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Foi - Page 551

  • Mgr Robert Mutsaerts : le synode sur les jeunes ne sera guère crédible

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    Lu sur le site web « Salon beige » ce « post » de Michel Janva : 

    mutsaerts1.jpg« Désigné par la conférence des évêques des Pays-Bas pour assister au synode sur la jeunesse, l’évêque auxiliaire de Bois-le-Duc aux Pays-Bas a fait savoir par lettre au pape François qu’il ne s’y rendra pas. Mgr Robert Mutsaerts répond à Jeanne Smits sur RITV :

    «  […] Monseigneur, pourquoi avez-vous pris la décision de ne pas vous rendre à Rome pour participer au synode sur la jeunesse  ?

    Pour le dire de manière succincte, la raison est celle-ci : vu tous les développements récents et le manque actuel de transparence, ce synode ne sera guère crédible. Nous allons quand même parler des jeunes à un moment où il apparaît que nous ne sommes même pas capables de leur offrir la sécurité. Nous connaissons tous les complications actuelles à Rome, nous avons également connaissance de la lettre du pape à propos de l’Irlande, avec son mea culpa, ses demandes de pardon – mais il n’y a pas le moindre mot sur ce qu’il faut faire désormais, ni sur l’identité des coupables et les mesures à prendre à leur égard. Ce ne sera vraiment pas crédible si dans cette situation, nous entamons des discussions sur les jeunes. S’il s’était agi d’un autre sujet, on aurait pu l’envisager. Mais il faut d’abord de la transparence. C’est la vérité qui nous est nécessaire. Et on ne pourra y parvenir que grâce à la transparence, une transparence qui exige la mise en place d’une enquête indépendante. C’est ce qu’a déjà affirmé le cardinal Chaput. Je précise que ma lettre, je l’ai envoyée au pape à la fin du mois d’août.

    Avez-vous obtenu une réponse ? 

    Non. Mais enfin il est vrai que le pape reçoit énormément de courrier – je ne m’étonne donc pas vraiment de ce que cela prenne un peu de temps. […]

    Est-ce la lettre de Mgr Carlo Maria Viganò qui vous a fait prendre cette décision ?

    Oui, elle a tout à voir avec cette affaire. C’est même la cause immédiate de ma décision. Voilà un homme sérieux, qui avance des accusations sérieuses. De divers côtés, c’est aujourd’hui Mgr Viganò qui se voit subitement attaqué. Peu m’importe d’ailleurs de savoir si ses motivations sont pures, oui ou non. Je n’en sais rien. J’ai le sentiment qu’elles le sont mais je n’ai pas moyen de le savoir. Mais la question est de savoir si ce qu’il dit est vrai ou non : c’est cela, le nœud de l’affaire. Il n’y a qu’un seul moyen d’y répondre, c’est d’enquêter. Et le pape se tait : c’est incompréhensible, c’est véritablement incompréhensible. Il se contente de passer à la suite de l’ordre du jour. S’il y a une chose que nous ne pouvons pas faire, c’est bien celle-là – d’autant plus qu’il s’agit de parler des jeunes comme s’il ne s’était rien passé, comme s’il n’y avait pas un problème entre les jeunes et l’Eglise. […]

    Notre crédibilité est dans la balance. Cette lumière, ce n’est pas à nous de la faire. Si j’ai bien compris, le pape désigne le cléricalisme comme cause principale. C’est sans doute vrai pour partie, mais pour une très grande partie, il faut chercher ailleurs.

    Où est donc ce problème ?

    Quand je lis le rapport scientifique de l’université de New York, près de 80 % des personnes impliquées ont un rapport avec l’homosexualité. C’est sans doute un sujet gênant mais il faut nommer les choses, car lorsqu’on ne le fait pas, il n’est pas possible de juger et d’évaluer, et encore moins de prendre des mesures. Je ne dis pas que toute la réponse est là, je ne sais pas comment je dois analyser ces chiffres, mais je dis qu’il ne faut pas les pousser sous le tapis, il faut simplement les prendre en compte. »

    Ref. Mgr Robert Mutsaerts : le synode sur les jeunes ne sera guère crédible

    JPSC

     

  • Autodestruction ou réparation ?

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    De Samuel Pruvot, sur le site de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » :

    Après l’Irlande, le Chili, les États-Unis, maintenant l’Allemagne... 

    Un rapport accablant qui doit être présenté le 25 septembre par la Conférence épiscopale allemande révèle qu’au moins 3 677 enfants, en majorité des garçons âgés de moins de 13 ans, ont été victimes d’abus sexuels commis par 1 670 clercs entre 1946 et 2014. Outre-Rhin, ce mystère d’iniquité semble réduire à néant tous les efforts d’un autre pape, originaire d’Allemagne, pour nettoyer les écuries d’Augias.

    Le plus simple serait de nous taire. Pourquoi cette litanie morbide ? Pourquoi cette obsession journalistique pour les affaires de pédophilie dans l’Église ? Le nom de certaines maladies suffit à semer l’effroi. À chaque époque sa peste noire. On imagine qu’en taisant le mal, cela protégera le malade et ses proches. En vain. Il ne doit pas en aller ainsi avec les blessures qui défigurent le Corps de l’Église dont nous sommes les membres. « Le Corps du Christ est lacéré par le mal des abus sexuels », a résumé le cardinal américain DiNardo devant le pape. L’image est terriblement réaliste.

    Nous avons pourtant du mal à nommer le mal qui ronge l’Église. Ce n’est pas la première fois que des hommes de Dieu abusent de leur autorité en commettant des actes abominables. Au milieu du XIe siècle, Pierre Damien dénonçait déjà les vices du clergé dans Le Livre de Gomorrhe et réclamait au pape des mesures drastiques. Mais les crimes du clergé révélés sous le pontificat du pape François semblent avoir quelque chose d’inédit. La preuve avec la convocation à Rome, en février 2019, de tous les présidents des conférences épiscopales du monde. Par leur gravité et leur ampleur, ces abus sexuels semblent faire système et entraîner tout le Corps de l’Église vers la destruction.

    ︎ A LIRE AUSSI : « Pédophilie : rappel des procédures de l'Église en cas de soupçons d'abus sexuels »

    « Les attaques contre l’Église ne viennent pas seulement de l’extérieur, mais du péché qui existe dans l’Église », affirmait Benoît XVI. Comme si une partie du Corps de l’Église s’en prenait à l’autre pour l’anéantir. C’est ce que la médecine appelle les « maladies auto-immunes ». Je le vis moi-même dans ma chair : les défenses immunitaires censées protéger l’organisme peuvent un jour se dérégler. Totalement. Au lieu de protéger des agressions, elles attaquent leur propre camp. Ces nouvelles maladies frappent n’importe où et n’importe quand. Il n’y a pas de traitement miracle.

    Il faut que justice soit faite. Mais, en ce qui concerne l’Église, un remède existe pourtant depuis longtemps même s’il est amer. À l’autodestruction programmée, les saints ont toujours opposé la « réparation ». Une pénitence active consistant à payer soi-même un peu du crime des autres. C’est notre conversion à tous que le pape implore en faveur de toutes les victimes et aussi de leurs agresseurs. C’est de la folie, celle de la Croix.

    Ref. Autodestruction ou réparation ?

    Et au-delà des belles paroles, pontificales ou autres, on fait quoi à part de pieuses repentances et des déplorations collectives ?

    JPSC

  • Peut-on croire en la sainteté de l’Eglise ?

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    VE PN 108 Dante divine comédie images (28).jpgLa tempête suscitée par les scandales qui secouent actuellement la barque de Saint-Pierre nous renvoie à une question vieille comme l’humanité : celle des ruptures de l’alliance avec Dieu qui jalonnent son histoire depuis le péché des origines. L’Eglise du nouveau testament est sainte parce que son chef Jésus-Christ est saint mais, pas plus que le peuple élu de l’ancienne alliance, ses membres ne sont à l’abri des vicissitudes de la condition transitoire du monde présent.

    Une fois encore aujourd’hui, des fonds marécageux de l’Eglise, remontent à la surface d’interminables affaires d’abus sexuels cléricaux, déjà dénoncés sans ambages par Benoît XVI lors du chemin de croix au Colisée du Vendredi-Saint précédant son élection au Souverain Pontificat.

    Un texte du philosophe Miguel Pastorino nous rappelle aussi qu’en 1969 le théologien Joseph Ratzinger écrivait dans son œuvre « Introduction au christianisme » un bref chapitre sur l’Église qui commençait d’une manière qui peut nous paraître quelque peu familière par les temps qui courent. Il est publié sur les sites « didoc » et « aleteia » :

     « Parlons également de ce qui nous accable de nos jours. N’essayons pas de le cacher ; aujourd’hui nous sommes tentés de dire que l’Église n’est ni sainte, ni catholique… L’histoire de l’Église est remplie d’humains corrompus. Nous pouvons comprendre l’horrible vision de Dante qui voyait monter dans la voiture de l’Église les prostituées de Babylone, et nous comprenons les terribles mots de Guillaume d’Auvergne (XIIIe siècle), qui affirmait que nous devrions trembler face à la perversion de l’Église : « L’Église n’est plus une épouse, mais un monstre effrayant, difforme et sauvage… »

    La catholicité de l’Église nous semble tout aussi problématique que la sainteté. Les partis et les batailles ont divisé la tunique du Seigneur, ont divisé l’Église en de nombreuses Églises qui prétendent être, de manière plus ou moins vive, la seule vraie et unique Église. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui l’Église est devenue pour de nombreuses personnes l’obstacle principal à la foi. On ne peut voir en elle que la lutte pour le pouvoir humain, le misérable théâtre de ceux qui, avec leurs affirmations, veulent absolutiser le christianisme officiel et paralyser le réel esprit du christianisme ».

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  • Saint Matthieu apôtre et évangéliste (21 septembre)

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    299153294.jpgDe BENOÎT XVI lors de l'AUDIENCE GÉNÉRALE du mercredi 30 août 2006 (source) : 

    Matthieu

    Chers frères et soeurs,

    En poursuivant la série de portraits des douze Apôtres, que nous avons commencée il y a quelques semaines, nous nous arrêtons aujourd'hui sur Matthieu. En vérité, décrire entièrement sa figure est presque impossible, car les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. Cependant, ce que nous pouvons faire n'est pas tant de retracer sa biographie, mais plutôt d'en établir le profil que l'Evangile nous transmet.

    Pour commencer, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15; Ac 1, 13). Son nom juif signifie "don de Dieu". Le premier Evangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise:  "le publicain" (Mt 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l'homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite:  "Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit:  "Suis-moi". L'homme se leva et le suivit" (Mt 9, 9). Marc (cf. 2, 13-17) et Luc (cf. 5, 27-30) racontent eux aussi l'appel de l'homme assis à son bureau de publicain, mais ils l'appellent "Levi". Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé ici, à Rome, dans l'église Saint-Louis-des-Français. Dans les Evangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît:  dans le passage qui précède immédiatement le récit de l'appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (cf. Mt 9, 1-8; Mc 2, 1-12) et l'on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c'est-à-dire du Lac de Tibériade (cf. Mc 2, 13-14). On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément "au bord du lac" (Mt 4, 13), où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre.

    Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Evangile, nous pouvons effectuer deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Evangiles parlent à la fois de "publicains et pécheurs" (Mt 9, 10; Lc 15, 1), de "publicains et de prostituées" (Mt 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (cf. Mt 5, 46:  ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le "chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche" (Lc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux "voleurs, injustes, adultères" (Lc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux:  Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante:  "Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs" (Mc 2, 17).

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  • Des questions sur la vie après la mort ?

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    Des questions sur la vie après la mort ? un site pour y répondre

    A la Toussaint, 70% des Français (mais pas que...) se rendront au cimetière : sur un thème qui suscite interrogations, peurs et peine, lavieapreslamort.com apporte un éclairage approfondi. Plus d’une centaine de sujets de fond, mais aussi une dizaine de vidéos de prêtres, des interviews et des quizz, répondent aux questions les plus souvent posées.

    Parmi les questions traitées, la question de l’au-delà, du deuil, des funérailles, mais aussi les expériences de mort imminente, avec par exemple une interview du Dr. Patrick Theillier, ancien permanent du bureau médical du sanctuaire de Lourdes, auteur d’un livre à succès sur le sujet.

    Un live chat’ (dialogue instantané) permet également aux internautes des discussions avec des e-missionnaires, afin d’évangéliser en direct.

    Enfin, s’ils le souhaitent, les internautes pourront, par le site, faire allumer un cierge pour un proche défunt à l’église de l’Ile-Bouchard en Touraine, où la Sainte Vierge a promis de donner « du bonheur dans les familles ».

    www.lavieapreslamort.com

     

  • Comment notre monde a cessé d'être chrétien; retour sur un livre décisif

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    Lu en éditorial sur le site "Canal Académie" (Les Académes et l'Institut de France sur Internet) :

    Chers amis, chers auditeurs,

    En juin dernier, le Prix d’histoire des religions de la Fondation “Les amis de Pierre-Antoine Bernheim”, décerné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, a été remis à Guillaume Cuchet pour son livre Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Anatomie d’un effondrement, publié au Seuil (1). 

    Comme il l’explique dans l’entretien qu’il nous a accordé, cet ouvrage propose une nouvelle interprétation des causes du très vif recul religieux survenu en France dans les années 1960. En effet, alors que ce phénomène est généralement expliqué par des causes essentiellement sociologiques se confondant peu ou prou avec l’irruption de ce que l’on appellera ensuite la postmodernité, Guillaume Cuchet estime, lui, que “les phénomènes religieux ont aussi des causes religieuses”. 

    Plus précisément, en s’appuyant sur de nombreuses données chiffrées, notamment issues des travaux du chanoine Boulard, auteur de la célèbre Carte religieuse de la France rurale, il estime que, loin de résulter seulement de mai 1968 ou de l’encyclique Humanae vitae par laquelle l’Église réaffirmait son opposition à la contraception, cet effondrement trouve son élément déclencheur dans l’effet profondément déstabilisant sur le clergé et les fidèles de la réforme de Vatican II. 

    Afin de poursuivre la réflexion sur cette profonde mutation, ses multiples causes et conséquences, nous vous proposons cette semaine, une programmation entièrement consacrée à la place de la religion et de la foi dans nos sociétés. Vous y reconnaîtrez notamment les voix d’Alain Besançon, Rémi Brague, Mgr Claude Dagens, André Damien, François Gros, Philippe Levillain et Jean-Luc Marion, ainsi que des évocations des cardinaux et académiciens Eugène Tisserant et Henri de Lubac

    Bonne écoute !

    Jean-Robert PITTE
    Président de Canal Académie
    (1) Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Anatomie d’un effondrement, par Guillaume Cuchet, Editions du Seuil, février 2018, 276 p., 21 euros

    Anatomie d’un effondrement religieux

    « Le recul du catholicisme en France depuis les années 1960 est un des faits les plus marquants et pourtant les moins expliqués de notre histoire contemporaine. S’il reste la première religion des Français, le changement est spectaculaire : au milieu des années 1960, 94 % de la génération en France étaient baptisés et 25% allaient à la messe tous les dimanches ; de nos jours, la pratique dominicale tourne autour de 2% et les baptisés avant l’âge de 7 ans ne sont plus que 30%. Comment a-t-on pu en arriver là ? Au seuil des années 1960 encore, le chanoine Boulard, qui était dans l’Église le grand spécialiste de ces questions, avait conclu à la stabilité globale des taux dans la longue durée. Or, au moment même où prévalaient ces conclusions rassurantes et où s’achevait cette vaste entreprise de modernisation de la religion que fut le concile Vatican II (1962-1965), il a commencé à voir remonter des diocèses, avec une insistance croissante, la rumeur inquiétante du plongeon des courbes.

    Guillaume Cuchet a repris l’ensemble du dossier : il propose l’une des premières analyses de sociologie historique approfondie de cette grande rupture religieuse, identifie le rôle déclencheur de Vatican II dans ces évolutions et les situe dans le temps long de la déchristianisation et dans le contexte des évolutions démographiques, sociales et culturelles des décennies d’après-guerre. »

    Présentation par l’éditeur de Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Anatomie d’un effondrement, par Guillaume Cuchet, Editions du Seuil, février 2018, 276 p., 21 euros

  • "Une crise de crédibilité profonde et universelle"

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    De Pro Liturgia :

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    Extraits de l’homélie du Cardinal Müller lors de l’ordination d’un nouveau prêtre à l’église Ste Agnès de Rome :

    « (…) L’Eglise, don de Dieu confié aux mains des hommes, se trouve, du point de vue humain, dans une crise de crédibilité profonde et universelle, crise dont la faute est à imputer aux hommes. Dans cette période dramatique nous appréhendons et nous redoutons de possibles conséquences négatives de ces scandales et de ces erreurs de gouvernement. Spontanément, cela nous fait penser au schisme de la chrétienté occidentale au XVIe siècle, ou à la sécularisation de la vie religieuse suite au mouvement des Lumières et à la révolution française.

    Ce n’est pas le cléricalisme, et tout ce que l’on peut mettre sous ce terme, qui est à la racine de ce mal, mais le fait que l’on se détourne de la vérité et qu’on laisse libre cours aux questions de morale. La corruption de la doctrine entraîne toujours après une corruption de la morale, et se manifeste en cette dernière. Le grave péché commis ainsi contre la sainteté de l’Eglise, sans remords ni regrets, est la conséquence du relativisme introduit dans les fondements de la doctrine de l’Eglise. C’est là la vraie raison de ce qui choque et bouleverse actuellement des millions de croyants catholiques qui vivent une grande déception. En analysant les origines de la rupture vécue par l’unique Eglise du Christ au XVIe siècle, le spécialiste de l’histoire de l’Eglise Hubert Jedin (1900-1980) a constaté dans le premier tome de son « Histoire du Concile de Trente », que « le mot réforme avait permis de dissimuler l’hérésie et la rupture naissante dans l’Eglise ».

    Et aujourd’hui, comme en ce temps-là, il est beaucoup question de réforme.

    Que se cache-t-il donc derrière la brillante formule de propagande dont les médias sont friands : “Réforme de la Curie et de toute l’Eglise”, si ce n’est pas, comme je n’ai cessé de l’espérer, une compréhension renouvelée de la vérité de la Révélation et de la vie dans les pas du Christ ? La réforme véritable consiste non pas en la sécularisation de l’Eglise, mais en la sanctification de l’homme en vue de Dieu.

    Ce n’est pas réformer, que de penser qu’on pourrait, sans toucher à la doctrine de l’Eglise, inventer au nom de la faiblesse humaine une nouvelle pastorale qui amoindrirait l’exigence de vérité de la Parole de Dieu et de la morale chrétienne.

    La délivrance du péché, la rédemption, est ce qui fonde en vérité le fait que Jésus est le Fils de Dieu. Sans la vérité de l’Incarnation, l’Eglise en serait réduite à n’être qu’une agence séculière pour l’amélioration de la condition humaine. Elle n’aurait aucun effet sur notre désir de Dieu et sur notre espoir de vie éternelle. Le prêtre ne serait qu’un fonctionnaire d’un mouvement social à coloration religieuse. 

    L’Eglise ne gagne aucunement en pertinence et en crédibilité si elle vit à la remorque du monde et de l’air du temps, mais seulement si elle marche en avant, portant haut le flambeau de la vérité du Christ. Nous ne devons pas chercher à nous rendre importants avec des thèmes secondaires et en reprenant les préoccupations des autres, de ceux qui ne veulent pas croire que Dieu seul est l’origine et le but unique des hommes et de toute la création.

    Car le véritable danger qui guette l’humanité en ce moment se trouve dans les gaz d’échappement du péché et le réchauffement global du manque de foi et de l’écroulement de la morale, lorsque plus personne ne reconnaît ni n’enseigne la différence entre le bien et le mal. Le meilleur ami de la nature, l’écologiste le plus performant, est celui qui annonce l’Evangile, qui propage l’idée qu’il n’y a de survie qu’en Dieu, et pas seulement de façon limitée, pour un temps, mais pour toujours et pour l’éternité. 

    L’opinion que le dogme chrétien ne serait plus l’origine et le critère sur lequel se fondent la morale et la pastorale, révèle une hérésie sur le plan christologique. Celle-ci consiste à opposer le Christ enseignant de la vérité divine au Christ bon pasteur. Mais le Christ est une seule et unique personne. Il ne s’est pas tu devant Pilate, mais « a rendu son beau témoignage » (1Tim 6, 14). Jésus oppose au relativisme de Pilate, qui personnifie le cynisme du pouvoir temporel, le pouvoir salvateur de la vérité de Dieu : « Tu le dis, je suis roi. Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. » (Jean, 18, 37). (…)

    Alors que le Christ était sans péché, les croyants et leurs pasteurs ont besoin du pardon de leurs fautes. La reconnaissance des péchés se fait au confessionnal. Mais si des personnes consacrées à Dieu, avec un mépris cynique de leur vocation, mènent une double vie, il est alors nécessaire qu’elles paraissent devant un tribunal ecclésiastique. Les mauvaises actions doivent être jugées par l’autorité de l’Eglise ; ceux qui les ont commises doivent être jugés et punis de façon adaptée. Celui qui considère que la justice ecclésiale est incompatible avec l’Evangile de l’amour, celui-là n’agit pas avec miséricorde, mais avec le mépris de l’homme qui a été trompé dans ses droits et sa dignité. « Malheur au monde à cause des scandales. Il est fatal, certes, qu’il arrive des scandales, mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! » (Mt 18, 7). Cela s’applique particulièrement à ceux qui, à travers leur charge sacrée, sont présentés comme des modèles pour les croyants et ont reçu par leur consécration la force de l’Esprit-Saint. (…) »

  • Retour sur la célébration traditionnelle de la Fête-Dieu à Liège le 3 juin 2018

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    IMG_6986.jpgComme nous l’avions déjà relayé en son temps (cliquez ici :) plus de 300 Liégeois étaient réunis le dimanche 3 juin 2018 avec l’évêque de Liège en l’église du Saint-Sacrement au Bd d’Avroy pour célébrer la Fête-Dieu selon le rite traditionnel. Un petit reportage vidéo, réalisé en guise de souvenir par l’organiste et chef de chœur Patrick Wilwerth, s'ajoute aujourd'hui à l'information: il évoque ci-dessous les aspects artistiques de cette belle manifestation :  

    JPSC

  • Baudouin et Fabiola ou le roman d'amour d'un couple chrétien

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    De Bernadette Chovelon sur aleteia.org :

    Baudouin et Fabiola : le roman d’amour d’un couple chrétien

    Harry Pot / Archives Nationales des Pays-Bas
     
    L’auteur de la dernière biographie du couple royal Baudouin et Fabiola (Artège) raconte la vie spirituelle des deux époux. Sa découverte personnelle de leur vie exemplaire a littéralement ravivé sa foi.

    L’itinéraire spirituel du roi de Belgique Baudouin (1930-1993) et de son épouse, Fabiola (1925-2014) est un vrai roman d’amour, tout inspiré par l’Évangile et la foi. Comme chacun de nous, Baudouin et Fabiola ont connu des épreuves à traverser, des rencontres, des joies, qui peu à peu ont construit leurs personnalités puis les valeurs de leur amour. Leur foi commune, leur attention aux autres, ont été, semble-t-il, leur soleil et le plus bel atout de leur union.

    Deux enfances difficiles

    Tous deux ont eu une enfance difficile. Celle de Baudouin marquée par les deuils accidentels de son grand-père Albert Ier de Belgique et de sa maman, la reine Astrid tant aimée de Belges. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille royale n’a pas été épargnée par les bombardements, les routes de l’exode, la déportation sous l’occupation nazie, puis la prison pour connivence avec l’ennemi, l’exil. En même temps le remariage du père de Baudouin et l’arrivée d’une belle-mère inconnue dans sa vie d’adolescent ont ajouté des épreuves personnelles à celles de sa famille durant la guerre.

    Après la démission forcée de son père, Baudouin est devenu le roi des Belges, mais un jeune roi triste, seul, marqué par son passé et toujours sous les projecteurs des journalistes avides de publier en exclusivité des projets de mariages royaux inventés, ou pire, d’aventures sordides que la presse « people » lui attribuait sans vergogne.

    Fabiola n’a pas eu elle non plus une enfance facile. Sixième enfant d’une famille nombreuse, elle vivait à Madrid dans un palais somptueux où le roi d’Espagne aimait venir jouer au bridge avec ses parents et admirer leurs nouvelles acquisitions de tableaux de maîtres tels que Watteau, Fragonard et bien d’autres. Des concerts de qualité réunissaient régulièrement dans leur grand salon la haute société madrilène. Éducation artistique, littéraire, musicale mais aussi essentiellement chrétienne, tournée vers la prière et l’aide aux autres. Tous les soirs parents, enfants et domestiques se réunissaient pour prier, jusqu’au jour où l’avènement du Front populaire en Espagne et de la guerre civile a obligé toute la famille à s’exiler en Suisse. Fabiola adolescente a pu suivre des études chez des religieuses et surtout communiquer à son entourage sa joie de vivre malgré l’adversité.

    Lire la suite sur aleteia.org

  • La Belgique organise un Rosaire aux frontières

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    La Belgique organise un Rosaire aux frontières 

    Depuis le récent centenaire des apparitions de Notre Dame à Fatima, plusieurs pays à travers l’Europe et le monde ont lancé des récitations de Rosaires, pour répondre aux nombreux appels de notre Mère du Ciel.

    La Belgique ne manque pas à cet appel et organise un Rosaire aux Frontières ce 13 octobre 2018 à 15 heures. La participation se concrétisera en récitant le Rosaire soit sur la ligne d’une frontière ou sur la plage, soit n’importe où dans le pays ou à l’étranger avec l’intention de s’associer au Rosaire aux Frontières.

    Les Belges prieront spécialement pour la renaissance de la vie de la foi en Belgique et désirent demander à Notre Dame la grâce de construire une vraie culture de vie, la grâce de la conversion des pécheurs, de la paix au cœur de tous les peuples et nations et celle de l’unité dans l’Église du Christ. Le Rosaire est l’initiative de paix la plus puissante !

    La Conférence épiscopale a été informée du projet que l’Archevêque du diocèse de Malines-Bruxelles, le cardinal Josef De Kesel encourage et porte dans la prière, répondant ainsi à l’appel du cardinal Robert Sarah lors de sa conférence de cette année à Bruxelles :

    « Soyez fermes dans votre foi ! Ne vous laissez pas noyer par le monde d’aujourd’hui. Soyez dans le monde mais pas du monde. Nous devons le porter vers Dieu. N’ayez pas honte de l’Évangile. Soyons courageux. Réveillons notre foi, [réveillons] le soutien de notre foi pour ceux qui sont persécutés… »(Cardinal Robert Sarah, Notre-Dame de Stockel, février 2018).

    Découvrir plus sur mariedenazareth.comInfocatho
  • "Nous voulons une Hongrie chrétienne et une Europe chrétienne"

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    D'Edward Pentin sur le site du National Catholic Register (notre traduction) :

    Le Ministre hongrois des Affaires Etrangères : Nous voulons une Hongrie chrétienne, une Europe chrétienne

    Dans un entretien avec le registre, Péter Szijjártó explique pourquoi, à son avis, la politique d’immigration de son gouvernement, opposée à l’UE, est nécessaire pour préserver l’héritage chrétien de la Hongrie et de l’Europe.

    Ces dernières années, la Hongrie a été presque seule en Europe à lutter pour conserver son héritage chrétien et à préserver son identité chrétienne face à l’Union européenne qui a tenté de faire le contraire.

    C’est ce que beaucoup considèrent comme une politique d’immigration «rigide», tandis que le gouvernement du pays insiste sur une politique judicieuse d’immigration contrôlée (elle s’oppose à l’immigration illégale et irrégulière et favorise un contrôle strict de ses frontières extérieures).

    Cette semaine, cette politique (avec d’autres) a conduit à un affrontement avec le Parlement européen, qui envisage de prendre des mesures disciplinaires sans précédent contre ce pays pour avoir prétendument violé les valeurs fondamentales de l’UE. Si elles étaient approuvées, ces mesures punitives pourraient inclure la suspension du droit de vote de la Hongrie, bien que cela soit considéré comme peu probable. (La Pologne et l'Italie ont déjà annoncé qu'elles y opposeraient leur veto. ndB)

    Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a qualifié cette initiative de «petite revanche» des politiciens favorables à une politique d'ouverture des frontières en Europe.

    Les évêques de la région semblent soutenir la position de la Hongrie sur la migration: les Conférences épiscopales d’Europe centrale et orientale ont publié un communiqué le 7 septembre dans lequel elles affirment "qu’il n'est pas facile de surmonter les différences mentales et culturelles qui existent entre l'Est et l'Ouest". Ils ont ajouté que, même si les pays ne doivent pas être« indifférents » à l'égard de ceux qui sont « en danger de mort ou de famine », tout doit être fait pour aider leurs pays d’origine à résoudre les problèmes qui provoquent les migrations.

    Le 24 août, Szijjártó s’est entretenu avec le Register de sa politique en matière de préservation de l’héritage et de l’identité chrétienne de la nation et a expliqué que la Hongrie est le seul pays au monde à avoir un service dédié aux chrétiens persécutés. Les évêques hongrois soutiennent l’engagement du gouvernement et, le 5 septembre, ils ont lancé un appel pour aider les chrétiens souffrant de persécution en Afrique et en Asie.

    La Hongrie a beaucoup fait pour aider les chrétiens persécutés: quels sont les plans du gouvernement pour l’avenir à cet égard?

    La Hongrie se sent responsable, en tant que représentant un pays chrétien, d’aider les communautés chrétiennes dans le besoin. C’est pourquoi nous avons créé un secrétariat d’État distinct, doté d’un bureau voué à la surveillance de la situation des communautés chrétiennes persécutées. Nous avons toujours donné directement des ressources financières à ces communautés et nous continuerons à le faire. Tout récemment, nous avons décidé d’accorder un million d’euros à l’Église maronite au Liban pour qu’elle puisse mener des actions de soutien aux familles et nous avons également financé la rénovation de plus de 40 églises chrétiennes au Liban. À l’avenir, nous ferons davantage pour aider ces familles chrétiennes à retourner chez elles, [celles] qui ont dû fuir à cause de Daesh ou d’autres organisations terroristes qui ont pris possession de leurs maisons et de leurs territoires.

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