’ «esse» et on cherchait une explication de tout selon cette perspective. Dieu, comme Être pleinement autosuffisant (ens subsistens) était considéré comme le soutien indispensable pour tout « ens non subsistens », pour tout « ens participatum », c’est-à-dire pour tout être créé, et donc aussi pour l’homme.

    Lire la suite