De Christian Vanneste sur son blog :
Le danger de l’impérialisme néo-ottoman.
16 août 2020
Contrairement à ce que disait le calamiteux Mitterrand, ce n’est pas le nationalisme qui est la guerre, mais l’impérialisme. Une nation a vocation à défendre son identité, sa population, son territoire et non à s’en prendre à ses semblables. La guerre sera pour elle défensive, fondée sur la légitime défense et compatible avec la conception chrétienne des conflits. La politique royale tendait à assurer le pré carré, c’est-à-dire un territoire national capable de se défendre sur des frontières naturelles. La Révolution et l’Empire ont au contraire mené des guerres impérialistes dont l’échec final a définitivement clos la réalisation du premier objectif. L’impérialisme allemand appuyé sur le peuple, sa langue, sa culture, sa race a pris le relais en dévastant l’Europe. L’impérialisme soviétique s’est déployé après l’effondrement de l’Allemagne. Comme les Français s’étaient appuyés sur leurs idéaux révolutionnaires, les Russes ont brandi l’étendard du communisme pour mener une entreprise de domination du monde, et non plus de l’Europe. Ils avaient en face d’eux un autre impérialisme, celui des Etats-Unis, sous les drapeaux de la liberté, du droit, et du marché ouvert, infiniment plus sympathique, mais servant lui aussi les intérêts mondiaux d’un Etat, d’une culture, d’une civilisation, celle qui prolongeait l’Empire britannique, en alliant la langue anglaise, la liberté économique et l’exploitation des richesses planétaires. Pendant un court moment, celui où a triomphé Fukuyama et sa « Fin de l’Histoire », on a cru que le second avait terrassé le premier, et que la « pax americana » allait régner sur le monde… L’illusion s’est dissipée.
Depuis, l’impérialisme a fait des petits et les risques de guerre se sont multipliés. Pour vaincre les Soviétiques et se venger habilement du Vietnam en Afghanistan, les Américains ont utilisé un vieil impérialisme endormi, celui de l’islam, éteint depuis que le califat ottoman avait disparu au profit de la République turque, nationaliste et laïque, qui avait abandonné ses rêves d’Empire. Un pays immensément riche, étroitement lié aux Etats-Unis, mais porteur du coeur de l’islamisme, avec sa foi la plus rigoureuse et ses lieux saints, l’Arabie Saoudite, associé à l’un des pays musulmans les plus peuplés et traversés de fanatisme, le Pakistan, avaient, en fournissant les armes américaines et les volontaires au djihad, ébranlé l’URSS qui ne s’en est pas remise. L’islamisme est l’un des nouveaux « impérialismes », en fait un ancien, ressuscité. Malgré son pétrole et ses dollars, son prolongement dans la Ligue islamique mondiale et l’Organisation de la Coopération Islamique, on voit mal un Etat dans le fond assez faible et mené par une famille princière certes nombreuse mais dont l’hypocrisie heurte beaucoup de musulmans, l’Arabie, incarner l’impérialisme musulman. On voit bien, en revanche se lever les candidats. Le premier a été l’Iran, dès 1979, avec la prise de pouvoir par Khomeyni. Le nationalisme perse du Shah laissait place à l’impérialisme musulman des mollahs, c’est-à-dire des chiites, doublement minoritaires comme perses, et non arabes, comme chiites, et non sunnites. On en voit les conséquences au Liban avec le Hezbollah et au Yémen avec les Houthis. Le rôle des chiites en Syrie a été considérable pour soutenir l’allié alaouïte de Damas, Bachar Al-Assad, mais celui-ci n’est pas un impérialiste religieux, c’est un nationaliste.

L'arrestation de Jimmy Lai (photo tirée de Twitter)
La curieuse commission créée à cette fin est mal partie, avant même d’avoir commencé ses travaux : une note publiée à ce propos par Colette Braekman, chroniqueuse au long cours de la décolonisation du Congo pour le journal « Le Soir » appelle, en quelque sorte, le lecteur à conclure : les "belgicains" (*) d’aujourd’hui restent aussi éloignés de la psychologie bantoue qu’aux jours de la « table ronde » génératrice du pari congolais de 1960, dont les conséquences dramatiques sont, à notre avis, sans commune mesure avec les abus, largement mythiques ou indémontrables, reprochés à Léopold II…
→Myrna, Kinoise de trente ans, mariée à un Belge (depuis Kinshasa)
Rod Dreher est un journaliste et écrivain américain, éditorialiste à l’American Conservative. Il a publié 

