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Foi - Page 554

  • Le carême, temps de conversion

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    Un emprunt à nos frères orthodoxes sur le site sagesse-orthodoxe.fr :

    LE CARÊME, TEMPS DE LA CONVERSION

    On emploie l’expression « se convertir », mais, en fait, c’est le Seigneur qui nous rappelle. Il ramène son peuple de la captivité spirituelle, comme Il l’a, autrefois, ramené de la captivité de Babylone ou de l’esclavage d’Égypte. Le Seigneur attire l’homme à lui, Il l’appelle, Il le cherche et Il cherche à susciter en lui la nostalgie de son amour et de sa familiarité.  L’exemple du Fils débauché est très parlant : l’Esprit saint agit dans le cœur de l’homme et lui donne le désir de retourner vers le Père. Un théotokion du jeudi de la 4ème semaine de Carême (Cathisme III, t.7) exprime ce mystère en une prière : « Seigneur, nous sommes ton peuple, les brebis de ton bercail : vers toi ramène tes enfants dispersés ; sous ta houlette rassemble les brebis égarées, de ton troupeau aie pitié, bon Pasteur, par les prières de la Mère de Dieu, seul Ami des hommes et Seigneur sans péché. » Le psaume 50 l’annonce : « les impies reviendront à toi ».

    Dieu agit

    La conversion n’est pas un phénomène moral ; elle correspond à une action de Dieu. Cet appel adressé par Dieu à son peuple, et à chaque membre de ce peuple, était très fort chez les anciens, exprimé par la bouche des grands prophètes ; il est devenu encore plus profond depuis l’Incarnation, la Résurrection et la Pentecôte. Plus que jamais, le Seigneur agit de l’intérieur de l’homme pour l’appeler à la communion avec lui-même : « suis-moi ! ». Nous pouvons donc prier ainsi : Convertis-nous, ô Dieu de miséricorde ! « Convertis-moi, que je revienne ! », dit le prophète Jérémie (31, 18).

    Description

    Le désir d’être sauvé est une des façons dont le Seigneur nous appelle. « Lorsque je vois l’océan de cette vie soulevé par la tempête des tentations, j’accours à ton havre de paix et je te prie, ô Dieu de bonté : À la fosse rachète ma vie ! » (hirmos de la 6ème ode en ton 6). La pensée de la mort et de la brièveté de la vie nous réveille du sommeil de l’inconscience et de l’oubli qui nous tuent. Mais surtout le désir des biens à venir, la promesse d’une jouissance indéfinie auprès à l’ombre de l’amour, stimulent la conversion : Dieu « a promis, dans l’observance de ses commandements, immortalité de vie et jouissance des biens éternels » (anaphore de saint Basile)

    La conversion sera un véritable retour de l’esprit vers Dieu, un changement de la pensée, une révolution de la mentalité.  « Vos pensées ne sont pas mes pensées, dit le Seigneur » (Isaïe 55, 8). La conversion est un retournement dont l’enjeu est d’acquérir la pensée divine. Cherchons, dit saint Paul, à avoir la pensée du Christ (1 Co 2, 16).

    Méthode

    Comment le faire ? Il s’agit de changer nos habitudes. Nous sommes habitués au péché, à vivre loin de Dieu et de son Église. Nous sommes gagnés par les pensées et la mentalité du monde. Pour retrouver la mentalité du Christ et de ses disciples, il nous est proposé une période de recyclage, en quelque sorte, de remise à niveau, comme on le fait dans le monde professionnel, de rééducation volontaire. Saint Silouane le dit : nous pouvons remplacer des habitudes par d’autres habitudes, étant entendu que l’homme est un animal d’habitude. Nous devons nous habituer ou nous réhabituer à Dieu, à sa familiarité, à sa douceur, au bien-être qu’il y a à se trouver dans sa maison, chez lui, c’est-à-dire chez nous, puisque nous sommes ses fils et ses filles.

    Exerçons-nous ainsi au pardon, au non jugement, à la sobriété pour changer l’habitude de la gourmandise, à la fidélité aux offices et aux prières communautaires, à nous confesser plus fréquemment afin de communier plus souvent. Entraînons-nous à lire la parole de Dieu, à nous montrer aimables et prévenants avec notre prochain ; habituons-nous à un rythme régulier de prière quotidienne. Ces nouvelles habitudes vont véritablement changer notre vie quotidienne et toute notre mentalité, notre regard sur autrui et sur l’actualité.

    Le repentir

    La conversion n’est pas encore le repentir. Elle est une subversion dans nos habitudes mentales, alimentaires, affectives, voire sexuelles. Mais elle n’a rien à voir avec le repentir, parce qu’elle n’est qu’un changement – révolutionnaire, certes – dans l’organisation de la vie, une discipline de vie en quelque sorte. Mais le repentir est autre chose : c’est un sentiment douloureux de deuil ; un regret douloureux de ses fautes, du temps perdu dans le péché ; une vraie amertume de s’être si longtemps, et stupidement, privé de l’amour de Dieu. Le repentir est un passage de la « mortelle tristesse », ou de la tristesse morbide et mortifère, qui est celle du monde, à ce qu’on appelle la « componction » (Jeudi de la 4ème semaine de Carême, ode 9, théotokion). Celle-ci signifie un cœur blessé par la nostalgie de la familiarité de Dieu. « Pourquoi m’as-Tu repoussé loin de ta face, Lumière inaccessible ? Malheureux que je suis,  les ténèbres extérieures m’ont enveloppé ; fais-moi revenir je t’en supplie, et dirige mes pas vers la lumière de ta loi » (hirmos en ton 8 de la 5ème ode). Pour se muer en repentir, la conversion doit être animée par un cri douloureux, une lamentation, une supplication qui peut aller jusqu’aux larmes. La lecture des écrits de saint Silouane nous instruit beaucoup sur cela.

  • Liturgie : plus qu’« une légitime diversité »

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    Dans l’Eglise dite latine, quarante ans de préventions réciproques ont éloigné les uns des autres les fidèles (clercs et laïcs) acquis à l’une ou l’autre des deux formes légitimes de célébration de la messe romaine. Au mieux, ils se tolèrent, tout en s’ignorant : les uns sont imperméables à la sacralité propre à la forme extraordinaire (tout en s’extasiant parfois lorsqu’ils assistent à une liturgie orthodoxe grecque ou slavonne) et à la richesse de ses symboles, les autres se raidissent face à l’effacement excessif de la verticalité du culte et de son aspect sacrificiel dans la forme ordinaire, telle qu’elle est couramment célébrée.

    Dans son motu proprio « Summorum Pontificum » du 7 juillet 2007 et la lettre qui accompagne celui-ci,  le pape Benoît XVI, après avoir reconnu l’égale légitimité des deux formes du rite romain, plaidait pour qu’elles s’enrichissent mutuellement. C’est à ce titre que le cardinal Robert Sarah, actuel préfet de la congrégation romaine du culte divin et des sacrements,  espérait initier une réforme de la réforme de Paul VI. Il s’est malheureusement heurté à une opposition frontale du pape actuel qui souhaite, au contraire, diversifier encore davantage les célébrations dites ordinaires et barrer ainsi la route à toute convergence centripète.

    La décentralisation préconisée a néanmoins ceci de positif qu’elle n’empêche pas les évêques diocésains de suivre l’intuition de Benoît XVI et du Cardinal Sarah. Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon a généreusement appliqué dans son diocèse la lettre et l’esprit du motu proprio « Summorum Pontificum ». Dans le n° 294 du mensuel « La Nef » , il évoque cette expérience avec Christophe Geffroy  (JPSC):  

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    La Nef – Comment avez-vous reçu en 2007 le Motu proprio Summorum Pontificum ?

    Mgr Dominique Rey – J’ai reçu Summorum Pontificum filialement. Cet acte juridique visait à mettre un terme aux souffrances de ceux qui, dans l’Église, désiraient prier avec les anciens rites liturgiques et qui en avaient été privés jusque-là. Il s’agissait aussi de faire un acte de réconciliation pour apaiser les divisions du passé. Comme évêque, il était clair pour moi que le Motu proprio établissait de nouvelles dispositions juridiques pour le rite ancien, valables pour toute l’Église de rite latin, et par conséquent pour mon propre diocèse.

    Quel bilan tirez-vous, dix ans après, de son application ?

    Dans le diocèse de Fréjus-Toulon et dans beaucoup d’endroits il a été appliqué largement et sans susciter de controverse. Les fruits sont réels. La liturgie ancienne nourrit des communautés ou des paroisses en croissance numérique, et attire des jeunes. Cela participe d’une légitime diversité parmi toutes les communautés chrétiennes en communion avec leur évêque. Bien sûr, Summorum Pontificum n’a peut-être pas été parfaitement appliqué partout en France. Ma propre expérience m’a montré que la confiance et la générosité ne vont pas sans reconnaissance, et ont créé une fraternité et une communion plus profondes dans le diocèse. Je m’efforce d’accompagner personnellement les groupes qui vivent de la forme extraordinaire. Ces communautés rencontrent des défis. Mais ma conviction est claire : elles font partie de la solution dans l’Église d’aujourd’hui, pas du problème.

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  • Vivre le carême grâce aux retraites en ligne sur le web

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    D'Agnès Pinard Legry sur aleteia.org :

    Retraite en ligne : vivre le carême à l’heure d’internet 

    Depuis quelques années les retraites en ligne se multiplient afin d’accompagner les chrétiens sur leurs chemins de foi. À une semaine du carême, qui débute mercredi 14 février, Aleteia revient sur ce phénomène. Quand la méditation de la parole de Dieu se fait virtuelle.

    « Il est grand le mystère de la foi ». Chaque semaine, les catholiques le professent dans le symbole des apôtres et le célèbrent dans la liturgie sacramentelle. Ce mystère exige d’eux qu’ils y croient, le louent et en vivent dans une relation vivante et personnelle avec Dieu. Cette relation a un nom : la prière. Que ce soit par des paroles, des mélodies, des gestes ou encore une iconographie, la prière est une rencontre. Mais encore faut-il la vouloir : facebook, twitter, instagram, snapchat… Dans un monde toujours plus connecté, quelle place reste-t-il pour la méditation, le recueillement ?

    Et si la réponse se trouvait tout simplement en inversant le rapport « moyens déployés – fins visées » ? Autrement dit, et s’il suffisait de mettre cette connectivité au service de la prière ? « Notre Dame du Web a été créée en 1999, avec l’intention de faire vivre les Exercices Spirituels de saint Ignace de Loyola, en bénéficiant de tout le potentiel du numérique, on parlait d’ailleurs à l’époque de multimédia », détaille le père Grégoire Le Bel, envoyé en mission sur l’apostolat spirituel jésuite. « L’idée est d’aider les internautes à faire une véritable expérience spirituelle, notamment à l’aide de la méditation de la parole de Dieu », souligne encore le jésuite qui fait partie de l’équipe d’animation de Notre Dame du Web.

    Alors que les chrétiens se préparent doucement à entrer en Carême le 14 février, les retraites en ligne permettent de préparer son cœur et de se mettre en chemin vers Pâques. La rédaction d’Aleteia en a sélectionné quatre.

    Carême dans la ville : Proposée par les Dominicains de Lille, cette retraite en ligne invite à se mettre en route vers la fête de Pâques en méditant sur le cri du Psalmiste : « Tu m’as relevé » (psaume 29). Chaque jour, du 14 février au 1er avril 2018, Carême dans la ville permet de recevoir sur sa boite mail une méditation, sept vidéos-témoignages ainsi que l’enregistrement du temps de prière.

    Notre Dame du Web : Fondé par les sœurs du Cénacle et les jésuites, le site Notre Dame du Web se présente comme le portail de la famille ignatienne sur internet. « Chaque jour une méditation guidée audio (avec Prie en Chemin) et un bonus (un enseignement, une œuvre d’art à contempler, une frise de BD inédite Malt et Dorge, un clip, un fond d’écran etc.) sont proposés, explique le père Grégoire Le Bel. L’idée est de ne pas trop charger la barque, pour que le chemin se fasse durant tout le temps du Carême. » Une des particularités des propositions de Notre Dame du Web et des retraites qui y sont proposées, est « d’inviter l’internaute e-retraitant à entrer en “exercice”, c’est à dire expérimenter quelque chose (à partir de la Parole de Dieu, d’un tableau, d’un clip, d’un kit spirituel etc.), puis de prendre le temps de relire ce qui a été vécu ». Ensuite, « nous nous efforçons de voir comment notre vie spirituelle peut se déployer au plus concret de notre vie, au travers “d’exercices pratiques”. En effet, saint Ignace nous invite à “chercher et trouver Dieu en toutes choses” », explique encore le père Grégoire Le Bel.

    Œuvre des vocations : Depuis 2011, l’Œuvre des vocations propose une retraite en ligne pour l’avent et le carême. Celle du carême comprend des méditations audio (2 minutes) de Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris et directeur de l’Œuvre des vocations. Concrètement, celui qui s’y inscrit recevra un mail trois fois par semaine invitant à écouter ou à lire la méditation. Elle sera également disponible sur Aleteia.

    L’ordre des Carmes déchaux : Depuis l’avent 2011, les Carmes déchaux de la Province de Paris proposent des « retraites en ligne » pour Noël et Pâques. Cette année, les Carmes de Paris proposent une retraite en ligne de carême avec frère Laurent de la Résurrection (1614–1691). « Cet humble frère cuisinier puis cordonnier a eu un grand rayonnement de son vivant et son message est passé à la postérité. Il nous aide à vivre notre quotidien le plus banal sous le regard de Dieu, souligne les Carmes de Paris. La prière n’est plus réduite à des temps spécifiques. C’est toute notre existence qui devient une relation vivante avec le Seigneur. Pendant ce carême, nous nous laisserons façonner par ce Mystère ! ».

  • Kinshasa : l’archevêque coadjuteur nommé par le pape François assure être dans la même ligne que l’emblématique cardinal Monsengwo

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    Fridolin Ambongo.jpgMgr Fridolin Ambongo, nommé par le Pape archevêque coadjuteur de Kinshasa, au côté de Mgr Laurent Monsengwo, a indiqué dans une interview à la Deutsche Welle diffusée vendredi qu’il était dans la droite ligne du cardinal. Un article de Marie-France Cros sur le site de « La Libre Afrique » :

    « Mgr Ambongo a souligné que sa mission religieuse au côté du cardinal Monsengwo était une « évangélisation en profondeur » des Congolais, qui comprend un appui pour que « les enfants de Dieu (…) vivent mieux ». N’est-ce pas s’immiscer dans les affaires politiques? Quand les politiciens congolais « ont besoin de l’Eglise, ils nous cherchent », a ironisé l’archevêque, avant d’expliquer que « l’Eglise ne se mêle pas de politique, elle assure sa mission évangélique dans toutes ses dimensions ». La politique « n’est qu’une des dimensions de la vie de l’homme »; « comment l’Eglise pourrait-elle s’occuper de tous les aspects » de celle-ci « sauf celui-là? ». Mgr Monsengwo accomplit sa mission de pasteur, a dit son coadjuteur, « je continue la même mission ».

    Interrogé sur la formule utilisée le mois dernier par le cardinal Monsengwo, qui avait enjoint aux « médiocres » gouvernant le pays de « dégager », Mgr Ambongo « ne comprend pas qu’on s’offusque ». Quand un enseignant qualifie de « médiocre » le travail scolaire d’un enfant, « les parents ne s’offusquent pas », a-t-il dit, ajoutant que l’important était de savoir si ce qu’avait dit son aîné était « vrai » ou non.

    Le Pape accepte ou non la démission

    Comme on lui faisait remarquer que Mgr Monsengwo, 78 ans, avait dépassé l’âge de l’éméritat (75 ans), l’archevêque a précisé que la règle était qu’un prélat, à 75 ans, offre sa démission au Pape, « qui est libre d’accepter » ou non. Mgr Monsengwo « aura terminé sa mission quand le Pape aura accepté sa démission ».

    Enfin, questionné sur le soutien apporté par l’Eglise aux marches pacifiques de chrétiens organisées par le Comité laïc de coordination (CLC) pour réclamer l’application par le régime du président hors mandat Joseph Kabila de l’Accord de la Saint Sylvestre signé sous l’égide de la Conférence épiscopale congolaise (accord qui balise le chemin vers des élections consensuelles), Mgr Ambongo a précisé que « ce que font les catholiques » au travers du Comité laïc de coordination, « c’est l’application de notre message Le pays va très mal, debout Congolais! » de juin dernier.

    Lire aussi:
    RDC : Les évêques se repositionnent face au pouvoir de Kabila

    Et l’archevêque de qualifier d' « inacceptables » les violences exercées par les forces de l’Etat contre ces marcheurs pacifiques (au moins 12 morts, des dizaines de blessés et plus de cent arrestations).

    MFC »

    RDC: Mgr Ambongo dans la ligne de Mgr Monsengwo

    Mais pourquoi cette désignation soudaine d'un successeur ? L’archevêque coadjuteur nommé par le pape François rappelle que ce dernier peut en effet à tout moment lui passer la main en  acceptant la démission de Mgr Monsengwo qui a atteint l’âge de l’éméritat… voici près de quatre ans déjà : une remarque qui n’aura pas échappé au président Kabila et que, toutes proportions gardées, le général Jaruselski eût peut-être été heureux d’entendre à propos du cardinal  Wyszyński auquel saint Jean-Paul II se garda bien de désigner un successeur avant son décès.

    JPSC

  • 17-18 février : forum Jésus le Messie à Lille

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    17-18 février : forum Jésus le Messie à Lille

    Affiche Lille 2018 Voici le programme et le lien pour s'inscrire.

  • Le cardinal Müller met en garde contre une « modernisation suicidaire de l’Eglise ».

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    Lu sur le site de notre confrère « diakonos.be » :

    « Au cours d’une récente conférence sur l’Encyclique “Veritatis Splendor” de Saint Jean-Paul II donnée dans le cadre de la Conférence des évêques de Slovaquie et de l’Université Comenius de Bratislava, le cardinal Gerhard Müller a déclaré que « séparer l’enseignement dogmatique de l’enseignement moral revenait à transformer l’Eglise en une ONG soumise à ceux qui ne prétendent qu’à l’amélioration des conditions de vie ici-bas. » dans le monde intérieur. Et le cardinal d’ajouter qu’une telle façon de faire était « suicidaire » dans la mesure où l’on trompe les fidèles en les empêchant d’avoir accès à la vérité divine.

    Interrogé sur “Amoris laetitia”, l’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a répondu qu’il déplorait les différentes interprétations que font les Conférences épiscopales du document de François : « Pour ce qui touche aux questions dogmatiques, il ne saurait y avoir de pluralisme. Ainsi, le huitième chapitre d’ “Amoris laetitia” doit être compris d’une façon “orthodoxe”. Par conséquent, ceux qui vivent en état de péché mortel ne peuvent pas recevoir la communion eucharistique. »

    Enfin, le cardinal a révélé qu’il avait dit lui-même au pape François que « si les conférences des évêques donnent des interprétations différentes d’ “Amoris laetitia”, alors l’Eglise sera dans une situation similaire à celle que connaissent les communautés issues de la Réforme. » Et au passage, il a ajouté qu’ « on ne peut pas célébrer la Réforme qui a conduit à la division de l’Eglise. »

    Source : “Tagespost”.

    Ref. Franziskus deuten durch Johannes Paul

    JPSC

  • La nouvelle évangélisation, si chère à Jean-Paul II, a-t-elle été mise en veilleuse ?

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    Si vous introduisez les mots "nouvelle évangélisation" dans votre moteur de recherche, vous vous apercevrez qu'il faut remonter à plusieurs années en arrière pour voir évoquée cette nouvelle évangélisation si chère à Jean-Paul II et qu'un article de La Croix, en octobre 2012, définissait par le recours à cinq mots clefs :

    La nouvelle évangélisation en cinq mots

    Kérygme

    La nouvelle évangélisation tend à recentrer l’annonce de la foi sur le kérygme (du grec kêrygma, « proclamation »), c’est-à-dire sur le noyau central de la confession chrétienne : l’annonce de « Jésus-Christ, mort, ressuscité et vivant en son Église ». L’une des formes les plus visibles (et parfois les plus caricaturées) de ce retour à une affirmation plus explicite est à l’évidence l’évangélisation de rue. 

    Mais il est bien plus large : il s’agit de la prise de conscience que dans une société où un tiers des moins de 35 ans n’a pas été baptisé et où un quart des catholiques n’a pas fait ou ne fera pas baptiser leurs enfants, il n’est plus possible de se vivre en chrétien sans en rendre compte. La prédication du kérygme est donc, selon Mgr Rino Fisichella « le but premier du ministère que les chrétiens sont appelés à exercer ».

    Cela dit, cette prédication, qui se situe en amont de la catéchèse, comme porte d’entrée vers l’Église, ne doit pas faire l’économie d’une recherche sur la manière d’annoncer le message chrétien dans un langage compréhensible pour nos contemporains. Cela demande tout « un travail de recherche anthropologique », relève Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

    Charisme

    Puisant aux sources de Vatican II, la nouvelle évangélisation insiste sur le rôle missionnaire de chaque baptisé, dans le droit fil de l’appel universel à la sainteté. Aussi met-elle l’accent sur la vocation spécifique de chaque chrétien, vocation qui va bien au-delà du seul état de vie (prêtre, religieux ou marié) : il s’agit de découvrir ses propres charismes ou talents – des dons reçus gratuitement – et la manière de les mettre au service de l’Église.

    Ce qui demande aux communautés chrétiennes de devenir des lieux de discernement et d’appel, de miser sur la formation et l’accompagnement. Cela passe aussi, pour les responsables d’Église ou de groupes d’évangélisation, par une nouvelle forme de gouvernance pastorale : une gouvernance plus participative, qui délègue et accompagne.

    L’accent mis sur les charismes personnels a suscité un élan de créativité ces dernières années chez certains jeunes laïcs qui ont mis sur pied des initiatives de nouvelle évangélisation, des groupes de prière comme Abba aux colocations avec les sans-abri de la fraternité Lazare.

    Communion

    La plupart des évangélisateurs en conviennent : il ne peut y avoir de mission authentique sans communion, à plus forte raison dans une société où les catholiques sont devenus une minorité. C’est la prise de conscience que dans un monde individualiste, les communautés chrétiennes ne peuvent être de simples lieux de prestation cultuelle, mais doivent rayonner par la qualité de leur ferveur spirituelle, de leur charité et de leur ouverture à autrui.

    Autrement dit : comment former une communauté qui rassemble des croyants aux sensibilités et aux parcours de plus en plus éclatés ? Inspirée par l’exemple des premières communautés chrétiennes, cette communion fraternelle repose sur l’accueil, l’écoute et l’hospitalité, comme en témoigne l’immense succès des cours Alpha.

    Elle nécessite aussi une Église à taille humaine, où chacun est connu et reconnu : ainsi depuis quelques années se développent des cellules d’évangélisation, fraternités paroissiales, ou groupes de quartiers qui favorisent ce partage et cet accueil mutuel. Du reste, une vraie fraternité peut être la réponse au besoin de sécurité des nouvelles générations tentées par un certain repli identitaire. « La nouvelle évangélisation cherche à faire grandir le sens de l’identité personnelle en lien avec le sens de l’appartenance à la communauté », résume Mgr Rey.

    Vision

    Le terme de vision est emprunté au monde évangélique, en particulier au pasteur américain Rick Warren, fondateur de la « megachurch » de Saddleback (Californie) et auteur d’un best-seller intitulé « L’Église, une passion, une vision ». L’idée de Warren est qu’une Église ne peut grandir que si elle est conduite par un projet pastoral clairement défini.

    À première vue, cette approche pourrait passer pour du marketing, mais cela va plus loin : Warren conseille aux responsables d’Église d’élaborer « leur » vision en méditant l’Écriture et en étudiant le milieu propre de leur communauté, afin de la recevoir dans la prière et en prise avec la réalité locale. Cette approche n’est d’ailleurs pas absente de l’Église catholique : la devise que chaque évêque choisit au moment de son ordination est en soi « une vision ».

    Pour Warren, il faut toutefois aller plus loin : il ne suffit pas qu’un pasteur d’Église ait défini sa vision, encore lui faut-il la communiquer à chaque membre de sa communauté pour le mobiliser spirituellement et matériellement dans le projet missionnaire. Sans cela, la communauté chrétienne perd son souffle, disperse ses énergies, et n’attire pas.

    Ce qui demande au pasteur d’Église d’exercer un nouveau « leadership », qui conjugue ferveur spirituelle et une gouvernance empruntant aux disciplines du coaching, du management et de la communication. Ce qui lui demande également une certaine vigilance pour respecter la diversité des approches au sein de sa communauté.

    Mission

    Au-delà du charisme personnel de quelques-uns, la nouvelle évangélisation, telle qu’encouragée par les derniers papes, ne se réalise véritablement que si chaque membre de la communauté parvient à se mobiliser autour du projet missionnaire. Qu’elle soit portée par une paroisse, un mouvement ou un groupe, la mission est avant tout une œuvre collective qui s’inscrit dans l’Église en tant que corps unifié. Elle n’est jamais un acte isolé.

    D’où l’importance de mettre en place des formations adaptées pour les laïcs. Dans les universités catholiques, les centres spirituels, les paroisses et les mouvements, ces parcours connaissent un succès considérable, signe de la prise de conscience par les baptisés de leur responsabilité missionnaire.

    De la formation approfondie des responsables (FAR) proposée dans le diocèse de Versailles à la formation des animateurs en pastorale (CIPAC) dans ceux de Lille, Arras et Cambrai, en passant par l’École de charité et mission (ECM) mise en place par la communauté de l’Emmanuel et l’École du Verbe Éternel et Nouveau (Even), ces formations ont pour but d’affermir la foi de ceux qui s’engagent. Ainsi formés, les nouveaux acteurs ne s’expriment non pas en leur nom propre, mais se font la voix de l’Église tout entière.

    C.H. et F.-X. M.

  • Tempus Quadragesimae

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    carême blog-scola-metensis-sacramentaire-de-drogon.jpgComme toute fête du calendrier chrétien, le mercredi des cendres, par lequel débute le carême,  se situe en référence à la fête des fêtes qu’est Pâques qui célèbre le passage de la mort à la résurrection du Christ. Fête tellement importante qu’elle est célébrée durant cinquante jours (de là vient le mot Pentecôte), et qu’elle est précédée d’une préparation de quarante jours. Le mot "carême" est la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie quarantième -sous-entendu : jour, le quarantième jour étant le jour de Pâques.

    Cette préparation est un temps de cheminement spirituel, tout entier orienté vers Pâques, pour ceux qui se préparent à être baptisés à la veillée pascale et pour tous les fidèles. Il est marqué par le jeûne (privation), la prière et le partage (charité, solidarité), et pas seulement comme pratique à observer - d’ailleurs le plus discrètement possible mais véritable démarche spirituelle. La durée de quarante jours est à mettre en relation avec les 40 jours de Jésus au désert précédant sa vie publique, eux-mêmes en relation symbolique avec les quarante ans de traversée du désert par les Hébreux avant l’entrée en Terre promise.

    C’est pour tenir les quarante jours de jeûne et de privation, en dehors des dimanches qui sont toujours jour de fête et de résurrection - même en temps de Carême - que le début de celui-ci fut avancé au mercredi avant le 1er dimanche de carême. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (cf. Genèse 3, 19 "Souviens-toi que tu es poussière…"), elle évoque aussi le péché et la fragilité de l’homme (cf. Sagesse 15, 10 ; Ézéchiel 28, 18 ; Malachie 3, 21) et son regret du péché (cf. Judith 4, 11-15 ; Ézéchiel 27, 30). Pour les chrétiens, l’imposition des cendres est, avant tout, un rite pénitentiel dont la signification est portée par la phrase que prononce le prêtre en faisant le geste :

    "Ne tarde pas, dit le Seigneur, convertis-toi à Dieu, et ne diffère pas de jour en jour." Ce sont les paroles de Dieu et non les miennes; vous ne les avez pas entendues de moi, mais moi je les entends avec vous : "Ne tarde pas, dit-il, convertis-toi au Seigneur." Mais toi tu réponds : "Demain! demain!" (dans le latin du texte : "Cras! cras!") Quel croassement de corbeau! Comme le corbeau envoyé de l'arche n'y est pas revenu et, maintenant qu'il est vieux, dit encore : Demain! demain! C'est le cri du corbeau : tête blanche et coeur noir. Demain! demain! c'est le cri du corbeau : le corbeau n'est pas revenu à l'arche, la colombe est revenue. Qu'il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe." (saint Césaire d’Arles, Ve siècle)

    Ref. Liège: ouverture du carême 2018 à l'église du Saint-Sacrement (célébration: 14 février, 18h00)

    JPSC

  • RDC : l’Eglise face à la galaxie Kabila

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    Marche_Monsengwo.jpgLe peuple congolais, majoritairement catholique, suit aujourd’hui l’Eglise, son seul recours avéré contre la toile tissée par Kabila mais, sans alternative politique crédible pour sortir de l’impasse, les marches de protestation réprimées dans le sang ne peuvent évidemment suffire : des élections sans candidats crédibles ont-elles un sens ?  Après l’élimination de Lumumba, le leader pyromane brulé dans l’incendie qu’il avait lui-même allumé, la prise du pouvoir par Mobutu se révéla finalement le seul facteur possible de stabilisation : avec toutes les dérives qu’il a finalement généré. Si l’Eglise et les meilleurs de ses fils congolais a aujourd’hui un plan raisonnable pour assurer la transition vers une gestion politique digne d’un grand pays, elle doit s’assurer du concours de toutes les  instances nationales et internationales susceptibles de le mettre en œuvre, sans quoi la galaxie Kabila a encore de beaux jours devant elle. Sur son blog, hébergé par le quotidien belge « Le Soir », la journaliste Colette Braekman, qui suit le dossier congolais depuis les affres de la proclamation de l’indépendance, nous rappelle ici en quoi consiste exactement cette galaxie actuellement au pouvoir :

     La galaxie de Joseph Kabila, le maître du silence et des réseaux    

     « Voici quelques années, lors de l’une de ses rares interviews, Joseph Kabila reconnaissait qu’il ne connaissait pas quinze Congolais en lesquels il pouvait avoir confiance. Cet aveu fit jaser dans tout le pays et, quelque temps plus tard, alors que nous lui demandions s’il avait déniché les oiseaux rares, le président, sobrement, citait le chiffre de douze. « Comme les douze Apôtres », ajouta-t-il en souriant. Nous ne lui avons pas demandé combien de Judas se cachaient parmi les douze élus….

    Plusieurs raisons expliquent pourquoi sont si rares les conseillers auxquels le « Raïs » (chef en swahili) accorde sa confiance. La première, c’est que le fils de Laurent Désiré Kabila, l’irréductible opposant à Mobutu, a grandi à l’étranger : il était très jeune encore lorsque sa mère, Maman Sifa, fut obligée de quitter le maquis que son père avait créé du côté de Fizi, dans une « zone rouge » appelée Hewa Bora, au bord du lac Tanganyika. Les bombardements de l’armée zaïroise et le blocus avaient créé la famine dans cette région assiégée. « Il nous arrivait d’être obligés de manger de l’‘herbe » nous confiera un jour Maman Sifa…La famille finit par se retrouver à Dar es Salam, vivant dans des conditions très précaires et sous la menace d’être repérée par les agents de Mobutu pour lesquels Laurent Désiré Kabila demeurait l’ennemi numero un. Inscrit à l’école française de Dar es Salam, (son père souhaitait qu’il apprenne la langue de ses compatriotes congolais, en prévision d’un éventuel retour au pays) le jeune Joseph dut se présenter sous un faux nom, cacher sa véritable identité et son père lui donna la consigne de ne faire confiance à personne. C’est là que le jeune garçon apprit à se taire et à écouter, à dissimuler ses sentiments et ses projets, à compartimenter ses amitiés.

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  • Bénir les unions homosexuelles ? L'archevêque de Philadelphie rappelle le lien entre charité et vérité

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    La charité, la clarté et leur contraire

    Par Mgr. Charles J. Chaput

    A l’occasion de certaines prises de position récentes, l’archevêque de Philadelphie rappelle dans sa colonne hebdomadaire quel est le lien entre la charité et la vérité.

    Pratiquement tous ceux qui essaient de comprendre l’effervescence actuelle du gouvernement à Washington sont soit convaincus d’avance de la version des faits de l’un ou l’autre parti, soit complètement désorientés. La plupart d’entre nous appartiennent plus ou moins au second groupe. Et cela signifie qu’un grand nombre de citoyens finissent par se sentir impuissants, puis écœurés et finalement fâchés. Si, comme dit l’Ecriture, la vérité nous rend libres, son absence nous rend frustrés et enfermés dans une situation d’incertitude. Pour le dire autrement : la confusion est néfaste. Elle est néfaste pour la personne individuelle, et elle est néfaste pour la santé d’une société. Elle suscite inévitablement la division et le conflit.

    La confusion peut avoir différentes causes. Certaines sont assez innocentes. On peut entendre ou interpréter une information de façon incorrecte. Ou une personne peut s’exprimer d’une façon peu claire. Ou des facteurs indépendants de notre volonté — par exemple les préjugés ou la superficialité d’une agence de nouvelles — peuvent interférer avec la façon dont un message est communiqué et reçu, ou le déformer grossièrement. Ces choses arrivent comme un aspect naturel de la vie. C’est pourquoi les dirigeants ont un devoir spécial d’être clairs, honnêtes et prudents dans ce qu’ils font et disent. Ils doivent « dire la vérité dans la charité », comme disait saint Paul. Créer imprudemment ou délibérément la confusion à propos d’une question importante constitue un manquement sérieux pour toute personne investie d’autorité. Il en va ainsi dans la vie publique. Egalement dans la vie de l’Eglise.

    Il n’y a pas d’amour — pas de charité — sans vérité, de même qu’il n’y a pas de réelle miséricorde en-dehors d’un cadre de justice configuré et guidé par la vérité. En même temps, la vérité utilisée comme une arme pour humilier les autres, la vérité qui manque de patience et d’amour est une forme particulièrement vilaine de violence.

    Où est-ce que je veux en venir ?

    Ces dernières semaines, un certain nombre de voix haut placées dans la direction de l’Eglise en Allemagne ont suggéré (ou fortement insinué) leur soutien à l’institution d’un rite de bénédiction catholique pour des couples de même sexe qui sont mariés civilement ou qui cherchent à contracter un mariage civil. A première vue, l’idée peut sembler généreuse et raisonnable. Mais l’imprudence de ce genre de prises de position publiques suscite — et devrait susciter —une sérieuse préoccupation. Cela requiert une réponse, car ce qui arrive dans une réalité locale de l’Eglise globale résonne inévitablement ailleurs — en définitive même ici.

    Dans le cas qui nous occupe, tout « rite de bénédiction » de ce type contribuerait à un acte moralement interdit, indépendamment de la sincérité des personnes demandant cette bénédiction. Un tel rite minerait le témoignage catholique sur la nature du mariage et de la famille. Il induirait les fidèles dans la confusion et l’erreur. Et il blesserait l’unité de notre Eglise, car il ne pourrait être ignoré ou passé sous silence.

    Pourquoi un acte apparemment miséricordieux poserait-il un tel problème ? Bénir des personnes dans leur forme particulière de vie les encourage en réalité à vivre dans cet état de vie, en l’occurrence des unions de personnes de même sexe. Tout au long de l’histoire chrétienne, une réalité tout simple et pleine de sagesse s’applique : lex orandi, lex credendi, ce qui veut dire que notre façon de prier détermine notre façon de croire et ce que nous croyons. Etablir un nouveau rite enseigne et inaugure une nouvelle doctrine de par la réalité vivante de son effet, c'est-à-dire par la pratique.

    Il y a deux principes à rappeler. D’abord que nous devons traiter toutes les personnes avec le respect et le souci pastoral qu’elles méritent en tant qu’enfants de Dieu, avec leur dignité inhérente. Ceci inclut clairement ceux et celles qui éprouvent un attrait pour les personnes de même sexe. Ensuite qu’il n’y a pas de vérité, pas de véritable miséricorde ni d’authentique compassion dans le fait de bénir une façon de faire qui détourne les gens de Dieu. Ceci n’est en aucune manière un rejet des personnes demandant une telle bénédiction, mais plutôt un refus d’ignorer ce que nous savons être vrai sur la nature du mariage, de la famille et de la dignité de la sexualité humaine.

    Encore une fois : nous tous, en tant qu’êtres humains, quelles que soient nos forces et nos faiblesses, avons le droit d’être traités avec le respect que notre dignité, reçue de Dieu, demande. Nous avons aussi le droit d’entendre la vérité, qu’elle nous plaise ou non, même si malheureusement elle semble compliquer l’unité de l’Eglise elle-même. Pour le dire avec des mots de saint Thomas d’Aquin : « Le bien de l’unité de l’Eglise, auquel s’oppose le schisme, est moindre que le bien de la vérité divine, auquel s'oppose l’infidélité » (cf. STh II-II, q. 39, a. 2).

    Jésus a dit que la vérité nous rendra libres. Jamais il n’a dit qu’elle nous rendra la vie commode. Encore aujourd’hui, nous avons besoin d’entendre la vérité clairement, et de la partager clairement et toujours avec amour. Créer la confusion à propos de vérités importantes ou à propos de notre foi, même si l’intention est très bonne, ne fait que rendre plus difficile une tâche qui l’est déjà.

    Source : http://archphila.org/archbishop-chaputs-weekly-column-charity-clarity-and-their-opposite/. Ce texte a été traduit de l’anglais par Stéphane Seminckx.

  • Dieu de retour sur les écrans

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    Du site "Chrétiens dans la Cité" :

    Dieu et la foi chrétienne de retour au cinéma

    Plusieurs films traitent à nouveau de la question de Dieu et de la foi chrétienne.

    Il y a d'abord les films venus d'outre-atlantique adaptés et promus par les sympathiques animateurs de SAJE. Après Dieu n’est pas mort, un autre film joue sur un registre apologétique : Jésus, l’enquête (sortie le 28 février), de Jon Gunn, raconte l’histoire vraie de Lee Strobel, un journaliste d’investigation athée de Chicago qui, ébranlé par la conversion de son épouse, se livre à une enquête en règle sur Jésus qui le conduira à la foi. Il a raconté son parcours dans un livre qui a remporté un grand succès international, The case for Christ, et est devenu pasteur.

    Mais il n'y a pas que les chrétiens qui traitent de thèmes chrétiens. Un  beau film français sort le 14 février, sans intention de convaincre : L’Apparition, de Xavier Giannoli (Marguerite, Quand j’étais chanteur…). Vincent Lindon joue le rôle d’un reporter appelé à faire partie d’une commission d’enquête canonique chargée de faire la lumière sur une prétendue apparition de la Vierge Marie à une jeune fille (on pense un peu à Medjugorge). La démarche du réalisateur est très respectueuse. Il a pris notamment conseil auprès de l’historien Yves Chiron, grand spécialiste des apparitions. Pour une fois, les chrétiens ne sont pas caricaturés et le film reste ouvert sur le mystère. Avec pour musique des extraits d'oeuvres du grand compositeur estonien Arvo Pärt.

    Et ce n'est pas tout : le 21 mars sortira La Prière, film de Cédric Kahn, qui raconte la guérison d’un drogué dans une communauté tenue par d’anciens toxicomanes qui se soignent par la prière et le travail.

    Et le 28 mars, sort un portrait de Marie Madeleine, signé par l’Américain Garth Davis, qui semble être de bonne facture.

  • En RDC, les Catholiques annoncent une nouvelle marche anti-Kabila

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    Soutenus par leur hiérarchie, les catholiques de RDC organiseront le 25 février une nouvelle marche pour dire « non » au maintien au pouvoir du président Kabila et à la dictature. Ils interpellent «le Conseil de sécurité des Nations unies, l’Union africaine et l'Union européenne afin qu'ils aillent au-delà des condamnations de principe (...) du blocage du processus électoral». Lu dans  « La Croix » du 10 février :

    Kabila dégage 000_vi3pt_0.jpg"Contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le deuxième et dernier mandat de cinq ans a pourtant pris fin le 20 décembre 2016, les catholiques de République démocratique du Congo ne se résignent pas. Samedi 10 février, un collectif proche de l’Eglise catholique a en effet appelé à une nouvelle marche, le 25 février. Les deux précédentes marches, en décembre 2017 et janvier dernier, avaient été interdites et réprimées à balles réelles.

    «Ce 25 février 2018, où que nous soyons, au Congo ou à l’étranger, sans distinction d'appartenances religieuses ou politiques, levons-nous et marchons pour dire non à la dictature», a fait savoir par communiqué déclare le Comité laïc de coordination (CLC). «Soyons prêts à affronter le pire pour arracher le meilleur», ajoute-t-il.

    Cet appel du CLC intervient 24 heures après une messe à Kinshasa à la mémoire des victimes du 21 janvier, pendant laquelle des voix de l'Eglise catholique avaient clairement soutenu de prochaines marches.

    Au total, une quinzaine de personnes ont été tuées dans la répression des marches du 31 décembre et du 21 janvier, d'après les Nations unies et l'épiscopat. Les autorités ne reconnaissent que deux morts le 21. La Commission nationale des droits de l'Homme de la RDC a fait état vendredi 8 février de sept morts le 31 décembre et quatre le 21 janvier.

    > A LIRE  : Répression en RDC, les positions belge et française

    «Notre peuple ne croit plus en la volonté politique des dirigeants actuels d'assurer une alternance pacifique du pouvoir», ajoute encore dans son communiqué le Comité laïc de coordination (CLC). Le CLC interpelle «le Conseil des sécurité des Nations unies, l'Union africaine et l'Union européenne afin qu'ils aillent au-delà des condamnations de principe, parce qu'ils sont témoins non seulement du blocage du processus électoral par le président Kabila, mais aussi des atrocités et de la barbarie».

    Dès vendredi 8 février, sous les applaudissements de l’assistance dans la cathédrale Notre-Dame à Kinshasa, l’abbé François Luyeye avait prévenu, dans son sermon, que « la marche des chrétiens ne s'arrêtera pas». «Les initiatives du Comité laïc de coordination sont à applaudir, et nous en attendons d'autres», avait-il poursuivi lors de cette cérémonie présidée par l'archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, 78 ans, très critique envers le régime.

    Dans leurs précédents appels, les catholiques demandaient au président Kabila de déclarer publiquement qu'il ne se représentera pas à la présidentielle prévue le 23 décembre. Et d’assurer le respect des libertés fondamentales."

    > A LIRE AUSSI  : « Je ne vois pas les évêques du Congo demander d’arrêter les marches »

    Ref : En RDC, les Catholiques annoncent une nouvelle marche anti-Kabila

    JPSC