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Livres - Publications - Page 169

  • Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique - 29 mai 2012

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    images (4).jpgSommaire

  • Des hérésies made in USA ?

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    Comment les hérésies modernes nous ont isolés et nous laissent inassouvis

    Par: Mgr. Charles Pope (sur le site de l'archevêché de New-York)

    J'ai mentionné ici un livre remarquable de Ross Douthat que je recommande comme lecture obligée pour quiconque veut saisir ce qui s'est passé dans le domaine de la foi durant la deuxième moitié du 20ème siècle et jusqu'à aujourd'hui. Il est intitulé "Bad Religion - Comment nous sommes devenus une nation d'hérétiques'. Dans ce livre, Douthat expose comment les Eglises (l'Église catholique et les Églises protestantes) ont augmenté de façon spectaculaire dans les années qui ont suivi la guerre, puis, tout à coup, se sont effondrées, et il décrit avec une grande précision comment elles ont été submergées par des vagues successives d'hérésies.

    Il utilise le mot hérésie tout à fait correctement pour désigner une version de la foi chrétienne qui détient une version incomplète de la pleine vérité. Ce que fait celui qui choisit certains points mais en en rejetant d'autres qui assurent l'équilibre et  complètent le tableau. Bien sûr, il y a souvent des tensions lorsqu'on veut garder ensemble toutes les vérités.

    Par exemple , comment pouvons-nous concilier la souveraineté de Dieu avec la puissance de notre liberté et notre capacité de dire non? Ou comment peut-on concilier la miséricorde d'un Dieu d'amour avec l'existence de l'enfer? L'approche orthodoxe consiste à maintenir les deux termes, et à laisser les tensions rester largement sans réponse, ou du moins à trouver un équilibre qui les respecte en même temps. L'approche hérétique est d'en choisir un, et de rejeter ou de minimiser l'autre afin d'échapper à la tension.

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  • Un guide du chrétien au pays des postmodernes

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    L'évangélisation impertinente, par le père Humbrecht

    Voir la présentation du livre du Père Humbrecht : "L'évangélisation impertinente"

  • Une lecture critique du Coran qui a coûté cher à son auteur

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    Paolo Branca, sur Oasis, situe la portée de la parution d'un livre de Nasr Hamid Abu Zayd (Edition italienne : Testo sacro e libertà. Per una lettura critica del Corano, introduzione di Nina zu Fürstenberg, Marsilio, Venezia 2012.)

    Ce qui est arrivé à Nasr Hamid Abu Zayd est paradigmatique pour comprendre la pensée islamique contemporaine, dans ses blocages et ses contradictions et dans ses potentialités insoupçonnables. Il a dû payer cher sa liberté de pensée, qui lui a coûté l’arrêt de sa carrière universitaire et une condamnation pour apostasie, l’obligeant ainsi que son épouse à prendre le chemin de l’exil.

    Ce qui rend son histoire particulière est le domaine d’études sur lequel il a conquis, de manière certainement involontaire, la palme peu enviable d’un tel “martyre”. Professeur de Littérature arabe à l’Université du Caire, en se fondant sur certains prédécesseurs illustres et en tenant compte des compétences herméneutiques acquises en Occident, il a osé affronter un thème des plus délicats : la critique de texte appliquée au Coran. On sait que les musulmans entretiennent avec leur Texte sacré un rapport presque “sacramentel” et donc la question de son interprétation a toujours été très délicate. La plupart des commentateurs du Coran se sont donc le plus souvent conformés à une attitude prudente, produisant surtout des travaux du point de vue linguistique et lexicologique. N. H. Abû Zayd a jeté un pavé dans la mare en s’efforçant de distinguer le sens ultime du message divin de la forme historique qu’il a prise pour pouvoir être communiqué aux hommes.

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  • L'Eglise de France et le sort des Juifs entre 1940 et 1944

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    Le CNRS (France) vient d'éditer un ouvrage consacré à l'attitude de l'Eglise catholique de France à l'égard de la persécution des Juifs durant la seconde guerre mondiale :

    Sylvie BERNAY, L'Église de France face à la persécution des juifs10/05/2012), 528 pages, 23,75 €.

    Présentation (CNRS) :

    Voici la première étude exhaustive sur l’attitude de l’Église catholique face à la persécution des Juifs de France entre 1940 et 1944. Une recherche fondée sur l’exploitation de documents inédits : fonds de congrégations religieuses, correspondances privées, archives épiscopales, dont les notes intimes du cardinal Suhard, archevêque de Paris sous l’Occupation…

    Sylvie Bernay montre que l’Église, contrairement à une idée reçue, se montre très réservée face à l’application des premières mesures antijuives. Son rejet des persécutions éclate au grand jour lors des rafles de l’été 1942, marqué par la protestation des évêques contre un régime de plus en plus compromis dans la mise en oeuvre de la « Solution finale ». Les documents découverts révèlent que les protestations des évêques de la zone libre ont été concertées avec le Vatican. Sylvie Bernay décrit pour la première fois les moyens employés par le Saint-Siège et l’épiscopat français pour empêcher la reprise des grandes rafles à l’automne 1942 et protéger les persécutés.

    Une typologie des sauvetages montre aussi comment se sont formés sept « diocèses refuges » en zone sud, autour du cardinal Gerlier et des évêques qui encouragent le placement des personnes dans les congrégations religieuses.

    Une somme magistrale qui invite à repenser le rôle de l’Église sous l’Occupation.

  • D'Erasme à Philippe Meirieu, l'utopie pédagogique

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    Sur Canal Académie, nous lisons :

    L’utopie pédagogique : courte histoire des maîtres penseurs de l’enseignement

    Dans Les pédagogues, Essai historique sur l’utopie pédagogique, l’historien Jean de Viguerie évoque Erasme, Rousseau, Piaget et quelques autres...

    A l’heure où l’enseignement est au cœur des débats politiques, Jean de Viguerie, historien de l’Ancien Régime et de la Révolution publie un ouvrage intitulé Les pédagogues, Essai historique sur l’utopie pédagogique (Editions du Cerf), dans lequel il pointe du doigt la faillite de l’éducation officielle. Ancien lauréat de l’Académie française, il est l’invité d’Annet Sauty de Chalon.

    écouter : http://www.canalacademie.com/emissions/pag1039.mp3

    Pour Jean de Viguerie, ces théories, sans être semblables entre elles, se distinguent radicalement des méthodes de transmission traditionnelles héritées de la scolastique médiévale. Spécialiste de l’Ancien Régime et de la Révolution, professeur émérite des universités et lauréat du prix Marcellin Guérin de l’Académie française, Jean de Viguerie recense dans ce court essai ce qu’il appelle les « pédagogues », au fil de quatorze portraits allant d’Érasme, auteur du fameux De pueris sur l’éducation des enfants (1529), à Philippe Meirieu, théoricien référent de l’enseignement post-années soixante. Ces doctrinaires font l’objet d’une analyse détaillée : Coménius, Locke et bien sûr Rousseau dont on commémore à la fois la naissance (1712) et la publication de l’Émile ou de l’éducation (1762). On trouve également Condorcet ou, moins connu, Victor Considérant.

    L’époque contemporaine nous oblige à évoquer la figure de Jean Piaget dont Jean de Viguerie souligne l’influence considérable. Dans cet entretien, l’auteur récuse l’efficacité des pédagogies nouvelles mais il reconnaît aussi le mérite de certaines approches « non autoritaires », classant à part une personne comme Montessori. Et puis, Jean de Viguerie a le mérite de savoir de quoi il parle, regrettant que les praticiens de l’éducation n’en soient que rarement les théoriciens, clivage qui laisse finalement libre cours à l’utopie, aux fantaisies parfois dévastatrices nées de l’abstraction, lesquelles trouvèrent un écho favorable chez les idéologues et les politiques au milieu du XXesiècle.

    Jean de VIGUERIE est professeur émérite des universités, historien de l’Ancien régime et de la Révolution, ainsi que des questions éducatives. Lauréat du prix Marcellin Guérin de l’Académie française, il a publié Les pédagogues, Essai historique sur l’utopie pédagogique (éditions du Cerf - 14€)

  • Simon Leys, un des rares écrivains qui devrait être reconnu d'utilité publique

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    A l'occasion de la parution du "studio de l'inutilité", Pierre Cormary, sur causeur.fr rend hommage à notre compatriote Pierre Ryckmans, alias Simon Leys, "l’intempestif"

    Un des rares écrivains vivants que l’on devrait déclarer d’utilité publique

    En ce temps-là, tout anticommuniste était un chien. Achat obligé en Chine sous peine de travaux forcés, le Petit Livre Rouge se vendait comme des petits pains à Saint-Germain-des-Prés. Philippe Sollers s’exaltait à traduire les poèmes du Grand Timonier dans Tel Quel. Et parce qu’il avait osé le premier un essai critique sur la Révolution culturelle avec Les Habits neufs du président Mao (1971), la sinologue maoïste Michelle Loi ne trouvait rien de plus honnête que de révéler le véritable patronyme de Simon Leys dès le titre de son libelle contre lui Pour Luxun. Réponse à Pierre Ryckmans (Simon Leys), espérant ainsi que celui-ci devienne persona non grata en Chine. Il est vrai que l’on ne s’en prenait pas comme ça à la « Révo. Cul. » et à ses laudateurs dont Jean-François Revel dirait plus tard que s’ils n’avaient pas de sang sur les mains, ils en avaient sur la plume.

  • Le Saint-Siège victime de nouvelles fuites de documents

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    Selon le Vatican Insider, le Saint-Siège va s'engager dans une procédure légale, y compris au niveau international, après un énième cas de "fuite" de documents du Vatican. C'est ce qu'annonce Alessandro Speciale, sur vatican Insider. Il s'agit notamment de "révélations" faites dans un livre intitulé “Sua Santità” ("Sa Sainteté") du journaliste de Libero, Gianluigi Nuzzi, livre dans lequel sont publiées de nombreuses lettres et rapports qui se sont trouvés sur le bureau du pape.

    Il s'agit d'un nouvel épisode de ces "fuites vaticanes" (Vatileaks),qui ont commencé avec la publication des lettres envoyées au pape par Monseigneur Carlo Maria Viganò, dans lesquelles il signalait une corruption rampante àdan le gouvernorat du Vatican. C'est Nuzzi qui fut là aussi à la base de ces publications.

    "La nouvelle publication de documents du Saint-Siège et de documents privés du Saint Père - déclare un communiqué diffusé le 19 mai par la Salle de Presse du Vatican - n'apparaît plus comme une initiative journalistique dont on pourrait discuter mais, objectivement dffamatoire, elle revêt les caractéristiques d'un acte relevant de la justice." 

    Selon la note du Vatican, cette fois, ont été violés, les droits personnels de réserve et de liberté du pape et de nombre de ses collaborateurs dans leurs échanges de correspondance ainsi que ceux des personnes qui correspondent avec eux.

    C'est pourquoi, ainsi que cela fut déjà fait lors de la publication des lettres de Monseigneur Vigano, mais cette fois avec plus de force, le Saint-Siège annonce qu'il va recourir aux voies légales contre les responsables de ces fuites de documents.

  • Un autre cosmos ?

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    31y74d3FPOL__SS500_.jpgFeu le professeur Marcel De Corte, un esprit peu conventionnel qui nous enseigna jadis les rudiments de la philosophie à l’Université de Liège, avait coutume de se moquer notamment des certitudes aussi péremptoires que successives des théories cosmogoniques et cosmologiques. Un livre récent s’inscrit dans la même veine iconoclaste. Sur son M blog, le journaliste Pierre Barthélémy s’en fait l’écho.  Extraits de son entrevue avec l’astrophysicien Jean-Marc Bonnet-Bidaut :

    « Jean-Marc Bonnet-Bidaud est astrophysicien au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), spécialiste de l'astronomie des hautes énergies et des étoiles en fin de vie. Avec l'historien et philosophe des sciences Thomas Lepeltier, il a co-dirigé la publication de l'ouvrage collectif Un autre cosmos ? qui vient de paraître dans la collection "Philosophie des sciences" de l'éditeur Vuibert (150 p., 19 €). L'idée centrale du livre est d'inciter les chercheurs à se pencher sur des modèles cosmologiques alternatifs à celui du Big Bang. Celui-ci suppose notamment l'existence d'une matière et d'une énergie dites noires, qui composent à elles seules plus de 95 % du contenu de l'Univers, et dont la nature reste inconnue à ce jour. La matière ordinaire dont sont faits les étoiles, les planètes et ce qui se trouve à leur surface ne compte en effet, selon ce modèle, que pour moins de 5 % du total

    (…) Ce modèle standard de la cosmologie comprend 95 % d'inconnues. Est-ce que cela ne fait pas beaucoup ?

    Cela me paraît vraiment beaucoup pour dire, comme l'affirment certains, que nous avons pratiquement tout résolu et que la cosmologie est devenue désormais une science de précision. Pour le physicien que je suis, ces inconnues fragilisent le modèle que l'on a de l'Univers. C’est la raison pour laquelle nous voulons, par ce livre collectif, essayer d’ouvrir d’autres horizons.

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  • Nous, chrétiens d'Arabie...

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    Le site "Oasis" présente un livre de Chiara Zappa, "Noi, cristiani d'Arabia" dont il n'existe malheureusement pas de traduction française (à notre connaissance).

    Paolo Branca présente cet ouvrage :
     
    Chiara Zappa, Noi, cristiani d'Arabia, prefazione di Mons. Bernardo Gremoli, Emi, Bologna 2011
     

    Né en Arabie dans le sillage des précédents monothéismes juif et chrétien, présents déjà à l’époque même si minoritaires et un peu éparpillés dans l’immense péninsule, l’islam eut comme premier objectif celui de convertir à la foi en un seul Dieu les païens idolâtres autochtones, en leur proposant un message dans la langue qu’ils parlaient et transmis par un prophète né parmi eux. L’entreprise ne se révéla pas si facile et la vie tourmentée de Muhammad et de ses premiers fidèles en témoigne largement.

    Les premiers musulmans, douze ans après le début de leur prédication, durent quitter la Mecque avec leur guide et dans la décennie suivante se produisirent de nombreux désaccords et des affrontements ouverts aussi bien avec leurs ex-concitoyens qu’avec les communautés juives de Médine, peu enclins à reconnaître à la tête des nouveaux arrivés le charisme religieux dont il se vantait. Après sa mort, et à l’occasion de l’extraordinaire expansion arabo-musulmane en dehors de leur terre d’origine, la possibilité de professer des croyances différentes de l’islam disparut en Arabie, alors que dans les terres conquises le système de la dhimma (protection) concédait aux autres monothéismes des conditions de liberté religieuse limitées.

    Dans cet immense “carton de sable” le temps ne s’est cependant pas arrêté. Si, dans le royaume de l’Arabie saoudite, où sont situées les deux villes islamiques saintes par excellence – La Mecque et Médine – la pratique de n’importe quel culte différent du musulman est encore inadmissible, dans les autres États la présence chrétienne a fleuri de nouveau grâce au flux important de travailleurs immigrés provenant surtout d’Asie et d’Afrique à cause du boom pétrolier. Les catholiques en particulier, assez peu nombreux parmi les très nombreux chrétiens du reste du Moyen-Orient, sont ici prédominants.

    En 1939, il n’y avait qu’une église au Bahreïn, aujourd’hui dans les Émirats Arabes Unis, on compte que les chrétiens représentent au moins 30 % des résidents, avec 7 paroisses catholiques, suivies de 4 à Oman et au Koweït, 2 au Bahreïn et 1 au Qatar, Our Lady of the Rosary conçue par un architecte italien Renato Casiraghi en collaboration avec Lorenzo Caramellini et Rocco Magnoli qui peut accueillir 3000 fidèles et est équipée de 40 salles pour le catéchisme et 10 autres où se retrouvent des communautés appartenant à 70 origines différentes. Mais il ne s’agit pas seulement de nombres.

    Ce livre parle d’une variété extraordinaire de charismes qui s’expriment aussi dans des formes d’assistance aux travailleurs, aux femmes battues, aux malades et aux pauvres de tous types, par des groupes de soutien et de prière, des chorales qui accompagnent les célébrations dont la langue est l’anglais, le tagalog, le malayalam, l’ourdu, le tamil et le ceylanais, en plus de l’arabe, naturellement. Il s’agit de sociétés caractérisées par de forts contrastes, encore très traditionnelles et où il n’est pas facile s’intégrer. Ici les immigrés sont encore essentiellement considérés comme des “bras” et même les minorités autochtones chiites et ismaélites musulmanes, elles aussi, n’ont pas suffisamment de garanties.

    Et pourtant, la globalisation a déclenché des mécanismes encore simplement inimaginables il y a peu de temps, avec des formes d’attention et de respect envers les diversités culturelles et religieuses encore partielles mais pas pour autant moins significatives. Il faut reconnaître à certains gouvernants le mérite d’avoir su briser des barrières redoutables pour ouvrir au moins une perspective de cohabitation humaine, même si de nombreux problèmes sont encore irrésolus, dans une région délicate et compliquée, emportée par des dynamiques extrêmement accélérées dans un bref laps de temps et que beaucoup ne regardent pas seulement comme un exemple de développement économique et financier.

  • Quand un essayiste athée découvre la religion comme voie du bonheur

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    Tel est le parcours de Alain de Botton, auteur d'un "Petit Guide des Religions à l'usage des mécréants".

    Il s'en explique ici : alain-de-botton-religion-cest-miraculeux

    Introduction :

    Après avoir réfléchi aux mystères de l’amour, aux consolations de la philosophie, à l’art du voyage... voilà que l’inclassable essayiste explore une autre voie pour faire notre bonheur : la religion, même si on est athée, comme coach de vie. Son nouveau remède spirituel et profane est un vrai cadeau pour l’esprit !

    En Angleterre, le nouveau livre d’Alain de Botton est en passe de devenir son plus grand succès, alors que l’auteur de L’Art du voyage en connaît déjà beaucoup. Mais cette fois, à 42 ans, l’élégant et mordant philosophe s’engage dans une croisade pour le moins ambitieuse. Et si, propose-t-il dans son Petit Guide des religions à l’usage des mécréants (éditions Flammarion, 340 p., 20 euros) nos sociétés s’inspiraient des religions pour repartir dans le bon sens ? Explications.

  • Les visages des victimes de la grande terreur stalinienne

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    L'Osservatore Romano présente un livre qui vient d'être publié en Italie et qui présente les images des condamnés à mort pendant la période des purges staliniennes contenues dans les archives de la terreur:

    "Photographiés quelques instants avant d’être fusillés

    Le 26 avril dernier est sorti dans les librairies italiennes l’ouvrage La vita in uno sguardo. Le vittime del Grande Terrore staliniano [La vie dans un regard. Les victimes de la Grande Terreur stalinienne] (Turin, Lindau, 2012, 240 p., 24 euros, sous la direction de Marta Dell’Asta et Lucetta Scaraffia) qui reproduit les photos signalétiques des condamnés à mort pendant les années de la dictature stalinienne, prises quelques instants avant qu’ils soient fusillés. Ce sont les visages de simples citoyens — enseignants, femmes au foyer, ouvriers, prêtres — arrêtés et inculpés des délits les plus invraisemblables (espionnage, terrorisme, complots contre-révolutionnaires) et fusillés en quelques jours sans forme de procès. Les photographies réunies témoignent d’un échange de regards entre deux êtres que le totalitarisme veut dépersonnaliser. Mais si ce processus de dépersonnalisation a réussi avec les collaborateurs de la police politique, il échoue avec les victimes. Chacune des personnes photographiées, en effet, a gardé sa dignité et dans cet ultime regard, elle nous raconte son histoire.

    Nombre des victimes ont été enterrées dans des fosses communes à Butovo, dans la banlieue sud de Moscou, sans laisser de traces. C’est uniquement après la chute du régime, que des recherches obstinées ont permis de retrouver des dossiers, des photos et des noms. Aujourd’hui nous savons qu’entre août 1937 et octobre 1938 à Butovo ont été fusillés et enterrés 20.765 innocents. L’ouvrage — dont nous publions de courts extraits des articles de Lucetta Scaraffia, Marta dell'Asta et Oddone Camerana — nous offre l’occasion de les regarder, de les écouter, de les connaître."