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International - Page 19

  • « Le droit à l’avortement n’est pas un droit de l’homme »

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Le « droit à l’avortement » n’est pas légitime « parce qu’une majorité d’individus ou d’Etats l’affirment »

    17 septembre 2023
     

    Le 13 septembre dernier, Mgr Ettore Balestrero, le nouvel observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies et des institutions spécialisées à Genève, est intervenu dans le cadre du débat général de la 54ème session du Conseil des droits de l’homme pour réaffirmer les fondements de la Déclaration universelle des droits de l’homme et rappeler que « le droit à l’avortement n’est pas un droit de l’homme ».

    Les pressions ne manquent pas pour « réinterpréter les fondements » de la Déclaration universelle des droits de l’homme « afin de faciliter le déplacement de la protection de la dignité humaine vers la satisfaction de simples intérêts, souvent particuliers » avait déjà alerté le pape Benoît XVI à l’Assemblée de l’ONU le 18 avril 2008.

    « Les droits de l’homme ne sont pas simplement un privilège accordé aux individus »

    Il est important de « réfléchir aux principes fondamentaux qui sous-tendent la protection des droits de l’homme » affirme Mgr Balestrero. « Les droits de l’homme ne sont pas simplement un privilège accordé aux individus par consensus de la communauté internationale », rappelle-t-il. Ils sont « ces valeurs objectives et intemporelles qui sont essentielles au développement de la personne humaine ».

    La promotion des droits de l’homme est « une source d’unité, au lieu d’être la proie de l’individualisme égoïste et de la division ». Leur enracinement « dans la dignité commune et inaliénable de la personne humaine » doit être renforcé (cf. La dignité est « inconditionnelle »).

    « La priorité de la dignité de chaque être humain »

    « Même si une société ou la communauté internationale refusait de reconnaître un ou plusieurs droits inclus dans la Déclaration, cela ne diminuerait pas la validité de ce droit et ne dispenserait personne de le respecter », a-t-il ajouté. De même, les « nouveaux droits » n’acquièrent pas de légitimité « simplement parce qu’une majorité d’individus ou d’Etats l’affirment ». L’exemple le plus clair de cette conception « erronée » des droits est le « prétendu “droit à l’avortement”» a-t-il relevé (cf. « Il n’y a pas de droit à l’avortement reconnu en droit européen ou international »).

    Aujourd’hui « toute personne perçue comme faible, pauvre ou sans “valeur” selon certaines normes culturelles est ignorée, marginalisée ou même considérée comme une menace à éliminer » a par ailleurs regretté Mgr Balestrero (cf. Fin de vie et handicap : « L’aspect économique ne doit jamais primer »).

    Citant l’encyclique Fratelli Tutti, il a invité à s’« engager à vivre et à enseigner la valeur du respect des autres, un amour capable d’accueillir les différences, et la priorité de la dignité de chaque être humain sur ses idées, ses opinions, ses pratiques ».

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    Source : Vatican News, Alessandro Di Bussolo (14/09/2023)

  • La géopolitique du pape : un défi à l'ordre atlantique ?

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    De Thomas TANASE sur La Revue géopolitique (diploweb.com) :

    La géopolitique du pape François est-elle un défi à l’ordre atlantique ? Première partie Le pape François face à l’Occident

    16 septembre 2023

    Docteur en histoire, ancien membre de l’École française de Rome et diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris. Maître de conférences à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne en histoire médiévale, il est également membre de l’UMR 8167, Orient et Méditerranée. Ses recherches portent en particulier sur l’histoire de la papauté et ses relations avec les mondes orientaux et asiatiques. Il est notamment l’auteur d’une Histoire de la papauté en Occident publiée dans la collection Folio Histoire.

    Thomas Tanase développe de façon très documentée une analyse des dix années du pontificat de François, pour comprendre comment celles-ci, au-delà des qualités personnelles du pape argentin, ont débouché sur un échec stratégique majeur, aggravant l’impasse du monde catholique.

    Cette étude commence par observer dans une première partie comment le Vatican du pape François reste inséré dans les réseaux de la mondialisation, luttant à l’Ouest contre les « populismes », c’est-à-dire contre un ensemble de mouvements très divers mais nourris d’un discours anti-élites et anti-système, qui, depuis le Brexit et l’élection de Donald Trump en 2016, menacent de remettre en cause les règles du système international telles qu’elles se sont développées depuis les années 1990. T. Tanase montrera ensuite dans une seconde partie comment, pour compenser, la papauté se tourne vers des pôles extra-occidentaux d’équilibre, et notamment vers l’Eurasie de la Russie de Vladimir Poutine et de la Chine de Xi Jinping, politique mise en difficulté par la relance de la guerre russe en Ukraine depuis le 24 février 2022.

    A lire sur le site de La Revue géopolitique (diploweb.com)

  • "Certaines déclarations et certains gestes du Saint-Siège et de Votre Sainteté sont douloureux et difficiles pour le peuple ukrainien"

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    Lu sur zonebourse :

    Les évêques catholiques ukrainiens réprimandent le pape pour ses commentaires sur la Russie

    6 septembre 2023
    Les évêques catholiques ukrainiens réprimandent le pape pour ses commentaires sur la Russie

    Les évêques catholiques de rite oriental d'Ukraine ont déclaré sans détour au pape François, lors d'une réunion qui s'est tenue mercredi, que certains de ses commentaires sur la Russie avaient causé une grande souffrance et étaient utilisés par Moscou pour justifier une "idéologie meurtrière".

    Dans une déclaration remarquable par sa franchise, ils ont déclaré que leur session de deux heures avec le pape au Vatican avait été une "conversation franche".

    Au cœur du différend se trouvent des remarques non scénarisées que le pape a faites à de jeunes catholiques russes lors d'une vidéoconférence le 25 août. Il a évoqué les anciens tsars Pierre Ier et Catherine II - qui ont tous deux étendu le territoire russe - et a déclaré à ses auditeurs qu'ils étaient les héritiers du "grand empire russe".

    Ces propos ont provoqué un tollé en Ukraine, car le président russe Vladimir Poutine a invoqué l'héritage des deux monarques russes pour justifier son invasion de l'Ukraine et l'annexion d'une partie de son territoire.

    Ils ont été accueillis favorablement par le Kremlin, qui a félicité le pape pour ce qu'il a qualifié de connaissance de l'histoire russe.

    La déclaration des évêques ukrainiens indique que les prélats "ont exprimé la douleur, la souffrance et une certaine déception du peuple ukrainien" à la suite des propos du pape.

    Il y a deux jours, s'adressant aux journalistes dans l'avion qui le ramenait de Mongolie, François a reconnu que ses commentaires sur la Russie avaient été mal formulés et a déclaré que son intention était de rappeler aux jeunes Russes un grand héritage culturel et non un héritage politique et impérial.

    La déclaration des évêques précise qu'ils ont dit au pape que certaines déclarations et certains gestes "du Saint-Siège et de Votre Sainteté sont douloureux et difficiles pour le peuple ukrainien, qui saigne actuellement dans la lutte pour sa dignité et son indépendance".

    Ils lui ont dit que ces déclarations étaient "utilisées par la propagande russe pour justifier et soutenir l'idéologie meurtrière du "monde russe"", une référence aux tentatives de Poutine de justifier ses actions en Ukraine en propageant une vision de l'histoire qui affirme que l'Ukraine n'a pas de véritable identité nationale ou de tradition d'État.

    La déclaration cite le pape qui a dit aux évêques : "Le fait que vous ayez douté de l'identité du pape a été particulièrement douloureux pour le peuple ukrainien. Je tiens à vous assurer de ma solidarité et de ma proximité constante dans la prière. Je suis avec le peuple ukrainien.

    En revanche, la déclaration du Vatican sur la réunion n'a rien montré de la tension et de la franchise contenues dans la description de la réunion faite par les évêques.

    Alors que le pape a condamné la guerre comme un acte d'agression injustifié et a qualifié l'Ukraine de "nation martyre" à presque chacune de ses apparitions publiques depuis l'invasion de l'année dernière, il a déçu les Ukrainiens en ne désignant pas avec force et de manière spécifique Poutine comme l'instigateur du conflit.

  • Le pape et la Chine : "Pékin instrumentalise à son profit un dialogue à sens unique"

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    Une tribune de  sur le site du Figaro Vox :

    Visite du pape en Mongolie: «Avec le Vatican, la Chine instrumentalise à son profit un dialogue à sens unique»

    Docteur en histoire et professeur au lycée militaire de Saint-Cyr, auteur de nombreux ouvrages remarqués, Frédéric Le Moal a notamment publié Les divisions du pape. Le Vatican face aux dictatures, 1917-1989, Perrin, 2016.


    À l'occasion de son voyage apostolique en Mongolie, le pape François a adressé plusieurs messages aux dirigeants de la Chine, d'abord en les saluant alors que son avion survolait le territoire de la RPC, puis en appelant les fidèles chinois à «être de bons chrétiens et de bons citoyens». Ces signaux, positifs du point de vue de Pékin, s'inscrivent dans la politique de la main tendue menée par le pape argentin en direction d'un État qui, depuis sa fondation en 1949, non seulement n'a cessé de persécuter l'Église mais a mis en place une politique religieuse visant à réaliser le rêve de tous les totalitarismes: la création d'une Église catholique nationale, sous le contrôle de l'État, et coupée de Rome. En effet, et dans ce but précis, Mao créa dès 1951 un Bureau pour les affaires religieuses dont dépend, depuis 1957, l'Association patriotique des catholiques chinois (APCC), organisme chargé du contrôle de l'Église. L'une de ses tâches consiste en la désignation pure et simple d'évêques dits patriotiques par le gouvernement communiste, autrement dit schismatiques car séparés du Siège apostolique. Si l'on ajoute à ces dizaines d'évêques estampillés communistes les persécutions contre les biens et les personnes, on comprend l'intensité du problème auquel se heurte la papauté. La situation est encore plus compliquée par le fait que le Saint-Siège n'a jamais reconnu la RPC et maintient sa représentation diplomatique avec Taïwan.

    La situation de l’Église en Chine ressemble à s'y méprendre à celle que connut la papauté dans ses relations avec le bloc soviétique.

    Frédéric Le Moal

    Cela étant, le pape François a opté pour une politique de dialogue qui s'est concrétisée par la signature d'un accord secret en 2018. Par ce texte, plus un modus vivendi qu'un concordat en bonne et due forme, Rome régularise les évêques schismatiques, admet un processus «démocratique» pour l'élection des évêques, et opte pour une collaboration avec les autorités dans le choix des futurs titulaires de diocèse. À y regarder de près, cette situation ressemble à s'y méprendre à celle que connut la papauté au moment de la Guerre froide, dans ses relations avec le bloc soviétique. On l'a oublié, mais les régimes de l'Est menaient, à différentes échelles, de violentes politiques antireligieuses, persécutant les fidèles, arrêtant prêtres et même évêques, parfois remplacés par des affidés du régime.

    Pourtant, après la phase intransigeante dans le combat anticommuniste du règne de Pie XII, la papauté opéra un changement diplomatique majeur en s'engageant dans une politique de dialogue avec les États communistes, dite Ostpolitik. Cette nouvelle approche, en phase avec la période de Détente que connut alors le conflit Est-Ouest ainsi qu'au vent progressiste soufflant sur l'Église conciliaire, correspondait à la personnalité des deux pontifes qui la mirent en place, Jean XXIII (1958-1953) et surtout Paul VI (1963-1978). Souvent critiquée par l'aile la plus à droite du catholicisme, elle s'appuyait sur ce principe de réalisme qui imprègne la diplomatie du Vatican et la rend souvent incompréhensible. L'Église s'est en effet toujours accommodée des régimes en place du moment où lui sont laissés l'espace et la liberté nécessaires à la réalisation de sa mission sur terre. Et elle a appris, depuis l'époque napoléonienne, à composer avec un État qui lui est hostile. Le cardinal Consalvi, secrétaire d'État de Pie VII, disait précisément: «Le problème que nous devons résoudre n'est pas d'éviter toute sorte de mal mais de trouver le moyen de souffrir le moins possible.»

    Le Vatican était confronté à un terrible dilemme: soit la confrontation directe avec le système totalitaire et les catacombes pour les fidèles, soit le dialogue avec le bourreau afin de le convaincre de ne pas frapper.

    Frédéric Le Moal

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  • François à la porte de la Chine : prochaine étape Pékin ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    François à la porte de la Chine : prochaine étape Pékin ?

    5 septembre 2023

    Le pape François est entré dans l'histoire la semaine dernière en devenant le premier pontife à visiter la Mongolie, mais l'importance de son voyage - pour de nombreux observateurs de l'Église - était que le pape se tenait à la porte d'un pays étroitement lié à l'héritage de François - le voisin de la Mongolie, la Chine. 

    Lors de sa tournée en Mongolie et de ses visites à la minuscule communauté catholique du pays, François a semblé garder au moins un œil sur la Chine, et le pape a même profité de son voyage en Mongolie pour faire ouvertement appel aux catholiques de Chine.

    Mais le gouvernement de la Chine continentale ayant effectivement nationalisé la nomination des évêques et évincé le Vatican de son propre accord historique avec la Chine, qu'est-ce que François espère obtenir - et est-ce réaliste ?

    Sous le pape François, et avec son soutien explicite, le Saint-Siège a fait de l'engagement avec la Chine une pierre angulaire de ses efforts diplomatiques internationaux ces dernières années. 

    Pour ceux qui soutiennent la tentative du pape de voir une Chine plus ouverte à l'Église, centrée autour de l'accord controversé de 2018 sur la nomination des évêques, François a renforcé les liens avec le gouvernement de la Chine continentale, amenant l'Église locale au grand jour et le PCC à la table diplomatique. 

    Les détracteurs des efforts du Saint-Siège soulignent toutefois la mauvaise foi du gouvernement chinois et son mépris de plus en plus affiché pour l'accord entre le Vatican et la Chine, preuve que le pape se bat contre des moulins à vent en Chine et qu'il sacrifie ainsi la crédibilité diplomatique de l'Église.

    Dans ses commentaires lors de la désormais habituelle conférence de presse en vol, le pape a présenté sous un angle positif les relations sino-chinoises, insistant sur le fait que "les relations avec la Chine sont très respectueuses, très respectueuses" et que "les canaux sont très ouverts".

    Mais avec une Chine de plus en plus ouverte sur sa volonté d'agir unilatéralement dans les affaires de l'Église, et alors que même des membres du département diplomatique du Saint-Siège expriment une sorte de frustration résignée face à l'ensemble du processus, qu'est-ce que François espère obtenir exactement ?

    Lors de son voyage en Mongolie, le pape a peut-être donné un indice.

    Faisant fi du décompte des nominations épiscopales effectuées par le gouvernement chinois sans l'avis du Vatican, François a déclaré : "Je pense que nous devons aller de l'avant dans le domaine religieux pour mieux nous comprendre et pour que les citoyens chinois ne pensent pas que l'Église n'accepte pas leur culture et leurs valeurs et qu'elle dépend d'une autre puissance, étrangère".

    Le gouvernement de Pékin considère l'Église comme une "force extérieure", subversive de la culture chinoise et du parti communiste, ce qui a donné lieu à un certain nombre de mesures juridiques et d'actions de mise en œuvre de la sécurité nationale à l'encontre de personnalités de l'Église, tant sur le continent qu'à Hong Kong. 

    Dimanche, François a profité de sa messe publique dans la capitale mongole pour s'adresser directement aux catholiques de l'autre côté de la frontière méridionale et, par extension, au gouvernement chinois.

    Notant que le cardinal John Tong Hon et le cardinal élu Stephen Chow, l'ancien et l'actuel évêques de Hong Kong, se trouvaient à ses côtés devant l'autel, le pape a déclaré qu'il "souhaitait profiter de leur présence pour adresser un salut chaleureux au noble peuple de Chine". 

    "À tous, je souhaite le meilleur. Allez de l'avant, allez toujours de l'avant. Et je demande aux catholiques chinois d'être de bons chrétiens et de bons citoyens".

    L'exhortation de François à ce que les catholiques chinois soient de "bons citoyens" a suscité des réactions en ligne, de nombreux observateurs de la Chine soulignant les politiques oppressives du régime, sans parler de sa campagne de génocide domestique contre le peuple ouïghour. 

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  • L’Université catholique ukrainienne critique sévèrement le pacifisme de Zuppi et du pape

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be) :

    Exclusif. L’Université catholique ukrainienne critique sévèrement le pacifisme de Zuppi et du pape

    (s.m.) L’auteur du texte que nous publions est Myroslav Marynovych qui est vice-recteur de l’Université catholique ukrainienne de Lviv, membre fondateur du Groupe d’Helsinki ukrainien et ancien prisonnier politique à l’époque du Goulag. C’est l’homme au centre des trois, dans la photo ci-dessus, prise au Vatican le 8 juin dernier, à l’issue d’une rencontre et d’un débat avec le Pape François dont il a ensuite fourni un compte-rendu.

    Dans sa critique du pacifisme chrétien appliqué à l’agression de la Russie contre l’Ukraine, Marynovych ne fait pas explicitement référence au Pape François ni au cardinal Matteo Maria Zuppi, l’envoyé personnel du pape dans les capitales impliquées dans la guerre. Mais il cite cependant la Communauté de Sant’Egidio, dont Zuppi est un membre très important et dont les positions pacifistes sont partagées par le Pape, comme Settimo Cielo l’a déjà mis en lumière à plusieurs reprises.

    > Et ils appellent ça la paix. Les plans de Sant’Egidio pour faire cesser la guerre en Ukraine, avec les applaudissements de Moscou

    L’université catholique ukrainienne de Lviv est l’un des creusets les plus féconds en matière culturelle et politique. C’est de là qu’est également sorti le « Manifeste » pour une future nouvelle constitution dans une Ukraine à nouveau libre et en paix, auquel Marynovych fait allusion à la fin de son texte.

    Parmi les 14 signataires de ce « Manifeste », on retrouve, en plus de ce dernier, l’archevêque Borys Gudziak, président de l’Université catholique ukrainienne et métropolite de Philadelphie pour l’Église grecque catholique ukrainienne aux États-Unis et Oleksandra Mtviichuk, présidente du Center for Civil Liberties et récompensée en 2022 du prix Nobel pour la paix.

    Cette intervention du professeur Marynovych est sortie avant que n’éclate la polémique autour des déclarations élogieuses sur la Russie impériale prononcées par le Pape François pendant une rencontre à distance avec des jeunes catholiques russes :

    > Documents. Le pape fait l’éloge de la Russie impériale. L’Église ukrainienne lui demande de se rétracter

    L’archevêque majeur de Kiev, Sviatoslav Shevchuk, avait alors réagi à la blessure infligée par ces déclarations du Pape en demandant un rectificatif.

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  • USA : l'énorme succès d’un média catholique conservateur

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    De Malo Tresca sur le site du journal La Croix :

    EWTN, le fulgurant succès d’un média catholique conservateur

    Enquête 

    Revendiquant une diffusion auprès de 350 millions de foyers, la chaîne américaine conservatrice Eternal Word Television Network (EWTN) s’est imposée, plus de quarante ans après sa fondation, comme le plus grand média catholique au monde. Non sans avoir été parfois accusée de défendre des positions hostiles à la ligne du pape François.

    02/09/2023

    Inhabituelle, la scène avait fait grand bruit bien au-delà de la petite église du Pays basque espagnol. En décembre, l’évêque de Saint-Sébastien décidait d’interdire à sa chaîne diocésaine de diffuser tout contenu produit par le réseau américain Eternal Word Television Network (EWTN). En lui reprochant ses critiques contre le pape François, Mgr Fernando Prado Ayuso invoquait alors la nécessité de « préserver l’unité » avec Rome… et s’inquiétait en filigrane de l’influence, toujours croissante, de ce réseau devenu un véritable empire médiatique.

    Ses audiences n’ont en effet rien à envier à celles des plus grands titres de la presse généraliste. Un tel succès était pourtant pour le moins inattendu, pour une chaîne fondée avec peu de moyens en 1981, en Alabama, par une religieuse clarisse, mère Angelica (1923-2016)« Il y a là quelque chose qui fait écho à la mythologie de la start-up démarrant de presque rien dans un garage – un peu comme Microsoft, Apple… – et rencontrant un immense succès. EWTN a finalement une histoire très américaine », retrace l’historien Massimo Faggioli (1), professeur d’études religieuses à l’université de Villanova (Pennsylvanie).

    Le « Fox News catholique »

    Indépendant de l’épiscopat et géré par des laïcs, le réseau EWTN est dirigé depuis 2000 par Michael Warsaw, qui est aussi consultant auprès du dicastère pour la communication au Vatican. « Il est très connecté avec certains puissants catholiques du pays. De ceux qui ne sont pas aussi visibles dans les médias que des évêques, cardinaux ou théologiens, mais qui gouvernent l’Église en coulisses… », poursuit Massimo Faggioli. Non sans relever encore les importants moyens financiers de la chaîne, reposant « sur un giron d’abonnés très fidèles, mais aussi largement sur les fonds de grands donateurs (particuliers fortunés, fondations…) ».

    Ces dernières années, EWTN a cherché à étendre son influence, notamment sur les continents asiatique et africain – avec le lancement, en 2019, de l’agence de presse ACI-Africa, basée à Nairobi (Kenya). « Son modus operandi est établi : ses journalistes se rapprochent des conférences épiscopales locales, en leur proposant une mise à disposition gratuite de leur matériel ou de leurs compétences – réelles – en matière de production multimédia. Ils entretiennent ainsi des liens privilégiés, devançant la concurrence… », souligne un observateur asiatique, racontant les avoir vus à l’œuvre lors de la dernière assemblée de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC), à Bangkok en octobre 2022.

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  • La conférence de presse du pape dans l’avion le reconduisant de Mongolie en Italie

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    De Vatican News :

    Lors de son dialogue avec les journalistes dans l'avion qui le ramenait de Mongolie, François a parlé du Synode en expliquant que «ce n'est pas une émission de télévision» et que ce n'est pas une assemblée parlementaire. Le Souverain pontife a expliqué le sens de ses récentes paroles aux jeunes Russes, répétant qu'il s'agissait d'une invitation à ne pas oublier leur grand héritage culturel.

    Vous trouverez ci-dessous la transcription intégrale non officielle de la conférence de presse qui s’est déroulée dans l’avion raccompagnant le Pape François en Italie.

    Matteo Bruni, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège a introduit la conférence de presse: «Merci Sainteté pour ces journées intenses de rencontre avec ce petit peuple riche en culture dans un grand pays comme vous l'avez appelé et avec une communauté chrétienne vivante qui témoigne de sa foi avec fraîcheur. Les journalistes ont pu s'intéresser et voir ce lieu et ont encore des questions à vous poser».

    Le Pape François s’est ensuite adressé aux journalistes à ses côtés dans l’avion: «Bonne journée à vous tous et merci pour la compagnie. Merci pour le travail que vous avez accompli, en montrant dans les médias, la culture de ces gens, l'histoire. Merci beaucoup».

    Jargalsaikhan Dambadarjaa (The Defacto Gazete): Merci beaucoup, Sainteté, pour votre visite en Mongolie. Ma question est la suivante: quel était l'objectif principal de cette visite et êtes-vous satisfait du résultat obtenu?

    L'idée de visiter la Mongolie m'est venue en pensant à la petite communauté catholique. Je fais ces voyages pour visiter les communautés catholiques et aussi pour entrer en dialogue avec l'histoire et la culture du peuple, avec la mystique d'un peuple. Il est important que l'évangélisation ne soit pas conçue comme du prosélytisme. Le prosélytisme restreint toujours. Le Pape Benoît a dit que la foi ne grandit pas par le prosélytisme mais par l'attraction. La proclamation de l'Évangile entre en dialogue avec la culture. Il y a une évangélisation de la culture et une inculturation de l'Évangile. Car les chrétiens expriment aussi leurs valeurs chrétiennes dans la culture de leur propre peuple. C'est le contraire d'une colonisation religieuse. Pour moi, le voyage a consisté à connaître ce peuple, à dialoguer avec ce peuple, à recevoir la culture de ce peuple et à accompagner l'Église sur son chemin avec beaucoup de respect pour la culture de ce peuple. Et je suis satisfait du résultat.

    Ulambadrakh Markhaakhuu (ULS Suld Tv): Le conflit de civilisations d'aujourd'hui ne peut être résolu que par le dialogue, comme vous l'avez dit, Sainteté. La ville d'Oulan-Bator peut-elle servir de plateforme pour un dialogue international entre l'Europe et l'Asie?

    Je pense que oui. Mais vous avez une chose très intéressante, qui favorise également ce dialogue, et que j'appellerai la "mystique du troisième voisin", qui vous pousse à poursuivre une politique de troisième voisin. Vous pensez qu'Oulan-Bator est la capitale d'un pays situé le plus loin de la mer, et nous pouvons dire que votre pays se trouve entre deux grandes puissances, la Russie et la Chine. C'est pourquoi votre mystique consiste à essayer de dialoguer même avec vos "troisièmes voisins": non pas par mépris pour ces deux pays, car vous avez de bonnes relations avec eux, mais par désir d'universalité, pour montrer vos valeurs au monde entier, et aussi pour recevoir les valeurs des autres afin de pouvoir dialoguer. Il est curieux que, dans l'histoire, le fait de partir à la recherche d'autres terres ait souvent été confondu avec le colonialisme, ou le fait d'entrer pour dominer, toujours. Au lieu de cela, avec cette mystique du troisième voisin, vous avez cette philosophie de partir à la recherche pour dialoguer. J'ai beaucoup aimé cette expression du troisième voisin. C'est votre richesse.

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  • En Mongolie, le pape incite les catholiques chinois à être de "bons citoyens"

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    A l'égard d'un régime qui refuse toute liberté aux chrétiens, les persécute et les force à se conformer à l'idéologie communiste et au processus de "sinisation", le pape incite les catholiques chinois à se montrer "bons citoyens"... 

    De Vatican News : (Olivier Bonnel ) :

    Le salut du Pape François adressé au «noble peuple chinois»

    À l'issue de la messe célébrée ce dimanche après-midi à Oulan-Bator, le Pape a salué l’évêque de Hong Kong et son prédécesseur présents en Mongolie et envoyé un message aux Chinois, exhortant les catholiques du pays à «être de bons chrétiens et de bons citoyens».

    C’est un geste fort symbolique que le Pape a effectué à l’issue de la messe qu’il a présidée dimanche après-midi dans la Steppa Arena d’Oulan-Bator. L’actuel évêque de Hong Kong, Mgr Stephen Chow Sau-yan et son prédécesseur, le cardinal John Tong Hon, se sont approchés du Pape pour lui serrer la main.

    «Je voudrais profiter de votre présence pour saluer chaleureusement le noble peuple chinois, a lancé le Saint-Père à l’assemblée, à tout le peuple, je souhaite le meilleur, et toujours aller de l'avant, toujours progresser. Et je demande aux catholiques chinois d'être de bons chrétiens et de bons citoyens». Environ 200 catholiques chinois ont fait le voyage en Mongolie, venus de Chine continentale mais aussi de Hong Kong ou de Macao.

    «Son coeur est proche de la Chine, mais l’avenir dépend de la volonté de Dieu et du gouvernement chinois» soulignait le cardinal John Tong Hon, archevêque émérite de Hong Kong, avant la rencontre interreligieuse, dimanche matin. «Je pense qu’ils connaissent le désir du Saint-Père, il a toujours dit qu’il voulait visiter la Chine» a-t-il poursuivi.

    «Si les Chinois connaissent vraiment nos cœurs et la doctrine catholique, ils pourront voir que nous sommes ouverts, parce que Jésus nous a enseigné d’aimer tout le monde, même nos ennemis» a encore expliqué le cardinal Hon.

    Le Saint-Siège toujours ouvert au dialogue

    Samedi, en rencontrant la communauté catholique dans la cathédrale d’Oulan-Bator, le Pape François avait répété que «les institutions séculières n’ont rien à craindre de l’action évangélisatrice de l’Église, parce que celle-ci n’a pas d’agenda politique à poursuivre».

    Malgré les obstacles, le Saint-Siège veut montrer sa bonne disposition à poursuivre ses relations avec les autorités chinoises, conformément à l’accord signé en 2018 sur la nomination des évêques et plusieurs fois renouvelé. (mais que le gouvernement chinois ne respecte pas)

    En survolant le territoire chinois dans l’avion qui l’emmenait vers Oulan-Bator jeudi dernier, le Pape François avait envoyé un télégramme aux autorités civiles, comme le veut la tradition. Le Pape y précisait prier «pour la prospérité de la nation et invoquait les bénédictions divines d’unité et de paix». Un télégramme auquel a répondu le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «La Chine, pouvait-on lire, est prête à continuer à travailler avec le Vatican pour engager un dialogue constructif, améliorer la compréhension et renforcer la confiance mutuelle, afin d'améliorer les relations entre les deux pays».

    Lire : En Chine, la hausse vertigineuse des persécutions envers les chrétiens

  • Un miracle à Fatima lors des JMJ de Lisbonne ?

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    par François Mennesson (jeudi 24 août 2023) sur le site web de France Catholique :

    « Le samedi 5 août 2023 à Fatima, lors des JMJ de Lisbonne, une jeune pèlerine espagnole âgée de 16 ans a miraculeusement retrouvé la vue.

    La conviction que le surnaturel aurait, d’une manière ou d’une autre, déserté notre temps est assez répandue même chez les catholiques fervents. Si nous croyons volontiers aux guérisons des Évangiles, nous les imaginons aussi comme appartenant à un âge révolu. Nous n’osons plus les espérer, et encore moins les demander. Cependant il arrive encore qu’un cœur plus audacieux que les autres ose croire en la Toute-Puissance et la Miséricorde de Dieu.

    Une malade mystérieuse :

    L’exemple nous en fut donné au cours des dernières JMJ à Lisbonne. Jimena, une jeune espagnole de seize ans, était atteinte depuis deux ans et demi d’une grave cécité que ses médecins jugeaient incurable. Un “spasme musculaire” plus grave que d’ordinaire avait dégradé la vue de la jeune fille au point où celle-ci devait envisager d’apprendre à marcher avec une canne et un chien guide. Dans un témoignage auprès du média espagnol ACI Prensa, le père de la jeune miraculée expliquait que : « La convergence des yeux ne fonctionnait pas, c’était quelque chose que les médecins eux-mêmes considéraient comme inexplicable ».

    Une Neuvaine à la Vierge Marie :

    Jimena prévoyait de partir à Lisbonne avec un groupe de 400 jeunes de l’Opus Dei. Le 28 juillet, jour de leur départ, elle a demandé à toute sa famille ainsi que les membres de son groupe de se joindre à sa neuvaine à la Très Sainte Vierge. Comme le recommande cette pieuse dévotion, le neuvième jour venu, Jimena s’est confessée et a reçu la Sainte Eucharistie. Elle est retournée à son banc, les yeux fermés et embués de larmes. Elle raconte qu’alors elle a supplié une dernière fois Notre Seigneur et a ouvert les yeux. Ses larmes ont redoublé d’intensité quand sont apparus devant elle, pour la première fois depuis plus de deux ans, l’autel, le tabernacle et les visages de ses amis. Incapable de parler elle disait simplement « je vois, je vois ! ».

    Qu’en dit l’Église ?

    Évidemment l’Église reste prudente et la guérison de Jimena n’a pas encore été officiellement reconnue comme un miracle. Elle exige une enquête approfondie sur 5 à 15 ans avant de tirer des conclusions définitives. Mais pour Jimena et son père la chose est claire : Notre Dame, à qui Son Fils ne refuse rien, dans son infinie bonté lui a obtenu cette grâce extraordinaire. Le père de la jeune fille a même expliqué ne pas vouloir engager les procédures pour faire officiellement reconnaître ce miracle. S’il compte recevoir les médecins qui suivaient précédemment le cas de sa fille pour qu’ils puissent se faire un avis, il estime que « les gens sont déjà suffisamment émus - ceux qui croient. Ceux qui ne croient pas, de toute façon ils ne croiront pas. »

    Bien qu’aucune certitude ne soit donnée, l’Église laisse ses fidèles libres de croire ou non en de tels évènements. Mais quoi qu’en pensent les plus prudents, il est certain que la prière peut tout. « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. » (Mt 7, 7).

  • Mongolie : des messages codés entre la Chine toute proche et le Vatican ?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Voyage du pape en Mongolie: les messages codés de François

    Le pape est en visite en Mongolie, pays de trois millions d’habitants, mais qui compte environ 1400 fidèles. Il a expliqué que l'Église n'envoyait pas ses missionnaires «pour propager une pensée politique».

    « Le voyage du pape en Mongolie, ce week-end, donne lieu à des messages codés entre la Chine toute proche et le Vatican. À peine François avait-il envoyé, vendredi, un télégramme au président chinois depuis l'avion – selon l'usage diplomatique quand il survole un pays - qu'une réponse plutôt bienveillante lui est arrivée de la part de Pékin. La Chine affirmait alors «vouloir renforcer la confiance mutuelle» avec le Vatican estimant que les paroles du pape «reflétaient l'amitié et la bonne volonté». Pourtant les relations au jour le jour sont tendues, Pékin ne respectant plus depuis un an un accord bilatéral pourtant signé en 2018 avec le Vatican portant sur la nomination des évêques.

    Samedi, après une journée de repos, François, 86 ans, réaffirmait à qui voulait l'entendre, devant les religieux catholiques engagés en Mongolie, que l'Église n'envoyait pas ses missionnaires «pour propager une pensée politique» et qu'elle ne représentait « aucun risque pour les autorités séculières ». Message d'abord adressé au gouvernement mongol qui a récemment restreint les visas pour les prêtres et religieuses étrangers par peur du «prosélytisme». Et message indirect, également destiné à Pékin où François désire être un jour invité.

    Accord bilatéral

    Dans son discours au voyage adressé aux autorités publiques et diplomatiques mongoles, le chef de l'Église catholique a d'ailleurs expliqué à une assemblée qui connaît très mal l'Église catholique très minoritaire dans ce pays avec moins de 1500 baptisés, que les catholiques étaient «prêts à apporter leur contribution à la construction d'une société prospère et sûre». Mais qu'il leur fallait «une législation clairvoyante et attentive aux besoins concrets » de la communauté catholique. Le Saint-Siège et la Mongolie sont en train de négocier un accord bilatéral.

    Dans son propos d'accueil, le président mongol Ukhnaagiin Khürelsüskh a assuré que le rapprochement avec le Saint-Siège s'inscrivait dans un «nouveau pilier» d'une politique «d'amour et de paix» et de défense du pluralisme religieux, se référant, sur ce point, à l'exemple donné par l'empereur Gengis Khan. Les deux hommes venaient de se recueillir devant l'immense statue du père de la Mongolie, mort en 1227.

    Message d’encouragement

    Néanmoins l'œuvre pastorale des missionnaires catholiques, arrivés seulement en 1992 et partis de rien, n'est pas aisée en Mongolie comme en a témoigné devant le pape une religieuse de Mère Teresa, dans son sari blanc aux bandeaux bleu, sœur Salvia Mary Vandanakara : « cette terre est très rocailleuse, il arrive qu'elle ne permette aucune infiltration et qu'elle ne porte pas facilement du fruit. Nous sommes enclins à l'abattement et nous sommes pris par la désillusion, même si, avec l'aide de Dieu et sous la protection de notre Mère Céleste, nous avançons sans peur et sans hésitation ».

    Aux 25 prêtres et aux 33 religieuses présents dans ce pays trois fois grand comme la France qui compte une population de près de 3,5 millions d'habitants, François, très proche et attentif, improvisant souvent en italien, a donné un fort message d'encouragements, les invitant «à rester en contact avec Dieu par le silence de l'adoration devant le tabernacle qui donne la joie intérieure et l'apaisement du cœur. Jésus est la source, c'est lui notre trésor». Quant au statut de minoritaire, François a conseillé : «N'ayez pas peur du petit nombre et du succès qui ne vient pas, ce n'est pas la voie de Dieu. Dieu aime la petitesse. Il aime accomplir de grandes choses à travers petitesse».

    « La rédaction vous conseille

  • Pourquoi le pape se rend-il en Mongolie où il n'y a qu'une toute petite communauté catholique ?

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    De Pauline de Torsiac et Odile Riffaud sur RCF

    POURQUOI LE PAPE FRANÇOIS SE REND-IL EN MONGOLIE, OÙ LES CATHOLIQUES SONT ULTRA MINORITAIRES ?

    30 août 2023

    C'est son dernier voyage apostolique avant Marseille. Le pape François est en Mongolie, du 31 août au 4 septembre. Il se rend aux "périphéries", dans un pays où les catholiques sont ultra minoritaires. Mais son déplacement est aussi politique car le chef de l'Église catholique sera à mi-distance de la Chine et de la Russie.

    C’est la première fois qu’un pape se rend en Mongolie. À l’issue de l’Angélus, dimanche 27 août, le pape François s'est dit "heureux" de partir à la rencontre d’un "peuple noble et sage". Et de rendre visite à une "Église petite en nombre mais dynamique dans la foi". Avec pas plus de 1.500 fidèles, c’est peu de dire que les catholiques sont minoritaires au pays des steppes. Qu’est-ce donc qui motive le chef de l’Église catholique à faire le déplacement ?

    La Mongolie, un ancien pays du bloc soviétique

    Avec 1.500 fidèles sur un total de trois millions d’habitants, en majorité bouddhistes, la Mongolie l’un de ces pays qui comptent une toute petite communauté catholique. Grand comme trois fois la France, il a fait partie du bloc soviétique entre 1917, 1918 et 1992. Année où "les premiers missionnaires chrétiens sont arrivés", raconte l'historien Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits et auteur du livre "Le déclin d'un monde - Géopolitique des affrontements et des rivalités" (éd. L’Artilleur, 2023).

    Mais le christianisme était présent en Mongolie bien avant l’ère soviétique, "au moins depuis le XIIIe siècle", décrit l’historien. "La Mongolie c’est le pays de Gengis Khan, explique-t-il, ce grand homme qui a édifié un empire à travers toute l’Asie centrale. Il a été en contact avec des catholiques orientaux, des syro-orientaux." Et parmi eux, sa propre mère ! "On sait que la mère de Gengis Khan était chrétienne." De même que plusieurs ministres à la cour de l’empereur.

    Un voyage aux "périphéries"

    On connaît l’affection du pape François pour l’Asie, une attirance qui remonte à ses années étudiantes. Mais ce n’est pas la seule raison de sa visite au pays des steppes. "François l’a dit dès le début de son pontificat, il souhaitait faire des voyages dans des pays très peu visités par des papes", rappelle Jean-Baptiste Noé. Ainsi, après la Birmanie en 2017, les Émirats arabes unis et la Macédoine du Nord en 2019, l’Irak en 2021, Bahreïn en 2022 et le Soudan du Sud en 2023, la Mongolie est le septième pays à recevoir pour la première fois la première visite d’un souverain pontife.

    Le pape François ne dira probablement rien sur la situation en Ukraine mais il sera aux portes de la Russie...

    À mi-distance entre la Chine et la Russie

    Mais le pape des "périphéries" effectue aussi un voyage hautement symbolique, si ce n’est stratégique. "La Mongolie c’est une île au milieu de deux empires, décrit l’historien, à savoir la Russie  et la Chine. En se rendant en Mongolie le pape sera à équidistance entre les deux pays." Depuis longtemps, le pape espère pour se rendre en Chine et en Russie mais aucun "accord" a été trouvé entre les gouvernements. Le pape François "ne dira probablement rien sur la situation en Ukraine ou en Chine mais il sera aux portes de la Russie et de la Chine". 

    Un voyage aux portes de la Russie alors que le Vatican tente d’éteindre la polémique suscitée par les propos du pape aux jeunes catholiques russes, tenus le 25 août dernier. Des propos "spontanés", a précisé le Vatican ce mardi 29 août, mais qui ont fait réagir. Notamment en Ukraine, où on accuse le chef de l’Église catholique d’encourager l’impérialisme russe. Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, a tenu à préciser : "Le pape a voulu encourager les jeunes à préserver et à promouvoir ce qu'il y a de positif dans le grand patrimoine culturel et spirituel russe, et certainement pas à exalter des logiques impérialistes et des personnalités gouvernementales, citées pour indiquer certaines périodes historiques de référence." (Source : Vatican News

    Pour son prochain voyage apostolique, le pape François se rendra à Marseille, les 22 et 23 septembre, où il est très attendu.