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Livres - Publications - Page 128

  • 30 ans après, la publication d'une interview censurée du grand Urs von Balthasar

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    L’interview censurée de Hans Urs von Balthasar

    L’interview interdite et perdue de Hans Urs von Balthasar par Vittorio Messori.  En exclusivité, 30 ans plus tard.

    En exclusivité en français dans une traduction de Rédaction Diakonos.be

    En exclusivité et presque dans son intégralité, le livre-interview disparu et mis à l’index il y a plus de trente ans.  Dans cet entretien controversé de Hans Urs von Balthasar avec Vittorio Messori, le grand théologien suisse se lance dans une critique en règle de l’Eglise post-conciliaire, du progressisme (sans pour autant épargner les lefébvristes) et prend ses distances avec « l’oracle » de Vatican II, Karl Rahner.  Il propose une réforme « tridentine » des séminaires et critique vertement le théologien Hans Küng (le maître à penser du cardinal Walter Kasper).  La réaction de ce dernier fut si violente qu’elle a provoqué la mise à l’index de ce livre qui fut à l’époque presque immédiatement retiré de la vente et envoyé au pilon avant de tomber dans l’oubli d’une véritable damnatio memoriae couverte par la loi du silence.  Le plus frappant cependant c’est que cette interview nous semble pourtant terriblement actuelle : rien n’a vraiment changé depuis lors.  Nous vous proposons donc de redécouvrir ce document non seulement rare mais véritablement introuvable transmis par son auteur, l’auteur et journaliste Vittorio Messori, qui nous a autorisé à le publier.

     

    A lire sur diakonos.be

  • Vivrions-nous la fin d'un monde ?

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    C'est ce que plusieurs auteurs pensent comme le résume cet article paru sur le site cyceon.com :

    Pour les auteurs français, c’est la fin d’un monde

    La civilisation occidentale, « judéo-chrétienne » serait « finie, morte. » C’est ce qu’affirme un nombre croissant d’auteurs, au premier rang desquels des chercheurs et philosophes français. En catalyseur des évènements qui ont si durement frappé Paris en novembre 2015, se répandrait une « révolution » dont l’ « islamisme » serait la doctrine et le « terrorisme » la tactique. A « l'Occident (qui) a tué 4 millions de musulmans depuis la première guerre du Golfe, » répondent « de jeunes soldats prêts à mourir, » explique Michel Onfray. « Nous vivons la fin de la fin de l’Histoire, » affirme Alain Finkielkraut selon qui « l’Occident n’a (toutefois) pas enfanté l’islamisme. »

    Le terrorisme n’est pas l’expression d’un « nihilisme » mais l’offensive d’un « projet (révolutionnaire) profondément séduisant, » écrit Scott Atran. « Nos faiblesses les galvanisent, (…) nous avons abandonné le champ des valeurs, » estime Thibault de Montbrial qui plaide pour la réaffirmation de l’identité française. Pour nombre d’auteurs, la réaction militaire de l’Occident et sa perte de transcendance à travers sa réduction au simple consumérisme l’ont condamné. Dépourvu ainsi de spiritualité, l’Occident serait un panier de consommateurs mûrs prêts à tomber, sans combattre, devant la menace. La fin de l’Histoire en annonce pourtant une nouvelle, et si le réalisme manque encore, l’annonce du chaos précède parfois le sursaut.

  • Umberto Eco, "l’un des pires produits de la culture turinoise et italienne du XXème siècle"

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    De Roberto de Mattei sur le site de "Correspondance Européenne" :

    Italie : Umberto Eco, la triste parabole d’un nominaliste

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    Le 23 février 2016 ont eu lieu à Milan les « funérailles laïques » de l’écrivain Umberto Eco, décédé le 19 février à l’âge de 84 ans. Eco fut l’un des pires produits de la culture turinoise et italienne du XXème siècle. Il nous faut souligner son ascendance turinoise car le Piémont a été un foyer de grands saints au XIXème siècle, mais également d’intellectuels laïcistes et anti-catholiques au vingtième. L’ « école de Turin », bien décrite par Augusto del Noce, est passée, sous l’influence d’Antonio Gramsci (1891-1937) et de Piero Gobetti (1901-1925), de l’idéalisme au marx-illuminisme, en conservant toujours son âme immanentiste et anti-catholique.

    Après la deuxième guerre mondiale, cette ligne culturelle exerça une hégémonie si forte qu’elle attira un bon nombre de catholiques. Umberto Eco, né à Alessandria en 1932, à 16 ans directeur diocésain de l’Action Catholique, était, comme il le rappelle lui-même, non seulement un militant, mais un « croyant à la communion quotidienne ». Il participa à la campagne électorale de 1948, placardant des affiches et distribuant des tracts anti-communistes. Il collabora ensuite avec la présidence de l’Action Catholique à Rome, alors qu’il poursuivait ses études à l’Université de Turin, où il se diplôma en 1954, par une thèse sur l’esthétique de Saint Thomas d’Aquin, publiée par la suite dans le seul de ses livres qu’il vaille la peine de lire (Le problème esthétique chez saint Thomas, 1956). C’est en cette même année 1954 qu’il abandonna la foi catholique.

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  • La Syrie expliquée aux copains

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    Politologue de formation, Marie Thibaut de Maisières est éditrice et auteur de livres pour enfants (My ZebraBook). Mère de famille, elle est aussi polémiste dans "On refait le monde" (Bel-RTL) et officier de réserve de la marine belge. Elle  a accompagné le reporter Christophe Lamfalussy et le comité belge des Chrétiens d’Orient en décembre 2015 dans un voyage dans le Rojova (Nord-est de la Syrie). LaLibre.be propose de découvrir son dernier article publié sur son blog Haystories.org et consacré à la situation en Syrie .

    « Le plus important à retenir sur la Syrie, c’est que la nourriture y est trop bonne. Les Libanais sont des pros du marketing donc tout le monde pense que la nourriture libanaise est la meilleure. Que nenni. Le plus délicieux houmous se mange à Damas, Alep et à Homs. Même si ce n’est pas bon goût de le rappeler alors que la population dans les zones rebelles notamment Alep crèvent littéralement de faim à cause de la stratégie du Régime de Bachar El Assad.

    Maintenant que la vérité est rétablie, commençons :

    La Syrie est un grand pays. 22 millions d’habitants (en 2012). Avec une répartition religieuse/ethnique, à peu près, comme suit :

    60 à 70% de sunnites (15 millions)

    Le sunnisme est le courant disons ‘mainstream’ de l’islam . La très grande majorité (85%) des musulmans dans le monde est sunnite. Les seuls pays à majorité chiite sont l’Iran (90%) , l’Irak (60% de chiites), l’Azerbaïdjan et Bahreïn. Il y a aussi de grosses minorités de chiites au Liban (souvenez-vous en parce que l’on va parler du Hezbollah plus tard), au Pakistan, en Inde, au Yémen, en Afghanistan, en Turquie et en Arabie Saoudite (Wouf, je les plains!).

    Les musulmans que l’on connaît, ici en Belgique, sont souvent sunnites. Car la majorité des musulmans de Belgique sont d’origine marocaine et turque, des pays majoritairement sunnites.

    Le schisme (séparation) entre islam sunnite et chiite date de très tôt dans l’islam – du tout début en fait -. A cause d’une bagarre de succession (comme il y en a dans toutes les bonnes familles). Les chiites auraient voulu que ce soit Hassan, le fils du quatrième calife Ali, le gendre du prophète, mari de sa fille chérie-adorée Fatima, qui devienne le successeur de Mohamed. Alors que les sunnites, eux, ont choisi Muawiya, l’homme fort du moment comme cinquième calife.

    Depuis cette date, ils ne sont pas trop copains (euphémisme ! Ils se font actuellement la guerre dans pas mal de pays).

    Plus pratiquement, voici quelques différences entre chiites et sunnites :

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  • Saint Joseph, image du Père

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    St Joseph et la paternité, parutions

    couv-st-joseph-246x300.jpgSaint Joseph, image du Père

    Jean-Paul DUMONTIER
    Jean-François FROGER
    Jean-Michel SANCHEZ
    éd. Grégoriennes, 2015

    Jusqu’à la fin du Moyen Âge, saint Joseph n’était honoré d’aucune fête spécifique, d’aucun culte particulier ni de dévotion publique connue. Pourtant, il reçut de Dieu une mission exceptionnelle : être l’époux de la Vierge Marie en gardant la vertu de chasteté et devenir par là même le père adoptif de celui qui devait se révéler le Messie, Fils de Dieu, Jésus.

    Or, dans toute famille humaine, le père tient ultimement sa paternité de Dieu qui se fait connaître comme « Père ».

    L’Église est un Corps institué par le Christ où la doctrine et les dévotions s’explicitent au fil des siècles. Au début de l’époque moderne, saint Joseph sort de l’effacement où il semble avoir été tenu par la dévotion, malgré son rôle d’époux et de père, souligné dans les Évangiles, et reçoit alors l’hommage d’un culte spécifique. L’Église propose à l’attention des fidèles le saint qui, par excellence, montre une paternité reçue de Dieu.

    Saint Joseph est aussi l’aboutissement de toute une lignée généalogique, révélatrice de cette véritable paternité, issue de l’Ancien Testament à travers le patriarche Jacob, son fils Joseph mais aussi d’une lignée de « figures » comme Moïse et David. Par ailleurs, l’Église propose la méditation sur plusieurs autres vertus du saint : modèle des travailleurs, patron de la bonne mort, patron de l’Église universelle, etc.

    Rôles et vertus admirablement illustrés par des artistes qui ont mis leur art au service de la foi et qui ont ainsi largement contribué à faire connaître et aimer saint Joseph.

    L’iconographie exceptionnelle de Jean-Paul Dumontier complète les approches historiques de Jean-Michel Sanchez, docteur en histoire de l’art et spécialiste de l’art sacré, et la contribution anthropologique que Jean-François Froger apporte en relisant les textes de l’Écriture Sainte concernant la différence féminin-masculin, révélatrice de la spécificité humaine de la « paternité » dans l’union en « une seule chair ».

    19,99 € au format e-book ou 35 € au format livre.

    ___________________________________
    – Les Actes du 2e symposium du Centre Français de Recherche et de Documentation sur Saint Joseph (CFRDJ), Beauvais, 2015 / une contribution :Saint Joseph et la « mission paternelle » : ce que celle-ci est devenue dans un monde post-chrétien et la manière dont elle peut y être redécouverte (p.93-105) / à commander à « ASBL CONGREGATION DU SAINT-ESPRIT EUROPE », rue de Merode 78 – 1060 Bruxelles – 15€ BE92 3101 0407 4723

    – Voir aussi les publications de Françoise Breynaert et ses vidéos sur le web

  • "Eveil à la Culture" : une initiative à découvrir et à encourager

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  • Ce prélat qui présida à la réforme liturgique

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    Annibale_Bugnini.jpgRetour sur Mgr Bugnini auquel une note a été consacrée il y a peu sur ce blog. De l'abbé Guillaume de Tanoüarn sur Metablog :

    L'homme par qui la réforme liturgique est arrivé

    Yves Chiron vient de consacrer un livre à celui qui fut la cheville ouvrière de la réforme liturgique et en quelque sorte l’inventeur de la messe dite « de Paul VI », Mgr Annibale Bugnini. Une occasion de revenir sur ce qui a été une véritable révolution spirituelle au XXème siècle.
    Cet article figure dans le dernier numéro du Magazine Monde et Vie.

    A l’origine de tout, il y a un homme, un organisateur hors pair plus qu’un théologien, Mgr Bugnini. En 1949, alors qu’il est directeur de la revue Ephemerides liturgicae, il lance une grande enquête qu’il intitule « Pour une réforme liturgique générale ». Et il justifie son titre : « Ou la réforme liturgique sera générale ou elle finira par ne satisfaire personne parce qu’elle laissera les choses comme elles sont, avec leurs déficiences, leurs incongruités, et leurs difficultés ». Bugnini était un précurseur.

    Le pape Pie XII avait lui-même lancé l’idée d’une réforme liturgique (il avait d’ailleurs caressé la possibilité d’organiser un Concile). Comme tout bon chef, il avait créé une Commission, qu’on appellera ensuite la Commissio piana : elle siègera sans grands enjeux, même après sa mort. Pourtant, le pape Pacelli avait fait œuvre de réformateur, en retraduisant entièrement le psautier de saint Jérôme, dont le latin n’était pas assez classique au goût des cicéroniens mitrés. Résultat ? La traduction Bea, partout imposé avec autorité, qui substituait un latin de fort en thème au latin poétique (parfois jusqu’à l’obscurité) utilisé par saint Jérôme au IVème siècle. Echec cinglant de cette première réforme ; personne ne voulut de ces nouvelles traductions. Mais cela ne découragea nullement les réformateurs en herbe, parmi lesquels Mgr Bugnini.

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  • Réforme liturgique : Mgr Bugnini se justifie, post mortem

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    Les notes enfin publiées de Mgr Annibale Bugnini sur sa réforme de la liturgie nous donnent l’occasion de réfléchir profondément sur une histoire dans laquelle nous sommes encore engagés. Lu sur le site « France Catholique » :

    En juillet 1975 Mgr Annibale Bugnini, tout-puissant artisan de la réforme liturgique consécutive au Concile Vatican II, disparaissait soudain dans une trappe. Il n’en sortait, quelque temps plus tard, que pour aller occuper le poste peu envié de pro-nonce à Téhéran, pratiquement au moment où l’ayatollah Khomeiny prenait le pouvoir en Iran. Il n’allait pas tarder à succomber à la maladie, non sans s’être assuré que ses notes, déjà préparées pour l’édition, pourraient voir le jour en un livre qui le justifierait.

    Paru en italien en 1997, puis en anglais, ce livre attendait son édition française. Celle-ci sort aujourd’hui, et on ne peut s’empêcher de voir une coïncidence, pas forcément fortuite, avec la publication également tardive des Mémoires de Louis Bouyer. L’oratorien français, connu surtout par son grand livre Le Mystère pascal travailla avec Bugnini au sein du Consilium pour l’application de la Constitution conciliaire sur la Liturgie sacrée et il a laissé de lui un portrait terrible, l’accusant d’avoir trompé la confiance de Paul VI et œuvré de façon toute personnelle pour aboutir à une réforme bâclée et incohérente.

    Personnage controversé, par conséquent, et encore mal connu, il laisse une postérité mêlée : à côté d’admirateurs inconditionnels, il s’en trouve beaucoup pour l’accuser de tous les maux d’une réforme qui ne fait pas l’unanimité des catholiques. L’ouvrage que nous recensons ne constitue en aucune façon des Mémoires. Il se partage en deux : une partie historique intitulée « grandes étapes » qui donne une perspective cavalière sur les trente ans qui vont des premiers linéaments de l’idée de réforme liturgique (sous Pie XII) jusqu’à ce qu’il considère comme son aboutissement. Annibale Bugnini a été mêlé à toutes les phases de cette histoire, mais il lui manque le recul qui permettrait d’évaluer l’importance des différents tournants et de percevoir les faiblesses. Puis vient une partie plus descriptive où, pour chaque domaine de la réforme (missel, office divin, etc.), il récapitule les projets, délibérations et décisions prises. Puisé aux sources, cet ouvrage est évidemment un outil incomparable pour démêler l’écheveau des dix années intenses qui ont vu disparaître une cohérence séculaire et s’instaurer un rite en grande partie nouveau. On comprend mieux ce qui fit la force et la faiblesse du personnage. Sa force, c’est une puissance de travail impressionnante, capable de mettre en mouvement une formidable machine qui avança à marche forcée pendant ces années pour produire plus de textes que l’Église n’en avait jamais connus, c’est son entregent, sa capacité à s’entourer d’experts de compétence sans doute inégale, mais qui comptaient, malgré tout, parmi les plus capables de l’époque.

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  • Amoureuse de Jean-Paul II ?

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    Tous les médias d’ "information" en ont parlé hier comme d’un « scoop ». A presse stupide, juste réponse de Bernard Lecomte.  Lu  sur le blog « Salon beige" :

    « Le scoop de la BBC sur la correspondance du pape Jean-Paul II avec Mme Tymieniecka n'en est pas un. Sur son blog, Bernard Lecomte écrit :

    "Médias sans mémoire ! Voilà que la BBC, à son tour, en fait des tonnes sur la relation entretenue entre Karol Wojtyla et Anna-Teresa Tymienicka dans les années 1973-76, comme si c’était un scoop. Alors que cette sympathique philosophe américaine, d'origine polonaise, figure évidemment dans toutes les biographies de Jean-Paul II (cinq pages dans la mienne).C’est elle qui fit connaître en Occident les travaux philosophiques du futur pape et qui lui ménagea de riches contacts aux Etats-Unis, notamment à Harvard. Qu’elle fût d’abord intéressée, puis fascinée, puis amoureuse de lui n’a jamais fait aucun doute (même son mari l'a confirmé !) tout comme le fait que le cardinal Wojtyla ait gentiment mais fermement résisté à ses avances !"

    De son côté, la bibliothèque nationale polonaise a précisé lundi dans un communiqué que « les thèses formulées par des médias ne trouvent aucune confirmation dans le contenu des lettres de Jean Paul II à Anna Tymieniecka qui font partie des collections de la bibliothèque nationale » et rappelle que la relation du pape avec Teresa Tymieniecka n'était « ni confidentielle, ni exceptionnelle ».

    Ref. Amoureuse de Jean-Paul II ? 

    Sur le blog du « Suisse Romain », on peut lire ce bref communiqué du cardinal Dziwisz, ancien secrétaire de Jean-Paul II, qui suffit amplement pour envoyer promener les journaleux :  "Qui a vécu aux côtés de Saint Jean-Paul II, sait très bien qu'il n'y a pas de place pour la malice.  Karol Wojtilà , un homme libre et transparent, n'avait pas de complexe car c'était un homme très pur qui respectait chaque personne et toutes les situations de vie. La pureté est l'unique clef de lecture avec laquelle toute sa vie exemplaire et sainte doit être interprétée."  

    Source: Piotr Studnicki, porte parole du Cardinal de Cracovie

     JPSC

    Lire également : http://reinformation.tv/lettres-jean-paul-ii-anna-teresa-tymienecka-amie-medias-dolhein-51400-2/

  • Vient de paraître chez Gallimard : « Simon Leys, Navigateur entre les mondes »

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    Philippe Paquet publie une biographie magistrale de l’écrivain belge. L’auteur des "Habits neufs du président Mao" fut un brillantissime intellectuel. Compte-rendu de Guy Duplat dans « La Libre » sous l’intitulé  « Simon Leys, la passion de la vérité ».

    leys-2.jpg"Bernard Pivot qui avait reçu Simon Leys à "Apostrophes" pour une émission mémorable, écrivait en 2011 : "Simon Leys est l’écrivain vivant que j’admire le plus au monde. Son érudition, sa lucidité (premier intellectuel à dénoncer les crimes de la Révolution culturelle), son courage (injurié, diffamé par les nombreux et influents admirateurs français de Mao), ses talents de sinologue, de conteur, d’historien, de critique, de traducteur, d’écrivain tout simplement, dans sa pratique d’une langue élégante, précise, efficace, sa modestie, sa gentillesse, sa générosité."

    Philippe Paquet, journaliste à "La Libre Belgique" et sinologue, reprend tous ces aspects de la personnalité de Simon Leys dans la monumentale biographie qu’il publie chez Gallimard. Il n’y parle pas du "petit tas de secrets" qu’est la vie de tout homme, disait Malraux, mais dresse son portrait intellectuel et littéraire. Si on admet que l’intelligence et l’érudition peuvent être jouissives, on comprendra que ces près de 700 pages se lisent d’un souffle, avec une joie profonde.

    Simon Leys (1935-2014), ce fut d’abord "Les Habits neufs du président Mao", bombe à fragmentation qui explosa en 1971, en pleine vague maolâtre en France. Un Belge (son vrai nom était Pierre Ryckmans), qui fut sept ans enseignant à Hong Kong et était devenu un grand sinologue, installé alors à Canberra en Australie, y démontrait que "le Roi est nu", que "la Grande révolution culturelle prolétarienne" n’avait rien de culturel mais tout d’une sanglante lutte interne pour le pouvoir dans la tradition des pires empereurs de jadis.

    Ce livre allait à l’encontre de toutes les thèses portées en France, par les intellectuels, de Barthes à Kristeva et Sollers, aveuglés par la Chine écarlate.

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  • Une méthode simple pour commencer à croire

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    De Frédéric Aimard sur le site de France Catholique :

    La méthode simple pour commencer à croire (Pierre Durieux)

    C’est un petit livre écrit et soigneusement mis en page par un spécialiste de la communication qui a le sens de la formule et de l’humour. Il s’inspire, pour la forme, d’un célèbre guide pra­tique pour arrêter de fumer (La méthode simple pour arrêter de fumer), mais son objectif est plus intellectuel et spirituel, touchant à la philosophie et à la théologie.

    Il s’agit de donner un début de réponse à toute personne qui s’interroge peu ou prou sur l’existence ou non de Dieu  !Et le résultat est plutôt convaincant, parce qu’on voit vite qu’il s’agit d’une expérience partagée, très personnelle et donc attachante, voire émouvante sous le strass du style un peu publicitaire, mais où il y a aussi des perles poé­tiques, dès l’avant-pro­pos, par exemple sur l’infinie et obligée délicatesse de Dieu s’adres­sant aux hommes.

    Un premier chapitre fait penser à du Brunor, dans sa série de bandes dessinées sur les «  Indices pensables  » qui nous fait réfléchir sur les incroyables lumières dont a bénéficié le «  petit peuple hébreux  ». Un second chapitre nous rapproche du docteur Patrick Tellier qui écrit des livres sur les miracles. Il y a donc ceux à qui le Messie avait été annoncé. Et ceux qui constatent de visu qu’il est venu et qu’il agit aujourd’hui. Pierre Durieux atteste de ce qu’il a vu et compris lui-même à partir du moment où il a cherché. Et il nous invite à faire comme lui. Mais, dans le chapitre suivant, il en appelle à des témoins que personne ne peut vraiment récuser  : les saints «  qui continuent la présence de Dieu sur terre. Dans le présent, maintenant  ». Si on ne devait citer qu’un nom  : Mère Teresa.

    Le court chapitre suivant aborde la question fondamentale de la présence du Mal, de la souffrance, ce qui fait vraiment douter du sens de la vie… C’est habilement dit et devrait ouvrir certains esprits révoltés.La question de la culpabilité suit… Avant une deuxième partie qui commence par l’affirmation du bonheur de croire, bonheur pas seulement céleste mais aussi terrestre. Puis une troisième sur la manière de vivre de sa foi, dans laquelle Pierre Durieux explique, sans fausse pudeur, comment il prie, seul, puis comment la prière avec les autres et la liturgie lui sont bienfaisantes.

    La conclusion s’adresse aux chrétiens démotivés pour qu’ils se réapproprient tous les signes qui appellent les hommes vers la vie intérieure, au lieu de les laisser copier et dénaturer par le monde moderne où l’image est reine mais vidée de tout sens. La question des signes est d’ailleurs si cruciale aux yeux de l’au­teur qu’il en redonne une définition en annexe après sa belle prière de la fin ou plutôt du début… Vous comprendrez, en lisant, que, décidément, «  la foi n’est pas ce que vous croyez  »...

  • Culture : la course au désastre

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    De Jean-Robert Pitte, président de Canal Académie (source) :

    Le mois dernier, les éditions Gallimard ont publié le journal que Jean Clair, de l’Académie française, a tenu de 2012 à 2015 sous le joli titre de La Part de l’ange. Ces pages ne constituent toutefois pas un simple commentaire au jour le jour de l’actualité. En puisant dans son immense érudition comme dans les souvenirs de toute une vie, l’auteur tient plutôt la chronique acérée et mélancolique de l’affaissement qui caractérise, à ses yeux, notre époque.

    Fils de paysan, Jean Clair s’inquiète du déracinement de nos contemporains, incapables de s’inscrire dans une terre, une lignée ou une histoire. Ancien conservateur du patrimoine, il déplore la financiarisation de l’art et la massification de la culture. Académicien, il se préoccupe de l’affadissement de la langue. Épris de métaphysique, il se demande si une société peut perdurer en récusant toute transcendance…

    « Je suis toujours en retard d’une indignation » reconnaît Jean Clair. Il ne faut toutefois pas se méprendre sur le sens profond de son implacable réquisitoire. Car, dans son journal, comme dans l’entretien qu’il nous a accordé, ses indignations révèlent surtout un énergique désir de transmettre le fragile trésor que représente notre civilisation. C’est pourquoi, en complément de cette émission inédite, nous vous en proposons d’autres, plus anciennes, dans lesquelles il développe ses réflexions sur l’évolution de l’art et ce qu’elle révèle.

    Bonne écoute !

    Jean-Robert Pitte
    Président de Canal Académie

    (1) La Part de l’ange, par Jean Clair, Éditions Gallimard, janvier 2016, 416 p., 26 euros.

    Accéder à l'émission : http://www.canalacademie.com/ida11049-La-Part-de-l-Ange-le-requisitoire-de-Jean-Clair.html

    Le navrant essor d’un art sans signification

    « Il suffisait de voir le genre d'œuvres qui, pendues au-dessus de leur fauteuil, ornaient les bureaux des ministres d'État, des présidents d'administration, des hauts dirigeants des instances internationales, à New York, à Berlin ou Bruxelles : toujours pareilles, de même dimension, quatre mètres sur trois environ, toujours abstraites, sans rien de discernable qui pût livrer quelque lueur sur les idées, les engagements, les convictions ou les trahisons, les lâchetés ou les hypocrisies de l'homme important qui les avait placées au-dessus de sa tête. Non, rien que des taches, des points, des griffes, des halos colorés. Une nébuleuse informe, mais aussi souvent d'une indicible laideur, une image saisissante - ne le comprenaient-ils pas ? - du flou, de l'inanité, des décisions que ces Puissants prétendaient assumer, et qu'ils se faisaient gloire, pensaient-ils probablement, d'afficher sur leurs murs. Comment ces exemples choisis par des directeurs de m usée - car les œuvres étaient le plus souvent prêtées par les plus grandes collections publiques - pouvaient-ils bien s'inscrire dans la continuité au souvenir des œuvres qui ornaient jadis les demeures des Princes, des Églises et des États, des Tyrans même, et qui avaient le devoir de témoigner de la grandeur de leur idéal, de la continuité de leur histoire et de la justesse de leur croyance ou de leur gouvernement, de leur ténacité aussi, des portraits, des architectures, les emblèmes des arts et des sciences, des paysages de la nation, et même des batailles, à l’occasion.
    Mais l'art ici ne servait à rien, ne représentait rien, ne défendait rien, n'illustrait rien. Abusant du crédit, depuis longtemps épuisé, de l'admiration et du respect, acquis dans les siècles passés, il n'était plus là que pour montrer, non pas les hauteurs inaccessibles au profane d'une modernité mise en images, mais à qui voulait bien tout simplement la voir, comme l'enfant les habits neufs de l'Empereur d'Andersen, la nudité des politiques dont il était devenu la dernière, pauvre et invisible parure… »

    Extrait de La Part de l’ange, par Jean Clair, Éditions Gallimard, janvier 2016, 416 p., 26 euros.