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International - Page 151

  • Le pape de retour d'Irak : "ce qui m'a le plus touché..."

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso en traduction française sur Diakonos.be :

    De retour d’Irak : « Ce qui m’a le plus touché… »

    Au cours de la traditionnelle conférence de presse à bord de l’avion de retour d’Irak, le Pape François a déclaré que le moment qui l’avait le plus marqué de tout son voyage était le témoignage de cette femmes chrétienne qui avait fui Qaraqosh devant les milices de l’État Islamique qui avaient tué son enfant.

    Le témoignage de cette femme, ainsi que sa photo, ont été publiées intégralement par Settimo Cielo il y a deux jours :

    > “Le martyre de ces trois anges…”. Du carnet de voyage en Irak

    Et voici le commentaire du Pape François, retranscrit mot à mot :

    « Ce qui m’a le plus touché, c’est le témoignage d’une maman à Qaraqosh, […] une femme qui a perdu un fils dans les premiers bombardements de Daesh.  Elle a dit un mot : je pardonne.  Cela m’a ému.  Une maman [qui dit] : je pardonne et je demande pardon pour eux. […] Ce mot, nous l’avons oublié, nous savons insulter à tort et à travers, nous savons condamner à tort et à travers, moi en premier, cela nous le savons bien.  Mais pardonner !  Pardonner les ennemis : ça c’est l’Évangile pur ».

    Mais tout de suite après, Catherine Marciano de France-Presse a posé cette question au Pape François :

    « Vous avez soutenu les femmes de Qaraqosh avec de très belles paroles, mais que pensez-vous du fait qu’une femme musulmane amoureuse ne puisse pas se marier avec un chrétien sans être rejetée par sa famille ou pire encore ».

    Et là, le Pape a été évasif.  Il a parlé d’autres formes d’oppression, mais pas de celle-là.

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  • Nouveau massacre en RDC

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    Dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/RD CONGO - Témoignage de sources de Fides après un nouveau massacre dans l'est du pays

    samedi, 6 mars 2021

    Kinshasa (Agence Fides) – Un nouveau massacre de civils a eu lieu dans l'est de la République démocratique du Congo. Au moins 13 civils ont été tués sauvagement par balles et à coups de machette, certains ayant été décapités. C'est ce qu'indique à l'Agence Fides le CEPADHO (Centre d'Etudes pour la Paix, la Démocratie et les Droits fondamentaux) qui affirme que le massacre a été perpétré dans l'après-midi du 2 mars à Mambelenga, dans le territoire d'Irumu, en province d'Ituri.
    Les auteurs présumés du massacre appartiendraient à l'ADF/MTM (Force démocratiques alliées/Madinat Tawhid wa-l-Muwahidin littéralement « la ville du monothéisme et des monothéistes) (autrement dit, des djihadistes ndB). Outre le massacre de civils, le groupe armé a saccagé des habitations, des pharmacies et un centre médical, par la suite incendié.

    « Le CEPADHO qui condamne cette énième attaque déplore qu'à moins de dix jours 45 civils aient été massacrés par les ADF dans les territoires d'Irumu et de Beni. Il encourage les FARDC (forces armées congolaises NDT) à poursuivre l'ennemi jusqu'à son dernier retranchement. Par cette occasion, notre Organisation exprime son inquiétude au sujet de l'insécurité caractérisée par la multiplicité des embuscades tendues par les ADF aux usagers de la route Beni-Kasindi. Ce qui justifie la flambée des prix sur le marché à Beni de certains produits de première nécessité (y compris alimentaires) en provenance de Kasindi. Face à cette situation, le CEPADHO encourage les FARDC et la FIB/MONUSCO (mission de l'ONU en République démocratique du Congo) à imposer immédiatement leur présence militaire sur l'axe routier Beni-Kasindi pour dominer la zone et éviter aux ADF de couper cette route d'intérêt national. Car, non seulement la coupure de la route Beni-Kasindi par les terroristes des ADF provoquera l'asphyxie des habitants de Beni, mais ravivera aussi la méfiance entre la population et les institutions ou la MONUSCO. Il faut éviter de tomber dans ce piège des djihadistes ».

    Des sources missionnaires contactées par Fides ajoutent cependant que toutes les attaques perpétrées en Ituri et au Nord Kivu ne sont pas toujours le fait des ADF/MTM. Ceci vaut également pour les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe initialement accusé de l'embuscade dans le cadre de laquelle ont été tués l'Ambassadeur d'Italie en République démocratique du Congo, S.E. Luca Attanasio, le carabinier qui l'escortait, Vittorio Iacovacci, et leur chauffeur congolais, Mustafa Milambo (voir Fides 23/02/2021). Les FDLR sont accusées désormais de l'assassinat du Commandant William Assani, magistrat du Tribunal militaire de Rutshuru (voir Fides 05/03/2021), qui, comme le réfèrent les sources de Fides, « revenait de Goma après une semaine de rencontres sur la sécurité en particulier en rapport avec l'attaque à l'encontre du convoi de l'Ambassadeur ». « Sa mort est-elle liée à ces activités ? Ne ne saurions le dire » indiquent les sources de Fides qui qualifient tant les FDLR que l’ADF/MTM de « couvercles de convenance ». « Nous ne voulons pas affirmer que ces groupes n'existent pas mais seulement qu'ils servent de couvercles à autre chose. Il est temps de découvrir la véritable nature du drame en cours dans l'est de la RDC » concluent nos sources. (L.M.) (Agence Fides 06/03/2021)

  • L'équivoque interreligieuse des "Enfants d'Abraham"

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'équivoque interreligieuse des "Enfants d'Abraham"

    07-03-2021

    Il est bien beau d'inviter les trois religions à collaborer pour le développement et la paix, mais "les Fils d'Abraham" ne peuvent pas devenir une nouvelle religion. C'est pourtant précisément le risque encouru par l'approche du pape François hier, à Ur. 

    On savait, et on sait, que le voyage du pape François en Irak serait, et est, plein de dangers. Il y a beaucoup de questions controversées, beaucoup de déchirements encore actuels, beaucoup d'intérêts politiques et religieux en jeu. On savait, et on sait donc, que ses interventions auraient dû tenir compte d'une situation délicate, avec des nerfs exposés et des explosifs. Sur certains sujets, il aurait été préférable de se taire, sur d'autres d'utiliser les mots les plus appropriés, sur d'autres encore de ne faire qu'une allusion et, enfin, de parler clairement ou même très clairement des autres. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un voyage très "politique". Il n'est donc pas surprenant que, de l'avis de certains, de meilleures choses auraient pu être dites sur certains sujets et que, de l'avis d'autres, le pape ait plutôt bien fait de parler comme il l'a fait.

    Après avoir précisé que les attentes de cette visite doivent, pour les raisons qui viennent d'être évoquées, être adaptées de manière réaliste à la situation concrète, un problème reste ouvert, lié oui à la visite en Irak mais doté d'une importance beaucoup plus grande. Une question sur laquelle cette visite aura une grande influence à l'avenir. Je veux parler du dialogue interreligieux.

    Dans une situation complexe comme celle de l'Irak, on comprend la nécessité de parler de collaboration et, surtout, de collaboration entre les religions, en particulier entre les chrétiens, les juifs et les musulmans. Dans un climat explosif comme celui de l'Irak, il faut asperger d'eau, pas allumer de nouvelles flammes. On comprend alors que le pape se soit présenté comme un messager de paix et de coexistence fraternelle, en cherchant à éteindre les tensions et la haine et en semant l'espoir.

    Mais il faut aussi se demander si un tel discours de paix et de collaboration devait aller jusqu'à éliminer la distinction entre les trois religions et indiquer la voie du dialogue interreligieux de manière discutable. Si la situation en Irak nécessite la collaboration sur le plan humain et social des trois religions les plus représentatives, cela n'a rien à voir avec une présentation uniforme des trois religions comme si elles n'en formaient qu'une : "la religion des enfants d'Abraham".

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  • Le Pape en Irak : une visite qui vient trop tard ?

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    De Patricia KHODER sur le site de L'Orient - Le Jour :

    « Si le pape veut rencontrer les chrétiens d’Irak, qu’il vienne dans les pays de l’exode ! »

    « L’exil des chrétiens d’Irak est un avant-goût de la fin de tous les chrétiens d’Orient », estime Mgr Saliba.

    Si la visite depuis hier du pape François en Irak est saluée par un dignitaire religieux comme l’acte héroïque d’un saint homme, elle est amèrement critiquée par des réfugiés chrétiens irakiens inconsolables, qui vivent dans la misère au Liban, sans aucun espoir de retourner dans leur patrie, ravagée par la guerre et les luttes intestines entre factions et communautés religieuses.

    « Si le pape veut rencontrer les chrétiens d’Irak, qu’il vienne dans les pays de l’exode pour voir notre situation. Là où il va, il ne reste plus personne », lance une réfugiée à L’Orient-Le Jour. « Pourquoi veut-il aller en Irak ? Pour cautionner un fait accompli ? (…) Pour nous encourager à rentrer ? Nous n’y remettrons jamais les pieds », s’insurge une autre.

    « Pour vouloir aller en Irak en ces temps et en ces circonstances, il est clair que le pape François est un saint homme, un héros », affirme, pour sa part, l’évêque syriaque-orthodoxe du Mont-Liban et de Tripoli, Mgr Georges Saliba. Cet hommage à l’initiative du pape n’empêche pas Mgr Saliba de se dire convaincu de la fin des chrétiens d’Orient, y compris ceux du Liban.

    Les Syriaques-orthodoxes, tout comme les Syriaques-catholiques, les Assyriens (orthodoxes), Chaldéens (catholiques) et Arméniens font partie des chrétiens d’Irak, qui forment la minorité religieuse la plus importante du pays. Avec la chute de Saddam Hussein, en avril 2003, et l’invasion du groupe État islamique, en août 2014, le pays a perdu la majorité de ses chrétiens, dont plus d’un million ont été poussés à l’exode.

    « Nous ne disposons pas de chiffres exacts sur les chrétiens qui restent aujourd’hui en Irak ou sur ceux qui sont rentrés. Mais la plupart d’entre eux se sont éparpillés dans le monde et très peu sont revenus chez eux. Certes, il reste nos églises et nos monastères, à Mossoul, Bagdad, ou dans la plaine de Ninive, avec un nombre suffisant de prêtres », affirme Mgr Saliba dans un entretien avec L’Orient-Le Jour. « Mais les chrétiens sont partis. Je dirais que 99 % d’entre eux ne sont plus rentrés après le départ du (groupe islamique) Daech. La plaine de Ninive, fief des chrétiens, est vide, sans parler de Mossoul et de Bagdad », ajoute-t-il rapidement. « Oubliez l’Irak. Le départ des chrétiens d’Irak est un avant-goût de la fin de tous les chrétiens d’Orient. Il n’y a plus aucun espoir de retour pour eux à moins d’un miracle », dit-il encore. Le prélat, connu pour son franc-parler durant la guerre du Liban, tient également à faire passer un message. « Le Liban aussi est un pays sans espoir pour les chrétiens et cela à cause des mauvais dirigeants maronites qui ont détruit le pays et ses chrétiens. Comme en Irak, en Palestine et en Syrie, c’est fini pour les chrétiens du Liban », martèle-t-il.

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  • Christianisme et immigration : un texte de première importance de Pierre Manent

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    De Pierre Manent sur le site de la Nef (mars 2021):

    Christianisme et immigration : le christianisme face à la religion de l’humanité

    L’Académie catholique de France a organisé le 6 février 2021 un colloque sur le thème « Christianisme et migration ». Pierre Manent y a fait une intervention remarquée : « Le christianisme face à la religion de l’humanité ». Nous le remercions vivement de nous avoir confié ce texte de première importance.

    Une sorte de raccourci, ou de court-circuit, s’est installé depuis de nombreuses années dans l’opinion, spécialement dans l’opinion chrétienne, entre « message chrétien » et « accueil des migrants ». Comme si l’accueil des migrants résumait l’exigence et l’urgence du message chrétien aujourd’hui. Comme si « être chrétien aujourd’hui » trouvait sa pierre de touche dans l’accueil sinon inconditionnel du moins le plus large possible des migrants. Je voudrais m’interroger sur le bien-fondé de cette perspective.

    Je ferai d’abord quelques remarques très rapides sur les migrations. L’opinion dominante, celle qui gouverne les gouvernants, soutient qu’il s’agit d’un problème fondamentalement, sinon exclusivement moral, que l’accueil des migrants relève d’un impératif catégorique, tempéré éventuellement par les possibilités limitées des pays d’accueil. Selon cette vue, nous savons en quoi consiste la bonne action, ou le bien agir, et le débat ne peut légitimement porter que sur l’appréciation des circonstances. Or, cette perspective emphatiquement morale repose sur un présupposé politique qui est rarement interrogé, à savoir que les migrations constitueraient le phénomène majeur de l’époque, le phénomène le plus significatif, et par rapport auquel tous les autres devraient être considérés. C’est l’argument sous-tendant le pacte de Marrakech.

    Évidence morale ou postulat politique ?

    Or, les migrants constituent un faible pourcentage de la population mondiale qui continue de vivre principalement dans des États constitués. Quels que soient les besoins et souhaits spécifiques des migrants, on n’a encore donné aucun motif sérieux de leur subordonner par principe les besoins et souhaits des populations non migrantes, qui ne sont pas nécessairement moins nécessiteuses. En pressant les États de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faciliter les mouvements migratoires, on prive immédiatement les corps politiques de cette part essentielle de leur légitimité qui consiste à déterminer librement les conditions d’accès à leur territoire et à leur citoyenneté. En les pressant même de surveiller la manière dont leurs citoyens parlent des migrations, on s’arroge le droit de régler la conversation publique dans tous les pays du monde. Ainsi, au nom d’une évidence morale qui n’est qu’un postulat politique arbitraire, on affaiblit la légitimité et donc la stabilité des États constitués, en particulier de ceux qui sont les plus sensibles à cet argument, à savoir les pays démocratiques qui accueillent aujourd’hui un grand nombre de migrants et qui sont de loin les plus actifs lorsqu’il s’agit de leur porter secours.

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  • Comment la majorité des chrétiens irakiens se sont résignés à l’exode au cours des dix-huit dernières années

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    De Soulayma MARDAM BEY sur le site de L'Orient - Le Jour :

    Comment l’Irak s’est vidé de ses chrétiens

    Depuis 2003, les violences et les discriminations à leur encontre ont poussé nombre d’entre eux à prendre, la mort dans l’âme, le chemin de l’exil.

    – « Les musulmans ne veulent pas de nous, c’est bien simple. Ils veulent le pays rien que pour eux.

    – Comment ça rien que pour eux? Il appartient à tous. C’est le nôtre et celui de nos ancêtres ! Je dirais même : à nous plus qu’aux autres. L’histoire le prouve. (...) Si ce n’est pas notre pays, alors c’est celui de qui, tu peux me dire ? – (...) C’était peut-être notre pays avant, mon oncle, il y a longtemps, dans un lointain passé, mais aujourd’hui, c’est fini. »

    Derrière l’âpreté du dialogue opposant Youssef, septuagénaire, et sa jeune nièce Maha – les deux héros du roman Ave Maria* de l’auteur irakien Sinan Antoon –, ce sont deux expériences qui se confrontent autour de la place des chrétiens sur l’une de leurs terres ancestrales. Lui n’a jamais voulu quitter l’Irak, son pays, s’exiler comme la majorité de ses proches après l’invasion américaine de 2003, et se réfugie dans la nostalgie d’une époque révolue fondée sur une coexistence idéalisée. Elle, étudiante en médecine, encore à l’école primaire au milieu des années 90, n’a pas vraiment connu le monde d’avant, celui qui a précédé la chute du régime de Saddam Hussein, et ne rêve que d’une chose, partir. En cette journée d’octobre 2010, son passé comme son présent sont façonnés par l’instabilité et les violences intercommunautaires, par les attentats jihadistes, les meurtres et les enlèvements de chrétiens, fidèles ordinaires ou dignitaires religieux, par ces églises qui brûlent et ces commerces incendiés. Livrés à eux-mêmes face à une situation qui les dépasse, la majorité des chrétiens irakiens se sont résignés à l’exode au cours de ces dix-huit dernières années. Les chiffres sont implacables. Selon les estimations, l’Irak dénombrait, à la veille de la guerre de 2003, plus d’un million de chrétiens. Aujourd’hui, il n’y en a plus qu’entre 150 000 et 400 000.

    « Si ce n’est pas notre pays, alors c’est celui de qui ? » s’interroge à juste titre Youssef. Car en se vidant d’une grande partie de ses chrétiens, ce sont des pans immenses de l’identité irakienne qui s’évaporent. Un déracinement qui entraîne dans son sillage celui de toute une région dont le pluralisme culturel est l’une des caractéristiques historiques fondamentales. « La Mésopotamie est l’un des premiers berceaux du christianisme, l’un des lieux de base de sa propagation. C’est un christianisme indigène et autochtone, né sur cette terre », rappelle Joseph Yacoub, professeur honoraire en sciences politiques de l’Université catholique de Lyon. Au cœur de la Mésopotamie, Ninive, un nom désormais associé aux indicibles crimes commis par l’État islamique, lorsque le 10 juin 2014, la province irakienne éponyme est envahie par les jihadistes, et, plus encore, lorsque le 17 juillet de la même année, ils imposent aux populations chrétiennes locales de choisir entre la conversion à l’islam, l’impôt, l’exil ou le glaive, confisquant leurs biens et transformant leurs lieux de culte en quartiers généraux. Un fanatisme par définition anhistorique. Car c’est dès le premier siècle que, selon la tradition, Ninive reçoit le message chrétien, à travers la prédication de l’apôtre saint Thomas et de deux disciples du Christ, Addai et Mari, à l’origine de l’Église d’Orient, dans ses deux branches chaldéenne et assyrienne. La visite du pape François du 5 au 8 mars en Irak, et notamment dans la ville de Mossoul, chef-lieu de la province de Ninive, que l’EI avait érigée en capitale, est en ce sens très symbolique. C’est la première fois que la plus haute autorité catholique s’y rendra à la fois pour y réaffirmer le caractère pluriséculaire de la chrétienté et relancer le dialogue interreligieux. « C’est une visite qui porte en elle un message d’espoir pour les chrétiens et qui peut encourager ceux qui vivent dans la province de Ninive à retourner dans leurs foyers à Mossoul, qu’ils avaient quittés à cause de l’EI », commente Jamil al-Jamil, journaliste irakien.

    « Une maison de la sagesse »

    Indéniablement, le déclin démographique des chrétiens en Irak s’est accéléré après l’intervention américaine de 2003. Mais la tendance est en réalité largement antérieure et s’inscrit dans un XXe siècle riche en soubresauts politiques, lui-même héritier d’une longue histoire de domination islamique – aux contours ambigus – vis-à-vis des non-musulmans et qu’illustre l’institution ancestrale de la « dhimma ». Pour certains, les violences et discriminations que subissent aujourd’hui les chrétiens en Irak s’inscrivent dans cette continuité.

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  • Le pape "honoré de rencontrer une Eglise martyre"

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    De Vatican News :

    4 mars 2021

    Le message du Pape François aux Irakiens à la veille de son départ

    «Je suis honoré de rencontrer une Église martyre»: le Saint-Père s’exprime dans un message-vidéo rendu public ce jeudi 4 mars, alors qu’il s’apprête à passer trois jours sur la terre d’Abraham. Le Pape fait part de sa compassion aux habitants éprouvés par des années de guerre, et les encourage à marcher «ensemble sur les chemins de la paix».

    «Je viens comme un pèlerin, un pèlerin pénitent», un «pèlerin de la paix», un «pèlerin de l’espérance»: c’est ainsi que le Pape François envisage son déplacement en Irak, où il atterrira demain, vendredi 5 mars, pour un voyage apostolique dense et historique qui s’achèvera lundi.

    Dans ce long message vidéo, le Saint-Père s’adresse avec affection aux Irakiens qu’il «désire tellement» rencontrer. Il remercie particulièrement les chrétiens pour le témoignage de leur foi en Jésus «au milieu d’épreuve très dures» et salue la mémoire des martyrs. Il cite aussi les «Yézidis qui ont tellement, tellement souffert», exhortant tous les habitants de ce pays multiconfessionnel à «renforcer la fraternité, à construire ensemble un avenir de paix».

    À l'issue de l'audience générale du 3 mars, le Saint-Père a rappelé l'importance du voyage apostolique qu'il entamera vendredi 5 mars, souhaitant que cette visite porte «les fruits ...

    Plusieurs souhaits animent le Souverain Pontife concernant ce déplacement, le premier hors d’Italie depuis 2019: «prier ensemble», «implorer du Seigneur le pardon et la réconciliation après des années de guerre et de terrorisme», «demander la consolation des cœurs et la guérison des blessures».

    François ponctue son message de références au patriarche Abraham, «qui réunit, dans une unique famille, musulmans, juifs et chrétiens». Celui qui fut appelé il y a des millénaires à quitter la Mésopotamie, en plaçant toute sa confiance en Dieu, est aujourd’hui un exemple pour continuer de «marcher dans l'espérance et ne jamais cesser de regarder les étoiles».

    Voici l’intégralité du message du Pape François aux Irakiens:

    Chers frères et sœurs en Irak, assalam lakum! [paix à vous!]

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  • Pakistan : nouvel enlèvement d'une jeune chrétienne en vue d'un mariage forcé

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Mehwish Bibi, étudiante chrétienne pakistanaise, enlevée pour être mariée de force

    02/03/21

    Étudiante chrétienne dans la province du Pendjab (Pakistan), Mehwish Bibi, a été enlevée le 18 février. D’après plusieurs témoins, elle aurait été kidnappée afin d’être forcée à se marier à un musulman.

    L’histoire de Mehwish Bibi est loin d’être isolée. Etudiante chrtéienne du Women’s college de Gujranwala, dans la province du Pendjab (Pakistan), la jeune fille a été vue pour la dernière fois le 18 février au matin alors qu’elle quittait son domicile pour se rendre au collège. Depuis, elle n’a plus donné signe de vie. Sa famille a déposé plainte pour enlèvement et mariage forcé.

    « Nous recherchions notre fille et nous avons commencé à demander à différentes personnes présentes sur place », détaille le père de Mehwish à l’agence Fides. « Deux chrétiens, Masih et Akram Masih, nous ont indiqué avoir vu un musulman, Muhammad Sabir, l’enlever en la menaçant avec une arme de poing et avec l’aide de deux complices ». D’après les témoins, les trois hommes ont contraint la jeune fille à entrer dans un fourgon blanc. « Nous demandons aux agents de police de retrouver ma fille le plus vite possible et nous appelons les autorités à rendre justice ».

    1.000 enlèvements chaque année

    Les cas d’enlèvements de jeunes filles à des fins de mariages forcés sont malheureusement assez courant dans la province du Pendjab, surtout au sein des minorités religieuses. La Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Pakistan à 1.000 le nombre de plaintes pour enlèvements de jeunes filles chrétiennes et hindoues, arrachées à leurs familles pour être mariées après une conversion forcée à l’islam.

    Lire également : Pakistan: il y a dix ans, le défenseur des chrétiens Shahbaz Bhatti, assassiné

  • Qui sont les chrétiens d'Irak ?

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    De Radio Vatican via zenit.org :

    « Qui sont les chrétiens d’Irak? », réponses de Radio Vatican

    Moins de 2 % de la population, soit 400 000 personnes

    ***

    «Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, (…) Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu» (Ac 2, 9.11). Le récit de la Pentecôte dans les Actes des Apôtres témoigne de l’évangélisation de la Mésopotamie, territoire de l’Irak actuel, dès les temps apostoliques.

    Les premiers siècles: une Église missionnaire

    Les chrétiens irakiens sont donc les héritiers d’une implantation religieuse très ancienne, bien antérieure à la naissance de l’islam au VIIe siècle. L’Église chaldéenne a été fondée à Babylone par saint Thomas, en route vers l’Inde, et par ses disciples, parmi lesquels Addaï et Mari. Ils évangélisèrent des païens et des juifs exilés. Vers l’an 70 après Jésus-Christ, une église est déjà construite à Séleucie; vers 90, l’Église est établie à Arbèle et Adiabène, au nord de l’actuel Irak, comme le relève Mgr Petrus Yousif, Professeur à l’Institut Catholique de Paris et à l’Institut Pontifical Oriental de Rome. Elle s’appelle alors « Église de l’Orient ». Les communautés grandissent, et au début du IVe siècle se concrétise l’unification hiérarchique, alors même que les persécutions persanes se déchaînent.

    En 345, le Patriarche envoie une grande mission au Malabar (en Inde), une région déjà évangélisée par saint Thomas. À partir de 646, commence une véritable épopée missionnaire vers la Chine, puis la Mongolie. L’Église d’Orient parvient jusqu’en Mandchourie, à Sumatra et aux frontières du Japon à l’Est, jusqu’à Chypre à l’Ouest et jusqu’au Yémen au Sud. Aux XIIe et XIIIe siècles, l’Église d’Orient compte plus de 200 diocèses et représente la moitié de la chrétienté en nombre de fidèles et en superficie.

    De grandes écoles catéchétiques et théologiques se mettent en place, comme celles d’Édesse, d’Antioche et de Nisibe. D’illustres auteurs contribuent au rayonnement de ces centres de production littéraire et spirituelle, tels que saint Éphrem.

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  • RDC : les évêques congolais appellent Tshisekedi à moraliser la composition du nouveau gouvernement congolais en gestation

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    Lu sur le site web de « La Libre Afrique » :

    CENCO 2016-12-21t151737z_1649537079_rc11dc6a1000_rtrmadp_3_congo-politics_0-690x450.jpg« Les évêques congolais ont déploré la régression constatée dans les domaines du respect des droits de l’Homme et de la justice sous le régime du président Félix Tshisekedi en République démocratique du Congo, dans une déclaration rendue publique lundi. La conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a constaté « une régression » dans le domaine du respect des droits de l’Homme, après avoir salué « des avancées » enregistrées après l’investiture du président Tshisekedi en janvier 2019.

    « Nous déplorons les répressions d’activistes des droits humains, les attaques contre les civils par les groupes armés ou les forces gouvernementales, l’entrave de la liberté d’expression et de manifestation », ont écrit les évêques.

    « Le souci de la justice qui s’était manifesté dans le procès » qui mettait en cause Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président Tshisekedi, « ne semble plus continuer sur la même lancée. Il s’est estompé et parait sélectif », a déploré l’épiscopat catholique congolais.

    « La vraie justice » devrait s’étendre « sans distinction aucune, à tous les auteurs de crimes économiques et de violation des droits humains », ont insisté les évêques.

    A quelques jours de la mise en place du nouveau gouvernement pro-Tshisekedi, les évêques invitent le chef de l’État à veiller sur « le profil éthique des membres du prochain gouvernement et des gestionnaires des entreprises publiques ». L’influente église catholique, qui revendique parmi ses fidèles 40% de la population congolaise suggère que « seuls les hommes et les femmes qui ont fait preuve d’une bonne éthique dans leur passé et qui ont une expérience dans le domaine requis » soient cooptés pour gérer les affaires de l’Etat.

    Les évêques invitent également ce nouveau gouvernement à « tout mettre en oeuvre pour gagner le pari de l’organisation des élections crédibles, transparentes et apaisées en 2023 et pas plus tard », conformément à la Constitution congolaise. »

    RDC: l’épiscopat déplore la « régression » en matière de droits de l’Homme et de justice

    Vœu pieux après la méthode utilisée pour constituer la majorité parlementaire présidentielle ?...

    JPSC

  • Le pape en Irak : un "voyage historique"

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    Pope Plans Historic Visit To Iraq As Its Christian Populations Dwindle |  KPBS

    Du Père Charbel Eid en Opinions sur le site de la Libre :

    Le voyage du Pape en Irak sera historique pour le Moyen-Orient

    Du 5 au 8 mars, François se rend en Irak pour un voyage qui marquera les esprits, et au cours duquel il posera des gestes symboliques et concrets pour soutenir les chrétiens d’Orient et encourager le dialogue avec l’islam.

    Du Père Charbel Eid, coordinateur des opérations pour l'aide à l'Eglise en détresse (AED) au Moyen-Orient

    Ce vendredi 5 mars, le pape François atterrira en Irak pour son premier déplacement à l’étranger depuis le début de la pandémie, mais surtout pour un voyage historique, notamment à Mossoul et sur la plaine de Ninive occupée par les djihadistes du groupe État islamique entre 2014 et 2017. Ce séjour marquera les esprits pour plusieurs raisons qu’il est important de rappeler.

    La première est qu’il constituera un encouragement sans précédent pour les chrétiens d’Irak, qui n’ont reçu la visite d’aucune personnalité gouvernementale étrangère depuis plus de cinq ans. Or, cette communauté fut l’une des cibles privilégiées d’organisations terroristes et, par d’insoutenables persécutions, fut largement forcée de fuir le pays pour ne jamais y revenir tant les tensions restent importantes et les infrastructures publiques détruites. Ainsi, jusqu’en 2003, l’Irak comptait un million et demi de chrétiens. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 300 000, selon l’ONG Hammourabi, qui milite pour la défense des droits de la minorité chrétienne.

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  • Europe : les évêques inquiets de la résolution sur l’avortement en Pologne

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    De zenit.org :

    Europe : les évêques s’inquiètent de la résolution sur l’avortement en Pologne

    La remise en cause du droit à l’objection de conscience

    La présidence de la Commission des épiscopats de l’Union européenne (COMECE) a adressé une lettre à David Sassoli, président du Parlement européen, concernant la résolution du Parlement européen du 26 novembre 2020 sur l’avortement en Pologne.

    Ils y soulignent que l’Église catholique, qui cherche à soutenir les femmes dans les situations de vie résultant de grossesses difficiles ou non désirées, demande que toute vie à venir bénéficie de protection et de soins.

    « D’un point de vue juridique – soulignent les évêques – ni la législation de l’Union européenne ni la Convention Européenne des Droits de l’Homme ne prévoient un droit à l’avortement. Cette question est laissée aux systèmes juridiques des États Membres. »

    L’un des principes fondamentaux de l’Union Européenne est le principe d’attribution, en vertu duquel l’Union n’agit que dans les limites des compétences que les États membres lui ont attribuées dans les Traités. « Le strict respect de ce principe est – peut-on lire dans la lettre – une exigence de l’État de Droit, une des valeurs fondamentales de l’Union. »

    Tout en approuvant la résolution du Parlement qui met l’accent sur le respect de l’État de droit, la COMECE souligne que « l’État de Droit exige également le respect des compétences des États Membres et des choix qu’ils font dans l’exercice de leurs compétences exclusives. »

    Dans leur lettre, les évêques de l’UE expriment également leur préoccupation quant à la remise en cause par la résolution du PE du droit fondamental à l’objection de conscience, qui émane de la liberté de conscience. « Si l’on considère que, dans le secteur des soins de santé, les objecteurs de conscience font souvent l’objet de discrimination, ceci est particulièrement inquiétant », poursuit la lettre.

    Lettre du Comité permanent de la COMECE

    Cher Président Sassoli,

    Nous vous écrivons au sujet de la résolution du Parlement européen du 26 novembre 2020 sur le droit à l’avortement en Pologne. La Commission des Episcopats de l’Union européenne (COMECE) a pris note avec préoccupation de certains arguments et points de cette résolution.

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