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Justice - Page 4

  • Mgr Vigano est excommunié

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    Du Pillar :

    L'archevêque Viganò excommunié

    5 juillet 2024

    Le bureau de doctrine du Vatican a annoncé vendredi avoir reconnu l'archevêque Carlo Maria Viganò coupable du crime canonique de schisme et déclaré son excommunication automatique.

    Un communiqué du 5 juillet du bureau de presse du Saint-Siège indique que le verdict du Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) a été rendu jeudi et communiqué à l'ancien nonce apostolique aux États-Unis vendredi.

    Le communiqué indique : « Le 4 juillet 2024, le congrès du Dicastère pour la Doctrine de la Foi s'est réuni pour conclure le procès pénal extrajudiciaire visé au canon 1720 CIC contre Mgr Carlo Maria Viganò, archevêque titulaire d'Ulpiana, accusé du délit réservé de schisme (canons 751 et 1364 CIC ; art. 2 SST). »

    « Ses déclarations publiques manifestant son refus de reconnaître et de se soumettre au Souverain Pontife, son rejet de la communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis, ainsi que de la légitimité et de l’autorité magistérielle du Concile Vatican II sont bien connues. »

    Le communiqué ajoute : « À l’issue du procès pénal, le révérendissime Carlo Maria Viganò a été reconnu coupable du délit réservé de schisme. »

    « Le dicastère a déclaré l’ excommunication latae sententiae conformément au canon 1364 § 1 CIC. »

    « La levée de la censure dans ces cas est réservée au Siège apostolique. »

    L'archevêque n'avait pas encore répondu publiquement à cette déclaration au moment de la mise sous presse.

    L'ancien diplomate du Vatican, au franc-parler, a annoncé le 20 juin avoir reçu une citation à comparaître dans le cadre d'une procédure extrajudiciaire, autorisée par le congrès des membres du DDF le 10 mai. 

    Selon la citation, datée du 11 juin, les dirigeants de la DDF ont voté en faveur de la poursuite de Viganò par le biais d'une procédure extrajudiciaire abrégée , par opposition à un procès canonique complet. 

    La citation ordonnait également à l'ancien ambassadeur du Vatican de se présenter au dicastère à Rome pour répondre aux accusations le 20 juin, soit en personne, soit par l'intermédiaire d'une représentation légale formelle.

    L’accusation de schisme est définie par le droit canon comme le « refus de soumission au Souverain Pontife ou de communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis ».

    Selon le décret de citation envoyé à Viganò, l'archevêque était accusé d'avoir fait « des déclarations publiques qui ont entraîné une négation des éléments nécessaires au maintien de la communion avec l'Église catholique : négation de la légitimité du pape François, rupture de la communion avec lui et rejet du concile Vatican II ».

    Le dicastère est autorisé à juger les cas de crimes contre la foi, ainsi que les crimes les plus graves contre les mœurs et les sacrements, et peut, par mandat papal spécial, juger ceux qui seraient autrement soumis uniquement à l'évêque de Rome, y compris les cardinaux, les patriarches, les légats pontificaux et les évêques.

    Viganò, éminent critique du pape François et du concile Vatican II, et fervent partisan du président russe Vladimir Poutine, a publié une longue déclaration le 20 juin en réponse à sa citation pour schisme, qu'il a qualifiée de « signe d'honneur ».

    « Ce n'est pas un hasard si l'accusation portée contre moi concerne la remise en cause de la légitimité de [le pape François] Jorge Mario Bergoglio et le rejet de Vatican II : le Concile représente le cancer idéologique, théologique, moral et liturgique dont l'"église synodale" bergoglienne est la métastase nécessaire », a écrit l'archevêque.

    La citation à comparaître devant la DDF était, selon le décret, l'occasion pour Viganò d'examiner les preuves contre lui, conformément à la procédure canonique pour un procès extrajudiciaire. 

    Un processus extrajudiciaire — à ne pas confondre avec un processus extralégal — est une procédure disciplinaire canonique abrégée qui peut être utilisée lorsque les preuves recueillies au cours d’une enquête préliminaire formelle sont suffisamment claires, de sorte qu’un procès canonique complet n’est pas justifié.

    Dans de tels cas, les droits de l'accusé à une représentation juridique, à voir les preuves contre lui et à assurer sa propre défense demeurent intacts, mais plusieurs étapes de la procédure formelle du procès sont omises. 

    La même procédure extrajudiciaire a été utilisée dans le cas de l'ancien cardinal Theodore McCarrick, accusé de plusieurs actes d'abus sexuels et laïcisé à l'issue de ce processus.

    Dans le cas de Viganò, la peine canonique attachée au crime de schisme est la déclaration d'une excommunication latae sententiae , à laquelle peuvent s'ajouter d'autres peines, parmi lesquelles une interdiction ou un ordre concernant le lieu de résidence du schismatique, la destitution de l'office ecclésiastique et l'interdiction d'exercer le ministère.

    La perte de l'état clérical n'est pas ordinairement une peine infligée pour schisme, puisque la loi présuppose d'abord l'application de « peines médicinales », destinées à provoquer le repentir du coupable et qui peuvent être levées ultérieurement. 

    Mais le droit canon stipule que la laïcisation, qui est une peine perpétuelle, peut être imposée pour schisme si la personne reconnue coupable est jugée obstinée dans son crime, ou si « la gravité du scandale l’exige ».

    Viganò semble avoir confirmé la substance des accusations portées contre lui dans sa réponse, dans laquelle il a suggéré que le pape François et le Concile Vatican II représentent un cancer dans l'Église. 

    Accusé d'avoir rompu la communion avec le pape, qu'il a appelé dans son communiqué « Jorge Maria Bergoglio », Viganò a déclaré : « Je crois que la formulation même des accusations confirme les thèses que j'ai soutenues à plusieurs reprises dans mes interventions. »

    Dans une déclaration du 28 juin , Viganò a souligné qu'il ne reconnaissait pas « l'autorité du tribunal qui prétend me juger, ni celle de son préfet, ni celle de celui qui l'a nommé ».

    Le décret DDF précisait que si l'archevêque refusait de se présenter à Rome le 20 juin, comme demandé, ou d'envoyer un canoniste dûment désigné, il aurait un canoniste désigné pour le défendre d'office par le dicastère.

    Viganò a confirmé le 21 juin qu'il n'avait pas répondu aux accusations en personne.

    L'archevêque, qui a quitté ses fonctions en 2016, est devenu un critique virulent et de plus en plus erratique de l'Église et de la hiérarchie à la suite du scandale Theodore McCarrick de 2018 .

    Après avoir publié un long « témoignage » dans lequel il affirmait avoir averti à plusieurs reprises ses supérieurs du Vatican au sujet de McCarrick, y compris le pape François, il est ensuite devenu un fervent partisan du président de l’époque, Donald Trump, en apparaissant par liaison vidéo à plusieurs rassemblements « Stop the Steal » à la suite de l’élection présidentielle de 2020, qu’il a qualifiée de « fraude électorale la plus colossale de l’histoire ». Il a également appelé à la résistance à « l’État profond » et au « Nouvel ordre mondial ».

    Depuis lors, il est décrit comme vivant « en réclusion » dans un lieu tenu secret d’où il publie régulièrement des « déclarations » via Internet et fait des apparitions occasionnelles à la télévision par câble dans lesquelles il dénonce le pape François et le Concile Vatican II.

    En 2022, Viganò a rompu avec son soutien antérieur à Trump et a publié une longue déclaration sur l’invasion russe de l’Ukraine dans laquelle il reconnaissait Moscou comme la « Troisième Rome » et décrivait les sièges de Rome et de Constantinople comme « déserts et silencieux » et « otages des apostats ».

    L'archevêque a salué le rôle historique joué par la Russie dans la restauration de la civilisation chrétienne, contribuant à apporter au monde une période de paix d'où l'Église elle aussi se relèvera purifiée et renouvelée dans ses ministres.

  • Belgique : quand l’Église doit indemniser une femme à qui on a refusé la formation de diacre

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    De Luc Coppen sur The Pillar :

    L’Église doit indemniser une femme à qui on a refusé la formation de diacre

    Un tribunal a ordonné mardi à deux responsables de l'Église belge de verser une indemnisation après qu'une femme n'ait pas été autorisée à s'inscrire à un programme de formation diaconale. 

    Le tribunal a ordonné au cardinal à la retraite Jozef De Kesel et à l'archevêque Luc Terlinden, son successeur comme archevêque de Malines-Bruxelles, de verser 1.500 euros (environ 1.600 dollars) chacun à Veer Dusauchoit.

    Veer Dusauchoit, une femme de 62 ans vivant à Herent, dans la province belge du Brabant flamand, sert depuis des années dans sa paroisse locale, qui n'a plus de prêtre en raison d'un déclin du clergé diocésain .

    Elle fait partie d'une équipe de laïcs qui organise des célébrations de la parole et de la communion, des funérailles et d'autres activités paroissiales – une situation courante dans l'Église catholique en Belgique. 

    En juin 2023 – lorsque l’archidiocèse de Malines-Bruxelles était dirigé par le cardinal De Kesel – Dusauchoit a postulé au programme de formation diaconale de quatre ans de l’archidiocèse, mais sa candidature a été rejetée.

    L'Église catholique enseigne que le sacrement de l'ordre est réservé aux hommes. Les trois degrés des ordres sacrés sont les diacres, les prêtres et les évêques.

    Veer Dusauchoit a postulé à nouveau sans succès en octobre 2023, après l'installation de Terlinden comme archevêque. 

    Dans une chronique d’avril pour le site d’information DeWereldMorgen.be, Veer Dusauchoit se décrit comme « une femme religieuse, socialement engagée, féministe et d’inspiration écologique ».

    « Les femmes dans l’Église ne sont toujours pas pleinement appréciées et n’ont pas la chance de prendre la place qui leur revient », écrit-elle.

    « De cette frustration, de la conviction que la formation de diacre pouvait aider l’Église à grandir, et en même temps de la détermination de ne pas rompre avec l’Église, j’ai décidé de m’inscrire au programme de formation de diacre. »

    Mais, a-t-elle ajouté, même si « l’archevêque De Kesel et Terlinden se déclarent publiquement favorables à l’admission des femmes à la formation des diacres et au ministère des diacres… dans leur réponse à ma question, nous ne trouvons rien de cette attitude volontaire ». 

    Veer Dusauchoit a déclaré que dans les années 1970, les épouses des candidats diacres étaient tenues de suivre une formation de diacre avec leur mari, même lorsqu'elles ne cherchaient pas réellement à l'ordination diaconale. 

    "Le fait qu'ils ne puissent pas être ordonnés diacres n'était en aucun cas un obstacle à suivre cette formation", a-t-elle déclaré.

    Elle a ajouté : « La décision des archevêques De Kesel et Terlinden de me refuser le droit de recevoir une formation de diacre au seul motif que je suis une femme, à mon avis, viole le principe de l’égalité des sexes, est illégale et également juridiquement erronée. »

    Veer Dusauchoit a porté son affaire devant un tribunal civil, arguant que les archevêques étaient coupables de discrimination, l'égalité entre hommes et femmes étant inscrite à l'article 10 de la constitution belge . 

    Selon les journaux belges, les archevêques n'ont pas contesté l'affirmation selon laquelle Dusauchoit s'était vu refuser une place au cours parce qu'elle était une femme.

    Un porte-parole du tribunal de Malines, une ville de la région flamande de Belgique, a déclaré : 

    "Le tribunal estime que les archevêques ont commis une erreur lors de l'évaluation de la demande." 

    "Il s'agit uniquement de l'admission à une formation, pas de la question de la nomination effective comme diacre."

    Le porte-parole a ajouté que le tribunal n'avait pas le pouvoir de décider si un candidat individuel devait être admis à un programme de formation au diaconat.

    « Le tribunal n’a aucune compétence en la matière », a-t-il déclaré. « Cela serait contraire à la liberté religieuse. Les archevêques doivent pouvoir décider eux-mêmes quels sont les candidats aptes à suivre une formation. »

    Commentant le jugement, les avocats de Veer Dusauchoit ont déclaré : « Pour la première fois dans l'histoire, des évêques belges sont condamnés par un tribunal pour discrimination fondée sur le sexe. Le tribunal accorde des dommages et intérêts à Mme Dusauchoit pour cela.

    "Le tribunal estime qu'il ne peut pas contraindre les évêques à admettre Mme Dusauchoit à une formation, car cela porte atteinte à l'autonomie de l'Église." 

    Faisant référence à la session du synode sur la synodalité d'octobre dernier, les avocats ont ajouté : « Madame. Dusauchoit est heureux que le tribunal ait conclu qu'il y avait eu discrimination. Elle espère que cette décision contribuera à garantir que les femmes seront autorisées à suivre la formation de diacre à l’avenir. Cette question est à l’ordre du jour du Synode des évêques cet automne.

    Un porte-parole de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles a déclaré au site catholique allemand katholisch.de : « Nous avons reçu le verdict hier après-midi, nous l'étudions actuellement et nous déciderons ensuite de la suite à donner. »

    Il y a eu de profondes tensions entre l'Église et l'État en Belgique ces dernières années à la suite de l'éclatement de la crise des abus religieux. 

    En 2010, le Vatican a protesté après que la police belge ait perquisitionné les propriétés de l'Église et interrompu une réunion des évêques alors qu'ils recherchaient des preuves dans des affaires d'abus.

    L'Église en Belgique conteste actuellement une ordonnance des autorités de protection des données visant à effacer une inscription dans un registre de baptême, suite à une demande de « débaptisation ».

    L'Église catholique de Belgique a appelé à l'ouverture du diaconat aux femmes dans son rapport d'information en prévision de la réunion synodale d'octobre. 

    Il disait : « Le Concile Vatican II a rétabli le diaconat permanent pour les hommes. Toutes les conférences épiscopales n'ont pas fait usage de cette possibilité.» 

    "Par analogie, nous demandons, sur la base de nos consultations en tant qu'Église belge, que le diaconat permanent pour les femmes soit également rétabli." 

    « Selon notre analyse, conférer des responsabilités pastorales majeures aux femmes et l’ordination diaconale ne devraient pas être universellement obligatoires ou interdites. » 

    D’autres pays ont également enregistré un fort soutien de la part des catholiques locaux à l’égard des femmes diacres dans leurs rapports de retour d’information.

    En Allemagne, pays limitrophe de la Belgique, une organisation indépendante appelée Réseau pour le diaconat féminin organise depuis 1999 des formations de trois ans pour les femmes, destinées à se rapprocher de la formation diaconale.

    Mgr Ludger Schepers, évêque auxiliaire du diocèse d'Essen, a célébré la messe de clôture d'un cours en avril.

    Selon un communiqué de presse , Schepers a déclaré dans son homélie que les femmes se sentaient à juste titre discriminées et marginalisées dans l'Église en raison de leur vocation. 

    "Cela le met en colère que ce déséquilibre ne soit pas considéré comme un grief auquel il faut remédier", indique le communiqué.

    « Même s’il n’est pas encore en mesure d’ordonner les femmes, lui et les animateurs du cours ont béni chaque femme lorsqu’elles ont reçu leurs certificats. »

    Le président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, a envoyé un message félicitant les 13 femmes pour avoir terminé le cours.

    « Vous êtes une bénédiction pour notre Église », a-t-il écrit.

    Le pape François doit se rendre en Belgique, pays avec lequel il entretient des liens de longue date , du 26 au 29 septembre. 

    On a demandé au pape lors d'une interview à CBS en mai s'il était ouvert à la possibilité que des femmes soient diacres.

    "S'il s'agit de diacres des ordres sacrés, non", dit- il . "Mais les femmes ont toujours eu, je dirais, la fonction de diaconesses sans être diacres, n'est-ce pas ?"

    « Les femmes rendent de grands services en tant que femmes, non pas en tant que ministres, mais en tant que ministres à cet égard, au sein des ordres sacrés. »

     
  • Mgr De Kesel et Mgr Terlinden reconnus coupables de discrimination

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    De la Libre Belgique de ce 26 juin (p. 9)

    L’Église jugée coupable de discrimination

    C’est un jugement inattendu dans les rangs de l’Église. Le tribunal civil de Malines a reconnu mardi l’ancien archevêque de Malines-Bruxelles Mgr Jozef De Kesel et l’actuel titulaire du siège, Mgr Luc Terlinden, coupables de discrimination pour avoir refusé, à deux reprises, la possibilité de suivre la formation de diacre à une fidèle au motif qu’elle est une femme. … Le tribunal estime que les deux prélats se sont rendus coupables de discrimination car l’égalité entre les femmes et les hommes est l’un des principes fondamentaux de l’État de droit. “Le tribunal estime que les archevêques ont commis une faute dans l’appréciation de la candidature” , explique Luc De Cleir, attaché de presse du tribunal de Malines. “Il s’agit uniquement de l’admission à une formation, pas de la question de l’ordination effective comme diacre.” L’ancien archevêque et son successeur doivent donc verser à la plaignante 1 500 euros de dédommagement. Soulignons cependant que le tribunal ne peut pas annuler le refus de l’archevêque ni décider à sa place qui sera admis à la formation de diacre. “Le tribunal n’a aucune compétence en la matière” , souligne Luc De Cleir. “Cela serait contraire à la liberté religieuse. Les archevêques doivent pouvoir décider eux-mêmes qui est apte pour la formation.”

  • Pakistan : un homme lynché à la suite d'accusations de blasphème

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Un homme lynché à la suite d'accusations de blasphème : une campagne d'influence pour promouvoir l'État de droit et la paix est envisagée

    21 juin 2024  
     

    Madyan (Agence Fides) - Une foule violente a lynché un homme accusé d'avoir prétendument blasphémé le Coran dans la ville de Madyan, dans le district de Swat de la province pakistanaise de Khyber Pakhtunkhwa. Il s'agissait d'un citoyen pakistanais de religion musulmane, identifié comme Muhammad Ismail, originaire du Pendjab, qui se trouvait dans la province septentrionale avec sa famille pour y faire du tourisme. Madyan est en effet un lieu touristique situé dans la vallée de Swat, à environ 250 km de la capitale provinciale Peshawar.

    Accusé d'avoir commis un blasphème alors qu'il séjournait dans un hôtel, l'homme a été arrêté hier, 20 juin, par les forces de sécurité et escorté à l'intérieur du poste de police pour le protéger d'éventuelles représailles. Cette protection n'a pas suffi. A l'instigation de messages diffusés par des haut-parleurs dans des mosquées et des centres commerciaux, une foule violente s'est rassemblée devant le poste de police, exigeant que l'homme soit remis à la justice. En cas de refus, la foule a mis le feu au bâtiment, obligeant les policiers en service à fuir pour sauver leur vie. L'homme n'avait plus rien à faire. Après avoir pénétré dans le poste de police, les militants ont lynché et tué le suspect, traînant le corps sur la place publique, où le corps déjà mutilé a été brûlé, comme le montrent des images terrifiantes diffusées sur les médias sociaux. L'arrivée ultérieure d'autres policiers en provenance d'autres lieux a permis de rétablir l'ordre. On ignore pour l'instant si l'un des agresseurs a été arrêté.

    Le ministre en chef de la province de Khyber Pakhtunkhwa, Ali Amin Gangapur, a regretté l'incident et a appelé la population à rester pacifique. "Cette violence est une folie, c'est un suicide pour notre société", a déclaré Fawad Chaudhry, homme politique et ancien ministre de l'information.

    Les agressions extrajudiciaires contre des personnes accusées de blasphème sont récurrentes au Pakistan, où l'accusation de blasphème contre l'islam est également punie de la prison à vie ou de la peine de mort.

    Les organisations de la société civile et les chefs religieux affirment que les accusations de blasphème sont souvent fausses et qu'elles sont exploitées à des fins privées. Le mois dernier, dans la province pakistanaise du Punjab, une foule a attaqué un chrétien, Nazir Masih, 72 ans, après l'avoir accusé d'avoir profané des pages du Coran. L'homme est décédé à l'hôpital des suites de ses blessures. En août 2023, à la suite des accusations de blasphème du Coran, des attaques ont eu lieu dans le quartier chrétien de la ville de Jaranwala, où des foules ont incendié 86 maisons chrétiennes et vandalisé 19 églises et lieux de culte chrétiens.

    Le sénateur catholique Khalil Tahir Sandhu a déclaré à Fides : "Nous sommes choqués par un nouvel épisode de violence de masse. Nous pensons qu'il faut agir. Nous envisageons d'organiser une campagne de sensibilisation contre le lynchage et la violence collective. Nous avons formé une équipe de responsables de la société civile et des communautés religieuses, nous voulons impliquer des représentants du gouvernement, des universitaires et des responsables religieux musulmans. En nous réunissant, nous sommes arrivés à une conclusion commune : il est urgent que des chefs religieux crédibles et des "influenceurs" partagent une campagne médiatique pour lutter contre le problème de la violence de masse et promouvoir l'importance de l'application de la loi dans toutes les situations. Nous voulons élaborer des messages vidéo et des tables rondes sur la paix, l'harmonie interconfessionnelle et la tolérance, avec la participation de chefs religieux au niveau national. Nous pensons qu'il est nécessaire de diffuser des services vidéo sur les chaînes de télévision nationales et régionales, les stations de radio et les médias sociaux.
    (PA) (Agence Fides 21/6/2024) 

  • Le Conseil de l'Europe menacé par un risque de prise de pouvoir gauchiste à la tête de l'institution

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    Lu sur Valeurs Actuelles (Nicolas Bauer) :

    Semaine d’élections au Conseil de l’Europe

    TRIBUNE. Pendant que la France se focalise sur ses élections législatives, deux élections cette semaine au sein du Conseil de l’Europe détermineront l’orientation à venir de l’institution. Nicolas Bauer, chercheur associé au European Centre for Law and Justice (ECLJ), pointe un risque de prise de pouvoir gauchiste à la tête de cette institution.

    21 juin 2024

    Mardi 25 juin, le futur secrétaire général du Conseil de l’Europe sera élu pour un mandat de cinq ans. Mercredi 26, trois nouveaux juges de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) seront élus pour neuf ans. C’est l’Assemblée du Conseil de l’Europe qui votera, parmi des candidats proposés par les gouvernements. Cette Assemblée est composée de parlementaires des 46 États membres et se réunit cette semaine en session plénière. Les résultats de ces deux élections auront un impact sur l’orientation globale du Conseil de l’Europe et sur la jurisprudence de la CEDH pour les dix prochaines années. Explications.
    Grégor Puppinck : « Juges Soros », la CEDH corrige enfin certains de ses manquements

    Les deux postes clés de secrétaire général et de commissaire aux Droits de l’homme

    Depuis 2019, la secrétaire générale du Conseil de l’Europe, Marija Pejcinovic Buric, était une femme politique croate de droite. Elle sera remplacée par l’un de trois candidats qui ont été proposés par les gouvernements du Conseil de l’Europe. Ils ont pour point commun d’être progressistes : Alain Berset, ancien président socialiste de la Confédération suisse (2018-2023), Indrek Saar, ancien président du Parti social-démocrate estonien (2019-2022), et Didier Reynders, homme politique belge ancien président du Mouvement réformateur, de centre droit et appartenant au groupe Renew Europe, et commissaire européen à la Justice dans la commission von der Leyen (2019-2024).

    Le commissaire aux Droits de l’homme, autre personnage clé du Conseil de l’Europe, est lui aussi depuis peu une personnalité de gauche. Michael O’Flaherty, universitaire irlandais, a été élu en avril 2024 par l’Assemblée du Conseil de l’Europe, pour un mandat de six ans. Cette élection était passée inaperçue. Ordonné prêtre en 1987, M. O’Flaherty a été réduit à l’état laïque et est devenu un militant anticlérical. Il se présente aujourd’hui comme ayant été gay depuis le moment de son entrée au séminaire et engage le Conseil de l’Europe dans une stratégie pro-LGBT.

    Un nouveau juge de la CEDH issu du réseau de l’Open Society ?

    Comment Soros et la CEDH ont tout fait pour étouffer l’affaire

    Cela fait déjà près d’un an qu’un nouveau juge serbe aurait dû être élu à la CEDH. L’Assemblée du Conseil de l’Europe avait rejeté une candidature à l’automne dernier, celle d’une juriste qui avait collaboré avec deux organisations du réseau de l’Open society Foundations (OSF), fondé par le milliardaire progressiste George Soros. La Serbie a maintenu deux candidatures similaires, celle de Natasa Plavsic, magistrate ayant collaboré avec deux associations de l’OSF (Aire Centre et Civil Rights Defenders), et celle de Mateja Durovic, professeur.

    Le Conseil de l’Europe critique les refoulements de migrants par les pays européens

    Ce dernier, qui a voulu rester discret, n’a pas hésité pour l’occasion à supprimer une lettre de son nom de famille sur son CV de candidat à la CEDH. Des parlementaires de droite du Conseil de l’Europe se sont mépris sur son identité et ont l’intention de voter pour lui, puisqu’il n’a aucun engagement politique apparent. Or, avec le nom de “Djurovic”, sous lequel il est connu, il a travaillé avec l’European Policy Center, organisation directement financée par l’OSF de Soros. Il apparaît toujours sur le site de cette organisation comme l’un de ses collaborateurs, information qu’il a omise sur son CV de candidat (cinq pages).

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  • Mgr Viganò, accusé de schisme, qualifie Vatican II et le Pape François de "cancer"

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    Du Pillar :

    Mgr Viganò, accusé de schisme, qualifie Vatican II et le Pape François de "cancer"

    20 juin 2024

    L'archevêque Carlo Maria Viganò, ancien nonce du pape aux États-Unis, a été accusé par le Dicastère pour la doctrine de la foi du crime canonique de schisme. 

    L'ancien diplomate du Vatican a publié jeudi matin des images de sa citation dans le cadre d'un processus extrajudiciaire, autorisé par le congrès des membres du Dicastère pour la doctrine de la foi le 10 mai. 

    Selon la citation, datée du 11 juin, les membres dirigeants du DDF ont voté en faveur d'une procédure extrajudiciaire abrégée, par opposition à un procès canonique complet, et ont ordonné à l'ancien ambassadeur du Vatican de faire appel au dicastère à Rome pour répondre aux accusations le 20 juin, soit en personne, soit par l'intermédiaire d'une représentation juridique formelle.

    L'accusation de schisme est définie par le droit canonique comme le "refus de la soumission au Souverain Pontife ou de la communion avec les membres de l'Église qui lui sont soumis".

    Selon le décret de citation envoyé à Vigano, l'archevêque est accusé d'avoir fait "des déclarations publiques entraînant un refus des éléments nécessaires au maintien de la communion avec l'Église catholique : refus de la légitimité du pape François, rupture de la communion avec lui et rejet du concile Vatican II."

    Le dicastère est autorisé à juger les cas de crimes contre la foi, ainsi que les crimes les plus graves contre la morale et les sacrements, et par mandat spécial du pape, il peut juger ceux qui autrement ne seraient soumis qu'à l'évêque de Rome, y compris les cardinaux, les patriarches, les légats du pape et les évêques.

    Le 20 juin, Mgr Viganò, éminent critique du pape François et du concile Vatican II, et partisan déclaré du président russe Vladimir Poutine, a publié une longue déclaration en réponse à sa citation pour schisme, qu'il a qualifiée d'"insigne d'honneur".

    Ce n'est pas une coïncidence si l'accusation portée contre moi concerne la remise en question de la légitimité du [pape François] Jorge Mario Bergoglio et le rejet du [Concile] Vatican II : le Concile représente le cancer idéologique, théologique, moral et liturgique dont l'"Église synodale" bergoglienne est une métastase nécessaire", a écrit l'archevêque.

    La citation à comparaître devant le DDF est, selon le décret, l'occasion pour Viganò d'examiner les preuves à son encontre, conformément à la procédure canonique d'un processus extrajudiciaire. 

    Un processus extrajudiciaire, à ne pas confondre avec un processus extralégal, est une procédure disciplinaire canonique abrégée qui peut être utilisée lorsque les preuves recueillies au cours d'une enquête préliminaire formelle sont suffisamment claires, de sorte qu'un procès canonique complet n'est pas justifié.

    Dans ce cas, les droits de l'accusé à être représenté par un avocat, à prendre connaissance des preuves retenues contre lui et à assurer sa propre défense restent intacts, mais plusieurs étapes de la procédure judiciaire formelle sont supprimées. 

    La même procédure extrajudiciaire a été utilisée dans le cas de l'ancien cardinal Theodore McCarrick, qui a été accusé de plusieurs actes d'abus sexuels et a été laïcisé à l'issue de la procédure.

    Dans le cas de Mgr Viganò, la peine canonique attachée au crime de schisme est la déclaration d'une excommunication latae sententiae, à laquelle peuvent s'ajouter d'autres peines, notamment une interdiction ou une ordonnance concernant le lieu de résidence du schismatique, la révocation de la charge ecclésiastique et l'interdiction d'exercer un ministère.

    La perte de l'état clérical n'est pas une peine ordinairement imposée pour le schisme, car le droit suppose d'abord l'application de "peines médicinales", destinées à provoquer le repentir du délinquant et qui peuvent être levées ultérieurement. 

    Mais le droit canonique stipule que la laïcisation, qui est une peine perpétuelle, peut être imposée pour le schisme si le coupable est jugé obstiné dans son crime, ou si "la gravité du scandale l'exige".

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  • La Cour Européenne des Droits de l'Homme valide l’interdiction des signes religieux visibles faite aux élèves belges

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    Du site de l'ECLJ :

    La CEDH valide l’interdiction des signes religieux visibles faite aux élèves belges

    11 juin 2024

    Saisie par trois jeunes Belges musulmanes qui souhaitaient conserver leur voile islamique dans leur établissement scolaire malgré l’interdiction du port de signes religieux visibles, la Cour européenne des droits de l'homme a jugé le 9 avril 2024 que cette interdiction était légitime et proportionnée aux fins d’assurer la protection des droits et libertés d’autrui et de l’ordre public. Malgré les recommandations contraires des Comités onusiens, la jurisprudence de la Cour demeure constante. 

    Dans son arrêt Mikyas et autres contre la Belgique du 9 avril 2024 (n° 50681/20), la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a estimé que l’interdiction pour les élèves de porter des signes religieux visibles, au nom de la neutralité de l’enseignement, « ne heurte pas en soi » l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme (liberté de religion), et ce même s’il peut exister d’autres conceptions de cette neutralité. L’affaire concerne trois jeunes femmes musulmanes qui indiquent porter le voile islamique en accord avec leurs convictions religieuses.  

    En 2009, le Conseil de l’enseignement officiel organisé par la Communauté flamande décida d’étendre à l’ensemble de son réseau l’interdiction du port de signes convictionnels visibles, voulant ainsi lutter contre « une ségrégation, non seulement entre les écoles, mais aussi entre les élèves du même établissement ». En effet, le Conseil déplorait des pressions sur des jeunes filles pour leur faire porter certains symboles convictionnels. Il regrettait également le fait que le choix de l’école soit exclusivement déterminé par l’autorisation ou non de symboles convictionnels. En 2017, les parents des requérantes, scolarisées dans des établissements du réseau du Conseil, demandèrent à la justice belge que cette interdiction soit déclarée illégale car ils l’estimaient contraire à la liberté de religion. 

    Accusations d’islamophobie et misogynie : la mauvaise foi des requérantes encouragée par l’ONU mais condamnée par la CEDH 

    Devant la CEDH, les requérantes contestent le but légitime d’une telle interdiction. Selon elles, la mesure vise en réalité à « dissuader les jeunes filles musulmanes de s’inscrire dans les établissements scolaires concernés ». Dans leurs observations, le Centre des droits de l’homme de l’Université de Gand et l’Equality Law Clinic de l’Université libre de Bruxelles affirment que l’interdiction litigieuse témoigne « d’une hostilité croissante à l’égard des musulmans » et « invitent la Cour à adopter, pour appréhender la question de la vulnérabilité des jeunes filles musulmanes, une approche intersectionnelle, c’est-à-dire une approche qui prenne en compte non seulement leur religion, mais aussi leur genre, leur âge et leur race ».  

    Cette « approche intersectionnelle » trouve sa justification dans les observations des différents Comités de l’ONU. En 2014, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale avertissait que l’interdiction du « port de symboles religieux dans toutes les écoles » de la communauté flamande était « susceptible d’ouvrir la voie à des actes de discrimination contre les membres de certaines minorités ethniques ». Des positions similaires furent tenues par le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, le Comité des droits de l’enfant, le Comité des droits de l’homme et le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, ce dernier évoquant même en 2020 « le risque de décrochage scolaire causé » par cette interdiction. 

    La Cour écarte en bloc les positions des Comités de l’ONU. D’une part, la question porte sur la « compatibilité de l’interdiction litigieuse avec la Convention européenne des droits de l’homme dont elle assure le respect », et non pas sur la compatibilité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui appartient au système onusien. D’autre part, et bien que les articles 18 du PIDCP et 9 de la Convention soient en substance très similaires, la Cour préfère naturellement se référer à sa propre « jurisprudence déjà fournie sur la question présentement en jeu ». À cet égard, elle note qu’il « n’a pas été établi que l’interdiction litigieuse ait été inspirée par une quelconque forme d’hostilité à l’égard des personnes de confession musulmane ». En effet, « l’interdiction litigieuse ne vise pas uniquement le voile islamique, mais s’applique sans distinction à tout signe convictionnel visible ». Enfin, la Cour met en avant que les requérantes avaient librement choisi leurs établissements scolaires, sans qu'elles puissent ignorer l’impératif du respect du principe de neutralité, et avaient accepté de se conformer aux règles applicables. 

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  • Les juges américains s'acharnent sur ceux qui s'opposent de manière non violente à l'avortement et les mettent en prison

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    De Luca Volontè sur la NBQ :

    L'Amérique « démocratique » emprisonne les pro-vie

    57 mois de prison fédérale pour Lauren Handy, militante de 30 ans ; 21 et 27 mois pour deux autres militants pro-vie. Un vétéran d'Irak et une femme de 76 ans ont également été condamnés. Les juges américains s'acharnent sur ceux qui s'opposent de manière non violente à l'avortement. 

    17_05_2024

    Nous voici face à une nouvelle injustice encouragée par l'administration Biden, qui obtient des condamnations sévères et des peines de prison fermes contre des pro-vie pacifiques, tout en laissant tranquilles les terroristes et les vandales de l'avortement qui incendient des églises, des centres pro-vie et des maternités.

    Il y a deux ans, le ministère de la justice du président Joe Biden avait inculpé neuf militants pro-vie de conspiration et de violation de la loi sur la liberté d'accès aux cliniques (FACE) pour la manifestation non violente qu'ils avaient organisée devant une clinique d'avortement de Washington en octobre 2020. L'acte d'accusation prévoyait une peine maximale de 11 ans de prison et une amende de 350 000 dollars. Les militants pro-vie ont été reconnus coupables lors de deux procès distincts en août et septembre 2023 et sont depuis lors en détention provisoire, dans l'attente de la sentence finale.

    La loi « FACE » interdit « l'usage de la force, l'obstruction et les dommages à la propriété, destinés à interférer avec les services de santé reproductive », tandis que la conspiration contre les droits d'autrui, un chef d'accusation passible d'une peine d'emprisonnement maximale de 10 ans, « rend illégal pour deux personnes ou plus de s'entendre pour blesser , menacer ou intimider une personne aux États-Unis dans le libre exercice ou la jouissance de tout droit ou privilège garanti par la Constitution ou les lois des États-Unis ou pour l'exercice d'un tel droit", selon l'interprétation du ministère de la justice (DOJ). Or, les 14 et 15 mai, des décisions rendues par des juges clairement partisans de l'avortement ont établi des peines sévères pour les pro-vie.

    Mardi, Lauren Handy, une femme de 30 ans et activiste du Progressive Anti-Abortion Revolt (PAAU), un mouvement pro-vie de gauche, a été condamnée à 57 mois de prison fédérale. Deux autres militants pro-vie ont été condamnés : John Hinshaw, 69 ans, à 21 mois de prison et William Goodman, 54 ans, à 27 mois de prison. Les trois condamnés purgeront les neuf mois de détention préventive déjà passés dans les prisons démocrates, selon le ministère de la justice.

    Mercredi, c'était au tour de Jonathan Darnel, 42 ans, un vétéran de la guerre d'Irak qui a servi deux fois, d'être condamné à 34 mois derrière les barreaux, tandis que Herb Geraghty, un athée pro-vie de 27 ans, a été condamné à 27 mois de prison. Jean Marshall, 74 ans, a été condamnée à 24 mois de prison et Joan Bell, 76 ans, à 27 mois de prison, malgré leur âge avancé.

    Selon les procureurs, les activistes ont mis en place un barrage à l'entrée de la clinique de Washington et ont utilisé des chaînes et des cadenas pour empêcher l'ouverture des portes de la clinique d'avortement. Ces versions sont en contradiction avec les preuves fournies par les avocats pro-vie de la Thomas More Society, qui ont déclaré que certains militants « se sont simplement agenouillés et ont prié dans l'établissement de Santangelo [la clinique d'avortement], certains ont distribué de la littérature pro-vie et ont conseillé aux femmes de ne pas avorter, et d'autres se sont attachés et enchaînés à l'intérieur de l'établissement ».

    La coïncidence troublante selon laquelle les accusations portées par le ministère de la justice contre les militants pro-vie ont été déposées le mois même où Handy et Bukovinac auraient découvert les restes de quelque 115 bébés avortés dans une poubelle de l'établissement d'avortement Surgi-Clinic du Dr Santangelo à Washington, dont cinq pourraient avoir été partiellement avortés ou tués après la naissance en violation de la loi fédérale, jette un voile noir sur l'ensemble de la procédure. La juge Colleen Kollar-Kotelly de la Cour de district des États-Unis n'a pas autorisé l'utilisation de vidéos ou de photographies des 115 bébés avortés comme éléments de preuve au cours du procès et a interdit aux accusés de faire valoir que leurs actes étaient protégés par le premier amendement ou qu'ils avaient été commis pour défendre une tierce personne, les enfants à naître, et a au contraire affirmé que les pro-vie avaient fait preuve d'un manque de compassion à l'égard des femmes demandant un avortement et avaient entravé leur « besoin humain de soins médicaux ».

    Depuis l'arrêt Dobbs de la Cour suprême, le ministère de la justice a de plus en plus souvent porté plainte contre des pro-vie en vertu de la loi FACE, comme l'a récemment promis le procureur général adjoint Vanita Gupta, qui a souligné « l'urgence » du travail du ministère de la justice pour faire appliquer la loi FACE « afin de garantir un accès légal continu aux services de procréation » dans tout le pays.

    Bien entendu, je suis désolé de devoir le répéter, pour les dizaines et les dizaines d'attaques contre les centres de grossesse et les 400 lieux de culte chrétiens et églises catholiques vandalisés après la publication de l'arrêt Dobbs, seule une poignée de militants pro-avortement a été arrêtée jusqu'à présent en Floride, à New York et dans l'Ohio. Depuis un certain temps, divers dirigeants pro-vie et certains républicains, notamment le député Chip Roy et le sénateur Mike Lee, demandent et présentent des projets de loi visant à abroger la loi FACE. 

  • « L’être humain est devenu d’une légèreté criminelle à l’égard du vivant »

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    De Danielle Moyse sur Gènéthique :

    « L’être humain est devenu d’une légèreté criminelle à l’égard du vivant »

    29/4/2024

    Danielle Moyse, philosophe, professeur et chercheuse associée à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, réagit suite à l’arrêt rendu par la Cour suprême de l’Alabama en le 16 février 2024 qui a autorisé trois couples à demander réparation pour la destruction de leurs embryons cryoconservés (cf. Alabama : la décision de la Cour suprême continue de faire des vagues). Elle dénonce toutes les manipulations des hommes sur le vivant, et sur la vie humaine en particulier.

    Tout le problème commence pour moi, à la cryogénisation. Que les embryons puissent être l’occasion de « stockage », dont on pourra à l’occasion « faire usage » ou non, suivant le bon vouloir de couples, témoigne du fait que l’humanité s’est arrogé les pleins pouvoirs sur l’ensemble des phénomènes, sans s’apercevoir qu’elle allait elle-même être prise dans la réquisition (cf. Embryons congelés : le casse-tête des cliniques, le dilemme des parents).

    Que d’un seul coup, quelqu’un ou quelques-uns se soient en l’occurrence avisés qu’il s’agissait d’un enfant potentiel fait soudain frémir, parce qu’on préfère voir dans ledit embryon un « projet parental » qui n’a pas, en tant que tel, d’existence propre (cf. Le projet parental légitime-t-il la venue de l’enfant ?). Il est vrai que le sort des embryons est « suspendu » à la décision des couples qui en sont l’origine. Pourtant, si l’enfant potentiel n’est que potentiel, le devenir de celui-ci aboutirait bien à l’existence d’un être humain s’il se développait. Le paradoxe c’est de vouloir traiter des embryons comme des pièces en stock, puis ensuite de dire que ce n’en sont pas. Il est vrai que ce n’en sont pas, mais il fallait peut-être s’en apercevoir avant.

    « L’impossibilité de composer avec les objections que nous oppose le réel »

    Le vocabulaire employé est ici décisif. Si on disait : « on va cryogéniser des enfants potentiels », il est possible qu’on ne puisse plus les cryogéniser. De même, tant qu’on parlait de mère porteuse, l’expression était en soi « préventive » contre le développement du phénomène. Dès qu’on parle de gestation pour autrui (GPA), on désigne une action philanthropique qui pourrait emporter l’approbation (cf. Exploitation de la GPA : une forme de traite des êtres humains selon le Parlement européen).

    De l’adoption à la culture de tant de formes possibles de fécondité, hors la procréation, il existe d’autres voies pour parvenir à réaliser un désir d’enfantement (cf. Le désir d’enfant, envers et contre tout ?). Ce n’est pas la même chose, objectera-t-on, mais l’impossibilité de composer avec les objections que nous oppose le réel me paraît la voie la plus sûre pour le détruire. C’est d’ailleurs ce que nous sommes en train de faire.

    Ici, on traite un enfant à venir comme une pièce en stock, puis ensuite on dit « c’était un enfant ». Jusqu’à nouvel ordre, on n’a pourtant pas encore entendu dire qu’on pouvait mettre ses enfants au congélateur ! Il semble que le juge ait reconnu que les parents n’ont pas perdu qu’un « projet », ou un objet, mais un possible enfant. Il dit quelque chose de vrai. Mais le problème est antérieur à la destruction des dits « embryons », il commence dans le projet de les stocker.

    « Nous nous sommes autorisés toutes les manipulations sur le vivant »

    Récemment, une pétition a été déposée parce qu’on projette en Irlande d’abattre 200 000 vaches. On vient de s’apercevoir qu’elles produisent de la pollution. On est ici dans les mêmes logiques : on a produit des stocks de vaches, en oubliant seulement que ce sont des êtres sensibles. D’un seul coup, elles sont devenues gênantes, et on les liquide. Peut-être un malheureux éleveur s’écriera-t-il : « mais ce sont des vaches, ce sont mes vaches ! »

    L’être humain est devenu d’une légèreté criminelle à l’égard du vivant, qu’il a converti en stock à disposition. Et parmi les êtres vivants, il y a l’homme lui-même. Tout cela semble presque relever de la science-fiction : nous nous sommes autorisés toutes les manipulations sur le vivant, et sur la vie humaine en particulier, et de temps en temps la violence, les incohérences de ce dispositif nous éclatent à la figure.

  • Le régime hostile du Congo pourrait être le directeur de campagne idéal du papabile

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    De John L. Allen Jr. sur Crux Now :

    Le régime hostile du Congo pourrait être le directeur de campagne idéal du candidat papal

    5 mai 2024

    ROME - Autrefois, les monarques et les empereurs qui gouvernaient les grandes puissances catholiques de l'époque revendiquaient ce qu'ils appelaient de manière plutôt fantaisiste un jus exclusivae, ou « droit d'exclusion », lors des élections papales, c'est-à-dire le pouvoir d'exercer un veto sur un candidat particulier.

    La dernière fois que ce droit d'exclusion a été invoqué, c'était en 1903, lorsque l'empereur François-Joseph d'Autriche s'est opposé au choix éventuel du cardinal Mariano Rampolla, que les Autrichiens considéraient comme excessivement pro-français. En conséquence, le cardinal Giuseppe Sarto de Venise a été élu à la place comme pape Pie X, et l'un de ses premiers actes a été de publier le Commissum nobis le 20 janvier 1904, abolissant de fait le veto impérial.

    Il est ironique de constater qu'aujourd'hui, le jus exclusivae continue d'exister, mais avec l'effet inverse : La perception des efforts déployés par les puissances séculières pour bloquer la carrière d'un ecclésiastique donné favorise sans doute ses perspectives papales au lieu de les retarder.

    La République démocratique du Congo nous le rappelle en ce moment : une nouvelle enquête judiciaire sur le cardinal Fridolin Ambongo de Kinshasa, accusé de sédition et de fomenter la désobéissance au sein des forces armées du pays, semble être une tentative plutôt transparente d'intimider et de museler le prélat de 64 ans, qui est souvent une épine dans le pied du gouvernement congolais.

    En effet, le régime du président Félix Tshisekedi pourrait faire une énorme faveur à Ambongo en renforçant sa célébrité mondiale, en le transformant potentiellement en martyr et en cause célèbre. Si tel est le cas, ce serait un résultat particulièrement ironique pour Tshisekedi, dont le grand-oncle a été évêque catholique au Congo pendant 28 ans.

    Malgré ce pedigree, les relations de Tshisekedi avec les hiérarques catholiques actuels du pays, en particulier Ambongo, n'ont jamais été étroites. D'une part, Tshisekedi s'est éloigné de ses racines catholiques, pratiquant son culte dans une méga-église pentecôtiste appelée le Centre missionnaire Philadelphie et s'entourant d'un groupe de pasteurs-conseillers pentecôtistes et évangéliques.

    Plus fondamentalement, Ambongo et ses confrères évêques ont constamment critiqué Tshisekedi pour des raisons de justice sociale, reprochant au gouvernement de prétendues déficiences démocratiques, de ne pas s'être attaqué à une situation sécuritaire désastreuse dans l'est du Congo, du rôle des intérêts miniers multinationaux dans les affaires nationales, et d'une foule d'autres questions.

    Il faut dire qu'en agissant ainsi, Ambongo perpétue une grande tradition africaine et congolaise. Dans de nombreuses nations africaines, où la société civile est sous-développée et l'opposition politique étouffée, les églises sont souvent la seule sphère de vie où une vision véritablement alternative peut être articulée. En conséquence, les chefs religieux jouent souvent un rôle directement politique qui, selon les normes occidentales de séparation de l'Église et de l'État, peut sembler excessif.

    Pour prendre un exemple classique, le prédécesseur d'Ambongo à Kinshasa, feu le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, a été président d'un « Haut Conseil de la République » transitoire après la fin du régime de Mobutu Sese Seko, faisant de Monsengwo le chef d'État de facto du pays. Plus tard, il a également été président transitoire du parlement national en 1994.

    Ce qui rend tout cela pertinent pour les élections papales, c'est qu'Ambongo a récemment émergé comme un nouveau papabile, ou candidat à devenir pape, principalement en raison de sa gestion habile de la résistance africaine à la Fiducia Supplicans, le document hyper-controversé du Vatican autorisant la bénédiction des couples dans les unions de même sexe.

    En tant que président élu de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SECAM), M. Ambongo a conduit ses collègues prélats africains à rédiger une déclaration commune déclarant que la Fiducie restait lettre morte sur le continent. Il a pourtant publié cette déclaration avec la bénédiction du pape François et en coordination avec le cardinal Victor Manuel Fernandez, chef du Dicastère pour la doctrine de la foi et principal auteur de Fiducia, gagnant ainsi le respect des détracteurs du document et des partisans du pape.

    Après avoir fait tourner les têtes sur une question ad intra, c'est-à-dire une question relative à la vie interne de l'Église, le rôle ad extra d'Ambongo est maintenant sous les feux de la rampe grâce aux efforts du gouvernement congolais pour l'intimider et l'obliger à se taire.

    En mars, le Congo a annoncé qu'il levait l'interdiction de la peine de mort, en vigueur depuis deux décennies, et qu'il rétablissait la peine capitale pour les cas de trahison et d'espionnage. Si personne ne s'attend sérieusement à ce que les procureurs cherchent à mettre Ambongo à mort, les accusations de sédition dans un pays confronté à une rébellion armée ne sont pas une plaisanterie, et il est difficile de prédire à ce stade la gravité de la menace qui pèse sur Ambongo.

    Si l'enquête devait déboucher sur des accusations ou d'autres mesures juridiques, l'une des conséquences prévisibles serait de faire du sort d'Ambongo une question d'intérêt catholique mondial, ce qui rehausserait considérablement son profil.

    En termes de politique papale, non seulement cela donnerait à Ambongo une plus grande reconnaissance de son nom, mais cela mettrait également en lumière les aspects de son CV susceptibles de trouver un écho auprès des électeurs de la « continuité », c'est-à-dire les cardinaux désireux de poursuivre l'agenda du pape François. Son rôle au sein de la Fiducia a été bien accueilli par les conservateurs, mais ses conflits avec le gouvernement congolais reposent en grande partie sur les motifs classiques du pape François.

    Lors de sa visite dans le pays en janvier 2023, le souverain pontife a dénoncé le colonialisme économique, insistant notamment sur le fait qu'il ne fallait pas toucher à la République démocratique du Congo ni à l'Afrique. Ce n'est pas une mine à exploiter, ni un terrain à piller ».

    Aujourd'hui, Ambongo confirme ce message, au prix de certains risques personnels, d'une manière que les partisans de François ne peuvent s'empêcher d'admirer.

    En d'autres termes, en tentant d'étouffer Ambongo, le régime congolais pourrait par inadvertance se révéler être le meilleur directeur de campagne qu'un papabile puisse jamais avoir - qu'il le veuille ou non.

  • Conflit en RDC : un plan d’Emmanuel Macron pour abaisser les tensions…

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    Vraiment ? 

    Emmanuel Macron a reçu Félix Tshisekedi mardi 30 avril pour un déjeuner de travail à l’Elysée : Un article de Christophe Rigaud (*) sur le site web « Afrikarabia » :

    Visite-Tshisekedi-Paris-2024.jpg« Félix Tshisekedi était venu chercher du soutien à Paris dans la guerre qui l’oppose aux rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, et pourquoi pas des sanctions économiques contre Kigali. Le président congolais repartira, selon ses propres termes, avec « une lueur d’espoir »… mais sans la promesse de sanctions contre le Rwanda de Paul Kagame. Si Kinshasa ne se faisait guère d’illusions sur un revirement de la France pour sanctionner économiquement Kigali, le ton d’Emmanuel Macron s’est considérablement durci. En conférence de presse, après un déjeuner de travail avec Félix Tshisekedi qui a duré plus longtemps que prévu, le président français a été sans équivoque dans sa condamnation de Kigali.

    « La solution diplomatique est plus efficace à ce jour »

    Emmanuel Macron a exhorté le Rwanda à « cesser tout soutien » aux rebelles et à « retirer ses forces » de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Répondant aux critiques de Kinshasa sur le « deux poids deux mesures » de la communauté internationale sur la guerre au Congo par rapport au conflit en Ukraine, le président français a estimé « qu’il ne pouvait y avoir de double standard. Nous, qui défendons l’intégrité territoriale en Europe, nous la défendons aussi en Afrique ». Et de rassurer son homologue congolais : « La France ne transigera jamais sur l’intégrité et la souveraineté de la RDC ». Mais concernant de possibles sanctions économiques sur le Rwanda, comme celles appliquées à l’encontre de la Russie, la France pense que « le dialogue et la recherche de la solution diplomatique et sécuritaire est plus efficace à ce jour », tout en précisant que « rien ne doit être exclu ».

    « Mettre fin aux agissements des FDLR »

    Paris prône donc le retour au dialogue entre Kinshasa et Kigali. Le président français estime déjà avoir pris des sanctions individuelles, au niveau européen, contre des responsables de groupes armés du M23, des FDLR, mais aussi « contre un officier rwandais impliqué sur le terrain au Nord-Kivu ». Emmanuel Macron a expliqué que l’Union européenne « continuera à apporter des sanctions individuelles et ciblées en fonction des évolutions sur le terrain ». Mais pas de sanctions contre l’Etat rwandais pour l’instant. Car le président français a un plan. Depuis l’Elysée, Emmanuel Macron a annoncé que Félix Tshisekedi s’était engagé à « mettre fin aux agissements des FDLR », ces rebelles hutu rwandais opposés au régime de Paul Kagame. Menace que brandit Kigali pour justifier, sans le dire, son intervention en RDC. Selon Emmanuel Macron, cette « avancée » permettrait de convaincre Paul Kagame d’un retrait des soldats rwandais, « qui n’ont rien à faire sur le sol congolais ».

    « Vous ne pouvez pas parler avec quelqu’un qui vous maintien le couteau sous la gorge »

    Pour Paris, « un désarmement et un encadrement » des FDLR, mais aussi des autres groupes armés locaux, permettrait donc un retrait de l’armée rwandaise du Nord-Kivu, puis, enfin, « le désarmement du M23 et un processus d’accompagnement », de démobilisation et de réinsertion. Emmanuel Macron se fixe jusqu’à la fin de l’été pour que cette initiative porte ses fruits. Quant à Félix Tshisekedi, il n’a pas réagi à la fin de non-recevoir du président français sur les sanctions contre Kigali. Mais le président congolais a exprimé son refus de rencontrer le président Kagame tant qu’il y aura des soldats rwandais sur son territoire. « Vous ne pouvez pas parler avec quelqu’un qui vous maintient le couteau sous la gorge », a estimé Félix Tshisekedi.

    Un renforcement de la coopération militaire

    Si Kinshasa n’a pas obtenu les avancées désirées sur de possibles sanctions contre le Rwanda, Félix Tshisekedi s’est déclaré satisfait de sa visite à Paris. « On peut compter sur la France qui sera à nos côtés pour trouver la paix » s’est félicité le chef de l’Etat congolais. « La lueur d’espoir », Kinshasa la trouve dans l’engagement renouvelé de la France, notamment sur le plan militaire. Paris s’était déjà fortement investi dans la création de l’Ecole de guerre de Kinshasa. Le président congolais s’était entretenu dans la matinée avec le ministre de la Défense français, Sébastien Lecornu, au sujet de la formation des militaires congolais. La coopération va s’accélérer. Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé le déplacement de Sébastien Lecornu à Kinshasa « dans les toutes prochaines semaines ». Une visite inédite pour un ministre de la Défense français en RDC. De quoi redonner un peu d’espoir à Félix Tshisekedi »

    (*) Christophre Rigaud – Afrikarabia : Journaliste, directeur du site Afrikarabia consacré à l'actualité en République démocratique du Congo (RDC) et en Afrique centrale.

     

  • RDC : Le cardinal Ambongo dans le viseur de la justice

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    Un article d'Hubert Leclercq dans "La Libre Afrique", le 28 avril 2024: l'éternel retour de la querelle entre l'Eglise et l'Etat:

    "Le procureur général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde Mambu, ordonne au procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete d’ouvrir une information judiciaire à charge du cardinal Fridolin Ambongo.

    L’Église catholique a toujours joué un rôle politique central au Zaïre et en République démocratique du Congo.

    Le cardinal Malula sous Mobutu, les cardinaux Etsou et Monsengwo de Mobutu à Joseph Kabila en passant par Laurent-Désiré kabila, les chefs de l’Église catholique ont toujours été des aiguillons pour la classe dirigeante qui a dû composer avec la liberté de parole des prélats et leur défense systématique des intérêts de la population congolaise.

    Ambongo, l’héritier

    ambongo-monsengwo-stade-261118-800px.jpgL’actuel cardinal Ambongo marche dans les traces de ses prédécesseurs avec un discours, pourtant parfois plus polissé que ceux qui l’ont  précédé, mais qui ose mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans l’architecture de l’État congolais version Félix Tshisekedi.

    Une attitude inacceptable pour ce régime qui s’est toujours assis sur les normes pour assurer son pouvoir et imposer ses choix, qui a escamoté la vérité, jeté opposants et journalistes derrière les barreaux et qui a érigé la victimisation en premier argument de défense pour tenter de justifier tous ses manquements.

    La justice par le biais de son principal zélote, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, personnage central dans l’assassinat converti en suicide de l’opposant Chérubin Okende, a donc adressé une missive au procureur général du tribunal de Grande instance de Kinshasa-Matete, dans laquelle il ordonne l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre du cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa.

    Fuite en avant

    Le procueur Mvonde parle de « propos séditieux » tenus par le cardinal lors de ses diverses prises de parole publiques.

    Des propos que le magistrat juge de nature « à décourager les militaires des forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi incitatifs à la maltraitance par les rebelles et autres envahisseurs des populations locales déjà meurtries par autant d’années de déstabilisation. »

    Le cardinal Ambongo, selon le courrier du procureur Mvonde, ne se serait pas présenté le 25 avril dans son bureau comme il y aurait été invité pour « un échange autour de certains dossiers en instruction ».

    Ce qui permet au magistrat d’ajouter « Devant l’évidence de ces comportements qui s’analysent en faits infractionnels envers et contre la patrie, son peuple et ses dirigeants et qui mettent à mal les lois de la République, je vous ordonne d’ouvrir une information judiciaire à charge du prélat qui violente les consciences et semble trouver plaisir à travers ces faux bruits et autres incitations des populations à la révolte contre les institutions établies et aux attentats contre les vies humaines. Agir autrement s’analysera en déni de justice de votre part, poursuit le magistrat, qui ajoute : votre inactivisme sera considéré comme un fait de complicité… »

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