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International - Page 148

  • La sous-région de l'Afrique occidentale est en train de devenir le bastion du terrorisme en Afrique

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE - Terrorisme et violence : une situation insoutenable dans les pays d'Afrique de l'Ouest

    14 juin 2021

    Abidjan (Agence Fides) - " La sous-région de l'Afrique occidentale est malheureusement en train de devenir le bastion du terrorisme en Afrique. Une situation qui devient de plus en plus préoccupante", écrit à l'Agence Fides le Père Donald Zagore, théologien ivoirien de la Société des Missions Africaines, exprimant toute sa préoccupation et son inquiétude pour la situation dans la région. Le conflit entre les forces gouvernementales et les groupes armés liés à Isis et Al-Qaïda, dans la partie occidentale du Sahel, a dévasté une grande partie de la région au cours de la dernière décennie, déclenchant une importante crise humanitaire. Près de 7 000 personnes sont mortes à la suite de l'aggravation des combats l'année dernière, selon les données du Armed Conflict and Location Event Data Project. Et, selon les Nations unies, la poursuite des violences a entraîné le déplacement interne de plus de deux millions de personnes.
    Le père Zagore souligne : "Le nombre de personnes déplacées et de décès est en augmentation. Des populations entières vivant dans des conditions de précarité totale ne peuvent plus faire face", insiste le missionnaire. L'instabilité politique quasi permanente, la violation des valeurs démocratiques, la corruption à grande échelle, la pauvreté de plus en plus prononcée, la montée en puissance des cartels de la drogue et de l'or illégal, qui contribuent largement au financement du terrorisme, aggravent les conditions sociales, politiques et économiques dans cette partie de l'Afrique".

    "Tant que nos États resteront prisonniers de tous ces maux sans jamais les combattre vigoureusement, leurs portes seront grandes ouvertes à toutes les formes de violence et au terrorisme par excellence. L'heure n'est plus aux discours et aux éternels sommets sur la lutte contre le terrorisme. Il est temps d'agir. Les gens ne doivent pas devenir prisonniers dans leur propre pays", dit le missionnaire de bon cœur.

    Parmi les autres incidents graves de violence enregistrés hier, 13 juin 2021, figure la mort d'au moins deux soldats et d'un gendarme, tués par l'explosion d'un engin explosif dans leur véhicule dans la région de Tèhini, au nord-est de la Côte d'Ivoire, près de la frontière avec le Burkina Faso. Selon des sources locales, l'explosion a également fait trois blessés, moins d'une semaine après une attaque menée par des djihadistes présumés dans la ville de Tougbo, à quelques kilomètres de la frontière burkinabè.

    Le conflit dans la région du Sahel a provoqué l'une des plus grandes crises humanitaires au monde, avec 24 millions de personnes ayant besoin d'aide cette année et 13 millions souffrant de la faim, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Avec ses vastes étendues de désert mal contrôlé et ses frontières poreuses, le Sahel s'est révélé être un terrain fertile pour la montée du militantisme islamiste dans l'une des régions les plus pauvres du monde, tandis que le changement climatique a aggravé la concurrence pour des ressources qui s'amenuisent. Selon une étude récente commandée par Catholic Relief Services (CRS) au Mali, au Burkina Faso et au Niger, le chômage des jeunes et le manque d'opportunités économiques sont la principale cause de violence, poussant de nombreux jeunes à rejoindre les groupes armés. En Afrique de l'Ouest, une élite de 1% possède plus de richesses que le reste de la population et les gouvernements ne font pas assez pour réduire les inégalités par des politiques telles que la fiscalité et les dépenses sociales, a déclaré l'ONG Oxfam.

  • La présence asiatique se renforce dans les dicastères romains

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    Du site de l'Avvenire :

    Le Sud-Coréen You Heung-sik est le nouveau préfet pour le clergé

    11 juin 2021

    La présence asiatique dans les hautes sphères de la Curie romaine est renforcée. 70 ans en novembre, évêque de Dae- dans depuis 2005

    Il vescovo di Daejeon, mons. Lazzaro You Heung Sik
    L'évêque de Daejeon, Mgr Lazzaro You Heung Sik - Photo Mimmo Muolo

    La présence asiatique dans les hautes sphères de la Curie romaine est en augmentation. Après le Philippin Luis Antonio Tagle à Propaganda Fide, un Coréen (focolarino) est le nouveau préfet de la Congrégation pour le clergé. Il s'agit de Monseigneur Lazarus You Heung-sik, 70 ans en novembre, évêque de Daejeon depuis 2005. Le pape François l'a nommé aujourd'hui à la place du cardinal Beniamino Stella de Vénétie, 80 ans en août prochain, qui restera toutefois en fonction jusqu'à la prise de possession du nouveau chef de service.

    You Heung-sik est né le 17 novembre 1951 à Nonsan-gun Chungnam, Daejeon. Il a été baptisé à 16 ans et a étudié dans son pays et à Rome, obtenant un diplôme en théologie fondamentale au Latran. Il a été ordonné prêtre le 9 décembre 1979 pour le diocèse de Daejeon, où il a été nommé coadjuteur en juillet 2003, puis est devenu ordinaire deux ans plus tard. Auparavant, il a été vice-prêtre de la cathédrale, directeur de la maison des exercices spirituels de Solmoe et du centre catholique d'éducation et de pastorale diocésaine, enfin recteur et professeur au grand séminaire.

    Monseigneur You a été élevé à la dignité d'archevêque et, selon toute probabilité, il sera créé cardinal au premier Consistoire utile. Il devient le premier Coréen à diriger un dicastère de la Curie romaine et le deuxième Asiatique à occuper le poste de préfet du clergé (le premier était le Philippin José T. Sanchez). Le pape le connaît bien, au moins depuis 2014, lorsqu'il s'était rendu dans le diocèse de Daejeon qui accueillait les sixièmes Journées asiatiques de la jeunesse.

    Le 17 avril dernier, Monseigneur You a été reçu en audience par François et, à son retour, a révélé à la presse que le Pontife avait "une fois de plus exprimé son désir de visiter la Corée du Nord pour exprimer son soutien à la nation coréenne divisée" après la guerre de 1950-1953.

    Lundi dernier, l'évêque de Mondovi, Mgr Egidio Miragoli, a annoncé dans une lettre au clergé de son diocèse qu'il avait reçu de François la mission de "rendre visite, en son nom, à la Congrégation pour le Clergé", à la veille de l'annonce du changement à la tête du dicastère. Cette visite fait suite à celle effectuée par Mgr Claudio Maniago auprès de la Congrégation pour le culte divin, après l'acceptation de la démission du cardinal guinéen Robert Sarah. Selon VaticanNews, "il est très probable que ce soit désormais la pratique adoptée par le pape François également pour les autres dicastères à l'occasion du changement de chef".

  • Inde : des chrétiens chassés de leurs villages

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    De Vatican News :

    Orissa_fondamentalisti.jpgEn Inde, des extrémistes hindous chassent des chrétiens de leur village

    Dans un village de l'État de l'Odisha, à l'Est du pays, des nationalistes hindous ont expulsé des familles chrétiennes, les forçant à se réfugier dans la forêt voisine. Un nouvel épisode de violence anti-chrétienne qui se diffuse dans le pays.

    Le 8 juin dernier, à Sikapai, un village du district de Rayagada, situé dans l'État oriental de l'Odisha, un groupe de radicaux hindous a attaqué et détruit les maisons de chrétiens, les chassant du village et les forçant à se réfugier dans des maisons de fortune dans la forêt voisine. Une information rapportée à l'agence catholique UCA News par le père Purushottam Nayak, prêtre de l'archidiocèse de Cuttack-Bhubaneswar.

    «Les chrétiens ont déposé une plainte auprès du poste de police de Kalyansingpur et une enquête est en cours, a expliqué le père Nayak, précisant que «le village est dominé par 32 familles hindoues et qu'il n'y a que huit familles chrétiennes.». Le prêtre a ajouté que le groupe radical hindou ne pouvait tolérer la présence de familles chrétiennes à Sikapai, et que, jaloux de leurs progrès, il avait déjà commis des actes d'humiliation contre des femmes chrétiennes. Cependant, a t-il ajouté «malgré les menaces, les chrétiens restent ici fermes dans leur foi et pratiquent le christianisme depuis 14 ans.»

    Un nouveau creuset de la violence anti-chrétienne

    Sajan K. George, président du Conseil mondial des chrétiens indiens, a souligné à UCA News que le district de Rayagada est un nouveau creuset de la violence anti-chrétienne dans le pays, et que, malheureusement, cette violence n'est pas nouvelle dans l'État de l'Odisha.

    «Les cycles de violence et de haine à Rayagada sont des signes inquiétants de bigoterie» a déclaré le responsable laïc chrétien. Par conséquent, a-t-il conclu, «nous demandons instamment au premier ministre de l'Odisha de prendre des mesures visibles pour contenir les éléments les plus extrémistes dans notre société pour la sécurité de tous.»

  • Les médias du Vatican : une « montagne accouchant d'une souris » d'après le pape

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    De Loup Besmond de Senneville (envoyé spécial permanent à Rome) sur le site du journal La Croix :

    Vatican : la communication du pape François sous haute tension

    Enquête 

    Les propos chocs de François adressés aux employés en charge de la communication du Vatican, il y a deux semaines, ont mis au jour les différences de conception de l’appareil en charge de diffuser l’action du pape et du Saint-Siège.

    8/06/2021

    Les salariés de la communication vaticane se souviendront longtemps de cette visite du lundi 24 mai, qu’ils attendaient depuis le début du pontificat de François dans leurs bureaux romains du Palazzo Pio. Et de la douche froide ressentie en entendant ce jour-là le pape comparer la « belle organisation » des médias du Vatican– dont Radio Vatican, L’Osservatore Romano et le portail en ligne Vatican News – à une « montagne donnant naissance à une souris » en proie à une bureaucratie excessive.

    Le choc a d’ailleurs été si fort que deux des principaux responsables du dicastère de la communication, Paolo Ruffini et Andrea Tornielli, ont songé dans les heures qui ont suivi à remettre leur démission. Avant de finalement y renoncer.

    → A LIRE. Les propos chocs du pape François en visite à Radio Vatican

    Mais bien au-delà des questions de personnes, cette crise révèle des tensions de fond sur le mode de communication choisi par le Saint-Siège à travers son dicastère réformé. Première raison d’un malaise ressenti par certains : la personnalité du pape et ses choix.

    Car François n’entend pas se limiter à son administration pour faire connaître son action. Quand il ne la court-circuite pas. Ce fut le cas plusieurs fois ces derniers mois, lorsqu’il donna plusieurs entretiens à des journalistes italiens, sans en aviser les responsables du dicastère.

    Manque de stratégie

    Comme ce samedi matin 2 janvier, lorsque la Gazzetta dello Sport, l’un des quotidiens sportifs les plus lus en Italie, publia un grand entretien avec le pape François. « Au petit matin, on a vu l’un des chefs courir au kiosque chercher le journal », se souvient l’un des journalistes de Vatican News. Il n’en faut pas beaucoup plus pour alimenter les soupçons de crise de confiance du pape envers ses services.

    « Le pape ne veut pas recourir à l’institution, car il y voit une restriction de sa liberté, reconnaît l’un des responsables de la communication vaticane. En réalité, il ne semble pas vouloir se laisser aider, hormis par un cercle très restreint de conseillers proches de lui, mais qui ne sont pas les chefs du dicastère. » Mais la même source, qui travaille à Rome depuis des années, déplore aussi que la machinerie vaticane ne soit pas organisée pour relayer correctement les messages du pape, qui martèle pourtant les mêmes priorités depuis le début de son pontificat, comme l’attention aux pauvres, les migrants ou l’écologie.

    → À LIRE. Radio Vatican, 90 ans d’information vue du Saint-Siège

    « Nous sommes organisés pour réagir, mais jamais pour anticiper, explique la même personne. Personne ne semble penser qu’il faudrait construire une stratégie autour des priorités du pape. » Elle pointe aussi du doigt les lourdeurs de l’appareil. « Si le pape fait une annonce imprévue depuis la fenêtre de la place Saint-Pierre, à l’angélus du dimanche, il faut attendre l’accord de la Secrétairerie d’État pour pouvoir retransmettre la phrase sur Twitter… »

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  • "Cancel culture" : même Obama en a marre des excès du "politiquement correct"

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    De   sur le site du Figaro :

    «Cancel culture» : même Obama en a marre

    Dans une interview à CNN diffusée lundi, l'ancien président américain a fustigé le manichéisme de la génération «woke» et de la «cancel culture».

    Donnant d'abord des gages aux militants antiracistes en estimant que l'histoire de la ségrégation «persiste et continue», l'ancien président n'a ensuite pas mâché ses mots, évoquant les «dangers» de la mode qui consiste selon lui «à condamner les gens en permanence», expliquant qu'il s'en rend compte à travers l'expérience de ses propres filles, Malia et Sasha, qui vivent cela de l'intérieur sur les campus d'université. «Elles se rendent bien compte que cela va trop loin», commente-t-il encore, ajoutant que «l'on ne peut pas exiger des gens qu'ils se montrent politiquement corrects en toutes circonstances». Il a ensuite distingué la lutte contre les discriminations, nécessaire selon lui, de la victimisation permanente par l'entremise notamment des réseaux sociaux.

    Barack Obama avait également plaidé par le passé déjà contre la vision manichéenne des interactions sociales prônée par le mouvement «woke», expliquant lors d'un sommet à Chicago que «le monde est complexe, ambigu» et s'était délibérément moqué des gens qui «tweetent ou lancent un hashtag pour dénoncer l'emploi d'un verbe inadapté dans une phrase, puis se rasseyent et se sentent fiers d'eux».

    À VOIR AUSSI – Peut-on arrêter la cancel culture à l'université?

  • Carnage djihadiste au Burkina Faso

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    De Xavier Sartre sur Vatican News :

    7 juin 2021

    Consternation et impuissance au Burkina Faso après une attaque terroriste

    160 personnes ont été tuées par des djihadistes présumés au Burkina Faso ce weekend, dans le village de Solhan, dans le diocèse de Dori. L’évêque des lieux, Mgr Dabiré, exprime sa consternation face à l’attaque la plus meurtrière dans ce pays du Sahel depuis 2015 et le début de l’offensive terroriste.

    «Une grande consternation devant ce massacre»: ce sont les premiers mots de Mgr Laurent Dabiré, évêque de Dori et président de la conférence épiscopale du Burkina-Niger concernant l’attaque menée dans la nuit de vendredi à samedi dernier à Sohlan, petit village de la province du Yagha, au nord-est du Burkina Faso. Selon un dernier bilan confirmé par les autorités locales, 160 hommes, femmes et enfants ont été tués et enterrés par les habitants eux-mêmes dans trois fosses communes. Depuis le début de la vague terroriste dans le pays en 2015, c’est l’attaque la plus meurtrière.

    Les habitants exécutés

    Ce sont les prêtres en poste dans la paroisse de Sebba, localité proche de Sohlan qui ont averti Mgr Dabiré. Ils ont recueilli le témoignage d’un survivant qui est parvenu à s’enfuir et à donner l’alerte. «Au petit matin, jusqu’à 6h, des hommes armés ont envahi la localité. Ils ont tiré des coups en l’air, avant de passer de maison en maison parce que les gens étaient encore au lit. Ils les ont exécutés purement et simplement. Ils ont ensuite brûlé le marché, les maisons, les boutiques, des véhicules, des camions, des moyens de transport qui étaient stationnés dehors», relate l’évêque.

    Comme à chaque fois dans ce genre de cas, aucune revendication n’a été faite. Les autorités et l’armée n’ont donné aucune indication particulière sur les auteurs de ce massacre. Sur les raisons d’une telle violence, là encore aucune certitude. «C’est peut-être des représailles», avance Mgr Dabiré. À Solhan, «il y a les Volontaires pour la défense de la patrie (une milice citoyenne mise en place en 2020 par le gouvernement NDLR). Est-ce que leur présence ou le fait que ce village aiderait des jeunes qui sont entrés dans ce corps de supplétifs de l’armée, a provoqué cette réaction des terroristes?», s'interroge l'évêque burkinabè. Impossible de le dire pour le moment.

    Un sentiment d’impuissance

    Les habitants de cette région frontalière avec le Niger ont ressenti «un grand émoi» et éprouvé «un sentiment d’impuissance» confie l’évêque de Dori. «On aimerait bien faire quelque chose, mais quoi?» poursuit-il, reconnaissant que «l’on est face à un ennemi invisible, inconnu et très armé». La population compte beaucoup sur l’efficacité du dispositif mis en place par l’armée pour combattre les groupes djihadistes.

    Dans ce contexte tragique, Mgr Dabiré envoie un message d’espoir à ses diocésains et à l’ensemble des populations du Sahel, tous concernés par ces attaques terroristes, en leur disant de «ne pas perdre confiance en la vie, de garder fermement la foi dans l’espérance, de rester solidaires pour faire face à cette violence qui nous tombe dessus, afin d’explorer toutes les solutions, y compris le dialogue. C’est, je crois, la seule manière de pouvoir s’en sortir un jour».

    Les mots du Pape François, dimanche lors de l’angélus, au lendemain de l’attaque, ont été d’un grand réconfort pour Mgr Dabiré qui est très reconnaissant au Saint-Père pour avoir évoqué le sort de son pays et de son diocèse.

  • Malaise diplomatique autour du projet de voyage du pape en Hongrie

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le projet de voyage du pape François en Hongrie suscite un malaise diplomatique

    Bien qu'il ait été invité à effectuer une visite d'État, le pape a clairement indiqué qu'il ne participerait qu'au congrès eucharistique de Budapest et qu'il n'avait pas l'intention de se rendre dans le pays lui-même.

    3 juin 2021

    La visite du pape François en Hongrie, prévue en septembre, risque de provoquer une rupture diplomatique après qu'il est apparu que le Saint-Père pourrait ne rester que trois heures dans le pays, omettre une visite de courtoisie au président hongrois, puis passer éventuellement trois jours et demi en Slovaquie voisine. 

    Selon des sources au Vatican et en Hongrie, des efforts sont déployés pour convaincre le pape de rester en Hongrie au-delà de la matinée du 12 septembre, où il célébrera la messe de clôture du Congrès eucharistique international qui se déroule dans la capitale Budapest.

    Ils tentent également de persuader le pape de ne pas effectuer de visites de courtoisie au président du pays, le catholique János Áder, et au Premier ministre, Viktor Orbán, ni de s'adresser aux dirigeants civiques et politiques, comme le veut la coutume, malgré les invitations répétées du gouvernement hongrois à effectuer une visite d'État.

    "Les tensions politiques en coulisses sont dues au fait que le Vatican veut éviter toute réunion politique, y compris la visite du palais présidentiel de Budapest qui devrait faire partie du package", a déclaré une source informée à Budapest au Register le 2 juin. 

    "Quelque chose ne va pas ici, du moins du point de vue de la diplomatie et du protocole", a écrit Luis Badilla, rédacteur en chef de Il Sismografo, un agrégateur de nouvelles géré par la Secrétairerie d'État du Vatican.  

    Selon le dernier itinéraire proposé, le pape sera conduit directement de l'aéroport au lieu du congrès, la place des Héros, dans le centre de Budapest. Après la messe de clôture, il devrait partir pour Bratislava, la capitale slovaque. 

    Depuis que la possibilité d'une visite en Hongrie a été évoquée l'année dernière, le pape a clairement indiqué qu'il ne se rendrait qu'au congrès eucharistique et qu'il n'avait pas l'intention de se rendre dans le pays lui-même. S'adressant aux journalistes sur le vol de retour d'Irak le 8 mars, il a déclaré : "Ce n'est pas une visite dans le pays, mais pour cette messe. Mais Budapest est à deux heures de route de Bratislava : pourquoi ne pas rendre visite aux Slovaques ? Je ne sais pas." 

    Si le pape maintient son projet de passer directement trois jours et demi en Slovaquie - un pays qui a eu une histoire difficile avec la Hongrie mais qui entretient désormais de bonnes relations avec Budapest - des sources ont déclaré au Register que ce serait un affront pour les Hongrois et "une gigantesque gifle" pour le Premier ministre Orbán. 

    "Ce serait scandaleux", a déclaré au Register une source de l'Église à Budapest. "Ce serait l'équivalent de le voir passer une demi-journée en Israël puis trois jours et demi en Iran, ou une demi-journée en Pologne puis se rendre en Russie pour quelques jours. Tout le monde pense que c'est inacceptable." 

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  • Kamloops : "un appel fort à nous détourner du modèle colonisateur" (pape François)

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    De Vatican News :

    6 juin 2021

    Kamloops: le Pape invite à «se détourner du modèle colonisateur»

    Lors de la prière de l’Angélus, ce dimanche matin, le Pape s’est longuement exprimé au sujet du scandale provoqué au Canada par la découverte de plus de 200 corps dans un ancien pensionnat autochtone qui fut administré par l’Église catholique.

    Le Pape a dit suivre «avec tristesse les nouvelles en provenance du Canada concernant la découverte choquante des restes de 215 enfants, élèves du pensionnat indien de Kamloops, dans la province de la Colombie-Britannique. Je me joins aux évêques canadiens et à toute l'Église catholique au Canada pour exprimer ma sympathie au peuple canadien, qui a été traumatisé par cette nouvelle choquante», a expliqué François.

    «Cette triste découverte renforce encore notre conscience de la douleur et de la souffrance du passé, a-t-il reconnu. Les autorités politiques et religieuses du Canada doivent continuer à travailler ensemble avec détermination pour faire la lumière sur ce triste événement et s'engager humblement sur la voie de la réconciliation et de la guérison.»

    Se détacher de la mentalité coloniale

    Le premier Pape né sur le continent américain a invité à tirer les leçons de ce drame en remettant en question les modèles idéologiques qui ont associé le christianisme à une forme d’emprise sur les cultures traditionnelles. «Ces temps difficiles sont un appel fort pour nous tous à nous détourner du modèle colonisateur et même des colonisations idéologiques d'aujourd'hui, et à marcher côte à côte dans le dialogue, le respect mutuel et la reconnaissance des droits et des valeurs culturelles de toutes les filles et de tous les fils du Canada», a martelé François, dans des accents proches de ceux utilisés dans son exhortation apostolique Querida Amazonia, qui traitait d’un contexte différent, mais avec un même souci de décentrement de l’Église catholique par rapport à un prisme trop occidental.

    «Nous recommandons au Seigneur les âmes de tous les enfants qui sont morts dans les pensionnats du Canada et nous prions pour les familles et les communautés autochtones du Canada frappées par le deuil. Prions en silence», a conclu François avec gravité.

    Les pensionnats autochtones, un projet d’assimilation forcée

    La découverte des restes de 215 enfants avait suscité il y a quelques jours une onde de choc dans tout le Canada, y compris au sein de l’Église catholique, qui était propriétaire de l'école de Kamloops entre 1890 et 1969, avant son transfert sous administration publique jusqu’à sa fermeture en 1978. L'école était autrefois la plus grande du système des pensionnats autochtones du Canada.

    «Au nom de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), j’exprime notre profonde tristesse pour la perte déchirante des enfants de l’ancien pensionnat indien de Kamloops, dans la Première nation Tk’emlúps te Secwépemc», avait écrit Mgr Richard Gagnon, archevêque de Winnipeg et président de l’épiscopat canadien, dans un communiqué daté du 31 mai. Cette découverte «bouleversante» fait ressurgir «des traumatismes dans de nombreuses communautés à travers ce pays», avait constaté l’archevêque, réclamant que toute la vérité soit faite afin d’«honorer la dignité de ces petits».

    Cet épisode vient s’ajouter à une page douloureuse de l’histoire du pays. Il y a plus de cinq ans, la Commission de vérité et réconciliation du Canada avait en effet publié un rapport sur les pensionnats autochtones. Le document de près de 4000 pages détaillait les sévices infligés aux enfants autochtones dans les établissements, où au moins 3200 enfants sont morts en raison de mauvais traitements et de négligence.

  • Chine : les persécutions continuent malgré l’accord provisoire de 2018, signé entre le Saint-Siège et Pékin

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Xinxiang : après l’arrestation de Mgr Zhang et de membres du clergé local, plusieurs organisations préoccupées

    02/06/2021

    Une dizaine de jours après l’arrestation de Mgr Zhang, évêque de Xinxiang (Henan), et de plusieurs prêtres et séminaristes de son diocèse, plusieurs organisations chrétiennes et ONG mettent en cause les nouvelles règles sur les Affaires religieuses entrées en vigueur en mai 2021. « Ces arrestations semblent confirmer les craintes sur les restrictions religieuses. Nous encourageons la communauté internationale à élever la voix contre tous les cas de détention arbitraire des responsables religieux », a souligné Mervyn Thomas, de l’organisation CSW (Christian Solidarity Worldwide).

    L’église catholique de Jingzhou South Gate (province de Hubei, dans l’est de la Chine).

    L’arrestation récente d’un évêque chinois (approuvé par le Saint-Siège) et de plusieurs prêtres et séminaristes de la province du Henan (dans le centre du pays) a choqué voire surpris de nombreux catholiques, alors que les persécutions religieuses semblent continuer de s’intensifier sous l’égide du président Xi Jinping. Mgr Joseph Zhang Weizhu, évêque de Xinxiang (Henan) a été arrêté le 21 mai, un jour après l’arrestation de sept prêtres et de plusieurs séminaristes par la police locale. Ils sont accusés d’avoir violé les nouvelles règles sur les Affaires religieuses, entrées en vigueur ce mois-ci. L’évêque et les prêtres de Xinxiang auraient provoqué la répression des autorités pour avoir utilisé une usine abandonnée comme séminaire pour la formation des futurs prêtres. Selon les nouvelles règles sur les Affaires religieuses, le clergé doit être enregistré officiellement auprès de l’État. Par ailleurs, il est demandé aux catholiques d’élire leurs évêques démocratiquement. Il est également illégal d’organiser toute activité religieuse dans des lieux non enregistrés ou contrôlés par l’État.

    Les arrestations survenues les 20 et 21 mai ont suscité la condamnation et l’indignation de nombreux groupes chrétiens et organisations humanitaires. Mervyn Thomas, fondateur et président de l’organisation CSW (Christian Solidarity Worldwide), a déclaré que les nouvelles règles sur les Affaires religieuses sont un nouvel outil servant à renforcer l’oppression sur les communautés religieuses, en particulier contre les chrétiens. « Ces arrestations, qui surviennent peu après l’application des nouvelles règles sur le personnel religieux, semblent confirmer les craintes sur les restrictions religieuses. Nous appelons à la libération immédiate et inconditionnelle de ces chrétiens et de tous ceux qui sont détenus à travers la Chine à cause de leur religion ou de leurs croyances. Nous encourageons également la communauté internationale à élever la voix contre cette nouvelle affaire et contre tous les cas de détention arbitraire et de harcèlement des responsables religieux », a souligné Mervyn Thomas.

    « Nous appelons à la libération immédiate de ces chrétiens »

    Le CSW a également noté que d’autres responsables chrétiens comme Zhang Chunlei, de la Love (Ren’ai) Reformed Church, et le pasteur Yang Hua, de l’Église Pierres Vivantes (une Église protestante évangélique), ont été harcelés et attaqués avant d’être arrêtés. Les autorités locales ont également suspendu ces deux Églises chrétiennes après les avoir accusées de fraude et de gestion illégale d’organisations non autorisées. Le pasteur Yang a été battu par un responsable local du Parti communiste chinois dans un commissariat de Guiyang (province du Guizhou), à tel point qu’il a dû être admis aux urgences dans un hôpital de la ville. Il a également été arrêté en 2016 quand son église a été fermée, et il a ensuite passé deux ans et demi en prison sous de fausses accusations de « divulgation délibérée de secrets d’État ». Après sa libération en 2018, le pasteur Yang a dit aux membres de son Église de « persévérer dans la foi », selon le groupe China Aid (basé aux États-Unis).

    De son côté, Mgr Zhang est surveillé par les autorités depuis plusieurs décennies. Mgr Zhang est sous pression des autorités depuis des années, principalement à cause de son refus d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois. Mgr Zhang, ordonné évêque en secret en 1991, n’a donc jamais été autorisé à diriger son diocèse, et ce dernier s’est vu imposer un administrateur nommé par le gouvernement depuis 2010. L’évêque a également été arrêté à plusieurs reprises avant d’être relâché. Depuis les dernières arrestations survenues fin mai, le sort réservé à Mgr Zhang, aux prêtres et aux séminaristes détenus reste inconnu ; certains médias affirment qu’ils ont été placés en confinement solitaire et qu’ils subissent des « leçons politiques ».

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  • La Voie synodale ? "En effet, de telles attitudes offensent et étonnent nos croyants" (Cardinal Puljic, archevêque de Sarajevo)

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    Face à l’Allemagne, l’autre Europe fait entendre sa voix: « Nous ne pouvons pas comprendre une Eglise dans laquelle le sacrifice devient un mot étranger et où  il y a un Jésus sans croix ». Interview de Mgr Vinko Puljic, cardinal-archevêque de Sarajevo  (capitale de la Bosnie-Herzégovine) par Clara Steinbrecher sur le site  Kath Net /Maria 1.0 :

    Puljic 05b37559e832207ab38ee3fdf1871e34.jpg« Sarajevo (kath.net/ Maria 1.0) Lorsque le pape Saint Jean-Paul II l'a accepté au Collège des cardinaux le 26 novembre 1994, Vinko Puljić, 49 ans, était le plus jeune cardinal. Aujourd'hui, le cardinal Vinko Puljić est archevêque de Vrhbosna (Sarajevo). L'archidiocèse de Sarajevo a ses origines au 7ème siècle. En 1881, il fut rétabli en tant qu'évêché. L'archevêché est situé à l'est de la Bosnie-Herzégovine et borde la Croatie au nord, la Serbie à l'est et le Monténégro au sud. Le diocèse comprend des parties de la Fédération de Bosnie-Herzégovine et de la République serbe. Mgr Puljić n'est pas seulement le curé de son diocèse mais, en tant que cardinal, également membre de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples et du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. En décembre 2020, l'homme de 75 ans a survécu à une grave maladie COVID-19. "Marie 1. 0 » a parlé au cardinal Puljić. L'interview a été arrangée par Thommy M. Schott et traduite par Dinka Mihic. Les questions sont posées par Clara Steinbrecher, responsable de l'initiative Maria 1.0.

    Maria 1.0 : Votre Éminence, en décembre 2020, vous avez dû être soignée à l'hôpital en raison d'une infection corona. Comment allez-vous  aujourd'hui?

    Cardinal Puljić : Je remercie Dieu d'être allé à l'hôpital à temps. J'ai rencontré des médecins et du personnel médical très dévoués. J'ai bien survécu à Corona, mais j'en subis toujours les conséquences. J'admirais le personnel médical qui, malgré la lourde charge, était toujours patient avec tous les patients. Je ne suis pas le même qu'avant Corona, mais je suis reconnaissant à Dieu de pouvoir faire mes devoirs régulièrement.

    Maria 1.0: Les Croates catholiques sont le plus petit des trois groupes ethniques nationaux de votre patrie. Comment décririez-vous la situation des catholiques de Bosnie-Herzégovine un quart de siècle après la fin de la guerre ?

    Cardinal Puljić : Les accords de Dayton ont mis fin à la guerre, mais ils n'ont pas créé une paix juste. Dayton divise la Bosnie-Herzégovine en deux. Dans une partie, la Republika Srpska (République serbe, ndlr), le nettoyage ethnique est légalisé et il n'y a quasiment pas de Croates catholiques là-bas. Dans l'autre partie (Fédération de Bosnie-Herzégovine, ndlr), où vivent Croates et Bosniaques, une majorité de Bosniaques est issue des Croates. Les gens sont anxieux et frustrés. Même ceux qui ont enduré la guerre quittent maintenant le pays. Malheureusement, l'égalité des trois peuples constitutifs n'a pas été établie et les mêmes droits ne s'appliquent pas dans tous les domaines.

    Maria 1.0 : Si vous visitez la Sainte Messe d'une congrégation croate en Allemagne, vous remarquerez que les églises sont pleinement représentées et que presque toutes les générations sont représentées parmi les fidèles. L'Église catholique dans votre pays est-elle plus vivante qu'elle ne l'est, par exemple, en Allemagne ?

    Cardinal Puljić : Tout au long de l'histoire, nos catholiques ont trouvé dans la foi un soutien et une source de force. Lorsqu'ils quittent désormais la terre de leurs ancêtres, ils portent en eux la foi de leurs pères, dans laquelle ils ont grandi et pour lesquels ils ont beaucoup enduré, surtout à l'époque communiste. L'ancienne génération vivra cette croyance, mais les plus jeunes s'adapteront rapidement à l'environnement dans lequel ils sont entrés car c'est là qu'ils vont à l'école et l'opinion publique influence leur vision du monde.

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  • Le chemin synodal (2021-2023) du pape François : une longue marche pour quoi faire ?

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    Lu sur le site web "Pro Liturgia":

    « Le Vatican a annoncé la tenue d’un synode mondial. Il commencera en septembre 2021 avec le traditionnel document préparatoire. La cérémonie d’ouverture à Rome aura lieu en octobre et lancera une phase dite « diocésaine ». Cette phase se terminera en avril 2022 et aboutira à la création d’un premier « Instrumentum laboris » à remettre en septembre 2022. On entrera alors dans une « phase continentale », qui devrait permettre l’élaboration de nouveaux documents en mars 2023, lesquels seront ensuite intégrés à un deuxième « Instrumentum laboris » en juin 2023. S’ouvrira alors la « phase universelle », le Synode des évêques, qui se tiendra en octobre 2023 et élaborera un texte final qui sera vraisemblablement remis au Pape qui le transformera en document officiel pour être publié.

    Pour faire court, disons qu’en octobre 2023 se réunira un synode mondial, au cours duquel les évêques discuteront d’un document final dont le pape décidera ce qu’il convient d’en faire.

    Les nombreux échos de cette annonce vont des acclamations euphoriques aux critiques acerbes. Certains craignent un Vatican III que d’autres espèrent. Reste à savoir ce que donnera ce synode dans la pratique. Si ses conclusions sont appliquées comme furent appliquées celles des synodes précédant, alors il n’y aura pas grand-chose à en attendre : on se retrouvera avec un nouveau document qui sera rapidement mis dans un placard pour y être oublié. C’est ce qui est arrivé, pour ne prendre qu’un exemple, à l’Exhortation post synodale « Sacramentum caritatis » signée par Benoît XVI. Comme on l’entend dire au Vatican, le document préparatoire au synode ne donne aucune directive. Au niveau diocésain et local, des laïcs - appartenant aux « clubs » interparoissiaux très orientés - devraient participer aux travaux. Ce qui signifie qu’il ne faut pas s’attendre à des changements dans la situation actuelle : le catéchisme restera vide et la liturgie demeurera un champ de ruines plus ou moins bien conservées.

    Il serait donc nécessaire de contrer dès maintenant ce qui se fera durant ce synode. Pour que les véritables besoins des fidèles de notre époque aient une chance d’être pris en compte lors d’un tel processus, il faudrait rapidement engager la « réforme de la réforme » liturgique et supprimer les bureaucraties diocésaines autoréférentielles. Ce serait une manière de fournir davantage d’ « oxygène spirituel » aux baptisés qui actuellement quittent leurs églises sur la pointe des pieds en espérant trouver un air plus respirable ailleurs.

    A-t-on besoin d’un nouveau synode pour rappeler aux évêques leurs responsabilités ? A-t-on besoin d’un nouveau synode pour rappeler à tous les fidèles que l’Église n’est pas une démocratie et que la vérité de ce qu’elle enseigne est clairement expliquée dans le catéchisme ? A-t-on besoin d’un synode pour rappeler que l’Église est dépositaire de la Vérité que Dieu a révélée par son Fils unique ? Souvenons-nous qu’une impulsion pour un renouveau de l’Église n'a jamais émergé de la hiérarchie (et moins encore de la caste de ces laïcs qui se comportent comme des fonctionnaires paroissiaux et diocésains). Il faut en être conscient : le renouveau de l’Église est toujours venu d’en bas, c’est-à-dire des croyants « ordinaires », des familles et des monastères.

    Certains semblent penser que le processus annoncé de ce synode s’étalant sur plus de deux ans est justement le moyen d’entendre ces croyants ordinaires, ces familles, ces monastères. Mais l’expérience a prouvé qu’il n’en est rien : les véritables besoins de cette « base » sont en effet systématiquement occultés par les rêves de ceux qui s’acharneront à tirer la couverture à eux en remplissant avec frénésie les questionnaires fournis. Encore trois ans de perdus, où chacun se croira autorisé à se disperser dans toutes les directions, à donner un large écho à des questions déjà mille fois débattues, à voir resurgir encore et encore les mêmes thèmes.

    Ne laissons pas le prochain synode tomber entre les mains de réformateurs autoproclamés qui semblent savoir mieux que Dieu lui-même comment conduire l’Église. »

    Ref. https://www.proliturgia.org/actua.html

    JPSC

  • Le Liban peut-il se relever ?

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    Épuisé par ses divisions internes, la crise économique aggravée par la pandémie, la corruption endémique, le Liban, sans gouvernement, est à terre. Le cardinal Béchara Raï a proposé une solution. Une analyse d’Annie Laurent publiée sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « Depuis l’été 2020, le pape François manifeste une vive préoccupation pour l’avenir du Liban. La crise existentielle dans laquelle s’enfonce le pays du Cèdre, déclenchée en octobre 2019 (1), ne cesse de s’aggraver, menaçant même la survie de ce petit État du Levant auquel le Saint-Siège a, dès 1946, trois ans après son indépendance, reconnu une vocation unique, ce qui inspirera à saint Jean-Paul II la formule de « pays-message » (2).

    Parmi les diverses interventions du Souverain Pontife, celle du 9 février dernier est significative par le choix de sa date et par son contenu. Publiée à l’occasion de la fête de saint Maron, patron de l’Église maronite, la plus nombreuse au sein de la chrétienté locale et la plus influente puisque c’est à l’un de ses patriarches, Élias Hoayek (1843-1931), dont le procès en béatification est en cours, que les Libanais doivent la création de leur État en 1920, raison pour laquelle le 9 février est une fête nationale chômée.

    Dans son message, le pape a insisté sur le rôle et la responsabilité des chrétiens. « Il est plus que jamais nécessaire que le pays garde son identité unique, pour assurer l’existence d’un Moyen-Orient pluriel, tolérant et divers, où la présence chrétienne peut offrir sa contribution et n’est pas réduite à une minorité qu’il faut protéger. » Affirmant que « les chrétiens constituent le tissu conjonctif historique et social du Liban et, à travers les multiples œuvres éducatives, sanitaires et caritatives, la possibilité de continuer à œuvrer pour le bien du pays, dont ils ont été les fondateurs, doit leur être assurée ». Or, a-t-il ajouté, « affaiblir la communauté chrétienne risque de détruire l’équilibre interne du Liban et la réalité libanaise elle-même » (3).

    Le Saint-Père a également demandé à ce que la présence des réfugiés, syriens et palestiniens, majoritairement musulmans, soit abordée dans cette optique. Les premiers, qui ont quitté leur pays en guerre depuis 2011, sont au nombre d’un million et demi ; les seconds, environ 400 000, sont les descendants de ceux qui avaient été chassés de Palestine lors de la création de l’État d’Israël en 1948. C’est donc une charge bien lourde que supportent les cinq millions de Libanais dont le territoire est à peine plus étendu que la Gironde. François a aussi émis la crainte qu’« en l’absence d’un processus urgent de reprise économique et de reconstruction, on risque la faillite du pays, avec la conséquence possible de dangereuses dérives fondamentalistes ». Appelant tous les responsables politiques et religieux libanais à renoncer à leurs intérêts particuliers, il les a engagés « à poursuivre la justice et à mettre en œuvre de vraies réformes pour le bien des citoyens, en agissant de manière transparente ». Il a enfin plaidé pour un engagement politique international aux côtés du Liban (4), pays où il se sait attendu et où il espère se rendre, comme il l’a confié début mars à son retour d’Irak.

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