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International - Page 18

  • Le pape à la télévision italienne : Raffaella Petrini dirigera le Gouvernorat de la Cité du Vatican

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    De Vatican News (Salvatore Cernuzio) :

    Une religieuse sera nommée présidente du Gouvernorat de la cité du Vatican

    À l’occasion d’une interview sur une chaine privée de la télévision italienne pour l'émission «Che tempo che fa» (Quel temps! ndlr) François a anticipé une nouvelle nomination: en mars, la religieuse Raffaella Petrini dirigera le Gouvernorat de la Cité du Vatican. Le Pape a également répondu sur les projets de la nouvelle administration Trump d'expulser les migrants: si c'est le cas, ce sera une honte, on ne peut pas faire payer aux plus pauvres la facture des déséquilibres de la société.

    Une femme, sœur Raffaella Petrini, prendra pour la première fois la direction du Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican en mars prochain; c’est l’annonce faite dimanche par François au cours de l’entretien accordé à la chaine italienne «Nove» en début de soirée. Se prêtant au jeu des questions-réponses avec le journaliste Fabio Fazio, le Pape a aussi commenté plusieurs faits d’actualité, prenant acte avec tristesse d'une possible déportation massive d'immigrés aux Etats-Unis ; il a évoqué sa joie pour la trêve à Gaza, réitérant l'espoir d'une solution à deux États. Il est revenu également sur l'accueil des migrants, le Jubilé, l'ouverture d'une Porte Sainte en prison, la lutte contre les abus, et la santé.

    François avait déjà accordé une interview à la même émission en 2022, puis une seconde en 2024. Dimanche soir, cette nouvelle interview d'environ une heure, était l'occasion de présenter son autobiographie intitulée Espère, publiée la semaine dernière simultanément dans une centaine de pays: un ouvrage tout en délicatesse composé de nombreux récits «qui donnent une idée de ma façon d'être».

    Sœur Petrini à la tête du Gouvernorat

    Après avoir rassuré sur l'état de son bras après sa chute et la contusion de jeudi, le Saint-père a révélé qu'à partir du mois de mars, après la retraite du cardinal Fernando Vergéz Alzaga, l’actuelle secrétaire sœur Raffaella Petrini sera présidente du Gouvernorat du Vatican. Une femme de plus, donc, à la tête d'une administration importante, après la nomination de sœur Simona Brambilla au poste de préfète du dicastère pour la Vie consacrée. «Le travail des femmes dans la Curie est quelque chose qui a progressé lentement et qui a été bien compris. Aujourd'hui, nous en avons beaucoup», a commenté le Pape énumérant les missions confiées à des personnalités féminines au Vatican. «Les femmes savent mieux gérer que nous», a-t-il conclu à ce sujet.

    Projets d'expulsions massives de migrants aux États-Unis

    Le Successeur de Pierre répond ensuite à une question sur les États-Unis, à la lumière des rumeurs sur un éventuel plan d'expulsion massive d'immigrés après l'investiture du président Donald Trump. Une éventualité qu’il qualifie de «honte», qui ferait «payer la facture du déséquilibre aux pauvres misérables qui n'ont rien».

    Accueil des migrants et dénatalité

    Au sujet des migrations, le Pape François répète les «quatre verbes» pour faire face à l'urgence: «le migrant doit être accueilli, accompagné, promu et intégré». Revenant sur le thème qui lui est cher de la dénatalité, en observant la situation de l'Italie où la moyenne d'âge est de «46 ans», il a affirmé que lorsqu’une société de fait plus d’enfants, elle doit accueillir des migrants.

    Proche-Orient: une solution à deux États

    Le journaliste ne manque pas de poser une question sur la guerre au Proche-Orient, avec le début dimanche de la trêve à Gaza et la libération de trois femmes otages du Hamas. Comme il l’a fait après la prière de l’Angélus dimanche, le Pape a exprimé sa gratitude aux médiateurs avant de s’attarder sur l'hypothèse d’une solution à deux États: «Je crois que c'est la seule solution. Certains le veulent, d'autres non»«La paix, ajoute-t-il, est supérieure à la guerre», mais il faut du «courage» pour la faire, car «souvent on perd quelque chose, mais on gagne plus». La guerre, en revanche, «est toujours une défaite», a insisté François réaffirmant la valeur des négociations et dénonçant les «grands» revenus des fabricants d'armes qui conduisent «à la destruction».

    Ne pas oublier les prisonniers

    Le Pape a ensuite parlé de l'espérance, thématique au cœur du Jubilé: c'est «l'ancre» à laquelle s'accrocher, a-t-il souligné reprenant l'image de son homélie lors de l'ouverture de la Porte Sainte de la prison romaine de Rebibbia. Un geste inédit que le Pape a souhaité «parce que je porte toujours les prisonniers dans mon cœur». «N'oubliez pas les prisonniers», a-t-il lancé, «tant ceux qui sont dehors sont plus coupables qu'eux».

    Honte et douleur pour la Shoah

    À l’approche de la Journée du souvenir, le 27 janvier, le Pape a dit éprouver «un sentiment de pitié et de honte» pour la tragédie qu'il a pu vivre de près lors d'une visite à Auschwitz en 2016, avec des récits, des films et le témoignage de la «grande dame» Edith Bruck, poétesse hongroise de 92 ans, rescapée de la Shoah.

    Abus, jeunes, péchés

    D'autres thèmes ont été abordés au cours de l'entretien: les abus, «un très grand mal» contre lequel il faut «lutter avec force»; l’urgences d’«accompagner» les jeunes; la proximité avec «tout le monde», sans «angélisme» dans la vision des péchés et sans «tout réduire aux péchés de la chair»«Je suis écœuré de voir que certains, dans la confession, cherchent toujours cela», a dit le Souverain pontife. «Il n'y a pas de péché qui ne puisse être pardonné» a-t-il répété, «parce que Dieu veut avoir tout le monde avec lui, comme des enfants, comme des frères entre-nous».

    Enfin, Jorge Marie Bergoglio a révélé quelques anecdotes curieuses comme sa «première chute» sur une marche de la Chapelle Sixtine, immédiatement après l'élection, pour saluer un cardinal en fauteuil roulant: «le Pape infaillible a commencé par faillir: il a trébuché!» Puis il a conclu l’entretien par une requête à l’occasion de l'Année Sainte: «ne laissez pas passer cette occasion. Allez de l'avant avec courage. Et ne perdez pas votre sens de l'humour».

  • L'élection de Trump et le vote des catholiques

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    De sur The Catholic Thing :

    Ce que pensaient les catholiques le jour des élections

    18 janvier 2025

    Lorsque Donald Trump a perdu l’élection très serrée de 2020 face à Joe Biden, 51 % des catholiques l’ont soutenu, tout comme 61 % des évangéliques et 35 % des électeurs juifs. En 2024, Trump a reçu la majorité des voix nationales grâce au soutien de 58 % des catholiques, 68 % des évangéliques et 39 % des électeurs juifs. Il s’agit d’un retour remarquable, fondé sur une coalition de personnes de la classe moyenne et de la classe ouvrière de toutes les religions et de toutes les ethnies.

    Pour avoir une idée de ce qui a motivé les catholiques et les autres Américains à voter le 5 novembre, les sondeurs et conseillers de Trump McLaughlin Associates ont réalisé une enquête post-électorale nationale qui aborde en profondeur les problèmes et les attitudes. John McLaughlin, un ami de plus de 30 ans, a eu la gentillesse de partager avec moi ses conclusions, dont certaines m'ont surpris, en particulier le sondage sur l'avortement.

    Voici un aperçu des résultats de l’enquête :

    Parmi les catholiques qui ont voté pour Trump, 90 % ont déclaré avoir voté pour lui. Seulement 10 % ont déclaré avoir voté contre Harris. En revanche, 28 % des catholiques qui ont soutenu Harris ont voté contre Trump.

    Lorsqu'on a demandé aux catholiques à quel moment ils savaient quel candidat ils allaient soutenir, 61 % ont indiqué qu'ils avaient pris leur décision avant la fête du Travail. Douze pour cent sont restés indécis jusqu'au début du mois de novembre.

    Une majorité de catholiques (56 %) estiment que le Parti républicain saura mieux répondre aux problèmes qui les concernent le plus. 61 % d’entre eux estiment que le Parti républicain est le mieux placé pour améliorer l’économie et créer davantage d’emplois. 63 % des catholiques pensent que le Parti républicain saura sécuriser la frontière ; 58 % pensent que le Parti républicain saura mieux lutter contre la criminalité.

    Une majorité des électeurs (44 %) se déclare en faveur d'un gouvernement plus petit et de services moins nombreux, 35 % d'entre eux étant favorables à une augmentation des largesses gouvernementales. Le sentiment des catholiques est en phase avec celui des Américains : 48 % sont en faveur d'un gouvernement plus petit et 37 % d'un gouvernement plus nombreux.

    En ce qui concerne le caractère de Trump, malgré les critiques constantes des médias à son encontre – et les démocrates qui le qualifient de nazi, de menace pour la démocratie et de criminel condamné – 51 % des électeurs et 58 % des catholiques ont perçu Trump comme le candidat le plus sympathique.

    Taux d’approbation le jour du scrutin :

      Trump Harris Biden
           
    catholique 62% 47% 46%
    Évangélique 69% 33% 31%
    juif 45% 91% 83%
    Athée 41% 62% 55%

    Avis favorable :

      Trump Harris
         
    catholique 58% 47%
    Évangélique 64% 33%
    juif 41% 81%
    Athée 35% 65%

    La question économique est la plus importante pour les électeurs. 47 % d'entre eux ont déclaré avoir des difficultés financières, tout comme 49 % des catholiques.

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  • Le Vatican renforce ses frontières tout en prêchant l'ouverture en grand de celles des autres

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    Lu sur Il Giornale (source) :

    Le Vatican renforce ses frontières tout en prêchant l'ouverture en grand de celles des autres

    16 janvier 2025

    Le Vatican sévit contre ceux qui entrent sur le territoire du Vatican sous de faux prétextes. Mais prône l’ouverture des portes pour les autres pays.


    Le Vatican « défend » aussi ses frontières. Il le fait par un décret du 19 décembre qui prévoit une peine de 1 à 4 ans et une amende de 10 000 à 25 000 euros pour « quiconque entre sur le territoire de l’État de la Cité du Vatican par la violence, la menace ou la tromperie ». Le paragraphe 2 de l’article 1 du décret entre dans les détails en précisant que « l’entrée est considérée comme ayant eu lieu par tromperie lorsque l’on se soustrait frauduleusement aux systèmes de sécurité et de protection de l’État ou que l’on se soustrait aux contrôles frontaliers ». La dernière partie concernant les contrôles aux frontières est, selon le quotidien Il Giornale, exactement ce que font les migrants illégaux lorsqu’ils arrivent à pied par la route des Balkans. Et aussi ceux qui embarquent en Tunisie et en Libye en débarquant sans autorisation et souvent sans aucun document sur les côtes italiennes, qui plus est après avoir payé les trafiquants. Le pape François défend tous ces migrants prêchant une politique radicale des portes ouvertes et de l’accueil, mais, nouveau décret en main, si un migrant tentait d’entrer dans l’État du Vatican, il devrait être arrêté ou en tout cas lourdement poursuivi avec une amende. L’article 6 prévoit l’entrée par la violence, la menace ou la tromperie « l’arrestation de toute personne prise en flagrant délit ».

    Cette critique avait déjà été formulée dans le passé par divers représentants de la Lega Nord, à commencer par Umberto Bossi, et la réponse du monde catholique pro-migrants a toujours été qu’il s’agissait d’une « polémique spécieuse ». Le décret ne mentionne jamais l’immigration illégale, mais il ne l’exclut pas non plus en parlant de ceux qui se soustraient aux contrôles frontaliers. L’entrée dans le minuscule État du Vatican est réglementée par des permis, même pour se rendre à la célèbre pharmacie du Saint-Siège. Ceux qui n’ont pas de permis n’entrent pas et il devrait en être de même pour les immigrés clandestins, qui entrent en Europe à la recherche d’un illusoire Eldorado occidental. Le décret a été signé par le président de la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican, un organe doté de fonctions législatives, le cardinal espagnol Fernando Vergez Alzaga. Il était probablement nécessaire en raison du Jubilé et de la possibilité d’infiltration terroriste ou d’envahisseurs.

    Des circonstances aggravantes indiquent « l’utilisation d’armes à feu et d’instruments offensifs » pour s’introduire au Vatican. Ou si l’accès au « territoire de l’État » se fait « au volant d’un véhicule, en évitant ou en forçant un contrôle frontalier ou en n’obtempérant pas à une invitation à s’arrêter émise par la force publique ». On peut penser à la voiture bélier ou piégée d’un terroriste, mais on peut aussi penser aux véhicules des passeurs de la frontière Nord-Est, qui transportent des immigrés clandestins en se soustrayant aux contrôles. Et parfois, s’ils sont interceptés, ils se lancent dans une course-poursuite avec la police.

    Le décret n’était peut-être pas destiné à l’immigration clandestine, mais il réaffirme en fait un principe simple et commun à toutes les nations : la défense des frontières, qui n’est pas reconnue par le Vatican si ceux qui veulent entrer illégalement dans les États d’autrui sont des migrants sans papiers et sans permis, comme l’envisage le Saint-Siège.

  • "Donald Trump doit agir en leader et non en agitateur" (George Weigel)

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    Maximilien Lutz interviewe George Weigel sur le Tagespost :

    « Trump exagère la force de son mandat »

    Donald Trump doit agir en leader et non en agitateur, déclare le théologien américain et biographe du pape George Weigel. Une conversation sur les politiciens messianiques, la « pression réveillée » sur l’Église et l’influence d’Elon Musk.

    16 janvier 2025

    Le théologien et journaliste George Weigel, né en 1951 à Baltimore, dans le Maryland, est l'un des intellectuels catholiques les plus renommés des États-Unis. Il travaille comme chercheur principal au Centre d'éthique et de politique publique de Washington. Weigel a écrit de nombreux livres, dont une biographie du pape Jean-Paul II. Il a reçu dix-neuf doctorats honorifiques et l'ordre papal Pro Ecclesia et Pontifice. Aux Etats-Unis, il analyse régulièrement dans les médias la situation politique de son pays.

    Il y a un peu plus d'un an, le professeur Weigel déclarait que Donald Trump ne serait pas un dictateur - sauf le premier jour de son mandat. Maintenant qu’il est sur le point de prêter serment, qu’attendez-vous de Trump dès le premier jour ? 

    Je pense que nous devrions tous désormais nous préoccuper davantage de ce que fait Trump plutôt que de ce qu’il dit. J’espère voir un discours inaugural qui appelle les Américains à écouter ce qu’Abraham Lincoln a appelé « les meilleurs anges de notre nature » dans son premier discours inaugural. Il est temps que Trump devienne un véritable leader et non un agitateur.

    Lors de l'investiture de Joe Biden en 2021, les évêques américains ont publié une déclaration soulignant l'avortement comme une question prioritaire – ce qui a été considéré comme une critique de la position pro-vie de Biden. Pensez-vous que les évêques publieront cette fois une déclaration similaire, abordant peut-être la position de Trump sur l’immigration ?

    Je ne sais pas ce que prévoit la conférence épiscopale américaine, mais les évêques ont clairement indiqué que l’avortement et l’immigration sont deux questions qualitativement différentes. 

    Comment évaluez-vous l’état d’esprit général des évêques américains à l’égard de Trump ?

    Je soupçonne que de nombreux évêques sont soulagés car ils ne sont probablement plus soumis à la pression réveillée - en particulier sur des questions telles que les LGBTQ+ ou l'idéologie de genre - qui s'appliquait auparavant à l'Église, à ses institutions et à ses représentants sous l'administration Biden. Un gouvernement dirigé par Kamala Harris aurait certainement intensifié cette pression. Dans le même temps, de nombreux évêques sont évidemment déçus que le Parti républicain ait plus ou moins abandonné une position pro-vie cohérente. Bien que cela soit en partie dû au fait que le mouvement pour le droit à la vie n’a pas agi comme un seul mouvement après l’arrêt historique Roe v. Wade a annulé la loi de 1973, qui avait créé un « droit à l’avortement » sans aucun fondement. Par ailleurs, les évêques ont toutes les raisons de s’inquiéter de la rapidité avec laquelle une avalanche d’euthanasie déferle sur le pays, sous le couvert orwellien de « suicide médicalement assisté ». Il me semble très peu probable que l’administration Trump prenne une position claire contre cette attaque contre la vie.

    Trump a longtemps été célébré par le mouvement pro-vie pour avoir nommé des juges lors de son premier mandat qui ont ensuite statué sur l'affaire Roe c. Wade s'est renversé. Qu’attendez-vous de lui désormais en termes de protection de la vie ?

    Le « tournant » de Trump vers la vie pro-vie m’a toujours semblé être une démarche commerciale, même si cette activité a finalement eu un impact positif sur la législation américaine. Trump a raison lorsqu’il souligne que la législation sur l’avortement est désormais de nouveau entre les mains des États, là où elle appartient en vertu de notre Constitution. Il a tort de préconiser un accès quasi-libre à la mifépristone, une pilule abortive, et il a également tort de préconiser la fécondation in vitro (FIV), qui commercialise la reproduction. À ce jour, environ 1,5 million de petits êtres humains ont été créés et le processus de congélation les empêche de vivre.

    Trump a souligné à plusieurs reprises que les électeurs lui avaient donné un large mandat. Cependant, il a également dû faire face à des vents contraires au sein de son parti, par exemple lorsque les républicains du Congrès l'ont contourné et ont évité la fermeture du gouvernement. Le parti va-t-il continuer à lui poser des problèmes dans les prochaines années ?

    Trump exagère la force de son mandat, tout comme il a tendance à exagérer tout le reste. Le Parti républicain constitue actuellement une coalition fragile. Leur gestion constituera un défi majeur pour Trump. Je pourrais facilement l'imaginer déléguer cette tâche à son vice-président, JD Vance.

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  • Poutine, Assad et l’Iran : les dangereux compagnons de route du Pape

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur Diakonos.be) :

    La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie a infligé un sérieux revers aux puissances qui le soutenaient : la Russie et l’Iran. Mais la géopolitique incarnée par le Pape François en est également sortie écornée.

    En effet, c’est avec la Syrie et la Russie que, depuis le début de son pontificat, en 2013, Jorge Mario Bergoglio a construit l’image résolument pacifiste de sa politique internationale, aux antipodes du bellicisme des États-Unis et de l’Occident qu’il n’a cessé de vilipender.

    En Syrie, la guerre civile qui faisait rage entre le régime d’Assad et ses opposants a connu l’un de ses épisodes les plus atroces le 21 aout avec le bombardement de Ghouta, ce quartier rebelle du Sud-Est de Damas, faisant d’innombrables victimes.

    Les jours suivants, une enquête des Nations Unies a détecté des traces de gaz sarin dans les zones bombardées, s’en suivit une menace de représailles armées contre le régime syrien de la part du président des États-Unis, Barack Obama, pour avoir franchi la « ligne rouge » tracée par les États-Unis depuis 2012 en utilisant des armes chimiques.

    De leur côté, la Russie et l’Iran rejetaient sur les rebelles, voire sur l’Occident, l’accusation d’avoir utilisé ce gaz sarin. Et c’était également ce que pensait le Pape François, si l’on s’en tient à ce qu’il avait déclaré un an plus tard, lors de la conférence de presse à bord du vol de retour de son voyage en Turquie : « je pense à l’an dernier, en septembre, quand on disait que la Syrie avait des armes chimiques. Moi, je crois que la Syrie n’était pas en mesure de fabriquer des armes chimiques. Qui les lui a vendues ? Peut-être ceux-là même qui l’accusaient d’en posséder ? ».

    Il n’en demeure pas moins que quelques jours après ce bombardement, le Pape François a consacré la totalité de l’Angélus du dimanche 1er septembre à un appel à épargner le régime syrien de représailles armées des États-Unis et des alliés, avant de décréter une journée de jeûne et de prière dans ce même but pour le 7 septembre suivant.

    Et sur qui le Pape a‑t-il compté pour relayer son appel sur la scène internationale ?

    Nul autre que président russe Vladimir Poutine en personne, via une lettre qu’il lui a adressée et qui a été rendue publique le 4 septembre.

    Dans cette lettre, profitant l’occasion de la rencontre des vingt plus grandes économies mondiales sur le point de s’ouvrir à Saint Pétersbourg présidée par Poutine, le Pape François demandait au président russe de « trouver des chemins pour abandonner toute vaine tentative d’apporter une solution militaire » au conflit syrien.

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  • Inde : les fondamentalistes hindous se déchaînent contre les chrétiens

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    D'Angéline Tan sur la NBQ :

    Inde : les fondamentalistes hindous se déchaînent contre les chrétiens

    Rien qu’en 2024, plus de 70 cas de violence contre les communautés chrétiennes ont été signalés chaque mois, soit une augmentation de 700 % en 10 ans de gouvernement nationaliste. L'État de l'Uttar Pradesh est le plus dangereux. Appel des associations chrétiennes au respect de la Constitution.

    16_01_2025

    Alors que la nouvelle année commence, les chrétiens en Inde sont de plus en plus exposés aux violences des extrémistes hindous du pays, qui estiment que tous les Indiens devraient être hindous.

    Un récent rapport du United Christian Forum (UCF) basé à New Delhi, intitulé « Violence Monitor Report 2024 », a révélé que de janvier à novembre 2024, 745 incidents de violence contre des chrétiens ont été enregistrés à travers le pays.

    Selon le même rapport, sur les 673 cas de violences et de discrimination présumées jusqu'en octobre 2024, seuls 47 ont donné lieu à une action formelle de la police sous la forme de premiers rapports d'information (FIR). Par ailleurs, selon le même rapport de l'UCF, l'Uttar Pradesh est l'État indien où se sont produits le plus grand nombre d'accidents.

    L'UCF a également souligné que le nombre d'incidents violents antichrétiens n'a cessé d'augmenter au cours de la dernière décennie . En 2014, peu avant que le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) n’accède au pouvoir fédéral, moins de 100 incidents de violence contre des chrétiens ont été enregistrés. Cependant, en 2018, ce nombre s’élevait déjà à près de 300 incidents et augmente chaque année depuis lors.

    « Selon les plaintes reçues via la hotline dédiée, il y a eu 127 incidents en 2014, 142 en 2015, 226 en 2016, 248 en 2017, 292 en 2018, 328 en 2019, 279 en 2020, 505 en 2021 et 601 en 2022 », il a expliqué un communiqué de presse de l'UCF, cité par UCA News .

    AC Michael, coordinateur de l'UCF, a déclaré à UCA News que ces chiffres n'incluent pas les agressions contre les chrétiens et leurs églises dans le Manipur déchiré par la guerre, où les violences sectaires, qui ont débuté en mai 2023, ont fait 250 morts et 60 000 personnes déplacées, pour la plupart Chrétiens.

    "Et tout cela malgré l'article 25 de la Constitution indienne, qui garantit le droit de choisir la religion de son choix", a déclaré Michael, ancien membre de la Commission des minorités de l'Inde, avant de demander au gouvernement du Premier ministre Narendra "d'envisager d'établir une enquête nationale pour examiner les cas croissants de persécution des minorités chrétiennes en Inde.

    Le BJP et les groupes hindous alliés soutiennent l’idée de faire de l’Inde une nation hindoue théocratique et s’opposent aux activités de conversion et même aux missions villageoises, les considérant comme des tactiques visant à convertir les tribus crédules et les villageois socialement pauvres.

    L'UCF a déclaré qu'en plus des incidents de violence qu'elle a documentés, il y avait probablement de nombreux autres incidents qui n'ont pas été signalés par les victimes pour diverses raisons. « La police locale est de connivence avec les auteurs des violences et ferme les yeux sur les crimes commis contre les chrétiens », a déclaré l'association de défense des droits de l'Union populaire pour les libertés civiles (PUCL).

    Le 31 décembre, 30 groupes religieux ont envoyé une lettre au président indien Droupadi Murmu et au Premier ministre Narendra Modi pour les exhorter à une action immédiate et décisive contre les foules violentes menaçant les minorités religieuses, a rapporté UCA News . Les signataires de la lettre comprennent l'avocat de la Cour suprême A.C. Michael, sœur Mary Scaria, l'avocat et président de l'UCF Michael Williams.

    Le 1er janvier, le révérend Vijayesh Lal , secrétaire général de l'Evangelical Fellowship of India (EFI), a déclaré à UCA News que la lettre « met en évidence les abus des lois anti-conversion, les menaces croissantes contre les libertés religieuses et les politiques d'exclusion qui privent les chrétiens dalits de droits statut de caste. »

    « La multiplication des discours de haine, notamment de la part des élus, a poussé la population à commettre des actes de violence contre les chrétiens. La foule a perturbé les rassemblements chrétiens pacifiques et a menacé les chanteurs en toute impunité », a déclaré Lal, faisant allusion à plusieurs incidents survenus pendant la période de Noël.

    «La liberté de distribuer et de vendre des textes religieux comme la Bhagavad Gita (le livre sacré des hindous) aux coins des rues et sur les marchés hebdomadaires est un témoignage des valeurs chères à l'Inde, inscrites dans notre Constitution. Les chrétiens, en revanche, sont régulièrement battus s'ils distribuent la Bible ou même seulement une petite partie de celle-ci", a poursuivi Lal.

    « Ces disparités dans le traitement des différentes confessions portent atteinte à l’article 25 de notre Constitution, qui garantit à tous les citoyens le droit de professer, de pratiquer et de diffuser librement leur religion. »

    Le rapport de l'UCF intervient à un moment où l'on s'inquiète de l'insuffisance de la réponse du gouvernement indien à la violence religieuse, notamment aux incidents violents survenus à Manipur. L'animosité envers les chrétiens s'est accrue lorsque Modi a remporté un troisième mandat en juin 2024, menant son parti Bharatiya Janata (BJP), à orientation hindoue, aux élections nationales indiennes.

    Le nord de l'Uttar Pradesh, l'État le plus peuplé de l'Inde, est devenu l'endroit le plus risqué pour les chrétiens , le gouvernement de l'État, dirigé par le parti Bharatiya Janata (BJP), ayant encore renforcé une loi anti-conversion déjà stricte.

    Le projet de loi de l'Uttar Pradesh sur l'interdiction des conversions illégales de religion (amendement), adopté le 20 juillet 2024, prévoit une peine maximale d'emprisonnement à perpétuité et renforce les dispositions contre les conversions fausses ou forcées. En outre, l'amendement permet à toute personne de déposer une plainte pour violation de la loi, contrairement à ce qui était prévu précédemment, lorsque la plainte ne pouvait être déposée que par la victime de la conversion ou un proche.

  • Nicaragua et Venezuela, nouvelle répression contre les opposants

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    De Luca Volonté sur la NBQ :

    communisme latino-américain

    Nicaragua et Venezuela, nouvelle répression contre les opposants

    Le régime d'Ortega supprime la personnalité juridique de 15 organisations à but non lucratif. Au Venezuela, restrictions imposées aux diplomates français, italiens et néerlandais ; même l’arrestation de l’humanitaire Alberto Trentini pourrait être une représaille de Maduro envers Rome. Pendant ce temps, Biden fait un cadeau à Cuba.
    16_01_2025

    Les dictatures communistes latino-américaines de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela ne lâchent pas prise à ceux qui sont présumés coupables de vouloir la liberté et la démocratie pour tous et la prospérité pour eux-mêmes et leurs proches.

    À Cuba, nous célébrons une nouvelle décision bizarre de Joe Biden, annoncée mardi 14 janvier, d'éliminer le régime de la liste des États soutenant le terrorisme, en échange de la libération « progressive » de 553 prisonniers que les États-Unis considèrent comme injustement détenus, au milieu des applaudissements du Vatican et des protestations indignées des réfugiés politiques cubains du monde entier. Il convient de noter que l'Observatoire cubain des droits humains (OCDH) a critiqué le caractère trop général de l'annonce sur la libération des prisonniers et a demandé que la mesure inclue les personnes détenues pour des raisons politiques, y compris les principaux dirigeants de l'opposition, comme José Daniel Ferrer García, Félix Navarro, Sayli Navarro et Luis Manuel Otero Alcántara, « ainsi que près d'un millier de personnes qui ont manifesté pacifiquement en 2021 et dans les années suivantes, ainsi qu'un nombre important de personnes malades et âgées", également prisonniers. Il existe évidemment une différence abyssale entre la libération des prisonniers pour délits de droit commun et celle des prisonniers pour opinions politiques et défense des droits de l’homme.

    Les gouvernements totalitaires du Nicaragua et du Venezuela continuent, en même temps, à persécuter tous ceux qu'ils considèrent comme leurs opposants. Ces derniers jours, le régime nicaraguayen a annulé la personnalité juridique de 15 organisations à but non lucratif, qui s'ajoutent aux plus de 5 400 organisations non gouvernementales fermées depuis 2018. Le journal officiel du gouvernement, La Gaceta, a annoncé le 8 janvier la « dissolution volontaire ». de 11 de ces organisations, dont Save the Children et la Fondation des Sœurs Dominicaines du Nicaragua. Parmi les 11 organisations dissoutes, plusieurs sont des églises évangéliques et protestantes (la Fondation missionnaire chrétienne Ebenezer, l'Association de l'Église baptiste fondamentale de Matagalpa et la Fondation Aide au Nicaragua, la Maison nicaraguayenne de spiritualité, de culture, d'histoire, d'anthropologie, d'archéologie et Art Foundation ; la Comprehensive Services Association for Women ; la Fondation du ministère de la Pentecôte Christ Is Coming) Tout cela alors qu'on annonce que les députés nationaux passeront tout le mois de janvier à approuver la réforme constitutionnelle qui donne le contrôle total et permanent du pays aux tyrans au pouvoir Daniel Ortega et Rosario Murillo. Dans le même temps, en signe de résistance à la répression barbare, le cardinal Leopoldo Brenes a nommé des administrateurs paroissiaux dans six paroisses où les curés ont d'abord été arrêtés puis bannis : une décision qui met en évidence comment les prêtres en exil continuent d'être propriétaires des paroisses, dans l'espoir d'un changement de régime et de leur retour au pays.

    De son côté, le gouvernement de Nicolas Maduro, le président putschiste du Venezuela confirmé ces derniers jours à la tête du pays malgré la volonté certaine et différente du vote populaire exprimé en juillet 2024, a annoncé des restrictions aux Français, aux Italiens et aux Diplomates néerlandais présents sur son territoire. « En réponse au comportement hostile » des gouvernements des Pays-Bas, de la France et de l'Italie, caractérisé par « le soutien à des groupes extrémistes et l'ingérence dans les affaires intérieures », le Venezuela a adopté la « décision souveraine de limiter à trois par ambassade le nombre de diplomates accrédités par pays », a déclaré le ministre chaviste des Affaires étrangères, Yván Gil, le 14 janvier.

    En conséquence, les gouvernements italien et néerlandais ont convoqué hier le chargé d'affaires du Venezuela dans leurs capitales respectives pour condamner l'ordre d'expulsion de plusieurs diplomates. En particulier, notre ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a convoqué le chef de la diplomatie vénézuélienne à Rome pour protester également contre le manque d'informations sur le sort de l'Italien Alberto Trentini, travailleur de l'ONG Humanité et Inclusion , arrêté en Amérique latine. pays il y a deux mois, sans aucune accusation formelle contre lui. L'arrestation, selon l' agence de presse Reuters, a eu lieu dans un contexte de détérioration des relations entre l'Italie et le Venezuela, après que Rome, ainsi que d'autres pays, n'ont pas reconnu la victoire de Maduro aux dernières élections présidentielles.

    La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron – lors d'un entretien téléphonique avec le véritable vainqueur des élections, Edmundo González Urrutia – a insisté sur le fait que « la volonté du peuple vénézuélien doit être respectée ». Giorgia Meloni avait dénoncé , dans les mêmes jours, "un autre acte inacceptable de répression du régime de Maduro", après que la leader de l'opposition Maria Corina Machado ait été brièvement arrêtée lors d'une manifestation anti-Maduro. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, ​​s'était dit préoccupé par « la rhétorique violente croissante du régime de Maduro et la nouvelle des récentes arrestations ». González Urrutia, quant à lui, a déclaré hier au Guatemala que les dangers qui pèsent sur sa sécurité l'empêchent, du moins pour le moment, de retourner à Caracas.

  • Le cardinal Müller : « La racine du mal n’est pas le cléricalisme, mais le rejet de la vérité et le laxisme moral »

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    Du cardinal Gerhard Müller sur InfoVaticana :

    Le cardinal Müller : « La racine du mal n’est pas le cléricalisme, mais le rejet de la vérité et le laxisme moral »

    Cardinal Müller

    Avec l’aimable autorisation du cardinal Gerhard Müller, nous publions dans son intégralité l’homélie prononcée par le cardinal allemand dans la basilique Saint-Paul-hors-les-murs à l’intention des prêtres anglophones le mardi 14 janvier :

    Chers frères dans le ministère sacerdotal,

    Au cours des jours de cette retraite, nous ouvrons nos cœurs et nos esprits au mystère de la présence réelle de Dieu dans sa Parole faite chair, dans la Sainte Église et dans l’Eucharistie. Dans ce très saint sacrement de l’autel, le Christ, par l’Esprit Saint, nous incorpore à son Sacrifice au Père pour le salut du monde. Le Fils éternel du Père, dans sa nature humaine, est la présence réelle du Dieu trinitaire au milieu de nous, les êtres humains. Il a dit : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 9). Il est le chemin vers le Père.

    Ses disciples le suivent sur le chemin de cette vie terrestre et, par le don de la persévérance, ne l’abandonnent qu’au jour de son entrée dans la maison du Père éternel. En embrassant librement nos différents charismes et ministères en tant que membres de son Corps, nous édifions le Corps du Christ « jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, de l’homme parfait, de la plénitude du Christ » (Ep 4, 13).

    Le Concile Vatican II explique en quelques mots la substance du sacrement de l’Ordre : « Le Seigneur lui-même a établi des ministres parmi ses fidèles pour les unir en un seul corps dans lequel « tous les membres n’ont pas la même fonction » (Rm 12, 4). Ces ministres, dans la société des fidèles, sont habilités, par la puissance sacrée de l’ordre, à offrir des sacrifices et à pardonner les péchés, et ils accomplissent leur office sacerdotal publiquement, pour les hommes, au nom du Christ. C’est pourquoi, ayant envoyé les apôtres comme il a été envoyé lui-même par le Père, le Christ, par les apôtres eux-mêmes, a fait participer ses successeurs, les évêques, à sa consécration et à sa mission. L’office de son ministère a été transmis, bien qu’à un moindre degré, aux prêtres. Établis dans l’ordre sacerdotal, ils peuvent être des collaborateurs de l’ordre épiscopal pour l’accomplissement adéquat de la mission apostolique confiée aux prêtres par le Christ. La fonction sacerdotale, parce qu’elle est liée à l’ordre épiscopal, participe aussi, à son degré, à l’autorité par laquelle le Christ construit, sanctifie et gouverne son Corps. C’est pourquoi le sacerdoce, bien qu’il présuppose les sacrements de l’initiation chrétienne, est conféré par un sacrement spécial ; par lui, les prêtres, par l’onction de l’Esprit Saint, sont marqués d’un caractère particulier et sont configurés au Christ Prêtre de telle sorte qu’ils peuvent agir en la personne du Christ Tête » (Presbyterorum Ordinis 2).

    Le prêtre ordonné sanctifie, guide et enseigne le peuple de Dieu au nom du Christ. Les pouvoirs sacerdotaux ne servent au salut du peuple que si les serviteurs du Christ sont disposés à être transformés intérieurement à l’image du Christ, le Grand Prêtre de la Nouvelle Alliance, par l’Esprit de la vérité et de l’amour de Dieu.

    Aujourd’hui, nous renouvelons notre volonté d’offrir tout notre être et notre vie en sacrifice à Dieu. Il s’agit d’une étape importante dans notre pèlerinage terrestre et donc aussi d’une heure de grâce pour tout le peuple de Dieu.

    L’Église, une dans le Christ, sainte, catholique et apostolique, est instituée par le Dieu trinitaire lui-même. Par conséquent, « les portes de l’enfer » (Mt 16, 18) ne peuvent pas prévaloir contre lui. Cependant, il est composé de nous, êtres humains faibles et parfois pécheurs. Sur le plan humain, nous sommes responsables de leurs problèmes de crédibilité. Cela nous rappelle notre responsabilité individuelle. Ceux qui attribuent les échecs des ministres de l’Église à des raisons « systémiques » pointent du doigt le Christ lui-même, divin Fondateur de l’Église et Auteur du sacerdoce commun à tous les croyants et du sacerdoce sacramentel du ministère apostolique.

    Mais nous ne pouvons pas regarder seulement les scandales, mais aussi la volonté quotidienne de tant de prêtres de se sacrifier pour le troupeau, jusqu’au martyre. Les chrétiens sont la religion la plus persécutée dans le monde aujourd’hui. Au cours des dernières années, des centaines de prêtres catholiques ont été tués dans l’exercice de leur ministère en communion avec le Christ, le Grand Prêtre de la Nouvelle et Éternelle Alliance.

    La racine du mal n’est pas le cléricalisme, quel qu’il soit, mais plutôt le rejet de la vérité et le laxisme moral. La corruption de la saine doctrine entraîne et se manifeste toujours dans la corruption des mœurs. La véritable réforme de l’Église dans l’esprit du Christ n’est pas la sécularisation de l’Église ou la soumission de ses dirigeants à l’idéologie woke, mais la sanctification du Pape, des évêques, des prêtres, des diacres et de tous les croyants par la grâce de Dieu pour le service du Royaume à venir.

    Le salut du péché est basé sur la vérité que Jésus est le Fils de Dieu. Sans le fait historique de l’Incarnation, l’Église serait réduite à un organisme mondain d’amélioration sociale. Cela n’aurait plus aucun sens pour notre désir de Dieu et de la vie éternelle.

    Le prêtre catholique n’est pas simplement un responsable d’un mouvement socio-religieux à caractère romantique ou révolutionnaire. L’Église ne gagne pas en pertinence ou en acceptation lorsqu’elle suit le monde en portant le bagage de l’esprit du temps, mais lorsque, avec la vérité du Christ, elle porte le flambeau devant le monde.

    Le véritable danger pour l’humanité aujourd’hui consiste en les « gaz à effet de serre du péché », le « réchauffement climatique de l’incrédulité » et la décadence morale transhumaniste, lorsque personne ne connaît ou n’enseigne plus la différence entre le bien et le mal. Le meilleur écologiste est celui qui proclame l’Évangile et sa vérité éternelle : que la survie n’est possible qu’avec Dieu, pas seulement une survie limitée dans un avenir proche, mais une survie éternelle.

    Dans l’idée que le dogme chrétien n’est plus le fondement et le critère de la morale ou de la pastorale, une hérésie christologique apparaît. Elle consiste à opposer le Christ maître de la vérité divine et le Christ Bon Pasteur. Mais c’est un seul et même Christ qui dit de lui-même : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), et qui révèle le mystère de sa personne et de sa mission en disant : « Je suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11).

    C’est pourquoi les paroles de saint Paul à son compagnon apôtre et successeur Timothée s’appliquent à nous tous en cette heure : « Fuyez les faux enseignements, soyez un ministre de la parole, un prédicateur de la vraie foi et un combattant pour la vérité du Christ. »

    Celui qui regarde le peuple qui lui est confié avec l’amour de Dieu est un vrai pasteur, de prière et d’esprit pastoral, qui, dans son activité spirituelle et son mode de vie selon le Christ, s’aligne sur le Grand Prêtre, qu’il sert. Le bon pasteur diffère du mercenaire parce qu’il aime le peuple avec le cœur de Jésus et parce qu’il donne sa vie pour le troupeau du Seigneur.

    L’Apôtre est « un coopérateur de Dieu, un serviteur du Christ, l’intendant et le dispensateur des mystères divins » (cf. 1 Co 4, 1 ; 2 Co 6, 1). Il ne se préoccupe que d’une seule chose : « Connaître la crainte du Seigneur, gagner les hommes au Christ » (2 Co 5, 11).

    Et si nous sommes fidèles dans notre service sacerdotal jusqu’à la mort, le Grand Prêtre de l’Alliance éternelle nous recevra avec grâce, accomplissant la promesse qu’il nous a faite le jour de notre ordination : « Celui qui aura quitté sa maison, ses frères, ses sœurs, son père, sa mère, ses enfants et ses terres à cause de mon nom recevra le centuple et héritera la vie éternelle » (Mt 19, 29). Amen!

  • Quel chemin vers un monde meilleur ?

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    L'analyse qui suit porte sur l'actualité aux Etats-Unis mais le propos peut être élargi sans peine au monde occidental dans son ensemble.

    De James Kalb sur le CWR :

    Quel chemin vers un monde meilleur ?

    Il est difficile de se retirer de la société, mais les catholiques doivent retrouver le sentiment que leur mode de vie doit différer de la vie traditionnelle sur certains points importants.

    Si nous voulons que nos efforts sociaux et politiques soient utiles, leur orientation doit dépendre de la tournure que prend le monde.

    Mais les gens ne savent pas très bien lire les signes du temps. Comme l'a observé Yogi Berra, « il est difficile de faire des prédictions, surtout sur l'avenir ». Et dans ce cas, prédire l'avenir soulève des questions fondamentales sur l'ordre social et politique, ses sources et leur disponibilité aujourd'hui. Ce sont des questions difficiles.

    Il faut pourtant essayer. Les sources les plus fondamentales de l'ordre social sont généralement des liens informels comme la famille, la parenté, les traditions et la communauté locale. Même aux États-Unis aujourd'hui, la plupart des gens sont attachés à ces choses. La plupart d'entre nous vivent à moins d' une heure de route de membres de leur famille élargie, par exemple, et l'Américain moyen vit à seulement 30 kilomètres de sa mère.

    Mais ces liens s’affaiblissent depuis longtemps. Entre 1980 et 2021, la proportion de personnes de 40 ans ayant déjà été mariées est passée de 94 % à 75 %. Et entre 1960 et 1980, le taux de fécondité aux États-Unis a diminué de moitié, pour atteindre 1,8 enfant par femme, soit moins que le taux de remplacement de la population, qui est de 2,1. Et c’est à peu près le niveau actuel : la fécondité plus élevée des immigrés a compensé la baisse supplémentaire des personnes nées aux États-Unis.

    L’appartenance religieuse a également connu une baisse particulièrement marquée au cours des vingt dernières années. Entre 2009 et 2019, la proportion d’Américains s’identifiant comme chrétiens est passée de 77 % à 65 %, tandis que ceux s’identifiant sans religion sont passés de 17 % à 26 %. Ces changements ont touché toutes les tranches d’âge, certaines plus que d’autres, mais tous de manière très importante .

    Les causes probables sont la multiplication des distractions et le déclin du rôle des relations humaines, en particulier du foyer. Ces facteurs sont probablement dus à des développements tels que les appareils permettant d’économiser du temps de travail, les aliments prêts à consommer et les divertissements électroniques, ainsi qu’à l’extension de l’éducation formelle et de la garde d’enfants par des tiers. Ces facteurs ont récemment été amplifiés par Internet et les médias sociaux, qui séparent les gens de leur environnement et rendent les relations humaines transitoires et interchangeables.

    Ces facteurs matériels sont soutenus par le féminisme et la libération sexuelle, qui affaiblissent les liens entre les sexes, ainsi que par un système éducatif et une culture publique qui rejettent les idéaux culturels traditionnels et promeuvent le carriérisme et la gratification individuelle comme les objectifs humains les plus importants.

    Il convient de noter que toutes ces tendances augmentent le pouvoir des milliardaires et des bureaucrates puisqu’elles font des entreprises et des bureaucraties les seules institutions fonctionnelles encore debout.

    Les facteurs idéologiques semblent être très importants. Un sondage réalisé l’année dernière a révélé que 59 % des électeurs de Trump, contre seulement 19 % de ceux de Biden, estimaient que la société se porterait mieux si les gens faisaient du mariage et de la procréation une priorité.

    C’est une différence de taille. Et elle est plutôt étrange, étant donné que les plus fervents partisans de Harris sont les diplômés de l’enseignement supérieur, alors que ce sont les électeurs de Trump qui ont des opinions plus solides sur un sujet de recherche en sciences sociales. L’explication apparente, outre l’intérêt de classe possible à supprimer les institutions traditionnelles, est que l’éducation formelle signifie consacrer du temps, de l’énergie et du talent à assimiler les opinions officielles. Au moins, à certains égards, cela en fait moins une éducation qu’un endoctrinement.

    De même, dans une enquête récente, les femmes ont déclaré qu’elles accordaient plus d’importance à leur carrière que les hommes (74 % contre 69 % déclarant qu’elle était extrêmement ou très importante) et moins au mariage (18 % contre 28 %) et aux enfants (22 % contre 29 % déclarant qu’ils étaient importants).

    Cela paraît surprenant, car dans la vie quotidienne, les femmes semblent plus préoccupées par la famille, les enfants et les relations humaines en général. D’un autre côté, elles semblent également plus préoccupées par les attentes sociales et les sentiments des autres, et peuvent donc être plus affectées par ce que les autres leur disent.

    Les telenovelas brésiliennes , qui mettent en valeur les familles riches, peu d’enfants et fréquentes relations extraconjugales, apportent un soutien concret à l’effet de propagande : là où elles ont été introduites, elles ont démontré qu’elles ont réduit la fécondité et augmenté le taux de divorce.

    Si les relations informelles traditionnelles sont en déclin, en partie à cause des conditions matérielles et en partie à cause de la propagande, pouvons-nous espérer un bon ordre social grâce aux arrangements commerciaux et bureaucratiques qui deviennent de plus en plus dominants ?

    Il semble que non, ne serait-ce que parce que les institutions formelles dépendent des institutions informelles.

    Une société a besoin que les personnes qui la dirigent soient suffisamment soudées pour travailler ensemble et suffisamment intelligentes et compétentes pour gérer les événements de manière appropriée. Elle a également besoin d'une base pour une unité globale, qui est normalement une combinaison d'habitudes et de connexions héritées et d'un système de croyances qui explique pourquoi ceux qui sont au sommet doivent gouverner et le peuple obéir.

    Notre classe dirigeante actuelle – hommes d’affaires, bureaucrates et leurs partisans dans les médias, les universitaires et les professionnels – est unie par l’éducation, les intérêts, une séparation commune de la population générale et une vision sociale commune qui identifie le progrès social à la domination globale de personnes comme eux.

    Cette vision sape les habitudes et les liens hérités et les remplace par des revendications d’expertise scientifique et des promesses d’efficacité, d’égalité et de satisfaction des désirs individuels. En tant que telle, elle est plausible, compte tenu de la foi actuelle dans l’efficacité, l’égalité, la science, la tolérance et le choix individuel, mais elle présente des problèmes fondamentaux.

    En particulier, elle ne laisse aucune place aux biens communs substantiels et est donc incapable de soutenir des idéaux qui permettraient aux gens de vivre. Elle affaiblit intentionnellement les liens humains normaux ainsi que les croyances et les distinctions qui les soutiennent. Lorsque les liens sont trop puissants pour être ignorés, comme dans le cas des liens ethniques, religieux et sexuels, elle tente de les transformer en identités opposées qui luttent pour leur position sociale plutôt que comme des vecteurs de traditions fonctionnelles. Elle veut que les « Latinos » soient un bloc électoral en quête d’avantages sociaux plutôt qu’un complexe de communautés ayant des cultures communes qui les aident à mieux vivre ensemble.

    Le résultat est que les gens deviennent de plus en plus divisés et égoïstes. Cela s’applique aussi bien aux dirigeants qu’au peuple en général.

    L’une des conséquences de cette situation est la dégradation progressive de l’efficacité organisationnelle, les employés faisant des choix en fonction de leurs intérêts personnels ou de groupe plutôt que de la mission commune. Parmi les autres conséquences, on peut citer la corruption et l’incompétence croissantes, l’abandon de l’impartialité par des institutions telles que la science, l’érudition, la justice et les forces de l’ordre, ainsi que la haine et le mépris ouvertement exprimés par des personnalités publiques de premier plan à l’égard de larges pans de la population américaine.

    Malgré tout, un système de gouvernement peut survivre dans une large mesure tant que les gens continuent à y croire. Nos dirigeants semblent susceptibles de s’en tenir à notre orthodoxie politique générale, ne serait-ce que parce qu’ils ne savent pas comment la remplacer tout en préservant leur position. Les membres de la base semblent susceptibles de faiblir dans leur attachement, mais ils ont eux aussi du mal à trouver un remplaçant cohérent. L’orthodoxie établie est trop fermement ancrée dans la pensée et la pratique, et les gens sont trop fragmentés et distraits pour élaborer des alternatives. Les soulèvements populistes peuvent suggérer de nouvelles directions, mais ils manquent en eux-mêmes de la cohérence et de la vision nécessaires à un changement durable.

    Alors que faire ? Il est difficile de se retirer de la société, mais les catholiques doivent retrouver le sentiment que leur mode de vie doit se distinguer de la vie traditionnelle sur certains points importants. Et vu l’importance de la propagande pour soutenir les tendances récentes, ils doivent mener une contre-propagande soutenue et intelligente, qui comprend non seulement des arguments explicites en faveur d’une orthodoxie sociale différente, mais aussi des présentations qui, comme les telenovelas brésiliennes , véhiculent des messages implicites.

    Nous venons de vivre une élection qui a ébranlé les orthodoxies établies, et d’autres signes montrent que les tendances progressistes sont en perte de vitesse et que des alternatives gagnent en force et cherchent à se faire entendre. C’est donc le moment idéal pour une contre-attaque bien réfléchie.

    On dit que Vatican II a voulu ouvrir les fenêtres de l’Église au monde. Mais le monde séculier, en fait, est fermé sur lui-même et sans air. Nous ne pouvons pas compter sur lui pour trouver le salut. Notre tâche est de nous connecter plus étroitement à nos propres sources de salut et d’ouvrir les fenêtres du monde à ce qui se trouve au-dessus de lui.

    Mais telle était, après tout, l’intention ultime du Concile Vatican II. Il est temps maintenant que les laïcs et le clergé la mettent en pratique.


    James Kalb est avocat, chercheur indépendant et converti au catholicisme. Il vit à Brooklyn, New York. Il est l'auteur de The Tyranny of Liberalism (ISI Books, 2008), Against Inclusiveness: How the Diversity Regime is Flattening America and the West and What to Do About It (Angelico Press, 2013) et, plus récemment, de The Decomposition of Man: Identity, Technocracy, and the Church (Angelico Press, 2023).

  • 380 millions de chrétiens confrontés à la persécution (Open Doors International)

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    COMMUNIQUE de PRESSE de PORTES OUVERTES

    Index 2025- Djihadismes, autoritarismes, guerres civiles: 380 millions de chrétiens confrontés à la persécution

    15 janvier 2025

    Les résultats 2025 de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens interpellent sur l’augmentation de la persécution, portée par la violence en Afrique Subsaharienne et un durcissement du contrôle des églises en Asie Centrale.

    Ce 15 janvier, l'ONG Portes Ouvertes France et Belgique (réseau Open Doors International), vient de rendre publics les résultats 2025 de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens.

    Avec plus de 30 ans d’expertise, l'Index fait le classement des pays où les chrétiens, de toutes dénominations, sont le plus persécutés. Près de 4000 personnes participent à la collecte des données de terrain jusqu’au niveau du village, et les analysent pour établir une mesure chiffrée et documentée du degré de persécution. L'Index 2025 fait le constat d'une augmentation de la persécution des chrétiens dans le monde pour la 12ème année consécutive.

    Voir le classement 2025

    Les chiffres clefs

    Les chrétiens ciblés par la déferlante de violence djihadiste en Afrique.

    Les groupes extrémistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique profitent de l'instabilité croissante et du vide du pouvoir pour proliférer. Les chrétiens constituent pour eux des «infidèles», cibles privilégiées. Au moins 4192 chrétiens ont été tués pour leur foi en Afrique Subsaharienne sur la période d'étude, soit 93% sur un total de 4476 martyrs dans le monde.

    L’étau se resserre sur les églises en Asie Centrale

    Le Kazakhstan (+9 places), le Tadjikistan (+7 places) et le Kirghizistan (+14 places) montent fortement dans le classement. Les régimes autoritaires accentuent leurs actions contre les églises : descentes de police contre des églises protestantes dans le Sud du Kazakhstan, nonnes catholiques accusées de «répandre leur idéologie» à Talas au Kirghizistan…

    Guerres civiles: les minorités chrétiennes payent le prix fort

    Au Yémen (3ème au classement), les rencontres secrètes de chrétiens sont traquées par les Houtis et les groupes extrémistes. Au Soudan (5ème), on profite de l’impunité générale pour attaquer les chrétiens, tandis que les églises sont bombardées ou occupées par les groupes armés. Quant au Myanmar (13ème), la junte militaire, soupçonnant les chrétiens d’être du côté de l’opposition, attaque les églises.

    Pour rappel, la période d’étude allant du 1er octobre 2023 au 30 septembre 2024, les dernières évolutions en Syrie ne se reflètent pas dans l’Index 2025.

    Les églises forcées à la clandestinité

    L'Index 2025 alerte sur l’isolement accru des chrétiens, lié à l’invisibilisation de l’Église, contrainte de devenir «souterraine» dans de nombreux pays. 

    Si les talibans affirment qu’il n’y a «pas de chrétiens en Afghanistan» et que l’Iran traque ses convertis jusque dans leurs maisons pour les jeter en prison, l’Algérie vient d’arriver au bout de sa campagne contre les églises protestantes: désormais, les 47 églises de l’EPA (Église Protestante d’Algérie) ont été forcées de cesser leurs activités. Cela signe la mort de la liberté religieuse pour les convertis d’arrière-plan musulman qui composent l'essentiel de l'EPA.

    Voir le classement 2025

  • Biden remet au pape François la plus haute distinction présidentielle

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    Du Tagespost :

    Biden remet au pape François la plus haute distinction présidentielle

    Le président américain sortant n'avait encore jamais décerné la médaille de la liberté « avec distinction ». C'est désormais le chef des catholiques qui l'a reçue. François est un « pape du peuple » et une « lumière de foi, d'espoir et d'amour ».

    Biden verleiht Papst Franziskus Orden
    Photo : Maison Blanche / X | Sur le service de messagerie « X », Biden a posté samedi une photo de la cérémonie d'hommage à laquelle assistait, en l'absence du pape, l'ambassadeur du Vatican aux Etats-Unis, le cardinal Christophe Pierre.

    12.01.2025

    Le président américain sortant Joe Biden a honoré le pape François en lui remettant la plus haute décoration civile des États-Unis, la « Presidential Medal of Freedom with Distinction », la médaille présidentielle de la liberté - avec distinction. Sur le service de messagerie « X », Biden a posté samedi une photo de l'hommage, auquel assistait, en l'absence du pape, l'ambassadeur du Vatican aux Etats-Unis, le cardinal Christophe Pierre.

    « Pape François, votre humilité et votre grâce ne peuvent être exprimées par des mots et votre amour pour tous est sans précédent », a écrit Biden à ce sujet sur “X”. En tant que « pape du peuple », François est une « lumière de foi, d'espoir et d'amour qui illumine le monde entier ». Biden avait initialement prévu de rencontrer le pape François vendredi dans le cadre d'un voyage à Rome. Il a toutefois annulé sa visite à l'étranger en raison des incendies de forêt dévastateurs à Los Angeles, en Californie.

    « Lumière de la foi, de l'espoir et de l'amour ».

    Dans un communiqué de presse, la Maison Blanche a indiqué que Biden s'était entretenu au téléphone avec François pour l'informer personnellement de cette distinction. La Maison Blanche a souligné que c'était la première fois que Biden recevait la médaille de la liberté avec la mention « avec distinction ». 

    En outre, selon le communiqué de presse, Biden a fait savoir que Jorge Bergoglio avait déjà été au service des personnes vulnérables et de celles qui n'ont pas de voix en tant que jésuite en Argentine pendant des décennies. « En tant que pape François, sa mission de servir les pauvres n'a jamais été terminée ». François est un « pasteur aimant qui répond avec joie aux questions des enfants sur Dieu, un enseignant provocateur qui nous ordonne de lutter pour la paix et de préserver la planète. Un chef accueillant qui jette des ponts vers les autres religions ». En tant que premier pape de l'hémisphère sud, François est différent de tous les papes qui l'ont précédé.

    La relation entre Joe Biden et le pape François a toujours été considérée comme extrêmement positive et constructive. Avant même de prendre ses fonctions de président des États-Unis, Biden avait rencontré le pape argentin à plusieurs reprises et, en tant que président, il a également rendu visite à François au Vatican. Alors que les évêques américains, majoritairement conservateurs, ont critiqué Biden à plusieurs reprises, notamment en raison de son engagement en faveur d'un « droit » à l'avortement, François a plutôt souligné les points communs avec Biden que ce qui les sépare.  DT/mlu

  • Marée humaine aux Philippines : 8 millions de fidèles participent à la procession du "Nazaréen noir"

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    De

    Une mer de foi : plus de 8 millions de fidèles se joignent à la procession du « Nazaréen noir » aux Philippines

    La procession est l’une des plus grandes manifestations de dévotion religieuse au monde.

    Des millions de catholiques philippins se joignent à la procession du « Nazaréen noir », incarnant leur profonde dévotion et leur foi inébranlable en « Jésus Nazareno ».
    Des millions de catholiques philippins se joignent à la procession du « Nazaréen noir », incarnant leur profonde dévotion et leur foi inébranlable en « Jésus Nazareno ». (Photo : avec l'aimable autorisation de Jahbee Cruz)

    MANILLE, Philippines — Le 9 janvier, plus de 8 millions de fidèles philippins, pour la plupart pieds nus, ont rempli les rues de Manille pour la procession annuelle du « Nazaréen noir », l'une des plus grandes manifestations de dévotion religieuse au monde.

    La procession, connue localement sous le nom de Translacion , voit les fidèles porter à travers Manille une statue grandeur nature de Jésus-Christ vieille de 400 ans portant une croix en bois noir. Des millions de catholiques philippins se joignent à la marche chaque année pour voir et toucher Jésus Nazareno , considéré comme la source d'innombrables guérisons et miracles au fil des ans.

    Tout comme la femme atteinte d’une hémorragie incurable tend la main pour toucher le manteau de Jésus dans les Écritures, des millions de fidèles viennent chercher la guérison du Christ. 

    « Les fidèles ne veulent pas nous lâcher, mais honnêtement, c'est lui qui ne veut pas nous lâcher. C'est lui qui nous tient », a déclaré le père Rufino Sescon Jr., recteur de la Basilique Mineure et Sanctuaire National de Jésus Nazaréen, dans son homélie après la procession. « Nous savons qu'il est le premier qui ne se fatigue jamais, le premier qui ne se fatigue jamais, le premier qui ne s'arrête jamais pour nous aider », a-t-il dit.

    Nazaréen Noir 2025
    Des millions de pèlerins philippins se pressent autour de la statue du Nazaréen noir, cherchant à la toucher lorsqu'elle passe. (Photo : avec l'aimable autorisation de Jahbee Cruz)

    Le Nazaréen noir, une statue en bois de Jésus-Christ couronné d'épines et portant sa croix, a été amené à Manille depuis le Mexique en 1606 par des missionnaires espagnols. Bien que le navire qui la transportait ait pris feu, la statue carbonisée a survécu et a été baptisée « Nazaréen noir ». Aujourd'hui conservée dans l'église de Quiapo, elle reste un puissant symbole de miracles et de prières exaucées pour les fidèles. 

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