Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Médias - Page 14

  • Le pape François a accordé "une rare interview" à l'émission 60 Minutes (CBS)

    IMPRIMER

    De Norah O'Donnell sur CBS NEWS :

    Le pape François a accordé une interview historique à Norah O'Donnell, présentatrice et rédactrice en chef du journal télévisé du soir de CBS, dans une émission spéciale d'une heure diffusée le lundi 20 mai à 22 heures (heure française) sur CBS et en streaming sur Paramount+. Au cours d'une vaste conversation, François parle des pays en guerre, de sa vision de l'Église catholique, de son héritage, de son espoir pour les enfants et de bien d'autres choses encore.

    Le pape François accorde une rare interview à l'émission 60 Minutes : « la mondialisation de l'indifférence est une maladie très laide ».

    19 mai 2024

    François est le premier pape originaire des Amériques, le premier de son nom, et plus que tout autre pape de mémoire récente, il a consacré sa vie et son ministère aux pauvres, aux périphériques et aux oubliés. Tout en dirigeant l'Église catholique sur des questions difficiles, parfois controversées, qui ne font pas l'unanimité. Nous avons eu droit à une rare interview au Vatican et nous nous sommes entretenus avec lui, dans sa langue maternelle, l'espagnol, par l'intermédiaire d'un traducteur, pendant plus d'une heure. La chaleur, l'intelligence et la conviction de cet homme de 87 ans ne se sont pas perdues dans la traduction. Nous avons commencé par discuter de la première Journée mondiale de l'enfance de l'Église. Le week-end prochain, le pape François accueillera au Vatican des dizaines de milliers de jeunes, dont des réfugiés de guerre.

    Norah O'Donnell : A l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance, l'ONU annonce que plus d'un million de personnes seront confrontées à la famine à Gaza, dont de nombreux enfants. 

    Pape François : Pas seulement à Gaza. Pensez à l'Ukraine. De nombreux enfants ukrainiens viennent ici. Vous savez quoi ? Que ces enfants ne savent pas sourire ? Je vais leur dire quelque chose (mime un sourire)... ils ont oublié comment sourire. Et c'est très douloureux.

    Norah O'Donnell : Avez-vous un message pour Vladimir Poutine à propos de l'Ukraine ?

    Pape François : S'il vous plaît, pays en guerre, tous, arrêtez. Arrêtez la guerre. Vous devez trouver un moyen de négocier la paix. Efforcez-vous de parvenir à la paix. Une paix négociée est toujours préférable à une guerre sans fin. 

    Norah O'Donnell : Ce qui se passe en Israël et à Gaza a provoqué tant de divisions et de souffrances dans le monde entier. Je ne sais pas si vous avez vu aux États-Unis les grandes manifestations sur les campus universitaires et la montée de l'antisémitisme. Que diriez-vous pour changer cela ?

    Pape François : Toute idéologie est mauvaise, et l'antisémitisme est une idéologie, et elle est mauvaise. Tout « anti » est toujours mauvais. Vous pouvez critiquer un gouvernement ou un autre, le gouvernement d'Israël, le gouvernement palestinien. On peut critiquer tout ce que l'on veut, mais pas « anti » un peuple. Ni anti-palestinien, ni antisémite. Non.

    Norah O'Donnell : Je sais que vous appelez à la paix. Vous avez appelé à un cessez-le-feu dans nombre de vos sermons. Pouvez-vous aider à négocier la paix ?

    Pape François : (soupir) Ce que je peux faire, c'est prier. Je prie beaucoup pour la paix. Et aussi suggérer : « S'il vous plaît, arrêtez. Négociez. »

    La prière est au cœur de la vie du pape depuis qu'il est né Jorge Mario Bergoglio en Argentine, en 1936, dans une famille d'immigrés italiens. Avant d'entrer au séminaire, Bergoglio a travaillé comme chimiste.

    Sa formule personnelle est la simplicité. Il porte toujours la simple croix en argent qu'il portait lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires. Ce n'est pas tant ce que François porte que le lieu où il vit qui a donné le ton à son pontificat, il y a 11 ans.  

    Au lieu d'un palais situé au-dessus de la place Saint-Pierre, il a choisi la Casa Santa Marta, une maison d'hôtes du Vatican, comme résidence. 

    C'est là que nous l'avons rencontré, sous une peinture de la Vierge Marie. Entouré par le sacré, François n'a pas renoncé à son sens de l'humour, même lorsqu'il aborde des sujets sérieux, comme la crise des migrants.

    Norah O'Donnell : Mes grands-parents étaient catholiques. Ils ont immigré d'Irlande du Nord dans les années 1930 vers les États-Unis, à la recherche d'une vie meilleure. Je sais que votre famille a également fui le fascisme. Vous avez parlé aux migrants, dont beaucoup sont des enfants, et vous encouragez les gouvernements à construire des ponts et non des murs.

    Pape François : La migration est quelque chose qui fait grandir un pays. On dit que les Irlandais ont migré et apporté le whisky, et que les Italiens ont migré et apporté la mafia... (rires) C'est une plaisanterie. Ne le prenez pas mal. Mais les migrants souffrent parfois beaucoup. Ils souffrent beaucoup.

    Lire la suite

  • Le pape est beaucoup moins cool lorsque ses propos critiques à l'égard de la modernité ne sont pas médiatisés

    IMPRIMER

    De Roberto Colombo sur Il Foglio :

    Le Pape est moins cool quand son anti-modernité n'est pas médiatisée

    14 mai 2024

    Des propos contre les contraceptifs qui « empêchent la vie » à la comparaison entre l’avortement et le meurtre. Cette partie de la pensée de François qui n'est pas sponsorisée Parmi les nombreux messages et avertissements du Pape, les documents formels de son magistère ou les discours occasionnels qui devraient nourrir la foi et la vie personnelle et sociale des catholiques et contribuer à la recherche de la vérité parmi les non-croyants, qu'est-ce qui arrive à destination ? Jusqu'il y a quelques années, ils étaient intégralement rapportés dans le journal du Saint-Siège, l'Osservatore romano, qui arrivait chaque matin sur les bureaux des cardinaux et des évêques ainsi que sur les tables de nombreux curés. Parfois accompagnés de longs commentaires de théologiens et de prélats (les « grandes pages » de l'Osservatore) qui ont illustré et exploré en profondeur les thèmes et les problèmes rencontrés par le Saint-Père, aidant ainsi à la compréhension et à l'enseignement des principes exprimés par lui de manière synthétique ou sans expliquant les arguments. Les textes et paroles du successeur de Pierre étaient tirés des revues diocésaines, relayés aux prêtres et cités dans les journaux paroissiaux et lors des homélies et catéchèses dans les paroisses et dans les associations et mouvements ecclésiaux.

    Il n'en reste que peu ou rien. Les exemplaires rares et arides du journal du Vatican sont désormais utilisés par quelques prélats fidèles et les presbytères semblent fréquentés par d'autres journaux. Les périodiques diocésains et les bulletins paroissiaux papier disparaissent pour laisser la place à des éditions électroniques qui traitent de tout et plus encore, reprenant - parfois de seconde main - certaines phrases du Pape, difficiles à comprendre correctement en dehors du texte et du contexte dans lequel elles sont insérés. Les véhicules des paroles de François sont désormais les communicateurs de masse et les faiseurs d'opinion : à travers la presse, la radio, la télévision et le Web. Ses interventions parviennent au clergé et aux laïcs à travers les gros titres des colonnes des journaux papier et en ligne, déjà découpés et sur mesure, avec effet immédiat, très politiquement correct pour ne perdre aucun lecteur. Le mainstream est le mainstream, c'est l'impératif de toujours rester à flot dans l'océan de la communication. Les messages du Pape nous parviennent directement sur le smartphone et sur l'ordinateur, à travers des flashs d'information qui circulent tous de la même manière (copier-coller ?), sélectionnés pour appuyer ou conforter les opinions tendances de la culture dominante.

    Ainsi, il n'est pas rare d'entendre des prêtres, des catéchistes, des professeurs de religion, des conseillers pastoraux, des responsables de groupes catholiques, ou même de simples croyants dans le cimetière ou assis à la barre de l'oratoire, s'exclamer : « Le Pape l'a aussi dit » . Rendre compte au pied levé d'une expression entendue ou lue on ne sait où, choisie pour appuyer sa propre affirmation, ou pour contredire celle de l'auditeur. Quand, où, dans quel texte et dans quel contexte il a été écrit ou prononcé, cela importe peu ou rien. Cette utilisation des mots de François pour des aphorismes (très choisis) a pour emblèmes célèbres « Qui suis-je pour juger ? », « Accueillir tout le monde, tout le monde, tout le monde » et « Il n'y a pas de Dieu catholique ».

    Cependant, d'autres écrits et paroles du Pape restent oubliés sur le portail Internet du Saint-Siège et ne sont pas également utilisables dans le supermarché de la communication, voire même considérés comme offensants pour la sensibilité du public. C'est le cas du récent discours aux États Généraux de Naissance, où François a souligné qu'« à l'heure actuelle, les investissements qui génèrent le plus de revenus sont l'usine d'armes et les contraceptifs : l'un détruit la vie, l'autre l'empêche. Et ce sont les investissements qui rapportent le plus de revenus, c'est mauvais." Le parallèle avec les armements et les guerres rappelle avec force le lien qui unit la « mentalité contraceptive » (expression de Saint Jean-Paul II) à la baisse de la natalité, mais aussi à l'énorme business qui se cache derrière la propagande et la distribution de contraception. par l'OMS et d'autres organisations internationales.

    Et qu’en est-il de la comparaison pointue entre l’avortement et le meurtre par procuration ? « Est-il juste de « supprimer » une vie humaine pour résoudre un problème ? Est-il juste d’engager un tueur à gages pour résoudre un problème ? Il n'est pas possible, ce n'est pas juste, de « tuer » un être humain, même petit, pour résoudre un problème. C'est comme embaucher un tueur à gages pour résoudre un problème » (2018). « L'avortement n'est pas un « moindre mal ». C'est un crime. C'est tuer quelqu'un pour en sauver un autre. C'est ce que fait la mafia » (2016).

    Il y a aussi une dénonciation répétée de l’omniprésence dévastatrice des idées genrées sur la sexualité enseignées aux jeunes. « Cette erreur de l’esprit humain qu’est la théorie du genre, qui crée tant de confusion » (2015). Une « idéologie laide de notre temps, qui efface les différences et rend tout pareil » (2024). Net est « mon refus de tout type d’expérimentation pédagogique avec les enfants. On ne peut pas expérimenter avec des enfants et des jeunes. Ce ne sont pas des rats de laboratoire ! (2014).

    On pourrait poursuivre avec d'autres interventions de François qui met en garde contre le suicide assisté et l'euthanasie, le « rejet de vies » jugées inutiles et l'eugénisme, et qui soutient la chasteté et le caractère sacré du mariage. Pour les amoureux de la (prétendue) distinction magistrale entre le texte préparé et lu par le Pape et les expressions prononcées à l’improviste, il convient de rappeler que celles citées ci-dessus et bien d’autres oubliées par les médias appartiennent à ces derniers et non aux premiers. Je suis un ipsissima vox pontifici, émis ex sancti Patris Corde, et non par la plume de celui qui a préparé le projet de discours pour François. Des questions qui dérangent, mais pourtant relancées par le pape lui-même.

  • Le pape François déclare que les critiques conservateurs ont une « attitude suicidaire »

    IMPRIMER

    De Jonah McKeown sur CNA :

    Le pape François déclare que les critiques conservateurs ont une « attitude suicidaire ».

    Dans un entretien avec Norah O'Donnell de 60 Minutes, diffusé ce dimanche, le pape François s'en est pris à ses « détracteurs conservateurs » aux États-Unis.

    16 mai 2024

    Dans une interview accordée à l'émission « 60 Minutes » diffusée ce dimanche, le pape François s'en prend à ses « détracteurs conservateurs » aux États-Unis, déclarant qu'un conservateur est quelqu'un qui « s'accroche à quelque chose et ne veut pas voir au-delà ».

    « C'est une attitude suicidaire », a déclaré le pape, comme l'a rapporté l'émission « 60 Minutes », qui a diffusé un bref extrait de l'interview menée par Nora O'Donnell, de la chaîne CBS. 

    « Car une chose est de prendre en compte la tradition, de considérer les situations du passé, mais une autre est de s'enfermer dans une boîte dogmatique.

    En août 2023, il a déclaré que l'Église catholique américaine se caractérisait par « une attitude réactionnaire très forte ». Il a récemment pris des mesures pour limiter l'influence de certains de ses plus éminents critiques cléricaux aux États-Unis, en retirant certains privilèges du Vatican au cardinal Raymond Burke et en démettant de ses fonctions d'évêque de Tyler, au Texas, l'évêque Joseph Strickland, qui critiquait fréquemment le pape en ligne. 

    Selon CBS, le pape a parlé franchement avec Mme O'Donnell des guerres en Israël et à Gaza, de l'Ukraine et des crises migratoires dans le monde et à la frontière sud des États-Unis. 

    « La vaste conversation porte également sur la gestion par l'Église de ses propres scandales d'abus sexuels, sur l'engagement profond de François en faveur de l'inclusion au sein de l'Église, sur les réactions négatives à l'égard de son pontificat de la part de certains secteurs du catholicisme américain et sur l'exploration de sa pensée sur la gestation pour autrui », indique la chaîne, ajoutant que l'interview est « la première fois qu'un pape accorde une interview approfondie en tête-à-tête à une chaîne de télévision américaine ».

    L'intégralité de l'interview, réalisée le 24 avril, sera diffusée dans le cadre de l'émission « 60 Minutes » le 19 mai de 19 à 20 heures sur CBS et sera disponible sur Paramount+. D'autres extraits de l'interview seront diffusés dans le cadre d'une émission spéciale d'une heure diffusée en prime time le lundi 20 mai à 22 heures (heure de l'Est) sur CBS et Paramount+.

    L'interview précède la toute première Journée mondiale de l'enfance, les 25 et 26 mai, une nouvelle initiative du pape François parrainée par le dicastère du Vatican pour la culture et l'éducation, en collaboration avec la communauté catholique de Sant'Egidio, la coopérative Auxilium et la Fédération italienne de football. Le Vatican s'attend à ce que des enfants de plus de 100 pays se rendent à Rome pour participer à ce week-end en compagnie du pape.

    Jonah McKeown est rédacteur et producteur de podcasts pour la Catholic News Agency. Il est titulaire d'une maîtrise de l'école de journalisme de l'université du Missouri et a travaillé comme rédacteur, producteur pour la radio publique et vidéaste. Il est basé à St. Louis.

  • Etats-Unis : les catholiques cèdent de plus en plus la place aux conservateurs religieux qui pensent que les changements ont perverti l'Église

    IMPRIMER

    De Petra Lorleberg sur kath.net/news :

    Selon l'Associated Press : « Partout aux Etats-Unis, l'Eglise catholique vit une énorme transformation »

    6 mai 2024

    La plus grande agence de presse du monde décrète : « Les catholiques qui saluaient la tendance à la modernisation cèdent de plus en plus la place aux conservateurs religieux qui pensent que les changements ont perverti l'Église ».

    New York (kath.net/pl) « Un pas en arrière dans le passé ». C'est de ce phénomène qu'il s'agit dans les transformations actuelles de l'Eglise catholique aux Etats-Unis, établit la plus grande agence de presse du monde « Associated Press » dans une dépêche écrite par Tim Sullivan, qui est actuellement souvent reprise dans les médias américains et au-delà.

    L'article de presse n'est neutre qu'en apparence, mais en réalité, il attire habilement le lecteur vers sa propre opinion - qui n'a rien de « catholique conservateur ». Un paroissien d'une paroisse qui aurait nettement évolué ces dernières années n'a osé exprimer ses opinions à ce sujet que de manière soi-disant anonyme.

    En se basant sur la paroisse concrète de St. Maria Goretti dans le Wisconsin, l'article de l'AP décrit que beaucoup de choses ont changé ces dernières années. D'abord la musique, puis les thèmes du péché et de la confession sont apparus dans le contenu des sermons, les prêtres ont presque toujours porté des vêtements/soutanes sacerdotaux, dans les rangs des laïcs, on voit, outre les changements de style vestimentaire, davantage de familles nombreuses. C'est à l'école primaire que les élèves auraient entendu parler « pour la première fois » de l'avortement et de l'enfer - il est pour le moins surprenant que les « enfants » d'une école catholique n'aient pas entendu parler de l'avortement auparavant, car le système scolaire américain appelle tout cela « école primaire » jusqu'à la 8e année incluse !

    L'article part d'une polarisation entre catholiques « libéraux » et « conservateurs » et arrive ensuite à la formulation étonnante suivante : « Il y a encore beaucoup de communautés libérales, beaucoup qui se considèrent comme des joueurs de milieu de terrain » - aha, donc « libéral » serait le « milieu » ? N'avons-nous pas tous appris un jour en géométrie que le centre se trouve à mi-chemin entre deux coordonnées ? Comment peut-on alors affirmer que le centre entre libéral et conservateur se trouve unilatéralement chez les « libéraux » ?

    Les changements auraient peut-être commencé en 1993, lors des Journées mondiales de la jeunesse à Denver, réfléchit l'article, avec Jean-Paul II, qui était certes d'accord sur certaines questions avec des catholiques aux idées libérales, mais qui était « intransigeant » « lorsqu'il s'agissait de dogmes ». Mais le pape François serait depuis longtemps « nerveux » au sujet de l'Eglise catholique aux Etats-Unis.

    Lien vers l'article de l'AP dans son intégralité dans « ABC News » : 'A step back in time' : America's Catholic Church sees an immense shift toward the old ways - Across the United States, the Catholic Church is undergoing an immense shift

  • Il faut protéger les enfants de la pornographie

    IMPRIMER

    De Louis-Marie Bonneau sur le site de l'ECLJ :

    Protéger les enfants de la pornographie

    30/4/2024

    Le vendredi 19 avril 2024, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a adopté à l’unanimité plusieurs textes important relatifs à « La protection des enfants contre la violence en ligne » en citant les travaux de l’ECLJ en la matière. En effet, l’ECLJ a développé depuis plusieurs années une expertise dans le domaine, dans le but de comprendre l’étendu et la gravité du phénomène afin de pouvoir y apporter une réponse. 

    Laisserait-on un enfant regarder ce qui se passe dans une maison close ? C’est pourtant à cela que revient la pornographie laissée en ligne à la portée de la jeunesse, sans compter le métavers et ses potentialités multisensorielles. En 2013, le Parlement européen a constaté que l’usage de la pornographie se banalise chez les jeunes et imprègne leur construction. Quant à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), elle se dit « vivement préoccupée par l’exposition sans précédent des enfants aux images pornographiques, qui nuit à leur développement psychique et physique ». L’ECLJ a récemment publié un rapport sur les moyens à mettre en œuvre pour protéger les enfants et les adultes de la pornographie. Avant cela, il s’agit néanmoins de comprendre l’ampleur du phénomène.

    Une exposition de plus en plus massive à la pornographie

    Si les contenus pornographiques sont normalement réservés aux majeurs, des études montrent que les mineurs y sont de plus en plus exposés. En effet, selon une étude IFOP de 2017, « au cours de leur vie, 63 % des garçons et 37 % des filles de 15 à 17 ans ont déjà au moins une fois surfé sur un site pour y voir des films pornographiques ». Il en va de même aux États-Unis où un récent sondage révèle que 73 % des jeunes de 13 à 17 ans ont été exposés à la pornographie en ligne. La tendance est à l’augmentation.

    C’est aussi l’abaissement de l’âge du premier visionnage pornographique qui inquiète : en 2016 par exemple, près de 49 % des étudiants américains de sexe masculin déclaraient avoir découvert la pornographie avant l’âge de 13 ans et ce phénomène atteint désormais les enfants dès l’école primaire. La fréquence de visionnage de pornographie par les jeunes est également préoccupante. Ainsi, en 2022, 59 % des jeunes américains de 13 à 17 ans déclaraient avoir regardé intentionnellement de la pornographie au moins chaque semaine. D’après l’IFOP, en France en 2017, 36 % des adolescents de sexe masculin décaleraient surfer sur des site X une fois par mois ou plus.

    Ce phénomène si massif peut s’expliquer de diverses façons. Tout d’abord, l’entrée dans l’ère numérique a mis la pornographie à portée de clic. Elle infiltre même l’enceinte des écoles via les smartphones de plus en plus répandus chez les mineurs. D’après le rapport de 2016 de Ennoncence, une autre raison est le « marketing féroce de l’industrie du porno » et « différentes techniques utilisées par [celle-ci] pour attirer des internautes malgré eux » (clics publicitaires, détournement de page d’accueil, sites clandestins, utilisation de mots-clés cachés, sites de téléchargement, de streaming et de live streaming illégaux). Il faut dire que l’exposition des mineurs à la pornographie en ligne rapporte gros à cette industrie : de l’ordre de 789 millions de dollars par an, une telle exposition accidentelle générant environ 147 millions de dollars, sans compter que ces mineurs sont les clients de demain.

    Lire la suite

  • L'affaire EVRAS : une histoire de désinformation menée de l'extérieur ?!

    IMPRIMER

    Une opinion de Diane Drory (psychologue psychanalyste) et Catherine Jongen (sexothérapeute) sur la Libre

    Guide Evras : nous ne sommes pas des trolls russes

    Quand le Premier ministre déclare que "l’affaire Evras a été organisée depuis l’extérieur du pays", c’est une gifle à tous les pédopsychiatres et psychologues qui dénoncent les effets délétères du "Guide Evras" sur les jeunes enfants.

    30/04/2024

    Des parents en colère. "Encore !" dira-t-on. Parmi vous, certains auront eu l’occasion de lire cette lettre ouverte adressée à notre premier ministre ? En voici le premier paragraphe : "Monsieur le Premier ministre, et si on en reparlait simplement ! Dans l’Echo du 28 mars 2024, nous lisons que vous affirmez, lors du dernier Conseil national de sécurité (CNS), que "l’affaire Evras a été organisée depuis l’extérieur du pays. […] Vous envisageriez "une stratégie de lutte préventive et réactive à la propagation de fausses informations". Toujours dans cet article, il est noté que la Russie, la Chine et l’Iran cherchent à organiser une désinformation… Dans BX1, on peut lire que ce CNS a eu lieu "pour faire le point sur les nombreux dossiers concernant les violences liées au trafic de drogue (référence est même faite aux mafias albanaise et marseillaise) ou encore aux menaces extérieures."

    Animations Evras ajustées : oui !

    Qui ne serait pas en colère face à un énoncé témoignant d’une réelle ignorance de la réalité du terrain ? Et des conséquences qui peuvent en découler. Qui aimerait être catégorisé comme étant un troll russe quand il s’agit d’alerter le monde politique face à des dérapages d’importance suite à de nombreuses animations Evras (Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle). Nous insistons : ce type d’enseignement est utile tant qu’il s’adresse à des jeunes pubères et qu’il respecte leur développement psychoaffectif et la prudence nécessaire autour d’un sujet si intime. Certains PMS en font de manière ajustée depuis des années. Par contre, c’est le "Guide Evras", grandement impacté d’idéologie trans, qui se veut non-hétéronormatif et qui en "sexualisant" les enfants dès 5 ans, a des effets délétères sur eux et déséquilibre les familles. Ces dernières n’assurent-elles pas la stabilité d’une démocratie digne de ce nom ? La famille, quelle que soit la norme qui la constitue, a droit au respect de sa parole et à l’écoute de la part du politique. L’autorité parentale et la transmission qu’elle institue ont l’obligation d’être reconnus et soutenus. Les dégâts flagrants de l’idéologie prônant l’autodétermination "en tous genres" sont notre quotidien à nous, les pédopsychiatres, les psychologues cliniciens thérapeutes d’enfants et d’adolescents.

    N’est-il pas utile d’écouter ce qui est à l’origine de la peur, de l’indignation et des dérives, concernant le sexe, qui font effraction dans l’intime des enfants ? Combien de temps les responsables vont-ils refuser de poser un regard sur un scandale psychique ciblant des enfants vulnérables ?

    Discréditer les voix divergentes

    Car à côté de ce dossier, en émerge un autre : la volonté de discréditer les voix divergentes. Quand des responsables politiques affirment que "l’affaire Evras a été organisée depuis l’extérieur du pays", ils lient notre propos de manière subliminale aux campagnes de désinformation venant de Russie ou de Chine. Le procédé évite de répondre aux critiques de fond et constitue un dangereux précédent en matière de liberté de débattre et de déni de démocratie. L’assertion que l’opposition au "Guide Evras" serait uniquement menée depuis l’étranger est, en grande partie fausse car outre les parents, nombre d’experts pratiquant en Belgique en toute neutralité d’influence, désapprouvent certains contenus du "Guide Evras". En tant que lanceurs d’alerte, les professionnels ont un rôle à jouer. Les entendre peut être plus utile que les nier ou les faire taire, en les traitant de hors-la-loi…

    Taxés de "désinformateurs"

    Oui trop souvent les voix dissidentes sont marginalisées, fustigées, annulées, voire réduites au silence. Au lieu d’accuser des parents qui se bougent et des professionnels qui s’inquiètent de "désinformateurs", le politique ferait mieux d’écouter de temps en temps la population et son bon sens ! En démocratie, l’opinion publique n’est-elle pas censée jouer un rôle central ? La non-écoute des gouvernants face à la base soulève des questions fondamentales sur la nature même de la démocratie représentative et des mécanismes de gouvernance.

    Des scientifiques mis en cause

    En face, l’idéologie transgenre s’impose dans de plus en plus de sphères de la société. Bien que la pensée critique et le débat ouvert soient les piliers de la recherche scientifique et médicale, nombre de professionnels expérimentés ont de plus en plus peur de discuter ouvertement de leur point de vue sur le traitement de jeunes adolescents remettant en question leur identité de genre. Cerise sur le gâteau, réfléchir avec le jeune quant à ce qui l’a amené au questionnement sur son identité sexuelle est taxé de thérapie de conversion et donc… punissable ! Le simple fait d’entrer dans l’arène met la réputation du professionnel en danger. Il est clairement devenu une habitude de terroriser celui qui ose questionner ou qui dénonce. Pourtant, les études les plus récentes montrent que la majorité des enfants surmontent leur dysphorie de genre quand ils sont écoutés, autorisés à grandir et à se développer naturellement sans intervention médicale.

    Une gifle aux lanceurs d’alerte

    Mais veut-on écouter les professionnels de l’enfance et de l’adolescence ? Lorsque l’on pense différemment, voire qu’une opinion remette certaines décisions en questions, les portes des politiques se barricadent ! Notamment, lorsque l’on tente de signaler que dans plusieurs domaines, le politique est instrumentalisé par divers lobbys. Ainsi, par exemple, face aux graves inadéquations du "Guide Evras", notre ministre de l’Enseignement a maintes fois refusé d’auditionner les acteurs du terrain. Comprenez que pour des personnes qui, de façon bénévole, cherchent à informer les dirigeants sur certaines dérives, se sentir assimilés à la mafia albanaise, c’est un peu violent. Reconnaissez-le, Monsieur le Premier ministre. C’est une gifle à tous ceux qui, par idéalisme et professionnalisme, tentent d’alerter sur les dérives du texte en question. À croire que les politiciens reprendraient à leur nom le slogan de l’autodétermination du genre : "je dis qui je suis que je dis", et voilà qui clôt tout débat et tout possible échange.

    Espérons un retour du débat

    Cette attitude de mépris, de la part des élites politiques, donne le sentiment que quand le terrain démontre autre chose que la théorie, ceux qui s’accrochent à la théorie refusent la réalité et donc s’en déconnectent. […]

    Peut-on encore espérer une démocratie véritablement participative qui garantirait que les gouvernants écoutent l’opinion du terrain et agissent dans l’intérêt de tous les citoyens et… de leurs enfants ?

    Mais tout ceci n’est peut-être qu’un malentendu. Lorsque notre Premier ministre nous dit "L’affaire Evras a été organisée depuis l’extérieur du pays" peut-être voulait-il signaler que le Conseil National de Sécurité allait faire le point quant à la conception de ce "Guide Evras" fortement idéologisé trans qui pourrait avoir été influencé par des désinformateurs extérieurs afin de déstabiliser et fragiliser notre jeunesse.

    Réhabilitons la confiance et le débat.

  • Le Pape fait sa première interview sur une chaîne de télévision américaine

    IMPRIMER

    Du Catholic Herald :

    Le Pape fait sa première interview sur une chaîne de télévision américaine

    25 avril 2024

    En 11 ans de pontificat, le pape François a accordé sa première longue interview en tête-à-tête avec une chaîne de télévision américaine.

    Le 24 avril, le pape, âgé de 87 ans, s'est entretenu à Rome avec la présentatrice Norah O'Donnell de CBS (abréviation de Columbia Broadcasting System), l'un des principaux réseaux commerciaux de télévision et de radio aux États-Unis.

    Au cours de l'entretien, le pape a "partagé ses idées sur l'état du monde" et a parlé de "la guerre, la paix, la famine et le changement climatique", explique Norah O'Donnell dans une courte vidéo promotionnelle de CBS.

    Des extraits de l'interview "révolutionnaire" ont été diffusés dans le journal télévisé du soir de CBS mercredi soir, tandis qu'une version plus longue est prévue pour la célèbre émission "60 Minutes", suivie d'une émission spéciale d'une heure à une heure de grande écoute, qui sera diffusée le 20 mai.

    L'interview de CBS porte sur la prochaine Journée mondiale de l'enfance, rapporte Crux. Cette journée, qui se tiendra au Vatican les 25 et 26 mai, est organisée par le père franciscain Enzo Fortunato, récemment désigné par François comme le tout premier porte-parole de la basilique Saint-Pierre.

    Le pape a évoqué les conséquences négatives de la guerre sur les enfants, en se référant en particulier à l'Ukraine et en répétant un point qu'il a souvent soulevé dans le passé :

    "Ces enfants ne savent pas sourire", a déclaré le pape. "Je leur dis quelque chose, mais ils ont oublié de sourire. Et c'est très dur quand un enfant oublie de sourire. C'est vraiment très grave. Très grave."

    Après qu'on lui a demandé s'il avait un message pour Vladamir Poutine concernant la guerre en Ukraine, il a élargi sa réponse pour l'appliquer à tous les pays en guerre, y compris Gaza, réitérant ses appels insistants à un cessez-le-feu dans cette région et affirmant qu'"une paix négociée vaut mieux qu'une guerre sans fin", rapporte Crux.

    Plus tôt dans la conversation, on a demandé à François ce qu'il pensait de ceux qui décrivent la violence à Gaza comme un "génocide". Le pontife a simplement répété le terme, note Crux, puis a décrit comment il appelle la seule paroisse catholique de Gaza tous les soirs vers 19 heures, heure de Rome, pour faire le point, ajoutant qu'il avait récemment entendu dire que les gens se battaient pour les réserves de nourriture limitées qui parviennent dans la région.

    François a largement balayé les inquiétudes concernant son état physique, déclarant : "Ma santé est bonne". Il s'est également attaqué aux sceptiques du changement climatique. "Il y a des gens qui sont stupides, et qui sont stupides même si vous leur montrez des recherches, ils n'y croient pas", a-t-il déclaré. "Pourquoi ? Parce qu'ils ne comprennent pas la situation, ou parce qu'ils sont intéressés, mais le changement climatique existe.

    Interrogé sur la baisse des effectifs de l'Église catholique aux États-Unis, François a répondu par une version de sa réponse classique "de la place pour tout le monde". "Je dirais qu'il y a toujours une place, toujours. Si dans cette paroisse le prêtre ne semble pas accueillant, je comprends, mais allez voir ailleurs, il y a toujours une place", a déclaré François. "Ne fuyez pas l'Église. L'Église est très grande. C'est plus qu'un temple... il ne faut pas la fuir".

    Le pape a également évoqué la nécessité pour l'Église catholique de trouver un équilibre entre ses règles en matière d'avortement, de mariage homosexuel et de contraception et la nécessité d'être plus accueillante, selon le site web de CBS.

    Pendant l'interview, qui a duré une heure, le pape s'est exprimé en espagnol et ses réponses ont été traduites en anglais par un interprète.

  • Sur les écrans : un film sur la vie du cardinal polonais Wyszyński

    IMPRIMER

    De zenit.org (Anne van Merris) :

    sajeplus.fr

    France : Sortie du film « Opération prophète »

    Un film sur la vie du cardinal polonais Wyszyński

    24 avril 2024

    Réalisé en 2022 par le polonais Michal Kondrat, le film « Opération prophète » est disponible depuis le 16 avril 2024 en DVD dans toutes les librairies religieuses en France, et sur la plateforme de streaming SAJE+. Le film raconte l’histoire du bienheureux cardinal Stefan Wyszyński, primat de Pologne, rétabli en 1956 à la tête de l’Église catholique à Varsovie, après avoir vécu trois ans d’emprisonnement et de tortures aux mains du régime communiste. Chef spirituel et visionnaire, le cardinal Wyszyński a dialogué sans relâche, en pleine guerre froide, avec les autorités communistes pour négocier plus de droits pour l’Église et le peuple polonais opprimé. Il a ouvert la voie à son compatriote et grand ami Karol Józef Wojtyła, devenu le pape Jean-Paul II, et à la chute du communisme en Europe. Homme de courage et symbole de la résistance au communisme, le cardinal Wyszyński est mort le 28 mai 1981, à l’âge de 79 ans, quinze jours après que le pape Jean Paul II ait été victime d’une tentative d’assassinat. Dans ses notes de prison, il a écrit : « Le plus grand péché pour un apôtre est la peur ; la peur d’un apôtre est le premier allié de ses ennemis. » 

  • Mise au point après les réactions suscitées par une publication de l'Agence Fides sur le Cardinal Ambongo

    IMPRIMER

    De l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D. CONGO - Mise au point après les réactions suscitées par une publication de l'Agence Fides sur le Cardinal Ambongo

    l22 avril 2024
     

    Rome (Agence Fides) - La dernière publication de notre Agence sur le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu (voir Agence Fides 18/4/2024) a suscité des réactions vives et en partie négatives. Dans certains cas, on a attribué au Cardinal l'intention d'accuser les autorités civiles de son Pays en reprenant "de facto" des thèses et des arguments utilisés contre elles par des dirigeants d'autres nations actuellement en conflit avec la République démocratique du Congo.

    En effet, le résumé journalistique publié n’a pas mis en valeur certaines nuances évoquées au cours de l'entretien. Des imprécisions (aujourd'hui corrigées) s’étaient glissées lors du passage de la version originale de l'entretien (qui s'est déroulé en italien) aux traductions dans d'autres langues, laissant place à des interprétations erronées. Ces imprécisions dans des formulations utilisées nous amènent dès lors à souligner que le Cardinal n'a pas tenu les propos suivants : « le gouvernement a distribué des armes supplémentaires à divers groupes armés tels que le Wazalendo et certains membres des Forces de libération du Rwanda (FDLR) ». Ainsi nous présentons nos excuses au cardinal lui-même et à tous ceux qui ont pu être perplexes ou aigris par le contenu et les accroches diffusés dans les réactions à l’article.

    Ceci dit, une lecture honnête et correcte de cette publication doit s’appuyer sur des positions souvent soutenues par le Cardinal Ambongo : (1) La guerre en RD Congo a pour cause la prédation des richesses de son sol et son sous-sol par la communauté internationale ainsi que la volonté expansionniste de certains de ses voisins dont le Rwanda ; (2) cette guerre bénéficie de la complicité interne des congolais ; (3) l’insécurité tend à se généraliser en RD Congo à cause notamment de la prolifération des groupes armés ; (4) la solution à cette crise ne sera pas militaire, mais passe essentiellement par le dialogue entre congolais et avec la communauté internationale, etc.

    Ainsi dans l’article du 18/4/2024, comme dans plusieurs interviews et discours du Cardinal Ambongo publiés par l'Agence Fides, l'Archevêque de Kinshasa a toujours décrit avec réalisme et clarté les conséquences négatives subies par son Pays, également à cause d'initiatives et de décisions internationales qu'il considère comme des formes de "néo-colonialisme". Il suffit de mentionner l'interview exclusive que le Cardinal Ambongo a accordée à l'Agence Fides le 21 mars dernier. Dans cette interview, entre autres choses, le Cardinal Ambongo a clairement dénoncé l'accord signé entre l'Union européenne et le Rwanda « pour l'exploitation des ressources minières et autres qui, en réalité, ne se trouvent pas au Rwanda mais en RD Congo. Ceci - a souligné le cardinal Archevêque de Kinshasa - est intolérable et crée beaucoup de confusion dans une région, celle des Grands Lacs, qui connaît déjà de fortes tensions ».

    Les polémiques suscitées par le dernier article, représentent cependant pour l'Agence Fides un stimulant supplémentaire pour documenter avec passion et précision la mission des Eglises locales pour la paix et le salut des peuples, en tenant compte des différents contextes dans lesquels elles opèrent. (Agence Fides 22/4/2024)

  • "Nuancée", la presse écrite ?

    IMPRIMER

       A l'heure où "les discours se radicalisent", nous avons grandement besoin de "nuance" et c'est pourquoi, "la Presse Quotidienne" (avec des majuscules!) est "plus que jamais essentielle". Tel est un des messages que véhicule depuis ce lundi, sur quantité de supports écrits ou audiovisuels, une campagne publicitaire orchestrée par les éditeurs de journaux en Belgique francophone et germanophone.

       Il s'agit, lit-on dans un desdits journaux, de souligner la mission essentielle de la presse écrite "pour préserver nos démocraties" à l'heure "des fake news et manipulations en tous genres". Nos quotidiens resteraient donc "le meilleur rempart" parce qu'ils nous fournissent "une information de qualité, nuancée, recoupée et indépendante".

       Fort bien. Mais que voyons-nous, à côté de ces beaux slogans, pour illustrer le mal dont les journalistes nous fourniraient l'antidote ? Une photo de… Donald Trump. Il faut croire que le sens de la "nuance" n'a plus vraiment de raison d'être quand il est question du président qui a été vainqueur des élections américaines en 2016 et le sera peut-être une nouvelle fois cette année.

       Il est indubitable que l'homme et sa politique puissent appeler des critiques. Il n'est pas contestable qu'il a parfois menti. Mais outre qu'on pourrait, sur ces points, épingler bien d'autres responsables, son bilan de chef d'Etat ne fut pas que négatif, loin de là. Le peu de souci de l'environnement reste un point noir, mais les mesures de déréglementation ont relancé la croissance économique (plus de 2 % dès 2017). A côté d'échecs retentissants, comme la tentative de négocier avec le Big Brother nord-coréen Kim Jong-un, la riposte à l'utilisation d'armes chimiques par les forces gouvernementales dans le conflit syrien – la fameuse "ligne rouge" selon Obama, qui ne fit rien quand elle fut franchie – a été parfaitement ciblée et proportionnée pour mettre fin à l'escalade. Par ailleurs, peut-on reprocher au candidat à l'investiture républicaine de continuer à mettre les Européens devant leurs responsabilités quant à la part qu'ils doivent assumer pour leur responsabilité collective ?

       Evidemment, il est des décisions qui n'ont pu que déplaire à nos parangons de la vérité informative, notamment les nominations à la Cour suprême, à la suite desquelles celle-ci a mis fin à "l'interdiction d'interdire" faite aux Etats fédérés en matière d'avortement (devenu illégal ou fortement restreint dans une vingtaine d'Etats).

       Bref, s'il fallait démontrer la partialité de nos "grands" médias, s'il fallait prouver leur engagement unanime pour certaines causes et tout aussi unanime contre d'autres, s'il fallait illustrer leur alignement sur l'idéologie dominante des élites politiques et économiques occidentales dont ils dépendent financièrement (via les subventions publiques et la publicité), la preuve est largement faite, merci !

       Pour plus de précisions et une masse d'exemples sur le sujet, je m'autorise à renvoyer – c'est gratuit – à l'article que j'ai publié ci même en 2021 sous le titre "Y a-t-il une idéologie commune des médias ?" Poser la question, c'est y répondre.

     PAUL VAUTE
    Historien, journaliste honoraire

  • Benoît XVI : "pape de transition" ?

    IMPRIMER

    Du Tagespost :

    Peter Seewald défend Benoît XVI. Il n'a pas seulement posé des "jalons décisifs", il a aussi écrit l'histoire.

    08.04.2024

    La semaine dernière, un livre d'entretiens avec le pape François est paru en Espagne, dans lequel celui-ci qualifiait son prédécesseur, le pape Benoît XVI, de "pape de transition". Le biographe de Benoît XVI, Peter Seewald, contredit cette affirmation dans une interview accordée au "Katholische SonntagsZeitung für das Bistum Regensburg". Benoît XVI n'a pas seulement posé des "jalons décisifs", il a aussi écrit l'histoire, affirme Seewald dans l'interview qui paraîtra cette semaine. Selon l'historien Peter Watson, il serait à placer au même niveau que Beethoven, Bach et Hölderlin.

    Parmi les nouveautés que l'on doit à Benoît XVI, il y a, selon Seewald, les "synodes des évêques ouverts" que Benoît a été le premier à introduire. Il a restructuré les finances du Vatican, "réalisé d'énormes progrès dans le dialogue interreligieux" et "intensifié les relations avec le judaïsme, qui n'ont jamais été aussi bonnes que durant son mandat". Seewald rappelle également qu'en matière d'abus sexuels, Benoît a été le premier à prendre des mesures décisives selon une "stratégie de tolérance zéro".

    Un berger qui se souciait de l'humanité

    De même, le prédécesseur de François était "le seul à avoir l'expérience, la tête, le cœur, la noblesse" et l'humilité "pour faire entrer l'héritage du grand Jean-Paul II dans une nouvelle ère". La conclusion de Seewald : Benoît XVI est considéré comme "le plus grand théologien qui ait jamais siégé sur le siège de Pierre et comme le docteur de l'Eglise des temps modernes" - et comme le plus lu de surcroît. Pour lui-même, Benoît XVI a été un pasteur "qui ne s'est pas ménagé dans le souci de l'humanité" et "la fidèle transmission du message du Christ ".

    L'écrivain et journaliste souligne également le don prophétique de Benoît XVI. Il n'a pas seulement annoncé le paganisme qui se trouve "aujourd'hui dans l'Eglise elle-même" - et a donc demandé une sécularisation -, mais il a également prévu que l'Eglise deviendrait une "Eglise des petits" - une Eglise simplifiée dans laquelle "une grande force affluerait".

    L'Évangile non seulement enseigné, mais aussi vécu

    Pour le pape, la réforme a toujours signifié un retour à l'essence de la foi, ce que même Walter Kasper - "notoirement pas forcément un partisan de Ratzinger" - a souligné lorsqu'il a déclaré, après la démission du pape, que celui-ci avait "beaucoup contribué à la consolidation de l'Eglise dans la foi et à l'approfondissement de la foi". En fait, son objectif était de "dégager le véritable noyau de la foi sous les incrustations et de donner à ce noyau force et dynamisme".

    Selon Seewald, il ne peut pas répondre à la question de savoir pourquoi le pape François l'appelle pape de transition. "Une fois, il fait l'éloge de Benoît, le qualifiant même de 'grand pape', ... puis il le rabaisse, l'appelle grand-père, ami paternel ou justement 'pape de transition'". Pourquoi l'appellation de "pape de transition" serait en outre erronée : "Personne ne l'égalait dans la clarté de ses déclarations, l'acuité de son intellect, la brillance de sa manière de s'exprimer". Benoît XVI disposait en outre "d'une grandeur et d'une authenticité humaines et chaleureuses", "grâce auxquelles il n'a pas seulement enseigné l'Evangile, mais l'a aussi vécu".

  • Ce que l'Eglise a apporté aux Indiens des Amériques (KTO)

    IMPRIMER

    De KTO télévision :

    Ce que l’Eglise a apporté aux amérindiens

    04/04/2024

    On imagine volontiers la colonisation des Amériques comme une période sombre de l’histoire de l’Eglise, marquée par la persécution des indigènes, la destruction des temples et des idoles, les massacres et les baptêmes forcés. Bien que les violences inhérentes à la colonisation ne peuvent être niées, il s’agit d’une image trompeuse de la réalité historique. Loin de toujours s’opposer, les coutumes amérindiennes et les croyances chrétiennes ont souvent coexisté en bonne intelligence. L’émission Au Risque de l’Histoire propose de revenir sur les relations complexes entre l’Eglise et les populations amérindiennes pendant la colonisation. « Il n’y a pas eu de véritable rupture entre les anciennes croyances et le christianisme. Très vite, ces croyances ont été considérées comme relevant de la coutume et l’Eglise les a laissé être pratiquées. Elles ne sont donc pas en opposition avec des croyances chrétienne mais simplement à côté », explique Carmen Bernand, historienne et ethnologue. « L’Eglise accepte rapidement les appropriations et même les innovations populaires. Ce va-et-vient entre créativité populaire et hiérarchie, dès l’époque du Concile de Trente, est vraiment ce qui fait la force de l’Église en Amérique latine », ajoute Serge Gruzinski, Directeur de recherche émérite au CNRS.