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Livres - Publications - Page 11

  • Quid de l’authenticité des reliques des suaires du Christ ?

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    De Sixtine Chartier sur le site de La Vie :

    Nicolas Sarzeaud : « J’ai dénombré 130 sanctuaires du saint suaire »

    Plusieurs sanctuaires ont affirmé détenir le linceul du Christ au Moyen Âge, avant d’être éclipsés par la popularité du saint suaire de Turin. Quid de l’authenticité de ces reliques ? Entretien avec l’historien Nicolas Sarzeaud, qui publie « les Suaires du Christ en Occident » (Cerf).
    13/06/2024 .
     
     
    Le suaire de Turin, considéré dans la piété populaire comme une relique sur laquelle l’empreinte du Christ aurait été déposée. Prudente, l’Église catholique le qualifie seulement d’« image ».

    Le suaire de Turin, considéré dans la piété populaire comme une relique sur laquelle l’empreinte du Christ aurait été déposée. Prudente, l’Église catholique le qualifie seulement d’« image ». • AKG-IMAGES

    Comme la « Vraie Croix », le saint suaire dans lequel le Christ a été enveloppé après sa mort a suscité un grand nombre de reliques dans l’Occident médiéval : fragments, reproductions à l’identique, copies, faux… La multiplication de ce tissu insigne donne le tournis pour l’œil moderne, obnubilé par l’authenticité et la recherche cartésienne de la vérité. Spécialiste des reliques et des images au Moyen Âge, Nicolas Sarzeaud s’empare de ce sujet délicat avec brio dans un livre tiré de sa thèse, mais très accessible pour le lecteur profane. Sans mépriser les querelles autour du suaire de Turin, il nous invite à prendre de la hauteur.

    À quoi correspond le suaire du Christ tel qu’il est vénéré en Occident ?

    Ce qu’on appelle le suaire est le linge en lin blanc dans lequel le corps du Christ a été enveloppé. La pureté du lin est mentionnée dans le texte grec des Évangiles, en référence aux traditions hébraïques qui font du lin la fibre sacrée par excellence. Ce lin blanc du suaire est très signifiant lorsque le culte chrétien se met en place. Ainsi, quand les premières dispositions liturgiques sont établies, le drap sur lequel est célébrée l’eucharistie doit être en lin blanc sans broderies en référence au suaire.

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  • Beauraing : une nouvelle brochure de Jean-Pierre Snyers

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    Les apparitions de la Vierge à Beauraing sont-elles crédibles?

    Jean-Pierre Snyers en est convaincu.

    A travers une petite brochure qui vient d'être publiée, il nous donne 12 raisons de croire en celles-ci.

    En cette année où nous fêtons le 75è  anniversaire de la reconnaissance des apparitions, cette présente publication n'est-elle pas la bienvenue?

    En vente (notamment) aux sanctuaires de Beauraing et de Banneux. Prix: 1,50 €

  • Thomas More, champion de la Contre-Réforme

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    Saint Thomas More

    Saint Thomas More (source)

    Le 15 juin 1520, Léon X signe la bulle Exsurge Domine contre Luther. Dès le 24, celui-ci rédige son Appel à la Noblesse chrétienne de la Nation Allemande pour l’amélioration de la Chrétienté. C’est une déclaration de guerre à la Papauté. Puis, il lance un violent réquisitoire contre l’Église et ses Sacrements, suivi de la revendication d’une totale liberté du chrétien par rapport à toute autorité ecclésiastique, et d’un appel à la libération des moines par rapport à leurs vœux. Le 10 décembre, à Wittemberg, il brûle la Bulle de l’Antéchrist  !

    Le Roi d’Angleterre a jugé de son devoir d’intervenir. Le 12 juillet 1521 paraît son Assertion des Sept Sacrements, en réponse au réquisitoire de Luther, et se voit décerner le titre de “Defensor fidei” par le pape Léon X.

    Luther répond en lançant avec insolence et mainte grossièreté un défi au roi (…). Celui-ci ne peut décemment relever le défi sans déchoir  : il en laisse le soin à son ami et conseiller l’honorable Sir Thomas More, qui, sans négliger aucune de ses charges publiques répond par un énorme pamphlet  : l’Adversus Lutherum, sous le pseudonyme de Guilelmus Rosseus, le donneur de rossées. L’ouvrage parut en 1523. (…)

    L’ADVERSUS LUTHERUM

    Les sept premiers chapitres du Livre Premier nous apprennent beaucoup sur la personne de Luther. Pour y être vivement rossé, il n’en est pas moins fort exactement observé et critiqué. (…) More fustige l’incommensurable orgueil de ce Docteur. (…)

    Mille détails le dépeignent dans sa pleine vérité, n’en déplaise à ses admirateurs. Thomas More lui reproche sa conduite vulgaire, nous le montrant écrivant ses livres dans la compagnie des buveurs de bière. Puis, plus sérieusement, il lui reproche, à lui qui n’est pas un saint et loin de là, de ne pas distinguer les vices répréhensibles des gens d’église de leurs fonctions toujours saintes et du dépôt de la doctrine et des sacrements qui sont choses divines.

    More manie la langue verte, pour répondre à Luther en son propre langage, parce qu’il jugeait que l’autre le méritait.

    Sur le fond doctrinal, More démontre l’absurdité d’un système selon lequel il ne faudrait rien tenir pour certain qui ne soit prouvé par un texte évident de l’Écriture. Et d’autant plus que Luther falsifie et truque les textes, les oublie ou leur fait dire le contraire de ce qu’ils signifient  ! Avec force, More déclare qu’un tel principe autorise et provoque une destruction totale de l’Église, comme Magistère de vérité, Autorité législative, Dispensatrice des sacrements…

    More défend la primauté et l’antériorité de la Tradition sur l’Écriture. (…) Là, il atteint la vérité la plus profonde  : ce libre-examen fondé sur l’Écriture est une nouvelle forme de rationalisme  !

    Luther fait encore appel à «  l’Église  », mais «  l’Église du Christ  », qui n’est pas l’Église Catholique, devenue à ses yeux Babylone, la Synagogue de Satan. Son Église, c’est l’Église invisible, parce qu’elle doit être sans péché  ? Mais, rétorque Thomas More, Luther veut une Église sans péché  ? Mais pour lui toute œuvre bonne est péché et orgueil et damnation  ; toute œuvre mauvaise au contraire est principe d’humiliation et de salut par la foi. La foi seule sauve, même sans confession  ! Alors, l’Église romaine qui est saturée de péchés devrait être la vraie, dans la foi  ! L’Église des Purs, selon Luther, n’en est que la diabolique caricature, pleine d’orgueil, qui n’a pas besoin de prier et ne peut avoir la foi  ! L’Église romaine se sait pauvre et faible, elle croit, et elle prie…

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  • Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

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    Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

    Lettre datée du 17 juin 2024 et une analyse de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale concernant le Guide EVRAS

    Depuis de nombreuses années, des séances d’animation Evras ont cours à l’école et nous, membres de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale, sommes tout à fait favorables à leur principe.

    Depuis quelques semaines, les centres de planning familial clament haut et fort la réussite concrète de ces séances à l’école. Auto-satisfecit qui est une belle application de la méthode Coué, émanant d’institutions qui sont à la fois juges et parties ! Une évaluation soignée et indépendante aurait très probablement montré que certaines de ces animations ont été bonnes et même très bonnes, d’autres nulles et d’autres traumatisantes pour les enfants et les adolescents.       
    A l’arrière-plan de ces animations, il y a la compétence variable des animateurs, leur formation et la  référence qu’ils font plus ou moins-au moins actuellement- au guide pour  l’Evras.

    Ce guide, publié au Moniteur belge le 25 mars 2024, est considéré par les responsables des formation Evras comme un instrument de référence essentiel [1].

    Pourtant, depuis plus d’un an, la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale est alertée par des parents, des institutions et des cliniciens, tous préoccupés par l’orientation et de nombreux contenus de ce guide pour l’Evras. Nous avons dès lors pris le soin de lire attentivement l’ensemble du texte du guide et de formuler dans le rapport ci-joint les critiques qui nous paraissent devoir lui être adressées.

    C’est d’abord le mode de rédaction du guide qui pose question. En 2021, il a été entouré de beaucoup de mystère... très difficile de savoir à la demande de qui et avec qui le groupe de rédaction s’est constitué : aucune Université n’y a été convoquée, aucun professionnel notoire de la psychologie de l’enfant, belge ou étranger, aucune référence substantielle à des manuels francophones d’éducation sexuelle déjà bien rodés, aucune explication sur la méthode, aucune évaluation indépendante quant à la scientificité  du produit fini !

    C’est plutôt une sorte d’essai, émanant de la plume d’un petit groupe de rédacteurs très inspirés par l’idéologie du genre, qui transparaît abondamment dans le texte.

    La neutralité nécessaire dans une matière aussi délicate n’a donc pas été respectée et cela nuit grandement à la pertinence d’un grand nombre d’items et points d’attention que comprend le guide.

    Nous pensons que le guide tel qu’il a été élaboré n’aidera pas à redonner le sens de l’appartenance au collectif mais au contraire, privilégiera l’individualisme à tout crin.

    Le principe de diffuser des informations à des fins partisanes est alors venu se substituer à l’écoute des jeunes et aux réponses qu’il s’agit de leur donner en fonction de leurs questions et aussi de leur âge.

    Nous sommes majoritairement des cliniciens attentifs à l’éducation à la vie sexuelle et relationnelle et nos remarques et critiques visent à ce que le guide retrouve sa consistance sans aucunement devoir céder aux idéologies ambiantes.

    Nous espérons que vous trouverez dans notre analyse de quoi réfléchir au bien- fondé de la version actuelle de ce guide et que ceci pourra susciter un véritable débat dont notre démocratie a bien besoin et qui, en l’occurrence, a été soigneusement évité.

    Croyez à notre considération distinguée.

    la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale

    LIGUE WALLONNE POUR LA SANTÉ MENTALE

    Association Sans But Lucratif

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    [1]Lors des débats au Parlement de la Communauté française, la ministre de l’Éducation, Madame Caroline DESIR, a d'ailleurs précisé, en réponse à une interpellation, que le guide est « un texte réglementaire et contraignant à l'égard des professionnels qui organiseront les animations EVRAS ».

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  • La continuité contestée entre Benoît XVI et François

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    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    La continuité contestée entre Benoît XVI et François

    16 juin 2024

    La supposée continuité entre le pontificat de Benoît XVI et celui de François n'a jamais existé. Le thème du dualisme des deux papes au Vatican, qui s'était inévitablement ouvert avec l'élection de Bergoglio en 2013 pour se prolonger jusqu'à la mort de Ratzinger le 31 décembre 2022, reste encore au centre d'analyses érudites et d'études historiques approfondies. Jusqu'à présent, cela n'a jamais conduit à une réponse univoque. D'ailleurs, les deux pontifes qui ont cohabité pendant près de dix ans au Vatican avaient des tempéraments différents, des caractères distincts, des visions de l'Église éloignées, même si avec l'Émérite, le pape régnant avait effectivement su construire au fil des ans une bonne relation humaine. «Le grand-père sage à la maison», disait-il de lui avec affection.

    Ces dernières années, plusieurs livres, souvent très détaillés, se sont concentrés sur les dynamiques internes du pouvoir, en sondant les mécanismes décisionnels, pour comprendre à quel point le théologien Ratzinger était éloigné ou, au contraire, proche de certains tournants de François. Le dernier volume paru porte la signature autoritaire du professeur Gianmaria Vian, historien, ancien directeur de l'Osservatore Romano sous le pontificat de Benoît XVI et également durant les premières années de celui de François (L'ultimo papa, Marcianum Press). À son avis, cette linéarité que beaucoup identifient entre les deux pontifes et que l'on voudrait faire émerger avec tant de certitude non seulement ne correspond pas aux faits survenus mais est même l'objet d'opérations médiatiques peu convaincantes.

    Vian passe au crible le livre d'entretiens accordé par le pape François il y a quelques mois à l'Espagnol Javier Martinez Brocal, correspondant d'Abc mais aussi membre numéraire de l'Opus Dei. Le titre «Papa Francisco. El sucesor. Mis recuerdos de Benedicto XVI» indique avec précision son contenu, basé sur trois heures d'entretien. À travers la mémoire que Bergoglio conserve de son prédécesseur, «il veut qu'elle soit transmise avec l'intention déclarée de manière programmatique par le journaliste qui l'a écrit de montrer la continuité entre les deux papes. Mais le livre ne convainc pas» et ouvre, au contraire, de nombreuses questions. Pour Vian, cela apparaît comme une opération médiatique à considérer comme «échouée». Pour diverses raisons.

    Il ne s'agit pas, en effet, des polémiques avec les anciens collaborateurs de Ratzinger, à commencer par don Georg avec lequel François n'était pas en parfaite harmonie, ni de la reconstitution des deux derniers conclaves, ou des volontés exprimées par François pour les funérailles du théologien bavarois qui furent célébrées de manière presque expéditive, sans emphase, ni trop d'honneurs. Plutôt, Vian reprend un incident de 2018, un de ces faits qui à eux seuls sont capables d'éclairer le tout.

    Cette année-là, onze petits livres sur la théologie de Bergoglio avaient été publiés par la Librairie éditrice vaticane, et le préfet du Secrétariat pour la communication, Dario Edoardo Viganò, avait proposé à Benoît XVI d'écrire un bref texte pour les commenter. Ratzinger, dans la lettre envoyée à Viganò, évoque une «continuité intérieure entre les deux, malgré toutes les différences de style et de tempérament», mais la ligne suivante décline l'invitation en raison de «d'autres engagements». Enfin, le pape émérite mentionnait avec «surprise» la présence parmi les auteurs des «petits volumes» d'un théologien de son pays, Peter Hünermann, qui avait «dirigé des initiatives anti-papales» surtout «sur des questions de théologie morale». Mais lors de la présentation de l'initiative aux journalistes, le préfet Viganò ne montra qu'une partie de la lettre de Benoît XVI, évidemment dépourvue de cette dernière partie. Les polémiques qui s'ensuivirent le contraignirent à démissionner.

    Vian rapporte ensuite également les déclarations très différentes sur les dynamiques des deux conclaves et, face à de nombreux éléments, conclut en soulignant que «le soutien de Martínez-Brocal à la théorie de la continuité entre les papes, un thème incontournable pour les historiens - apparaît comme une opération échouée».

    Vian écrit : «les commentaires sur l'évolution du pontificat de François sont en général d'accord pour souligner le caractère très personnel (ou autocratique) des choix du pape, surtout à travers les nominations épiscopales et les créations cardinalices. De cette manière, Bergoglio mettrait en œuvre son intention d'une part de rendre irréversibles les réformes entreprises - comme l'a lui-même mentionné le pontife - et d'autre part d'influencer même d'une certaine manière sa succession».

  • «La primauté doit être exercée de manière synodale, et la synodalité exige la primauté» (cardinal Koch)

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    De Vatican News

    Cardinal Koch: la primauté du Pape, un service exercé de manière synodale

    Le cardinal préfet du dicastère pour la Promotion de l'unité des chrétiens explique le document œcuménique intitulé «L'évêque de Rome»: le ministère du successeur de Pierre n'est plus perçu par les autres Églises uniquement comme un problème, mais plutôt comme une opportunité pour une réflexion commune sur la nature de l'Église et sa mission dans le monde.

    Entretien réalisé par Andrea Tornielli – Cité du Vatican

    «La primauté doit être exercée de manière synodale, et la synodalité exige la primauté». C'est ainsi que le cardinal Kurt Koch, préfet du dicastère pour la Promotion de l'unité des chrétiens, résume l'un des points clés du document œcuménique intitulé «L'évêque de Rome», publié jeudi 13 juin. Un texte qui résume l'évolution du dialogue œcuménique sur le thème de la primauté et de la synodalité.

    Éminence, pouvez-vous tout d'abord expliquer ce qu'est ce document, comment il a vu le jour et quel est son objectif?

    Ce document, intitulé «L'évêque de Rome», est un texte d'étude qui offre une synthèse des récents développements œcuméniques sur le thème de la primauté et de la synodalité. Sa genèse remonte à l'invitation adressée à tous les chrétiens par saint Jean-Paul II dans Ut unum sint à trouver, «évidemment ensemble», les formes dans lesquelles le ministère de l'évêque de Rome «peut réaliser un service d'amour reconnu par les uns et les autres». Cette invitation a été réitérée à plusieurs reprises par le Pape Benoît XVI et le Pape François. Le document résume une trentaine de réponses à cette invitation et une cinquantaine de textes de dialogues œcuméniques sur le sujet. En 2020, le dicastère pour la Promotion de l'unité des chrétiens a vu dans le 25e anniversaire de l'encyclique Ut unum sint l'occasion de faire le point sur la discussion. La convocation d'un synode sur la synodalité a confirmé la pertinence de ce projet comme contribution à la dimension œcuménique du processus synodal.

    Quelle méthodologie a été utilisée pour produire ce document?

    Ce document est le résultat d'un véritable travail œcuménique et synodal. Dans sa réalisation, il a impliqué non seulement les officiaux, mais aussi les membres et les consulteurs du dicastère qui l'ont discuté lors de deux assemblées plénières. De nombreux experts catholiques et érudits de diverses traditions chrétiennes, orientales et occidentales, ont été consultés, en collaboration avec l'Institut d'études œcuméniques de l'Angelicum. Enfin, le texte a été envoyé à divers dicastères de la Curie romaine et au Secrétariat général du Synode. Au total, plus de cinquante avis et contributions ont été pris en compte. Notre document tient également compte des dernières interventions dans le processus synodal.

    Dans l'encyclique Ut Unum sint (1995), Jean-Paul II s'est dit prêt à discuter des formes d'exercice de la primauté de l'évêque de Rome. Quel chemin a été parcouru au cours de ces trois décennies?

    La question de la primauté a fait l'objet de discussions intenses dans presque tous les contextes œcuméniques au cours des dernières décennies. Notre article fait état des progrès réalisés et souligne le fait que les dialogues théologiques et les réponses à l'encyclique témoignent d'un nouvel esprit œcuménique positif dans la discussion. Ce nouveau climat est révélateur des bonnes relations établies entre les communions chrétiennes, de cette «fraternité retrouvée» dont parle Ut unum sint. On peut dire que les dialogues œcuméniques se sont révélés être le contexte approprié pour discuter de ce sujet sensible. À une époque où les résultats de l'engagement œcuménique sont souvent considérés comme maigres ou insignifiants, les résultats des dialogues théologiques démontrent la valeur de leur méthodologie, c'est-à-dire de la réflexion menée «évidemment ensemble».

    À la lecture du document, on est tout d'abord frappé par le consensus croissant dans les différents dialogues œcuméniques sur la nécessité de la primauté. Cela signifie-t-il que, pour les autres Églises chrétiennes, le rôle de l'évêque de Rome n'est plus perçu uniquement comme un obstacle à l'unité?

    En 1967, Paul VI affirmait que «le Pape [...] constitue sans aucun doute l’obstacle le plus grave sur la route de l'œcuménisme». Cependant, cinquante ans plus tard, la lecture des documents de dialogue et des réponses à Ut unum sint atteste que la question de la primauté pour toute l'Église, et en particulier du ministère de l'évêque de Rome, n'est plus perçue seulement comme un problème, mais plutôt comme une opportunité pour une réflexion commune sur la nature de l'Église et sa mission dans le monde. En outre, dans notre monde globalisé, il y a sans aucun doute un sens croissant de la nécessité d'un ministère d'unité au niveau universel. La question qui se pose est de se mettre d'accord sur la manière d'exercer ce ministère, défini par Jean-Paul II comme un «service d'amour».

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  • Le Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens a publié un document intitulé « L’évêque de Rome. Primauté et synodalité dans les dialogues œcuméniques et réponses à l’encyclique Ut unum sint »

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    D'Anne Van Merris sur zenit.org :

    Le Vatican publie un nouveau document sur la primauté papale et la synodalité  Il est publié ce jeudi 13 juin par le Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens 

    13 juin 2024

    Avec l’approbation du pape François, le Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens a publié, ce jeudi 13 juin 2024, un document intitulé « L’évêque de Rome. Primauté et synodalité dans les dialogues œcuméniques et réponses à l’encyclique Ut unum sint ».

    Ce document d’étude présente pour la première fois, sous forme de synthèse, le dialogue œcuménique sur la question de la primauté papale et de la synodalité au cours des 30 dernières années. Il comprend notamment les réponses de différentes communautés chrétiennes à l’encyclique du pape Jean-Paul II de 1995 sur l’unité des chrétiens, Ut Unum Sint (« Pour qu’ils soient tous un »).

    « Parmi toutes les Églises et Communautés ecclésiales, l’Église catholique a conscience d’avoir conservé le ministère du successeur de l’Apôtre Pierre, l’Evêque de Rome, que Dieu a institué comme « le principe et le fondement permanents et visibles de l’unité » et que l’Esprit assiste, afin que tous les autres bénéficient de ce bien essentiel », écrivait le pape Jean-Paul II dans son encyclique, tout en reconnaissant que cela « représente une difficulté pour la plupart des autres chrétiens, dont la mémoire est marquée par certains souvenirs douloureux. »

    « Il est cependant significatif et encourageant que la question de la primauté de l’Évêque de Rome soit actuellement devenue un objet d’études, en cours ou en projet » ajoutait-il. Ce nouveau document se termine par une proposition du Dicastère qui identifie les suggestions les plus significatives avancées pour un exercice renouvelé du ministère d’unité de l’évêque de Rome « reconnu par tous et par chacun » (Ut unum sint, 95).

    Lire le document « Primauté et synodalité dans les dialogues œcuméniques et réponses à l’encyclique Ut unum sint »

    Le Vatican publie un nouveau document sur la primauté papale et la synodalité  | ZENIT - Français

  • La mort de Moltmann, le père des erreurs de la théologie contemporaine

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    De Stefano Fontana sur la NBQ :

    Moltmann, le père des erreurs de la théologie contemporaine

    Le théologien protestant a également exercé une grande influence dans la sphère catholique. Une influence négative, qui s'appuie sur l'espérance mais l'inscrit dans l'histoire, sécularisant la foi. Les résultats sont encore visibles aujourd'hui.

    11_06_2024

    Le 3 juin, le théologien protestant Jürgen Moltmann est décédé à Tübingen à l'âge de 98 ans. On se souvient généralement de lui comme du « théologien de l'espérance » en raison de son principal ouvrage, Théologie de l'espérance, publié en 1964 en Allemagne et en 1970 en Italie par Queriniana. Se souvenir de lui de cette manière n'est ni erroné ni réducteur, car cet ouvrage n'avait pas l'intention de traiter un seul chapitre de la théologie, à savoir l'espérance, mais de la reformuler dans son intégralité.

    De l'espérance découle une nouvelle explication de tous les thèmes théologiques traditionnels : la révélation comprise non pas tant dans son caractère doctrinal que dans son caractère historique, la transcendance comprise dans un sens temporel comme futur plutôt que dans un sens spatial, le péché comme le rejet de l'espérance, la grâce comme le don de la possibilité et de la capacité d'espérer, la conversion comme l'aversion du présent et la conversion à l'avenir. D'où l'impact révolutionnaire de sa théologie, liée à l'idée toute protestante du monde arrivé à maturité, de la sécularisation en tant que phénomène chrétien, de la nécessité d'évoluer vers une théologie séculière comme l'année suivante, en 1965, Harvey Fox l'affirmera également dans son livre The Secular City (La ville séculière). Histoire, espérance, avenir, pratique : telles sont les coordonnées de la nouvelle théologie que l'on retrouve dans toutes les théologies ultérieures, y compris la théologie catholique.

    Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, selon Moltmann, Dieu n'est pas compris comme consacrant des temps et des lieux, mais comme lié à une parole de promesse. La promesse lie l'homme à l'histoire qui se situe entre la promesse et son accomplissement. C'est l'espace de la responsabilité humaine, de l'avenir, de la moralité et de la praxis. La théologie de l'espérance s'élabore dans une clé eschatologique, confiant désormais au théologien la tâche non pas « d'interpréter le monde, l'histoire et la nature humaine, mais de les transformer dans l'attente d'une transformation divine ». Le lieu de la révélation de Dieu devient l'histoire et Dieu se révèle à travers des promesses et des événements historiques, à commencer par l'Exode. La tâche du chrétien n'est pas tant de se demander qui est Dieu et quels sont ses attributs, mais d'identifier où Dieu est à l'œuvre dans l'histoire et de participer activement à son œuvre de rédemption. Il fallait éliminer tout dualisme métaphysique et toute vision spatiale de Dieu, créer une théologie laïque à partir du langage politique : « cela implique que nous discernions où Dieu est à l'œuvre, et que nous participions ainsi à son œuvre : cette action incessante est une manière de parler : ce faisant, le chrétien parle de Dieu ». La vérité devient action. Le théologien ne dira pas qui est Dieu par des discours, mais la praxis des chrétiens le dira.

    Avec Moltmann, la dimension de l'histoire entre dans la théologie et en bouleverse les connotations. Harvey Fox, déjà cité, aborde la théologie de l'espoir et affirme que « Dieu aime le monde et non l'Église » et qu'il utilise le monde et non l'Église. Dans son livre The Christian as Rebel, il note que « c'est le baseball professionnel et non l'Église qui a fait les premiers pas vers l'intégration raciale. Nous sommes très en retard dans ce domaine. Nous devons faire la course pour rattraper ce que Dieu fait déjà dans le monde". Comme on le voit, l'« Église sortante » a des origines lointaines. Les nouvelles suggestions de Moltmann seront reprises par Johann Baptist Metz dans sa « Théologie politique » et Karl Rahner fera siennes les mêmes hypothèses, à commencer par la sécularisation, qui oblige à penser que la révélation de Dieu a lieu dans l'histoire humaine avant d'avoir lieu dans l'Église. On peut penser que le véritable tournant novateur de la théologie contemporaine a été apporté par Moltmann. Toutes les autres théologies suivront en effet la voie qu'il a inaugurée. La théologie de l'espérance peut ainsi être comparée à une explosion qui en provoque d'autres en chaîne. Il a su traiter de la théologie révolutionnaire et de la théologie de la libération, il a baptisé la théologie noire et la théologie féministe. De plus, il a été au centre du dialogue entre chrétiens et marxistes.

    Avec Moltmann, la dimension de l'histoire entre dans la théologie et en bouleverse les connotations. Harvey Fox, déjà cité, aborde la théologie de l'espoir et affirme que « Dieu aime le monde et non l'Église » et qu'il utilise le monde et non l'Église. Dans son livre The Christian as Rebel, il note que « c'est le baseball professionnel et non l'Église qui a fait les premiers pas vers l'intégration raciale. Nous sommes très en retard dans ce domaine. Nous devons faire la course pour rattraper ce que Dieu fait déjà dans le monde". Comme on le voit, l'« Église sortante » a des origines lointaines. Les nouvelles suggestions de Moltmann seront reprises par Johann Baptist Metz dans sa « Théologie politique » et Karl Rahner fera siennes les mêmes hypothèses, à commencer par la sécularisation, qui oblige à penser que la révélation de Dieu a lieu dans l'histoire humaine avant d'avoir lieu dans l'Église. On peut penser que le véritable tournant novateur de la théologie contemporaine a été apporté par Moltmann. Toutes les autres théologies suivront en effet la voie qu'il a inaugurée. La théologie de l'espérance peut ainsi être comparée à une explosion qui en provoque d'autres en chaîne. Il a su traiter de la théologie révolutionnaire et de la théologie de la libération, il a baptisé la théologie noire et la théologie féministe. De plus, il a été au centre du dialogue entre chrétiens et marxistes.

    Ce dernier point nous amène à un autre chapitre important de l'histoire de Moltmann. Je veux parler du dialogue de pensée avec le philosophe marxiste est-allemand Ernst Bloch, qui a eu tant d'influence sur la théologie de Moltmann à l'époque et par la suite. Le principe d'espérance de Bloch et la théologie de l'espérance de Moltmann se renvoient l'un à l'autre. Bloch reformule le marxisme sous la catégorie de l'utopie, il voit toute la réalité comme gouvernée par l'avenir et poussée à se dépasser elle-même, il lit la Bible comme l'expression d'une « transcendance sans transcendance », l'avenir et l'histoire sont autant les caractéristiques de la religion chrétienne que de ce monde sécularisé, le Dieu d'Israël est le Dieu du huitième jour « qui n'a pas encore été et qui est donc plus authentique » et le Christ n'a rien de spirituel, mais est l'homme qui s'est assis non pas à la droite de Dieu mais à sa place car le christianisme est libérateur et donc athée. Moltmann rencontre ainsi non seulement le marxisme, mais aussi le nihilisme athée de la modernité.

    Porter un jugement sur la théologie de Moltmann revient à porter un jugement sur une grande partie de la théologie contemporaine. Célébrer sa pensée en l'exaltant reviendrait à cautionner les grandes erreurs de cette théologie et de celles qui l'ont suivie. Je me suis limité ici à rappeler quelques hypothèses de base. Le lecteur, s'il y croit, peut s'exercer à identifier leurs effets négatifs sur la théologie de ces décennies et aussi sur la praxis de l'Église d'aujourd'hui.

  • Comment l’OMS fait tout pour limiter la démographie mondiale

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    Du site de l'ECLJ :

    Publié par l’Harmattan et écrit par notre chercheur associé, Louis-Marie Bonneau, sous la direction de Grégor Puppinck, avec une préface de Giuseppe Benagiano:

    L'OMS ET LE PROGRAMME DE REPRODUCTION HUMAINE, 1950-2020 : 70 ans de politique démographique

    Commander le livre sur le site de l'Harmattan.

    Il s’agit de la première étude historique complète sur le plus grand programme de l’ONU visant à limiter et contrôler la croissance de la population mondiale.

    Qu’est-ce que le HRP?

    Comme vous le savez peut-être, Paul R. Ehrlich a publié en 1968 le best-seller "La bombe démographique" (The Population Bomb). La thèse catastrophiste de ce livre était que la croissance de la population mondiale conduirait à une famine dans les années 70 et 80, entraînant la mort de centaines de millions de personnes et à l’effondrement de l’humanité dans une guerre thermonucléaire… à moins que des mesures drastiques ne fussent prises pour limiter la croissance de la population.

    Le « Programme de reproduction humaine » (Human Reproduction Programme, HRP) fut la réponse de l’ONU à cette soi-disant menace démographique.

    Pendant plus de cinq décennies, le HRP a pris des mesures pour mettre au point des abortifs et des contraceptifs, dont plusieurs sont largement utilisés aujourd’hui, tout en promouvant ces produits sous un discours de progrès pour les femmes et les droits de l’homme.

    Le HRP a commencé ses activités avec des millions de dollars provenant des pays occidentaux et de puissantes fondations privées (Ford, IPPF...), en tant qu’autorité scientifique mondiale. Le programme a produit de nombreuses lignes directrices et guides pour influencer les politiques publiques en matière de « santé sexuelle et reproductive ». Il a largement contribué au développement de différentes méthodes contraceptives et abortives utilisées aujourd’hui, comme la pilule du lendemain, les dispositifs intra-utérins, les produits stérilisants et l’avortement médicamenteux par mifépristone et misoprostol. Il a aussi travaillé au développement de produits qui, aujourd’hui, ne sont pas encore sur le marché, comme les vaccins contraceptifs. Le HRP a ainsi joué un rôle clé dans le développement de ces méthodes et pour leur acceptabilité sociale.

    Depuis les années 2010, alors que les financements privés ont pris le pas sur les financements étatiques, le HRP a progressivement abandonné ses activités scientifiques pour se concentrer davantage sur les questions de liberté sexuelle. Nous vous avions expliqué il y a 2 ans, comment le HRP promouvait l’avortement à la demande et sans condition jusqu’au terme de la grossesse. Il continue aujourd’hui encore, de faire des recommandations aux pays qui les reçoivent avec l’autorité scientifique de l’OMS.

    Ce livre, rédigé à partir de témoignages et de documents officiels, révèle l’importance de ce programme de reproduction. Nous en discutons dans cette nouvelle vidéo ci-dessus, avec Louis-Marie Bonneau.

  • Le pape publiera un document consacré au Sacré-Cœur de Jésus en septembre prochain

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    De Vatican News (Alessandro Di Bussolo) :

    Le Pape annonce un document sur le Sacré-Cœur de Jésus

    À l'issue de l'audience générale ce mercredi 5 juin, le Pape a fait savoir qu'il publiera en septembre prochain, un document consacré au Sacré-Cœur de Jésus. Pour François, «il sera très bénéfique de méditer sur les différents aspects de l’amour du Seigneur qui peuvent éclairer le chemin du renouveau ecclésial». Mais aussi, «dire quelque chose de significatif à un monde qui semble sans cœur».

    Dans ses salutations aux pèlerins Italiens, l’évêque de Rome a fait part de son intention de rendre public en septembre un document sur le culte du Sacré-Cœur de Jésus; alors que se déroulent les célébrations du 350e anniversaire de la première manifestation du Sacré-Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie Alacoque en 1673. Débutées le 27 décembre 2023, elles se termineront le 27 juin 2025.

    «Je suis heureux de préparer un document qui rassemble les précieuses réflexions des précédents textes magistériels et une longue histoire qui remonte aux Saintes Écritures, pour reproposer aujourd'hui, à toute l'Église, ce culte chargé de beauté spirituelle», a lancé le Pape François aux fidèles et pèlerins venus pour l’audience de mercredi 5 juin. Ce nouveau document sur le culte du Sacré-Cœur de Jésus, permettra de méditer sur les différents aspects «de l'amour du Seigneur qui peuvent illuminer le chemin du renouveau ecclésial; mais aussi, qui peuvent dire quelque chose de significatif à un monde qui semble sans cœu

    Les origines de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus

    L'iconographie représente le Sacré-Cœur de Jésus avec le Christ couronné d'épines, surmonté de la croix et blessé par la lance - en mémoire éternelle du plus grand geste qu'Il a accompli pour nous: sacrifier sa propre vie pour le salut de l'humanité - entouré efnin de flammes, qui symbolisent l'ardeur miséricordieuse du Christ pour les pécheurs. Les premières traces de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus remontent au Moyen-Âge, dans la pensée de mystiques allemands tels que Mathilde de Magdebourg, Mathilde de Hackeborn et Gertrude de Helfta, ainsi que du dominicain Henri Suso.

    Une image du Sacré-Cœur de Jésus
    Une image du Sacré-Cœur de Jésus

    Mais ce culte n'a connu un grand essor qu'au XVIIe siècle, grâce à l'action de sainte Marguerite Alacoque et de saint Jean Eudes qui fut le premier à obtenir, de l'évêque de Rennes, l'autorisation de célébrer une fête en l'honneur du Cœur de Jésus au sein de sa communauté en 1672. En 1765, Clément XIII accorde à la Pologne et à l'Archiconfraternité romaine du Sacré-Cœur, la possibilité de célébrer la fête du Sacré-Cœur de Jésus, et c'est au cours de ce siècle qu'un vif débat se développe. La Congrégation des Rites affirme en effet que l'objet de ce culte est le cœur de chair de Jésus, symbole de son amour, mais les jansénistes l'interprètent comme un acte d'idolâtrie. Ce n'est qu'en 1856, avec Pie IX, que la solennité a été étendue à l'Église universelle et inscrite au calendrier liturgique.       

    Sainte Marguerite Alacoque, messagère du Cœur de Jésus

    Marguerite Alacoque est une Visitandine, une sœur de l’Ordre de la Visitation de Sainte-Marie qui vit depuis 1671 au couvent français de Paray-le-Monial, sur la Loire. Elle a déjà une réputation de grande mystique lorsque, le 27 décembre 1673, elle reçoit sa première visite de Jésus, qui l'invite à prendre la place de Jean, l'apôtre qui a physiquement posé sa tête sur la poitrine de Jésus, lors de la dernière Cène. «Mon cœur divin est si passionné d'amour pour les hommes que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il doit les répandre. Je t'ai choisie pour ce grand dessein», lui dit-il. L'année suivante, Marguerite a deux autres visions: dans la première, elle voit le cœur de Jésus sur un trône de flammes, plus brillant que le soleil et plus transparent que le cristal, entouré d'une couronne d'épines; dans l'autre, elle voit le Christ rayonnant de gloire, avec sa poitrine d'où sortent des flammes de tous les côtés, au point de ressembler à une fournaise. Jésus lui demande alors de communier tous les premiers vendredis pendant neuf mois consécutifs et de se prosterner sur le sol pendant une heure dans la nuit du jeudi au vendredi. C'est ainsi que sont nées les pratiques des neuf vendredis et de l'heure sainte d'adoration. Puis, dans une quatrième vision, le Christ demanda l'instauration d'une fête pour honorer son Cœur et réparer, par la prière, les offenses qu'il a reçues.

    Une image de sainte Marguerite-Marie Alacoque
    Une image de sainte Marguerite-Marie Alacoque
  • Des médecins et éthiciens catholiques critiquent l'Académie pontificale pour la vie

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    D'AC Wimmer pour CNA via le Catholic World Report :

    Des médecins et éthiciens catholiques critiquent l'Académie pontificale pour la vie

    31 mai 2024

    Des représentants de l'Australian Catholic Medical Association, avec le soutien de plusieurs théologiens moraux et bioéthiciens catholiques, ont critiqué un livre publié par l'Académie pontificale pour la vie pour son manque de compréhension de la « science actuelle » et des domaines spécifiques de la médecine.

    Les experts affirment que le livre diffuse des informations théologiques et médicales « trompeuses et déroutantes » qui contredisent les enseignements de l'Église sur la contraception et les techniques de procréation assistée.

    Le livre en question, « Etica Teologica Della Vita » (ETV), traite de « l'éthique théologique de la vie : Écriture, tradition et défis pratiques ». Cette publication italienne de 528 pages est une synthèse d'un séminaire parrainé par l'académie en 2021.

    La critique, publiée le 23 avril dans le Linacre Quarterly, le journal officiel de l'Association médicale catholique, décrit les contradictions entre le livre et les enseignements de l'Église sur la contraception et les techniques de procréation assistée.

    La liste des auteurs comprend des experts médicaux, des théologiens et des bioéthiciens : Elvis Šeman ; Eamonn Mathieson ; Umberto Villa ; Deirdre Little ; Randy De Los Reyes Juanta ; Père Paschal Corby, OFM Conv ; Père John Fleming ; et Brendan Purcell.

    Mathieson a déclaré à CNA qu'ils avaient été informés des préoccupations soulevées par des experts italophones de la Scuola Camen de Milan, un établissement d'enseignement sur la fertilité.

    « Malgré le profil de haut niveau de l'Académie pontificale pour la vie, nous n'avons pas pu trouver de traduction anglaise officielle du texte original italien d'ETV. Après avoir obtenu une traduction anglaise précise, il est apparu clairement que la VTE contient des arguments théologiques et médicaux confus et trompeurs", a déclaré M. Mathieson.

    Les auteurs ont déclaré à l'ANC dans une interview écrite qu'ils soulignaient le besoin de clarté et d'adhésion aux enseignements de l'Église, en particulier dans le domaine de la bioéthique.

    « En tant que représentants de l'Australian Catholic Medical Association, nous nous sommes sentis moralement et fraternellement obligés de produire une réponse corrective respectueuse, accessible au public, fondée sur des preuves et évaluée par des pairs, aux déclarations ambiguës et problématiques d'ETV.

    Ce n'est pas la première fois que le livre ou l'Académie pontificale pour la vie sont critiqués. En 2022, une lettre ouverte avait mis en évidence un certain nombre d'erreurs. L'actuel président de l'académie, l'archevêque Vincenzo Paglia, a également suscité la controverse en 2023 pour ses déclarations sur l'avortement et l'euthanasie.

    Manque de compréhension de la « science actuelle

    L'un des principaux problèmes mis en évidence dans la nouvelle critique est « l'obscurité et la confusion » du langage utilisé par ETV, qui pourrait induire les fidèles en erreur : « Nous avons été surpris et préoccupés par le langage et les déclarations de l'ETV. Notre inquiétude était telle qu'elle nous a incités à nous lancer dans un travail de 18 mois pour rédiger cette réponse et la faire publier ».

    Dans son entretien avec l'ANC, M. Mathieson a également souligné le manque de compréhension de la « science actuelle » et des domaines spécifiques de la médecine dans l'ETV. Il a souligné que l'effort de collaboration avec diverses associations médicales catholiques internationales reflète un consensus plus large.

    « C'est un développement merveilleux que de travailler ensemble avec nos pairs internationaux pour apporter la recherche médicale la plus récente dans l'espace de l'enseignement social catholique. Nous espérons que cette collaboration internationale continuera à se développer et à servir de ressource pour l'Académie pontificale pour la vie et l'Église dans ces domaines et dans d'autres domaines de la bioéthique et de la médecine à l'avenir", a-t-il déclaré.

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  • Chesterton fête ses 150 ans, un antidote au mal ambiant

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    De Paolo Gulisano sur la NBQ :

    Chesterton fête ses 150 ans, un antidote au mal ambiant

    Le 29 mai 1874 naissait à Londres Gilbert Keith Chesterton, le grand écrivain catholique qui a écrit les raisons de la foi dans ses romans. Et qui est plus que jamais d'actualité.

    29_05_2024

    Il y a cent cinquante ans, le 29 mai 1874, naissait à Londres Gilbert Keith Chesterton, un auteur génial dont on n'a pas assez parlé.

    Un siècle et demi après sa naissance, Chesterton est plus que jamais d'actualité, avec sa défense de la raison, avec cet usage magistral du paradoxe qui l'a toujours caractérisé. Un paradoxe qui n'est jamais une fin en soi, pas un jeu intellectuel, mais une méthode pour éveiller l'esprit et la conscience. Chesterton a défendu la beauté de la Foi, de l'annonce du Salut qui est une personne : Jésus-Christ. Et il l'a fait avec passion, avec décision, avec sympathie même. Il était vraiment un homme vivant, comme le dit le titre de l'un de ses célèbres romans. Un chrétien à contre-courant. Et c'est pourquoi, après tant d'années, il est toujours d'actualité : parce que le conflit entre l'Église et le monde prend - ces derniers temps - des dimensions dramatiques. Lorsque Chesterton y est né, le 29 mai 1874, Londres était la ville la plus grande, la plus peuplée et la plus importante du monde : le cœur et l'esprit de la civilisation occidentale et de l'ordre qu'elle avait établi.  L'adolescence de Chesterton correspond aux années désespérées et crépusculaires du symbolisme et du décadentisme, des nationalismes qui ont conduit à la tragédie de la Première Guerre mondiale et aux totalitarismes du XXe siècle.

    Face à l'expansion du mal, l'œuvre de Chesterton est une sorte de médecine de l'âme, ou plus exactement, elle peut être qualifiée d'antidote. L'écrivain lui-même avait d'ailleurs utilisé la métaphore de l'antidote pour indiquer l'effet de la sainteté sur le monde : le saint est censé être un signe de contradiction et rétablir la raison dans un monde devenu fou. Chaque génération cherche instinctivement son saint", avait-il dit, “et il n'est pas ce que les gens veulent, mais plutôt celui dont les gens ont besoin... D'où le paradoxe de l'histoire qui veut que chaque génération soit convertie par le saint qui la contredit le plus”. La façon dont Chesterton a réussi à contredire la génération de son temps a été d'être heureux. Un bonheur authentique qui, pour être tel, n'exclut nullement la douleur, le labeur et les larmes.

    La lecture de Chesterton, en abrégé GKC, qu'il s'agisse de romans ou d'essais, laisse toujours au lecteur une grande sérénité et un sentiment d'espérance qui naissent non pas d'une vision iréniste et mondaine optimiste de la vie (ce qui est en fait le plus éloigné de la pensée de Chesterton, qui dénonce en détail toutes les aberrations de la modernité), mais de la force d'âme chrétienne et virile de l'expérience religieuse. La proposition de Chesterton est de prendre au sérieux la réalité dans sa totalité, en commençant par la réalité intérieure de l'homme, et d'utiliser avec confiance l'intellect - c'est-à-dire le bon sens - dans sa santé originelle, purifiée de toute incrustation idéologique.

    Il est rare de lire des pages comme les siennes, dans lesquelles il parle de foi, de conversion, de doctrine, aussi claires et incisives que dépourvues de tout excès sentimental et moralisateur. Cela découle de la lecture attentive de la réalité par Chesterton, qui sait que la conséquence la plus délétère de la déchristianisation n'a pas été la grave perte éthique, mais la perte de la raison, que l'on peut résumer par ce jugement : « Le monde moderne a subi un effondrement mental, bien plus conséquent que l'effondrement moral ». Face à ce scénario, Chesterton choisit le catholicisme et affirme qu'il existe au moins dix mille raisons pour justifier ce choix, toutes valables et fondées, mais toutes ramenées à une seule raison : le catholicisme est vrai, la responsabilité et la tâche de l'Église consistent donc en ceci : le courage de croire, tout d'abord, et ensuite d'indiquer les chemins qui mènent au néant ou à la destruction, à un mur aveugle ou à un préjugé. « L'Église, dit Chesterton, défend l'humanité contre ses pires ennemis, ces monstres anciens, ces hideux dévoreurs que sont les vieilles erreurs.

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