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Foi - Page 604

  • Le pape et les jeunes prêtres

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    De Constance Roques sur zenit.org :

    Jeunes prêtres : Dieu « ne laissera pas vaciller vos pas »

    Audience à l’assemblée plénière de la Congrégation pour le clergé

    « Voilà ce que je voudrais dire aux jeunes prêtres : vous êtes choisis, vous êtes chers au Seigneur ! Dieu vous regarde avec la tendresse d’un Père et, après avoir permis que vos cœurs soient amoureux, il ne laissera pas vaciller vos pas » : c’est aux jeunes prêtres que le pape François a choisi de s’adresser surtout, dans son audience accordée aux participants à l’assemblée plénière de la Congrégation pour le clergé, ce jeudi 1er juin 2017, au Vatican.

    Les jeunes sont capables de « se mettre en jeu avec générosité », a souligné le pape, encourageant les jeunes prêtres à « être créatifs dans l’évangélisation », à s’impliquer « avec discernement » dans les « nouveaux lieux de la communication » et à « rester en réseau » entre eux.

    Rappelant que le prêtre est un « disciple missionnaire en formation permanente », comme l’indique la Ratio Fundamentalis – le document élaboré en décembre 2016 par le dicastère, pour la formation des futurs prêtres – le pape a souligné trois « comportements importants » : prier sans se lasser, sinon « notre pêche ne pourra pas avoir de succès » ; marcher toujours, car « un prêtre n’est jamais ‘arrivé’ » et partager avec son cœur car « les jeunes n’ont pas besoin d’un professionnel du sacré ni d’un héros » mais de quelqu’un qui « sait s’impliquer sincèrement dans leur vie ».

    Le pape s’est aussi adressé aux évêques, leur demandant de ne pas remplir les séminaires « avec des personnes qui n’ont pas été appelées par le Seigneur » : « Accueillir uniquement parce que nous avons besoin », leur a-t-il dit, « c’est une hypothèque pour l’Église ! ». De même, il les a exhortés à être proches des prêtres, affirmant qu’ « on ne peut pas gouverner un diocèse sans proximité, on ne peut pas faire grandir et sanctifier un prêtre sans la proximité paternelle de l’évêque ».

    Voici notre traduction intégrale du discours qu’il leur a adressé.

    CR

    Discours du pape François

    Messieurs les cardinaux,

    Chers frères et sœurs,

    Je vous adresse à tous mes salutations cordiales et je vous exprime ma gratitude pour votre généreux engagement au service des prêtres et de leur formation. Je remercie de tout cœur le cardinal Beniamino Stella  pour ses paroles et pour tout le travail qu’il effectue.

    Je me réjouis de pouvoir dialoguer avec vous sur le grand don du ministère ordonné, à quelques mois de la promulgation de la nouvelle Ratio Fundamentalis. Ce document parle d’une formation intégrale, c’est-à-dire capable d’inclure tous les aspects de la vie ; et il indique ainsi la voie pour former le disciple missionnaire. Une route fascinante et en même temps exigeante.

    En réfléchissant à ces deux aspects – la fascination de l’appel et les exigences importantes qu’elle comporte – j’ai pensé en particulier aux jeunes prêtres qui vivent la joie des débuts du ministère et qui, en même temps, en perçoivent le poids. Le cœur d’une jeune prêtre vit entre l’enthousiasme des premiers projets et l’anxiété des efforts apostoliques, dans lesquels il s’immerge avec une certaine crainte, qui est signe de sagesse. Il sent profondément la joie et la force de l’onction reçue, mais ses épaules commencent à être progressivement chargées du poids de la responsabilité, des nombreux engagements pastoraux et des attentes du peuple de Dieu.

    Comment un jeune prêtre vit-il tout cela ? Que porte-t-il dans son cœur ? De quoi a-t-il besoin pour que ses pieds, qui courent apporter la joyeuse annonce de l’Évangile, ne se paralysent pas devant les peurs et les premières difficultés, pour qu’il n’ait pas, ne suive pas la tentation de se réfugier dans la rigidité ou de tout laisser et d’être un « perdu » ?

    Il faut admettre que, souvent, les jeunes sont jugés de façon un peu superficielle et ils sont trop facilement étiquetés comme génération « liquide », privée de passions et d’idéaux. Certes, il y a des jeunes fragiles, désorientés, fragmentés ou contaminés par la culture du consumérisme et de l’individualisme. Mais cela ne doit pas nous empêcher de reconnaître que les jeunes sont capables de miser « fermement » sur la vie et de se mettre en jeu avec générosité, de diriger leur regard vers l’avenir et d’être, ainsi, un antidote par rapport à la résignation et à la perte d’espérance qui marque notre société, d’être créatifs et imaginatifs, courageux pour changer, magnanimes quand il s’agit de se dépenser pour les autres ou pour des idéaux comme la solidarité, la justice et la paix. Avec toutes leurs limites, ils sont toujours une ressource.

    Nous pouvons alors nous demander : parmi nos prêtres, comment regardons-nous les jeunes prêtres ? Laissons-nous avant tout éclairer par la Parole de Dieu, qui nous montre que le Seigneur appelle les jeunes, leur fait confiance et les envoie pour la mission.

    Tandis que « la parole du Seigneur était rare en ces jours-là » (1 Sam 3,1), parce que le peuple s’était perverti et n’écoutait plus la voix du Seigneur, Dieu s’adresse au jeune Samuel, un petit « servant de messe » qui devient prophète pour le peuple (cf. 1 Sam 3,1-10). Puis le regard du Seigneur, dépassant les apparences, choisit David, le plus petit des fils de Jessé et il l’oint roi d’Israël (cf. 1 Sam 16,1-13). À Jérémie, préoccupé d’être trop jeune pour la mission, le Seigneur offre ses propos rassurants et paternels : « Ne dis pas : ‘Je suis un enfant’ […] parce que je suis avec toi » (Jér 1,7-8). Des Évangiles aussi, nous pouvons apprendre que le choix du Seigneur retombe sur les petits et la mission d’annoncer l’Évangile, confiée aux disciples, ne se base pas sur la grandeur des forces humaines, mais sur la disponibilité à se laisser guider par le don de l’Esprit.

    Voilà ce que je voudrais dire aux jeunes prêtres : vous êtes choisis, vous êtes chers au Seigneur ! Dieu vous regarde avec la tendresse d’un Père et, après avoir permis que vos cœurs soient amoureux, il ne laissera pas vaciller vos pas. À ses yeux vous êtes importants et il est convaincu que vous serez à la hauteur de la mission à laquelle il vous a appelés. Comme il est important que les jeunes prêtres trouvent des curés et des évêques qui les encouragent dans cette perspective et qui ne les attendent pas seulement parce qu’il est nécessaire de changer et de remplir des places vides !

    À ce sujet, je voudrais dire deux choses spontanément. Des places vides : ne remplissez pas ces places avec des personnes qui n’ont pas été appelées par le Seigneur, ne prenez pas n’importe où, examinez bien la vocation d’un jeune, l’authenticité, et s’il vient pour se réfugier ou bien parce qu’il sent l’appel du Seigneur. Accueillir uniquement parce que nous avons besoin, chers évêques, c’est une hypothèque pour l’Église ! Une hypothèque.

    Deuxièmement : ne les laissez pas seuls. La proximité : les évêques, proches des prêtres, les évêques, proches des prêtres. Combien de fois ai-je entendu les plaintes de prêtres… Ceci, je l’ai souvent dit – peut-être l’aurez-vous entendu – : j’ai appelé l’évêque, il n’était pas là et la secrétaire m’a dit qu’il n’était pas là, j’ai demandé un rendez-vous : « Tout est plein pour trois mois… ». Et ce prêtre reste loin de son évêque. Mais si toi, évêque, tu sais que dans la liste des appels que te laisse ton secrétaire ou ta secrétaire, un prêtre a appelé et que ton agenda est plein, ce jour-même, le soir ou le lendemain – pas plus tard – rappelle-le au téléphone et dis-lui comment sont les choses, évaluez ensemble, si c’est urgent, pas urgent… Mais l’important est que ce prêtre sentira qu’il a un père, un père proche. Proximité. Proximité à l’égard des prêtres. On ne peut pas gouverner un diocèse sans proximité, on ne peut pas faire grandir et sanctifier un prêtre sans la proximité paternelle de l’évêque.

    Je me réjouis toujours quand je rencontre des jeunes prêtres, parce qu’en eux je vois la jeunesse de l’Église. C’est pourquoi, en pensant à la nouvelle Ratio, qui parle du prêtre comme d’un disciple missionnaire en formation permanente (cf. n.3), je désire souligner, surtout pour les prêtres jeunes, certains comportements importants : prier sans se lasser, marcher toujours et partager avec son cœur.

    Prier sans se lasser. Parce que nous pouvons être des « pêcheurs d’hommes » uniquement si nous, les premiers, nous reconnaissons que nous avons été « pêchés » par la tendresse du Seigneur. Notre vocation a commencé quand, ayant abandonné la terre de notre individualisme et de nos projets personnels, nous nous sommes mis en marche pour le « saint voyage » en nous remettant à cet Amour qui nous a cherchés dans la nuit et à cette Voix qui a fait vibrer notre cœur. Ainsi, comme les pêcheurs de Galilée, nous avons laissé nos filets pour saisir ceux que nous a confiés le Maître. Si nous ne restons pas étroitement liés à lui, notre pêche ne pourra pas avoir de succès. Prier toujours, j’insiste !

    Pendant les années de formation, les horaires de nos journées étaient rythmés de manière à nous laisser le temps nécessaire pour la prière ; après, on ne peut pas avoir tout ainsi planifié – la vie est autre chose – tout est organisé, à partir du moment où l’on est immergé dans les rythmes parfois pressants, des engagements pastoraux. Toutefois, ce que nous avons justement acquis pendant le temps du séminaire – en vivant l’harmonie entre prière, travail et repos – représente une ressource précieuse pour affronter les fatigues apostoliques. Nous avons besoin de nous arrêter tous les jours, de nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu et de rester devant le tabernacle. « Mais je cherche, mais… je m’endors devant le tabernacle ». Endors-toi, cela plaît au Seigneur, mais reste là, devant lui. Et avoir soin d’écouter aussi notre corps, qui est un bon médecin et qui nous avertit quand la fatigue a dépassé les limites. La prière, la relation à Dieu, le soin de la vie spirituelle donne une âme au ministère et le ministère, pour ainsi dire, donne un corps à la vie spirituelle : parce que le prêtre se sanctifie lui-même et les autres dans l’exercice concret de son ministre, surtout en prêchant et en célébrant les sacrements.

    Deuxièmement : marcher toujours parce qu’un prêtre n’est jamais « arrivé ». Il reste toujours un disciple, pèlerin sur les routes de l’Évangile et de la vie, présent sur le seuil du mystère de Dieu et sur la terre sacré des personnes qui lui sont confiées. Il ne pourra jamais se sentir satisfait ni éteindre l’inquiétude salutaire qui le fait tendre les mains vers le Seigneur pour se laisser former et remplir. Pour cela, toujours se mettre à jour et rester ouvert aux surprises de Dieu ! Dans cette ouverture vers ce qui est nouveau, les jeunes prêtres peuvent être créatifs dans l’évangélisation, fréquentant avec discernement les nouveaux lieux de la communication, où rencontrer les visages, les histoires et les questions des personnes, développant des capacités de sociabilité, de relation et d’annonce de la foi. De la même manière, ils peuvent « rester en réseau » avec les autres prêtres et empêcher que le ver de l’autoréférentialité ne freine l’expérience régénératrice de la communion sacerdotale. En effet, dans tous les domaines de la vie presbytérale, il est important de progresser dans la foi, dans l’amour et dans la charité pastorale, sans se raidir dans ses propres acquisitions ou se fixer dans ses propres schémas.

    Enfin, partager avec le cœur parce que la vie presbytérale n’est pas une agence bureaucratique ni un ensemble de pratiques religieuses ou liturgiques à briguer. Nous avons beaucoup parlé du « prêtre bureaucrate » qui est un « clerc de l’État » et non un pasteur du peuple. Être prêtre, c’est jouer sa vie pour le Seigneur et pour ses frères, en portant dans sa propre chair les joies et les angoisses du peuple, en passant du temps à écouter pour guérir les blessures des autres et en offrant à tous la tendresse du Père. En partant du souvenir de leur expérience personnelle – quand ils allaient au patronage, cultivant des rêves et des amitiés animés par leur amour juvénile pour le Seigneur -, les nouveaux prêtres ont la grande opportunité de vivre ce partage avec les jeunes et les adolescents. Il s’agit de rester parmi eux – ici aussi, la proximité ! – non seulement comme un ami parmi les autres, mais comme quelqu’un qui sait partager leur vie avec son cœur, écouter leurs questions et participer concrètement aux différentes vicissitudes de leur vie. Les jeunes n’ont pas besoin d’un professionnel du sacré ni d’un héros qui, de haut et de l’extérieur, réponde à leurs interrogations ; ils sont plutôt attirés par celui qui sait s’impliquer sincèrement dans leur vie, restant à leurs côtés avec respect et les écoutant avec amour. Il s’agit d’avoir un cœur plein de passion et de compassion, surtout envers les jeunes.

    Prier sans se lasser, toujours marcher et partager avec le cœur, cela signifie vivre la vie sacerdotale en regardant vers le haut et en pensant en grand. Ce n’est pas une tâche facile, mais on peut mettre toute sa confiance dans le Seigneur parce qu’il nous précède toujours sur le chemin ! Que la très sainte Vierge Marie, qui a prié sans se lasser, a marché derrière son Fils et a partagé sa vie jusque sous la croix, nous guide et intercède pour nous. S’il vous plaît, priez pour moi !

  • Plain-Chant sur Liège pour le samedi de la Pentecôte 2017

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    Découvrez  le Chœur grégorien de Paris à Liège  ce samedi  3 juin  2017. C’est à l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132, à partir de 16h45 jusqu’à 19h : vêpres, audition et messe pour le week-end de Pentecôte !              

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    PLAIN-CHANT SUR LIÈGE

    LE SAMEDI 3 JUIN 2017 à 16h45  

    À L’EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Boulevard d’Avroy, 132 à Liège

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    Who is who ?

     

    Le Chœur Grégorien de Paris s’est constitué en 1975 pour préserver et faire rayonner la tradition du chant sacré d’Occident : le chant grégorien. Il fonctionne comme une Schola, dont les membres fondateurs dispensent l'enseignement de cet art choral depuis plus de dix ans. 

    olga_cercle.pngDirigée depuis 1997 par Olga Roudakova, sa branche féminine, Voix de femmes, rassemble une douzaine de chanteuses de nationalités et formations musicales variées, couronnées des prix décernés par divers conservatoires et concours musicaux.  Multipliant les concerts et tournées internationales, l’Ensemble s’est produit, notamment, aux Festivals de Musique Sacrée de la Ville de Paris ou « Voix et Route romane » à Strasbourg , au Festival d’art sacré « L’éclat d’Orient » d’Angers , aux  Festivals internationaux de Chant Grégorien du Luxembourg, de Watou (Belgique) ou de Tomar (Portugal), aux Estivales de l’Orgue à Rennes, au Festival d’art sacré « L’éclat d’Orient » d’Angers et d’année en année à  Saint-Pétersbourg (Russie). Depuis 2004 les « Voix de femmes » résident à l’église Saint-Germain l’Auxerrois de Paris pour y animer les messes grégoriennes de dimanche soir.

    L’Académie de Chant grégorien, fondée à Bruxelles en 2000, est présente à Liège depuis 2003. Elle y a accueilli plus de trois cents élèves dans les cycles de cours qu’elle organise chaque année dans les locaux de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy. A Bruxelles et à Louvain-la-Neuve, l’académie offre aussi des cycles de cours ouverts tant aux débutants qu’aux persévérants, ainsi que isabelle Valloton.jpgdes week-ends consacrés à des formations thématiques de perfectionnement dont la direction est confiée aux meilleurs spécialistes belges et étrangers.

    Chargée des cours de chant grégorien à Bruxelles et à Liège, Isabelle Valloton a reçu une formation grégorienne à l’abbaye valaisanne de Saint-Maurice et dans des séminaires internationaux animés par des spécialistes de renom. Elle est licenciée ès Lettres de l’Université de Genève et membre du Choeur grégorien de Paris.

    Organiste, compositeur, professeur d’orgue au Conservatoire de Verviers et dans plusieurs académies de la région liégeoise, Patrick Wilwerth est diplômé des Conservatoires royaux de Liège et de Bruxelles, où il fut l’élève et le disciple d’Hubert Schoonbroodt. Il a aussi fondé en 1994 le chœur de chambre « Praeludium » et a été nommé, en 1993, directeur du Chœur universitaire de Liège.

    Voix féminines du Choeur grégorien de Paris à Liège le samedi 3 juin

    → À 16h45, psalmodie des vêpres traditionnelles de la pentecôte alternée par le chœur parisien et les élèves de l’académie.

    → À 17h30, découverte des plus belles mélodies du temps pascal interprétées par Olga Roudakova, Kyung –Hee Han , Clothilde Prin et Anna Zakova.

    → A 18h00, messe grégorienne de la Fête célébrée avec le concours des chœurs liégeois et parisien réunis. A l’orgue : Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers et directeur du chœur universitaire de Liège.

    → A 19h00, réception offerte à l’issue des manifestations.

    Entrée libre

    Renseignements : tél. 04 344 10 89

    e-mail academiedechantgregorienliege@proximus.be

    site web : www.gregorien.be

  • Comprendre ce qu'il y a dans la tête du pape François...

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    Sur Radio Notre-Dame : Nicolas TENAILLON, philosophe, spécialiste de théologie politique. Auteur de « Dans la tête du pape François » (Solin/Actes Sud)

  • Le départ de Jésus, le vide qu’il creuse au milieu de ses disciples sont l’espace d’ouverture pour que toutes les nations soient atteintes par l’évangile

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    De zenit.org (A.B.) :

    La «présence active de Jésus tous les jours jusqu’à la fin du monde», homélie du card. Vingt-Trois

    L’archevêque a présidé la messe de l’Ascension, jeudi 25 mai 2017 à Paris (15e) à l’occasion de la bénédiction de la chapelle et de la dédicace de l’autel de la Maternité Sainte-Félicité, des Petites sœurs de Maternités catholiques.

    Puis le cardinal Vingt-Trois a souligné la mission de l’Eglise : « La réalité de la présence du Christ ressuscité au monde, c’est nous, nous qui constituons son Église qu’il a instituée comme sacrement de sa présence, c’est-à-dire comme un signe visible, humain, intelligible humainement, de la réalité de la présence du Christ à l’histoire des hommes. C’est pourquoi la vie de l’Église dans le monde, pas simplement dans notre petite communauté ou dans notre petite région, mais la vie de l’Église dans le monde entier est un signe de la présence du Christ à l’humanité. »

    Le cardinal Vingt-Trois souligne aussi l’importance de la présence sacramentelle du Christ : « La présence sacramentelle eucharistique du Christ est le signe capital de cette présence active de Jésus tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

    Voici le texte complet de cette homélie publiée sur le site de l’Eglise à Paris.

    AB

    Homélie du card. Vingt-Trois

    Frères et Sœurs,

    Dans l’évangile de saint Jean, Jésus dit à ses disciples : « Il est bon pour vous que je parte ». Nous comprenons que pour eux, ce départ du Christ n’est pas forcément une nouvelle heureuse. Ils étaient accoutumés à vivre avec lui, à le voir au milieu d’eux, à le toucher, à partager ses repas, bref à entretenir une relation humaine, normale avec lui. Et voilà qu’en les quittant, Jésus laisse un vide au milieu d’eux.

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  • Un site consacré au centième anniversaire des apparitions de Fatima

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    http://www.enfantsdefatima.org/

  • Le dimanche après l'Ascension - évangile et homélie

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    Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17,1b-11a.

    En ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie.
    Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.
    Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.
    Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.
    Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe.
    J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole.
    Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi,
    car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé.
    Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.
    Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux.
    Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi.»

    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

    Du blog du Père Simon Noël osb :

    Dimanche après l'ascension - homélie

    Le soir du Jeudi-Saint, Jésus quitta le cénacle pour se rendre au jardin des oliviers. A un moment donné, il s'arrêta sur le chemin, et, levant les yeux au ciel, il pria son Père. C’est ce qu'on appelle la prière sacerdotale de Jésus, dont on vient de nous lire le début dans l'évangile de ce jour.

    Jésus voit déjà plus loin que les souffrances de sa passion qui va commencer dans quelques instants avec son agonie au jardin des oliviers. Il voit déjà la gloire qui sera la sienne, sa résurrection et son ascension auprès du Père. Cette glorification à venir, Jésus la demande, à son Père, comme s'il disait ceci : puisque j'ai accompli sur la terre l’œuvre pour laquelle tu m'as envoyé, il faut maintenant que je sois récompensé, par la glorification de cette nature humaine que j'ai prise en descendant dans le monde des hommes. Jésus demande la gloire du ciel pour son humanité à lui, mais aussi pour toute l'humanité, pour nous tous.

    Ainsi Jésus aura accompli sa mission. Il pourra donner la vie éternelle à tous les hommes, qui ne le rejetteront pas. Maintenant Jésus-Christ est dans le ciel, comme dans l'eucharistie, et il nous communique la vie éternelle.

    Or la vie éternelle c'est d'abord de connaître le vrai Dieu et de l'aimer. Le vrai Dieu, c'est-à-dire la Sainte Trinité, une seule divinité, une seule vie, un seul amour, mais en trois personnes. Dans l'éternité, nous verrons le vrai Dieu, face à face, et cela nous rendra parfaitement heureux. Mais ici-bas tout commence par la foi, croire en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. La vie éternelle commence déjà pour nous par la connaissance du vrai Dieu, mais ici-bas, c'est dans l'obscurité de la foi, plus tard ce sera dans la clarté de la lumière éternelle. Pensons-nous à louer et à remercier Dieu pour le don de la foi et de la vie éternelle ?

    Jésus dit qu'il ne prie pas pour le monde. Pourtant Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son fils unique et Jésus va mourir sur la croix pour tous les hommes. Jésus ici ne veut pas dire qu'il refuse de prier pour le monde, mais en fait il entend d'une manière spéciale prier pour ses apôtres et pour tous ceux qui croiront en lui. Jésus sait que sous peu il ne sera plus dans le monde, il sera dans la gloire du ciel, mais ses apôtres vont rester dans ce monde pour continuer sa mission.

    Ils auront besoin pour continuer cette mission et pour être des témoins, de la force de l'Esprit Saint. Après sa résurrection, Jésus à plusieurs reprises annoncera la venue de l'Esprit et enjoindra à ses disciples de l'attendre à Jérusalem. Après l'ascension, comme nous l'avons entendu dans la première lecture, les apôtres vont passer des jours à prier pour la venue de l'Esprit Saint, avec Marie, qui nous apparaît ici comme la Mère de l’Église. Ils vont prier pendant neuf jours. C'est la première neuvaine de l'histoire, la neuvaine du Saint-Esprit. Nous sommes maintenant dans cette neuvaine. A vêpres l’Église chante l'hymne du Veni Creator, pour implorer à nouveau la venue du Saint-Esprit à la pentecôte, pour que de nos jours aussi nous soyons de vrais témoins du Christ et que l’Église puisse rayonner dans le monde. Durant cette neuvaine, il faut prier avec la Sainte Vierge, Mère de l’Église, en disant le chapelet, afin qu'elle nous obtienne en abondance les dons du Saint-Esprit.

    C'est aussi tout particulièrement le temps de la louange, car saint Luc nous dit qu'après l'ascension, les apôtres ne cessaient de louer Dieu et à la pentecôte, sous la douce motion de l'Esprit reçu, ils vont proclamer dans toutes les langues les merveilles de Dieu. La louange est une forme de prière très puissante, car elle nous remplit de joie et de lumière et dans la louange, le Seigneur répand sur nous, sur ceux que nous aimons et sur le monde entier, toutes sortes de bénédictions. Louez beaucoup le Seigneur et vous serez surpris de voir comment votre vie se transformera.

    Oui, viens, Esprit Saint, visite le cœur de tes fidèles et allume en eux le feu de ton amour.
     
    Gloire à toi, o Dieu, pour toutes les merveilles que tu as accomplies en notre faveur.
  • Egypte : les 29 Coptes ont été exécutés un à un après avoir refusé de renier leur foi

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    Lu sur le site de la RTBF :

    Les coptes égyptiens exécutés d'une balle dans la tête après avoir refusé de "renier leur foi"

    Les hommes masqués ont ordonné aux chrétiens se rendant dans un monastère de descendre de l'autocar et d'abjurer leur foi, ont raconté les rescapés de l'attaque perpétrée vendredi en Egypte.

    Abattus d'une balle dans la tête un à un

    "Ils leur ont demandé de renier leur foi chrétienne, un à un, mais tous ont refusé", lâche dans un souffle père Rashed. Les hommes armés les ont alors froidement abattus, en leur tirant dans la tête.

    Au total, 29 personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées dans cette attaque que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiquée.

    Plus de 24 heures plus tard, l'émotion est palpable samedi dans la cathédrale de Mar Morcos (Saint Marc) de la petite ville de Bani Mazar, dans la province centrale de Minya.

    Durant la messe, certains fidèles ne peuvent retenir leurs larmes. N'ayant pas la force de se tenir debout, un jeune homme est soutenu par ses proches.

    Toutes de noir vêtues, les cheveux couverts par un léger voile noué derrière la nuque, les femmes arrivent pour une cérémonie de condoléances organisée par l'église. Leurs pleurs et leurs cris déchirent le silence qui règne dans la cour.

    Après avoir rencontré des blessés la veille, Père Rashed raconte comment le voyage vers un monastère situé à plus de 200 km au sud du Caire a brutalement viré au drame.

    Ils semblerait qu'on les ait agenouillés. La plupart ont reçu une balle à l'arrière du crâne, dans la bouche ou à la gorge.

    Dans le convoi de plusieurs véhicules, dont un bus, avaient pris place des ouvriers engagés pour des travaux, mais aussi des fidèles désireux d'y passer la journée, comme cela se fait beaucoup chez les coptes, qui représentent environ 10% des quelque 92 millions d'Egyptiens.

    "Avant d'être tués, la plupart des hommes ont été sortis de leur voiture, d'autres sont restés à bord de leur véhicule", indique le père Hedra. "Ils semblerait qu'on les ait agenouillés. La plupart ont reçu une balle à l'arrière du crâne, dans la bouche ou à la gorge".

    "Ils ont fait descendre les hommes du bus, ont pris leur carte d'identité et l'or qu'ils avaient sur eux, leur alliance ou leurs bagues", raconte aussi Maher Tawfik, venu du Caire soutenir sa famille. Sa nièce a survécu à l'attaque, mais ni le mari ni la petite fille d'un an et demi de cette dernière.

    Puis "ils leur ont demandé de prononcer la profession de foi musulmane", ajoute M. Tawfik. Avant d'exécuter ceux qui refusaient. Il précise que les assaillants "ont pris les bijoux en or et​ l'argent des femmes" alors que "les enfants se cachaient sous les sièges".

    Ce n'est pas une surprise, juste de la douleur.

    Depuis plusieurs mois déjà​, l'Egypte est endeuillée par les attentats perpétrés par les jihadiste de l'EI contre la communauté orthodoxe. Début avril, des attentats suicide contre deux églises coptes avaient déjà fait 45 morts au nord du Caire.

    Et alors que le groupe extrémiste s'est engagé à multiplier les attentats contre les coptes, les chrétiens de Minya s'inquiètent: dans cette province conservatrice, où cette minorité est particulièrement bien implantée, les tensions sont vives entre musulmans et coptes.

    En 2013, après l'éviction par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi, plusieurs églises de la province avaient été incendiées par des manifestants accusant les chrétiens de soutenir les militaires.

    "Ce n'est pas nouveau pour nous d'être visés par le terrorisme. On paye le prix de notre soutien à l'armée et à l'Etat", lâche Mina al-Masri, rentré spécialement dans sa ville natale pour les funérailles des parents d'un ami, tués dans l'attaque. "Je m'attends à un bain de sang pour les chrétiens", ajoute-t-il.

    "Ce n'est pas une surprise, juste de la douleur", déplore Mina Saïd, un jeune père de 35 ans venu assister à la messe avec sa femme et ses deux enfants.

    Hanan Fouad a perdu ses voisins, une famille de six personnes de trois générations. Vêtue d'une longue jellaba noire, les cheveux couverts par un voile transparent noir, elle laisse éclater sa colère dans la cour de la cathédrale.

    "Ça va se reproduire. Pas un mois ne passe sans qu'ils ne tuent des chrétiens", tonne cette quadragénaire, ses mains crispées sur son portable et un paquet de mouchoir. "Pourquoi les chrétiens? Parce qu'ils disent qu'on est une minorité, des infidèles".

  • La nouvelle formule du « Notre Père » entre en vigueur pour les Belges francophones à la Pentecôte, ce dimanche 4 juin prochain

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    Dans notre enfance pré-conciliaire on priait : « ne nous laissez pas succomber à la tentation » . Après Vatican II, pour faire plaisir entre autres aux protestants, on introduisit, en 1966, un contresens théologique en traduisant le grec de référence « καὶ μὴ εἰσενέγκῃς ἡμᾶς εἰς πειρασμόν » par « ne nous soumets pas à la tentation » (il eût été possible de dire encore : "ne nous soumets pas à l’épreuve", le substantif peirasmos ayant aussi ce sens).

    Plus de cinquante ans après « le » concile, l’épiscopat belge fait enfin prévaloir la raison et la science linguistique sur un œcuménisme mal placé.  Vous direz désormais, comme nous l’avons appris du Sauveur : « ne nous laisse pas entrer en tentation » et, pour vous le faire savoir, le Curé-Doyen de la Ville de Liège vient de faire diffuser cette nouvelle version dans toutes les églises de la Cité Ardente, au verso d’une illustration représentant Jésus en prière.

    Monseigneur Léonard nous avait déjà expliqué, voici près de vingt ans, pourquoi la version de 1966 était insatisfaisante. Il n’est jamais trop tard pour le reconnaître :

    "Sur la question, dans son livre « Que Ton Règne vienne », (Editions de l’Emmanuel, 1998) Monseigneur Léonard, conserve le sens de « tentation » mais explique, un peu longuement, que la formule grammaticale grecque provient d’un hébraïsme mal traduit : «  il s’agit, écrit-il, de bien comprendre l’usage de la négation devant un verbe dont le substantif hébreu est conjugué à la forme causative, celle qui permet de passer de l’idée de « dormir », par exemple, à celle de « faire dormir ». En français, nous avons besoin de deux mots pour le dire. En hébreu, il suffit d’utiliser la forme causative ou factitive du verbe. C’est elle qui permet, dans notre texte, de passer de l’idée de « entrer dans la tentation » à celle de « faire entrer dans la tentation ». Que se passe-t-il si l’on met une négation devant la forme causative de la sixième demande ? Faut-il comprendre « ne nous fait pas entrer dans la tentation » ou bien « fais que nous n’entrions pas dans la tentation » ? Tel est exactement le problème. Pour un Sémite, la réponse est évidente d’après le contexte. La demande signifie : « Fais que nous n’entrions pas dans la tentation ». Exactement comme pour nous en français, si je dis : « je n’écris pas ce livre pour m’amuser », chacun comprend que j’écris effectivement ce livre (la preuve !), en dépit de la négation qui semble affecter  le verbe, mais que ce n’est pas pour m’amuser. Malgré les apparences, la négation ne porte pas sur « écrire », mais sur « pour » . Mais, dans son incommensurable bêtise, un ordinateur aurait pu comprendre que, pour pouvoir m’amuser, je n’écrivais pas ce livre… Qu’a fait ici le premier traducteur grec du « Notre Père » sémitique ? Le grec n’ayant pas de forme causative et ne connaissant pas davantage la tournure française « faire entrer », il a pris un autre verbe qu’ « entrer » , un verbe exprimant d’un seul mot, comme en hébreu, l’idée de « faire entrer », à savoir le verbe grec « introduire » et il a mis une négation devant ! Pour les lecteurs grecs connaissant encore les tournures sémitiques, l’interprétation correcte allait de soi. Mais, par la suite, l’expression allait forcément être mal comprise et prêter à scandale. Le problème est résolu si, instruit de ces petites ambigüités linguistiques, on traduit : « Fais que nous n’entrions pas dans la tentation » ou « garde-nous de consentir à la tentation ». De ce point de vue, l’ancienne traduction française du « Notre Père » était moins heurtante que l’actuelle (sans être parfaite), puisqu’elle nous faisait dire : « Et ne nous laissez pas succomber à la tentation ». La même  difficulté existant dans de nombreuses langues européennes, plusieurs conférences épiscopales ont entrepris de modifier la traduction du « Notre Père » en tenant compte du problème posé par la version actuelle. Espérons que les conférences épiscopales francophones feront un jour de même.

    Si nous traduisons correctement la sixième demande (« Garde nous de consentir à la tentation » !) alors tout s’éclaire. Dans la cinquième demande, nous avons prié le Père de nous remettre nos dettes passées. Dans la septième, nous allons lui demander de nous protéger, à l’avenir, du Tentateur. Dans la sixième, nous lui demandons logiquement, pour le présent, de nous préserver du péché en nous gardant de succomber à la tentation. »

    JPSC

  • Un documentaire sur les moines de Fontgombault fait parler de lui dans le monde entier

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    Vue sur le site de « Famille Chrétienne », cette bande de lancement d'un nouveau documentaire sur l’abbaye bénédictine de Fontgombault: un documentaire qui remporte un succès extraordinaire et international. Plus d’1,5 millions d’internautes ont visionné le teaser de Fons Amoris, qui montre les 60 moines de cette abbaye rattachée à la congrégation de Solesmes vivant, travaillant et priant dans le silence, comme il y a des siècles :

    JPSC

  • Les évêques de Belgique commentent à leur tour l’exhortation pontificale « Amoris Laetitia »

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    Dans une Lettre pastorale (à lire intégralement ici )  adressée, hier 24 mai, «  aux prêtres, diacres et animateurs pastoraux » , les évêques de Belgique commentent à leur tour l’exhortation apostolique « Amoris Laetitia » publiée  par le pape François le 19 mars 2016.

    Du commentaire des évêques, nous extrayons ce passage consacré au point le plus « sensible » de l’exhortation pontificale :

    « [...] Nous voulons ici répondre plus longuement à une question particulière, plus précisément à la question et au désir de personnes divorcées remariées de pouvoir recevoir la communion durant l’eucharistie. Dès les temps apostoliques, recevoir l’eucharistie a été perçu comme quelque chose de très sérieux. C’est ainsi que Paul fait remarquer dans sa première lettre aux chrétiens de Corinthe : « Celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, se rendra coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun s’éprouve soi-même, avant de manger ce pain et de boire à cette coupe. » (1 Cor 11,27-28) Qu’est-ce que cela signifie pour des personnes divorcées remariées ? Au chapitre huit d’Amoris Laetitia, le pape François traite explicitement de cette question. L’indissolubilité du mariage appartient au trésor fondamental et irrévocable de la foi de l’Eglise. Dans Amoris Laetita, le pape François ne laisse planer aucun doute sur ce sujet. Mais pas plus sur le fait que toutes les situations devraient être abordées de la même manière. « Il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations ; il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition. » (AL 296) Les divorcés remariés continuent à faire partie de l’Eglise : « Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Evangile ! » (AL 297) Dieu ne leur retire pas son amour. Ils restent appelés à aimer Dieu de tout leur cœur et à aimer leur prochain comme eux-mêmes. Ils restent envoyés pour témoigner de l’évangile et prendre à cœur leur rôle dans la communauté d’Eglise. « Non seulement ils ne doivent pas se sentir excommuniés, mais ils peuvent vivre et mûrir comme membres vivants de l’Eglise, la sentant comme une mère qui les accueille toujours, qui s’occupe d’eux avec beaucoup d’affection et qui les encourage sur le chemin de la vie et de l’Evangile. » (AL 299) Le ‘discernement’ est le concept central dans l’approche de cette problématique par le pape François. « L’Eglise a une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘irrégulière’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. » (AL 301) Amoris Laetitia ne formule aucune directive générale, mais demande le discernement nécessaire. Il arrive que quelqu’un qui n’a commis aucune faute soit abandonné par son conjoint. Mais il arrive aussi lors d’un divorce qu’une lourde faute ait été commise. Il reste également vrai que, quelles que soient les circonstances qui ont conduit au divorce, le nouveau mariage civil est en opposition à la promesse du premier mariage chrétien. Pourtant, le pape écrit : « Si l’on tient compte de l’innombrable diversité des situations concrètes, on peut comprendre qu’on ne devait pas attendre du synode ou de cette exhortation une nouvelle législation générale du genre canonique, applicable à tous les cas. Il faut seulement un nouvel encouragement au discernement responsable personnel et pastoral des cas particuliers .» (AL 300) On ne peut donc pas décréter que tous les divorcés remariés peuvent être admis à la communion. On ne peut pas non plus décréter qu’ils en sont tous exclus. Le cheminement de chaque personne demande le discernement nécessaire en vue d’une décision pastorale prise en conscience. Toute notre pastorale doit être orientée vers l’accompagnement, le discernement et l’intégration. Ce sont les trois concepts de base qui sont comme un refrain dont le pape François nous imprègne le cœur. La ligne directrice est celle d’un discernement (‘discretio’) personnel et de la communauté. Le pape appelle les divorcés remariés à « un examen de conscience, grâce à des moments de réflexion et de repentir. » (AL 300) Dans cette démarche de discernement, ils doivent pouvoir compter sur une aide et un accompagnement pastoral, plus précisément sur un dialogue avec un prêtre, un diacre ou un autre agent pastoral. Nous aussi, comme évêques, nous voulons être prêts à aider. Amoris Laetitia ouvre bien clairement une porte aux divorcés remariés pour qu’ils puissent recevoir « l’aide des sacrements » (cf. 5 AL 305, note 351). Mais cette décision, ils ne peuvent – pas plus que les autres croyants – la prendre à la légère. Le pape avance quelques critères : « Les divorcés remariés devraient se demander comment ils se sont comportés envers leurs enfants quand l’union conjugale est entrée en crise ; s’il y a eu des tentatives de réconciliation ; quelle est la situation du partenaire abandonné ; quelle conséquence a la nouvelle relation sur le reste de la famille et sur la communauté des fidèles ; quel exemple elle offre aux jeunes qui doivent se préparer au mariage. Une réflexion sincère peut renforcer la confiance en la miséricorde de Dieu, qui n’est refusée à personne. » (AL 300) Dans une telle démarche de discernement, juger en conscience est important de la part des personnes impliquées, tout comme des responsables pastoraux. Il est frappant de voir quel poids le pape François reconnait à la décision prise en pleine conscience par les croyants. A ce propos, il indique qu’(e comme évêques) « Il nous coûte de laisser de la place à la conscience des fidèles qui souvent répondent de leur mieux à l’Evangile avec leurs limites et peuvent exercer leur propre discernement dans des situations où tous les schémas sont battus en brèche. Nous sommes appelés à former les consciences, mais non à prétendre nous substituer à elles. » (AL 37) Une démarche de discernement ne conduit pas à un oui ou un non automatique à pouvoir communier. Il peut arriver que quelqu’un décide de ne pas recevoir l’Eucharistie. Nous avons le plus grand respect pour une telle décision. Il se peut aussi que quelqu’un décide en conscience de bien recevoir l’Eucharistie. Cette décision mérite aussi le respect. Entre le laxisme et le rigorisme, le pape François choisit la voie du discernement personnel et d’une décision prise soigneusement et en conscience. Comme évêques de notre pays, nous voulons exprimer notre grande appréciation et notre reconnaissance pour Amoris Laetitia et pour le chemin que nous indique le pape François. Dans Evangelii Gaudium, il nous pressait déjà : « sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde et patience les étapes possibles de croissance des personnes qui se construisent jour après jour. » (EG 44) En se référant à ce texte, il écrit maintenant : « Je comprends ceux qui préfèrent une pastorale plus rigide qui ne prête à aucune confusion. Mais je crois sincèrement que Jésus Christ veut une Eglise attentive au bien que l’Esprit répand au milieu de la fragilité : une Mère qui, en même temps qu’elle exprime clairement son enseignement objectif, ‘ne renonce pas au bien possible, même si elle court le risque de se salir avec la boue de la route’. » (AL 308) Chers amis, C’est sur ces mots du pape François que nous voulons conclure notre lettre [...] ».

    Tenir les deux bouts de la chaîne n'est pas facile.

    Nous connaissons tous de nombreuses personnes en situation matrimoniale objectivement irrégulière qui communient au Corps du Seigneur en toute bonne conscience anesthésiée par une pastorale qui court aujourd’hui les rues : celle  d’une miséricorde de Dieu éludant la question de sa justice.  Molina n’est pas la réponse adéquate à Jansénius et le primat du jugement de la conscience personnelle n’est pas le fondement légitime de celui-ci. Dans les « Pastoralia » de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles Mgr Léonard écrivait en juin 2012 :

    « Dire que j’agis bien quand j’agis conformément à ma perception du bien ou, en d’autres termes, reconnaître que la raison pratique ne m’oblige qu’à travers le prisme de ma conscience personnelle pourrait sembler conduire au subjectivisme et nous conduire aux impasses d’une pure morale de la sincérité. Il n’en est rien. Ma conscience est, certes, la norme subjective ultime de ma vie morale, mais à la condition expresse que je cherche honnêtement à rejoindre les exigences objectives de la loi naturelle. Agir autrement reviendrait à considérer que le sujet est l’auteur même de la valeur morale. Or ma conscience est bien le juge qui apprécie en dernière instance la valeur, mais elle n’est pas pour autant son fondement ! Un peu comme en droit un juge apprécie, en dernière analyse, le comportement d’un prévenu, mais sans être la source du code qui inspire son jugement.

    Pour être dans la vérité (et pas seulement dans la sincérité) et faire effectivement le bien, je dois donc éclairer ma conscience et l’éduquer afin que mon jugement personnel se rapproche autant que possible du jugement idéal de la raison droite, se soumette ainsi à la loi morale et, de la sorte, se conforme à la volonté de Dieu. Comme chrétiens, nous aurons donc à nous laisser éclairer non seulement par notre réflexion, mais encore par l’enseignement de Jésus, du Nouveau Testament et de l’Église. À cette condition seulement, je puis dire que j’agis bien si je me décide à l’action selon ma conscience. »

    Appliquant les préceptes de ce commentaire à la banalisation contemporaine du remariage et du concubinage dans notre pays, Mgr Léonard déclarait conséquemment, dans une conférence donnée le 28 janvier 2015 à l’Université de Liège (extrait):  

    « [...] J’ai déjà parlé un instant du soutien à apporter aux couples et aux personnes qui se retrouvent seules dans la vie. Je voudrais dire un mot  -cela reviendra peut-être dans les questions tout à l’heure- sur le fait que je suis partisan d’une pastorale très chaleureuse et proactive à l’égard des personnes qui se sont remariées civilement après un divorce civil ou qui vivent en concubinage. L’Eglise doit chercher le contact avec ces personnes, comprendre ce qui s’est passé dans leur vie et les aider à assumer leur situation, en conjoignant, comme le fait un psaume, amour et vérité.

    Autrement dit, je décourage les pastorales qui font comme si cette nouvelle union civile ou ce concubinage étaient ou pouvaient être un mariage sacramentel : non. Et il ne faut pas faire des choses qui y ressemblent car c’est autre chose. Oui, il y a, bien sûr, des éléments positifs qui se vivent mais ce ne sont pas des situations qu’il faut demander au Seigneur de bénir sacramentellement.

    Il n’y a que deux manières de répondre à ce que le Seigneur attend lorsqu’on se trouve dans une situation qui ne correspond pas à ce qu’il demande. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, pécheurs que nous sommes, il y a toujours un chemin de salut, mais il n’y a que deux manières tout à fait acceptables, comme chrétiens, de vivre cette situation :

    D’abord, c’est de se dire : au fond, l’homme ou la femme avec qui je vis n’est pas mon conjoint dans le Seigneur puisque mon conjoint, avec lequel je suis marié sacramentellement, est toujours là. Je ne peux pas en avoir deux. Cette seconde union ne peut pas être un signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle.

    Alors, première solution possible : j’en tire les conséquences. Je suis un chrétien à part entière, je participe à l’Eucharistie mais au moment d’exprimer sacramentellement, publiquement, objectivement, l’alliance nouvelle et éternelle, librement je m’abstiens de poser le geste sacramentel, parce que celui-ci est un geste objectif que contredit publiquement ma situation objective d’alliance rompue. Et je connais des gens qui font cela en sachant pourquoi, qui le font par amour et qui, dans cette abstention même, communient à la personne du Seigneur avec une intensité qui souvent m’émeut. En voyant cela, je me dis qu’ils communient au Seigneur peut-être plus profondément que moi quand il m’arrive (le plus rarement possible) d’être distrait en communiant et de me rendre compte que j’ai communié au Corps du Seigneur en pensant à ce qui allait suivre dans l’heure prochaine. Eh bien, cela, c’est une conclusion qu’on peut tirer : si elle est tirée avec amour, en ayant compris la profondeur de ce geste d’abstention, elle porte du fruit. J’en ai fait l’expérience chez toutes les personnes qui vivent cela.

    Il existe une autre voie possible, plus exceptionnelle et qui n’est pas recommandable sans une grande préparation, mais je la cite parce que cela existe et je connais des couples qui ont en effet tiré cette conclusion : après une conversion, ils se sont dit voilà, je vis avec une personne qui n’est pas mon conjoint dans le Seigneur. Je vais continuer de vivre avec cette personne, car on ne peut pas se séparer, il y a les enfants etc., mais je vais vivre avec mon conjoint une amitié qui s’exprime autrement que si c’était ma femme ou mon mari, qui trouve une autre forme d’expression, une tendresse qui n’est pas typiquement conjugale. Mais pour cela, il faut être bien préparé, bien motivé.

    Être dans d’autres situations qui ne sont pas telles que le Seigneur et l’Eglise le demandent cela ne veut pas dire que l’on est abandonné. Quand je reçois des personnes que ne peuvent vivre aucune des deux choses  que j’ai évoquées, je vis avec ces personnes avec respect, car je suis aussi un pécheur et je vis avec elles un chemin de conversion, d’espérance et de supplication adressée à la miséricorde de Dieu dans ma vie. Cela peut aussi se vivre positivement ».

    Paraphrasons l’archevêque émérite pour conclure: toujours, il faut l’amour et la vérité. L’amour sans la vérité flatte les gens mais cela ne les construit pas et la vérité sans l’amour les détruit, les écrase et ce n’est pas bon non plus. Tout l’art dans la formation des consciences, c’est de conjuguer les deux : le cœur et la vérité, avec cela je pense qu’on peut aller loin.

    JPSC 

  • Ascendens Christus in altum, alleluia

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    JPSC

  • Transmettre la foi en famille; prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (6e dimanche de Pâques)

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    Prédication pour le 6e dimanche de Pâques par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Jn 14, 15-21) (archive du 29 mai 2011)

    http://www.delamoureneclats.fr

    2ème lecture : Soyez les témoins de notre espérance au milieu des hommes (1 Pierre 3, 15-18)

    Frères, c’est le Seigneur, le Christ, que vous devez reconnaître dans vos coeurs comme le seul saint. Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect.  Ayez une conscience droite, pour faire honte à vos adversaires au moment même où ils calomnient la vie droite que vous menez dans le Christ. Car il vaudrait mieux souffrir pour avoir fait le bien, si c’était la volonté de Dieu, plutôt que pour avoir fait le mal. C’est ainsi que le Christ est mort pour les péchés, une fois pour toutes ; lui, le juste, il est mort pour les coupables afin de vous introduire devant Dieu. Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l’esprit, il a été rendu à la vie.