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Foi - Page 537

  • Et si nous osions compter sur les moyens du Royaume ? (11e dimanche du temps ordinaire)

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    De l'abbé Christophe Cossement sur son blog donchristophe.be, cette belle homélie pour le 11e dimanche du temps ordinaire (11e dimanche année B, "la graine de moutarde") :

    Oser compter sur les moyens du Royaume

    On peut se demander où va le monde et quelles sont les forces qui l’entraînent. Chacun essaie d’organiser sa vie selon les valeurs qui lui paraissent les meilleures. C’est le mieux lorsque ces valeurs sont celles qui viennent de l’Évangile. Mais nos sociétés, le monde en général, se laissent-ils guider par ces valeurs ? Devant le pouvoir de l’argent, de la vanité, de l’exploitation sexuelle, les valeurs de l’Évangile semblent bien petites et bien peu efficaces.

    C’est alors que nous découvrons comment Dieu compte agir. Son Royaume est comme la plus petite des semences, qui finit par donner un abri à tous les oiseaux du ciel. Cette image, Jésus la prend non seulement dans ce qu’il a observé chez les jardiniers de Palestine mais aussi chez le prophète Ézéchiel qui annonce ce que Dieu compte faire : du milieu des arbres orgueilleux représentant les souverains de l’époque il va prendre une toute jeune tige pour en faire le cèdre où tous les oiseaux pourront habiter. Cette tige nouvelle, nous y reconnaissons le Christ Jésus, le fils de David, le souverain des rois de la terre (Ap 1,5).

    Aujourd’hui encore Jésus paraît insignifiant, et nous souffrons parfois de compter si peu dans la société. Et dans notre propre vie nous préférons spontanément mettre notre confiance dans nos économies, nos relations ou nos diplômes plutôt que dans le chemin que Dieu veut faire avec nous pour nous faire porter du fruit. Au point que nous oublions facilement de porter du fruit pour Dieu et nous consacrons surtout à porter du fruit pour nos propres vies. Dans la vie de l’Église aussi il y a le risque d’oublier que c’est Dieu qui assure la croissance du Royaume. On met son espoir dans des solutions humaines, on croit que la solution vient des nouvelles structures, et on se met à attraper la réformite si répandue dans l’enseignement et dans les autres domaines de la société. Il y a le risque de créer des plans pastoraux où on oublie les lois de la germination évangélique pour se fier plutôt aux plantes artificielles des structures solides et vides. Il y a le risque d’adapter l’Église pour qu’elle fonctionne comme le reste de la société et que son message ne soit plus trop particulier et étranger à nos contemporains. Tout cela est étranger à la mentalité du Christ et à l’œuvre de Dieu.

    Alors, quelle est la sève qui permet à la petite graine du Royaume de grandir, de porter du fruit sans qu’on sache humainement comment ? C’est le Saint Esprit, c’est la sève de Dieu, sa vie qui voudrait bien couler en nous si optons pour cette ressource plutôt que nos calculs et nos plans. Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire de projets raisonnables, mais justement il est raisonnable de compter d’abord sur la force de l’Esprit, sur sa façon inimitable d’ouvrir les cœurs, de relever les personnes, de suggérer des solutions qui dépassent nos espérances parce que c’est Dieu qui s’en mêle.

    Et quelle est cette petite semence qui ne ressemble à rien face à tout ce qui est prometteur dans le monde d’aujourd’hui ? La réponse est multiple. C’est par exemple la prière. Pas la prière avec de belles phrases et de belles idées, mais la prière du pauvre, celle où on dit seulement : Seigneur, sauve-nous ! Seigneur, loué sois-tu ! C’est la confiance dans la Providence, qui nous permet de prendre des risques pour l’amour et de chercher d’abord le Royaume des cieux, parce que nous ne nous épuisons pas à tout construire nous-mêmes selon nos calculs. Et c’est aussi le célibat consacré, ce petit moyen qui passe souvent pour une épine dans le pied de l’Église et qui pourtant est son trésor car il est une des fenêtres par lesquelles l’Église s’ouvre au Saint-Esprit et l’appelle. Puis, c’est parler de l’amour de Dieu, sans même en avoir une démonstration, sans même pouvoir répondre efficacement à ceux qui disent que le mal dans le monde prouve que cet amour de Dieu est vain. Dire : nous pouvons croire que Dieu nous aime, c’est planter la semence du Royaume et laisser Dieu la faire pousser, laisser l’Esprit Saint être le messager de cette bonne nouvelle esquissée.

    Je vous laisse encore trouver dans vos vies des démarches où la plupart des gens diraient : mais ça n’en vaut pas la peine, c’est dépassé, mais que nous voyons certifiées par la vie des saints et par celle du Seigneur Jésus. Bonne route en n’ayant que les moyens du Royaume !

  • Plain-Chant sur Liège le samedi 16 juin 2018 de 16h45 à 19h00

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    À l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132

    Avec la Schola Gregoriana Cardinalis Stephani  Wyszyński de Varsovie :

    et les élèves de l’Académie de Chant Grégorien à Liège

    Plain-chant sur Liège 16-06-2018.jpg

    Entrée libre. Renseignements : tel 04 344 10 89

    ou email academiedechantgregorienliege@proximus.be

    Plus de détails ici :

    Plain-Chant sur Liège,  le samedi 16 juin 2018 : avec la Schola Gregoriana Cardinal Wyszyński  et les élèves de l’Académie de Chant grégorien

    JPSC

  • France : le samedi 23 juin prochain, 8 prêtres seront ordonnés dans la Communauté Saint-Martin

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    JPSC

  • L'existence de Dieu : une "fake news" ?

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    Dieu n'est pas une “fake news“

  • Thibaud Collin :"Non à l'agenda de l'individualisme libéral !"

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    Vu sur le blog "salon beige":

    JPSC

  • Les fruits pourris de mai 68

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    Du Frère Clément-Marie (Famille missionnaire de Notre-Dame), lors du Grand rassemblement annuel des jeunes amis de Notre-Dame des Neiges à Saint-Pierre-de-Colombier (Pentecôte 2018) :

    Il est interdit d’interdire ? Raisons et conséquences de la crise de 1968

    Introduction

    Nous avons dans nos têtes et dans nos mémoires les images de 1968 que nous avons pu voir dans nos livres d’histoire, où des jeunes aux cheveux abondants jettent des pavés sur les forces de l’ordre… Cet événement social, particulièrement marqué en France, n’est pas arrivé par hasard.

    Cinquante ans après, il nous revient, avec le recul, de nous interroger sur la fécondité de ce mouvement. Quelles en sont les raisons ? Quelles en sont les conséquences ? Dans quelle mesure l’Église en a-t-elle été affectée ? Ces trois question pourraient chacune être l’objet d’un livre… Mais dans les quelques minutes que nous avons, nous allons essayer de les prendre pour plan, et de leur donner une réponse très succincte.

    I.   Les raisons

    Pour comprendre l’esprit qui a animé ce mouvement, on peut regarder les slogans qu’il a revendiqués, ou utilisés. Deux en particulier peuvent retenir notre attention : le premier est le suivant : « il est interdit d’interdire ». Dans son énoncé même il est évidemment contradictoire et révèle la contradiction intrinsèque à ce mouvement. « Il est interdit d’interdire » révèle un rapport erroné à la loi et à l’autorité. Plus que cela : c’est une revendication d’autonomie (au sens étymologique du terme : être à soi-même sa propre loi). C’est donc un refus de tout ce qui se situe au-dessus de l’homme, de tout ce qui pourrait contraindre son autonomie. Poussé à son terme, nous arrivons ainsi à un second slogan utilisé, reprenant le titre d’une chanson : « Ni Dieu ni maître ». On peut même en trouver une version plus développée : « Ni maître ni Dieu. Dieu, c’est moi. » Cette expression est encore révélatrice en ce sens qu’elle est, elle aussi, contradictoire. Mais de plus, elle permet de remonter à sa plus ancienne utilisation : « Vous serez comme des dieux » (Gn 3, 5). Nous reconnaissons le serpent de la Genèse, qui invite l’homme à se débarrasser des interdits, des commandements de Dieu ; autrement dit des limites de la créature, pour devenir autonome.

    C’est donc toute une conception de l’homme et de la vie qui est sous-jacente à ce mouvement de 68. Où prend-il sa source ? Dans le père du mensonge, présent dans le jardin de la Genèse, nous l’avons vu. Mais à l’époque moderne, un mouvement avait déjà été amorcé pour s’émanciper de Dieu : il s’agit des Lumières. En soi, tout n’est pas négatif dans cette pensée des Lumières. Et à plusieurs égards, certains idéaux de ces philosophes sont compatibles avec le christianisme, auquel ils ont puisé en réalité. Mais, selon l’expression de Mgr de Moulins Beaufort, leur « souci premier était de se passer de toute lumière venant d’en haut. »[1]Anticipons un peu, puisque nous faisons le parallèle entre l’époque des lumières et la crise de 1968, en citant un texte saisissant de Joseph Ratzinger soulignant les points de ressemblance entre ces deux époques, dans l’Église : « Les tensions que nous vivons ne sont que la reprise d’un processus depuis longtemps entamé. L’analogie est donc à trouver avec la situation de l’Église et de la théologie au temps de l’Aufklärung. À y regarder de plus près, on ne peut qu’être étonné devant l’extraordinaire similitude entre cette époque et la nôtre. » Il évoque ensuite un célèbre vicaire général de Constance de ce temps, Wessenberg : « À lire ses œuvres on croirait avoir affaire à un progressiste de 1969 : on y réclame la suppression du célibat, les sacrements seront formulés en allemand, les mariages mixtes bénis sans qu’il y ait engagement au sujet de l’éducation religieuse des enfants. »[2]

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  • Pluralité des formes et unité dans la liturgie

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    Lu sur le site du mensuel « La Nef » de juin 2018

    « La Lex celebrandi, reflet de la Lex credendi [1]

     Abbé Ralph Weimann

    Lorsqu’on parle de liturgie, il arrive que les nerfs des interlocuteurs soient facilement mis à vif, car la lex celebrandi n’est pas seulement le reflet de la lex orandi, mais aussi celui de la lex credendi, qui, à son tour, agit sur la foi vivante (lex vivendi). L’expression la plus accomplie de la foi est la célébration de la Sainte Messe, de telle sorte que c’est à son propos que les esprits divergent très souvent. À l’inverse, cela signifie qu’une modification de la lex celebrandi – en particulier s’il s’agit de modifications importantes – peut difficilement demeurer sans effet dans les divers autres domaines de la foi.

    La liturgie c’est la célébration du dogme ; elle inclut donc l’enseignement de la foi, elle la rend vivante et lui confère une expression solennelle. C’est donc à juste titre que Martin Mosebach a pu écrire, dans une analyse du Missel dit « de Trente », que le prêtre qui ferait naufrage sur une île déserte avec le Missel Tridentin pourrait reconstituer le catholicisme dans son ensemble[2]. Cette conviction correspond tout à fait à ce qui est exprimé dans le Décret du concile Vatican II concernant le ministère et la vie des prêtres Presbyterorum ordinis, où il est dit : «La très sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le Pain vivant, Lui dont la chair vivifiée et vivifiant par l’Esprit Saint, donne la vie aux hommes (…). On voit donc alors comment l’Eucharistie est bien la source et le sommet de toute l’évangélisation »[3].

    Ce n’est ni dans la forme, ni dans le rite que l’Eucharistie devient source et sommet, mais, c’est pour ainsi dire « d’en haut » qu’elle le devient, par la forme et le rite. C’est sur ce point particulier que Romano Guardini a voulu attirer notre attention en nous mettant en garde contre l’évolution d’une Église qui mettrait l’accent sur les assemblées, les discours, les argumentations, les lois protectrices etc. ce qui aurait pour effet de perdre de vue l’essentiel. Il affirmait que « ce ne sont là que manifestations extérieures de cette force cachée. Ce serait une erreur de se soucier principalement des manifestations concrètes, en négligeant par ce fait même de veiller au maintien de la pureté, au renforcement et à l’élargissement de la source intérieure. Là où l’Église prie de manière vivante apparaît de tous côtés une clarté surnaturelle, une paix agissante, la connaissance de la vie et des hommes, le véritable amour du prochain »[4].

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  • Plain-chant sur Liège le samedi 16 juin 2018 : avec le Choeur grégorien Cardinal Wyszynski de Varsovie et l'Académie de Chant grégorien

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    « Lumière d’éternité » :

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    Plain-chant sur Liège le samedi 16 juin 2018

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    A l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132

    La Schola Gregoriana Cardinal Wyszynski de Varsovie (dir. Michal Slawecki, organiste et chef de chœur à l’Université Cardinal Wyszynski) et les Elèves liégeois de l’Académie de Chant grégorien (dir. Isabelle Valloton) dédient l’après-midi du samedi 16 juin prochain, au chant médiéval : plain-chant et polyphonie se succéderont à l’église du Saint-Sacrement à Liège, (Bd d’Avroy, 132).

    Au programme :

    → À 16h45, psalmodie des vêpres traditionnelles alternée par le chœur parisien et les élèves de l’académie.

    → À 17h30, audition concertante « Lumière d’éternité » : plain-chant et polyphonie interprétés par la Schola Gregoriana Cardinal Wyszinski (dir. Michal Slawecki).

    → A 18h00, messe grégorienne pour le temps de la Pentecôte: chants du propre « Dominus illuminatio mea » du IVe dimanche après la Pentecôte, pièces extraites du «Kyriale » des messes festives (Kyrie III, Gloria, Sanctus et Agnus Dei XII) et Salve Regina solennel, alternés par les chœurs liégeois et polonais réunis.

    → A 19h00, réception offerte à l’issue des manifestations.

    Entrée libre. 

    Renseignements: tel. 04.344. 10.89.

    E-mail : academiedechantgregorienliege@proximus.be

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     JPSC

  • Un livre magistral sur l'Immaculée Conception

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    D'Odon de Cacqueray sur le site de l'Homme Nouveau :

    Un livre magistral sur l’Immaculée Conception

    Un livre magistral sur l’Immaculée Conception

    Préfacé par le cardinal Sarah et édité chez Via Romana, le livre de Michèle Reboul,  ancienne professeur de philosophie, théologienne et écrivaine, est un hommage à la Vierge Marie. Pour l’auteur, le livre ne s’adresse pas seulement aux catholiques, mais à tous les curieux qui voudraient en savoir plus sur la Sainte Vierge, celle que Dieu a choisie pour être la mère de son fils, celle qui n’a jamais connu la marque du péché originel. 

    En 33 chapitres, un nombre christique s’il en est, L’Immaculée Conception, clé de voûte de la Création, tente de cerner ce dogme immense de l’Immaculée Conception. 

    Michèle Reboul a choisi de diviser son œuvre en trois livres internes, afin de faire rentrer progressivement le lecteur dans la compréhension de cette réalité que la Sainte Vierge nous a révélée elle-même. 

    La couronne des gloires de Marie autour de l’Immaculée Conception dresse la liste des privilèges de notre mère céleste ainsi que des dogmes mariaux que l’Église a gravés dans le marbre.

    Dans Le dogme de l’Immaculée Conception, Michèle Reboul touche la genèse de ce dogme, les étapes, les réflexions et le chemin parcourus par l’Église pour arriver à ce dogme. De la proclamation de la doctrine de l’Immaculée Conception, par le concile de Bâle, le 17 septembre 1439, à la reconnaissance en dogme de foi par Pie IX le 8 décembre 1854. Nous est également expliqué dans ce livre central, la différence entre Marie qui serait conçue immaculée et Marie qui est l’Immaculée Conception. 

    Le dernier livre n’est pas le moins important, il reprend chronologiquement toutes les apparitions où Maris est apparue pour révéler son Immaculée Conception. Le Laus, la rue du Bac, La Salette, Lourdes et bien sûr Fatima, avec toutes les problématiques liées à la révélation des trois secrets. 

    Le sous-titre peut surprendre clé de voûte de la Création, mais comme l’explique Michèle Reboul, la Sainte Vierge n’est jamais abordée séparée de son fils, de la même façon que la conception du Christ ne prend tout son sens que par la place qu’y occupe la Sainte Vierge. Ainsi, le Christ est également clé de voute de la Création.

    L’ensemble est pensé de façon pédagogique, afin que les chapitres aident au fur et à mesure de la lecture à la compréhension de la suite. Pour autant, si le lecteur cherche des informations précises et n’a pas le temps de lire les quelque 550 pages qui composent l'œuvre, il trouvera dans le sommaire toutes les réponses à ses questions. 

    Ce livre est donc à lire et à avoir dans sa bibliothèque. 

    À noter, l’absence de conclusion à proprement parler, mais la présence d’une dernière partie intitulée À Jésus par Marie, qui clôture magnifiquement l’œuvre.

    L'Immaculée Conception Clé de voûte de la Création, Michèle Reboul, aux éditions Via Romana, 29€. 

     

  • Verviers (Sainte-Julienne), 9 juin : Concert exceptionnel "Des mystères au Mystère" avec 90 choristes

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    Un concert pas comme les autres : « Des mystères au Mystère » à Verviers

    9 JUIN À 20 H 00

    « DES MYSTÈRES AU MYSTÈRE »

    Un concert exceptionnel qui a déjà rencontré un grand succès dans les différentes villes où il a eu lieu.  Plus qu’un concert, cette soirée est une expérience de vie et de foi.

    L’asbl Le Chant des Sources au profit de l’asbl Vaphis. Plus de renseignements ici

  • Quand Eric de Beukelaer tacle le philosophe (UCL) Jean Leclercq

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    On le savait déjà, l'UCL n'est plus catholique que de nom. Une de ses éminences, interrogée sur les ondes de la RTBF trop heureuse de lui offrir une tribune médiatique, s'est faite l'apôtre d'un libre-examinisme rejetant toute croyance religieuse. A un Stéphane Mercier qui a été exclu en raison de la claire affirmation de ses positions éthiques strictement catholiques, la dite université "catholique" préfère très certainement un Jean Leclercq qui prêche le rejet de toute conviction religieuse. Bravement, le chanoine de Beukelaer monte au créneau.

    Lu sur le blog du chanoine Eric de Beukelaer :

    Pas de libre-examen pour les croyants…

    Qu’un professeur en philosophie de l’UCL (Université Catholique de Louvain) déclare ce jour sur les ondes de la radio publique RTBF Première, dans l’émission « Et Dieu dans tout ça », que le libre-examen (dans le sens du bon usage de la raison qui « fait advenir la vérité ») n’est pas à proprement parler accessible aux croyants, voilà qui a le mérité de la franchise et de la clarté.  Je le cite: « On ne peut pas faire coexister le libre-examen et la croyance religieuse, parce que le deux termes relèvent de la pure contradiction (…) Le libre-examen c’est un affranchissement, c’est une libération, c’est une élucidation. Et je crois donc qu’il demande de se libérer des modes de la croyance religieuse ». 
    Evidemment, étant croyant, je ne suis pas pleinement légitime pour lui répondre, vu que qu’il jugera que mon esprit est voilé par un certain a-priori dogmatique. 
    Et que moi, de mon côté, je pense que son esprit est voilé par un certain parcours de vie.
     
    Je me contente donc de tirer ici trois conclusions d’une prise au sérieux de ce qu’il énonce : 
    1. Cela signifie que son université de tradition catholique, a longtemps été une forme d’imposture, du moins à chaque fois que la croyance chrétienne irriguait le savoir qu’elle prodiguait. 
    2. Cela signifie que Gandhi, Martin Luther King, Mandela et l’abbé Pierre, tous croyants, n’usaient pas totalement lucidement de leur raison.
    3. Cela signifie qu’un croyant est potentiellement moins bon démocrate qu’un non-croyant, la démocratie se fondant sur l’usage de la raison. Et qu’il est donc dans l’intérêt de la démocratie d’empêcher la croyance de s’étendre, au nom du bien commun. Le libre-examinisme non-religieux est, dès lors, appelé à devenir la nouvelle fondation philosophique du contrat social. Bref,… la nouvelle religion d’état.
     
    Qu’il existe un libre-examinisme propre aux personnes qui ne sont pas croyantes, je serai le dernier à le contester. 
    Déclarer, cependant, que seul celui qui n’est pas croyant, est capable d’un libre examen de la réalité, me semble une affirmation fort peu… libre-exaministe.   
  • Avortement : quand « La Croix » épingle « La Croix »

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    De Thibaud Collin dans l’hebdomadaire « La Croix » du 4 juin :

    « Le pape François, citant le concile Vatican II, déclarait en avril 2014 que l’avortement est « un crime abominable ». Il ajoutait : «Il convient de rappeler la plus ferme opposition à toute atteinte directe à la vie, spécialement innocente et sans défense: le bébé dans le ventre maternel est l’innocent par excellence». Enfin, à plusieurs occasions, il a vivement critiqué « la culture du déchet » si prégnante aujourd’hui.

    Force est de constater que le pape François semble prêcher dans le vide, puisque nombre de catholiques abordent ce sujet à la manière du « monde » (saint Jean 17, 16) et ce jusque dans les colonnes de notre quotidien. Dans son éditorial du lundi 28 mai, La Croix revient sur le référendum irlandais de manière particulièrement injuste. Pourquoi injuste ? Parce que le respect inconditionnel dû à la vie innocente des enfants à naître est nié. Mais qu’ont fait ceux-ci pour qu’elle mérite d’être ainsi occultée ? Justement, ils n’ont rien fait. Ils n’ont rien demandé. Pas même d’être projetés dans l’existence. Ce ne sont que des êtres humains, comme chacun d’entre nous (Comment oublier que chacun d’entre nous a été un enfant à naître ?). Mais ils sont silencieux. Ils ne revendiquent rien. Ne manifestent pas. N’organisent pas de référendums « démocratiques ».

    Le point de vue de La Croix est celui des souffrances vécues par les femmes que la future loi irlandaise légalisant l’avortement serait censée supprimer. Pourquoi le bien des mères passerait-il par la suppression de leur enfant ? Pourquoi taire que l’avortement loin de libérer la femme la ronge secrètement et durablement ? Fuit-on un mal par et pour un mal plus grand ? Le problème est que pour La Croix comme pour « le monde » l’avortement n’est qu’un moindre mal ; dont on peut dès lors se contenter tant qu’il reste dans une quantité limitée. En épousant la distinction rhétorique du « monde », entre avortement « de détresse » (à accepter) et avortement « à la carte » (à refuser), La Croix se donne bonne conscience en apparaissant comme modérée, renvoyant dos à dos les positions extrêmes des « pro » et des « anti-IVG ». Mais la dignité humaine n’est pas un domaine que l’on peut aborder dans une logique de compromis et de hiérarchisation des maux. Notre histoire récente nous l’a rappelé douloureusement. Or cette illusion de croire que l’on peut négogier ce qui n’est pas négociable, ce vichysme mental, éclate dans l’argument central du texte : il est possible de catégoriser la vie humaine, comme si celle-ci avait des degrés. « On sait bien que la vie, affirme La Croix, n’est pas un phénomène physique, comme semblait le dire la Constitution irlandaise, qui mettait un signe strict d’égalité entre une vie déjà là, celle de la mère, et une vie en devenir. » D’où La Croix tire-t-elle ce savoir ? Certes pas de l’Evangile ni de l’enseignement constant de l’Eglise qui depuis son origine s’est opposée à l’esclavage, au racisme, à l’infanticide, bref à tout ce qui pourrait conduire certains à exclure de l’humanité commune d’autres êtres humains, évalués à l’aune de tel ou tel critère. N’en déplaise à notre journal « catholique », l’Eglise a toujours refusé de considérer qu’il y avait une inégalité entre les êtres humains quant à leur appartenance à l’humanité commune. Sans compter que la pauvreté de l’argument est manifeste : l’enfant à naître n’est-il pas lui aussi « déjà là » ? Et sa mère, les médecins et même les journalistes n’ont-ils pas, eux aussi, une « vie en devenir » ?

    Souhaitons donc que La Croix accepte d’être cohérente en se laissant touchée par Celui qui est mort pour tous les hommes, reconnaissant par là leur égale dignité, quel que soit leur race, leur nation, leur sexe, leur niveau de vie et leur taille.

    Thibaud Collin »

    Ref. Avortement: non au vichysme mental!                                                                              

    JPSC