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Foi - Page 553

  • Quand Benoît XVI suscite la polémique sur la question du dialogue judéo-catholique

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    Lu sur le site "Benoît et moi" :

    Le théologien Benoît XVI toujours actif

    ... et toujours percutant - et c'est la bonne nouvelle. Un essai sur le dialogue judéo-catholique, qu'il a écrit fin 2017 et qui est aujourd'hui publié dans la revue Communio crée la polémique (certains parlent de bombe!!), notamment dans certains milieux juifs. (16/8/2018) 

    >>> Le texte de l'essai de Benoît XVI est disponible en allemand ici: www.communio.de 

    Pour le moment, nous devons nous contenter d'extraits distillés au compte-gouttes par la presse. Seule la lecture du texte complet pourra permettre de vérifier que les extraits choisis ne sont pas grossis exagérément, cités hors-contexte, voire déformés. 
    Mois d'août oblige, sans doute, mais curieusement, l'article de Benoît XVI (qui en réalité est daté du mois d'octobre 2017, et qui ne paraît qu'aujourd'hui dans Communio) a reçu peu d'écho dans les médias;

    J'ai choisi de traduire, en plus de la réflexion de Marco Tosatti, que j'avais lue en premier, cet article de Il Giornale, un quotidien moins partisan que d'autres, qui tout en reprenant à peu près les mêmes éléments me paraît fournir un aperçu équilibré.

    Force est de constater que ses ennemis ne désarment pas (voir par exemple le ton de l'article publié sur le site de La Vie)

    BENOÎT XVI REPRIS POUR SON NOUVEL ARTICLE SUR LE DIALOGUE JUDÉO-CATHOLIQUE

    Matteo Orlando - 14 août 2018 - www.ilgiornale.it

    Ma traduction

    * * *

    Plusieurs rabbins germanophones et théologiens chrétiens critiquent âprement Benoît XVI. Le rabbin Homolka: «Il encourage un nouvel antisémitisme sur bases chrétiennes»

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    Plusieurs rabbins germanophones et théologiens chrétiens ont brutalement critiqué le pape Benoît XVI pour son récent article sur le dialogue judéo-chrétien qui paraît dans le dernier numéro de la revue internationale Communio.

    Il s'agit d'un instrument de formation théologique que Joseph Ratzinger lui-même avait co-fondé en 1972 avec deux importants théologiens de l'époque, Hans Urs von Balthasar et Henri de Lubac.

    L'article de 20 pages, publié dans l'édition allemande du numéro de juillet-août de Communio, est daté du 26 octobre 2017 et signé «Joseph Ratzinger-Benoît XVI».

    À l'origine, il a été écrit comme une réflexion sur le 50e anniversaire du document du Concile Vatican II Nostra Aetate, la déclaration de 1965 sur les rapports de l'Église avec les religions non chrétiennes, et devait servir d'instrument de formation à usage interne pour le dicastère pontifical dirigé par le cardinal Kurt Koch, qui est président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens et de la Commission pour les Relations Religieuses avec les juifs.

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  • Quand Paul VI, le pape de la réforme conciliaire, se faisait le chantre du culte eucharistique...

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    Du site "Paix liturgique" :

    PAUL VI : "COMME S'IL ÉTAIT LOISIBLE A QUI QUE CE SOIT DE LAISSER DANS L'OUBLI LA DOCTRINE PRÉCÉDEMMENT DÉFINIE PAR L'EGLISE"

    MYSTERIUM FIDEI , un texte « extraordinaire » du pape de la messe « ordinaire »

    (...) nous sommes heureux de vous proposer un beau texte du pape Paul VI, une sorte de texte « extraordinaire » du pape de la messe « ordinaire » : l'encyclique Mysterium Fidei, publiée le 3 septembre 1965, à la veille de la quatrième et dernière session de Vatican II.

    L'encyclique intervenait alors que le grand chambardement de la réforme liturgique était commencé : par le motu proprio Sacram liturgiam du 25 janvier 1964, Paul VI avait lancé la réforme et institué la Commission pour l'Application de la constitution sur la liturgie. C'est aussi en 1965 que commençait le grand effondrement du catholicisme, manifesté par celui de la pratique dominicale, dans ce climat de « révolution culturelle » qu'avait favorisé de fait le Concile (voir notre Lettre 632 recensant le livre de Guillaume Cuchet : Comment notre monde a cessé d'être chrétien, Anatomie d'un grand effondrement, Seuil, février 2018).

    Paul VI, pontife complexe à l'âme tourmentée, que l'on a souvent comparé à Hamlet, voulant et ne voulant pas, alors même qu'il ouvrait toutes grandes les vannes par ses réformes, tentait oralement d'endiguer le torrent. D'où son Credo du Peuple de Dieu, du 30 juin 1968 ; d'où son encyclique Humanæ vitæ, du 25 juillet 1968 ; et d'où, auparavant, l'encyclique Mysterium Fidei. « Nous savons en effet que parmi les personnes qui parlent ou écrivent sur ce mystère très saint, il en est qui répandent au sujet des messes privées, du dogme de la transsubstantiation et du culte eucharistique certaines opinions qui troublent les esprits des fidèles : elles causent une grande confusion d'idées touchant les vérités de la foi, comme s'il était loisible à qui que ce soit de laisser dans l'oubli la doctrine précédemment définie par l'Église ou de l'interpréter de manière à appauvrir le sens authentique des termes ou énerver la force dûment reconnue aux notions. » Certains, écrivait Paul VI, voulaient que la présence réelle soit exprimée différemment. Des théories parlant de « transsignification » ou de « transfinalisation » (le signe sacramentel occasionnerait un changement de signification ou de finalité du pain et du vin) entendaient se substituer au terme, dogmatiquement consacré, de transsubstantiation. 

    Ainsi, quoi qu'il en soit des responsabilités de Paul VI, et peut-être même à cause d'elles, cette sainte exhortation à "promouvoir, sans épargner paroles et efforts, le culte eucharistique, vers lequel en définitive doivent converger toutes les autres formes de piété" n'en a que plus de prix. Nous pouvons parfaitement l'appliquer à notre expérience spirituelle, théologique et vitale de la forme extraordinaire du rite romain, la plus parfaite expression de notre foi en la sainte Eucharistie.

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  • L’Assomption : Marie en son royaume

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    Pourquoi l’Assomption occupe-t-elle une place si importante dans le calendrier liturgique… et spécialement en France ? De Jean-Michel Castaing sur le site « Aleteia » :

    assomption.jpg« La fête de l’Assomption tombe au beau milieu de l’été. Le 15 août : cette date ne doit rien au hasard. La montée de Marie à la gloire céleste, « avec son corps et son âme » selon les termes de la définition dogmatique de Pie XII, arrive lorsque les temps sont mûrs. L’Assomption marque en effet la fin de la moisson du mystère pascal. Il en constitue le couronnement, le fruit achevé, avec la Toussaint (le dogme fut d’ailleurs proclamé le premier novembre 1950). Avec l’entrée de Marie au ciel, la rédemption dans le Christ atteint sa pleine consommation.

    Cependant, malgré sa notoriété, beaucoup de nos contemporains se demandent pourquoi cette fête possède une telle importance dans le calendrier liturgique. Quatre raisons (plus une en France), — mais il en existe bien d’autres — justifient la place de ce mystère marial dans le catholicisme.

    La maternité universelle de la Vierge

    Tout d’abord, la montée de Marie à la gloire céleste est la condition de possibilité de l’exercice de sa maternité spirituelle à notre égard. L’Assomption est une investiture : la maternité de la Vierge y prend toute son efficacité. Au ciel, la Vierge nous entoure de sa sollicitude, tout en menant le combat de Dieu contre Satan, car nul ne se bat mieux qu’une mère pour ses enfants.

    L’Assomption, en consacrant la maternité de Marie, révèle la vérité ultime du corps humain. Qu’est-ce que le corps ? Il est ce qui, en nous, est tourné vers le monde, vers les autres et vers Dieu. Le corps exprime cette faculté de sortir de nous-mêmes. Aussi Marie, assumée au ciel en son corps et son âme, est-elle maintenant en relation continuelle avec le monde et tous les hommes.

     

    Lire aussi :

    Quelles sont les fêtes mariales majeures ?

    Le mystère du corps humain au Ciel

    L’Assomption, en portant au jour la dimension centrale du corps humain dans la personne de la Mère du Christ, nous révèle également le mystère intime de nos personnes. Le corps constitue en effet comme le sacrement de notre intimité, l’épaisseur de notre être appelé à ressusciter avec le Christ. De ce point de vue, la montée de Marie à la gloire céleste, en tant qu’icône prophétique de l’Église appelée à vivre en et avec Dieu, signale qu’aucune dimension de nos personnes ne sera laissée de côté dans l’éternité. Dieu les recueillera au contraire toutes, en les intégrant les unes aux autres.

    Là où la postmodernité morcelle les individus, les saucissonne en tranches (haut, bas, milieu, intelligence, affect, corps, âme, spirituel, amour, plaisir, etc.), le mystère de l’Assomption nous met devant les yeux ce qui fait la grandeur de la divinisation de l’être humain : l’intégration en Dieu de toutes ses composantes. Par ailleurs, l’Assomption est prophétique du règne de l’homme sur le cosmos : le corps glorieux institue une relation nouvelle de nos personnes à la matière.

    Lire aussi :

    Que se passe-t-il à notre mort ?

    Icône de l’Église éternelle

    L’Assomption nous dévoile également notre destinée finale. Nous ne savons plus quoi penser de l’au-delà. Privés d’enseignements sur les fins dernières, les esprits se retrouvent parfois livrés aux mains inquiétantes de prédicateurs jouant sur les peurs et les ignorances. La transfiguration de la Vierge dans la gloire nous présente le ciel sous un jour nouveau. Le monde céleste n’est plus une réalité désincarnée. À la droite du Ressuscité du jour de Pâques, se tient sa Mère glorifiée en son corps. « La terre nouvelle et les cieux nouveaux » salués par l’Apocalypse, sont habités par des êtres humains de chair et de sang. Comment mieux dire cette vérité que la grâce ne détruit pas la nature, mais la porte à son accomplissement ? Toujours les temps de la maturité du 15 Août…

    Le mystère de la femme

    « Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme ! » (Ap 12, 1). L’Assomption révèle enfin le mystère de la femme. Le moment est venu de s’interroger pour savoir si le christianisme ne détiendrait pas la clé de compréhension de ce mystère. « Plus une femme est chrétienne, plus elle est femme » disait Léon Bloy. On devine les haussements d’épaules des bien-pensants face à une telle affirmation. Sans se laisser intimider, les chrétiens auraient tout intérêt à explorer cette piste afin de confondre les faux-sages de la postmodernité à ce sujet.

    La suite ici : L’Assomption : Marie en son royaume

    JPSC

  • Liège: fêter le 15 août 2018 à l'église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy

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    Affiche_15 aout2018.jpg

    A Liège, en Outremeuse le 15 août de chaque année, la piété mariale se mêle volontiers au folklore populaire et c’est très bien ainsi !

    Plus insolite: sur l’autre rive du fleuve, au Centre-Ville, un groupe de chanteurs issu des conservatoires royaux de Liège et de Mons a aussi voulu se réunir cette année pour célébrer la Madone de l’Assomption avec les plus beaux motets mariaux du répertoire classique. Au programme: William Byrd, Arcadelt, Aichinger, Arcadelt, César Franck et Diogo Dias Melgas.

    Cela se passe au cours de la messe célébrée le mercredi 15 août 2018 à 10h en l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132: avec les solistes du plain-chant et l’Ensemble polyphonique « VocA4 » réuni par Arnaud François, avec l’appui de l’association Foliamusica pour la promotion des jeunes talents (dir. C. Leleux). A l’orgue: Patrick Wilwerth, chef du chœur universitaire de Liège et professeur au conservatoire de Verviers.

    Bienvenue à tous (libre et gratuit). Plus de détails sur l’affiche reproduite ci-dessus et heureuse fête de Sainte Marie à chacun. Rens. Tel. 04.344.10.89 email sursumcorda@skynet.be

    LES ORIGINES DE LA FÊTE DE L’ASSOMPTION

    Très tôt, les premiers chrétiens ont eu le pressentiment que la Mère de Dieu, préservée de tout péché, ne pouvait pas avoir connu la corruption de la mort. Une intuition qui sera ensuite approfondie par les Pères de l’Eglise. Au VIe siècle, la fête de la Dormition est déjà célébrée en Orient, vers la mi-janvier. Plus tard, l’empereur byzantin Maurice (582-602) la fixera définitivement au 15 août.

    La fête arrive à Rome grâce au pape Théodore (642-649), originaire de Constantinople. Elle se diffuse petit à petit en Occident : en 813, le concile de Mayence l’impose à l’ensemble de l’Empire franc. Peu à peu, la fête va prendre le nom d’Assomption mais l’Eglise ne ressent pas le besoin d’ériger en dogme cette croyance.

    C’est après la proclamation par Pie IX du dogme de l’Immaculée Conception, dans le grand courant de dévotion mariale du XIXe siècle, que des pétitions commencent à affluer à Rome pour que  soit officiellement défini le dogme de l’Assomption.

    C’est ce que fit solennellement le pape Pie XII le 1er novembre 1950 sur la place Saint-Pierre à Rome: « Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la vie céleste » (constitution apostolique « Munificentissimus Deus »).

    Quelques extraits du programme des chants

    Jacques Arcadelt (Namur,1507- Paris,1568):  Ave Maria

    William Byrd (Londres,1539- Stondon Massey, Esses, 1623):

     messe à 3 voix

    Gregor Aichinger (Ratisbonne,1564- Augsbourg,1628): Regina Caeli

     

    Diogo Dias Melgas (Cuba, Portugal,1638-Evora, 1700): Salve Regina 

    Plain-chant de la messe de l'Assomption

    Plus de renseignements : tel 04 344 10 89  ou email : sursumcorda@skynet.be

    __________

    Une initiative de "Sursum Corda" asbl, Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège.Tel. 04.344.10.89.

    E-mail : sursumcorda@skynet.be. Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Faire un don ? Compte bancaire : IBAN BE58 0003 2522 9579 BIC BPOTBEB1 de Sursum Corda asbl, Rue Vinâve d'île, 20 bte 64, 4000 Liège.

    JPSC

  • La vérité n'est plus ce qu'elle était...

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV :

    Mgr Rino Fisichella conteste la dimension « fixiste » de la vérité, de laquelle il nous faudrait avoir une « conception dynamique »

    La vérité n’est plus ce qu’elle était : une adéquation de l’intelligence avec la réalité. C’est en tout cas ce que l’on peut déduire de l’entretien accordé le 6 août au site d’information du Vatican, VaticanNews, par Mgr Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Une interview de grande importance dans le contexte actuel, puisque on le considère comme un bras droit du pape et qu’au nom de sa tâche d’évangélisation du monde moderne, il confirme la dérive relativiste dans la présentation actuelle de la doctrine catholique. Il assure dans l’entretien qu’« Il n’y a aucun fondement à la contestation du magistère du pape François à la lumière du magistère antérieur », s’en prenant durement à ceux qui s’appuient selon lui à tort sur Veritatis splendor pour ce faire. Il conteste carrément la « dimension fixiste de la vérité » à laquelle ces personnes critiquant le pape adhèrent, alors qu’il faudrait en avoir une « conception dynamique ».

    L’entretien a été accordé à l’occasion des 25 ans de l’encyclique Veritatis splendor. L’archevêque, chargé comme on l’a dit de promouvoir la « nouvelle évangélisation », y semble relativiser l’importance de ce texte de Jean-Paul II dont on attribue l’architecture intellectuelle au cardinal Ratzinger, son futur successeur, en soulignant que l’encyclique « présentait les points fermes (…), les points fondamentaux qui restent comme des rappels pour la doctrine chrétienne », « dans un contexte culturel transformé, très déterminé par la sécularisation et les conséquences d’un fort relativisme philosophique ».

    Mgr Rino Fisichella réinvente la vérité

    Le choix de l’imparfait, la formulation elle-même semblent désigner le côté en quelque sorte opportuniste, voire dépassé de cette encyclique, marquée par son contexte et dont la nécessité aurait été dictée par des circonstances particulières. Attention : ces mots sont bien ceux de Mgr Fisichella, contrairement à ce que l’on peut lire sur la version française de l’entretien publiée par Vatican News, qui les attribue au journaliste Amedeo Lomonaco. La version italienne les attribue correctement à l’archevêque mais fait disparaître l’usage de l’imparfait. On peut vérifier tout cela ici.

    En réalité, c’est tout l’ensemble de l’entretien qui laisse comprendre le parti pris de Fisichella, au nom de sa fidélité au pape François, en faveur d’une vérité qui ne serait que partiellement immuable, et capable au moins pour partie d’évoluer, comme on parle de la théorie de l’évolution. D’où le choix du mot « fixiste », habituellement utilisé pour dénigrer ceux qui ne croient pas en cette théorie.

    C’est ainsi qu’il dit : « Avant toute chose, quand nous parlons de la vérité, nous devons toujours en avoir une conception dynamique. La vérité n’est pas une dimension fixiste. La vérité, pour les chrétiens, est avant tout cette Parole vive que le Seigneur nous a laissée », une « rencontre personnelle » où la vérité ouvre toujours plus à la découverte du mystère révélé, dit-il. Les choses se corsent lorsqu’il précise : « II y a quelques points fondamentaux qui restent comme des pierres miliaires dans l’enseignement dogmatique et moral de l’Eglise. Ce sont des éléments qui demeurent dans leur immutabilité. » Il en tire l’idée que le principe, « la norme immuable qui se fonde sur la vérité de l’Evangile », toujours sujet au travail et à l’interprétation des théologiens, « doit toujours être ouvert à la découverte de la vérité de la parole de Dieu » comme si celle-ci s’en distinguait de quelque manière.

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  • En changeant la doctrine de la peine de mort, le pape François change-t-il la foi ?

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    La pastorale de l’Eglise face à la peine de mort (23 mn).

    1992, 1998, 2018, Catéchisme de l’Eglise Catholique, article 2267 : trois versions différentes de la pastorale de la peine de mort pour une doctrine universelle identique : « La peine de mort est toujours un mal. Tuer un homme, même criminel, est un mal. Mais l’autorité publique a le devoir de défendre la vie des citoyens. » A partir de cet exemple et de l’évolution en acte de la pastorale, comprendre la différence entre doctrine universelle et pastorale, qui sont les deux pôles de la théologie morale. 1992 : « La peine de mort est parfois un mal nécessaire, pour protéger des vies innocentes » 1998 : « La peine de mort est parfois un mal nécessaire, mais il faut tendre à le faire disparaître, grâce à des peines sûres et non sanglantes. » 2 août 2018 : « L’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que la peine de mort est une mesure inadmissible qui blesse la dignité personnelle et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde. Etant donné que la société actuelle dispose de systèmes de détention plus efficaces, la peine de mort n’est plus nécessaire pour protéger les personnes innocentes. »

  • Quand Giovannino Guareschi adressait une dernière lettre à Don Camillo

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    Du site "Paix Liturgique" :

    LA DERNIÈRE LETTRE DE GIOVANNINO GUARESCHI A DON CAMILLO

    Le 21 juillet 2018, l'église Saint-Michel-Archange de Roncole Verdi, village de la commune de Busseto, en Émilie-Romagne (Italie), a accueilli une messe de Requiem à l'occasion du cinquantième anniversaire du rappel à Dieu de Giovannino Guareschi, le créateur de don Camillo. À la demande des enfants de l'écrivain – car don Camillo, avant d'être la série de films à succès que nous connaissons, est une œuvre littéraire profondément catholique – cette messe a été célébrée selon la forme extraordinaire du rite romain, en présence du maire de Busseto, lieu de sépulture de Guareschi, et de celui de Roccabianca, son lieu de naissance. Don Marino Neri, secrétaire de l'Amicizia sacerdotale Summorum Pontificum (voir notre lettre 584 notamment), a prononcé pour l'occasion un sermon vigoureux rappelant que, si la fin proche de l'homme est sa sanctification, sa fin ultime est la gloire de Dieu à laquelle l'auteur de don Camillo a contribué excellemment.

    Cet événement nous a permis de prendre connaissance d'un petit chef-d'œuvre que nous vous proposons bien volontiers en cette période de lectures estivales : la lettre adressée par Giovannino Guareschi à « son » don Camillo au lendemain du concile Vatican II et publiée le 19 mai 1966 par le journal Il Borghese. Nous omettons la dernière partie de cette lettre dans laquelle Guareschi regrette avec son ironie mordante que le cardinal Josef Mindszenty n'ait pas été élu Pape à la suite de Jean XXIII car « l'Église du Silence aurait alors acquis une voix puissante ».

    Cher don Camillo, 

    Je sais que vous avez des problèmes avec votre nouvel évêque. Il m'a été rapporté que vous avez dû détruire le maître-autel de l'église paroissiale pour le remplacer par la fameuse « table à repasser », modèle Lercaro (1), reléguant votre bien-aimé Crucifix dans un coin près de la porte d'entrée, de façon à ce que l'Assemblée lui tourne le dos...

    De même, j'ai su que le dimanche, une fois célébrée la « Messe du Peuple », vous alliez en célébrer une autre dans la vieille chapelle, intacte, de votre ami Perletti : une messe clandestine, en latin, pour les catholiques.Du coup, les gros bonnets de la Démocratie chrétienne vous ont dénoncé et vous voici fiché en curie parmi les « prêtres subversifs » après avoir reçu un dur avertissement de l'évêque.

    Mon Père, vous n'avez décidément rien compris. Il est juste que le Christ ne soit plus sur l'autel : le Christ en Croix est l'image de l'extrémisme. Notre Seigneur était un factieux, un fasciste, et son exhortation « Ou avec Dieu ou contre Dieu » n'est qu'un plagiat du célèbre slogan mussolinien « Ou avec nous ou contre nous ».
    Ne se comportait-il pas comme un fasciste en chassant à coups de matraque les marchands du Temple ???
    C'est le sectarisme, l'intransigeance et l'extrémisme du Christ qui l'ont amené à la Croix alors que, s'il avait choisi la voix du compromis démocratique, il aurait très bien pu s'entendre avec ses adversaires.

    Don Camillo, vous ne vous rendez pas compte que nous sommes en 1966 : les aéronefs parcourent le cosmos à la découverte de l'Univers et la religion chrétienne n'est plus adaptée à la situation. Le Christ a voulu naître sur la Terre ce qui, tant que l'ignorance et la superstition faisaient de la Terre le centre voire l'essence de l'Univers, pouvait encore passer mais qui aujourd'hui, à l'heure des explorations spatiales et de la découverte de nouveaux mondes, le rapporte à un phénomène provincial. Un phénomène qui, comme l'a solennellement établi le Concile, va redimensionner.

    Pour vous, Mon Père, les beatniks et leurs cheveux longs ne sont que des pouilleux à envoyer se faire tondre le crâne, et leurs compagnes avec ces jupes courtes qui leur couvrent à peine l'aine des filles de petite vertu à soumettre d'urgence au dépistage de la syphilis. En revanche, à Rome, l'Autorité Ecclésiastique Supérieure a créé une messe spéciale pour ces pouilleux et ces demoiselles de petite vertu – une messe Beat, jouée et hurlée par trois groupes de chevelus.

    Vous êtes resté bloqué dans l'autre siècle, Mon Père. Aujourd'hui, l'Église s'adapte à son époque, se mécanise. À Ferrare, sur la « table à repasser » de l'église San Carlo, il y a un distributeur d'hosties : au moment de l'Offertoire, le fidèle qui souhaite communier dépose son offrande sur un plateau, presse un bouton et, au son d'un joyeux carillon, l'hostie tombe dans le calice !

    Et, croyez-moi, il n'est pas impossible que dans les laboratoires du Vatican ne soit déjà à l'étude une machine plus complète dotée d'une petite pince qui, une fois la pièce introduite et le bouton pressé, porte directement aux lèvres du communiant l'hostie consacrée électroniquement.

    Don Camillo, l'an dernier vous m'avez fait des reproches parce que dans une de mes pièces j'ai raconté que don Giacomo, jeune prêtre des temps modernes, confessait ses fidèles par téléphone et leur envoyait des pulvérisateurs d'eau bénite au lieu de se déplacer pour bénir leurs foyers. Vous m'avez dit qu'on ne plaisantait pas avec ces choses-là...

    Pourtant, sur initiative de l'Autorité Ecclésiastique Supérieure, voici qu'on y est presque. Le jour n'est pas si loin où après s'être confessé par téléphone, le fidèle recevra par courrier recommandé l'hostie consacrée à domicile accompagnée d'une petite pince fournie par le « service mécanique » de la paroisse pour pouvoir la consommer sans la toucher avec ses doigts impurs (2). Je n'exclus pas que, pour arrondir les maigres revenus de la paroisse, le curé ne fasse imprimer sur l'hostie quelque message publicitaire...

    Don Camillo, je sais que Peppone, aujourd'hui, se fiche ouvertement de vous. Je sais qu'il vous a intimé de retirer du prieuré le portrait provocateur de Pie XII, « le pape fasciste et ennemi du Peuple », menaçant de vous dénoncer à l'évêque. Mais Peppone a raison : les rôles se sont inversés et bientôt la Section du Parti vous ordonnera de déplacer l'horaire des fonctions sacrées pour ne pas menacer la « Festa dell'Unità » (3) organisée sur le parvis de l'église.Don Camillo, si vous ne vous mettez pas à la page et n'arrêtez pas d'appeler « Sans-Dieu » les communistes et de les décrire comme des ennemis de la religion et de la liberté, la Fédération locale du Parti vous suspendra a divinis. Moi qui vous suis attentivement et vous suis attaché depuis vingt ans, je ne voudrais pas vous voir finir d'une si triste façon.

    Je sais bien que de nombreux paroissiens, et pas seulement les plus âgés, sont avec vous mais je sais aussi que vous préféreriez partir en silence, en cachette, pour éviter tout incident ou toute polémique qui pourrait tourmenter votre troupeau.

    En réalité, vous avez une sainte terreur de voir les catholiques se diviser. Malheureusement, cette division existe déjà.

    -------

    (1) Du nom du très rouge cardinal de Bologne, Giacomo Lercaro, l'un des plus virulents promoteurs de l'aggiornamento conciliaire en Italie. Choisi par Paul VI, Mgr Lercaro présida de 1964 à 1968 la Commission pour l’Application de la Réforme liturgique, dont le secrétaire n'était autre que Mgr Bugnini...

    (2) Là, Guareschi n'osait pas imaginer que les fidèles pourraient un jour être encouragés à se saisir par eux-mêmes de la sainte Hostie !

    (3) L'Unità est l'équivalent italien de L'Humanité. Chaque section du PCI (Parti communiste italien) avait l'habitude d'organiser une ou plusieurs fêtes annuelles placées sous le patronage du quotidien du Parti.

  • Ce que le cardinal Sarah pense d'Humane Vitae

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    D'Antoine Pasquier sur le site de Famille Chrétienne :

    Humanae vitae : ce qu’en pense le cardinal Sarah

    À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’encyclique Humanæ Vitæ, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, a donné une conférence le 4 août à l’abbaye sainte Anne de Kergonan intitulée « Humanæ Vitæ, voie de sainteté ». Extraits choisis.

    « Paul VI n'a pas pu se taire »

    « Il y a exactement 50 ans le Pape Paul VI a signé sa dernière et plus importante Lettre Encyclique, Humanæ Vitæ . C’était le 25 juillet 1968. Si l’on replace cet enseignement du Bienheureux Paul VI dans son contexte historique, on mesure quel courage, quelle grande foi en Dieu et quelle docilité à l’Esprit-Saint, il a fallu au Pape pour oser un tel acte. Alors que de nombreux théologiens, et parfois même des évêques le poussaient à mettre l’Église à la remorque du monde et des médias, le Pape a rappelé avec force que l’Église ne peut enseigner autre chose que ce qu'elle a reçu du Christ : la vérité révélée, qui est la seule voie de bonheur et de sainteté pour les hommes.

    Ainsi, malgré la tempête qu’a suscité Humanæ Vitæ, nous pouvons voir de nos yeux combien puissamment l’Esprit Saint a assisté et soutenu l’Office Pétrinien : au milieu d’un monde rendu esclave et dominé par les perversions de la révolution sexuelle, abandonné et isolé par beaucoup de cardinaux, évêques et théologiens, Pierre s’est tenu seul et Pierre est resté fort. Non seulement Paul VI a réaffirmé la doctrine historique et apostolique, mais il s’est surtout montré immensément prophétique. Cinquante ans après sa publication, cet enseignement magistériel manifeste non seulement sa vérité immuable, mais il révèle également la clairvoyance avec laquelle le problème fut affronté (…).

    Paul VI n'a pas pu se taire, la grâce du successeur de Pierre lui a donné le courage de parler avec clarté et fermeté. Il n’a pas pu en faire autrement car il en va de la Révélation, du message du Christ. Il n’a pas pu se taire car ce qui est en jeu dans l'encyclique Humanæ Vitæ, c'est, ni plus ni moins, la sainteté des couples chrétiens. »

    Humanæ Vitæ n’est pas une question d’interdit

    « Le refus d’Humanæ Vitæ, la méfiance vis à vis de cet enseignement vient souvent d’une erreur de perspective. On entend souvent dire : "la règle de l’Église est dure", ou "L’Église manque de miséricorde" ou encore "la règle est impossible à observer dans les faits".

    Comme si, Paul VI, en condamnant la contraception, avait arbitrairement décidé du permis et de l’interdit. Il y a là une erreur fondamentale ! Paul VI n’a pas, "un beau jour", décidé d'interdire la contraception, par pur caprice ou volonté d’imposer une opinion personnelle. C’est vraiment, après quatre longues années d’étude, de réflexion, de consultation, de lecture de documents scientifiques de qualité sur la question, après avoir longuement prié et s’être totalement livré à l’Esprit Saint, et mu par le sentiment aigu de sa grave responsabilité de père et de pasteur devant Dieu, devant l’Eglise et devant l’humanité, absolument fidèle à sa foi catholique et docile au magistère pérenne de l’Eglise, que Paul VI a pris la décision d’expliquer les circonstances et les raisons qui l’ont motivé à rappeler l’enseignement ferme de l’Eglise.

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  • Relire Soljenitsyne pour y retrouver une source de vérité et de courage

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    De Laurent Ottavi sur le site "La faute à Rousseau" :

    Littérature & Société • Relire Soljenitsyne pour retrouver une source de vérité et de courage

    Par   

    TRIBUNE - À l'occasion du dixième anniversaire de la mort d'Alexandre Soljenitsyne et du quarantième anniversaire de son discours d'Harvard, Laurent Ottavi revient sur les maux occidentaux que pointait le dissident russe. Il y voit une dimension prophétique. [Figarovox 3.08]. « Ne pas vivre dans le mensonge » où, de fait, nous vivons de tant de manières.  Soljenitsyne peut aider notre monde à le détruire.    

    Ce 3 août 2018 [était] le dixième anniversaire de la mort d'Alexandre Soljenitsyne. Le dissident russe, auteur d'Une journée d'Ivan Denissovitch et de L'Archipel du Goulag, fût une figure controversée, souvent qualifiée de « réactionnaire ». Le ressentiment de l'élite libérale américaine à son égard remonte à un discours retentissant, Le déclin du courage, dont c'est le 40ème anniversaire cette année. Le texte de ce discours prononcé à Harvard a été réédité en 2017 aux éditions des Belles lettres. 

    Il faut le resituer dans son contexte et dans la biographie de son auteur, pour en saisir toute la portée.

    Du Goulag à Harvard

    À la veille de la victoire des Alliés, Alexandre Soljenitsyne écrit dans une correspondance que Staline est un chef de guerre incompétent, qui a affaibli l'Armée rouge par les purges et s'est imprudemment allié à Adolf Hitler. Cette critique le conduit pendant huit années dans l'enfer du Goulag, « où ce fut, écrit-il, mon sort de survivre, tandis que d'autres - peut être plus doués et plus forts que moi - périssaient ». Il révèle l'existence des camps de travaux forcés au monde dans Une journée d'Ivan Denissovitch. Staline, depuis, est mort. Ce texte est publié dans une revue littéraire avec l'autorisation de Nikita Khrouchtchev. Il donne à son auteur une renommée en Russie mais aussi dans le monde.

    Alexandre Soljenitsyne est récompensé du prix Nobel de littérature en 1970. Après d'autres écrits et sa demande de supprimer toute censure sur l'art, il fait paraître en 1973, à Paris, son livre le plus connu, L'Archipel du Goulag. Le dissident est déchu de sa nationalité et exilé. Il vit d'abord à Zurich puis s'installe aux États-Unis. Il y réside depuis deux ans, dans la plus grande discrétion, quand il est invité par l'université d'Harvard à prononcer un discours lors de la séance solennelle de fin d'année, le 8 juin 1978.

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  • L’Europe doit apprendre à cultiver ses racines chrétiennes, autrement elle continuera à craindre le radicalisme

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    De Vatican News :

    L’archevêque de Sarajevo invite l’Europe à redécouvrir ses racines chrétiennes

    Pour le cardinal Vinko Puljic, afin de lutter contre le radicalisme islamique, les chrétiens européens doivent d’abord redécouvrir leur propre identité.

    «L’Europe doit redécouvrir ses propres racines, sa propre identité chrétienne. Seulement comme ça, elle ne devra pas craindre le radicalisme islamique.» Le cardinal Puljic s’est exprimé en ces termes en soutien à une campagne lancée par l’antenne italienne de l’AED, l’Aide à l’Église en Détresse, sur le thème «Il n’y a pas d’Europe sans le Christ», en soutien des étudiants du séminaire Redemptoris Mater de Vinnitsa, en Ukraine, et de l’agrandissement du centre pour les jeunes saint Jean-Paul II de Sarajevo.

    Près de 10 000 catholiques émigrent chaque année de la Bosnie et Herzégovine

    Le cardinal Puljic a expliqué à l’AED la situation difficile de ce pays balkanique, d’où émigrant chaque année près de 10 000 catholiques. «C’est depuis la fin de la guerre que notre petite communauté continue à diminuer d’année en année, à cause de l’absence d’égalité que soit au niveau politique ou au niveau juridique. Certains ne trouvent pas de travail, d’autres en revanche ont un emploi mais ne réussissent plus à vivre dans un pays dans lequel ils ne jouissent pas des mêmes droits que les autres citoyens».

    La discrimination des catholiques

    Les catholiques sont en effet discriminés dans chacune des entités instituées par les accords de Dayton en 1995 : au sein de la Fédération croato-musulmane, parce qu’ils ne sont pas musulmans, et dans la République serbe de Bosnie-Herzégovine, parce qu’ils sont majoritairement d’origine croate. Le cardinal dénonce les responsabilités de la communauté internationale, «qui ne nous a pas offert à nous, les catholiques, la même aide qu’aux autres groupes».

    L’engagement de l’Église locale pour la promotion de la tolérance

    L’Église locale cherche à favoriser un climat de tolérance à travers différentes initiatives, spécialement adressées aux jeunes dans le Centre Saint Jean-Paul II, qui accueille aussi des jeunes d’autres religions. «Mais ne nous pouvons pas tout faire seuls, car nous sommes une petite réalité», remarque l’archevêque de Sarajevo, qui s’inquiète aussi de la diffusion de l’islamisme radical.

    La menace de l’islamisme en Bosnie-Herzégovine

    «Il y a beaucoup d’investissements de la part des pays arabes qui construisent des mosquées et même des villages entiers pour y faire vivre ceux qui viennent ici depuis leurs nations. Avec les musulmans slaves nous avons de bons rapports, mais avec les islamistes radicalisés provenant du monde arabe, il est difficile de dialoguer. Surtout parce que, spécialement au niveau politique, ils ignorent notre présence.»

    Ce pays est une porte d’entrée vers l’Europe pour l’islam radical. «Malheureusement, l’Europe ne connaît pas bien l’islam et ne comprend pas ce que cela signifie de vivre côte-à-côte avec le radicalisme islamique». Pour contrer ce phénomène, le cardinal estime qu’il faut partir de la redécouverte des racines chrétiennes. «Aujourd’hui, l’attention n’est portée qu’au matérialisme et non pas à la dimension spirituelle de l’homme. L’Europe doit apprendre à cultiver ses racines chrétiennes, autrement elle continuera à craindre le radicalisme.»

  • Vingt-cinq ans après sa publication : lire ou relire Veritatis Splendor, une encyclique très actuelle

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    Du frère Clément-Marie sur Blog Domini, Blog officiel de la Famille Missionnaire de Notre-Dame :

    Il y a 25 ans, Veritatis Splendor…

    Il y a 25 ans, Veritatis Splendor : une encyclique à redécouvrir

    Le 6 août 1993, Jean-Paul II publiait l’encyclique Veritatis Splendor, adressée d’abord aux évêques, portant sur l’enseignement moral de l’Église. Ce texte prophétique, auquel avait collaboré de près le Cardinal Joseph Ratzinger, est aujourd’hui à redécouvrir…

    C’est en la fête de la Transfiguration, vingt-cinq ans après l’encyclique Humanae Vitae, du pape Paul VI, que Jean-Paul II a signé l’encyclique Veritatis Splendor. Adressée d’abord aux évêques, elle porte « sur quelques questions fondamentales de l’enseignement moral de l’Église ». Débutant par une admirable méditation de l’évangile du jeune homme riche, Jean-Paul II approfondit la réponse de Jésus à la question morale : « Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Si le pape Jean-Paul II a estimé nécessaire cette encyclique, c’est, ainsi qu’il l’écrit lui-même, en raison de « la discordance entre la réponse traditionnelle de l’Église et certaines positions théologiques, répandues même dans des séminaires et des facultés de théologie, sur des questions de première importance pour l’Eglise et pour la vie de foi des chrétiens… »[1]

    La théologie morale d’aujourd’hui en question…

    Par ce texte, le pape a voulu s’opposer, au nom même de l’évangile, à une certaine théologie morale déployée ces dernières décennies, et qui n’a eu de cesse de nier le péché ou, pour le moins, son existence concrète – cette tendance s’est manifestée dans les réactions de membres de l’Église contre l’encyclique Humanae Vitae, et demeure aujourd’hui très prégnante.

    Pour beaucoup, en effet, on ne peut jamais – ou presque – déclarer qu’un acte concret est un péché, parce que nous ne pouvons pas juger les intentions de son auteur, ou encore parce qu’il peut exister bien des circonstances atténuantes qui diminuent ou suppriment la responsabilité de l’auteur de l’acte. Le cardinal Joseph Ratzinger le remarquait : « De nos jours, la discussion morale consiste, pour une grande part, à libérer les hommes de la faute, en la faisant dépendre de conditions qui ne sont jamais réunies. Le mot caustique de Pascal nous vient à l’esprit : « Ecce patres, qui tollunt peccata mundi ! » (« Voici les pères qui enlèvent les péchés du monde ! »). D’après ces « moralistes », il n’y a tout simplement plus aucune faute. »[2]

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  • Notre foi tient-elle la route ?

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    Du site "didoc.be" :

    Une apologie de l’apologétique

    Écrit par Jacques Leirens le .

    Quels sont les fondements de notre foi ? Nous vous proposons un entretien avec Manuel Cabello, auteur du livre Les raisons de la foi, à l’épreuve de la modernité. Cette interview est parue initialement dans la revue Emmaus en janvier 2018.

    Au cours du XXe siècle, l’apologétique a vu son importance diminuer peu à peu. Quelles que soient les causes de cette évolution, force est de constater que l’apologétique a cessé d’être considérée comme une réponse aux « attaques des adversaires », protestants ou rationalistes. Car, pour reprendre la boutade du jésuite René Latourelle, on trouve aujourd’hui plus d’opposants à la foi parmi les croyants que les non-croyants (cf. Nouvelle image de la Fondamentale, in : R. Latourelle, et G. O’Collins, éd., Problèmes et perspectives de théologie fondamentale, Desclée-Bellarmin, Paris-Tournai-Montréal, 1982, p. 71-72).

    Mais peut-être avons-nous aussi troqué une apologétique trop optimiste ou naïve pour un pessimisme excessif (cf. Charles Morerod, Quelques athées contemporains à la lumière de S. Thomas d’Aquin, in Nova et Vetera, 82,2 [2007], p. 151-202), motivé par une méfiance à l’égard de la raison. La situation est telle aujourd’hui que les athées estiment avoir le droit d’occuper entièrement le terrain de la raison. N’avons-nous pas trop vite abandonné la tâche de tenter d’apporter une réponse rationnelle au scepticisme ? D’un côté, nous avons l’obligation de prendre les objections des athées et des « cherchants » au sérieux, pour manifester notre respect envers tout interlocuteur. De l’autre, nous ne pouvons pas laisser les croyants dans un vide rationnel, qui entraînerait également la disparition rapide de la foi.

    Ces considérations expliquent ma curiosité en tombant dernièrement sur un nouvel ouvrage consacré à l’apologétique : Les raisons de la foi, à l’épreuve de la modernité (Éditions Le Laurier, octobre 2014, traduction néerlandaise parue chez De Boog-Betsaïda en 2017). L’auteur, Mgr Manuel Cabello, prêtre et vicaire de l’Opus Dei en Belgique, est docteur en théologie (Université de Navarre).

    La lecture m’a conforté dans la conviction que le christianisme et les croyants d’aujourd’hui ont tout intérêt à s’intéresser de nouveau sérieusement à l’apologétique. Qui plus est, la clarté du style, la rigueur de l’argumentation et la sérénité du ton m’ont donné envie, non de mettre l’auteur sur la sellette (étant d’ailleurs moi-même largement gagné à sa cause), mais d’engager avec lui une discussion en lui posant une série de questions qui me semblent très actuelles.

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