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Foi - Page 533

  • Institut Jean-Paul II sur le mariage et la famille : wojtyliens vs bergogliens ?

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    En très haut lieu, on a sans doute cru que l'expression de la volonté pontificale suffirait à faire accepter la refonte de l'Institut mais il n'en va pas ainsi comme le montre cet article publié sur le site du journal La Croix :

    L’Institut Jean-Paul II pour la famille au cœur d’une vive polémique

    Le pape a approuvé le 18 juillet de nouveaux statuts qui entérinent la refonte de cet institut voulu par le pape polonais pour promouvoir la recherche théologique sur le mariage, la famille et la sexualité.

    Une refonte complète qui a suscité de vives réactions parmi les étudiants et les enseignants dont certains ont été écartés.

    • Céline Hoyeau, 
    • le 02/08/2019

    Une centaine d’articles en quelques jours sur des sites Internet italiens et américains principalement. La publication des nouveaux statuts de l’« Institut pontifical théologique Jean-Paul-II pour les sciences du mariage et de la famille », approuvés par le pape François le 18 juillet, a déclenché une salve de critiques sans précédent, qui dénoncent une « épuration » des professeurs et ce qui est vu comme la liquidation de l’héritage de Jean-Paul II. Un« nouveau sac de Rome », ose même le célèbre biographe nord-américain du pape polonais, George Weigel, fustigeant le « vandalisme intellectuel en cours ».

    En cause, le départ de plusieurs figures phares de l’institut, notamment les deux professeurs de théologie morale fondamentale, Mgr Livio Melina, l’ancien président de l’institut dont la chaire est supprimée, et le père José Noriega. Et la « perte d’identité » de l’Institut dont s’inquiètent les étudiants dans une lettre adressée le 25 juillet à la direction.

    « Bien que le pape François exprime (…) son désir de continuer avec l’inspiration originale de Jean-Paul II, (…) nous sommes surpris parce que, dans le nouveau système d’étude, il n’y a ni discussion ni cours sur la théologie du corps ou sur l’enseignement de Jean-Paul II », peut-on lire dans cette lettre qui a recueilli sur Internet 535 signatures, dont 119 étudiants.

    L’intuition « originale et toujours féconde » du pape polonais

    L’institut a aussitôt réagi par un long communiqué, le 29 juillet, reprenant point par point les critiques, et dénonçant « une information distordue, partiale et parfois de mauvaise foi, qui n’a même pas cherché une vérification à la source des informations ».

    Les nouveaux statuts veulent simplement donner une « nouvelle vigueur » à l’intuition « originale et toujours féconde » du pape polonais. La suppression de l’enseignement de théologie morale fondamentale est justifiée par le fait qu’elle appartient au premier cycle des études théologiques et que l’institut, qui a vocation à s’intégrer davantage dans le système universitaire, accueillera des étudiants de niveau licence et doctorat. Le projet académique du nouvel Institut, assure encore le communiqué, se configure comme « un élargissement de la réflexion sur la famille et non comme une substitution de thèmes ». Le communiqué réfute en outre les accusations de centralisation des pouvoirs dans les mains du chancelier, Mgr Vincenzo Paglia, « à qui des tâches précises sont attribuées ».

    Sur le fond, cette polémique cristallise les tensions nées autour de la réflexion menée par l’Église, depuis le double synode de 2014-2015, sur la famille, le mariage et la sexualité humaine. De fait, la refonte de l’institut exprime clairement l’infléchissement de la ligne théologique voulue par François.

    Tenir étroitement unies « l’intelligence de la foi » et le « principe de réalité »

    Il y a deux ans, le pape appelait cet institut, axé sur la théologie morale et sur une approche métaphysique soupçonnée d’idéalisme abstrait, à renouveler son regard pour mieux prendre en compte la complexité de l’existence et les situations concrètes, en intégrant davantage les sciences humaines.

    S’il n’y a pas de « prise de distance avec les inspirations de Jean-Paul II », expliquait alors Mgr Paglia, François « élargit la perspective, d’une focalisation seulement sur la théologie morale et sacramentelle à une vision biblique, dogmatique et historique qui tient compte des défis contemporains ». Si elle ne veut pas être « idéologique ou autoréférentielle », mais « libre de rester rigoureusement cohérente avec le témoignage de la vérité », la recherche théologique doit tenir étroitement unies « l’intelligence de la foi » et le « principe de réalité », confirmait ainsi son nouveau directeur, le théologien milanais Pierangelo Sequeri, en présentant les nouveaux statuts le 18 juillet.

    Une refonte menée « de manière improvisée, sans consultation des enseignants »

    Mais les héritiers de Jean-Paul II redoutent un « changement de paradigme » sur la famille et la sexualité, où la prise en compte de la complexité des parcours se substituerait à la « doctrine » et à des normes morales « absolues ». Certains critiques n’hésitent pas à opposer une vision dogmatique – et « orthodoxe » – de Jean-Paul II à une vision existentielle de François, incarnée dans l’exhortation apostolique Amoris Laetitia.

    « Sur cette réorientation, on peut être d’accord ou non, mais la manière dont cette réforme est effectuée d’un point de vue humain est affligeante », déplore un enseignant de l’institut. Vécue violemment, cette refonte, menée « de manière improvisée, sans consultation des enseignants », dont certains en ce début août, en charge de famille, ignorent toujours si leurs cours seront maintenus à la rentrée, risque de passer tout aussi mal que celle de Radio Vatican menée, à ses débuts, avec pertes et fracas.

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    Des antennes sur tous les continents

    1981 : Jean-Paul II crée l’Institut pontifical Jean-Paul-II d’études sur le mariage et la famille, pour promouvoir la recherche théologique sur le sujet.

    L’institut qui publie la revue Anthropotes a des antennes sur tous les continents : Rome, Washington, Cotonou (Bénin), Salvador de Bahia (Brésil), Melbourne (Australie)...

    19 septembre 2017. Par une lettre apostolique (Summa familiae cura), le pape François redéfinit la mission de l’institut rebaptisé «Institut pontifical théologique Jean-Paul-II pour les sciences du mariage et de la famille». Avec pour objectif de mêler davantage dans ses travaux théologie et sciences sociales.

  • Rencontre avec Mgr Vigano

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    De Robert Moynihan du site "Inside the Vatican" en traduction sur "Benoît et moi" :

    Vigano a 78 ans et il en aura bientôt 79

    Sa santé est bonne, il marche bien, sa marche est un peu saccadée, mais il a traversé une période de stress considérable, et le temps fait des ravages sur nous tous.

    Il semble donc un peu fatigué, en comparaison de ce qu’il était en 2010, ou 2015, quand je l’ai connu à Rome et aux Etats-Unis, où il était nonce apostolique (2011-2016).

    Nous avons parlé pendant de nombreuses heures, et son souci central est la sécurité, la liberté et la pureté doctrinale de l’Église – le corps mystique du Christ -, le peuple de Dieu, qu’il a servi toute sa vie, et qu’il veut encore servir de tout son être.

    Je suis frappé en ce moment même par les contradictions de cet homme à la voix douce. Certains ont dit de lui qu’il était le « diseur de vérité » le plus héroïque de ce moment de l’Église, mais à Rome, beaucoup l’ont qualifié de « Judas » à cause de sa présumée trahison du pape François.

    A l’instar de Frédéric Martel (dont le livre divaguant et parfois obsessionnel In the Closet of the Vatican parle de Vigano à près de 50 reprises, et semble avoir été écrit en partie pour comprendre « qui est Vigano » et qui il représente), on peut se demander : Qui est Vigano, vraiment?

    Une âme courageuse, équilibrée entre piété, prière et compétence professionnelle, prêt à risquer sa réputation pour parler au nom de tous les croyants, surtout les faibles et les maltraités ?

    Ou quelqu’un de beaucoup moins séduisant, un lâche, pas un héros, comme le disent à Rome quelques monsignori à langue de vipère?

    L’histoire devra juger, bien sûr, mais peut-être ces lettres [celles de Moynihan?] mériteront-elles d’être la première ébauche de cette histoire qui nous dira si nous sommes en présence d’un saint détesté par des hommes orgueilleux qui suivent un agenda, ou bien d’un petit homme qui est l’antagoniste indigne de pouvoirs nobles et saints qui tentent de réaliser la noble vision du Christ pour son Église.

    La question est dramatique, d’autant plus que ce petit homme aimable semble tout à fait inaproprié pour jouer l’un ou l’autre rôle.

    Quelqu’un l’aurait-il déjà considéré comme un héros courageux? J’en doute!

    C’est un petit homme aux yeux intelligents, aux manières exquises, studieux, gros travailleur, résigné aux fatigues des voyages, pas vraiment fringant, ni d’apparence d’héroïque.

    En même temps, il est une sorte de mémoire vivante de la Curie romaine, ce qui signifie qu’il connaît la Curie avec une précision mathématique de bout en bout, d’un bureau à l’autre, et sa mémoire s’étend sur plus de 50 ans. C’est « M. Curie Romaine ».

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  • A propos du démantèlement de l'Institut Jean-Paul II : le témoignage d'un disciple du pape polonais

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    Traduction de Jeanne Smits sur son blog :

    Stanisław Grygiel, philosophe ami de Jean-Paul II, dénonce la destruction de l'Institut Jean-Paul II

    1 aout 2019

    Le grand vaticaniste Aldo Maria Valli vient d’interviewer le Pr Stanisław Grygiel, grand ami de Jean-Paul II, sur la destruction de l’Institut Jean-Paul II sur la famille et le mariage. Je vous propose ici une traduction de travail intégrale de cet entretien paru sur le blog d’Aldo Maria Valli, Duc in altum. – J.S.

    ***

    Entretien avec de Stanisław Grygiel :

    « On ne rénove pas sa maison en la détruisant. »
    Chers amis de Duc in altum, je suis particulièrement heureux de vous offrir aujourd'hui une interview exclusive du Professeur Stanisław Grygiel, philosophe polonais, grand ami de Saint Jean Paul II et jusqu'à récemment, avant son éloignement, professeur à l'Institut Théologique Pontifical fondé par le Pape Wojtyła lui-même. Une vaste interview, dans laquelle le professeur Griygiel évoque les événements dans lesquels il a été impliqué, mais où il explique surtout ce qui constitue, selon lui, la nature de la crise actuelle de l'Eglise. Il prononce des paroles très claires : « L'Eglise d'aujourd'hui a besoin d'un Moïse qui, porté par la colère du Dieu miséricordieux, à qui il parle dans la montagne, va passer par le feu et par l'épée tous ces veaux d'or adorés par le peuple –  avec l'autorisation de tant de pasteurs – pour y chercher le bonheur. »

    *

    Professeur Gygiel, vous avez parlé de « pragmatisme théologique » par rapport à la théologie dominante actuelle. Qu'entendez-vous par cette expression et quels sont les objectifs d'un tel pragmatisme ?

    Le principe marxiste de la pensée est le suivant : la praxis précède et détermine le logos, c'est-à-dire de la vérité. Elle a ainsi bouleversé non seulement la vie intellectuelle du monde occidental, mais aussi la vie de l'Église catholique. Je me souviens des années 1966-67 passées à l'Université Catholique de Louvain en Belgique et de nombreuses leçons de théologie et de philosophie faites selon ce principe. Il en est résulté une théologie pragmatique et une pastorale tout aussi pragmatique, qui ont commencé non pas avec la Personne du Christ, mais avec la description sociologique des différents comportements des hommes. Si la majorité divorce, alors… Beaucoup de théologiens et, malheureusement, beaucoup de pasteurs de l'Église catholique  également, oublient de parler avec le Fils du Dieu vivant. Ils manquent de foi, dans le sens où ils manquent de confiance en la Personne du Christ et, par conséquent, de foi en l'homme.

    L'Union soviétique, ne parvenant pas à conquérir l'Europe occidentale par des moyens militaires, a essayé de pénétrer la mentalité des intellectuels, afin de pouvoir la soumettre aux ordres des seigneurs de ce monde. Elle a parfaitement réussi, comme on le voit aujourd'hui, alors que nous vivons les conséquences désastreuses de cette action astucieuse des agents communistes et de leurs « idiots utiles » occidentaux.

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  • Ces jeunes chrétiens d’Orient qui s’engagent dans la reconstruction de leur pays

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    De Jenny Saleh sur le site de La Croix :

    Ces jeunes chrétiens d’Orient qui s’engagent

    Portrait 

    Portraits de quatre jeunes chrétiens, syriens et irakiens engagés avec cœur dans la reconstruction de leur pays. Ils participent jusqu’au 4 août à la Ve édition des Journées régionales de la Jeunesse au Liban.

    Amjad Tared Hano, un bâtisseur pour Qaraqosh

    Ces jeunes chrétiens d’Orient qui s’engagent

    Sur son visage, des éclats de verre ont laissé leur empreinte. En mai 2010, ce jeune Irakien était à bord de l’un des bus d’étudiants, reliant Qaraqosh à Mossoul, visés par un attentat à la bombe. Puis, jusqu’en 2014, il a assuré les permanences de nuit comme assistant médical à l’hôpital général. « Ensuite, nous sommes partis à Ankawa, près d’Erbil, à cause de Daech », raconte calmement Amjad Tared Hano, 29 ans. Sur place, il constitue, avec d’autres, des unités médicales mobiles pour aider les réfugiés qui s’entassent dans les camps. À la libération, en 2016, il retourne à Qaraqosh. La ville est détruite à 75 %.

    Amjad s’engage alors auprès du Church Supreme Board for Reconstruction of Baghdeda (CSBRB), qui documente les destructions subies, rue par rue, maison par maison, pour constituer une base de données. « Nous avons d’abord rouvert l’hôpital, ainsi que les installations de base pour l’eau, l’électricité, etc. Sans cela, personne n’aurait pu revenir, indique-t-il. De nombreuses ONG nous ont aidés à reconstruire les huit églises de Qaraqosh, mais notre évêque a estimé que la priorité allait aux habitations. » Déjà 8 000 logements ont été réhabilités.

    D’abord volontaire, Amjad officie désormais comme responsable informatique du CSBRB, demeurant assistant médical la nuit. Qaraqosh est devenue une localité mixte qui abrite, selon lui, 400 familles musulmanes pour 500 familles chrétiennes. « La coexistence se passe très bien. Même mieux qu’avant. Les musulmans ont vu que l’Église s’est occupée d’eux aussi, alors que le gouvernement n’a rien fait. » Aux Journées régionales de la jeunesse à Beyrouth, Amjad a déjà partagé son expérience avec ses camarades syriens. « Voir ce que nous avons fait pour rentrer chez nous leur a donné espoir, témoigne-t-il. Nous devons nous accrocher à nos rites, nos coutumes, rester dans notre pays, nos ancêtres vivaient ici. »

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  • "Chemin synodal" et synode sur l'Amazonie : l'essence de l'Eglise menacée ?

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    Le cardinal Brandmüller parle des dangers de rupture du “chemin synodal” et du synode amazonien pour l'Eglise catholique

    Voici la traduction intégrale d'un entretien accordé par le cardinal Walter Brandmüller à Die Tagespost en langue allemande à propos des dangers que représentent le « chemin synodal » prôné par de nombreux évêques allemands, ainsi que le prochain synode sur l'Amazonie. Il s'agit d'une traduction intégrale par mes soins.
     
    Le vaticaniste Sandro Magister publiait le mois dernier un premier texte de mise en garde du cardinal Brandmüller sur l'Instrumentum laborisprésenté comme hérétique et apostat.  – J.S.
    *
    Traduction intégrale de l'interview du cardinal Walter Brandmüllerpar “Die Tagespost” le 27 juillet 2019

    Eminence, que disent les chiffres récemment publiés par l’Eglise catholique en Allemagne sur le départ massif de fidèles de l’avenir de l’Église ?


    Ces statistiques des départs constituent un symptôme extrêmement alarmant de l’état spirituel de l’Église catholique et de l’Eglise évangélique (EKD, luthérienne) en Allemagne. Mais il faut souligner en même temps que nous ne devons pas nous étonner de l’apostasie à l’aune des déclarations de Notre Seigneur Jésus Christ dans le Nouveau Testament. Jésus avertit dans l’Evangile de Matthieu : l’amour de beaucoup se refroidira, et beaucoup de faux prophètes apparaîtront et séduiront un grand nombre.

    Mais lorsqu’il s’agit de la véritable Église du Christ, cela suppose naturellement que l’Église – les chrétiens et leurs bergers – ne se considère pas comme une association pieuse, qui peut aussi à l’occasion modifier ses statuts, mais sache qu’elle est portée par une mission qui lui est confiée par son Seigneur.

    Avec le « chemin synodal », les évêques allemands veulent agir contre la crise de l’Eglise, qui a été aggravée par la publication des résultats de l’étude sur les abus il y a un an. Les interventions des évêques qui ont été entendus à ce sujet jusqu’à présent vous inspirent-elles confiance ?

    En aucun cas. Cela dit, le terme « chemin synodal » est une tautologie. On est ensemble, on marche sur un chemin, mais tout semble un peu flou. Mais encore : à ce jour, personne ne sait, premièrement, comment cette voie commune sera empruntée et, deuxièmement, où elle doit mener.

    Si l’on considère les déclarations d’un certain nombre d’évêques, on peut dire que ce « chemin synodal » mène à la catastrophe. C’est-à-dire, si Rome doit au bout du compte agir pour que l’Église en Allemagne ne s’écarte pas de l’unité avec l’Église universelle, comme il est dit dans la lettre du Pape au peuple de Dieu en Allemagne, vers une énorme frustration.

    L’évêque d’Essen Franz-Josef Overbeck, qui, en tant que président de la commission Adveniat, a soutenu la préparation du Synode sur l’Amazonie et qui a également participé à diverses réunions préparatoires, parle du point de rupture que représenterait l’Assemblée épiscopale de Rome représenterait, mais évoque aussi dans ce cadre le « chemin synodal ». De quel genre de rupture pourrait-il s’agir ?

    En tout cas, cette chose ne sera plus l’Église catholique. Car la rupture est une catégorie qui est totalement contraire à la notion d’organisme, à un développement organique. Une rupture qui aurait pour résultat que rien ne serait plus comme avant signifierait la fin de l’Eglise.

    L’essence de l’Église est la transmission de la foi des apôtres à jusqu’au second avènement du Seigneur – mais elle n’est en pas une évolution progressive dans laquelle l’essence de l’Église changerait.

    Tant dans la préparation du synode sur l’Amazonie que dans celle de le « chemin synodal », il est question d’une valorisation des laïcs et des femmes en particulier. Cela équivaudrait-il à la fin de l’Église cléricale ?

    Plutôt que de parler d’une Eglise cléricale, parlons de l’Eglise où la consécration sacerdotale a existé dès le début. Vu sous cet angle, la fin de l’Eglise cléricale signifierait probablement que l’Eglise imaginée par Martin Luther dans ses écrits de combat de 1520, serait réalisée. Et ce ne serait plus l’Église catholique.

    Pour Luther, tous les baptisés étaient déjà pape, évêque et prêtre. Dans l’Église catholique, en revanche, le prêtre qui se tient devant l’autel agit en vertu de l’imposition sacramentelle des mains lors de la consécration « in persona Christi », c’est pourquoi il partage aussi le mode de vie de son Seigneur, à savoir le célibat. Voilà pour le célibat, qui est probablement aussi à l’ordre du jour du « chemin synodal » et du synode sur l’Amazonie.

    Comment les objectifs des « réformateurs » à Rome et en Allemagne affecteraient-ils la vie de l’Eglise ?

    On peut s’imaginer ce qu’il adviendrait des anciennes églises catholiques en regardant l’état des communautés de l’EKD.

    © leblogdejeannesmits pour la traduction
  • Euromoot : 139 Belges parmi les 5000 scouts d'Europe qui convergent vers Rome

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    De Vatican News :

    Un rassemblement des scouts d'Europe en 2018.

    Un rassemblement des scouts d'Europe en 2018.

    5000 Scouts d’Europe (dont 139 belges) seront reçus par le Pape le 3 août

    Du 27 juillet au 3 août, des scouts d’Europe provenant d’une vingtaine de pays convergeront vers Rome. Une rencontre avec le Pape François est prévue le samedi 3 août.

    Cet “Euromoot” est un rassemblement international qui doit permettre à des milliers de Guides aînées et de Routiers, âgés de 16 à 21 ans, de se rencontrer et de marcher à la découverte du patrimoine européen, en partager des valeurs communes et l’objectif de rencontrer le Christ.

    Du 27 juillet au 1er août, les premières journées de ce rassemblement s’articuleront autour de camps mobiles, qui réuniront chacun des jeunes d’au moins deux ou trois pays différents, et seront dispersés dans quatre régions italiennes : le Latium, l’Ombrie, les Abruzzes et la Toscane. Ils pourront ainsi vivre des temps de découverte des grandes figures chrétiennes de l’Italie, comme saint François d’Assise et saint Benoit de Nursie.

    Les 1er et 2 août, les guides et routiers convergeront vers quatre points aux portes de Rome, où ils vivront des temps marqués par des conférences culturelles et historiques et par des laboratoires thématiques, autour, par exemple, du chant, du soin de la nature ou des techniques scoutes de vie en plein air.

    Enfin, le samedi 3 août aura lieu une audience avec le Pape François en Salle Paul VI, 25 ans après une audience des Scouts d’Europe avec saint Jean-Paul II. Ils participeront ensuite à une messe conclusive de leur rassemblement, à la basilique Saint-Pierre, sous la présidence du cardinal Angelo Comastri.

  • Le Parti Communiste Chinois traite les églises de maison comme une mafia criminelle

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    De sur le site Bitter Winter :

    Le PCC traite les églises de maison comme une mafia criminelle

    Partout en Chine, les gouvernements provinciaux et municipaux répriment sévèrement les groupes religieux qui ne sont pas contrôlés directement par le gouvernement dans le cadre de la campagne nationale de « lutte contre le crime organisé et d’éradication du mal ». Comme Bitter Winter l’a déjà rapporté, le Shanxi, la Mongolie-Intérieure, le Fujian et d’autres provinces et régions ont mis en œuvre cette campagne, en prenant principalement pour cibles les églises de maison protestantes, le clergé et les croyants refusant d’adhérer à l’Église catholique patriotique ainsi que les mouvements religieux figurant sur la liste des xie jiao.

    La province du Jiangxi, dans le sud-est du pays, ne fait pas exception. Selon les rapports des médias officiels du PCC, le 1eravril, le 15e Groupe central de surveillance pour la lutte contre le crime organisé et l’éradication du mal a organisé une réunion de mobilisation à Nanchang, la capitale du Jiangxi. Immédiatement après la réunion, le gouvernement a lancé une campagne de propagande totale pour encourager les gens à dénoncer les « forces obscures et mauvaises », c’est-à-dire les gens de foi, contre une récompense.

    Des agents de la sécurité publique font la promotion de la campagne « Défendez la science, opposez-vous aux xie jiao » dans la rue.
    Des agents de la sécurité publique font la promotion de la campagne « Défendez la science, opposez-vous aux xie jiao » dans la rue.

    Comme ailleurs en Chine, c’est le même refrain que les autorités répètent lorsqu’ils répriment les croyants « désobéissants » du Jiangxi : les Chinois ne doivent croire qu’au Parti communiste.

    Si vous gardez la foi, vous perdrez vos avantages sociaux

    Juste après la réunion du 1er avril, le gouvernement de Fuzhou, une ville préfectorale du nord-est du Jiangxi, a lancé une série d’opérations pour réprimer la religion. L’un de ses principaux objectifs était d’enquêter sur le statut religieux des employés des institutions publiques et des membres du PCC. Les églises doivent en outre accepter la visite régulière d’agents des autorités mais aussi qu’ils interrogent les fidèles et enregistrent les informations les concernant.

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  • La Bonne Nouvelle de l’Eglise sur le Mariage

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    De Louis Henri sur le site de l'Homme Nouveau :

    La Bonne Nouvelle de l’Eglise sur le Mariage

    Rédigé par Louis Henri, suite à un entretien avec l'abbé Michel-Jean Pillet le 

    La Bonne Nouvelle de l’Eglise sur le Mariage

    L’Église, en France aujourd’hui, apparaît comme la seule institution à croire encore et toujours au mariage et à le promouvoir comme l’union sacrée d’un homme et d’une femme pour la vie. La fragilisation même du mariage et de la famille a contribué à remettre en valeur la bonne nouvelle, la vision transcendante que l’Église seule est en mesure d’apporter aux époux. Ce petit livret de l'abbé Pillet pourra rejoindre et conforter les convictions de tous ceux et celles qui croient, plus que jamais, au mariage et à son sacrement. Henri Louis l'a interrogé pour en savoir plus.

    Quelles sont vos intentions en écrivant ce petit livre et à qui voulez-vous vous adresser spécialement ?

    A l’évidence, ce modeste livret ne prétend pas être un traité sur le mariage. Et on peut trouver aujourd’hui beaucoup de bons livres sur les fondamentaux de la vie conjugale. 

    Mais il me paraît important de rappeler la nouveauté chrétienne du mariage, la bonne nouvelle de l’Eglise sur le mariage, parce qu’aujourd’hui on manque beaucoup de foi et d’espérance à l’égard de ce sacrement. Je rencontre des confrères prêtres plutôt désabusés qui célèbrent des mariages à contrecœur et à reculons, en mettant en avant la fragilité du mariage. Un couple me confiait que, lors de leur rencontre avec le prêtre, celui-ci leur avait surtout parlé… du divorce ! C’est donc important de conforter les convictions de tous ceux et celles qui accompagnent la préparation au mariage. Et aussi d’annoncer cette bonne nouvelle aux couples qui souvent n’ont reçu aucune catéchèse sur ce sacrement mais sont prêts à la recevoir en pressentant confusément la dimension sacrée de leur union. 

    Que pensez-vous de l’interdépendance entre mariage civil et mariage religieux ?

    C’est la première question que je pose au couple qui demande un mariage religieux. Si la salle des mariages ne leur suffit pas pour solenniser leur union, c’est déjà le signe d’une attente plus spirituelle. Et la fragilisation du mariage civil – pour ne pas dire sa dénaturation – a sûrement contribué à revaloriser la démarche à l’église.

    Il semble bien qu’aujourd’hui les jeunes se marient par conviction ; le mariage en est-il pour autant plus solide ?

    On peut faire une double constatation. D’une part, les couples qui se présentent à nous sont moins nombreux mais peut-être plus motivés et plus demandeurs pour une bonne préparation. Mais il y a aussi une grande fragilité de l’engagement. Du fait du climat social, où cette génération n’a pas été formée à construire dans la durée. Du fait aussi de leur propre situation où ils se trouvent déjà souvent en concubinage. Se retrouver ensemble n’est pas forcément un facteur de liberté…

    D’où l’importance de la préparation au mariage qui doit être un temps fort, pour prendre du recul et de la hauteur, et pour permettre à l’un et l’autre de se re-choisir mutuellement en toute liberté et connaissance, avec un projet commun bien élucidé.

    Quels sont donc les accents de votre livre ?

    Je reprends l’enseignement du Catéchisme de l’Eglise Catholique sur le sacrement du Mariage, en insistant sur le message fondamental que nous donne, dès l’origine, le poème de la Création dans le livre de la Genèse : ce projet initial du Créateur que Jésus vient confirmer et consacrer dans l’Evangile.

    Puis j’insiste sur la dimension sacramentelle du mariage où Dieu a l’initiative : ce ne sont pas les mariés qui font leur show !

    Enfin, je « livre » – en toute modestie – mon homélie de mariage à tous ceux et celles qui sont prêts à recevoir cette bonne nouvelle…

    Et je termine en évoquant cette étonnante et paradoxale complémentarité et complicité qu’il y a entre le mariage consacré et le célibat consacré !

    La Bonne Nouvelle de l’Eglise sur le Mariage, Abbé Michel-Jean Pillet, Collection FOCUS, Edition de l’Homme Nouveau, 9€. 

  • Quand une jeune romancière déclare que la messe traditionnelle est le culte le plus utile et l'adoration la plus profonde que nous puissions offrir à Dieu

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    Du site "Paix Liturgique" :

    NATALIA SANMARTIN « LA MESSE TRADITIONNELLE EST LE CULTE LE PLUS UTILE ET L'ADORATION LA PLUS PROFONDE QUE NOUS PUISSIONS OFFRIR A DIEU »

    Natalia Sanmartin Fenollera, née en Galice en 1970, journaliste au grand journal économique espagnol Cinco Días, est une révélation littéraire internationale : elle s’est fait connaître par un roman, L’éveil de Mademoiselle Prim (Grasset, 2013), dont on espère qu’il en annonce bien d’autres, qui a eu un tel succès que l’éditeur espagnol, Editorial Planeta en a vendu les droits pour 70 pays.

    C’est un roman délicieusement décalé, dont l’héroïne, Prudence Prim, débarque dans un petit village, quelque part vers le centre de la France, Saint-Irénée d’Artois, voisin d’une abbaye bénédictine où l’on célèbre la liturgie en latin (qui fait penser à un abbaye des bords de la Creuse…), pour y tenir le rôle de bibliothécaire chez un célibataire aussi cultivé qu’original.

    Dans ce village, volontairement hors du temps présent, les enfants, dont un certain nombre vont à la messe traditionnelle tous les matins, reçoivent une éducation de haute qualité humaniste, non au lycée mais à la maison. On ne parle, dans ce bourg, ni de télévision, ni de téléphone mobile, mais on vit d’art, de lecture, de musique, des plaisirs de la conversation. Les dames se veulent vraiment « féministes », c’est-à-dire qu’elles sont suprêmement féminines. Et le temps coule au ralenti, en marge de la modernité.

    Sans être hermétiquement séparés des circuits économiques d’aujourd’hui, commerçants, artisans, propriétaires de Saint-Irénée vivent dans une espèce de système « distributiste », résolument antilibéral, inspiré de Chesterton (et de la doctrine sociale de l’Eglise). Leur contestation du « système », pour être douce et policée, n’en est pas moins, une contestation assez radicale, qui plus est, une contestation catholique, spécialement du point de vue de l’éducation, pour laquelle la messe traditionnelle tient une place cardinale.

    Nous avons demandé à Natalia Sanmartin de s’en expliquer, et aussi de nous donner quelques lumières sur son propre itinéraire.

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  • Burkina Faso : « Le martyre est d’actualité ! »

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    Burkina premier-ministre-Burkina-Faso-Christophe-Dabire-gauche-car-droite-4-2019_0_730_503.jpgInterview réalisée par Raphaël Habrard et Thomas Belleil pour le magazine « Famille Chrétienne » à propos de la radicalisation de l’Islam dans l’ancienne Afrique Occidentale Française (A.O.F.) :

    "MAGAZINE – Les chrétiens du Burkina Faso font face à une montée inédite de l’islamisme. Analyse du Frère Philippe Bai qui vit sur place depuis quarante ans.

    Le Burkina Faso est depuis peu le théâtre d’actes anti-chrétiens. Quel est le climat sur place ?

    Il n’y a pas de psychose ou de terreur. Mais il y a bien une peur qui existe, on ne peut pas le nier. Après la chute du président Blaise Compaoré en 2015, les violences se sont répandues au Burkina, à partir du Mali notamment. Il y a depuis lors une forte progression de la violence. Quelles que soient nos bonnes relations entre communautés, personne ne peut dire qu’il est vraiment à l’abri. Les dernières agressions depuis deux mois ciblent très nettement les chrétiens, auparavant c’était moins le cas. Aujourd’hui, les terroristes trient les gens par religion pour tuer les chrétiens, c’est clairement ciblé ! La peur est présente, mais les gens mettent leur confiance en Dieu.

    Quelle est l’origine des tensions entre chrétiens et musulmans ?

    Il y a des tensions, bien sûr, et il faut surtout craindre une certaine évolution de l’islam au Burkina. Au sud du pays, des groupes nouvellement islamisés estiment qu’ils sont les vrais musulmans. Ils suivraient un islam plus pur, plus authentique. Il y a une possibilité de radicalisation plus forte chez eux.

    Ce réveil de l’islam n’est pas propre au Burkina. Le pays a été préservé des actions violentes tant qu’il y avait le président Blaise Compaoré, qui gardait le pays en sécurité. Mais aujourd’hui, ce désordre, ces violences gagnent, c’est clair !

    La bonne entente entre les communautés est-elle menacée ?

    Il y a un déisme très présent ici. La présence de Dieu est une évidence, ce qui créé une communauté, une société. Le fait d’être chrétien ou musulman passe après. Si l’on fait un chemin de croix pour le Vendredi saint, des musulmans viendront, certains se battront même pour porter la croix ! J’ai connu des parents musulmans qui se lamentaient que leurs enfants ne pratiquaient plus, ils m’ont dit : « Qu’ils deviennent au moins chrétiens ! » Dans beaucoup de sociétés africaines, être athée est une forme de maladie mentale !

    Les agressions islamistes récentes renforcent les chrétiens dans leur foi. Le martyre est d’actualité, mais cela remplit les églises ! Par ailleurs, cela renforce les musulmans dans leur amitié avec les chrétiens, car les musulmans traditionnels réprouvent les actes violents.

    L’islam a une présence très ancienne au Burkina. Il y a à peu près deux tiers de musulmans dans ce pays. Dans l’ensemble, l’islam ancien, traditionnel a conservé de très bonnes relations avec les chrétiens, surtout les catholiques. On ne pourra pas opposer chrétiens et musulmans.

    Vous êtes enseignant au sein de la congrégation des Frères des écoles chrétiennes. Ces tensions sont-elles visibles dans vos écoles ?

    Quelque chose se rigidifie. Au sein même de mon école, à Bobo-Dioulasso, des signes de radicalisation apparaissent parmi les élèves. On a vu une élève changer de comportement en classe, lorsqu’elle a adopté un islam radical... Et elle n’est pas la seule. Certains garçons refusent de serrer la main des filles. D’autres jeunes réprouvent les rencontres entre chefs de religions différentes, ils considèrent que c’est une impureté. C’est un signe qu’il y a un danger, d’autant plus que le recrutement islamiste se fait en partie parmi les jeunes ! Les terroristes peuvent recruter assez facilement des jeunes de situations sociales difficiles et en faire des tueurs.

    Comment combattre cet islamisme ?

    Il me paraît évident que la solution au radicalisme religieux, c’est l’éducation. Il n’y en a pas d’autre ! Il faut apprendre aux jeunes à avoir une capacité d’approche rationnelle, une profondeur historique, une fréquentation des autres communautés. Il faut vivre mais aussi prier ensemble ! L’idée n’est pas seulement de prêcher la laïcité ou le respect, il faut avoir le sens de la vérité ! Au Burkina Faso, les gens se respectent mutuellement quand ils reconnaissent la recherche par l’autre de la vérité. Un musulman qui voit prier un chrétien le respectera.

    ▶︎ À LIRE AUSSI. Persécutions : nouvelle attaque contre des catholiques au Burkina Faso

    Par ailleurs, l’éducation traditionnelle peut jouer un rôle dans la baisse des tensions. Dans cette pédagogie, il y a non pas des droits mais des devoirs : les devoirs m’ouvrent sur les autres en me mettant en relation avec eux. Au niveau pédagogique, en Occident, revendiquer les droits de l’enfant, les droits de l’homme, est une catastrophe, car cela favorise le repli sur soi-même.

    Vous parlez du modèle occidental. Comment est-il perçu au Burkina ?

    Il existe encore un certain prestige de l’image du missionnaire blanc occidental. Cependant, l’image de l’Occident, aujourd’hui en Afrique, est davantage celle de la décadence morale, avec notamment la promotion de l’homosexualité. Cela n’est pas compris ici.

    Selon moi, la catastrophe de la philosophie occidentale, c’est l’individualisme. Or, l’individualisme et le consumérisme sont perçus en Afrique comme une agression. Là-bas, tout est relation, et les relations sont articulées autour des devoirs des uns envers les autres. Les papes ont d’ailleurs appelé les Africains à ne pas céder.

    Multiplication des actes terroristes

    Si le territoire burkinabé est touché par les djihadistes depuis 2015, les communautés chrétiennes sont de plus en plus ciblées. En l’espace de cinq mois, près d’une dizaine d’attentats ont été perpétrés par des organisations islamistes faisant plus de vingt victimes, dont cinq prêtres ou pasteurs. Le 12 mai, cinq fidèles et un prêtre étaient assassinés en pleine messe. Le 27 juin, quatre laïcs étaient abattus dans la région de Bani, au nord-est du pays.

    Chargée de traquer les terroristes dans la région sahélienne depuis août 2014, l’opération « Barkhane » a neutralisé à ce jour près de six cents djihadistes, selon l’armée. En tout, 4 500 hommes sont sur place pour sécuriser les pays du G5 Sahel, dont le Burkina Faso fait partie.

    Ref. Burkina Faso : « Le martyre est d’actualité ! »

    JPSC

  • Les deux vrais poumons de l'Europe...

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    De Guillaume d'Alançon sur Baskulture (La Lettre du Pays Basque) (et merci au Salon Beige)

    2033 ou les deux vrais poumons de l’Europe

    Guillaume d’Alançon parmi la délégation de « Life Europe » au Mont Athos © DR

    La péninsule de l’Athos est un lieu haut. Située à l’est de la Grèce, ce bras de terre long d’une cinquantaine de kilomètres n’est relié à la terre que par une maigre bande recouverte de végétation. Il n’y a que le bateau pour entrer dans cet Etat dans l’Etat. Oui, cela fait mille ans que ce territoire étonnant n’est peuplé que de … moines. C’est aussi pour cela qu’on l’appelle la Sainte Montagne. Ici la Mère de Dieu, la Theotokos, est partout chez elle ; près de 3000 moines, quelques visiteurs de passage, pour l’essentiel des orthodoxes. Malgré la grande rupture entre l’Orient et l’Occident en 1054, des bénédictins latins sont restés sur l’Athos environ trois siècles encore. On peut admirer ce que furent leurs monastères : une haute tour émerge de la cime des arbres, bien plantée. Quelques catholiques, quoiqu’en nombre réduit, sont aujourd’hui autorisés à se rendre chaque année dans cette patrie du monachisme byzantin.

    Rattachés au Patriarcat de Constantinople, une vingtaine de monastères compose ce terroir de traditions et de spiritualité. Les offices sont souvent nocturnes et durent longtemps. La psalmodie est grave et solennelle ; on est là pour adorer Dieu. Voici quelques noms de ces forteresses de la contemplation : Vatopedi, Saint Panteleimon, Simonos Petra, Chilandar, Koutloumousiou…

    Le sommet de la péninsule n’est autre que le fameux Mont Athos. Il culmine à 2033 mètres d’altitude. Lorsque le soleil couchant libère ses derniers feux, l’ombre de la croix plantée tout en haut se couche littéralement sur la mer. Elle nous dit que le sacrifice du Christ est étroitement lié à la lumière, que la souffrance ne fait jamais écran à l’espérance.

    Catholique, j’empruntais l’an dernier les chemins de la Sainte Montagne, pèlerin vers la Vierge ma Mère, en ami des orthodoxes, avec eux. Nous étions un groupe réuni par la conviction que la société n’est vraiment libre que lorsqu’elle choisit le Christ.

    In hoc signo vinces – par ce signe tu vaincras - avait pu lire sur le fronton du ciel l’empereur Constantin, à la veille d’une bataille. Et c’était une croix qui lui était apparue, incandescente. C’est cette croix que les moines ont choisi de porter, dans leur cœur, comme un appel à marcher à la suite de celui qui est la Résurrection et la Vie. Nous en étions sûr, et nous le demeurons plus que jamais, le relèvement de notre vieille Europe ne pourra se faire en dehors de ses racines. 

    Toujours en Europe, en Occident cette fois, il est une autre citadelle de prière, comment ne pas parler d’elle… Adossée comme sa sœur d’Orient à un calvaire situé sur un sommet à 2033 mètres d’altitude, le « Grand Som », il faut le voir pour le croire, elle est consacrée à la Mère de Dieu depuis les origines.

    Blotti au cœur des Alpes dans un désert de silence et de solitude, le monastère de la Grande Chartreuse prie depuis bientôt mille ans. Près de trois cents monastères sont issus de ce tronc qui ressemble plus à un baobab qu’à un noisetier. Ses hôtes ne sont pas cénobites mais plutôt ermites, comme les anachorètes des kalyves de l’Athos. Et leurs chants, empruntant leurs douces mélodies au pape saint Grégoire le Grand, sont un hymne d’adoration. Plus encore, c’est le Christ lui-même qui chante et aime le Père, dans l’Esprit-Saint. Mystère de don, de vie, capable de susciter chez l’homme le désir de se consacrer tout entier et pour toujours selon les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.

    Bientôt, je retournerai à l’Athos, avec au cœur un mot d’ordre de saint Bruno, fondateur de la Chartreuse et homme de l’an mil : « Ce que la solitude et le silence du désert apportent d'utilité et de divine jouissance à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent, qui en ont fait l'expérience ».

    Et cette expérience est unifiante, elle donne un avant-goût du mystère de communion dans le Christ et son Eglise auquel nous sommes tous appelés. Maintenant et à jamais.

    Guillaume d’Alançon

    NDLR.: bien détachés du monde de par leur situation géographique et spirituelle (au statut protégé par le droit international et la Constitution grecque), une bonne partie des vingt monastères athonites – pourtant rattachés au Patriarcat de Constantinople – ont refusé de suivre le patriarche Bartholomée dans sa création de toutes pièces et sur l’instigation (géo-stratégique d'isolement de la Russie, et financière) des USA d’une église ukrainienne « autocéphale » à lui entièrement soumise, envers et contre l’église ukrainienne canonique sous l’omophore du Patriarcat de Moscou (depuis quatre siècles), d’où un ferment de division hélas introduit artificiellement sur la « sainte montagne »… Par ailleurs, voilà déjà près d'une décennie que l'archimandrite Parthénius, abbé du monastère athonite de Saint-Paul (une centaine de moines) avait prédit aux croyants chrétiens « des souffrances qui dépasseraient celles infligées aux grands martyrs des premiers siècles » (…), les événements dans le monde indiquant que « bientôt, les hommes devaient perdre la liberté que le Seigneur leur a donnée - la liberté personnelle - en devenant totalement soumis (…) à ceux qui complotent tout cela, qui sont dans le mal, et veulent régner et gouverner le monde en tous lieux. Par exemple, un Constantin cessera de porter son (pré)nom et sera le numéro cent-trente-cinquième ou cent-cinquante-troisième ». Le Père Parthénius n'en exprimait pas moins sa confiance dans « le renouveau de la Foi en Russie dont témoigne le si grand nombre de saints dans le peuple russe ». Et d’ajouter : « vous pouvez résister à tout ce mal qu’il faut combattre avec courage comme un lion se bat, mais seulement avec la foi et l’espérance en Dieu ».  L'année dernière, le saint moine déclarait encore : « Seul le Seigneur peut nous délivrer de la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons. La nouvelle ère va tout détruire. Elle détruira la famille, elle essayera de détruire l'Église, tout détruire afin qu'il ne reste plus rien. Les gens se dirigent vers le mal à une allure vertigineuse. Qui peut arrêter cette course ? Seul le bon Dieu qui garde le monde... Une tempête arrive, qui est pire que le communisme... Ce qui s'approche maintenant est pire. Que le Seigneur nous bénisse tous ! », concluait l'archimandrite Parthenius Murelatos, un des plus anciens moines d'Athos, bientôt nonagénaire. Installé sur le Mont Athos en 1954, il est depuis plus de 40 ans l’abbé du monastère de Saint-Paul, connu pour conserver les dons des mages parmi ses saintes reliques. ALC 

  • La baisse de la foi en l'Eucharistie est au coeur de la crise actuelle

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    De Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    De la messe

    La première messe célébrée par Mgr Michel Aupetit à Notre-Dame de Paris depuis l’incendie, le 15 juin, a suscité des réactions fort instructives, sans doute plus révélatrices de la profonde déchristianisation du pays que bien des démonstrations savantes. Car ce qui était en cause, finalement, c’était le principe même de la célébration de la messe dans ce sanctuaire dévasté. Autrement dit, de l’intérêt d’y célébrer le culte pour lequel il a été construit. Que des personnes étrangères à la foi catholique en la Présence réelle n’en voient pas l’utilité est normal. Mais qu’une telle question puisse seulement se poser parmi les chrétiens, voilà ce qui est particulièrement symptomatique de la déchristianisation des chrétiens eux-mêmes. Georges Bernanos écrivait avant la guerre : "Nous répétons sans cesse, avec des larmes d’impuissance, de paresse ou d’orgueil, que le monde se déchristianise. Mais le monde n’a pas reçu le Christ – non pro mundo rogo – c’est nous qui l’avons reçu pour lui, c’est de nos cœurs que Dieu se retire, c’est nous qui nous déchristianisons, misérables !" (1).

    L’insondable mystère de l’Eucharistie

    Et le signe infaillible de cette déchristianisation des chrétiens est la relativisation de l’importance capitale et centrale de la messe dans toute vie chrétienne, à commencer par celle du prêtre. Toute baisse de la foi en l’Eucharistie engendre inévitablement des situations de crise ou de déclin. Ce n’est pas pour rien que le concile Vatican II a affirmé que la liturgie était "sommet et source de la vie de l’Église" (2). Le Christ, deuxième personne de la Trinité, a vécu parmi les hommes, admirable mystère ; et il nous a donné l’Eucharistie pour que nous le retrouvions là, au milieu de nous, quels que soient le lieu et le temps : réalisons-nous ce que cela signifie d’avoir le Christ lui-même vraiment présent sous nos yeux sous les espèces eucharistiques, mystère plus admirable encore qui ne devrait cesser de nous émerveiller si nous avions un peu plus de foi et si nous n’étions pas aussi blasés ? C’est pourquoi l’Eucharistie est absolument vitale pour la vie chrétienne – puisque c’est le lieu privilégié où nous rencontrons réellement le Christ en personne – et c’est aussi pourquoi il convient toujours de la soigner et de la rendre aussi belle et priante que possible, le culte rendu au Dieu vivant qui s’est incarné parmi nous devant refléter, par sa splendeur et sa sacralité, cet insondable mystère (3) !

    Or, ce que nous nommons la "sécularisation", comme l’a si bien dit Bernanos, plus que les attaques du "monde" contre l’Église (qui, certes, existent bel et bien), n’est-elle pas d’abord la conséquence du recul de la foi des chrétiens, et de la foi en l’Eucharistie en particulier ? En notre époque ubuesque où l’on se demande souvent comment on en est arrivé là – au point, par exemple, de ne plus savoir faire la différence entre un homme et une femme ou entre un humain et un animal, de ne plus voir dans l’avortement, totalement banalisé en raison de nos consciences anesthésiées, un "crime abominable" (Vatican II), ou encore de ne pas se scandaliser que l’enfant devienne, avec la PMA et la GPA, un simple objet de désir que l’on achète sur un marché –, on devrait peut-être réfléchir à nos propres responsabilités de chrétiens. Car infine, c’est bien l’évacuation de Dieu de nos vies et de nos sociétés qui, en bannissant la notion même de limite, a libéré l’hubris prométhéenne qui dort en chacun de nous.

    Horizontalisme et déchristianisation

    Ainsi, tous ceux qui, dans l’Église et depuis bien longtemps, travaillent à tout séculariser, à aplanir au maximum le surnaturel, à désacraliser tout ce qu’ils peuvent, favorisant systématiquement l’horizontalité aux dépens de la verticalité, notamment dans la liturgie, ont, de fait, contribué, bien plus efficacement que les adversaires les plus acharnés du christianisme, au grand mouvement de sécularisation dont crèvent les sociétés occidentales. Et à l’heure des actions à mener contre les "abus sexuels" dans l’Église, ce n’est certainement pas en "désacralisant la figure du prêtre" (Sr. Véronique Margron) que l’on résoudra le problème, cela ne contribuerait qu’à aggraver la sécularisation des chrétiens eux-mêmes.

    Il est dans l’ADN d’un chrétien de s’occuper des pauvres et d’avoir un souci social de justice. Cependant, si cela se fait au détriment de la primauté de la vie intérieure, de la prière et de la messe, on risque fort d’y perdre l’essentiel : la charité. Combien de prêtres ont donné la priorité au "social" en délaissant l’Eucharistie et, absorbé par les combats du monde, ont fini par quitter le sacerdoce ? Sainte Mère Teresa l’a souvent dit : la réussite de son œuvre de charité tient d’abord à l’enracinement de ses religieuses dans la prière continue et la messe quotidienne, tel est le secret de toute "efficacité" chrétienne selon des critères non mesurables par des statistiques !

    Le renouveau dans l’Église ne passera pas par de nouvelles "méthodes" d’évangélisation tirées du marketing, mais par un retour à l’essentiel dans nos vies : la prière et la messe ; le reste nous sera donné par surcroît et nos engagements dans la Cité, évidemment absolument nécessaires, n’en seront que plus fructueux.

    (1) Nous autres, Français, dans Scandale de la vérité, Points/Seuil, 1984.
    (2) Constitution Sacrosanctum concilium (1963), n. 10.
    (3) Cf. saint Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia (2003), n. 48-52.
    Paru dans La Nef, Edtorial juillet-août 2019