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Enseignement - Education - Page 16

  • Philo à Bruxelles, 7 février : "À l’ombre du Portique ? L’héritage stoïcien en régime chrétien"

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    Philosophie à Bruxelles à la Grand-Place

    Retrouvons-nous le mardi
    7 février, à 19 h 30, pour la

    Conférence de Stéphane Mercier sur le thème

    À l’ombre du Portique ?
    L’héritage stoïcien en régime chrétien.

    Adresse sur place :

    À la Bécasse
    Rue de Tabora 11, 1000 Bruxelles
    salle à l’étage

    Je m’inscris

    ­Depuis chez vous :
    Vous pouvez également suivre la conférence en direct ici.

    L’héritage stoïcien en régime chrétien

    Nous retournerons plus tard au carrefour évoqué précédemment, mais poursuivons d’abord, avec la cinquième conférence, dans la voie que nous aura pavé cet exposé consacré aux Apologistes. Pour permettre à l’intelligence du mystère révélé d’être, comme je le suggérais, le levain de Dieu dans la pâte du siècle, et soulever les ressources de la nature à l’ordre surnaturel, il importe de voir comment le christianisme peut se nourrir de la culture antique pour la digérer. Oui, digérer. Un mot fascinant, quand on le prend à la racine plutôt qu’on ne le réduit aux suites d’un repas.

    Qu’est-ce en effet, exactement, que la digestion ? La répartition, le classement. De là l’emploi du terme « Digeste » pour désigner le grand œuvre de la législation impériale à la fin de l’Antiquité : je doute que le droit soit une matière aisément digeste au sens ordinaire du mot, mais un digeste est ici un ensemble organique, classé, où les éléments se répondent au sein d’une structure d’ensemble. Digérer, ce n’est donc pas entasser, c’est classer, trier, répartir, et, pour un vivant, procéder à la répartition qui rend possible l’assimilation : digérer, c’est intégrer à sa propre substance.

    C’est bien là ce que va faire la pensée chrétienne, à l’instar des abeilles de Sénèque qui butinent pour former le bouquet de saveurs caractérisant le miel qu’elles produisent en propre. Et justement, parmi les œuvres de la philosophie antique, celles de stoïciens se révèlent largement compatibles avec l’éthique promue par le christianisme : cette cinquième conférence nous donnera ainsi occasion de suivre la trame stoïcienne cultivée par la tradition chrétienne depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne.

  • De l'enfant roi à l'enfant dieu

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    Extrait d'une interview de Diane Drory par Francis Van de Woestyne sur le site de la Libre

    (...)

    Un grand débat divise, les psys en France mais aussi en Belgique : la parentalité exclusivement positive. De quoi s’agit-il ?

    Ce concept suppose que l’on ne doit jamais dire “non” à l’enfant. Les parents de la parentalité exclusivement positive estiment qu’il faut toujours voir comment arriver à persuader l’enfant que ce qu’on lui demande est ce qu’il a envie de faire ! Tout cela dans le plus grand calme, et à force de multiples explications et justifications. Cela peut marcher avec certains enfants. Mais tous les enfants ne sont pas comme cela. Certains ont besoin de limites, de discipline. Il est sain et normal qu’un enfant désobéisse et se rebelle face à la limite. Pour se rencontrer, il faut savoir être dans l’opposition et le conflit. Si on n’est jamais dans le conflit, on est l’un à côté de l’autre, l’enfant n’a pas l’occasion de trouver qui il est, quels sont les éléments qui le constituent. Le conflit, la confrontation sont essentiels dans l’éducation.

    Les tenants de la parentalité exclusivement positive prônent surtout la bienveillance…

    Ce mot “bienveillance” commence à me fâcher… La bienveillance, c’est très bien, en soi, bien sûr. Mais de plus en plus, au nom de la bienveillance, on assiste à un abandon de la responsabilité parentale. Au nom de la bienveillance, on demande à l’enfant de s’auto-éduquer. Au nom de la bienveillance, on ne met plus de limites à l’enfant. Un exemple : je reçois des parents et un enfant qui ne voulait pas manger. Ou alors petit pois par petit pois. Une collègue, partisane de la parentalité exclusivement positive, avait conseillé que tout le monde reste à table autour de lui jusqu’à ce qu’il ait terminé son assiette. Les repas devenaient interminables et le petit ne mangeait évidemment pas mieux. Non, il faut revenir au bon sens : quand le repas est terminé, l’assiette part.

    Quelle est la responsabilité parentale ?

    Éduquer, transmettre ! Car au nom de cette bienveillance, certains parents n’osent plus se positionner en tant qu’adulte qui prend ses responsabilités. Un enfant a le droit d’être éduqué et les parents ont l’obligation de transmettre des règles. Quand on attend d’un enfant qu’il s’humanise de lui-même, qu’a-t-il comme repère ? Uniquement son ressenti et sa pulsion. S’il n’a pas tout de suite le verre d’eau qu’il veut, il pique une colère parce qu’on ne lui a pas appris qu’il fallait attendre. Un enfant qu’on laisse s’auto-éduquer, pardon pour le mot, mais il peut tomber dans la barbarie. Alors que le rôle des parents est l’humanisation, la transmission des valeurs.

    Les partisans de la parentalité exclusivement positive affirment que, dans le monde entier, dans toutes les cultures et religions, les enfants ont été ou sont encore humiliés verbalement et physiquement que cela nuit à leur développement intellectuel, cognitif…

    Mettre des limites, est-ce humilier ? Des parents se présentent à moi et expliquent qu’ils ont une patience infinie. Mais ils n’en peuvent plus. Je leur conseille de mettre un terme à leur patience ! Il ne faut pas avoir une patience infinie sinon les parents, à bout, vont dire des choses bien pires que d’imposer des limites. Dans ma consultation, j’entends des parents “bienveillants” dire des horreurs à leur enfant qui est là, à leurs côtés. Ils disent : “Vous ne vous rendez pas compte, il me pompe l’air. Depuis qu’il est arrivé, notre vie est un enfer, etc”. Cela, c’est humiliant.

    De plus en plus de parents souffrent de burn-out parental

    Avant ce concept n’existait quasiment pas. Depuis quelques années, je vois des parents qui n’en peuvent plus parce qu’on est passé de l’enfant roi à l’enfant dieu, devant lequel il faut s’incliner. Un enfant dont il faut satisfaire, dans l’instant, le désir parce que l’enfant saurait mieux que personne ce qui est bon pour lui. Non ! C’est dramatique. L’enfant sait s’il a faim ou pas. Mais il ne sait pas s’il est mieux de manger avec les mains ou les couverts. Il faut le lui apprendre.

    Qui sont les premières victimes de la parentalité exclusivement positive ?

    Ce sont les enfants eux-mêmes ! Ils se retrouvent sans limite, sans cadre et donc dans des états d’angoisse terrible. Ils ne dorment plus, ils font des crises à répétition. L’angoisse ne permet pas au cerveau neurologique de se construire correctement. Les deuxièmes victimes, ce sont les parents que je recueille épuisés.

    Que deviennent ces “enfants dieu” lorsqu’ils arrivent dans un cadre plus contraignant, à l’école ?

    Cela dépend jusqu’où ils sont dieu… Certains sont enfin rassurés à l’école parce que là, au moins, il y a des règles. Et les parents me disent : à la maison ils sont infernaux mais à l’école tout se passe bien. Ces enfants sont encore aptes à intégrer des règles et cela les apaise. D’autres sont ingérables à la maison ET à l’école. Et les professeurs sont à leur tour victimes, ils sont à bout car ils sont confrontés à des enfants qui ne savent pas se taire, qui mettent les pieds sur les bancs, qui refusent de faire des dictées “parce qu’ils n’ont pas envie”. Ces enfants deviennent soit ultra-narcissiques, soit violents avec les autres.

    L’enfant ne naît-il pas naturellement empathique ?

    Si, bien sûr. Il naît empathique et avec l’envie de tout comprendre et de tout découvrir. Il est ouvert au monde. Mais empathique ne veut pas dire que chaque enfant naît bon, généreux et qu’il a spontanément l’envie de faire passer l’autre avant lui. Il est aussi égoïste : il pense à lui, il voit le monde à travers son filtre. Il apprend en grandissant à se mettre à la place de l’autre. Un jeune enfant est autocentré. Il croit que quand il crie, sa mère doit tout de suite venir. Le danger est de considérer que le monde est à l’image du royaume familial… Il m’arrive de recevoir des parents qui habillent leurs enfants jusqu’à six ou sept ans parce qu’ils refusent de se vêtir seuls. (...)

  • Vatican II : L'usage du chant et de la musique au service de la liturgie (liturgie 32 par Denis Crouan)

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    Liturgie 32 : Vatican II : L'usage du chant et de la musique au service de la liturgie (20 mn) 

    https://youtu.be/yGGQDvfZvw4 

    Le docteur Denis Crouan montre que dans l’Exhortation post-synodale « Sacramentum caritatis » (février 2007), le Pape Benoît XVI consacre plusieurs lignes à l’art en général et au chant liturgique en particulier. Son enseignement permet de saisir le rôle important de l’art dans la liturgie. L’Histoire nous montre que lorsque la liturgie se décompose, l’art libéré de l’Église se met peu à peu au service du mondain pour n’être plus que « religieux » au sens le plus large et imprécis du terme. Il cesse alors d’être liturgique.  

    Les critères qui permettent à un chant d’avoir sa place dans la liturgie sont : 

    1° Des mélodies directement enracinées dans les paroles de l'Ecriture.

    2° Des paroles peu nombreuses.  

    3° Le chant véritablement liturgique qui met toujours le Seigneur au premier plan et entraîne au silence de méditation  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2023.

  • Philo à Bruxelles, 17 janvier : le christianisme comme philosophie par excellence chez les Pères apologistes

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    Philosophie à Bruxelles à la Grand-Place

    Retrouvons-nous le mardi
    17 janvier, à 19 h 30, pour la

    Conférence de Stéphane Mercier sur le thème

    Le christianisme comme philosophie par excellence chez les Pères apologistes.

    Adresse sur place :
    À la Bécasse
    Rue de Tabora 11, 1000 Bruxelles
    salle à l’étage

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    Vous pouvez également suivre la conférence en direct ici.

    Petite histoire des vertus cardinales, de Platon à saint Thomas

    Cette troisième conférence nous conduit à un carrefour ouvrant sur plusieurs voies. Une voie consiste à inscrire la démarche chrétienne au sein de la culture grecque du monde méditerranéen. En effet, si le christianisme naît de la Révélation et est ainsi directement l’œuvre de Dieu, cette œuvre surnaturelle, sans être du monde, trouve progressivement sa voie dans le monde. La surnature, nous l’avons déjà vu à plusieurs reprises dans les cycles de conférences précédents, n’oblitère pas la nature ni se substitue à elle, mais elle la perfectionne.

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  • L’origine des séquences et l’usage de l’encens dans la liturgie, par le Dr Denis Crouan

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    Liturgie 31 : L’origine des séquences et l’usage de l’encens dans la liturgie, par le Dr Denis Crouan

    https://youtu.be/V7eSlyaKnuY  

    Le docteur Denis Crouan aborde les séquences qui sont des chants populaires introduits dans la liturgie.  Au Moyen Âge, on les appelait « proses » ou parfois « hymnes ». Elles sont le fruit d’une étroite collaboration de la science humaine avec l’inspiration divine. Les séquences approuvées par l’Eglise ont une grande profondeur théologique qui devient de plus en plus marquée au cours des siècles.  

    L’usage de l’encens est attesté dès la plus haute autiquité. Puisque nous sommes des êtres de chair, nous appréhendons les réalités qui nous entourent par nos sens. Quant à la fumée de l’encens qui s’élève et parfume l’espace sacré, elle « aiguise » notre esprit en utilisant deux de nos sens pour évoquer les choses de Dieu : la vue et l’odorat. Malachie 1, 11 : « Du levant au couchant du soleil, mon Nom est louable parmi les nations. En chaque lieu, on brûle de l’encens pour mon Nom et on présente une offrande pure, car mon Nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur de l’univers. » 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2023. 

  • « Et si Dieu existait » ? Grande conférence à la salle académique de l’Université de Liège :

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  • Ixelles (UP des Sources Vives) : cycle de 3 conférences en janvier-février pour les parents d'ados

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    Conférences Parents d'Ados

    Suite à la demande de paroissiens, l'Unité Pastorale des Sources Vives (Uccle & Ixelles) lance un cycle de conférences en janvier-février pour les parents d'ados ( et bien sûr ouvert à tous, grands parents d'ados, éducateurs d'ados, parents de futurs ados...)

    «Voir mon enfant grandir c’est génial, mais qu’est-ce que c’est dur l’adolescence... Mon ado ne voit plus d’intérêt à la messe, il veut être libre sur tous les sujets (sorties, sexualité, école, messes dominicales, … ) c’est difficile de le conseiller et de savoir sur quels sujets lâcher du leste et lesquels sont importants !

    Le message de l’Eglise est-il encore audible pour nos jeunes? »

    Cette détresse des parents, entendue à plusieurs reprises par chacun de nous, nous a donné la conviction qu’il était nécessaire de lancer un cycle de conférences permettant aux parents d’avoir les outils et de se former à l’accompagnement de cette période magnifique et primordiale pour l’avenir mais tellement déconcertante qu’est l’adolescence.

    Conf parents d'ados (Carré) redim vicariat du brabant wallon.png

    Nous avons invité 3 intervenants, reconnus pour leur expertise sur le sujet, pour nous partager leurs conseils et leurs outils.

    Nous vous convions à ces 3 conférences qui parleront de 3 thèmes différents mais complémentaires :

    • —> La première conférence « Mon ado bouleverse notre famille, notre couple : comment mieux se comprendre et retrouver l'équilibre ? » sera donnée par Bérengère de Charentenay, conseillère conjugale et familiale auteure de plusieurs ouvrages, sur l’équilibre familial et conjugal bouleversé par cette période : le mardi 10 janvier à 20h30 au Fanal.

    Mgr Emmanuel Gobilliard - Église catholique en France

    • —> La seconde conférence « Dans notre monde, quel message d’Eglise transmettre à nos ados sur le sujet de la sexualité ? » sera donnée par Mgr Emmanuel Gobilliard, auteur avec Thérèse Hargot du livre « Aime et ce que tu veux, fais-le », livre permettant un échange franc, incarné et sans tabous sur le message de l'Eglise autour de la sexualité : le jeudi 19 janvier à 20h30 au Fanal

    Paul-Adrien d'Hardemare - Dominicains

    • —> La troisième conférence « Parler de Jésus aux jeunes en 2023 » sera donnée par le Frère Paul Adrien d’Hardemare, dominicain. Le Frère Paul-Adrien d’Hardemare a lancé en 2019 sa chaîne YouTube suivie par 135000 abonnés. Il est désormais également présent sur d'autres réseaux tels Tiktok, Instagram et Facebook, Discord, Twitch. Il souhaite par ce biais faire découvrir la foi catholique aux jeunes, plus ou moins éloignés de la Foi : le vendredi 3 février à 20h30 au Fanal.

    Les inscriptions sont gratuites mais importantes pour notre organisation sur https://www.billetweb.fr/conferences-parents-dados"

  • "Il s'est toujours battu pour la foi des simples"

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    INTERVIEW AVEC LE CARDINAL KOCH

    "Benoît XVI Docteur de l'Église : il a combattu pour la foi des simples".

    5-1-2023

    Benoît XVI immédiatement un saint ? "Le pape décidera, je pense qu'il était un docteur de l'Église avec son magistère. Il s'est toujours battu pour la foi des simples. La centralité de la question de Dieu et le christocentrisme sont les deux points forts de sa théologie". Une interview du cardinal Koch, que Ratzinger voulait à tout prix avoir avec lui au Vatican et qui est devenu l'un de ses collaborateurs les plus sûrs : "Je lui ai dit que je ne voulais pas quitter mon diocèse, il m'a répondu : "Je vous comprends, mais venez"". 

    Lorsque le nouveau Schülerkreis est né, composé de théologiens qui n'avaient pas étudié avec le professeur Joseph Ratzinger, mais qui avaient approfondi par eux-mêmes son œuvre sans limites, Benoît XVI a voulu avoir pour mentor le cardinal Kurt Koch. Le prélat suisse pouvait compter sur la pleine confiance du pape émérite récemment décédé, dont les funérailles auront lieu ce matin à Saint-Pierre, qui le considérait comme le plus fiable pour présenter l'interprétation correcte du concile Vatican II et sur la réforme liturgique. Le préfet du Dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens, sans doute l'un des membres du Sacré Collège les plus proches de Ratzinger, a reçu la Bussola dans son bureau de Via della Conciliazione pour une interview sur la figure de son maître. 

    Votre Éminence, un souvenir personnel de Benoît XVI.

    J'ai fait sa connaissance par le biais de livres. Au début de mes études, en effet, j'ai lu tous les livres du professeur Joseph Ratzinger et en particulier "Introduction au christianisme". Ensuite, en tant qu'évêque de Bâle, j'ai eu des contacts lorsqu'il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. En 2010, alors qu'il était déjà pape, il m'a appelé à travailler à Rome. Et cette rencontre a été très intéressante pour moi. 

    Parlez-nous en.

    Il avait exprimé son désir de m'avoir à la Curie. J'ai alors répondu qu'après quinze ans d'épiscopat, il n'était pas facile de quitter mon diocèse. Sa réponse a été la suivante : "Oui, je vous comprends, mais quinze ans, ça suffit. Alors venez'. 

    A-t-il expliqué pourquoi il voulait que vous dirigiez le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens ?

    Oui. Il m'a dit qu'après le mandat du cardinal Walter Kasper, il voulait à nouveau un évêque qui connaisse les communautés ecclésiales nées de la Réforme non seulement dans les livres mais aussi par expérience personnelle. Cette motivation m'a fait comprendre que l'œcuménisme était très proche du cœur de Benoît XVI. En tant que président du Conseil pontifical, j'ai eu une étroite collaboration avec lui et chaque audience était très agréable car il était très intéressé par la progression de l'œcuménisme. Ensuite, lorsqu'il était Pape émérite, j'ai eu la joie de le rencontrer à plusieurs reprises et c'était toujours une richesse pour moi.

    Avez-vous continué à vous intéresser à son travail pour la promotion de l'unité chrétienne après sa démission ?

    Nous avons surtout parlé du travail des groupes d'élèves, car il voulait que je sois son mentor. Mais il est clair qu'il s'intéressait aussi au reste et ses questions étaient les suivantes : "Comment sont les relations avec Constantinople ? Comment ça se passe avec Moscou ? Comment ça se passe avec les églises luthériennes ?". Il était toujours très intéressé, oui.

    Dans un texte que vous avez écrit à l'occasion du 90e anniversaire du pape émérite, vous avez souligné la coïncidence de sa naissance, qui a eu lieu le samedi saint. Sa mort, en revanche, est survenue pendant l'Octave de Noël. Quelle lecture faites-vous de cette circonstance temporelle ?

    Oui, cela s'est produit précisément pendant la période de Noël qui tenait à cœur à Benoît XVI. Mais je pense qu'il y a un autre fait à souligner : son élection au trône papal a eu lieu le même jour que celle de Léon IX, tandis qu'il est mort le même jour que le pape Silvestre. Le Samedi Saint était très important pour lui car ce jour indique la situation de chaque chrétien : nous sommes sur le chemin de Pâques mais nous n'avons pas encore l'expérience de Pâques. Et aujourd'hui Benoît XVI peut célébrer Pâques, la Résurrection et la rencontre avec son Maître. 

    Que trouvons-nous dans la pensée et le magistère de Joseph Ratzinger-Benoît XVI sur la vie éternelle ?

    Le but de la vie chrétienne est la vie éternelle. Le professeur Joseph Ratzinger a déclaré que son livre le plus étudié était "Eschatologie". La mort et la vie éternelle". Alors que la deuxième encyclique qu'il a écrite en tant que pape portait sur l'espérance. L'espérance chrétienne est l'espérance de la résurrection. C'est le but de tout chrétien : se convertir dans la vie terrestre afin d'atteindre la vie éternelle.

    Il y a ceux qui demandent sa canonisation immédiate. Comment Benoît XVI voyait-il les saints et quelle place leur accordait-il dans la vie de l'Église ?

    Il était convaincu que les véritables réformateurs de l'Église étaient toujours les saints, car la sainteté est le but de la vie chrétienne. Il y a une belle homélie dans laquelle le pape Benoît dit que la sainteté n'est pas la propriété exclusive de quelques-uns mais une vocation pour tous car il y a tant de fleurs dans le jardin de Dieu. Il a comparé l'étonnement provoqué par la vision d'un jardin avec une variété de fleurs à l'étonnement qui nous saisit devant la communion des saints avec une pluralité de formes de sainteté. La communion des saints était un thème si important pour lui qu'il l'a déjà mentionné dans son homélie pour la messe au début de son ministère pétrinien. Mais la communion des hommes est tout aussi importante : sa priorité, en effet, est de réfléchir à la foi de la communauté ecclésiale, et non à la théologie. 

    À cet égard, pourquoi entend-on encore ces jours-ci dans les commentaires le décrire comme un pasteur incapable de s'adresser aux simples fidèles, alors qu'il s'est toujours conçu lui-même et le rôle de l'évêque comme celui d'un défenseur de la foi du peuple de Dieu ?

    Il s'est toujours battu pour la foi des simples. La théologie est secondaire, la foi vient en premier. La théologie, soutient-il, doit être orientée par la foi, et non la foi orientée par la théologie. On ne peut pas du tout dire qu'il était éloigné du peuple. Il ne privilégiait pas la relation avec les masses mais celle avec l'individu. En fait, il a toujours prêté une grande attention à ses interlocuteurs. 

    Est-il exact de dire que l'ecclésiologie de Ratzinger nous enseigne que l'Église n'est pas seulement une organisation sociale ?

    Oui. Il y a déjà une belle définition de l'Église dans sa thèse de doctorat sur St Augustin. Dans ce texte, il est dit que l'Église est le peuple de Dieu qui vit du corps du Christ. Il s'agit d'une ecclésiologie eucharistique : l'Église est le lieu où les croyants célèbrent, sous la présidence du prêtre, l'Eucharistie. 

    Ses derniers mots, "Jésus, je t'aime", représentent-ils le cœur de sa spiritualité théologique ?

    Au centre de sa théologie se trouve la question de Dieu, mais pas n'importe quel Dieu, mais un Dieu qui veut avoir des contacts avec le monde, qui veut avoir des relations avec l'homme, qui aime l'homme, et qui s'est révélé dans l'histoire du salut d'abord en Israël et ensuite surtout en Jésus-Christ. En Jésus-Christ, Dieu a montré son visage. Je suis convaincu que le pape Benoît a voulu écrire son livre sur Jésus de Nazareth, en prenant du temps et de l'énergie sur son pontificat, pour en faire son héritage. La centralité de la question de Dieu et le christocentrisme sont les deux points forts de sa théologie. Et ces derniers mots, "Jésus je t'aime", sont la conclusion parfaite de toute la vie et de la théologie de Benoît XVI. 

    Est-il légitime de s'attendre à ce que nous le voyions "saint immédiatement" ?

    Tout d'abord, c'est Dieu qui est le juge de ce qui est saint, je dois donc lui laisser le soin de juger. Deuxièmement, c'est le pape qui décide. Je pense que Benoît XVI a été un grand professeur, un docteur de l'Église avec sa théologie et son magistère, et c'est pour moi ce qui compte le plus. Mais nous sommes tous appelés à être des saints.

  • Les deux maîtres-mots que Benoit XVI laisse en héritage

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction française de Diakonos.be) :

    Foi et raison. Les deux maîtres-mots que Benoit XVI laisse en héritage

    (S.M.) En ces jours de “Noël” de Joseph Ratzinger à la vie éternelle, nous vous proposons ci-dessous une anthologie de quelques-uns de ses discours essentiels, ceux qui condensent sa vision de la mission de l’Église dans le monde d’aujourd’hui, en dialogue constant entre foi et raison. 

    On trouvera un lien vers le texte intégral de chaque discours dont nous reproduisons les passages les plus marquants. 

    Le premier discours est celui avant Noël du 22 décembre 2005 à la Curie romaine, dans lequel le Pape Benoît XVI a éclairci sa clé d’interprétation du Concile Vatican II : non pas en tant que rupture avec le passé et nouveau départ mais plutôt en tant qu’“herméneutique de la réforme, du renouvellement dans la continuité de l’unique sujet-Église”. Principalement dans le but de prendre la défense du décret conciliaire sur la liberté religieuse, le plus contesté par les traditionnalistes. 

    Le second est celui qu’il a prononcé le 12 décembre 2006 à l’Université de Ratisbonne et dans lequel il présente comme essentielle à la foi chrétienne la rencontre entre le message biblique et la pensée grecque, une rencontre plusieurs fois contestée au cours de l’histoire, et qui est pourtant selon lui essentielle, encore aujourd’hui, pour la mission de l’Église. 

    Le troisième discours, celui du 22 décembre 2006 à la Curie romaine, est repris ici comme corollaire du précédent, pour la réponse implicite fournie par Benoît XVI aux violentes réactions qui ont enflammé le monde musulman à la suite d’un passage de son discours de Ratisbonne. L’espoir du Pape, c’est que l’islam aussi passe à travers le crible de la raison des Lumières, comme cela s’est déjà produit – fastidieusement mais avec succès – pour le christianisme. 

    Le quatrième est celui du 12 septembre 2006 au Collège des bernardins de Paris. C’est celui dans lequel Benoît XVI le Pape Benoît XVI montre que le fondement de la civilisation de l’Europe et de l’Occident réside dans le “quaerere Deum”, la recherche de Dieu des moines du Moyen Âge, avec tout ce que cette dernière a produit dans le domaine de l’exégèse biblique, de la théologie, de la liturgie, des arts, de la littérature, de la société. 

    Le cinquième est celui du 22 septembre 2011 au Reichstag, le parlement de Berlin. Dans celui-ci, Benoît XVI met en garde contre les risques de la dictature dominante du positivisme juridique, qui mine précisément cette rencontre décisive entre Jérusalem, Athènes et Rome, entre la foi en Dieu d’Israël, la raison philosophique des Grecs et la pensée juridique romaine, qui a édifié la civilisation occidentale. 

    On constate entre tous ces discours une extraordinaire cohérence. Mais on voit également à quel point ils sont incontournables et exigeants pour l’Église qui les reçoit en héritage.

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  • Ordinations et entrées au Séminaire de Namur en 2022

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    Le Séminaire de Namur assure la formation des candidats au sacerdoce des diocèses francophones de Belgique (Malines-Bruxelles, Namur, Liège et Tournai).

    Ont été ordonnés au cours de l’année écoulée :
    (N.B. Sont repris ici les ordinands qui ont suivi leur formation, en tout ou en partie, au Séminaire à Namur)

    Archidiocèse de Malines-Bruxelles :
    • Marc GIRAUD a été ordonné prêtre le 19 juin 2022 à Bruxelles, par le Cardinal J. De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles.
    • Thaddée NZAZI a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 9 octobre 2022 à Ixelles, par le Cardinal J. De Kesel.
    • Deiver David GONZALEZ ARCE, membre du Chemin Néo-catéchuménal, sera ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 11 décembre 2022 à Jette, par le Cardinal J. De Kesel.
    • Cyril de NAZELLE, membre de la Communauté de l’Emmanuel, sera ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 8 janvier 2023 à Ixelles, par le Cardinal J. De Kesel.

    Diocèse de Namur :
    • Boris HOUENGNISSOU a été ordonné prêtre le 26 juin 2022 à Namur, par Mgr P. Warin, évêque de Namur.
    • Justin BAILLY a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 30 octobre 2022 à Ciney, par Mgr P. Warin.
    • Antoine-Marie NGO THAI HIEP sera ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 18 décembre 2022 à Bertrix, par Mgr P. Warin.

    Diocèse de Liège :
    • Guillaume GIROUL a été ordonné prêtre le 3 juillet 2022 à Liège, par Mgr J.-P. Delville, évêque de Liège.
    • Nikola HALLEUX a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 12 novembre 2022 à Liège (Outremeuse), par Mgr J.-P. Delville.

    Diocèse de Tournai :
    • Éloi MEVA’A a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 9 octobre 2022 à Mouscron, pa Mgr G. Harpigny, évêque de Tournai.

    Sans oublier aussi d’autres engagements, notamment chez les religieux:
    (N.B. Ici aussi, nous ne mentionnons que ceux qui ont suivi leur formation au Séminaire à Namur)
    • Fr. JERRY, membre de la Fraternité de Tibériade, a prononcé ses vœux perpétuels le 30 avril 2022, en présence de Mgr P. Warin.
    • Fr. FAUSTIN, moine trappiste de Scourmont (Chimay), a été ordonné prêtre le 14 mai 2022, par Mgr G Harpigny.
    • Allan AZOFEIFA, membre du Chemin Néo-catéchuménal, a été ordonné prêtre le 26 juin 2022 à Arras, par Mgr O. Leborgne.
    • Fr. JEAN-BAPTISTE, moine bénédictin de Maredsous/Gihindamuyaga a été ordonné prêtre le 16 juillet 2022 en son abbaye.
    • Fr. LUC, moine bénédictin de Maredsous/Gihindamuyaga a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 16 juillet 2022 en son abbaye.
    • Fr. DAVID, Augustin de l’Assomption, a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 6 novembre 2022 à Woluwé-St-Lambert, par Mgr J. Kockerols.

    Chronique de la vie au Séminaire, au fil des mois… :

    Début septembre, nous avons accueilli deux nouveaux séminaristes en propédeutique (Laurent, de Tournai, et Paul, de Liège), tandis que Martin (de M.-Bruxelles), nous a rejoints après deux années de philosophie à Paris. Cette année, la communauté du Séminaire compte donc 17 séminaristes, issus des 4 diocèses francophones de Belgique. Bien entendu, d’autres séminaristes des communautés nouvelles (néo-catéchuménat, Emmanuel), des religieux et des étudiants de l’IDF (futurs professeurs de religion, futurs assistants paroissiaux ou auditeurs libres) suivent également les cours au Studium du Séminaire.

  • Réforme liturgique : l’exemple de l’offertoire de la messe, de son ancienne forme à l’actuelle (Denis Crouan)

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    Liturgie 30 : Réforme liturgique : l’exemple de l’offertoire de la messe, de son ancienne forme à l’actuelle (42 mn) 

    https://youtu.be/Rro0pFXaLfo   

    Le docteur Denis Crouan aborde maintenant l’exemple significatif de l’Offertoire de la messe. À la suite de Vatican II, les rites de l’offertoire ont été modifiés. On a beaucoup glosé sur cette modification : qu’y a-t-on gagné, qu’y a-t-on perdu, était-il nécessaire de changer les choses ? Tentons de répondre à ces questions en faisant une comparaison systématique de l’ancien rite (missel « de Saint Pie V ») et du nouveau rite (missel de Saint Paul VI). Il est clair qu’il fallait cette réforme car les formules de jadis portaient des confusions, distinguant mal « le pain non consacré » et « le Corps du Christ ». 

     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022.

  • Derrière la plume du Planning familial, un acquiescement aux thèses des activistes trans ?

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    De Paul Sugy sur le site du Figaro :

    En Belgique, un guide d'éducation sexuelle suggère aux enfants de 9 ans d'échanger des sextos

    Face à la polémique, la ministre francophone de l'Éducation a demandé de réécrire un court passage de ce tout nouveau guide.

    Le but de cet «apprentissage» ? «Conscientiser l'importance des comportements responsables liés aux sextings et nudes sur Internet». «Connaissances» à acquérir ? «Ne pas révéler son visage, tatouage, tache de naissance, cicatrice...». Et l'attitude, enfin, qui est espérée de l'élève ? «Reconnaître que les partages de sextos et/ou de nudes peuvent être excitants et être source de plaisir». Cette page de manuel, encore en ligne ce jeudi 15 décembre sur le site de l'institution belge chargée de l'éducation affective et sexuelle des élèves, est un support pédagogique destiné à enseigner les bonnes pratiques à adopter lorsque l'on échange des messages érotiques ou des photos intimes avec des contacts virtuels. Le hic, c'est que les «cibles» de ces recommandations, affichées en gros au haut de la page, sont... les enfants âgés de 9 à 11 ans.

     
    Extrait du Guide pour l'EVRAS. EVRAS

    En Belgique, la publication en octobre de ce «Guide pour l'EVRAS» (Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle) a aussitôt fait polémique. C'est pourtant l'aboutissement de plusieurs années d'efforts et de lobbying de la part du Planning familial, qui s'est progressivement octroyé le monopole de l'éducation affective et sexuelle en Belgique. Celle-ci est devenue une mission obligatoire de l'enseignement depuis une loi de juillet 2012, mais est restée longtemps partagée entre de nombreux acteurs, aux pédagogies et aux sensibilités diverses. Cette année, la révision d'un accord conclu entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale doit conduire à une labellisation unique des acteurs associatifs autorisés à assurer cette formation en milieu scolaire. Et pour préparer cette centralisation, la rédaction d'un guide à destination des intervenants a donc été décidée - lequel guide sera désormais le support unique et obligatoire de l'éducation sexuelle à l'école, pour «homogénéiser» les discours tenus devant les élèves, d'après les mots de la représentante du Planning familial Coraline Piessens.

    Sauf que ce Guide pour l'EVRAS, fruit du travail d'une trentaine d'associations coordonnées par le Planning familial, a ému de nombreux pédopsychiatres du pays. En cause donc, ce passage par exemple qui explicite en des termes crus, banalise, et semble même encourager l'envoi de «nudes» et de «sextos» entre enfants de 9 ans. «N'encombrons pas le psychisme de l'enfant avec un référentiel sexuel adulte» rétorquent, dans une pétition publiée par LaLibre, plusieurs professionnels belges de la santé mentale des enfants.

    Pour l'initiatrice de la pétition, la pédopsychiatre Sophie Dechêne, c'est l'ensemble du guide qui pose en réalité problème, du fait de la méthode d'éducation retenue. «Beaucoup de conseils qui y sont proposés sont inappropriés pour les enfants de la tranche d'âge ciblée. En réalité, notre devoir est de protéger les enfants de l'hypersexualisation de ce rapport adulte à la sexualité , tandis qu'ici l'idée qui prime est celle d'une autodétermination : c'est à l'enfant de poser des questions sur ce qu'il souhaite, et les adultes sont tenus d'y répondre crument directement. Il n'y a plus d'interdits, plus de limites à poser, il faut seulement répondre mécaniquement à la curiosité des enfants » explique-t-elle au Figaro. Et de conclure : «selon moi, c'est tout l'inverse de ce que devrait être l'éducation, qui doit imposer un cadre adulte, cadre qui va lui permettre de grandir en toute sécurité, et notamment lui permettre de passer du principe de plaisir au principe de réalité ».

    Au-delà de l'extrait sur les sextos, c'est donc la méthode d'ensemble qu'elle dénonce au côté des autres pétitionnaires. Ainsi un autre extrait, très cru lui aussi, sur les relations sexuelles tarifées, lui paraît déplacé également.

    La page sur les «sextos» sera réécrite

    Devant la montée des critiques, exprimées notamment par un parti d'opposition, le Mouvement réformateur, la ministre socialiste de l'Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir a effectué pour le moment un premier (et léger) rétropédalage. «Dans le souci de rechercher le plus grand consensus possible, nous avons chargé les acteurs de se pencher à nouveau sur ces parties du texte» a-t-elle fait savoir à la presse belge, désignant l'extrait du guide qui évoque les «sextos». Tout en défendant par ailleurs l'ensemble de la démarche, rappelant que le guide a été rédigé après un travail associatif réunissant près de 150 bénévoles.

    «Seul un passage, parmi 300 pages, pose vraiment problème» renchérit auprès du Figaro le porte-parole de la ministre. Qui insiste surtout sur l'esprit du guide : non pas fournir un cours d'éducation sexuelle clé en main, mais des éléments de réponses possibles à destination des intervenants. «Le guide n'est pas pour les élèves, ni les enseignants ou les parents, mais uniquement pour les associations qui interviennent en milieu scolaire. Le but est qu'ils sachent répondre à n'importe quelle question d'enfant» complète-t-il. 400 élèves ont été interrogés par les rédacteurs du guide pour élaborer chacune des fiches thématiques.

    En réalité, c'est bien plus largement que le guide suscite la controverse : derrière la plume du Planning familial, c'est un acquiescement aux thèses des activistes trans que subodorent les pétitionnaires opposés à la publication de ce guide. Dans une longue itération, ceux-ci soulignent les très nombreux passages dans lequel les rédacteurs encouragent l'enfant à se questionner sur son identité de genre, voire à remettre en question le sexe qui lui a été attribué à la naissance. Un discours «inclusif» et «non-hétéronormatif» qu'assument sans difficulté ses promoteurs.

    Ainsi dès l'âge de neuf ans, l'enfant peut se voir expliquer par les éducateurs ayant lu scrupuleusement le document comment «favoriser le sentiment de bien-être par rapport à sa propre identité de genre : adopter une démarche différente (ou pas), changer sa façon de s'habiller (ou pas), prendre des hormones (ou pas), recourir à des opérations chirurgicales (ou pas)…». À ce sujet, pour l'heure, la ministre Caroline Désir est restée muette.