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Médias - Page 11

  • Rome : une communication anarchique

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be) :

    François le communicateur. Avec sa salle de presse personnelle, à Sainte-Marthe

    En partance le 28 avril pour Budapest, le Pape François ne manquera certainement pas les deux grands moments médiatiques de chacun de ses voyages : la conférence de presse dans le vol de retour vers Rome et l’entretien avec les jésuites locaux, tenu à huis clos, mais ensuite transcrit et publié par « La Civiltà Cattolica ».

    Dans les deux cas, il parlera comme toujours à bâtons rompus, de ce qu’il voudra sans aucune retenue, pas même par rapport à ce qu’il a dit auparavant, qu’il n’aura d’ailleurs pas peur de changer ou de contredire, si cela lui semble opportun, comme il l’a fait à plusieurs reprises. Il ne restera plus aux services du Vatican qu’à transcrire et à consigner, dans ce gigantesque fouillis désordonné de discours prononcés et écrits qui constitueront pour les futurs historiens le « magistère » du pape Jorge Mario Bergoglio.

    Un « magistère » dans lequel on trouve de tout. Et de trop. À tel point que, depuis quelque temps, les secrétaires chargés d’archiver ses discours doivent parfois couper et éliminer l’un ou l’autre excès, locution vulgaire ou grossièreté de corps de garde.

    Jusqu’à il y a quelques mois, les archivistes pontificaux avaient l’habitude de publier tout ce que François disait. Quand, en recevant des personnes ou des groupes, il mettait de côté le discours préparé par ses services et se mettait à parler de manière informelle, le tout était ensuite consigné, aussi bien le discours non prononcé que les déclarations qui ont effectivement été faites.

    Et cela même quand la publication intégrale était pour le moins malheureuse, par exemple le 24 octobre dernier quand, en recevant des séminaristes et des prêtres qui étudiaient à Rome et en répondant à une question innocente sur le monde digital, le Pape s’était laissé aller à une digression emphatique sur le vice consistant à visionner des images pornographiques, comme s’il s’agissait d’un vice de tous les prêtres présents et absents, et même des religieuses et des personnes consacrées.

    Le 10 décembre suivant, pourtant, c’était la goutte qui a fait déborder le vase pour l’un ou l’autre au Vatican, parce que pendant l’audience accordée à des séminaristes et à des éducateurs de Barcelone, là encore mettant de côté le texte écrit sous prétexte qu’il était « ennuyeux », le Pape François a dépassé les bornes de ce qu’on peut publier, en lançant des bordées d’injures contre les carriéristes et les arrivistes.

    Et ce n’est pas tout. Toujours en parlant librement, le Pape aurait enjoint, lors de la confession sacramentelle, de toujours tout pardonner « même si nous voyons qu’il n’y a pas d’amorce de repentir ». Auparavant, il avait traité de « déliquant » le confesseur qui ne donnait pas l’absolution.

    Le fait est que rien n’a officiellement été publié de ce discours improvisé de François – bien qu’il ait été relayé par de nombreuses personnes présentes. Pareil à d’autres occasions qui ont suivi, la dernière remontant au 17 avril dernier, lors de l’audience accordée par le Pape à la communauté des Béatitudes.

    La Secrétairerie d’État elle-même s’était depuis quelque temps senti le devoir de faire barrage aux intempérances verbales de François.

    Jusqu’à l’été 2020, la coutume était de distribuer aux journalistes accrédités à la salle de presse du Saint-Siège, quelques heures à l’avance, une copie des discours que le Pape allait prononcer à l’Angélus du dimanche, y compris l’appendice final, se référant souvent à l’actualité et à des questions de politique internationale.

    Pourtant, le 5 juillet de cette même année, quelques minutes avant midi, les journalistes ont été avertis que les quinze lignes du texte qui leur avait été distribué ne seraient pas lues par le Pape, ce qui ne fut effectivement pas le cas.

    Il s’agissait de phrases calibrées à la virgule près, les premières que François aurait consacrées à la perte de liberté de Hong Kong, sur laquelle il avait toujours gardé le silence. Relayées par la suite par plusieurs organes de presse, elles ont dans les faits rendu encore plus grave le silence du Pape qui a suivi.

    D’où la décision, pour éviter d’autres incidents, de ne plus envoyer désormais à la presse la partie finale de l’Angélus, mais uniquement les commentaires de l’Évangile du jour.

    En réformant la Curie à sa manière, François a institué un dicastère dont le rôle est censé être celui de s’occuper de la communication, avec à sa tête deux journalistes laïcs, Paolo Ruffini et Andrea Tornielli.

    Mais Bergoglio n’a jamais semblé affectionner particulièrement les canaux de communication officiels.

    Les quelques rares fois où il a rendu visite au quotidien « L’Osservatore Romano », il en a profité pour humilier ceux qui y écrivaient, du directeur Andrea Monda jusqu’au bas de l’échelle, avec des moqueries impitoyables sur le faible nombre de copies vendues. Et en dix ans, il n’aura octroyé au « journal du Pape » qu’un seule de ses innombrables interviews diverses et variées. Une interview qui plus est convenue, extraite d’une préface qu’il avait rédigées pour un livre sur saint Joseph, qui n’a pas fait ni ne pouvait faire parler d’elle le moins du monde.

    La salle de presse du Saint-Siège non plus n’est pas en odeur de sainteté. Le 29 mars dernier, quand le Pape a été embarqué à l’hôpital, un communiqué officiel en style télégraphique s’est borné à déclarer qu’il s’y était rendu « pour certains contrôles programmés à l’avance ».

    Une fois le péril passé, c’est pourtant François en personne qui a raconté une histoire très différente. D’abord aux journalistes à la sortie de l’hôpital : « Je suis encore vivant ! ». Mais ensuite avec quelques détails supplémentaires dans une conversation téléphonique – la quatre-vingt-dixième en dix ans – à son vieil ami Michel Ferri, qui a rapporté à un journal ces déclarations textuelles du Pape : « C’était grave. Je suis arrivé inconscient à l’hôpital. Quelques heures de plus et je ne serais plus là pour en parler ».

    Il n’est donc guère surprenant qu’au Vatican, on considère qu’il y a non pas une mais bien deux salles de presse en activité : celle du Saint-Siège et une autre à Sainte-Marthe, cette dernière étant personnellement gérée par le Pape.

    En effet, la quantité démesurée d’interview que François accorde aux journaux les plus divers et variés ne passe nullement par le filtre du dicastère pour la communication. Ce sont tout au plus ceux qui appartiennent au cercle privé du Pape qui s’en chargent, de Monseigneur Dario Viganò à Don Marco Pozza. Ou c’est tout simplement le Pape qui s’en occupe personnellement.

    « L’Osservatore Romano » et les autres canaux officiels tels que Vatican News sont mis devant le fait accompli. Par exemple, avec un compte-rendu des 83 minutes d’entretien de François en compagnie d’une dizaine de jeunes du monde entier mise en ligne le 5 avril dernier sur la plateforme de streaming Disney Plus qui avait été enregistrée plusieurs mois auparavant dans un studio de cinéma de la périphérie domaine de Pietralata. Un entretien surréaliste, ponctué de questions effrontées et souvent hostiles, où une interlocutrice déclare vendre des vidéos pornographiques « pour se mettre davantage en valeur et mieux vivre avec sa fille », et avec le Pape qui joue le jeu et lui conseille de ne pas avoir peur de demander de l’argent au Vatican pour aider quelqu’un : « N’hésite pas à demander, leur dis-je, de toute manière ils volent tout le monde là-dedans ! Donc je sais où on peut voler et je t’envoie les sous ».

    Un autre canal de communication, bizarre celui-là, est celui que François a créé avec la Russie, par l’entremise d’un homme de confiance aussi bien du patriarche de Moscou Cyrille que de Vladimir Poutine, un certain Leonid Sevastyanov. C’est lui qui rend publiques les déclarations du Pape recueillies lors de rencontre ou d’échanges épistolaires. Sans jamais susciter le moindre démenti, pas même quand il a révélé que François, au retour de son voyage en Mongolie programmé en septembre, voudrait bien faire étape à l’extrême Est de la Russie, à Vladivostok, afin de visiter le parc national pour la protection des léopards, dont il a déjà baptisé l’un d’entre eux le « gaucho », du nom du personnage du poème argentin éponyme…

    François utilise également Twitter, où il a 53 millions de lecteurs. Cependant, depuis quelques jours, son compte a fait les frais d’Elon Musk, le patron du réseau, qui lui a retiré sa certification d’authenticité. À moins qu’il ne paye et se mette en règle. C’est une punition qui a également frappé d’autres personnages célèbres, du patriarche Cyrille à l’ayatollah Khamenei, en passant par Donald Trump.

    « En attendant de connaître les nouvelles règles de la plateforme, le Saint-Siège espère qu’elles comprendront la certification de l’authenticité des comptes » : voilà le commentaire du Saint-Siège, sans qu’on sache très bien s’il émane de la salle de presse ou bien de Sainte-Marthe.

  • Une volonté de s'en prendre au christianisme...

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    D' sur le site du Figaro :

    Marc Eynaud : «Derrière les attaques contre les églises, il y a une volonté de s'en prendre au christianisme»

    Marc Eynaud est journaliste et auteur de Qui en veut aux catholiques ?, aux éditions Artège.

    FIGAROVOX. - Au lendemain des fêtes pascales, d'importantes dégradations ont été commises dans l'église Sainte-Madeleine d'Angers dans le Maine-et-Loire, des statues ont notamment été décapitées. S'agit-il d'actes isolés ou sont-ils, au contraire, récurrents ?

    Marc EYNAUD. Il faut rajouter à cette litanie, une autre profanation en l'église de Trélazé le 30 mars dernier… Les jours et les profanations se suivent et se ressemblent et sont hélas tout sauf isolés. Si les motivations et les profils des profanateurs varient, elles frappent par leur régularité dans un silence plus ou moins complice des autorités qu'elles soient civiles ou ecclésiales. Ce qui frappe dans les dégradations commises à l'église Sainte-Madeleine, c'est la violence de l'attaque qui laisse présager l'acte d'un fou ou d'un possédé. Le curé de la paroisse angevine a d'ailleurs lourdement insisté sur le verbe «décapiter» ce qui laisse presque penser à un rituel particulièrement haineux. On est vraiment face à une profanation qui se rapproche le plus d'un acte de haine odieux, gratuit et d'une profonde violence.

    Les catholiques sont-ils davantage touchés que les autres religions par ces actes de profanation ?

    Les chiffres du ministère de l'Intérieur cités dans vos colonnes sont sans appel. Les catholiques sont de très loin, les cibles principales de la haine antireligieuse. Entre les pillages, les profanations, les incendies, les attaques physiques contre les prêtres ou encore les fidèles, les attaques médiatiques aussi qui participent à légitimer de quelque manière les actes violents concrets… Tout cela concourt au même objectif plus ou moins avoué ou conscient : éradiquer le christianisme. Au fond, c'est sans doute la seule convergence des luttes qui vaille : enlever l'église du centre du village.

    Comment l'expliquez-vous ? Les Français sont-ils en guerre avec leurs racines ?

    Sans doute on peut y trouver une partie de l'explication dans le fait qu'il s'agit de la religion qui dispose du plus de lieux de culte sur le territoire français, lieux souvent ouverts et non surveillés puisque de moins en moins fréquentés, mais il serait illusoire de penser qu'on réglera la question en fermant les bâtiments ou en installant des systèmes de sécurité. La haine qui se déchaîne contre les catholiques est mêlée à une haine toute aussi ancienne et pernicieuse : la haine de soi accouplée à la volonté psychotique d'extirper de nos sociétés tout ce qui l'a construite. Le christianisme et l'Histoire de France sont tellement imbriqués l'un dans l'autre que lorsqu'on s'en prend à l'un, on attaque immanquablement l'autre. C'est tout l'ampleur d'un drame culturel engendré par le refus de transmettre que décrivait si bien l'eurodéputé François-Xavier Bellamy. «L'interdit moral qui protégeait nos églises a volé en éclat», m'avait murmuré l'archevêque de Rouen un an auparavant. Les catholiques ont toujours eu à affronter des adversaires, des hérésies ou des schismes, mais en ce premier tiers de XXIe siècle, les voilà obligés d'affronter un adversaire plus rencontré, toute proportion gardée, depuis la chute de Rome : le barbare inculte qui n'entend rien au sacré et rien à la foi chrétienne. C'est ce qui frappait devant la polémique née du « twerk » initié par le jeune tiktokeur Benjamin Ledig dans une église parisienne. Une volonté de salir ce qu'on est incapable de comprendre, non parce qu'on est trop idiot pour cela, mais parce qu'on est totalement ignorant des bases les plus élémentaires du catéchisme catholique pour la simple raison que cet héritage a subi, comme les autres, une violente rupture de transmission.

    Face à ces attaques, on voit les jeunes se mobiliser de manière très positive. On ne compte plus les initatives de réfactions de chapelles ou des associations comme SOS Calvaires qui rénovent ces monuments qui jalonnent nos départementales et nos sentiers.

    Marc Eynaud

    Comment les catholiques vivent-ils ces attaques ?

    Les fidèles dont l'église a été profanée en sortent généralement choqué évidemment. Mais il y a, dans les réactions suscitées, un prolongement de cette fracture générationnelle qui est apparue béante au moment de l'épidémie de Covid et la fermeture des églises : une génération ancienne qui se croit encore majoritaire et n'a pas pris conscience qu'à force de vouloir se fondre dans la société, l'église n'est pas passée loin de la dissolution. «Vous aviez tellement peur d'être les derniers chrétiens que vous serez les derniers marxistes», avait lancé dans les années 70 le brillant Maurice Clavel à cette génération. Et puis, vous avez une jeune génération qui se sait minoritaire et veut donc défendre avec davantage de bruit ce qu'elle a reçu, une jeune génération qui a vu le divorce à première vue définitif entre le christianisme et la société moderne. Une jeune génération qui attend de ses prélats d'être des chefs et non des gestionnaires et qui, pardon de le répéter, attend davantage «les cosaques et le Saint-Esprit» avec Léon Bloy qu'un «synode sur la synodalité». Face à ces attaques, on voit les jeunes se mobiliser de manière très positive. On ne compte plus les initatives de réfactions de chapelles ou des associations comme SOS Calvaires qui rénovent ces monuments qui jalonnent nos départementales et nos sentiers. En bref, les catholiques commencent à comprendre que si les pierres sont l'écrin qui protège le véritable trésor «invisible pour les yeux», le catholicisme est avant tout une religion incarnée. On ne descend pas dans les catacombes par peur de livrer bataille.

  • Le voyage du pape François en Hongrie (28 avril - 1er mai) sur KTO

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    Communiqué de presse

    Malakoff, le 19 avril 2023

    Le pape François en Hongrie

    Le Pape François se rendra du 28 au 30 avril 2023, en Hongrie. Il répond ainsi à l’invitation de la présidente hongroise Katalin Novák, que le Pape avait rencontrée en août dernier. Ce 41e voyage apostolique hors d’Italie a pour devise : « Le Christ est notre avenir ».

    Deux ans et demi après sa première visite pour le 52e Congrès eucharistique international, le voyage apostolique revêt une dimension tout autre, dans ce pays qui détient 136 kilomètres de frontière avec l'Ukraine.

    KTO modifie sa grille pour vous faire vivre en direct les étapes importantes de ce voyage. Par ailleurs, la chaîne proposera tous les jours à 20h, à partir du 27 avril, un flash de ses envoyés spéciaux à bord de l’avion papal pour mettre en perspective les temps forts de cette visite apostolique.

    Le programme détaillé

    Vendredi 28 avril 2023

    • 10h00      Accueil officiel à l'aéroport international de Budapest
    • 11h00       Cérémonie de bienvenue sur la place du Palais Sándor
    • 12h20       Rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique dans l'ancien monastère des Carmélites – Discours du Saint-Père
    • 17h00      Rencontre avec les évêques, les prêtres, les diacres, les consacrés, les séminaristes et les acteurs pastoraux dans la co-cathédrale Saint-Étienne – Discours du Saint-Père

    Samedi 29 avril 2023

    • 10h15       Rencontre avec des personnes pauvres et des réfugiés dans l'église Sainte-Élisabeth de Hongrie – Discours du Saint-Père
    • 16h30       Rencontre avec les jeunes dans la salle « Papp László Budapest Sportaréna » – Discours du Saint-Père
    • 18h00       Rencontre privée avec les membres de la Société de Jésus à la Nonciature Apostolique

     Dimanche 30 avril 2023

    • 09h30      Messe sur la place Kossuth Lajos -  Homélie du Saint-Père et Regina Caeli
    • 16h00      Rencontre avec le monde académique et culturel à la Faculté de technologie de l'information et de la bionique de l'Université catholique Péter-Pázmány – Discours du Saint-Père

     Lundi 1er mai 2023

    • 8h30        Conférence de presse

     Programmation spéciale

     Eglise du Monde -  Hongrie : l’Eglise durant la période du communisme

    Emission de 26 min., jeudi 20 avril à 21h40, présentée par Stéphanie Dupasquier

    Eclairage sur la Hongrie, où se rendra pour la seconde fois le pape. Lors de son premier voyage en 2021, François avait rappelé « L’Église en Hongrie, avec sa longue histoire –marquée par une foi inébranlable, par des persécutions et par le sang des martyrs– est associée de façon particulière au sacrifice du Christ ». L’Eglise a notamment beaucoup souffert durant les années communistes. De nombreux chrétiens ont été arrêtés et déportés. Toutes les congrégations religieuses furent interdites, tout comme les écoles catholiques et protestantes. Si des chrétiens ont préféré faire profil bas pour se protéger, des croyants ont aussi recréé des communautés vivantes en continuant à pratiquer leur foi dans des églises clandestines. Le cardinal Joszef Mindszenty est l’une des grandes figures de résistance anti-communiste. Qui était-il ? Aujourd’hui, les catholiques représentent environ 40% de la population. En quoi cette période douloureuse a marqué l’Eglise de Hongrie ? Si la sécularisation est forte, quels sont aussi les signes de renouveau de la foi ? Eclairage de Nicolas Bauquet, auteur de la thèse : « Pouvoir, Eglise et société en Hongrie communiste, 1944-1964 : histoire intérieure d’une domination ».

     L’identité chrétienne des Hongrois

    Documentaire de 52 min., lundi 24 avril à 20h35

    Le Pape se rend en Hongrie du 28 au 30 avril 2023 soulignant par-là l'importance de ce pays dans l'identité chrétienne de l'Europe. Pourtant c'est souvent à cause de cette identité chrétienne et sa mise en avant par le premier ministre que la Hongrie est la cible de nombreuses critiques venant surtout de l'ouest de l'Europe et dirigées le plus souvent contre Viktor Orban aux méthodes singulières qualifiées « d'illibérale ». Mais le peuple hongrois dans son ensemble est souvent pris à partie et sommé de se justifier aux yeux d'une opinion publique qui le soupçonne de complaisance. Ce documentaire ambitionne de dépasser la vision caricaturale que les Hongrois donnent, parfois, d'eux-mêmes dans les médias occidentaux et montrer, tout en nuances, leur vrai rapport avec leur identité chrétienne. Une coproduction KTO/PONS BARIG FILMS 2023 - Réalisée par Françoise Pons.

    Tous les programmes seront également disponibles sur notre chaine YouTube et sur notre site internet ktotv.com

    À propos de KTO

    KTO est la chaîne catholique francophone, elle offre des éclairages sur des sujets de réflexion ou de débats et accompagne la vie de prière des téléspectateurs. KTO propose plus de 250 heures de documentaires religieux et plus de 800 heures de direct. Plus de 39 000 vidéos sont en accès gratuit sur le site KTOTV.com. Elle est disponible gratuitement via les réseaux câbles/xDSL, par satellite et sur KTOTV.com.

    KTO est disponible en Belgique sur les canaux suivants :

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  • Le Dalaï Lama, le garçon et le PCC : L'histoire vraie d'une tempête dans une théière

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    De Marco Respinti sur Bitter Winter (traduction DeepL):

    Le Dalaï Lama, le garçon et le PCC : L'histoire vraie d'une tempête dans une théière

    17 avril 2023

    Le père du Tibet est-il pédophile ? L'histoire peut être considérée comme une tempête dans un pot de thé noir de l'Himalaya, mais elle est malicieusement exploitée par le PCC et ses compagnons de route.

    1. Le 28 février 2023, Sa Sainteté le Dalaï Lama, le père spirituel des Tibétains, a reçu environ 120 étudiants qui avaient suivi un programme de formation professionnelle organisé par la Fondation M3M, la branche philanthropique de la société immobilière indienne M3M Group. Sa Sainteté a reçu les étudiants dans la cour du complexe Tsuglagkhang, où se trouve ce que l'on appelle souvent le "temple du Dalaï Lama", à Mcleod Ganj, une banlieue de la ville de Dharamshala, dans le district de Kangra, ou "capitale d'hiver" de l'État de l'Himachal Pradesh, en Inde. Le Dalaï Lama y réside depuis 1959, date à laquelle il a été contraint, avec quelques compagnons, de quitter Lhassa, la capitale du Tibet historique, pour l'Inde. Cela s'est produit en raison de l'occupation militaire du Tibet par la République populaire de Chine (RPC), pays communiste depuis le 1er octobre 1949, qui persécute systématiquement et durement les groupes religieux et les minorités ethniques, et qui viole les droits de l'homme. C'est également à Mcleod Ganj que réside l'administration centrale tibétaine, c'est-à-dire le gouvernement en exil du Tibet présidé par le Sikyong (semblable à un Premier ministre), ainsi que plusieurs milliers de colons et de réfugiés tibétains.

    2. Plus de quarante jours après l'événement, une brève nouvelle publiée le 8 avril 2023, et mise à jour le lendemain, par "The Times of India", le troisième plus grand journal indien en termes de circulation intérieure, imprimé en anglais, se concentre sur un épisode de cette rencontre à travers une image tirée d'une vidéo. Le Dalaï Lama a embrassé "un jeune garçon sur les lèvres lors d'un événement bouddhiste", lui demandant de "sucer ma langue". Le "Times of India" a prononcé le mot "innommable" : "Pour certains, cela s'apparente à de la pédophilie". La question est devenue virale sur les médias sociaux, des images ont été diffusées dans le monde entier, des accusations et des mises en accusation ont été publiées dans la presse internationale.

    3. Regardé dans son intégralité, cet épisode apparaît plus complexe et différent des images montées qui ont circulé. Dans la foule rassemblée à Tsuglagkhang, un jeune Indien, plus jeune que les étudiants du programme M3M, a demandé au Dalaï Lama, par l'intermédiaire d'un microphone, s'il pouvait le serrer dans ses bras. Dans un premier temps, Sa Sainteté n'a pas compris la demande. Puis il a accepté avec joie. Mais le Dalaï Lama a-t-il vraiment compris ? En fait, il a invité le garçon à l'embrasser sur la joue. Le garçon s'exécuta et le Dalaï Lama le serra dans ses bras en souriant. Le Dalaï Lama, tenant la main du garçon, lui demanda de l'embrasser sur les lèvres. Le garçon l'a fait avec timidité et en souriant, et toute l'assistance s'est mise à rire. Leurs fronts se sont rencontrés. Sa Sainteté a ensuite invité le garçon à lui "sucer" la langue. Là encore, tout le monde s'est mis à rire. Enfin, le Dalaï Lama a gardé la main du garçon sur sa joue et l'a serré dans ses bras pendant quelques secondes, lui donnant un bref enseignement. Puis il l'a chatouillé. Ils ont évidemment plaisanté et ri, mais la rencontre a également comporté des moments sérieux.

    4. L'événement s'inscrit dans le cadre d'une réunion plus longue. L'incident en lui-même était un moment marginal de l'ensemble de l'événement. Il s'est produit ouvertement, a été filmé par des caméras et diffusé par des microphones devant un public de plus de 120 personnes, dont la mère du garçon. Personne dans l'assistance ne s'est levé en signe de dédain ou n'a abandonné la réunion. Pendant quarante jours, personne n'a parlé de l'incident. L'interaction entre Sa Sainteté et le garçon a duré plus longtemps que les quelques images et séquences incriminées. Regardée dans son intégralité, elle ne révèle rien de scandaleux ou d'obscène. Le public et la mère de l'enfant ont souri et applaudi.

    5. Le garçon et sa mère ont été interviewés ce même 28 avril 2023 par "Voice of Tibet", un réseau de médias basé à Dharamsala. La femme est apparue dans de nombreuses vidéos, plus ou moins longues. Toutes s'accordent à dire qu'elle est la mère du garçon. Dans l'interview de Voice of Tibet, elle s'est présentée comme le Dr Payal Kanodia, administratrice de la fondation M3M. C'est elle qui a conduit la délégation d'étudiants à la rencontre de Sa Sainteté. Compte tenu des circonstances, il semble qu'elle ait également emmené son enfant à un événement important, organisé pour les étudiants plus âgés. En fait, curieusement, personne ne s'est demandé pourquoi un garçon plus jeune assistait à une réunion destinée à des étudiants d'un autre âge. Le nom du garçon n'a pas été mentionné jusqu'à présent. Dans l'interview accordée à Voice of Tibet, le garçon et sa mère ont sincèrement remercié le Dalaï Lama pour cette rencontre très significative. Le mot le plus souvent utilisé par la mère et le fils était "bénédiction". Personne n'a fait allusion à quoi que ce soit d'inapproprié. Cette interview a cependant été ignorée par les médias internationaux.

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  • Le pape François sur Disney Plus : les aspects critiques d'un choix médiatique

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    Du site "Silere non possum" :

    LE PAPE FRANCOIS SUR DISNEY PLUS. LES ASPECTS CRITIQUES DE CE CHOIX MÉDIATIQUE

    Le Pape a participé à une rencontre avec des jeunes qui a été enregistrée et qui est maintenant disponible sur Disney+.

    "Aujourd'hui, en pleine urgence éducative, le munus docendi de l'Église, exercé concrètement à travers le ministère de chaque prêtre, est particulièrement important. Nous vivons dans une grande confusion quant aux choix fondamentaux de notre vie et aux questions sur ce qu'est le monde, d'où il vient, où nous allons, ce que nous devons faire pour faire le bien, comment nous devons vivre, quelles sont les valeurs vraiment pertinentes. Par rapport à tout cela, il y a tant de philosophies contradictoires, qui naissent et disparaissent, créant la confusion sur les décisions fondamentales, sur la façon de vivre, parce que nous ne savons plus, communément, de quoi et pour quoi nous sommes faits et où nous allons", a déclaré Benoît XVI aux fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre le 14 avril 2010.

    Cette audience générale nous est revenue à l'esprit lorsque nous avons regardé le documentaire que le pape François a enregistré avec des jeunes et qui est maintenant disponible sur Disney+.

    Dans la vidéo, le réalisateur Felipe Perfetti analyse le documentaire. Tinder, l'avortement, la pornographie et plus encore. Il parle également de l'affaire du Dalaï Lama et des récents problèmes liés à l'affaire Emanuela Orlandi.

    La désorientation

    Si l'on fait abstraction des "choix éditoriaux" à l'origine de ces moments, il faut comprendre que, malheureusement, les interventions du pape sont de plus en plus fréquentes et que ses propos risquent de créer une grande confusion.

    "C'est la fonction in persona Christi du prêtre, disait Benoît XVI, de rendre présente, dans la confusion et la désorientation de notre temps, la lumière de la parole de Dieu, la lumière qui est le Christ lui-même dans ce monde qui est le nôtre. Le prêtre n'enseigne donc pas ses propres idées, une philosophie qu'il a lui-même inventée, qu'il a trouvée ou qui lui plaît ; le prêtre ne parle pas pour lui-même, pour créer peut-être ses propres admirateurs ou son propre parti ; il ne dit pas ses propres choses, ses propres inventions, mais, dans la confusion de toutes les philosophies, le prêtre enseigne au nom du Christ présent, il propose la vérité qui est le Christ lui-même, sa parole, sa façon de vivre et d'aller de l'avant. Ce que le Christ a dit de lui-même s'applique au prêtre : "Ma doctrine n'est pas la mienne" (Jn 7,16) ; c'est-à-dire que le Christ ne se propose pas lui-même, mais, en tant que Fils, il est la voix, la parole du Père. Le prêtre, lui aussi, doit toujours dire et agir ainsi : "Ma doctrine n'est pas la mienne, je ne propage pas mes idées ou ce qui me plaît, mais je suis la bouche et le cœur du Christ et je présente cette unique et commune doctrine, qui a créé l'Église universelle et qui crée la vie éternelle"".

    Pourtant, ces dernières années, le peuple saint de Dieu, comme François aime à l'appeler, manifeste une véritable soif de cette fonction du Pontife lui-même. Les discours du Pape sont de plus en plus politiquement corrects, orientés vers le fait de ne déranger personne mais de ne pas apporter de réponses.

    Si l'on regarde ce documentaire, on s'en aperçoit tout de suite. Sur l'avortement, François est bien sûr ferme sur ses propres positions, mais il prononce les quatre phrases habituelles qui lui ont été remises par un membre du "cercle magique". Il parle de l'assassin et insiste sur le fait que l'enfant est déjà une vie dès sa conception. D'accord, mais dès qu'une jeune fille dit : "Oui, mais j'ai le droit d'avorter parce que le corps m'appartient", le pape ne répond pas. Il n'y a pas de capacité à tenir un discours complexe qui explique à cette jeune fille qu'il faut évaluer quel droit l'emporte sur l'autre en cas de conflit. 

    Il est loin le temps où Benoît XVI, lors des JMJ diocésaines de 2006, répondait clairement aux jeunes qui l'interrogeaient sur les sujets qui lui tenaient à cœur.

    L'amour du cliché

    Les moments où le pape a injustement jeté de la boue sur l'Église et le Vatican n'ont pas manqué. François a même déclaré : "Ils volent tous ici", en parlant de l'État de la Cité du Vatican. Ces déclarations sont graves car elles conduisent à l'acclamation du peuple au détriment de l'Église elle-même. Bien sûr, il y a eu des épisodes et des événements où quelqu'un a profité et volé, mais cela arrive partout. On intervient, on punit, mais on continue à travailler. Généraliser de la sorte est néfaste, nous en avons vu les résultats au cours des dix dernières années. 

    Quand Alessandro Diddi a donné à la presse de fausses informations sur le Palais de Londres, le Saint-Siège a subi un énorme préjudice. Le promoteur de justice a affirmé que la Secrétairerie d'État avait utilisé l'argent de l'obole de Saint-Pierre pour des intérêts personnels. Cela a provoqué un énorme scandale et les personnes de bonne volonté ont cessé de faire des dons. 

    Pourtant, l'objectif de François semble être de créer la confusion, la division et le scandale. Ce qu'il recherche semble être de plus en plus l'acclamation du peuple. Beaucoup de questions, mais peu de réponses, voilà le problème de ce pontificat. 

    Et si quelqu'un, en ces heures, a même appelé ce documentaire une démonstration de ce qu'est le Synode, il est tout à fait clair que ce qu'est le Synode n'est pas clair. Si les gens viennent dans nos églises pour poser des questions, ils le font parce qu'ils veulent des réponses. 

    Dans le documentaire, la discussion sur un sujet se termine toujours parce que quelqu'un est "fatigué" de poursuivre sa thèse. La jeune femme rentrera chez elle convaincue qu'elle est maîtresse de son corps, le pape rentrera chez lui convaincu que le médecin qui pratique l'avortement est un tueur à gages.

    Le pape a cependant une autre tâche, qui est précisément celle à laquelle Benoît XVI a fait référence lors de l'audience générale : "Le Seigneur, mû par la compassion, a interprété la parole de Dieu, il est lui-même la parole de Dieu, et il a ainsi donné une orientation". 

    F.P.

    Silere non possum

  • "Affaire Orlandi"; le pape défend la mémoire de Jean-Paul II

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    De Vatican News :

    Le Pape défend saint Jean-Paul II, "objet de conclusions offensantes et infondées"

    Après le Regina caeli, François a évoqué son prédécesseur en se disant «certain d'interpréter les sentiments des fidèles du monde entier» et en adressant «une pensée reconnaissante» à sa mémoire. Le nom du pape polonais est réapparu cette semaine au cours d’un nouvel épisode de l’affaire Orlandi, nom d’une adolescente, fille d’un employé du Vatican, disparue il y a quarante ans.

    Après la récitation du Regina caeli, le Pape François a pris la défense de son prédécesseur saint Jean-Paul II, dont la figure a été ces derniers jours au centre d'accusations calomnieuses liées à l'affaire Orlandi, formulées sur la base de «rumeurs» anonymes, sans témoignages ni indices. Des accusations que le Souverain pontife a qualifiées de «conclusions offensantes et infondées».

    Après avoir salué les groupes de la Divine Miséricorde présents sur la place Saint-Pierre ce dimanche 16 avril, François a ajouté: «Certain d'interpréter les sentiments des fidèles du monde entier, j'adresse une pensée reconnaissante à la mémoire de saint Jean-Paul II, objet ces jours derniers de conclusions offensantes et infondées».

    Allégations sans preuves du frère de la victime

    Pour comprendre cette prise de parole du Pape ce dimanche, il faut revenir sur les événements de cette semaine liés à l’affaire Orlandi, du nom d’Emanuela Orlandi, une jeune fille de quinze ans, disparue le 22 juin 1983. Une affaire qui fit grand bruit il y a quarante ans, Emanuela étant la fille d’un employé du Vatican et possédant la citoyenneté vaticane. Jean-Paul II s’était adressé à l’époque directement aux ravisseurs lors d’un Angélus, demandant sa libération. Depuis, cette affaire non-élucidée défraye régulièrement la chronique en Italie, les rumeurs et les hypothèses se multipliant. En janvier dernier, la justice du Vatican avait annoncé la réouverture de l’enquête, le Pape François et le secrétaire d’État du Saint-Siège ayant expressément demandé de chercher la vérité sur ce qu’il s’est passé.

    Mardi 11 avril, Pietro Orlandi, le frère d’Emanuela, s’est rendu auprès du promoteur de justice du Vatican pour lui exposer longuement de nouveaux éléments dont il aurait été en possession. Le soir même, dans une émission télévisée italienne, Pietro Orlandi, accompagné de son avocate Laura Sgrò, a affirmé que Jean-Paul II «sortait le soir avec deux de ses amis monsignori polonais» et «n’allait certainement pas bénir les maisons», mais abuser de jeunes filles. Des allégations qui corroboreraient un enregistrement audio d’un ancien membre d’un groupe criminel romain bien connu à l’époque, la bande de la Magliana. La disparition de la jeune fille serait ainsi liée, selon cette dernière version, à Jean-Paul II.

    Ce samedi 15 avril, l’avocate Laura Sgrò a rencontré brièvement au Vatican le promoteur de justice Alessandro Diddi, en qualité de témoin pour s’expliquer sur les sources de ces allégations concernant Jean-Paul II. L’avocate, qui avait demandé publiquement de rencontrer les enquêteurs du Vatican dès le mois de janvier, a finalement choisi d’opposer le secret professionnel et a ainsi refusé de dire d’où provenaient ces «voix» sur les soi-disant habitudes du pape polonais, signifiant ainsi son refus de collaborer à l’enquête et de faire la lumière sur ces accusations dénoncées ce dimanche donc par le Pape François.

    Lire également : Pourquoi ils veulent abattre Jean-Paul II

  • Islam : un débat éclairant

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    Dans l'émission "Répliques" d'Alain Finkielkraut sur France Culture (8 avril 2023) :

    Ecouter l'émission ICI

    Conversation autour de l'Islam aujourd'hui, avec Rémi Brague et Chems-Eddine Hafiz.

    Avec
    • Rémi Brague Professeur émérite de philosophie à Paris I et à l’université de Munich
    • Chems-Eddine Hafiz Recteur de la Grande Mosquée de Paris

    "L’islam est, par le nombre de ses fidèles, la deuxième religion de France. C’est une situation inédite : ce présent-là ne s’est jamais présenté dans l’Histoire. Faut-il s’en inquiéter ou s’en réjouir ? La République une et indivisible est-elle en passe de se transformer bon gré mal gré en société multiculturelle ? L’islamisme est-il une maladie de l’islam ? Si oui, y a-t-il moyen de l’éradiquer ou de la guérir ? Ces questions cruciales demandent à être abordées et traitées sans démagogie ni faux fuyant." (A. Finkielkraut)

    Alain Finkielkraut reçoit, pour débattre de l'Islam aujourd'hui, Rémi Brague, spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive, auteur de Sur l'islam (Gallimard, 2023) et Chems-Eddine Hafiz, avocat et grand Recteur de La Mosquée de Paris.

    "L’islam suscite des controverses sans fin et prête à bien des confusions. Mais qu’est-ce que l’islam ? Une manière d’être face à Dieu ? Une religion avec ses dogmes et ses normes ? Une civilisation ? Des personnes et des peuples ? Au fond de cette réalité plurielle se pose encore la question des fins : que veut obtenir l’islam et par quels moyens, violents ou pacifiques, cherche-t-il à y parvenir ?" Rémi BragueSur l'islam (Gallimard, 2023).

    "En quoi l’islam se distingue-t-il des autres religions monothéistes ?" sera la première question posée, à Chems-Eddine Hafiz.

    "L'islam et les deux grandes religions monothéistes sont complémentaires" (C-E. Hafiz)

    "La France a une relation avec l’islam depuis de nombreuses années. Si aujourd’hui, selon le chiffre que vous annoncez, il y a de plus en plus de musulmans en France, c’est qu’il y a une histoire. La plus récente, c’est la Première Guerre mondiale qui a donné lieu, du fait du sacrifice de plusieurs milliers de musulmans, à la création de la Grande Mosquée de Paris. Comme dans d’autres pays qui ont pratiqué à l’époque la colonisation, il s’avère qu’aujourd’hui, les musulmans en France viennent surtout du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne. Faut-il qu’on s’en inquiète ? Je pense que c’est un constat et qu’il faut faire avec. Il faut aujourd’hui que ces musulmans puissent s’intégrer totalement pour devenir des citoyens à part entière en respectant les règles de la République et en disant que quelle que soit la loi divine qu’ils respectent de leur côté, elle est toujours en-dessous des lois de la République. Bien évidemment, l’islam est différent des deux autres grandes religions monothéistes, mais je pense qu’elles sont complémentaires. J’ai tendance à dire que l’islam est la petite sœur des deux grandes religions monothéistes, à savoir le judaïsme et le christianisme. Il y a évidemment des différences, l’islam ne cherche pas à ressembler aux autres religions, mais c’est la continuité. Il y a des versets coraniques dans lesquels on fait souvent référence à d’autres prophètes, le prophète de l’islam n’est pas plus mentionné dans le Coran que Jésus ou Moïse. Il y a une histoire commune qui se fait." Chems-Eddine Hafiz

    "Je n’aime pas tellement parler des trois monothéismes, et encore moins des trois religions d’Abraham et des trois religions du livre. Ce sont des façons de parler, qui n’ont pas de rapport avec la réalité. Pour ne parler que du monothéisme, il n’y en a pas que trois, il y en a des quantités. Le monothéisme est plus ancien que la religion d’Israël. Les philosophes sont monothéistes, il n’y a pas que des religions qui le soient. En ce qui concerne l’islam, il a cette particularité de se situer dans la continuité des deux religions précédentes, auquel on l’associe, et dont il reconnaît l’antériorité, mais c’est pour les relativiser, c’est pour les absorber en lui. Si la messe déclare le sceau des prophètes, c’est parce qu’il confirme les révélations précédentes, mais il y met le point final. Il les dépasse, il les relève au sens hégélien, il en constitue la vérité, que les porteurs de ces religions antérieures auraient trafiqué, dans la mesure où ils n’auraient pas laissé telle qu’elle la révélation que Dieu leur faisait, donc la Torah pour Moïse, et l’Évangile unique qui aurait été confié à celui que le Coran appelle Aïssa, que nous appelons Jésus." Rémi Brague

    "En ce qui concerne le rapport du christianisme au judaïsme, je crois que Pierre Manent a mis les choses au point en ce qui concerne Pascal. Il y a une différence sur laquelle Maïmonide, dont on ne peut pas soupçonner de ne pas être juif, a appuyé : les chrétiens, pour lui, sont des imbéciles, mais ont le mérite de n’avoir jamais contesté l’authenticité du livre qui avait été confié à Israël. Ils n’ont jamais supposé que l’Ancien Testament, la Bible hébraïque, aurait été trafiqué par ses porteurs. C’est le fameux dogme de la manipulation des écritures." Rémi Brague

    "Toute organisation humaine a commis des erreurs" (C-E. Hafiz)

    “Au VIIe siècle, lorsque Négus, éthiopien, chrétien, reçoit des musulmans qui étaient pourchassés, il leur pose la question : expliquez-moi votre religion. Après avoir entendu les musulmans lui expliquer, il va prendre un bâton et placer sur le sol une ligne droite, et dire “nous sommes ensemble dans cette ligne droite”. Je ne crois pas que l’islam a cherché à être hostile aux deux autres religions. On sait que le Coran a été révélé pendant 23 ans au prophète de l’islam, que c’était une transmission orale qui a été faite et qui répondait à des situations précises que vivaient à ce moment-là le prophète. Il y a eu à des moments précis des versets qui pouvaient contredire d’autres versets. Mais à aucun moment, il y a eu ce rejet. Le prophète disait, en s’adressant aux musulmans : “surtout, ne me préférez pas à Jésus ou à Moïse, ce sont mes frères”. Il y a eu plusieurs histoires, durant cette période, où il y a eu des erreurs humaines, car toute organisation humaine a commis des erreurs. Aujourd’hui, dire que le terrorisme en Irlande du Nord c’est la parole de Jésus, c’est le catholicisme ? Non. Est-ce que l’inquisition est la parole de Jésus ? Non. (...) Aujourd’hui, je me place dans un monde contemporain où il y a effectivement des fractures. Je me bats pour que la société ne soit pas multiculturelle, je veux qu’elle reste une société telle qu’elle a été voulue au nom de la République : nous sommes tous des enfants de la République, des citoyens à part entière. Aller chercher là où ça fait mal n’est pas nécessaire aujourd’hui.” Chems-Eddine Hafiz

    "Il faut distinguer trois différents types de péchés" (R. Brague)

    “C’est la tâche du philosophe de chercher les différences, de chercher de la clarté là où une certaine confusion peut s’installer. En ce qui concerne la révélation du Coran sur vingt ans, personnellement je n’y crois pas, c’est une question d’historien et il faut laisser cela aux gens qui ont rédigé le Coran des historiens, qui peut-être ne pas même pas assez loin. La question de la falsification des écritures a été reprise par un immense théologien musulman, le colonel Kadhafi en personne. Je dis cela avec plus qu’un grain de sel. Mais lors de la conférence de presse qu’il a tenu il y a quelques années, il a rappelé aux juifs et aux chrétiens qui étaient présents qu’ils n’étaient pas véritablement juifs et chrétiens car ils s’appuyaient sur des écritures qui ne sont pas authentiques. C’est une doctrine qui n’est pas exceptionnelle. Ce qui a été rappelé sur le christianisme, sur les péchés des chrétiens, il faut y mettre un peu de nuance historique. (...) Il faut distinguer les péchés qui ont été commis par les adhérents d’une religion, quelle qu’elle soit, et les péchés commis au nom de cette religion, et aussi les péchés qui sont en accord ou non avec le message du fondateur de la religion.” Rémi Brague

    Références bibliographiques :

  • Imbroglio « Les deux salles de presse du Pape : celle du Saint-Siège et l'autre de Santa Marta »

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    Lu ce samedi 15 avril 2023 sur le site web « il sismografo »

    papamobile.jpg« Les communications du Vatican, celles que le pape François gère personnellement, sont désormais une réalité très liquide et indéchiffrable. Cependant, il est certain qu'elles créent une grande confusion et désorientation.

    (LB, RC - édité par l'équipe éditoriale "Il seismografo") Vous n'avez rien à prouver. Les faits parlent d'eux-mêmes ainsi que certains protagonistes. Il est maintenant établi que dans le pontificat de François, dès le début, en mars 2013, il y a eu deux salles de presse. Une née dans les années 60 du siècle dernier, anticipée par un bureau d'information de l'Osservatore Romano (créé le 20 février 1939) et dans ce cas, nous parlons du bureau de presse du Saint-Siège qui a eu 8 directeurs, dont le l'actuel, Matteo Bruni. 

    Les Décennies de Vie du Bureau de Presse du Saint-Siège

    Cette liste comprend des personnalités de grand prestige telles que le premier directeur, Angelo Fausto Vallainc, Federico Alessandrini, Romeo Panciroli, Joaquín Navarro-Valls et Federico Lombardi. Aujourd'hui, après la Constitution " Praedicate Evangelium» (19 mars 2022), évidemment ce Bureau de Presse fait partie du Dicastère pour la Communication, mais en même temps il relève directement du Secrétaire d'État, en particulier du Substitut Mgr. Edgardo Peña Parra qui communique normalement avec le directeur par l'intermédiaire de l'UID (Bureau d'information et de documentation) qui opère à quelques mètres du bureau de l'archevêque vénézuélien Peña Parra, sous la supervision du conseiller aux affaires générales de la secrétairerie d'État , mgr. Roberto Campisi, en poste depuis le 26 novembre 2022.
    Le Bureau de Presse du Saint-Siège est le moyen de communication du Saint-Siège avec l'opinion publique de manière officielle, formelle et institutionnelle. Son directeur est le responsable opérationnel et exécutif et non le porte-parole du pape, terme couramment utilisé mais erroné. Le Service de presse et son directeur, chef d' équipe , n'opèrent qu'avec l'autorisation préalable de la haute direction. Au cours de ces dix années de pontificat de François, il y a eu quatre Directeurs : le Père Federico Lombardi et trois laïcs, Greg Burke, Alessandro Gisotti et Matteo Bruni.

    Le bureau de presse de Santa Marta

    Dans la même période, les informations vaticanes, notamment celles concernant la personne du Pape, des moments ou des passages de son magistère et les affaires de son gouvernement, ne passaient pas par les mécanismes classiques et éprouvés du Bureau de Presse du Saint-Siège. Dès le début, le Pontife argentin a choisi une méthode alternative ou complémentaire en créant, cultivant et renforçant - de manière toujours croissante - une sorte de bureau de presse de Santa Marta, qu'il dirige personnellement.
    Cela ne s'était jamais produit avec les papes précédents mais déjà dans les premiers mois du pontificat de Bergoglio, lorsque le bureau de presse était dirigé par le jésuite Federico Lombardi, des signes étaient apparus à plusieurs reprises que certains passages étaient en cours d'élaboration et de réalisation à Santa Marta avec la presse Bureau du Saint-Siège laissé à l'écart. 

    Les multiples situations médiatiques singulières

    Dix ans plus tard, la liste de ces circonstances singulières est assez longue.
    À de nombreuses reprises, il y a eu des divergences évidentes, des contradictions importantes et surtout des silences assourdissants imposés par Santa Marta entre le Bureau de Presse du Saint-Siège et le Bureau de Presse de Santa Marta. Dans ce difficile mécanisme actuel, presque impossible à décrypter, le Pape François a tissé un réseau d'amitiés journalistiques, d'éditeurs et d'opérateurs prêts à prêter main forte aux besoins médiatiques du Pontife qui repose une grande partie de sa gouvernance sur l'amitié et la bienveillance de ce réseau dit « bergoglio friendly press ». 

    Dans cette réalité, une douzaine de journalistes de nationalités et de journaux différents se distinguent, qui ont consolidé une relation personnelle avec le Saint-Père, qu'ils entendent par téléphone ou rencontrent périodiquement en personne. Des relations similaires ont également été établies entre d'autres journalistes et collaborateurs proches du Saint-Père, et c'est une autre manière par laquelle fonctionne le bureau de presse de Santa Marta. Certains de ces professionnels sont invités à mener des entretiens dans les délais préétablis ou à transmettre ou transmettre de manière informelle de prétendues pensées, décisions ou positions prises par le Saint-Père, qui sont en contradiction avec les communications institutionnelles officielles.

    Communication liquide 

    Deux cas sensationnels non récents sont mentionnés.

    1- Après la publication du Répons du Dicastère pour la Doctrine de la Foi qui interdit la bénédiction des couples de même sexe (publié le 15 mars 2021), afin de défendre le Pontife des critiques soulevées par le document, certains Des journaux européens et américains sont venus écrire que le pape n'avait pas vu le document avec aisance puisqu'il lui avait été remis presque sur les marches de l'avion peu avant de s'envoler pour l'Irak (6 - 8 mars 2021). 

    2- Après la publication surprise de la Constitution "Praedicate Evangelium", dans le document mis en ligne sur le net, il y a eu de nombreuses erreurs, fautes de frappe, phrases échangées entre traducteurs, incohérences dans la numérotation, etc. L'un de ces amis journalistes est allé jusqu'à écrire dans un hebdomadaire que le Pontife avait été contraint de publier à la hâte le document, avec de nombreuses imperfections, car il craignait que des secteurs du Secrétariat d'État n'en bloquent la diffusion.
    Maintenant, sur le conflit entre ces deux bureaux de presse, on peut se demander : quelle est la vérité dans le cas de la récente hospitalisation du Saint-Père ? S'agissait-il vraiment de "contrôles planifiés", comme indiqué dans les deux premiers communiqués institutionnels, ou était-ce la vérité que le Pontife lui-même a dit à son ami Michele Ferri de Pesaro quelques jours plus tard : "Je suis arrivé à l'hôpital inconscient" ? il est clair que les communications du Vatican - même ceux personnellement guidés par le pape François - sont maintenant une réalité complexe et très liquide et donc la frontière entre le bureau de presse du Saint-Siège et le bureau de presse de Santa Marta est mobile, comme une barrière qui se déplace selon les besoins Il n'y a évidemment rien de censurable dans tout cela : le pape est le souverain.
    L'important pour tous, croyants ou non, est de savoir et de garder à l'esprit qu'il existe deux canaux différents et parallèles dans les communications vaticanes. »

  • EVRAS : la mobilisation continue

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    Droit de réponse au Ligueur / Article dans le Journal du Médecin / Distribution d'un livret en lien avec le guide Evras!

    Les signataires de la "Lettre ouverte" ont reçu ce courrier :

    Voici quelques informations concernant l'évolution du dossier relatif à l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle auprès des enfants et adolescents:

    1. Le droit de réponse dont nous avons finalement obtenu la parution sur le site du journal Le Ligueur suite à la mise en ligne sur ce média d'un article diffamatoire. Cliquez ici.

    2. Un article paru dans Le Journal du Médecin suite à la Commission éducation où le guide evras a, pour la troisième fois, fait l'objet d'une grande attention de la part de certains politiques.

    3. Le fascicule (extraits : ICI, ICI, ICI et ICI) '"L'Evras dans mon école: c'est pas secondaire!" Ce fascicule - qui va dans le même sens que le guide evras qui a fait l'objet d'un retrait  par la Ministre de l'éducation (suite aux 9600 signatures de la Lettre Ouverte) et d'une révision prévue suite aux interpellations en Commission éducation- est malgré tout en train d'être largement distribué à l'attention des directions, équipes pédagogiques et éducatrices en école secondaire (éd. responsable: Lola Clavreul - Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial). De nombreux Plannings familiaux n'ont pas été informés d'une révision de  certains passages du guide EVRAS et n'ont pas reçu d'instruction visant à continuer à s'appuyer ou pas sur sa première mouture.

    Afin de maximaliser notre impact et d’appuyer la suite de nos actions, il est important que vous sachiez que nous continuons à récolter le maximum de signatures. (9693 à ce jour). Dès lors, nous nous permettons de continuer à vous solliciter afin que vous transfériez à foison le lien suivant https://forms.gle/tTMwDAZyWretQHck9

    N'hésitez pas également à transférer ce mail aux parents que vous connaissez.

    Bien cordialement,

    Les rédacteurs de "La lettre ouverte" 

  • Le pape sur Disney : un vaste traquenard très orienté idéologiquement

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    « Conversation avec le pape ». Ce film-documentaire est sorti sur la plateforme « Disney + » le 5 avril. On y voit le pape François discuter avec une dizaine de jeunes sur différents sujets de société pour le moins polémiques : avortement, pornographie, non-binarité… Si l’intention de départ est louable – faire débattre François avec des jeunes de tous horizons, cette interview apparaît vite comme un vaste traquenard, très orienté idéologiquement. Entre le montage des questions, les transitions entre ces dernières, et les parcours très subversifs des jeunes, le documentaire montre un Pape François bienveillant mais parfois mal à l'aise face à ses contradicteurs.

    Tous ensemble pour l’immigration

    Les questions sensibles arrivent très vite sur la table. Après trois questions personnelles, sur la famille, le salaire et le téléphone de François, Victor, jeune athée, demande : « Là où je vis, les gens ne vont plus à l’église. Je trouve cela anachronique, vieux jeu, alors je voulais vous demander votre point de vue. » À cela, le Saint-Père répond que l’Église a besoin de témoignage et de plus de crédibilité, qu’elle a besoin d’être au contact des injustices sociales« Pour voir ce qu’est l’injustice sociale, allez en banlieue », déclare-t-il.

    Et ce passage est immédiatement suivi des questions sur le racisme et l’immigration et la part de responsabilité de l’Église sur ces thèmes. Pas de surprise, le Saint-Père a toujours eu une position assez claire sur l’immigration et la manière dont l’Europe gère les questions migratoires : « Les migrants devraient être accueillis, accompagnés, encouragés, et intégrés. » « Ces hommes et ces femmes sont exploitées. […] C’est un état d’esprit exploiteur. On discerne l’ombre de l’esclavage. Le migrant est vu comme un esclave. Le colonialisme est tapi derrière une politique migratoire immature. »

    La réplique des jeunes ne se fait pas attendre : « L’Église a eu un rôle central dans la colonisation. En Amérique Latine, tout du moins. Et on parle d’une Église qui dépeint Jésus et Marie comme des Blancs, de toute évidence, ils ne l’étaient pas. Est-ce contradictoire ? » Le Pape répond en assumant les erreurs passées, selon lui, de l'Eglise : « La contradiction, c’est de ne pas assumer sa propre histoire. […] Chacune appartient à une société, un pays, une culture qui a un passé. Et assumer son passé, c’est dur parfois. […] La cohérence est surtout dure pour les chrétiens. Même au Vatican. » […] Prenez l’esclavage. L’Église n’a rien dit là-dessus. Car c’est ainsi qu’était la culture à l’époque. »

    Sexe et foulard pro-avortement

    Après l’immigration, Maligros, jeune fille catholique et féministe, introduit le débat de l’avortement : « Pourquoi l’Église veut se mettre entre une femme et ses droits ? Je pense que Jésus la soutiendrait. Il ne la jugerait pas comme on la juge à la messe. » Cette question s’accompagne d’une séquence assez particulière où la jeune fille offre au Saint-Père un foulard pro-avortement avec un arc-en-ciel.

    « On doit l’accompagner, lui répond le pape François mais on doit être clair, L’accompagner est une chose, justifier son acte en est une autre. » À partir de ce moment-là, le groupe sera généralement en désaccord tout du long avec le Saint-Père. Juste après les questions sur l’IVG, Juan, jeune homme ayant subi des abus sexuels dans son école catholique, explique qu’il y a beaucoup d’hypocrisie dans l’Église, qu’elle protège le droit à la vie, mais qu’elle ne propose aucune aide concernant les victimes de pédocriminalité« Tolérance zéro »,  lui rétorque le Saint-Père.

    Pornographie et non-binarité

    A mesure que le documentaire avance, François se montre de plus en plus mal à l’aise, et ne va plus oser parler franchement de la vie personnelle des jeunes présents devant lui. À Célia, qui se dit catholique et « non-binaire », François explique que « l’Église ne ferme la porte au nez de personne ». De même face à Alejandra, une jeune femme qui travaille dans l’industrie du porno : le pape François condamne l’industrie et regrette que cette dernière donne une vision déformée de la sexualité. Les jeunes s’engouffrent dans la brèche et s’accordent à dire que la pornographie, ce n’est pas si grave, que la masturbation, ce n’est pas si grave...

    Pour certaines questions, François réussit un peu à s’extraire du piège tendu par le documentaire. Il s’en sort remarquablement bien notamment sur la question des femmes prêtres où il donne une réponse très bien argumentée sur le dogme et sur le ministère de l’Église. Mais également à la question : « serais-je une meilleure chrétienne si je n’étais pas féministe ? »« Féministe est un adjectif, estime-t-il. Ce sont les noms qui m’importent. […] Les adjectifs ne sont pas baptisés, les noms le sont. Les gens le sont. Et je crois en les gens. »

    Le coup de grâce

    Le moment le plus choquant reste la fin du documentaire. Alors que plus d’une heure de cet interrogatoire est déjà passée, Maria, jeune fille croyante qui s’est retrouvée seule contre le groupe sur l’avortement et sur la pornographie, aborde enfin la question de la foi. Elle offre ainsi une belle discussion de trois minutes sur la foi avec le pape. Et alors que ces petites minutes laissent penser à une fin heureuse dans ce documentaire malaisant, le répit est de courte durée. Lucia, une ancienne religieuse, ayant subi des abus psychologiques durant sa formation, explique avoir tout renié, être devenue lesbienne, et être bien plus heureuse maintenant qu’elle ne se pose plus la question de savoir si Dieu existe ou pas. Dieu merci, le pape recadre un peu la chose, parlant des problèmes dans les formations mais lui rappelant quand même : « ne sois pas esclave d’une idéologie ». Inutile, donc, de visionner ce documentaire dans l’espoir d’une édification spirituelle en cette Semaine sainte.

  • Les abonnés à Scarlet n'auront plus accès à KTO

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    Les abonnés à "Scarlet One" ont reçu un courrier les informant que, dès juin 2023, Scarlet One cessera d'exister et sera remplacé par Scarlet Trio.

    L'ancienne sélection de chaînes (Scarlet One) comprenait KTO.

    KTO ne figure plus dans la nouvelle sélection de chaînes (Scarlet Trio).

    L'audience de KTO en Belgique s'en trouvera diminuée et les abonnés n'auront plus qu'à changer de distributeur pour continuer à profiter de leur chaïne favorite.

  • Un documentaire de Disney présente la discussion du pape François avec la génération Z sur les questions LGBTQ, l'avortement, etc.

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    De Peter Pinedo sur Catholic News Agency :

    Un documentaire de Disney présente la discussion du pape François avec la génération Z sur les questions LGBTQ, l'avortement, etc.

    21 mars 2023

    Disney sortira le 5 avril un nouveau documentaire intitulé "The Pope Answers", diffusant une longue conversation entre le pape François et 10 membres de la génération Z, discutant de la position de l'Église sur les questions LGBTQ+, l'avortement, les abus du clergé, le féminisme, et plus encore.

    Tourné à Rome et réalisé par les cinéastes espagnols de gauche Jordi Évole et Marius Sanchez, le documentaire est entièrement en espagnol et sera diffusé exclusivement sur Hulu aux États-Unis.

    La société de production d'Évole, Producciones del Barrio (Neighborhood Productions), est connue pour des documentaires tels que "Mr. Trump, Pardon the Interruption", qui étudie l'impact des politiques frontalières de Trump sur les communautés hispaniques, et "What You Give Me", qui explore le sens de la vie avec le musicien espagnol Pau Dones, aujourd'hui décédé.

    Évole est également connu pour avoir animé, réalisé et produit l'émission d'information espagnole "Salvados" ("Sauvés", 2008-2019), qui a suscité la controverse en raison de ses critiques et de son humour satirique à l'égard de l'Église catholique. Dans un épisode, Évole a visité le sanctuaire Torreciudad de l'Opus Dei et a été filmé en train de servir d'enfant de chœur à la messe.

    La bande-annonce de "Le pape répond", que vous pouvez regarder ici, montre une conversation informelle entre François et un petit groupe de jeunes qui discutent de certaines des positions les plus controversées de l'Église et de certains des problèmes les plus difficiles de la société.

    Parmi les questions posées par le pape :

    "Savez-vous ce qu'est une personne non binaire ?". 

    "Si je n'étais pas féministe, est-ce qu'il serait mieux d'être chrétien ?" 

    "Que faisons-nous de ces femmes [qui ont avorté], dans l'Église, en tant qu'institution ?"

    À la fin de la conversation, François dit : "J'ai beaucoup appris de vous, cela m'a fait beaucoup de bien et je vous remercie pour ce que vous avez fait."

    Dans un communiqué commun publié le 15 mars, les réalisateurs Évole et Sanchez ont déclaré que le documentaire représentait "une occasion unique de réunir deux mondes qui ne se touchent normalement pas, de voir l'une des personnes les plus influentes du monde dialoguer avec un groupe de jeunes adultes dont la vie heurte parfois de front les postulats de l'Église".

    Ce n'est pas la première fois qu'Évole travaille avec François. Certaines des déclarations les plus connues du pape sont issues d'entretiens avec Évole.

    Dans une interview de 2019 à l'émission "Salvados" d'Évole, François a clarifié la position de l'Église selon laquelle les "tendances homosexuelles ne sont pas un péché ... le péché est l'action, de la pensée, de la parole et de l'acte, avec liberté."

    En 2020, lors de l'émission "The Évole Thing" sur les pandémies, le pape a comparé le coronavirus à la nature "qui nous donne une secousse pour que nous prenions soin de la nature".

    "Il y a un dicton que vous connaissez sûrement : Dieu pardonne toujours, nous pardonnons de temps en temps, la nature ne pardonne jamais, les incendies, les inondations, les tremblements de terre", a-t-il déclaré.

    Lors d'un long entretien en tête-à-tête avec Évole en 2019, François est resté ferme sur sa position selon laquelle l'avortement ne peut jamais être acceptable à aucun moment, même en cas de viol. 

    François a déclaré à Évole qu'il pouvait comprendre le désespoir que la femme dans un tel scénario pouvait ressentir, mais qu'"il n'est pas licite d'éliminer une vie humaine pour résoudre un problème."

    Est-il permis d'engager quelqu'un pour éliminer [l'enfant] ?" a demandé le pape François.

    Peter Pinedo est correspondant de l'ANC à Washington. Diplômé de l'Université Franciscaine, Peter a travaillé auparavant pour Texas Right to Life. Il est premier lieutenant dans la réserve de l'armée américaine.