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International - Page 16

  • L'effacement de la religion et le triomphe du relativisme

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    Dostoïevski le disait déjà : "Si Dieu n'existe pas, tout est permis". Mais aujourd'hui, la tendance dominante dit le contraire en affirmant qu'il y a très bien moyen de mener une existence morale sans croire en l'existence de Dieu. On voit à quelles extrémités cela conduit nos sociétés : l'extermination de plus en plus large des enfants à naître, l'euthanasie et le suicide assisté, la banalisation de toutes les formes de sexualité même les plus contre-nature, etc. 

    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    De moins en moins de chrétiens dans le monde, le relativisme triomphe

    02-05-2023

    Selon une étude du Pew Research Center, les adultes de plus d'une douzaine de pays occidentaux affirment qu'il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour mener une vie morale. Benoît XVI a lancé un avertissement : "La disparition de l'idée de Dieu entraîne celle de l'idée d'un monde vrai". 

    Selon une étude récente menée par Janell Fetterolf et Sarah Austin, toutes deux chercheurs au Pew Research Center, les adultes de plus d'une douzaine de pays occidentaux affirment qu'il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour mener une vie morale ou avoir de bonnes valeurs. L'étude, basée sur les réponses à l'enquête Global Attitudes Survey du Pew Research Center menée au printemps 2022, a été publiée le 20 avril. Dans les pays d'Europe et d'Amérique du Nord, au moins six personnes interrogées sur dix pensent qu'il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour être moral. C'est le cas de neuf Suédois sur dix, soit le pourcentage le plus élevé de tous les pays étudiés. En revanche, les Israéliens sont presque également divisés sur la question de savoir s'il est nécessaire de croire en Dieu pour être moral : 47 % affirment qu'une telle croyance est nécessaire, tandis que 50 % disent le contraire.

    À la question de savoir s'il est "nécessaire de croire en Dieu pour être moral et avoir de bonnes valeurs", la majorité des personnes interrogées dans les pays d'Europe occidentale : Suède (90 %), France (77 %), Royaume-Uni (76 %), Pays-Bas (76 %), Espagne (74 %), Belgique (69 %), Italie (68 %), Allemagne (62 %) et Grèce (60 %), ont répondu qu'il n'était pas du tout nécessaire de croire en Dieu pour être quelqu'un de bien. C'est également ce qu'ont confirmé la majorité des personnes interrogées dans d'autres pays, non européens mais faisant partie de la civilisation occidentale, comme l'Australie (85 %), le Canada (73 %) et les États-Unis (65 %).

    La majorité des citoyens, même dans ces pays, déclarent que la foi en Dieu n'est pas nécessaire pour "être moral et avoir de bonnes valeurs", un fait qui est également confirmé par les pays traditionnellement considérés comme des bastions de la religiosité et de la foi : la majorité des personnes interrogées dans les pays d'Europe de l'Est tels que la Pologne (67%) et la Hongrie (63%), qui ont également des gouvernements favorables aux valeurs traditionnelles et à la religion chrétienne, confirment l'opinion dominante : vivre comme si Dieu n'existait pas ou comme si Dieu existait, ne change rien.

    En Italie, une moyenne de 68% des personnes interrogées déclarent qu'il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour être de bonnes personnes avec de bonnes valeurs morales, parmi lesquelles 61% déclarent appartenir à une église ("vraisemblablement" l'Église catholique apostolique romaine) et les autres se déclarent non croyants ou croyants, mais n'appartenant pas à des églises. Un chiffre inquiétant pour un pays qui se considère encore comme "catholique" et riche en "croyants". Toutefois, d'après les données recueillies ces dernières années par les deux chercheurs, il convient de noter qu'en Italie, de 2019 à 2022, le nombre de personnes qui déclarent que la foi en Dieu est indispensable pour avoir des valeurs morales fortes, ainsi que celles qui ne reconnaissent pas l'importance de Dieu, est stable à 30 %, après une période (2002-2013) au cours de laquelle des augmentations avaient été enregistrées parmi ceux qui se méfiaient de l'importance de Dieu et des diminutions correspondantes parmi les croyants. Quoi qu'il en soit, l'invitation pressante que Joseph Ratzinger / Pape Benoît a lancée d'abord en 2005 à Subiaco, puis en 2010 à Rome, puis réitérée à la "Cour des Gentils" au Portugal en 2012, cette nécessité urgente de "vivre comme si Dieu existait".

    Un Dieu qui a le visage de Jésus-Christ, qui nous empêche de perdre notre dignité et d'être engloutis par un "nouveau moralisme dont les mots clés sont justice, paix, conservation de la création, des mots qui rappellent des valeurs morales essentielles dont nous avons vraiment besoin". Mais ce moralisme reste vague et glisse ainsi, presque inévitablement, dans la sphère des partis politiques... une tentative, poussée à l'extrême, de façonner les affaires humaines en se passant complètement de Dieu, qui nous conduit toujours plus loin au bord de l'abîme, vers la mise à l'écart totale de l'homme". D'où l'urgence de renverser la situation ou, comme l'a dit Ratzinger, d'essayer de vivre et de diriger sa vie "velut si Deus daretur", comme si Dieu était là... [parce que] c'est ainsi que toutes nos choses trouvent un appui et un critère dont elles ont un besoin urgent".

    Apparemment, seuls les citoyens d'Israël et de Singapour étaient également plus divisés sur la question, avec respectivement 50 % et 54 % des personnes interrogées affirmant que la croyance en Dieu est une condition préalable à la moralité et aux bonnes valeurs. La Malaisie est le seul pays où une majorité écrasante de personnes interrogées (78 %) pensent que la foi en Dieu est nécessaire pour mener une vie morale avec de bonnes valeurs. 

    La différence d'opinion entre les personnes affiliées et non affiliées à une religion concernant la nécessité de croire en Dieu pour mener une vie morale avec de bonnes valeurs s'étend à tous les pays étudiés, bien que des majorités dans les deux groupes ne croient pas que la croyance en Dieu soit une condition nécessaire pour mener une telle vie. Dans la plupart des pays étudiés, la moitié ou plus des personnes ayant déclaré appartenir à une religion ont affirmé qu'il n'était pas nécessaire de croire en Dieu pour être moral, y compris 86 % des Suédois affiliés à une religion et 75 % des Australiens. Les données qui ressortent de cette enquête ne font que confirmer l'inquiétante évidence que montrent les rapports que nous rapportons et jugeons quotidiennement dans ce journal : le déclin de l'idée de Dieu et la consolidation de la folle revendication des Lumières de la "bonne vie sans Dieu", qui a déjà été expérimentée et qui fait des millions de victimes.

    Ces dernières années, le théologien Ratzinger et le philosophe Spaeman ont dénoncé le fait que "la tentative, poussée à l'extrême, de façonner les affaires humaines entièrement sans Dieu nous conduit de plus en plus au bord de l'abîme, vers l'abandon total de l'homme" et qu'en outre, comme le montre chaque jour la barbarie woke et LGBTI, "avec la disparition de l'idée de Dieu, disparaît aussi l'idée d'un monde vrai". À cette dénonciation et à cette invitation pressante à la redécouverte de la raison et au témoignage réel de la foi, nous sommes tous appelés à donner une réponse et un témoignage. Un défi au relativisme auquel les églises chrétiennes ont renoncé, comme le montrent les données.

  • La conférence de presse du pape dans l'avion le reconduisant à Rome après son voyage en Hongrie

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    De Vatican News :

    "La rencontre avec Kirill (suspendue pour cause de guerre) devra avoir lieu". François dans l'avion parle de son engagement pour la paix

    30/04/2023

    François: le Saint-Siège œuvrera pour le retour des enfants ukrainiens emmenés en Russie

    «C'est une question d'humanité». Lors de sa conversation avec les journalistes dans l'avion qui le ramenait de Budapest à Rome, François a parlé de l'accueil, de la paix qui «se fait toujours en ouvrant les mains, jamais en les fermant» et de la mission en cours pour faciliter une trêve. Et à propos de sa récente hospitalisation à la polyclinique Gemelli de Rome: «Je n'ai pas perdu connaissance».

    Les efforts du Saint-Siège pour faciliter le retour des enfants ukrainiens emmenés en Russie pendant la guerre, la paix, les contacts avec le Kremlin et le dialogue œcuménique, avec quelques mots sur son état de santé après son hospitalisation la semaine précédant le dimanche des Rameaux; tels ont été les thèmes abordés lors du bref échange avec les journalistes sur le vol entre Budapest et Rome. Le Pape François a aussi évoqué la restitution des vestiges du Parthénon à la Grèce, un exemple pour d’autres gestes similaires à l’avenir.

    Antal Hubai (Rtl Klub, Hongrie): Quelle est votre expérience personnelle des rencontres faites en Hongrie ?

    J'ai vécu cette première expérience de rencontre dans les années 1960. A l'époque, de nombreux jésuites hongrois avaient été chassés de leur pays. Puis des écoles sont arrivées..., une école située à vingt kilomètres de Buenos Aires, à laquelle je rendais visite deux fois par mois. J'ai également eu des relations avec une compagnie de laïcs hongrois qui travaillaient à Buenos Aires. Je ne comprenais pas la langue. Mais je comprenais bien deux mots: Gulash et Tokai (rires). Ce fut une belle expérience. J'ai été très touché par la douleur d'être réfugié et de ne pas pouvoir rentrer chez soi, et par les religieuses de Mary Ward restées cachées dans des appartements pour que le régime ne les chasse pas. Ensuite, j'en ai appris davantage sur toute l'affaire visant à convaincre le cardinal Mindszenty de venir à Rome. J'ai aussi connu le bref enthousiasme de 1956, puis la déception.

    Antal Hubai: Votre opinion a-t-elle changé depuis?

    Elle n'a pas changé, elle s'est enrichie. Dans le sens où les Hongrois que j'ai rencontrés ont une grande culture....

    Antal Hubai: Quelle langue parliez-vous ?

    Ils parlaient généralement l'allemand ou l'anglais. Le hongrois n'est pas parlé en dehors de la Hongrie. Seulement au paradis, parce qu'on dit qu'il faut une éternité pour l'apprendre (rires).

    Je crois que la paix se fait toujours en ouvrant des canaux, on ne peut jamais faire la paix en les fermant. J'invite tout le monde à ouvrir des relations, des canaux d'amitié... Ce n'est pas facile. Ce même discours, je l'ai fait en général avec Orbán et je l'ai fait un peu partout. Sur les migrations, je pense que c'est un problème que l'Europe doit prendre en main, parce qu'il y a cinq pays qui souffrent le plus: Chypre, la Grèce, Malte, l'Italie, l'Espagne, parce que ce sont les pays méditerranéens et que la majorité y débarque. Et si l'Europe ne s'occupe pas de cela, d'une répartition équitable des migrants, le problème ne concernera que ces pays. Je pense que l'Europe doit faire sentir qu'elle est l'Union Européenne même face à cela. Il y a un autre problème qui est lié à la migration, c'est le taux de natalité. Il y a des pays comme l'Italie et l'Espagne qui ne font pas d'enfants. L'année dernière, j'ai parlé de ce problème lors d'une réunion des familles et j'ai constaté que le gouvernement, ainsi que d'autres gouvernements, en parlaient également. L'âge moyen en Italie est de 46 ans, en Espagne il est encore plus élevé et il y a de petits villages déserts. Un programme migratoire, mais bien mené, reprenant le modèle que certains pays ont adopté en matière de migration - je pense par exemple à la Suède à l'époque des dictatures latino-américaines - peut aussi aider ces pays qui ont un faible taux de natalité. Et puis, finalement, quel est le dernier point? Ah, oui, Hilarion: Hilarion est quelqu'un que je respecte beaucoup, et nous avons toujours eu de bonnes relations. Il a eu la gentillesse de venir me voir, puis il est allé à la messe et je l'ai aussi vu à l'aéroport. Hilarion est une personne intelligente avec laquelle on peut parler, et ces relations doivent être maintenues, car si nous parlons d'œcuménisme - j'aime ceci, je n'aime pas cela - nous devons tendre la main à tout le monde, et même recevoir [leur] main. Avec le patriarche Kirill, je n'ai parlé qu'une seule fois depuis le début de la guerre, 40 minutes par Zoom, puis par l'intermédiaire du métropolite Antoine qui remplace Hilarion, qui est venu me voir: c'est un évêque qui a été prêtre à Rome et qui connaît bien le milieu. C'est toujours par son intermédiaire que je suis en relation avec Kirill. Nous devions nous rencontrer à Jérusalem en juillet ou juin de l'année dernière, mais la rencontre a été suspendue à cause de la guerre. Mais nous devrons la faire. Avec les Russes, j'ai de bonnes relations avec l'ambassadeur qui s'en va maintenant, et qui a été ambassadeur pendant sept ans au Vatican, c'est un grand homme, un homme comme il faut. Une personne sérieuse, cultivée, très équilibrée. La relation avec les Russes se fait surtout avec cet ambassadeur. Je ne sais pas si j'ai tout dit...

    Eliana Ruggiero: Si Hilarion et Orbán pouvaient d'une manière ou d'une autre accélérer le processus de paix en Ukraine et rendre possible une rencontre entre vous et Poutine, s'ils pouvaient agir - entre guillemets - en tant qu'intermédiaires?

    Vous imaginez bien que lors de cette rencontre, nous n'avons pas seulement parlé du Petit Chaperon Rouge, n’est-ce pas? Nous avons parlé de toutes ces choses. Nous en avons parlé parce que tout le monde est intéressé par la voie de la paix. Je suis prêt à le faire. Je suis prêt à faire tout ce qui doit être fait. Par ailleurs, une mission est en cours, mais elle n'est pas encore publique. Voyons comment... Quand elle sera publique, je le dirai.

    Aura Maria Vistas Miguel (Rádio Renascença, Portugal): Votre prochaine étape sera Lisbonne, comment vous sentez-vous par rapport à votre santé? Nous avons été pris par surprise lorsque vous êtes allé à l'hôpital, vous avez dit que vous vous étiez évanoui, alors vous sentez-vous plein d'énergie pour aller aux JMJ? Et souhaiteriez-vous un événement avec des jeunes Ukrainiens et Russes, comme un signe pour les nouvelles générations?

    Tout d'abord, la santé. Je n'avais pas envie de déjeuner, je me suis allongé un peu, je n'ai pas perdu connaissance, mais j'ai eu une très forte fièvre et à trois heures de l'après-midi, le médecin m'a immédiatement emmené à l'hôpital. J'ai eu une forte pneumonie aiguë, dans la partie inférieure du poumon, Dieu merci, je peux vous le dire, parce que l'organisme, le corps, a bien réagi. Dieu merci. Voilà ce que j'avais. À propos de Lisbonne: la veille de mon départ, j'ai parlé à Mgr Américo (Américo Aguiar, évêque auxiliaire de Lisbonne, ndlr) qui est venu voir comment les choses se passaient là-bas, j'irai, j'irai. J'espère y aller, vous voyez que ce n'est pas la même chose qu'il y a deux ans, avec la canne, maintenant c'est mieux, pour l'instant le voyage n'est pas annulé. Puis il y a le voyage à Marseille, le voyage en Mongolie, puis le dernier je ne sais plus où... Le programme des voyages me fait encore bouger.

    Aura Maria Vistas Miguel: Et sur les jeunes de Russie et d'Ukraine?

    Mgr Américo a quelque chose en tête, il prépare quelque chose, il me l'a dit. Il est en train de bien préparer cela.

    Nicole Winfield (AP, USA) : Saint-Père, je voulais vous poser une question un peu différente: vous avez récemment fait un geste œcuménique très fort, en donnant trois fragments des sculptures du Parthénon à la Grèce, par l'intermédiaire des musées du Vatican. Ce geste a également eu un écho en dehors du monde orthodoxe, car de nombreux musées occidentaux discutent précisément de la restitution de la période coloniale, en tant qu'acte de justice à l'égard de ces peuples. Je voulais vous demander si vous êtes également disponible pour d'autres restitutions, je pense aux peuples et aux groupes autochtones du Canada qui ont demandé la restitution d'objets des collections du Vatican dans le cadre du processus de réparation des dommages subis pendant la période coloniale

    C'est le septième commandement: si tu as volé, tu dois rendre. Mais il y a toute une histoire qui fait que parfois les guerres et la colonisation conduisent à des décisions de prendre les biens d'autrui. C'était un geste juste, il fallait le faire: le Parthénon, il fallait donner quelque chose.

    Et si demain les Égyptiens viennent demander l'obélisque, que ferons-nous? Mais là, il faut faire un discernement, dans chaque cas. Et puis la restitution des biens indigènes est en cours, avec le Canada, en tout cas nous avons accepté de le faire. Je vais demander à présent comment cela se passe.

    L'expérience avec les aborigènes au Canada a été très fructueuse.

    Même aux États-Unis, les jésuites font quelque chose, avec ce groupe d'autochtones aux États-Unis. Le général (de la Compagnie de Jésus, ndlr) me l'a dit l'autre jour.

    Mais revenons à la restitution. Dans la mesure où vous pouvez restituer, que c'est nécessaire, que c'est un geste, mieux vaut le faire. Parfois, on ne peut pas, il n'y a pas de possibilité politique, réelle, concrète. Mais dans la mesure où l'on peut donner en retour, il faut le faire. C'est bon pour tout le monde, afin de ne pas s'habituer à mettre la main dans la poche des autres.

    Eva Fernandez (Cope, Espagne): Le premier ministre ukrainien a demandé votre aide pour le retour des enfants emmenés de force en Russie. Pensez-vous que vous allez l'aider ?

    Je pense que oui, car le Saint-Siège a servi d'intermédiaire dans certaines situations d'échange de prisonniers. Par l'intermédiaire de l'ambassade, ça s'est bien passé. Je pense que ça peut bien se passer cette fois aussi. C'est important, le Saint-Siège est prêt à le faire parce que c'est bien, c'est une chose juste et nous devons aider, pour que ce ne soit pas un casus belli, mais un cas humain. Il s'agit d'une question d'humanité avant d’être une question de butin de guerre ou d’un déplacement de guerre. Tous les gestes humains aident. Au contraire, les gestes de cruauté n'aident pas. Nous devons faire tout ce qui est humainement possible.

    Je pense aussi, je veux le dire, aux femmes qui viennent dans nos pays: Italie, Espagne, Pologne, Hongrie, tant de femmes qui viennent avec des enfants et des maris, qu’elles soient des épouses... ou qu’elles se battent contre la guerre. Il est vrai qu'en ce moment elles sont aidées, mais nous ne devons pas perdre l'enthousiasme de le faire, parce que si l'enthousiasme diminue, ces femmes restent sans protection, avec le risque de tomber entre les mains des vautours qui sont toujours à l'affût de ces situations. Soyons attentifs à ne pas perdre cette attention à l’aide que nous offrons aux réfugiés. Cela concerne tout le monde.

  • Sur AUVIO : Jean-Paul II raconté par son secrétaire privé dans "À droite sur la photo"

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    Pope

    Du site de la RTBF : une émission qui mérite d'être signalée d'autant plus que la chose est tout à fait inattendue sur ce site...

    Jean-Paul II raconté par son secrétaire privé dans "À droite sur la photo"

    Voilà 100 ans naissait Karol Wojtyla, un homme qui allait marquer l'histoire de son empreinte. Stanislas Dziwisz, qui fut son secrétaire privé du temps où il était pape, nous raconte son destin exceptionnel dans "À droite sur la photo".

    Karol Wojtyla connaît une jeunesse compliquée alors que son pays, la Pologne, est soumis à l'impitoyable occupation nazie. Il fait l'expérience du travail forcé et du séminaire clandestin. Puis il affronte le nouveau pouvoir communiste dont il devient un adversaire redouté. Mais Wojtyla serait resté un inconnu aux yeux du monde sans cette journée de 1978 où il devient le pape que l'on n'attendait pas. 

    "À droite sur la photo" est une collection de documentaires qui raconte la vie des grands personnages de notre histoire à partir des témoignages de celles et ceux qui furent leurs plus proches ; ces personnages, souvent anonymes, qu'a première vue on aperçoit à peine. Ceux sont eux, là... À droite sur la photo.

    Le cardinal Dziwisz a été le secrétaire particulier du pape Jean-Paul II. Depuis la Pologne, écrasée par l'occupation nazie puis par le régime communiste, il a suivit Karol Wojtila jusqu'à Rome où il est devenu l'un des hommes les plus puissants du Vatican. Il nous raconte l'intimité et les combats de Jean-Paul II : l'homme que l'histoire considère aujourd'hui comme celui qui vaincu le totalitarisme en Europe.

    "À droite sur la photo : le pape Jean-Paul II", disponible pendant 3 mois sur Auvio.

  • François en Hongrie : éloges inattendus et quelques avertissements

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    De Nico Spuntoni sur le site web de la Nuova Bussola Quotidiana :

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    " Le pape dépoussière les principes non négociables et désigne même Budapest comme modèle pour le reste de l'Europe sur la famille et la natalité, questions sur lesquelles le pays est isolé de l'UE, ainsi que sur le conflit en Ukraine. Mais il n'y avait pas que du miel, il y avait aussi du tonnerre sur les migrants et sur le rapport à la société sécularisée :

    Le pape utilise la carotte et le bâton le premier jour de son 41e voyage apostolique. En effet, dans la Hongrie d'Orban, rencontre avec les autorités , François dépoussière les principes non négociables et le fait en s'en prenant implicitement à l'Union européenne, coupable de vouloir transformer l'Europe en une "réalité fluide, sinon gazeuse", ce qu'il définit significativement comme un « supranationalisme abstrait, oublieux de la vie des peuples ».

    Ce sont des paroles importantes aussi parce qu'elles ont été prononcées devant les autorités hongroises qui sont presque en guerre ouverte avec Bruxelles. Et comment se déroule cette tentative de transformation ? À travers, dit le pape, "la voie néfaste des" colonisations idéologiques ", qui éliminent les différences, comme dans le cas de la soi-disant culture de genre, qui élimine précisément les différences ou place les concepts réducteurs de liberté avant la réalité de la vie, par exemple en vantant comme une conquête un « droit à l'avortement » insensé, qui est toujours une défaite tragique». Des propos qui vont plaire au gouvernement hongrois qui s'est retrouvé sur le banc des accusés de l'UE pour la loi de propagande anti-LGBT.

    François réserve des éloges imprévisibles, désignant même Budapest comme un modèle pour le reste de l'Europe sur certaines questions spécifiques , notamment la lutte contre l'hiver démographique. Cela a été vu avec des compliments pour les "politiques efficaces pour la natalité et la famille, soigneusement menées dans ce pays". Et puis, comme le prévoyaient les reconstitutions qui anticipaient ce voyage, la référence au conflit proche en Ukraine sur lequel Budapest danse seule par rapport au reste des pays de l'UE ne manquait pas.

    Rappelant les souffrances passées de la Hongrie sous la dictature communiste, François a reconnu la "mission de garder le trésor de la démocratie et le rêve de paix". Et sur cette question, le pape ne s'est pas retenu et a parlé explicitement : « Je me demande, même en pensant à l'Ukraine tourmentée, où sont les efforts créatifs pour la paix ? Où sont-ils ? », a-t-il fustigé, critiquant également « l'infantilisme de guerre ». Des tons qui démontrent l'harmonie sur le sujet avec les autorités hongroises. En effet, dans son discours de bienvenue, le président Katalin Novak lui a demandé « d'intercéder personnellement pour une paix juste dans les plus brefs délais ». Et à son tour, François, dans leur conversation, lui a demandé d'être "une ambassadrice de la paix". S'il y avait des doutes sur la faveur avec laquelle le Pape considère la position décalée de Budapest, cette première journée n'a pu que les dissiper.

    Mais ce n'était pas que du miel pour le gouvernement hongrois. En effet, François s'est fait entendre et a tonné contre le populisme et le nationalisme, rappelant Budapest à sa nature de "ville de ponts" et rappelant que "les valeurs chrétiennes ne peuvent pas être témoignées à travers la rigidité et les bouclages". L'intention est claire : un avertissement sur l'accueil des migrants sur lequel le gouvernement hongrois a toujours adopté la ligne dure. Un gouvernement qui ne cache pas ses appels au christianisme dans le débat public. Et le pape, qui n'aime pas non plus « la laïcité généralisée, qui se montre allergique à tout aspect sacré et s'immole ensuite sur les autels du profit », ne se tait pas sur l'invitation toutefois « à ne pas se prêter à une sorte de collatéralisme avec la logique du pouvoir ».

    Dans le cadre des relations entre l'Église et l'État  – question qui  était au centre d'une enquête auprès des fidèles des jésuites hongrois –, il souhaite « une saine laïcité » où « quiconque se professe chrétien , accompagné de témoins de la foi, est appelé principalement à témoigner et à cheminer avec tous». Plus tard, François sera encore plus dur dans sa rencontre avec les évêques et le clergé hongrois avec lesquels il dénonce la tentation d'une "attitude 'combattante'" face à une laïcité qui n'épargne pas non plus la Hongrie ".

    Ref. François en Hongrie : éloges inattendus et quelques avertissements

    Bref : la carotte et le bâton…

  • "Que Dieu bénisse les Hongrois !"; le discours du pape à Budapest (28 avril)

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS en HONGRIE
    (28 - 30 avril 2023)

    RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS, LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LE CORPS DIPLOMATIQUE

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    Ancien monastère Carmélitain (Budapest)
    Vendredi 28 avril 2023

    Madame la Présidente de la République,

    Monsieur le Premier Ministre,
    Membres distingués du Gouvernement et du Corps diplomatique
    Autorités et Représentants illustres de la société civile,
    Mesdames et Messieurs !

    Je vous salue cordialement et je remercie Madame la Présidente pour son accueil et aussi pour ses aimables et profondes paroles. La politique naît de la ville, de la polis, d’une passion concrète pour la vie en commun, dans la garantie des droits et le respect des devoirs. Peu de villes nous aident à y réfléchir comme Budapest, qui n’est pas seulement une capitale majestueuse et vitale, mais un lieu central de l’histoire : témoin de tournants importants au cours des siècles, elle est appelée à être protagoniste du présent et de l’avenir ; ici, comme l’a écrit l’un de vos grands poètes, « Du Danube qui est futur, passé, présent, les doux flots ne cessent de s’embrasser » (A. József, Au bord Danube). Je voudrais donc vous faire part de quelques réflexions, en m'inspirant de Budapest en tant que ville d’histoire, ville de ponts et ville de saints.

    1. Ville d’histoire. Cette capitale a des origines anciennes, comme en témoignent les vestiges celtiques et romains. Sa splendeur nous ramène cependant à la modernité, lorsqu’elle était capitale de l’Empire austro-hongrois pendant cette période de paix connue sous le nom de belle époque, qui a duré à partir des années de sa fondation jusqu’à la Première Guerre mondiale. Née en temps de paix, elle a connu de douloureux conflits: non seulement les invasions d’autrefois mais, au siècle dernier, les violences et les oppressions causées par les dictatures nazie et communiste – comment oublier 1956 ? Et, pendant la Seconde Guerre mondiale, la déportation de dizaines et de dizaines de milliers d’habitants, avec le reste de la population d’origine juive enfermée dans le ghetto et soumis à de nombreux massacres. Dans ce contexte, il y a eu beaucoup de justes valeureux - je pense au Nonce Angelo Rotta, par exemple -, beaucoup de résilience et un grand engagement dans la reconstruction, de sorte que Budapest est aujourd’hui une des villes européennes ayant le plus grand pourcentage de population juive, centre d’un pays qui connaît la valeur de la liberté et qui, après avoir payé un lourd tribut aux dictatures, porte en elle la mission de garder le trésor de la démocratie et le rêve de la paix.

    À ce propos, je voudrais revenir sur la fondation de Budapest qui est célébrée cette année de manière solennelle. Elle a eu lieu, en efet, il y a 150 ans, en 1873, par l’union de trois villes : Buda et Óbuda à l’ouest du Danube avec Pest, située sur la rive opposée. La naissance de cette grande capitale au cœur du continent rappelle le chemin unitaire entrepris par l’Europe, dans laquelle la Hongrie trouve son berceau vital. Après la guerre, l’Europe a été, avec les Nations Unies, le grand espoir dans l’objectif commun que des liens plus étroits entre les nations empêcheraient de nouveaux conflits. Malheureusement, cela n'a pas été le cas. Cependant, dans le monde où nous vivons, la passion pour la politique communautaire et le multilatéralisme semble être un beau souvenir du passé : on semble assister au triste déclin du rêve choral de paix, tandis que les solistes de la guerre prennent la place. D’une manière générale, l’enthousiasme pour la construction d’une communauté des nations pacifique et stable semble s’être désintégré dans les esprits, tandis que l’on marque les zones, que l’on marque les différences, que les nationalismes recommencent à gronder et que l’on exacerbe les jugements et les tons à l’égard des autres. Au niveau international, il semble même que la politique ait pour effet d’enflammer les esprits plutôt que de résoudre les problèmes. Elle oublie la maturité acquise des horreurs de la guerre et régresse vers une sorte d’infantilisme belliqueux. Mais la paix ne viendra jamais de la poursuite d’intérêts stratégiques particuliers, mais plutôt de politiques capables de considérer l’ensemble, le développement de tous : attentives aux personnes, aux pauvres et à l’avenir, et pas seulement au pouvoir, aux gains et aux opportunités du moment.

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  • La visite du pape rompt l'isolement de la Hongrie

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La visite du pape rompt l'isolement de la Hongrie

    28-04-2023

    La deuxième visite de François en Hongrie : un choix à contre-courant alors que le pays est isolé de l'Union européenne. Budapest et le Saint-Siège se rejoignent à la fois dans leur condamnation de l'agression russe et parce qu'en même temps, pour eux, le mot "paix" et surtout "négociation" ne sont pas tabous.

    Il y a environ un an, François a entamé son voyage en Hongrie. En avril 2022, fraîchement réélu, Viktor Orbán avait été reçu en audience privée au Vatican et y avait trouvé plus d'un point d'accord avec le pape, qui avait fait l'éloge du modèle d'accueil des réfugiés ukrainiens mis en place par le gouvernement hongrois. À cette occasion, le président a officiellement invité son interlocuteur à se rendre en Hongrie et lui a demandé de soutenir ses "efforts de paix".

    Le souverain pontife a dû prendre très au sérieux la position de Budapest sur la guerre en Ukraine, au point de citer Orban dans une interview désormais célèbre accordée quelques jours plus tard à Luciano Fontana et Fiorenza Sarzanini de la Corsera. La décision d'Orban d'accepter cette invitation et de se rendre en Hongrie, deux ans à peine après sa dernière visite, le confirme d'ailleurs quelque peu. Bien qu'en 2021, il ne soit arrivé à Budapest que pour la célébration finale du 52e Congrès eucharistique international, la Hongrie est le seul pays, avec la Grèce, à avoir eu le privilège d'accueillir le pape deux fois au cours des dix dernières années. 

    François fait un choix peu conventionnel en se rendant en Hongrie à un moment où l'isolement de ce pays par rapport au reste de l'UE est palpable. Mais il est probable que le pape soit plus en phase avec Orban qu'avec les autres dirigeants européens sur la situation en Ukraine. Tous deux ont condamné l'agression russe, mais en même temps, le mot "paix" et surtout le mot "négociation" ne sont pas tabous pour eux. Mais ce n'est pas seulement la conviction personnelle de Bergoglio qui est en jeu ici : le Saint-Siège, historiquement promoteur d'une approche multilatérale en politique étrangère et également conscient des implications œcuméniques des relations avec la Russie, n'a pas l'intention de suivre la ligne majoritaire du monde occidental. Une ligne dont la Hongrie s'est manifestement distanciée, comme l'a affirmé Orban lui-même dans une déclaration où il affirmait que son pays était "le seul à être pour la paix" alors que "le reste de l'UE alimente la guerre". 

    Un séjour de trois jours. Le Pape n'a pas voulu s'en priver malgré sa récente hospitalisation. Sa visite doit probablement être interprétée comme une reconnaissance des efforts de la Hongrie pour accueillir les Ukrainiens fuyant la guerre. Depuis le début de l'invasion, plus d'un million de réfugiés ont franchi les frontières de la Hongrie et y ont trouvé refuge, mais seuls 35 000 d'entre eux ont ensuite choisi de demander le statut de réfugié en Hongrie. François les rencontrera le deuxième jour, en même temps que les pauvres, dans l'église Sainte-Élisabeth de Hongrie. La première étape de la journée de demain sera l'institut dédié à la mémoire du bienheureux László Batthyány-Strattmann, où il aura l'occasion de saluer les enfants aveugles hôtes de l'établissement. Le même jour, il y aura également une accolade avec la communauté gréco-catholique, qui compte 300 000 fidèles dans le pays, ou plutôt avec les paroissiens de l'église "Protection de la Mère de Dieu", également dans la capitale.

    Après la rencontre avec les jeunes dans un stade de onze mille places, il y aura aussi la désormais traditionnelle conversation du pape avec les membres de la Compagnie de Jésus dans le pays. Pour l'occasion, les jésuites hongrois ont lancé une campagne intitulée "Dites-le au pape" et ont recueilli 150 questions de fidèles, principalement axées sur les relations entre l'Église et l'État. Il sera donc intéressant de connaître les réponses de François aux questions qui porteront sur ce thème. Et à propos d'Eglise et d'Etat, les yeux et les oreilles de ceux qui suivent ce voyage seront certainement braqués aujourd'hui sur le discours que le Pape prononcera devant les autorités hongroises après ses salutations officielles à la Présidente Katalin Novák et au Premier Ministre Orban. Le dernier jour, en revanche, sera consacré d'abord à la messe célébrée sur la place Kossuth Lajos, puis à la rencontre avec les acteurs de la culture et du monde universitaire. La Hongrie attend avec impatience le débarquement du Pape et lui est probablement aussi reconnaissante d'avoir rompu avec cette visite l'isolement en Europe qui semblait presque inexorable après le désengagement de Budapest sur le conflit ukrainien.

  • RDC : sondage et résignation ?

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    Lu sur le site web « Afrikarabia » ce commentaire d’un sondage d’opinion analysé par Christophe Rigaud (1) :

    « Les attentes étaient fortes… la déception aussi. L’arrivée à la tête du pays de l’opposant Félix Tshisekedi, dans des conditions contestées, avait suscité beaucoup d’espoirs. Il faut dire qu’après 17 années d’un pouvoir sans partage de Joseph Kabila, la République démocratique du Congo (RDC) n’avait toujours pas décollé économiquement, et le quotidien des Congolais ne s’était jamais amélioré. Félix Tshisekedi avait promis de s’attaquer au chômage, à la pauvreté, à la corruption, au manque d’infrastructures et à l’insécurité endémique à l’Est du pays. Un peu plus de 4 ans plus tard, le bilan est bien mince, et la déception est en rendez-vous.

    Un trop-plein de promesses

    Le sondage réalisé par le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), Ebuteli et le bureau d’études Berci (2) indique que 57,16% des Congolais interrogés considèrent que « les choses vont dans la mauvaise direction ». Selon Jacques Mukena, chercheur pour Ebuteli, « Le quinquennat du chef de l’État a commencé avec des projets ambitieux promettant de changer le quotidien de la population en un temps record : projets de 100 jours, programmes d’assainissements, nouveaux avions pour Congo Airways, etc. Aujourd’hui, la corruption, la mégestion, le manque de planification ou de volonté politique freinent la tenue de ces promesses ».

    Tshisekedi toujours fort dans les Kasaï

    Dans un contexte pré-électoral tendu, où la présidentielle est théoriquement prévue pour le 20 décembre si la situation sécuritaire s’améliore à l’Est, la confiance dans le président Tshisekedi reste pourtant forte dans son fief des Kasaï. Le taux de satisfaction est très élevé au Kasaï (95,24 %), Kasaï-Oriental (86,34 %), et Lomami (70,16 %), ce qui n’est pas le cas dans les provinces du Haut-Katanga (26,61 %), Haut-Lomami (13,10 %), Maniema (8,54 %), Bas-Uele (6,90 %) et Kwilu (0,86 %).

    Des promesses qui « n’ont rien changé »

    L’étude d’opinion relève également que les Congolais ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour améliorer la situation du pays, à près de 58%. « Pour la même question, 19,55 % de l’opinion consultée estime qu’il faut une intervention divine » note le sondage. Malgré les multiples programmes de développement (programme des 100 jours, projet Tshilejelu, programme des 145 territoires… ), 54,35 % des Congolais interrogés affirment que ces promesses « n’ont rien n’a changé », et 27,45 %, que la situation « a empiré ».

    L’IGF sauve l’honneur

    « Aucun service public ne donne satisfaction » estiment également les sondés. Seuls 39,23 % des répondants pensent que le secteur de l’enseignement « fonctionne bien ». « Les plus faibles taux de satisfaction sont enregistrés en matière d’assainissement (2,75 %), de transport public (5,31 %) et de sécurité (9,53 %) ». Une institution trouve tout de même grâce aux yeux de la population, il s’agit de l’Inspection générale des finances (IGF). 55,50 % des Congolais estiment que l’IGF « est la seule institution qui s’investit dans la lutte contre la corruption ». Mais il y a un bémol de taille, puisque 55,75 % des personnes interrogées trouvent que le niveau de corruption « n’a pas changé ces 6 derniers mois ». Et 21,39 % des Congolais estiment que la situation s’est dégradée.

    Une popularité en chute libre

    Le gouvernement concentre l’essentiel de la déception des sondés, puisque 65,12 % de l’opinion se dit « insatisfaite du bilan du gouvernement Sama Lukonde ». Par ricochet, la cote de popularité du président Félix Tshisekedi continue de chuter depuis son arrivée au pouvoir début 2019. Le chef de l’Etat passe de 63% d’opinion favorable en mars 2019 à 35,66% en janvier 2023… son plus faible score depuis son intronisation. L’inflation, la corruption endémique, la guerre à l’Est qui s’est réactivée avec le retour du M23, et un quotidien qui ne s’améliore pas, expliquent ce faible taux de satisfaction. Reste à savoir quel impact ce mécontentement aura sur les prochaines élections ? Mais les Congolais sont avant tout pragmatiques et réalistes. Une majorité des sondés estiment en effet, que d’ici décembre 2023, « le chef de l’État ne va pas réaliser ses promesses électorales de 2018 »… et qu’il n’y aura donc pas de miracle. »

    Christophe Rigaud – Afrikarabia

    ( 1) Journaliste, directeur du site Afrikarabia consacré à l'actualité en République démocratique du Congo (RDC) et en Afrique centrale.

     (2) Ce sondage a été réalisé du 14 au 17 janvier 2023 pour évaluer les quatre années de la gouvernance du président Félix Tshisekedi. L’enquête s’est déroulée auprès d’un échantillon de 4 000 répondants, dont 3 632 ont été retenus après nettoyage du fichier. La base de données utilisée provient du répertoire national d’enquêtes de Berci, répartis en 26 provinces de la République démocratique du Congo.

  • L’Ukraine sera au cœur de la visite du pape en Hongrie

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro (via Il Sismografo) :

    L’Ukraine au cœur de la visite du pape en Hongrie

    À Budapest, François veut soigner ses relations avec Viktor Orban pour faire avancer l’idée d’une conférence internationale de paix.

    La Hongrie attend François de pied ferme. Ce pays de haute tradition chrétienne - les deux tiers de sa population se disent catholiques - n’avait pas apprécié le comportement du pape, le 12 septembre 2021. Le chef de l’Église catholique, plutôt en froid avec le premier ministre, Viktor Orban, et sa politique en matière d’immigration, avait semblé dédaigner ce pays. Il s’y était arrêté seulement quelques heures pour y célébrer la messe de clôture d’un congrès eucharistique international avant de redécoller aussitôt vers la Slovaquie, visitée elle pendant plusieurs jours. De vendredi à dimanche, à Budapest, François va rattraper cet affront. Il avait promis de revenir.

    Le schéma de ce 41e voyage hors d’Italie depuis son élection en 2013 apparaît classique, mais il ne l’est pas, compte tenu de son enjeu: il rencontre vendredi les autorités politiques, dont la présidente de la République, Katalin Novak, puis, séparément, le premier ministre Orban et, plus tard, le monde religieux. Samedi, il visite un important centre médical dédié aux non-voyants fondé par un médecin, Laszlo Batthyany-Strattmann, béatifié par Jean-Paul II en 2003. Après un échange avec des réfugiés, où son discours est très attendu, puis une rencontre avec des jeunes Hongrois, une grande messe doit se dérouler sur la place Lajos Kossuth dimanche. Avant de regagner Rome dans la soirée, il recevra les représentants du monde de la culture.

    Halte spirituelle

    Une étape significative a été ajoutée il y a une semaine: François se rendra, samedi en fin de matinée, dans une petite église de rite gréco-catholique, attachée à Rome mais de tradition liturgique orthodoxe. Il ne devrait pas y prendre la parole mais ces minutes de prières auront une seule direction: l’Ukraine voisine où vivent de nombreux gréco-catholiques. Cette halte spirituelle sera une façon pour François de marquer, une nouvelle fois, sa proximité avec les Ukrainiens. Un premier schéma du voyage prévoyait d’ailleurs un déplacement depuis Budapest jusqu’à la frontière avec l’Ukraine pour qu’il y rencontre des réfugiés, mais ce projet a été abandonné. Avec le souci de faire oublier l’humiliation ressentie sur place lors de son passage éclair en 2021, le conflit en Ukraine s’impose donc comme le deuxième enjeu du périple de François.

    Si la Hongrie d’Orban se présente comme une terre d’accueil pour les réfugiés ukrainiens, elle reçoit en revanche au compte-gouttes les migrants venus d’ailleurs, suscitant des tensions avec la Commission européenne qui fait pression sur elle. Les autorités hongroises - là aussi en désaccord avec l’Europe et en vertu des bonnes relations entre Budapest et Moscou - refusent toutefois de livrer des armes à l’Ukraine ou de les faire transiter sur leur territoire. De là à penser que cette position diplomatique rapprocherait le gouvernement Orban du pape François, il n’y a qu’un pas.

    Il est franchi par les instances politiques hongroises, qui vantent une apparente vision commune - contre l’usage des armes et pour des négociations de paix - qu’elles partageraient avec le pape François et la diplomatie du Vatican. L’un des intérêts de cette visite apostolique sera de le vérifier. Le pape, confie le Vatican, va profiter de la situation de ce pays, au cœur de l’Europe, frontalier de l’Ukraine et ami de la Russie, pour lancer des nouveaux appels aux cessez-le-feu et à une conférence de paix pour l’Ukraine.

    Enjeu personnel

    Le Saint-Siège est prêt à jouer une mission de bons offices en ce sens. Moscou, de son côté, a toujours repoussé cette perspective. La Russie, pays de tradition orthodoxe, ne voit pas pourquoi le chef de l’Église catholique viendrait se mêler de ce dossier. La question d’un éventuel rôle de Viktor Orban pour permettre des négociations se pose aux yeux du Vatican, soucieux de cultiver de meilleures relations avec ce responsable politique dont la liberté vis-à-vis des États-Unis et de l’Otan plaît au pape François.

    D’autres dossiers, comme l’écologie, la défense de la famille traditionnelle - la politique hongroise consiste à donner aux familles des aides financières uniques en Europe -, recoupent aussi la vision de l’Église catholique, même s’il y a divergences d’approche sur le sujet des personnes homosexuelles. La Hongrie est par ailleurs en pointe contre la diffusion de «l’idéologie du genre».  Enfin, le dernier enjeu de cette visite est personnel pour François, 86 ans. Il consiste à démontrer que son problème de santé et son hospitalisation, le 29 mars dernier - dont la gravité n’aura pas été clairement révélée -, étaient un incident de parcours. Depuis son retour au Vatican le 1er avril, François a en effet assumé toutes ses obligations.

    Voir également :

    Entretien exclusif avec le cardinal Péter Erdo, Primat de Hongrie (Video) sur KTO TV Alors que le pape François se rend en Hongrie du 28 au 30 avril 2023, KTO est allée rencontrer le cardinal Péter Erdo, archevêque d'Esztergom-Budapest. Le primat de Hongrie évoque la courte préparation de cette visite apostolique, la promotion de l'identité chrétienne du pays, le défi de la transmission de la foi, et l'accueil des réfugiés de l'Ukraine voisine. (...)

  • Adieu le chemin synodal germanique : le pape balise le fonctionnement romain du prochain synode

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    « Lucetta Scaraffia: lors du prochain synode, les membres laïcs voteront - hommes et femmes - mais choisis d'en haut :

    (AdnKronos) Les innovations introduites en vue du prochain Synode des évêques « ont un impact significatif dans le sens où les femmes et les laïcs pourront voter. Mais ils seront choisis d'en haut, par le Pape lui-même ». Lucetta Scaraffia, historienne, qui a toujours été à l'avant-garde pour que les femmes soient reconnues de manière substantielle et significative dans l'Église, freine tout enthousiasme face aux innovations introduites lors du prochain synode des évêques en octobre. « Il y a une forte compression de la centralisation. Ce sera le pape lui-même qui indiquera quels représentants des dicastères devront y participer alors qu'avant c'étaient les dicastères qui le faisaient - précise à Adnkronos l'historien qui a également consacré un livre au synode et à sa dynamique -.Les femmes seront alors 50 % des 70 membres non-évêques qui participeront : elles resteront toujours une minorité, une minorité. De plus, ce sont des femmes choisies par le Pape qui ne consulteront pas les nombreuses organisations et associations de femmes qui existent dans l'Église. Cette centralisation peut réduire considérablement la portée de l'innovation. Je trouve aussi incroyable ce fait du Pape synodal qui centralise de plus en plus ».

    Lucetta Scaraffia rapporte son expérience lors d'un synode passé pour mettre en évidence ce qui doit être corrigé : les religieux l'ont rapporté. Je ne vois aucun changement à ce système aujourd'hui. J'ai beaucoup protesté à l'époque et ils m'ont fait parler. Nous devrons voir ce qui se passe." De manière générale, en pensant aux changements introduits, Scaraffia parle d'une « amélioration, mais il y a un resserrement de la centralité. La vie catholique est pleine d'organisations de femmes, pourquoi ne pas leur demander qui choisir ? Et puis il n'y a pas de nouvelles règles pour les groupes de travail ».

    Ref. https://ilsismografo.blogspot.com/2023/04/vaticano-lucetta-scaraffia-nel-prossimo.html

    Lire également : Synode : le droit de vote sera élargi aux laïcs

  • Symposium à Chypre : il y a de moins en moins de chrétiens au Moyen-Orient

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    De Nicola Scopelliti sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Symposium à Chypre : de moins en moins de chrétiens au Moyen-Orient

    26-04-2023

    Le christianisme ne doit pas disparaître des terres où il est enraciné : c'est l'avertissement du Card. Sako lors de la rencontre, dix ans après l'exhortation que Benoît XVI leur a consacrée, qui a réuni les patriarches, les évêques et les laïcs des Églises orientales.

    Ils sont venus de tous les diocèses du Moyen-Orient. Patriarches, évêques, responsables de communautés, religieux, membres d'associations et de mouvements. Ils se sont réunis à Chypre, l'un des quatre États appartenant au Patriarcat latin de Jérusalem. Il s'agit d'une terre où, outre les fidèles catholiques de rite latin, il existe plusieurs Églises orientales sui iuris et où la présence catholique se mêle à celle des chrétiens orthodoxes et des pratiquants d'autres religions.

    Enracinée dans l'espérance, c'était le thème principal de la rencontre dédiée au présent et à l'avenir des Églises catholiques au Moyen-Orient, organisée par ROACO (Riunione Opere Aiuto Chiese Orientali). Un rendez-vous qui intervient à l'occasion du 10e anniversaire de l'exhortation apostolique post-synodale de Benoît XVI Ecclesia in Medio Oriente, adressée aux patriarches, aux évêques et à tous les baptisés du Moyen-Orient, le 16 septembre 2012, à l'occasion de son voyage apostolique au Liban et publiée après le Synode de 2010.

    "Je souhaite que cette rencontre puisse servir avant tout un élan missionnaire auquel le pape François a donné une forte impulsion", a souligné le nonce apostolique à Chypre et en Jordanie, Mgr Pietro Dal Toso, ajoutant que les défis sont nombreux, aussi parce qu'au cours de ces dix années écoulées depuis la publication de l'exhortation, beaucoup de choses ont changé au Moyen-Orient. "Je pense, par exemple, à la guerre en Syrie, à Isis, à la situation actuelle en Irak, aux tensions entre Israël et la Cisjordanie. Ces dix années ont été des années importantes pour ces pays qui ont vu leur visage changer, à bien des égards, sur cette terre tourmentée".

    C'est le patriarche de Jérusalem des Latins, l'archevêque Pierbattista Pizzaballa, qui a prononcé le discours d'ouverture, plaçant les travaux de cette importante rencontre dans le contexte du dixième anniversaire de la publication d'Ecclesia in Medio Oriente. La rencontre, présidée par Mgr Claudio Gugerotti, préfet du Dicastère pour les Églises orientales, a mis en évidence, dès les premiers discours, le grand défi que l'Église devra affronter dans les années à venir : la diminution constante de la présence chrétienne, qui n'est pas seulement due au fait que de nombreux chrétiens préfèrent émigrer, mais aussi et surtout à la diminution des vocations religieuses, masculines et féminines, qui ne sont plus aussi nombreuses qu'auparavant. Tout cela pose un problème fondamental : l'existence des chrétiens sur cette terre qui a vu naître le christianisme.

    "Nous devons soutenir et convaincre les chrétiens de ne pas quitter leur terre, nous devons les aider à ne pas émigrer", a déclaré le patriarche de Bagdad des Chaldéens, le cardinal Louis Raphaël Sako, lors de la réunion. "Il serait vraiment grave que le Moyen-Orient se vide de ses chrétiens, les racines du christianisme disparaîtraient. La présence des Eglises orientales est menacée et les chrétiens ne voient plus d'avenir possible, surtout en Irak, en Syrie, au Liban et en Palestine, à cause des défis politiques, économiques, culturels et autres". Mais si Athènes pleure, Sparte ne rit pas : "en Occident, malheureusement, poursuit Sako, les valeurs religieuses et humaines disparaissent, il y a une sécularisation galopante, et la vie est vidée de tout caractère sacré. À l'Est, il y a le fondamentalisme, qui se transforme en terreur et en terrorisme, et nous sommes menacés, marginalisés, persécutés. Nos maisons et nos villages sont occupés et, enfin, il y a la question démographique".

    L'exhortation de Benoît XVI est très riche et pertinente. Mais ces dernières années, les choses ont radicalement changé. "Il suffit de penser, souligne le cardinal Sako, au document d'Abou Dhabi ou à la rencontre à Nadjaf, en Irak, entre le pape François et le grand ayatollah Sayyid Ali Al-Husayni Al-Sistani, chef de la communauté chiite, qui a prononcé à cette occasion des paroles d'amitié et de fraternité à l'égard des chrétiens. Ici, nous devons utiliser toutes ces choses pour vivre en tant que frères et citoyens, pour changer la mentalité de la société qui considère les musulmans comme supérieurs, tandis que les autres sont traités comme des citoyens de seconde zone. Les chrétiens étaient présents en Irak des siècles avant les musulmans, mais aujourd'hui nous sommes une minorité et nous dépendons des autres. Il suffit de penser au Liban où ils étaient majoritaires. Aujourd'hui, tout le monde pense à émigrer, alors que les chrétiens ont tant à offrir à leur pays".

    "Les chrétiens, au fur et à mesure que le temps passe, diminuent de plus en plus. Ils fuient. Ceux qui restent risquent de devenir des objets qui, tôt ou tard, seront placés dans un musée". Prononçant ces mots, le père Jiahd Yousseph, moine du monastère de Mar Mousa à Nebek, en Syrie, une communauté fondée par le père Paolo Dell'Oglio, dont on est sans nouvelles depuis 2013, date de son enlèvement en Syrie par des hommes d'Isis. "Les chrétiens ne sont pas des invités au Moyen-Orient", ajoute le nonce Dal Toso. "Ils ont toujours été là et ont assuré leur contribution considérable à la croissance économique et sociale de ces sociétés, ils méritent donc la pleine reconnaissance de leurs droits."

    "Aujourd'hui, on parle beaucoup des droits de l'homme. Nous aussi, chrétiens, nous voulons que nos droits soient reconnus, comme les musulmans, dit le cardinal Sako, qui, au contraire, ont élevé les barrières. Il n'est pas temps de séparer la religion de l'Etat, mais tout cela demande un soutien diplomatique et politique, même extérieur, envers les chrétiens, envers lesquels il y a maintenant une persécution, mais discrète, pas publique, qui se traduit par l'impossibilité pour un chrétien d'être ministre, ou qui le voit contraint de subir l'occupation de sa maison ou de sa terre, comme cela se passe en Palestine".

    Le patriarche Pizzaballa, pour sa part, a rappelé que nous ne pouvons pas concevoir notre présence au Moyen-Orient uniquement et simplement comme un droit, ce qui ferait fatalement de nous une partie fragile dans un conflit ou une guerre. "Être et rester sur le territoire de nos Églises, déchiré par toutes les formes de violence et de conflit, sera de plus en plus pour nous une vocation et un choix", a-t-il souligné. "Les nombreuses souffrances de ces dernières années, avec la crise économique qui en découle et que nous connaissons encore, peuvent être une grande opportunité pour nous, pour le clergé et pour nos fidèles : être une Église pauvre parmi les pauvres". Et il conclut : "Nous savons bien comment, au Moyen-Orient, la politique enveloppe la vie ordinaire dans tous ses aspects. L'option préférentielle pour les pauvres et les faibles ne fait pas de l'Église un parti politique. Prendre position, comme on nous le demande souvent, ne peut signifier entrer dans un affrontement, mais doit toujours se traduire par des paroles et des actes en faveur de ceux qui souffrent et se lamentent, et non par des invectives et des condamnations à l'encontre de qui que ce soit. L'Église, comme le Christ, condamne toujours le péché, jamais le pécheur. Pour les chrétiens, la seule position possible est celle de leur Maître, au service de la vie de tous".

  • Un voyage du pape en Argentine en 2024 ? De nouveaux propos du pape...

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    De Joaquín Morales Solá sur le site de La Nacion :

    Le pape François prévoit de venir en Argentine en 2024

    C'est ce qu'a assuré le souverain pontife lors d'un dialogue avec LA NACION ; l'année prochaine, il n'y aura pas d'élections dans le pays, il éviterait donc toute connotation politique ou partisane à sa visite.

    23 avril 2023

    Peut-être parce qu'il a la nostalgie de son pays ou parce qu'il considère que le moment est venu (ou les deux), la vérité est que le pape François envisage de se rendre en Argentine en 2024. "Je veux me rendre dans ce pays l'année prochaine", a-t-il déclaré à ce journaliste. Selon le pontife, sa visite dans le pays est en suspens depuis 2017 et il n'a jamais exclu un tel voyage, bien que les reports successifs aient été attribués à des raisons qui n'étaient pas les vraies. En 2024, il n'y aura pas d'élections en Argentine et il évitera ainsi toute connotation politique ou partisane à sa visite.

    Strictement parlant, les pontifes ne se rendent jamais dans un pays en plein processus électoral. La décision d'avancer son projet de voyage en Argentine en 2024 s'explique peut-être aussi par la nécessité de le dissocier des élections présidentielles de cette année. Il ira, quel que soit l'élu qui dirigera le nouveau gouvernement argentin.

    En 2017, il avait prévu de se rendre au Chili, en Argentine et en Uruguay. Mais la présidente chilienne de l'époque, Michelle Bachelet, lui a demandé de reporter le voyage après les élections présidentielles de cette année-là au Chili. La date a été fixée au mois de décembre de la même année et il n'a pu se rendre en Argentine qu'en janvier, un mois habituellement paralysé par l'été austral. Le pape Bergoglio a alors décidé de reporter ses tournées en Argentine et en Uruguay et de ne visiter que le Chili et le Pérou. En conséquence, il rappelle aujourd'hui que les retrouvailles avec son pays natal sont reportées depuis 2017, bien qu'elles n'aient jamais été définitivement annulées, comme cela a été spéculé à plusieurs reprises.

    Le Pape déteste être associé aux courants politiques argentins, qu'ils soient au gouvernement ou dans l'opposition. Dans les trois interviews qu'il a récemment accordées aux médias argentins à l'occasion de sa dixième année de pontificat (dont l'une à la correspondante de LA NACION à Rome, Elisabetta Piqué), le pape a clairement expliqué qu'il n'avait pas de préférences politiques en Argentine. "J'ai quitté le pays pendant dix ans. Je ne suis pas au courant de ce qui se passe en Argentine. Il serait injuste de ma part d'avoir des sympathies ou des antipathies dans de telles circonstances", a souligné le pape.

    Pour l'heure, il se prépare à nommer de manière imminente, dans les prochaines semaines, le remplaçant de l'archevêque de Buenos Aires, le cardinal Mario Poli, qui a démissionné de son poste en novembre dernier, alors qu'il atteignait l'âge de 75 ans. "Je peux seulement dire qu'il y a trois candidats solides", a déclaré François, mais il a refusé de nommer l'un d'entre eux. "Je ne peux nommer personne parce qu'un seul sera nommé", a-t-il expliqué. Il a ajouté : "Je dois tenir compte de l'avis des institutions du Vatican et des cardinaux qui sont en charge de ces institutions. Il ne s'agit pas d'une décision personnelle", a-t-il ajouté.

    Mardi dernier, le souverain pontife a rencontré le cardinal Poli, à qui il a déclaré que son remplacement interviendrait dans un avenir très proche. L'archevêque de Buenos Aires porte le titre de primat d'Argentine et est élevé presque immédiatement au rang de cardinal. Le pape a toujours défendu le cardinal Poli, bien qu'il soit resté très discret tout au long de son mandat à la tête de l'archevêché de Buenos Aires.

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  • 24 avril : journée de commémoration du génocide arménien

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    24 avril : commémoration du génocide arménien

    Communiqué de L’Oeuvre d’Orient :

    Ce 24 avril a lieu la journée de commémoration du génocide arménien. Perpétré durant la Première Guerre mondiale par l’Empire ottoman contre les Arméniens de son territoire, ce génocide a fait plus d’un million de victimes. Cette année, les commémorations du génocide prennent une teinte particulière, marquées par le blocus organisé par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabagh depuis plus de 4 mois maintenant.

    L’Œuvre d’Orient s’unit à cette journée de commémoration et réaffirme tout son soutien au peuple arménien. Elle proteste vivement contre le blocus en cours dans le Haut-Karabagh.

    • EN ARMENIE :

    Monsieur Jean-Yves Tolot, Président du conseil d’administration de L’Œuvre d’Orient, sera en Arménie ce weekend du 24 avril, accompagné d’une délégation. Il se rendra notamment à l’entrée du corridor de Latchine, côté arménien, pour manifester le soutien de L’Œuvre d’Orient aux Arméniens du Haut-Karabagh. Le lendemain, la délégation sera conviée aux commémorations du génocide arménien à Erevan.

    • EN FRANCE :
      • L’Œuvre d’Orient participera notamment à la Divine Liturgie célébrée en mémoire du génocide en l’église de la Madeleine, le 23 avril à 15h30. La messe sera présidée par Mgr Élie Yéghiayan, évêque pour les Arméniens catholiques de France, en présence de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris et ordinaire pour les catholiques orientaux de France.
      • Le Service Jeunes de L’Œuvre d’Orient sera présent à la veillée organisée par les jeunes de la diaspora arménienne, le 23 avril de 17h à 22h, place Baudoyer (Paris 4e).
      • Mgr Pascal Gollnisch, Directeur général de L’Œuvre d’Orient sera présent au rassemblement organisé par le Comité de Coordination des Arméniens de France lundi 24 avril à 18h, Place du Canada (Paris 8e).
    • EN EUROPE :

    À travers le réseau de ses associations sœurs, L’Œuvre d’Orient organise des rassemblements dans toute l’Europe : en Pologne, en Autriche, en Belgique, en Suisse …, une déclaration sera lue suivie d’une prière pour le peuple arménien et une bougie sera allumée aux couleurs de l’Arménie pour perpétuer le souvenir du génocide.

    • PRIERE pour le peuple arménien :

    « Seigneur, en ce jour de commémoration du génocide arménien, nous te confions tous les Arméniens, d’Arménie et du monde. Qu’ils aient à cœur d’entretenir la mémoire de leur peuple, et qu’ils continuent d’enrichir l’Orient et l’Occident de leur héritage. Nous te prions tout particulièrement pour les 120 000 Arméniens du Haut-Karabagh victimes du blocus. Donne-leur l’espérance et la persévérance face à cette épreuve, et inspire les cœurs des dirigeants internationaux pour qu’ils contribuent au rétablissement de la paix dans le Haut-Karabagh. »