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Justice - Page 8

  • RDC : Dérapage mal contrôlé d’un Félix Tshisekedi qui ouvre un front face à l’Église catholique

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    Lu dans le site web de la Libre Afrique ce 27 juin un article d’Hubert Leclercq qui montre le président congolais, dans une posture matamoresque, défiant le clergé catholique (le Président est converti au « Pentecôtisme ») et menace tout Congolais d’arrestations arbitraires :

    « Un front de plus, un !

    Ce dimanche, en direct de Mbuji Mayi, dans la province du Kasaï orientale, le président Félix Tshisekedi s’en est pris ouvertement à l’Église catholique dans un discours prononcé au stade Kashala Bonzola, devant 40 000 personnes, à l’occasion de la célébration du jubilé d’argent de l’évêque Bernard Kasanda.

    Le Chef de l’État a prêché l’unité entre l’Église et le pouvoir avant de fustiger “certaines dérives constatées au sein de l’Église catholique. Une dérive que je qualifierais de dangereuse, surtout dans une année électorale”, avant de poursuivre en expliquant que “l’Église doit être au milieu du village et au milieu des Congolais”.

    RDC: la Cenco réclame des élections libres et fustige un recul démocratique

    Un discours qui s’inscrit dans la lignée des propos tenus par ses prédécesseurs quand ils se sont tous retrouvés confrontés, au moment où ils s’éloignaient des voies de la démocratie, à une Église catholique qui, si elle a perdu un peu de sa puissance avec la percée des églises du réveil, a conservé toute sa cohérence et son pouvoir d’indignation.

    Comme ses prédécesseurs, Félix Tshisekedi ne supporte pas que l’Église catholique – qui avance aujourd’hui main dans la main avec les protestants – continue de réclamer des élections libres, démocratiques et inclusives et se permette de juger que le processus électoral actuel ne répond à aucun de ces critères.

    Inacceptable pour un Félix Tshisekedi qui semble de plus oublier qu’avant d’être candidat à la présidentielle, il est aujourd’hui le président de la République et donc premier responsable de la situation catastrophique que vit son pays.

    Trouver des boucs émissaires

    Sans sourciller, le président de la République a expliqué qu’il luttait depuis son accession au pouvoir contre “la corruption, le tribalisme, l’impunité et le séparatisme”. Des maux dont le Clergé pourrait être le moteur, selon lui. Or, Félix Tshisekedi, qui s’est entouré d’un personnel pléthorique essentiellement issu de son ethnie, est le vrai responsable de l’affaissement de l’État qui se retrouve désormais au 170e rang (sur 180 avec un recul de 9 places en trois ans) de l’indice de perception de la corruption et à la 183e place (sur 190) dans le classement du doing business.

    Tshisekedi est dans le déni complet”, explique un observateur congolais. “Il se drape dans les habits du sauveur après avoir précipité son pays dans les abysses économiques et sociaux”.

    À la veille du scrutin présidentiel et législatif annoncé pour le 20 décembre, avec un bilan social, économique et militaire désastreux, Félix Tshisekedi multiplie les anathèmes pour tenter de rejeter sur d’autres ses manquements.

    Dans son discours de Mbuji-Mayi, le président de la République n’a pas hésité à se montrer menaçant en lançant un surréaliste et inquiétant : “Je m’attaquerai sans hésitation, sans remords à tout Congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité de notre pays. Peu importe ce que l’on dira : violation des droits de l’homme, privation de liberté. Je n’ai aucune leçon à recevoir de qui que ce soit”.

    RDC: des ONG s’inquiètent après des déclarations du président Tshisekedi

    Des propos épinglés ce lundi par les ONG de défense des droits de l’homme qui lancent : “plus de doute sur l’identité du donneur d’ordre et auteur intellectuel des exactions contre les personnes et leurs biens.” Et dire qu’il reste encore près de six mois avant le passage par les urnes…

    Ref. RDC : Dérapage mal contrôlé d’un Félix Tshisekedi qui ouvre un front face à l’Église catholique

  • Avortement : la Cour européenne des droits de l'homme refuse de condamner la Pologne

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    De sur le site du Figaro :

    Restriction du droit à l'IVG : la CEDH refuse de condamner la Pologne

    8 juin 2023

    La Cour européenne des droits de l'homme a rejeté une requête contre une décision de la Cour constitutionnelle polonaise, qui interdit aux femmes d'avorter même en cas de malformation du fœtus.

    En restreignant l'accès à l'IVG en 2021, la Pologne a-t-elle enfreint la Convention européenne des droits de l'homme ? C'est à cette question que la CEDH était sommée de répondre, saisie d'une requête orchestrée par une association féministe polonaise. Dans une décision publiée ce 8 juin (A.M. & al. c. Pologne), la CEDH a jugé irrecevable la requête, sans toutefois répondre sur le fond : les requérantes, estime la Cour, n'ont pas apporté la preuve qu'elles étaient directement et personnellement menacées par les modifications de la loi sur l'IVG en Pologne.

    L'avortement est longtemps resté, en pratique, autorisé en Pologne sous le régime communiste. En 1993 une loi a restreint l'accès à l'IVG, ne l'autorisant plus que dans certaines circonstances : en cas de viol, lorsque la santé de la mère est menacée, ou en cas de malformation du fœtus. En 2019, un groupe de parlementaires polonais avait demandé à la Cour constitutionnelle de Pologne de réexaminer l'exception prévue pour les cas de malformation fœtale ; et en 2020, la Cour constitutionnelle a jugé que cette exception était incompatible avec la Constitution de Pologne (qui garantit «la protection de la vie»). Depuis janvier 2021, il n'est donc plus possible de recourir à l'IVG en Pologne en cas de malformation du fœtus, sans effet sur la santé de la mère.

    À la suite d'une mobilisation importante contre cette mesure, une association féministe, la Fédération pour les femmes et le planning familial (FEDERA) a proposé, avec le soutien de la commissaire aux droits de l'homme en Pologne, que des femmes remplissent un formulaire en ligne pour adresser une requête à la CEDH. Elles arguaient notamment d'une violation de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui garantit le «droit au respect de la vie privée et familiale».

    Parmi les 8 requérantes, plusieurs ont fait valoir qu'elles se sentaient directement concernées par cette mesure anti-IVG, étant toutes en âge de procréer. Deux d'entre elles estimaient avoir un risque plus élevé d'être enceinte d'un enfant malformé, tandis que deux autres étaient enceintes au moment de déposer leur requête en 2021. Elles disaient craindre ne pas recevoir de soins médicaux adéquats au cas où l'enfant dont elles seraient éventuellement enceintes présenterait une malformation grave.

    Mais les juges de la Cour ont estimé que le risque d'une violation future des droits du requérant ne peut que très rarement être invoqué pour introduire une requête. «Les requérantes n'ont produit aucun élément convaincant prouvant qu'elles sont exposées à un risque réel d'être directement lésées par les modifications de la loi», résume la CEDH, qui a donc jugé irrecevable la requête et n'a pas condamné la Pologne dans cette affaire.

    Dans des observations écrites transmises à la Cour, l'ancien commissaire européen à la Santé Tonio Borg, ainsi que plusieurs anciens juges de la CEDH, rappelaient que la CEDH n'a jamais consacré de droit à l'avortement, et que ce droit ne peut être déduit du texte de la Convention européenne des droits de l'homme. D'ailleurs au moment de l'adoption de la Convention en 1950, aucun des États ayant participé à sa rédaction n'avait autorisé l'IVG dans leur droit interne. Si l'avortement peut être considéré, au regard du droit européen des droits de l'homme, comme une exception au principe de protection de la vie des personnes humaines, en aucun cas il ne constitue un droit qui s'imposerait aux États malgré leurs législations nationales, font valoir les auteurs de ces observations écrites.

    Une autre affaire concernant l'IVG sera prochainement examinée par la CEDH : une jeune femme britannique, porteuse de la trisomie 21, veut en effet faire valoir que la législation au Royaume-Uni (qui autorise l'IVG jusqu'à la naissance dans le cas où l'enfant à naître est trisomique) est une violation des droits des personnes handicapées.

    Lire le commentaire de l'European Centre for Law & Justice

  • L'Afrique qui résiste : non à la contraception, oui à Humanae Vitae

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    Lu dans la Nuova Bussola Quotidiana (Luisella Scrosati) :

    « Les paroles prophétiques de Paul VI dans Humanae Vitae trouvent surtout confirmation en Afrique, victime des tentatives néo-malthusiennes de l'Occident qui subordonne l'aide à l'acceptation d'anti-valeurs sur la sexualité et la famille. Mais une culture pro-vie plus forte que l'idéologie résiste sur le continent noir

    Peu se souviennent que Paul VI, dans sa ferme condamnation de la contraception, avait clairement conscience que les diverses techniques qui empêchent l'acte conjugal de conserver son sens procréateur auraient été de plus en plus utilisées par les agences néo-malthusiennes, avec l'intention de mettre fin à ce , selon leur point de vue, constituerait la grande calamité de la société mondiale : la surpopulation. Humanae Vitae voyait déjà assez clairement la grande « tentation des autorités d'opposer à ce danger des mesures radicales » (§ 2).

    Non seulement un diagnostic, mais une véritable dénonciation était venue de la plume de Paul VI : « Il faut aussi réfléchir à l'arme dangereuse qui serait ainsi mise entre les mains des pouvoirs publics, insouciants des nécessités morales. Qui pourra reprocher à un gouvernement d'appliquer à la solution des problèmes communautaires ce qui était reconnu comme licite aux époux pour la solution d'un problème familial ? Qui empêchera les gouvernants de favoriser et même d'imposer à leurs peuples, chaque fois qu'ils le jugeront nécessaire, la méthode de contraception qu'ils jugeront la plus efficace ? (§17).

    Aujourd'hui, il est plus clair que jamais que la peur de Paul VI est devenue une réalité ordinaire. Et ce qui nous le rappelle, c'est surtout l'expérience africaine, qui s'est exprimée lors du Congrès dédié à l'HV, organisé les 19-20 mai derniers, par la Chaire internationale de bioéthique Jérôme Lejeune, et dont les vidéos des interventions et quelques sont maintenant disponibles des rapports écrits  (voir ici ).

    Obianuju Ekeocha , biologiste, président de Culture of Life Africa, est parti d'une grande vérité souvent oubliée : « Il n'y a pas d'endroit où la théorie et la pensée malthusiennes se traduisent en politiques nationales comme à travers le continent africain ». et une croissance démographique irresponsable.

    L'Afrique a en effet le taux le plus élevé d'enfants par femme (4,5): un mirage pour notre Italie, dont la population est aujourd'hui au bord de l'extinction. Mais pourquoi l'Afrique continue-t-elle à avoir ces taux de natalité ? La réponse d'Ekeocha est tout sauf défensive : "Pourquoi en savons-nous si peu sur la contraception ? Pourquoi n'avons-nous pas d'éducation ? Ou n'avons-nous pas accès à la contraception chimique ? Non, la contraception ne réussit pas à percer, du moins dans certaines régions d'Afrique, à cause de l'attitude que nous avons envers les enfants. Les enfants sont toujours considérés comme l'accomplissement de la vie conjugale; les enfants sont une fête. En effet, le taux de natalité élevé correspond également à une utilisation modeste de la contraception et à un fort taux d'arrêt de la même contraception. C'est pourquoi il y a une poussée pour répandre les implants contraceptifs sous-cutanés,

    On parle de chiffres fous, qui s'élèvent à environ 9 milliards de dollars par an , "pour combattre l'ennemi imaginaire de la fertilité des femmes africaines", explique Ekeocha. De l'argent destiné uniquement à cet effet : « Il existe de nombreux cas dans lesquels un hôpital qui ne dispose pas d'antibiotiques vitaux est entièrement approvisionné en médicaments et dispositifs contraceptifs ». Tout comme fleurissent les projets sur la "santé de la reproduction" qui s'adressent désormais directement aux enfants africains, leur rendant facilement accessible la contraception dans leurs écoles. Les écoles dans lesquelles très souvent "il n'y a presque pas de livres à la bibliothèque" ou même les bibliothèques elles-mêmes manquent à l'appel.

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  • Un jeune chrétien pakistanais condamné à mort pour avoir prétendument blasphémé via WhatsApp

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Un jeune chrétien condamné à mort pour avoir prétendument blasphémé via WhatsApp

    30 mai 2023

    Bahawalpur (Agenzia Fides) - Nouman Asghar, un chrétien de 24 ans de la ville de Bahawalpur, au Pendjab, a été condamné à mort pour blasphème aujourd'hui, 30 mai, par un tribunal de première instance de Bahawalpur. Le jeune homme avait été arrêté en 2019 pour avoir enfreint l'article 295-c du code pénal, qui punit la diffamation du prophète Mahomet, en raison d'un prétendu blasphème consommé via WhatsApp. Sur le téléphone portable du jeune homme et de son ami Sunny Mushtaq - qui a également été arrêté - des messages contenant des dessins blasphématoires du prophète Mahomet ont été trouvés sur le chat WhatsApp. Le procès contre le jeune homme s'est achevé en janvier dernier, mais le juge de district du tribunal de première instance de Bahawalpur a mis cinq mois avant de rendre son verdict, publié aujourd'hui, 30 mai.

    Selon l'avocate Aneeqa Maria Anthony, de l'ONG "The Voice", qui assure la défense juridique d'Asghar et de Mushtaq, "le magistrat a ignoré toutes les procédures et toutes les preuves en faveur de l'accusé. Il voulait seulement accomplir son "devoir sacré" de punir un blasphémateur présumé. Nous nous attendons à ce que Sunny Mushtaq subisse le même sort. Ils ont été arrêtés pour un jeu d'adolescents. Leurs familles souffrent énormément. Notre équipe juridique à The Voice met tout en œuvre pour que justice leur soit rendue, en aidant leurs familles et en se tenant à leurs côtés dans ces moments sombres et difficiles".

    La famille du jeune homme nie l'accusation. Selon les avocats, Mushtaq et Asghar ont reçu une caricature blasphématoire sur leurs smartphones. Or, ce dessin leur a été envoyé par Bilal Ahmad, un jeune musulman, mais la police n'a pris aucune mesure à l'encontre d'Ahmad, qui était l'expéditeur de l'image blasphématoire. "Il s'agit là d'un nouvel exemple d'utilisation abusive des lois sur le blasphème", déclare l'avocat Anthony, qui demande aux autorités de mener une enquête équitable sur cette affaire et annonce un recours en appel.

    (PA) (Agenzia Fides 30/5/2023)

  • Pourquoi le pèlerinage de Chartres séduit toujours plus

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    Le coup de froid jeté par le pape François depuis deux ans sur la liturgie traditionnelle n’a visiblement pas éteint la ferveur des catholiques attachés à la messe en latin, dite de saint Pie V. Cette année, pour la Pentecôte (fête célébrée 50 jours après Pâques marquant la révélation de l’Esprit Saint à la Vierge Marie et aux apôtres), pas moins de 16000 personnes venues de toute la France, dont près de 2000 de l’ouest (parmi eux, 500 Bretons), mais aussi d’Europe et d’autres pays du monde, sont déjà inscrites à la 41e édition du pèlerinage organisé entre Paris et Chartres par l’association Notre-Dame de Chrétienté

    Lu dans « Il Sismografo » :

    (Jean-Marie Guénois, Le Figaro) ENQUÊTE –

    « En ce week-end de Pentecôte, 16.000 pèlerins quitteront le parvis de l’église Saint-Sulpice à Paris pour rejoindre à pied la Beauce et sa célèbre cathédrale. Une affluence record. Au cœur d’une plaine de France, la colonne des pèlerins se déploie vers la cathédrale de Chartres. Charles Péguy chanta ce paysage, «océan des blés», «mouvante écume». C’était en 1912. Lui marchait pour implorer la guérison de son fils Pierre. «La route nationale est notre porte étroite», confiait-il à la suite de l’Évangile. Plus d’un siècle plus tard, l’atmosphère semble immuable. À l’horizon, au-dessus des épis de blé, les deux flèches de l’édifice religieux pointent vers le ciel. Notre-Dame de Chartres demeure un cap recherché.

     Ils seront 16.000 catholiques à cheminer ce week-end de Pentecôte de Paris à Chartres sous la conduite de l’association Notre-Dame de Chrétienté. Présidée par un laïc, Jean de Tauriers, animée par des laïcs, cette organisation unie à Rome se revendique de la «tradition» dans l’Église. Ce qui signifie qu’elle se reconnaît dans la messe, dite en latin, selon le rite du missel de 1962, avant le concile Vatican II.

     Cette nouvelle édition du «pèlerinage de Chartres» a engrangé comme jamais les inscriptions, au point d’avoir refusé du monde. Avec un tiers de demandes supplémentaires en un an, les responsables assurent qu’ils ont dû prendre cette décision pour tenir compte des normes de sécurité. Une première en quatre décennies pour ce pèlerinage lancé en 1983 par des catholiques français, inspirés par l’expérience du pèlerinage de Czestochowa en Pologne. Depuis, la colonne de priants, tel un fleuve tranquille, ne cesse de grossir.

     Le périple n’est pas une promenade de santé. Chapelet à la main, bannière au vent, les 16.000 participants, répartis par «chapitres» de plusieurs dizaines de personnes et accompagnés par 330 prêtres, avalent les 97 kilomètres en seulement trois jours. Soit 30 kilomètres quotidiens, ce qui est beaucoup, même pour des marcheurs confirmés. Ils dorment sommairement en deux bivouacs sur des terres agricoles louées pour l’occasion. Entre les premiers arrivants et les derniers pèlerins qui fouleront l’esplanade de la cathédrale de Beauce, lundi 29 mai en début d’après-midi, en ayant quitté l’église Saint-Sulpice de Paris samedi au petit jour, trois à quatre heures s’écouleront… La longue file des marcheurs s’étire sur près de 10 kilomètres! La route ouverte par Péguy apparaît désormais bien étrécie.

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  • Une Anglaise atteinte du syndrome de Down poursuit la loi sur l'avortement devant la Cour européenne des droits de l'homme

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    D'AC Wimmer sur Catholic News Agency :

    Une femme atteinte du syndrome de Down poursuit la loi sur l'avortement devant la Cour européenne des droits de l'homme
     
    Heidi Crowter speaks outside the High Court in London England, July 6, 2021.
    Heidi Crowter s'exprime devant la Haute Cour de Londres, le 6 juillet 2021. | Photo : Don't Screen Us Out via Flickr (CC BY-ND 2.0).

    20 mai 2023

    Une Anglaise atteinte du syndrome de Down porte son combat contre les lois britanniques sur l'avortement devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).  

    Heidi Crowter, originaire de Coventry au Royaume-Uni, affirme que la législation actuelle est discriminatoire à l'égard des personnes handicapées car elle autorise l'avortement jusqu'à la naissance si le fœtus est atteint d'une maladie telle que la trisomie 21. Cette mère de 27 ans, qui fait activement campagne sur les médias sociaux, a annoncé cette semaine sa décision de faire appel devant la CEDH après que la Cour suprême du pays a refusé d'entendre son cas. 

    Mme Crowter fait campagne pour une modification de la loi depuis 2018, date à laquelle elle s'est jointe à une action en justice intentée par une autre mère dont le fils est atteint du syndrome de Down.  

    Elle affirme que la loi envoie un message selon lequel les personnes handicapées n'ont pas la même valeur et qu'elle viole leurs droits humains. "En 2023, nous vivons dans une société où les personnes handicapées sont considérées comme égales après la naissance, mais pas dans le ventre de leur mère", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

    Le gouvernement britannique défend la loi comme un équilibre entre les droits des femmes et les droits de l'enfant à naître. Il affirme que l'avortement est un choix personnel et que les femmes doivent avoir accès à des services sûrs et légaux. La Cour d'appel a statué en novembre 2022 que la loi n'était pas illégale et qu'elle n'interférait pas avec les droits des personnes handicapées vivantes. 

    L'affaire Crowter a attiré le soutien de groupes de défense des droits des personnes handicapées et d'organisations pro-vie. Ross Hendry, directeur général de CARE, une organisation caritative chrétienne qui défend les questions liées à la vie, a déclaré : "Il est tout à fait erroné que le handicap soit considéré comme un obstacle à la vie : "Il est totalement erroné que le handicap soit un motif d'avortement jusqu'à la naissance. Accepterions-nous une loi autorisant l'avortement à terme des bébés en fonction de leur sexe ou de leur race ? L'approche actuelle envoie un message selon lequel la vie des personnes handicapées a moins de valeur que celle des autres". 

    Lynn Murray, porte-parole de l'association Don't Screen Us Out, dont la fille Rachel est atteinte du syndrome de Down, a déclaré : "Il est encourageant de voir qu'Heidi va maintenant porter son affaire historique jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg. En tant que mère d'une fille de 23 ans atteinte du syndrome de Down, je constate chaque jour la valeur unique qu'elle apporte à notre famille et l'impact positif qu'elle a sur les autres autour d'elle". 

    Actuellement, en Angleterre, au Pays de Galles et en Écosse, le délai général pour avorter est de 24 semaines, mais si le bébé est atteint d'un handicap, notamment du syndrome de Down, d'une fente labiale ou d'un pied bot, l'avortement est légal jusqu'à la naissance. Il y a eu 3 370 avortements sélectifs en fonction du handicap en 2021, soit une augmentation de 9 % par rapport aux 3 083 avortements pratiqués en 2020. Le nombre d'avortements tardifs à 24 semaines de gestation ou plus lorsque le bébé est handicapé a augmenté de 20 %, passant de 229 à 274.

    Si Mme Crowter obtient gain de cause devant la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg, cela pourrait avoir des conséquences pour les 46 pays membres du Conseil de l'Europe, qui sont liés par ses décisions. Mme Crowter espère que son cas incitera d'autres personnes à défendre leurs droits et leur dignité.

    "Je porte cette affaire devant Strasbourg parce que le fait que les personnes handicapées soient traitées différemment constitue une véritable discrimination", a-t-elle déclaré. 

    La décision de la CEDH devrait être rendue dans le courant de l'année 2023.

    AC Wimmer est le rédacteur en chef fondateur de CNA Deutsch. Ancien cadre supérieur de la chaîne publique SBS et diplômé de l'Université de Melbourne et de l'Université Monash (Australie), il a travaillé comme journaliste dans le monde entier. Avant de rejoindre EWTN News, cet Australien aux racines bavaroises était rédacteur en chef du journal de l'archidiocèse de Munich.

  • Pakistan : deux adolescents chrétiens ont été arrêtés et inculpés de " blasphème "

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Deux adolescents chrétiens emprisonnés pour blasphème présumé, un religieux musulman tué

    20 mai 2023

    Lahore (Agence Fides) - Deux adolescents chrétiens de Lahore, Adil Baber, 18 ans, et Simon Nadeem, 12 ans, ont été arrêtés et inculpés de " blasphème " en vertu de l'article 295-C du Code pénal hier, 19 mai, sur ordre du tribunal. Un officier de police, Zahid Sohail, a déposé une plainte contre eux, affirmant qu'il les avait vus et entendus jouer et appeler un chiot chien "Muhammad Ali".

    Les familles des deux garçons ont déclaré qu'ils n'avaient pas de chien. Samina Nadeem, la mère de Simon, explique qu'il s'agissait d'un malentendu, car les garçons parlaient de "Naswar" (une pâte à mâcher, populaire au Pakistan, ndlr) dont la marque s'appelle "Muhammad Ali". Le policier, qui passait par là, a commencé à les frapper et à interpeller les gens, les accusant de blasphème. En peu de temps, une foule s'est rassemblée sur les lieux. "J'ai commencé à prier pour que la violence n'éclate pas", a déclaré le père de Simon. Les deux garçons ont été placés en garde à vue pour éviter le lynchage. Un rapport de première information a été enregistré contre les deux garçons. "Je ne pense pas que ces deux garçons aient jamais pensé qu'un passant surprendrait leur conversation et les accuserait de blasphème. L'utilisation abusive du blasphème est monnaie courante. La vie des chrétiens est constamment menacée", déclare Nasir Saeed, de l'organisation CLAAS.

    Dans un autre cas, Ishtiaq Saleem, un chrétien accusé de blasphème en novembre 2022, est toujours en prison . Son avocat et les membres de sa famille ont été empêchés de lui rendre visite en prison. L'homme, un travailleur écologique analphabète, est accusé d'avoir diffusé des contenus blasphématoires sur les médias sociaux. Selon sa femme, les images et les mots qu'il a publiés sur les médias sociaux sont en arabe et l'homme n'en connaît pas la signification. Pour les faits qui lui sont reprochés, il risque la réclusion à perpétuité.

    Les chrétiens ne sont pas les seuls à être victimes de cette loi : ces dernières semaines, un chef religieux musulman de la ville de Mardan, dans la province de Khyber Pakthunkhwa, au Pakistan, a été lynché par une foule après avoir été accusé d'avoir fait une allusion blasphématoire lors d'un rassemblement politique du parti de l'ancien premier ministre Imran Khan. Maulana Nigar Alam, 40 ans, aurait déclaré : "Imran Khan est une personne sincère et je le respecte comme le Prophète". Après ces propos, considérés comme blasphématoires, la foule a fait irruption dans la boutique où l'homme s'était réfugié et l'a lynché à mort.

    La loi pakistanaise sur le blasphème (trois articles du code pénal) punit toute personne qui insulte l'islam, le sentiment religieux, le prophète ou le Coran, de peines telles que l'emprisonnement à vie ou la peine de mort. L'organisation "Christian Solidairity Wordwide" déclare : "Cette loi est exploitée à des fins malveillantes, elle est incompatible avec le droit fondamental à la liberté de religion et doit être révisée et amendée de toute urgence".
    (PA) (Agence Fides 20/5/2023)

  • François a-t-il un plan secret pour la paix en Ukraine ?

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    Lu sur le site web du Pillar (LE PILIER) 3 mai 2023 :

    téléchargement (1).jpg« Le pape François a déclaré dimanche qu'il avait travaillé sur un plan secret de paix entre l'Ukraine et la Russie, plus de 14 mois après la nouvelle invasion à grande échelle de la Russie. 

    Mais alors que la perspective d'un accord de paix papal a retenu l'attention ces derniers jours, les responsables des gouvernements et de l'Église ukrainiens et russes disent qu'ils ne sont pas au courant d'un plan pontifical. 

    Le Vatican et le pape ont toujours soutenu que François pousse fort pour la paix en Ukraine. Mais après les commentaires du pape dimanche, il n'est pas clair si un plan papal est encore plutôt germinal, ou si des joueurs de haut niveau n'ont pas eux-mêmes été mis au courant. 

    Et quelques jours après les commentaires du pape selon lesquels une "mission" secrète de paix était en cours, il a rencontré un haut responsable orthodoxe russe au Vatican, et un proche conseiller papal a suggéré qu'une percée pourrait se produire.

    De retour dimanche de son voyage apostolique de trois jours en Hongrie, le pape François a donné l'une de ses désormais coutumières conférences de presse en vol, au cours de laquelle il a été interrogé sur sa volonté de travailler pour le retour des milliers d'enfants ukrainiens qui ont été déportés vers Russie par les forces d'occupation.

    "Je suis disponible pour faire n'importe quoi", a répondu François. « Il y a une mission qui n'est pas publique qui est en cours ; quand ce sera public, j'en parlerai. »

    Ces commentaires ont suscité une vague d'intérêt médiatique et de spéculations sur la manière exacte dont le pape pourrait travailler pour le rapatriement des enfants ukrainiens kidnappés, et si ses commentaires signalaient une percée prochaine dans les négociations de paix.

    Mais dans les 48 heures qui ont suivi les remarques, les responsables gouvernementaux ukrainiens et russes ont semblé verser de l'eau froide sur l'idée. 

    Les médias d'État russes ont rapporté mardi qu'un porte-parole du Kremlin avait nié avoir eu connaissance d'une mission dirigée par François, déclarant aux journalistes que "rien n'est connu" de Moscou au sujet d'une initiative de paix papale. 

    CNN a ensuite rapporté un démenti similaire depuis Kiev, citant une source proche du président ukrainien qui a déclaré : « Si des pourparlers ont lieu, ils se déroulent à notre insu ou sans notre bénédiction ».

    "Le président Zelenskyy n'a pas consenti à de telles discussions au nom de l'Ukraine", a déclaré la source à CNN.

    Mais le 3 mai, François a reçu publiquement l'envoyé étranger de l'Église orthodoxe russe à Rome, suscitant à nouveau des questions sur l'éventuel plan de paix de François. Le métropolite Anthony a assisté à l'audience générale du mercredi sur la place Saint-Pierre. 

    La semaine dernière, François avait rencontré le prédécesseur d'Anthony, le métropolite Hilarion, lors de son voyage en Hongrie.

    Alors que Hilarion a depuis déclaré que "rien concernant les relations bilatérales entre l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe russe" n'avait été discuté lors de la réunion et "aucune question politique" n'était sur la table, François a déclaré dimanche aux journalistes dans l'avion papal que "Vous pouvez-vous imaginer [...] que nous n'avons pas seulement parlé du Petit Chaperon Rouge, n'est-ce pas ? »

    Et, malgré les dénégations ukrainiennes et russes de tout pourparler de paix naissant, un proche conseiller papal a déclaré mercredi à un journal italien que François "travaillait continuellement pour la paix depuis plus de huit mois". Le conseiller a prédit qu'une initiative papale privée pourrait bientôt porter ses fruits.

    Stefano Zamagni, ancien président de l'académie pontificale des sciences sociales et l'un des principaux contributeurs à l'encyclique du pape Laudato Si de 2015, a déclaré à Il Fatto Quotidiano qu'il avait aidé à rédiger un plan de paix en sept points l'année dernière, qui verrait le Saint-Siège convoquer des réunions privées , non officielles, négociations de paix.

    Zamagni a rejeté les récents démentis officiels de Kiev et de Moscou, déclarant mercredi au journal qu'il n'était "pas surprenant" que les gouvernements aient nié toute implication dans des pourparlers de paix qui se voulaient informels et non officiels.

    L'économiste a affirmé que l'effort de paix du Vatican est maintenant dans la "dernière ligne droite" et pourrait se concrétiser publiquement "si ce n'est dans les prochaines semaines, du moins dans les trois prochains mois", dans le cadre d'une série de négociations parallèles à celles qui sont poursuivies. par les gouvernements américain et chinois avec les présidents Zalinsky et Poutine. 

    Mais, a concédé Zamagni, toute conclusion à l'effort ne serait pas «parfaite» et a insisté sur le fait qu'une «paix injuste» était préférable à une «guerre juste».

    Tout au long du conflit actuel, François a suscité des critiques de la part des représentants ukrainiens et russes pour ses commentaires sur le conflit et les tentatives du Vatican d'éviter de se ranger ouvertement du côté de l'un ou l'autre pays après l'invasion. 

    Au cours de la semaine sainte de l'année dernière, le Vatican a invité des femmes russes et ukrainiennes vivant en Italie à participer au chemin de croix du Vendredi saint célébré par le pape François - les deux femmes tenant la croix en l'air au 13e chemin de croix . 

    Cette invitation a suscité de nombreuses critiques parmi les Ukrainiens et les catholiques ukrainiens, qui l'ont qualifiée d'"étrange sorte d'œcumanisme" et ont déclaré qu'elle semblait donner une équivalence morale aux envahisseurs et aux envahis dans le conflit actuel.

    Dans le même temps, il a également suscité la colère de Moscou, après avoir révélé publiquement qu'il avait critiqué le patriarche orthodoxe russe Kirill lors d'une vidéoconférence privée, lui disant de ne pas être "l'enfant de chœur de Poutine".

    Alors que François a été invité à plusieurs reprises à se rendre en Ukraine, à la fois juste avant le début de l'invasion russe et dans l'année qui a suivi, le pape a clairement indiqué qu'il n'entreprendrait un tel voyage que s'il pouvait visiter à la fois Kiev et Moscou en tant qu'émissaire de la paix.

    En octobre de l'année dernière, François a réitéré sa volonté d'être un intermédiaire pour un cessez-le-feu, utilisant son discours hebdomadaire de l'Angélus pour lancer un "appel confiant au président ukrainien pour qu'il soit ouvert à des propositions sérieuses de paix", tout en déclarant que son "appel s'adresse en premier lieu au président de la Fédération de Russie, l'implorant d'arrêter cette spirale de violence et de mort, également pour le bien de son propre peuple.

    Tout en adoptant un ton de plus en plus haussier sur le bien et le mal du conflit, qualifiant l'invasion russe de "insensée, répugnante et sacrilège" et parlant des "actions sauvages, des monstruosités" commises par les troupes russes, François a également déclaré que c'est une erreur de penser qu'il s'agit d'un film de cow-boy où il y a des gentils et des méchants. »

    Ref. François a-t-il un plan secret pour la paix en Ukraine ?

    Peut-être pas un western mais sûrement encore un nouvel imbroglio à la Bergoglio…

  • RDC : sondage et résignation ?

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    Lu sur le site web « Afrikarabia » ce commentaire d’un sondage d’opinion analysé par Christophe Rigaud (1) :

    « Les attentes étaient fortes… la déception aussi. L’arrivée à la tête du pays de l’opposant Félix Tshisekedi, dans des conditions contestées, avait suscité beaucoup d’espoirs. Il faut dire qu’après 17 années d’un pouvoir sans partage de Joseph Kabila, la République démocratique du Congo (RDC) n’avait toujours pas décollé économiquement, et le quotidien des Congolais ne s’était jamais amélioré. Félix Tshisekedi avait promis de s’attaquer au chômage, à la pauvreté, à la corruption, au manque d’infrastructures et à l’insécurité endémique à l’Est du pays. Un peu plus de 4 ans plus tard, le bilan est bien mince, et la déception est en rendez-vous.

    Un trop-plein de promesses

    Le sondage réalisé par le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), Ebuteli et le bureau d’études Berci (2) indique que 57,16% des Congolais interrogés considèrent que « les choses vont dans la mauvaise direction ». Selon Jacques Mukena, chercheur pour Ebuteli, « Le quinquennat du chef de l’État a commencé avec des projets ambitieux promettant de changer le quotidien de la population en un temps record : projets de 100 jours, programmes d’assainissements, nouveaux avions pour Congo Airways, etc. Aujourd’hui, la corruption, la mégestion, le manque de planification ou de volonté politique freinent la tenue de ces promesses ».

    Tshisekedi toujours fort dans les Kasaï

    Dans un contexte pré-électoral tendu, où la présidentielle est théoriquement prévue pour le 20 décembre si la situation sécuritaire s’améliore à l’Est, la confiance dans le président Tshisekedi reste pourtant forte dans son fief des Kasaï. Le taux de satisfaction est très élevé au Kasaï (95,24 %), Kasaï-Oriental (86,34 %), et Lomami (70,16 %), ce qui n’est pas le cas dans les provinces du Haut-Katanga (26,61 %), Haut-Lomami (13,10 %), Maniema (8,54 %), Bas-Uele (6,90 %) et Kwilu (0,86 %).

    Des promesses qui « n’ont rien changé »

    L’étude d’opinion relève également que les Congolais ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour améliorer la situation du pays, à près de 58%. « Pour la même question, 19,55 % de l’opinion consultée estime qu’il faut une intervention divine » note le sondage. Malgré les multiples programmes de développement (programme des 100 jours, projet Tshilejelu, programme des 145 territoires… ), 54,35 % des Congolais interrogés affirment que ces promesses « n’ont rien n’a changé », et 27,45 %, que la situation « a empiré ».

    L’IGF sauve l’honneur

    « Aucun service public ne donne satisfaction » estiment également les sondés. Seuls 39,23 % des répondants pensent que le secteur de l’enseignement « fonctionne bien ». « Les plus faibles taux de satisfaction sont enregistrés en matière d’assainissement (2,75 %), de transport public (5,31 %) et de sécurité (9,53 %) ». Une institution trouve tout de même grâce aux yeux de la population, il s’agit de l’Inspection générale des finances (IGF). 55,50 % des Congolais estiment que l’IGF « est la seule institution qui s’investit dans la lutte contre la corruption ». Mais il y a un bémol de taille, puisque 55,75 % des personnes interrogées trouvent que le niveau de corruption « n’a pas changé ces 6 derniers mois ». Et 21,39 % des Congolais estiment que la situation s’est dégradée.

    Une popularité en chute libre

    Le gouvernement concentre l’essentiel de la déception des sondés, puisque 65,12 % de l’opinion se dit « insatisfaite du bilan du gouvernement Sama Lukonde ». Par ricochet, la cote de popularité du président Félix Tshisekedi continue de chuter depuis son arrivée au pouvoir début 2019. Le chef de l’Etat passe de 63% d’opinion favorable en mars 2019 à 35,66% en janvier 2023… son plus faible score depuis son intronisation. L’inflation, la corruption endémique, la guerre à l’Est qui s’est réactivée avec le retour du M23, et un quotidien qui ne s’améliore pas, expliquent ce faible taux de satisfaction. Reste à savoir quel impact ce mécontentement aura sur les prochaines élections ? Mais les Congolais sont avant tout pragmatiques et réalistes. Une majorité des sondés estiment en effet, que d’ici décembre 2023, « le chef de l’État ne va pas réaliser ses promesses électorales de 2018 »… et qu’il n’y aura donc pas de miracle. »

    Christophe Rigaud – Afrikarabia

    ( 1) Journaliste, directeur du site Afrikarabia consacré à l'actualité en République démocratique du Congo (RDC) et en Afrique centrale.

     (2) Ce sondage a été réalisé du 14 au 17 janvier 2023 pour évaluer les quatre années de la gouvernance du président Félix Tshisekedi. L’enquête s’est déroulée auprès d’un échantillon de 4 000 répondants, dont 3 632 ont été retenus après nettoyage du fichier. La base de données utilisée provient du répertoire national d’enquêtes de Berci, répartis en 26 provinces de la République démocratique du Congo.

  • Les conflits d'intérêts entre juges et ONG persistent à la Cour européenne des droits de l'homme

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    Conflits d'intérêts à la CEDH

    Madame, Monsieur,

    Les conflits d’intérêts persistent à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). À cela s’ajoutent d’autres dysfonctionnements.

    C’est ce que révèle le rapport que l’ECLJ publie aujourd’hui : « L’impartialité de la CEDH, problèmes et recommandations ». Ce nouveau rapport poursuit et approfondit l’analyse entreprise en 2020 sur les conflits d’intérêts à la CEDH.

    L’ECLJ révélait alors l’existence d’un problème structurel de conflits d’intérêts au sein de cette Cour. Il démontrait que, entre 2009 et 2019, 18 juges ont jugé à 88 reprises des affaires introduites ou soutenues par sept ONG dont ils ont précédemment été dirigeants ou collaborateurs. Parmi ces ONG, l’Open Society se distingue par le fait que la majorité des juges en cause lui est liée, et qu’elle finance les six autres ONG.

    En réponse à ce rapport de 2020, dont la véracité et le bien fondé ont été reconnus, la CEDH et le Conseil de l’Europe ont entrepris de corriger certains aspects du système et de proposer des mesures pour améliorer la sélection, l’indépendance et l’impartialité des juges de la Cour, ainsi que la transparence de l’action des ONG. L’ECLJ se félicite de ces premiers résultats.

    Cependant, notre nouveau rapport constate que les cas de conflits d’intérêts entre juges et ONG persistent, et ont même augmenté. Rien que sur les trois dernières années, de 2020 à 2022, l’ECLJ a constaté 54 situations de conflits d’intérêts, dont 18 pour des jugements de Grande Chambre, les décisions les plus importantes rendues par la CEDH.

    Ces conflits concernent 12 juges de la CEDH sur les 46 qui la composent. Ils ont siégé à 54 reprises dans des affaires introduites ou soutenues par la fondation ou l’ONG qu’ils ont fondée, dirigée, ou avec laquelle il ont précédemment collaboré. Il s’agit de : Amnesty InternationalHuman Rights WatchOpen Society FoundationInterights, un Comité ou une Fondation Helsinki, A.I.R.E. Centre et la Commission Internationale des Juristes.

    Ce sont des situations de conflits d’intérêts manifestes contraires aux règles élémentaires de la déontologie judiciaire et mettant en cause l’impartialité de la Cour. Ces juges auraient dû se récuser. Plus encore, la Cour a plusieurs fois refusé de donner suite à des demandes de récusation formulées par un gouvernement concernant des requêtes introduites par l’ONG fondée par l’un des juges.

    Lire « L’impartialité de la CEDH - Problèmes et recommandations »

    Outre ces cas de conflits d’intérêts, le présent rapport expose une série de problèmes structurels affectant la Cour en matière d’impartialité et démontrant que celle-ci n’est pas au niveau des exigences des autres grandes juridictions internationales et nationales. Ainsi, entre autres, les problèmes d’impartialité s’observent également au sein du greffe de la Cour ; la CEDH ne prévoit pas de procédure de récusation, les juges ne publient pas de déclarations d’intérêts, et le traitement des affaires est marqué par l’opacité, ce qui porte atteinte au droit à un procès équitable. Il apparaît aussi que certains juges ont un peu trop embelli leur curriculum vitae et n’ont pas toujours la qualification attendue pour la juridiction la plus élevée d’Europe.

    Lire « L’impartialité de la CEDH - Problèmes et recommandations »

    À la suite de ces constats objectifs et fondés sur les données publiques du Conseil de l’Europe, ce rapport présente une série de recommandations précises permettant de répondre aux problèmes identifiés. Elles ont été analysées et approuvées par plusieurs juges et juristes de la Cour. L’ECLJ les remercie pour leur collaboration, et espère que ce nouveau rapport contribuera à davantage de justice, car la Cour européenne devrait être exemplaire et respecter les normes qu’elle-même impose aux juridictions nationales en matière d’impartialité.

    Le présent rapport démontre que tel n’est pas le cas à ce jour. Cela est dû, notamment, au fait que la CEDH n’est soumise au contrôle d’aucune instance judiciaire susceptible de constater ses dysfonctionnements. Les gouvernements n’ont pas voulu effectuer ce contrôle jusqu’à présent, par respect pour l’indépendance de la Cour. Il échoit donc à la société civile d’assumer ce travail de contrôle extérieur et de lanceur d’alerte et c’est ce qu’a entrepris l’ECLJ.

    Il est donc essentiel que vous partagiez ces informations à vos proches et à vos élus afin que la notoriété de ces faits oblige la Cour à se réformer. Merci pour votre aide !

    Voici le lien à partager : https://eclj.org/echr-impartiality-concerns-and-recommendations?lng=fr

  • "Affaire Orlandi"; le pape défend la mémoire de Jean-Paul II

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    De Vatican News :

    Le Pape défend saint Jean-Paul II, "objet de conclusions offensantes et infondées"

    Après le Regina caeli, François a évoqué son prédécesseur en se disant «certain d'interpréter les sentiments des fidèles du monde entier» et en adressant «une pensée reconnaissante» à sa mémoire. Le nom du pape polonais est réapparu cette semaine au cours d’un nouvel épisode de l’affaire Orlandi, nom d’une adolescente, fille d’un employé du Vatican, disparue il y a quarante ans.

    Après la récitation du Regina caeli, le Pape François a pris la défense de son prédécesseur saint Jean-Paul II, dont la figure a été ces derniers jours au centre d'accusations calomnieuses liées à l'affaire Orlandi, formulées sur la base de «rumeurs» anonymes, sans témoignages ni indices. Des accusations que le Souverain pontife a qualifiées de «conclusions offensantes et infondées».

    Après avoir salué les groupes de la Divine Miséricorde présents sur la place Saint-Pierre ce dimanche 16 avril, François a ajouté: «Certain d'interpréter les sentiments des fidèles du monde entier, j'adresse une pensée reconnaissante à la mémoire de saint Jean-Paul II, objet ces jours derniers de conclusions offensantes et infondées».

    Allégations sans preuves du frère de la victime

    Pour comprendre cette prise de parole du Pape ce dimanche, il faut revenir sur les événements de cette semaine liés à l’affaire Orlandi, du nom d’Emanuela Orlandi, une jeune fille de quinze ans, disparue le 22 juin 1983. Une affaire qui fit grand bruit il y a quarante ans, Emanuela étant la fille d’un employé du Vatican et possédant la citoyenneté vaticane. Jean-Paul II s’était adressé à l’époque directement aux ravisseurs lors d’un Angélus, demandant sa libération. Depuis, cette affaire non-élucidée défraye régulièrement la chronique en Italie, les rumeurs et les hypothèses se multipliant. En janvier dernier, la justice du Vatican avait annoncé la réouverture de l’enquête, le Pape François et le secrétaire d’État du Saint-Siège ayant expressément demandé de chercher la vérité sur ce qu’il s’est passé.

    Mardi 11 avril, Pietro Orlandi, le frère d’Emanuela, s’est rendu auprès du promoteur de justice du Vatican pour lui exposer longuement de nouveaux éléments dont il aurait été en possession. Le soir même, dans une émission télévisée italienne, Pietro Orlandi, accompagné de son avocate Laura Sgrò, a affirmé que Jean-Paul II «sortait le soir avec deux de ses amis monsignori polonais» et «n’allait certainement pas bénir les maisons», mais abuser de jeunes filles. Des allégations qui corroboreraient un enregistrement audio d’un ancien membre d’un groupe criminel romain bien connu à l’époque, la bande de la Magliana. La disparition de la jeune fille serait ainsi liée, selon cette dernière version, à Jean-Paul II.

    Ce samedi 15 avril, l’avocate Laura Sgrò a rencontré brièvement au Vatican le promoteur de justice Alessandro Diddi, en qualité de témoin pour s’expliquer sur les sources de ces allégations concernant Jean-Paul II. L’avocate, qui avait demandé publiquement de rencontrer les enquêteurs du Vatican dès le mois de janvier, a finalement choisi d’opposer le secret professionnel et a ainsi refusé de dire d’où provenaient ces «voix» sur les soi-disant habitudes du pape polonais, signifiant ainsi son refus de collaborer à l’enquête et de faire la lumière sur ces accusations dénoncées ce dimanche donc par le Pape François.

    Lire également : Pourquoi ils veulent abattre Jean-Paul II

  • Selon François, l'Église doit garder la maîtrise du traitement juridique des abus sexuels

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du figaro via Il Sismografo :

    Pour le pape l'Église doit garder la maîtrise du traitement juridique des abus sexuels

    Contre la loi du silence François a publié un décret très contraignant mais il opte pour la primauté juridique de l'Église au détriment de la collaboration avec la justice civile -- Dans un document juridique publié le 25 mars, fête de l'Annonciation dans l'Église catholique, le pape François a confirmé et renforcé plusieurs mesures juridiques pour lutter contre les abus sexuels. En clair, toute personne dans l'Église qui a connaissance d'un abus sexuel sur mineurs, ou sur des personnes handicapées, a le devoir de le « signaler » à l'évêque du lieu. «Ce signalement n'est pas une violation du secret professionnel » (segreto d'ufficio) précise le texte. «Sauf» demande l'Église, si un prêtre recevait cette confidence dans le cadre de la confession dont le secret absolu reste protégé.

    Tout responsable, quel que soit son statut, clerc ou laïc, qui est informé d'un délit potentiel, doit alors diligenter une enquête canonique, selon le droit interne de l'Église. En cas de blocage, il doit même user de son autorité hiérarchique pour « obtenir des informations » et faire avancer l'enquête. Et ne doit donc, en aucune manière, s'y opposer. Il est également responsable de la « conservation » des documents de l'enquête, c'est-à-dire de leur sécurité, contre toute destruction ou disparitions de pièces comme cela s'est déjà produit.

    Ce décret entend rendre pratiquement impossible la « couverture ou l'ensablement » des abus sexuels commente Mgr Filippo Lannone, Préfet du dicastère pour les textes législatifs, un ministère du Vatican.

    Mise en application le 30 mars 2023

    Mais s'il renforce nombre de procédures internes à l'Église catholique, le pape François n'impose pas l'obligation de recours à des enquêtes juridiques menées par des instances civiles, non dépendantes de l'Église. C'était pourtant une demande de nombres associations de victimes dans le monde. En France, l'Église catholique a ainsi passé des conventions de signalements automatiques d'abus avec les parquets pour déclencher les enquêtes de police afin de vérifier la nature des accusations. Mais en Italie, le concordat interdit pratiquement un évêque le droit de signaler un prêtre accusé à la justice civile.

    Le nouveau document suggère simplement que le responsable ecclésial, « s'il le juge opportun, peut demander des informations à des personnes et à des institutions, mêmes civiles, qui sont en mesure de fournir des éléments utiles pour l'enquête ». L'Église universelle n'accepte donc pas que la justice civile entre dans une procédure touchant ses prêtres. Cela dit le document fustige et interdit toute action d'obstruction hiérarchique « omissions directes, interférences ou évitement d'enquêtes civiles ou d'enquêtes canoniques, administratives ou pénales ».

    Plus globalement les mesures, en partie déjà connues, sont proclamées « définitivement » par ce Motu Proprio, un décret d'application, d'une dizaine de pages, intitulé « Vous êtes la lumière du Monde ». Elles ont été expérimentées depuis le 7 mai 2019 à tous les niveaux de l'Église avec un précédent Motu Proprio provisoire. Elles entrent en application le 30 mars 2023.

    Lire la suite