Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 162

  • Avortement et droits des LGBT : les priorités des rapports de l'Union Européenne

    IMPRIMER

    De Luca Volontè sur le site de la nuova Bussola Quotidiana :

    Avortement et droits des LGBT, les priorités des rapports de l'UE

    16-02-2022

    Alors que les citoyens et les entreprises regardent avec inquiétude la hausse des prix de l'énergie et les rumeurs de guerre, le Parlement européen prépare plusieurs rapports, dont le plan d'action pour l'égalité des sexes III, afin de promouvoir la cause de l'avortement et des droits des homosexuels et de stigmatiser ceux qui s'y opposent. Les seules bonnes nouvelles viennent de Pologne, de Slovénie et de Hongrie.

    En ces jours de grande inquiétude européenne face à d'éventuels nouveaux conflits et aux difficultés que rencontrent les citoyens, les familles et les industries à cause des augmentations des prix de l'énergie, toutes largement attendues et évitables, le Parlement européen ne trouve rien de mieux que de voter plusieurs résolutions qui marquent des priorités absurdes : l'avortement et les droits LGBT en premier lieu.

    Ce sont les jours où la résolution sur le rapport annuel 2021 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde est votée à Strasbourg. Dans le rapport, parmi les nombreuses préoccupations vagues et répétitives, pour la plupart reproduites dans le rapport de Human Rights Watch ces dernières semaines, on peut discerner les priorités européennes. Ainsi, le paragraphe 56 exprime une extrême "préoccupation quant à la détérioration du droit à sa propre sexualité, ainsi qu'à la santé et aux droits sexuels et reproductifs (DSSR), sans coercition ni discrimination, notamment en ce qui concerne l'accès libre et sûr à l'avortement légal" ; le paragraphe 60 condamne la "pratique commerciale de la maternité de substitution", mais se garde bien de condamner la maternité de substitution en soi. Le paragraphe 68 est consacré à la lutte contre la discrimination à l'égard des LGBT, dans laquelle l'Europe est invitée à jouer un rôle de premier plan, notamment en éliminant la "thérapie de conversion" ; et ce même si, plus loin, aux paragraphes 69 et 71, elle affirme vouloir défendre la liberté de religion, de conscience et de croyance et invite la Commission à nommer l'envoyé spécial européen pour la liberté de religion.

    Non contents de cela, les députés discutent actuellement avec le commissaire au budget Johannes Hahn de la conditionnalité de l'"État de droit" ainsi que des décisions de la Cour de justice de l'UE concernant les fonds budgétaires à envoyer aux États membres de l'UE. Un mécanisme qui, bien que n'étant pas encore unanimement partagé par les gouvernements, voit une fois de plus la gauche européenne et une grande partie du Parti Populaire se déchaîner en exigeant des sanctions sévères contre la Pologne et la Hongrie. Le mandat de ces journées que la résolution du Parlement, soutenue par une large majorité arc-en-ciel, assigne à la Commission et aux représentants européens en vue de la 66e session des Nations unies sur les droits des femmes, qui se tiendra à New York du 14 au 25 mars, est on ne peut plus clair : soutenir les droits reproductifs des femmes, les organisations qui les promeuvent et les minorités LGBT à grande échelle.

    Louis-Marie Bonneau, chercheur associé au Centre européen pour le droit et la justice (Eclj), a récemment présenté une analyse détaillée de ces organisations de promotion de l'avortement et de leur capacité à persuader et influencer les institutions européennes, y compris leurs financiers, dans le magazine français Valeurs Actuelles.

    Nous en aurons la énième preuve, à partir du 7 mars, en plénière du Parlement européen, où un rapport au titre emblématique "Plan d'action pour l'égalité des sexes III" sera voté et, sauf miracle, approuvé. Son communiqué de presse indique que "l'Union européenne doit faire de la santé reproductive et des droits sexuels et reproductifs une priorité de sa politique étrangère et internationale". Au nom de l'égalité, il faut "faire de la santé et des droits sexuels et génésiques une priorité" dans les programmes de financement externes. L'engagement en faveur de "l'accès universel à l'éducation sexuelle, à la contraception et à l'avortement sûr et légal" est donc une priorité. Autant d'initiatives pour lesquelles l'Europe "devrait être un exemple à suivre au niveau mondial" et "appeler les États membres à garantir l'accès universel à la santé sexuelle et reproductive sur leur territoire".

    Par conséquent, comme déjà anticipé lors du débat de cette semaine au Parlement, ce rapport stigmatisera une fois de plus les ONG chrétiennes qui s'opposent à l'avortement et à l'idéologie LGBT, et demandera à la Commission d'allouer ses propres fonds uniquement aux ONG qui promeuvent l'avortement dans les pays européens, dans le cadre du Plan d'action III pour l'égalité des sexes. Tout cela se passe sous nos yeux, malgré la situation de souffrance énergétique et économique des citoyens et entreprises européens, causée en grande partie par les programmes et décisions "verts" de la Commission.

    Au moins une bonne nouvelle est apparue ces derniers jours. La ferme opposition des gouvernements de Hongrie, de Slovénie et de Pologne a empêché l'approbation de la proposition de la Commission européenne sur la reconnaissance mutuelle de la parentalité - y compris celle des couples LGBT - dans tous les pays de l'UE. L'opposition ferme est venue une fois de plus de ces pays chrétiens qui, depuis des années, comme ces jours le confirment également, sont lapidés par Bruxelles et compagnie. Ce n'est pas une coïncidence si les derniers rapports d'Ilga Europe (le lobby international des LGBT) et d'Epf (la branche européenne de la multinationale de l'avortement Ippf) placent la Pologne et la Hongrie au bas de leur classement...

  • Inde : persécution des chrétiens

    IMPRIMER

    Varanasi-1-758x423.jpgLe nationalisme religieux de l’Inde s’est toujours méfié du Christianisme et, au lendemain même de l’indépendance (1947), les tracasseries administratives, - telles que l’organisation de quotas d’accès des Jésuites (florissants à l'époque) au sous-continent indien- n’ont pas manqué. Quoi d’étonnant à ce que, des années plus tard encore dans ce monde très identitaire, « depuis l’élection de Narendra Modi en 2014, les chrétiens subissent des pressions croissantes de la part de l’administration hindoue. Début 2022, les Missionnaires de la Charité, la Congrégation de Mère Teresa, en a fait les frais ». Point de la situation par Syvain Dorient dans le mensuel La Nef (février 2022) :

    « Les Missionnaires de la Charité ont passé un triste Noël. Le gouvernement indien leur refusait le renouvellement de la licence qui leur permettait de recevoir des dons de l’étranger. Un coup dur pour cette Congrégation vieille de plus de 70 ans, comptant 5000 Sœurs, qui peut se mettre au service des plus pauvres grâce aux ressources financières apportées par les donateurs occidentaux. Le 24 décembre 2021, le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, affirma que la Congrégation ne remplissait plus les conditions pour que lui soit accordée la licence lui permettant de recevoir ces dons, la FCRA (Foreign Contributions Regulation Act).

    La décision fut vivement critiquée internationalement en raison de la stature de sainte Teresa de Calcutta. Le gouvernement britannique s’est fendu d’une lettre demandant très diplomatiquement « de plus amples informations sur cette décision étonnante ». Lors d’un débat à la Chambre des Lords, Harries de Pentregarth s’étonnait : « Quelle raison pourrait invoquer le gouvernement pour entraver le travail des Missionnaires de la Charité, reconnu dans le monde entier ? […] Je crains qu’il ne répercute les pressions du nationalisme hindou, de peur que des gens n’entrent en contact avec des chrétiens et finissent par se convertir. »

    Le 10 janvier 2022, les Missionnaires de la Charité retrouvaient leur licence, peut-être grâce aux pressions internationales. Mais près de 6000 autres Organisations non-gouvernementales (ONG) connaissent des difficultés comparables. L’administration indienne, puissante et tatillonne, exige que les ONG désirant recevoir des fonds de l’étranger renouvellent chaque année une demande de FCRA. Cette pratique, antérieure à l’élection de Narendra Modi, puisqu’elle a été instituée en 2010, s’est considérablement durcie en 2020. Le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, imposa un amendement qui permettait de surveiller les membres des ONG, en prenant leurs empreintes digitales, et en autorisant des enquêtes à leur sujet.

    Lire la suite

  • Comment il faut voir l'avenir de l'Europe

    IMPRIMER

    Lire l'article d'Emmanuel Berretta.

  • Italie : le suicide assisté au cœur de sombres controverses

    IMPRIMER

    De gènéthique magazine :

    En Italie, le suicide assisté au cœur de sombres controverses

    14 février 2022
     

    Le Parlement italien doit voter ce mois ci sur une proposition de loi visant à dépénaliser le suicide assisté. Un débat qui intervient alors que les pressions s’accumulent, et que deux membres de l’Académie pontificale pour la vie sèment le trouble. Jean-Marie Le Méné réagit à ces actualités dans une tribune pour le Figaro.

    Sous pression, le Parlement italien débat du suicide assisté

    Interdit par la loi, cet acte y est puni de 5 à 12 ans de prison. Mais ces dernières années, plusieurs pressions s’exercent sur le Parlement pour revenir sur cet interdit.

    En premier lieu, une décision de la Cour constitutionnelle : saisie en 2017 au motif que la pénalisation de l’aide au suicide était contraire au droit à l’autodétermination, la Cour avait, en 2018, donné au Parlement un délai d’un an pour légiférer sur la question. Arrivé à échéance, aucun débat n’ayant eu lieu, la Cour avait alors rendu un arrêt en 2019, dans lequel elle posait les conditions de la dépénalisation du suicide assisté (cf. Italie : la Cour constitutionnelle estime licite l’euthanasie alors que la loi la punit).

    Par ailleurs, en fin d’été dernier, une pétition en faveur de la légalisation de l’euthanasie a atteint 750 000 signatures, dépassant le seuil des 500 000 indispensables pour l’organisation d’un référendum. Ce dernier doit avoir lieu en 2022 (cf. Le débat sur l’euthanasie de retour en Italie).

    Enfin en novembre, un comité d’éthique a autorisé un premier cas de suicide assisté ; une décision largement médiatisée (cf. En Italie, un comité d’éthique autorise un premier cas de suicide assisté.)

    Dans ce contexte, les parlementaires ont débuté mi-décembre l’examen d’une proposition de loi visant à dépénaliser le suicide assisté (cf. Italie : le suicide assisté devant le Parlement). Le vote doit avoir lieu ce mois-ci.

    Le suicide assisté, mauvaise solution

    En Allemagne et en Autriche, des procédures similaires ont abouti à la dépénalisation du suicide assisté : un recours introduit par l’association suisse Dignitas se conclut par un arrêt de la Cour constitutionnelle en faveur du suicide assisté. Le Parlement est alors sommé de légiférer sous peine de laisser un « vide juridique » une fois le délai fixé par la Cour écoulé.

    Mais l’autodétermination invoquée justifie-t-elle la légalisation du suicide assisté ? (cf. GPA, don d’organes, suicide… Est-ce que mon corps m’appartient ?« On pense, du moins du côté du parti euthanasique, que ce qui est donné aux uns restera confiné, ne concernera que ceux qui souhaitent bénéficier de ce doit à ‘mourir dans la dignité’. Les autres resteront à l’écart. Les autres ne seront pas concernés. Là est, je crois, une erreur de taille qui ne tient pas compte d’une loi profonde des sociétés, surtout si elles sont anomiques, la loi des sourdes injonctions morales du groupe qui vient faire pression sur tout un chacun et ce avec une douceur puissante », analyse Damien Le Guay. Par ailleurs, « cette primauté politique de la volonté, cette souveraineté de ma seule décision de moi sur moi, me contraint plus qu’elle ne me libère. Une nouvelle morale s’instaure : celle de l’abnégation sociale, de ma mort au profit du collectif. (…) Vais-je être égoïste jusqu’à continuer, au-delà du raisonnable, à coûter cher, à creuser les déficits, à être à la charge des autres ou, au contraire, retenu par rien d’autre que ma volonté ? C’est cette logique de la décision, d’une mort qui se décide, qui nous fera passer, j’en suis sûr, d’une décision individuelle, dont je n’ai pas à rendre compte, à une décision partagée avec des éléments plus ou moins objectifs et, pour finir, stade ultime, à une décision décidée, pour ne pas dire imposée, par le Système hospitalo-assurantiel ».

    Controverse italienne alimentée par le journal La Croix

    Lors de l’audience générale du 9 février, le Pape François a dénoncé clairement euthanasie et suicide assisté (cf. Pape François : « La vie est un droit, non la mort »). Alors que quelques jours plus tôt, deux membres de l’Académie pontificale pour la vie avaient « semé le trouble » dans deux articles de presse distincts. Tous deux estiment que légaliser le suicide assisté pourrait être un moyen de faire obstacle à la légalisation de l’euthanasie. Sur cette base fallacieuse, le journal La Croix a alors rapidement conclu à un « tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique », créant le malaise.

    Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune et membre de l’Académie pontificale pour la vie, réagit dans le Figaro : « l’académie [pontificale pour la vie] ne saurait par définition soutenir des propositions contraires au magistère de l’Église dans un domaine où – de surcroît – elle ne fait que transmettre une sagesse millénaire. En effet, le respect de la vie humaine repris par l’Église est une règle d’or très largement antérieure à la Révélation chrétienne. Le commandement négatif de ne pas tuer remonte au Décalogue pour les croyants. Il existe aussi pour les non-croyants. Que l’on songe par exemple au serment d’Hippocrate (- 400 ans av. J.-C.). Ne pas tuer son semblable fait partie des lois non écrites mais inscrites au cœur de l’homme. Pas plus l’académie que l’Église catholique n’ont le moindre pouvoir sur cet interdit fondateur ».

  • Les archives parlent : Pie XII a bien procédé au sauvetage de milliers de juifs

    IMPRIMER

    De la revue de presse de l'Homme Nouveau ("Au quotidien, n°340") :

    Pie XII, les archives parlent

    Au quotidien n°340 : Pie XII, les archives parlent

    L’ouverture des archives relatives au pontificat de Pie XII a laissé espérer à un certain nombre d’idéologues que les preuves seraient apporter de la collusion de l’Église avec le nazisme. Selon l’historien Jean-Marc Albert, qui publie une tribune libre sur ce sujet dans Valeurs actuelles (10 février 2022), non seulement il n’en est rien, mais c’est le contraire qui se produit.

    les découvertes réalisées par les chercheurs n'ont fait que conforter cette intuition selon laquelle Pie XII a bien procédé au sauvetage de milliers de juifs. Les faits ne sont pas nouveaux, mais depuis la représentation en pleine guerre froide de la pièce le Vicaire, de Rolf Hochhuth, ancien des Jeunesses hitlériennes, les accusations d'attentisme voire de complicité de Rome avec le IIIe Reich ont terni l'image du souverain pontife jusqu'à jeter l'opprobre sur son procès en béatification. Le Vatican a ouvert les archives de la guerre avant le délai de rigueur pour faciliter le travail des historiens dont le père Blet fut une éminente figure. Ce qui est reproché à Pie XII n'est pas tant son “silence” que d'avoir parlé en tant que pape, non comme le responsable d'une organisation humanitaire. C'est selon les principes de la charité, amour du prochain pour l'amour de Dieu, plutôt qu'au nom des droits de l'homme, qu'il a œuvré à sauver des vies et des âmes.

    Dès 1928, un décret romain fustige l'antisémitisme. Encore cardinal, Eugenio Pacelli, futur Pie XII, prononce quarante discours hostiles au nazisme et participe à l'encyclique Mit brennender Sorge (mars 1937) qui, rappelant l'unité de la condition humaine, affirme que « quiconque prend la race, le peuple, ou l'État […] et les divinise par un culte idolâtrique, celui-là renverse et fausse l'ordre des choses ». La vision nazie de l'homme s'inspire de la pensée socialiste révolutionnaire incompatible avec la morale évangélique. Dans son encyclique inaugurale, Summi pontificatus (1939), Pie XII s'en prend aux « idéologies » obsédées par « la race ». Les Alliés diffusent alors clandestinement ce texte en Allemagne. Déplorant leurs plus faibles résultats électoraux dans les régions catholiques, les dignitaires nazis n'auront de cesse de persécuter le catholicisme, “surgeon du judaïsme”. Le SS Heydrich dira que le pape « se fait lui-même le porte-parole des criminels de guerre juifs ». Surtout, la parole de Pie XII est isolée au sein des organisations internationales, poussant Albert Einstein à dire que « l'Église catholique a été la seule à élever la voix contre l'assaut mené par Hitler contre la liberté ».

  • La question ukrainienne sans parti pris

    IMPRIMER

    De Marc Fromager  sur la Sélection du Jour :

    Marc Fromager a été directeur de l’Aide à l’Église en détresse (AED) en France. Il est maintenant responsable de Mission Ismérie. Il a publié : Guerres, pétrole et radicalisme. Les chrétiens d’Orient pris en étau (Salvator, 2015).

    Ukraine : à qui profite le crime ?

    Et si le brouhaha médiatique autour de l’Ukraine servait à camoufler une nouvelle opération américaine sous fausse bannière ? C’est la question que pose Jean-Luc Baslé dans une tribune libre publiée sur le site du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Et de fait, la présentation univoque de la crise ukrainienne dans les médias occidentaux donne l’impression d’un parti pris évident, loin de prendre en compte les différentes perspectives. Les gouvernements russes et ukrainiens expriment des demandes légitimes de garanties mais elles semblent s’opposer. L’Europe a-t-elle encore quelque chose à dire ? Et quel jeu les États-Unis jouent-ils dans ce psychodrame ? Tour d’horizon un peu décalé.

    L’Ukraine est ce qu’on appelle une marche d’empire. Ce n’est ni bien, ni mal, c’est juste comme ça. Mais cela expose à des relations de voisinage plus compliquées. Sans remonter au baptême de la Rus' en 988 où Kiev était la capitale de ces steppes septentrionales, les deux pays ont évidemment des destins liés. Les deux derniers siècles, les frontières de cette région ont fluctué et cela concerne aussi la Pologne et les États baltes. Tous ces pays ont un tropisme de méfiance compréhensible envers la Russie et leurs besoins de sécurité doivent être entendus. La question est bien sûr de savoir comment y répondre. Leur inclusion dans l’OTAN peut leur donner une apparente sécurité, mais comment ne pas voir que cela est une provocation inacceptable pour la Russie ?

    Imaginons un instant que des armes, des instructeurs et des forces spéciales russes soient déployés au nord du Mexique, à la frontière texane. Tout le monde comprendrait assez aisément que Washington serait en droit d’exprimer un certain mécontentement. D’ailleurs, les Américains étaient prêts à déclencher la Troisième Guerre mondiale lors de la crise des fusées à Cuba. Pour les Russes, c’est pareil et il faut vraiment beaucoup de mauvaise foi pour ne pas le comprendre.

    Cela fait trois décennies que les Américains, la main sur le cœur, jurent vouloir œuvrer pour la paix et accessoirement ne pas déployer l’OTAN plus à l’Est. La simple évocation du projet de faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN n’est tout simplement pas possible pour Moscou et on voit bien ici que la source de la tension n’est pas russe !

    Oui, mais alors quid de l’Ukraine ? Le malheur pour ce très beau pays qui a un énorme potentiel et qu’on rêverait de voir prospère et indépendant, c’est qu’il se retrouve otage d’un conflit qui le dépasse. Pour dire les choses autrement, tout le monde, à commencer par les USA, se contrefiche des Ukrainiens.

    L’objectif des Américains est multiple : tenter de redorer l’image très dégradée de Biden sur la scène intérieure, isoler la Russie pour l’affaiblir, conserver le statut d’unique superpuissance et enfin maintenir l’Europe dépendante des USA, notamment en termes d’énergie. Lorsque l’Europe sera définitivement fâchée avec la Russie, elle achètera tout son gaz à « l’ami » américain. Pourquoi pas ? Mais a-t-on prévenu les Européens que ce gaz sera à la fois beaucoup plus cher et beaucoup moins écologique (extraction et acheminement transatlantique) ? Est-ce vraiment ce que nous voulons ? Avec les Ukrainiens, les Européens seront-ils vraiment les dindons de la farce de ce nouvel épisode de conquête économique sous prétexte – comme trop souvent – de défense de la démocratie ?

    La Russie doit devenir un de nos partenaires principaux et mérite notre respect et les garanties qu’elle attend. Parallèlement, l’Ukraine doit être sanctuarisée en territoire neutre et retrouver sa place d’intermédiaire au cœur de l’Europe élargie. Sans les rapaces qui voudraient relancer la Guerre froide pour leurs propres intérêts, ce serait finalement assez simple. Malheureusement, les faucons qui ont déjà apporté tellement de bonheur aux peuples irakien, syrien, libyen et autres semblent aujourd’hui toujours aussi menaçants.

    Pour aller plus loin :

    Le brouhaha médiatique autour de l'Ukraine est une guerre de diversion

    >>> Lire l'article sur le site du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R)

  • L'établissement de relations diplomatiques entre le Vatican et Pékin n'est pas à l'ordre du jour

    IMPRIMER

    D'Andrea Gagliarducci sur le National Catholic Register :

    Des relations diplomatiques entre le Vatican et Pékin sont-elles à l'horizon ?

    Des nominations privent de hauts responsables deux missions diplomatiques du Vatican qui traitent étroitement avec la Chine, ce qui amène à se demander si le Saint-Siège est en train de modifier sa stratégie diplomatique.

    11 février 2022

    CITÉ DU VATICAN - Selon des sources vaticanes, l'établissement de relations diplomatiques avec Pékin n'est pas à l'horizon, malgré ce que certaines nominations récentes pourraient laisser penser. 

    Le 31 janvier, le Vatican a annoncé que Mgr Arnaldo Catalan, son représentant à Taïwan, était affecté au Rwanda, où il fera office de nonce apostolique.

    Quelques jours plus tard, le 5 février, Mgr Javier Herrera Corona, chef de la mission d'étude du Saint-Siège à Hong Kong, a été nommé nonce apostolique en République du Congo et au Gabon.

    Ces nominations privent de hauts responsables deux missions diplomatiques du Vatican qui traitent étroitement avec la Chine, ce qui amène à se demander si le Saint-Siège ne modifie pas sa stratégie diplomatique.

    Le Saint-Siège avait une nonciature à Pékin. Mais en 1949, lorsque Mao Zedong a pris le pouvoir, la Chine et le Saint-Siège ont rompu leurs relations. L'internonce apostolique, l'archevêque Antonio Riberi, se réfugie en 1951 à Hong Kong, alors protectorat britannique, et à partir de 1952 à Taïwan.

    En 1966, l'internonciature est élevée au rang de nonciature, qui prend le nom officiel de nonciature apostolique de la République de Chine, nom officiel de Taïwan. 

    En 1971, les Nations unies ont décidé de remplacer les représentants de Taïwan par ceux de la République populaire de Chine. Depuis lors, le Saint-Siège n'a plus nommé de nonces à Taipei. La nonciature a toujours été dirigée par un chargé d'affaires, qui est un échelon inférieur au nonce. (Mgr Catalan était donc le diplomate du Vatican le plus haut placé à Taipei).

    La diplomatie vaticane observe également la Chine depuis une "mission d'étude" basée à Hong Kong, liée à la nonciature aux Philippines. En 2016, l'Annuaire pontifical a signalé dans une note de bas de page l'adresse et le numéro de téléphone de cette mission pour la première fois.

    Par conséquent, le départ de Catalan et de Herrera Corona semblait suggérer qu'un changement se préparait tant dans les relations Vatican-Taipei que Vatican-Pékin. En effet, si le Saint-Siège devait établir des liens diplomatiques avec Pékin, il devrait d'abord désavouer Taïwan, qui, pour la République populaire de Chine, n'est qu'une province rebelle. (Le Saint-Siège est l'un des 14 États seulement qui reconnaissent encore Taïwan).

    Mais selon une source familière de la diplomatie papale, il est "plutôt improbable" que des relations diplomatiques officielles avec Pékin soient bientôt établies.

    Tout d'abord, tant Catalan que Herrera Corona "sont en course pour une promotion depuis un certain temps". Leur nomination quasi simultanée comme nonces apostoliques est "malheureuse, mais ne fait pas partie d'un quelconque complot ou plan", a soutenu la source.

    Il est en effet nécessaire pour le pape de nommer de nouveaux nonces, et plusieurs autres mouvements sont à prévoir dans les mois à venir. Par exemple, avant les nominations du Catalan comme nonce au Rwanda et de Herrera Corona au Congo et au Gabon, il y avait 14 nonciatures sans nonce pour les diriger. Aujourd'hui, il reste 12 nonciatures vacantes. Certaines sont très importantes, comme celles du Mexique, du Venezuela et de l'Union européenne.

    Lire la suite

  • Quand deux membres de l'Académie pontificale pour la vie prennent l'institution en otage

    IMPRIMER

    De Jean-Marie Le Méné sur le site du Figaro (via Le Salon Beige) :

    L’Académie pontificale pour la vie prise en otage par deux de ses membres

    Deux textes sèment le trouble sur le suicide assisté qui fait débat en Italie en ce moment. Le premier est un article du père Carlo Casalone, jésuite, paru le 15 janvier dans la revue La Civilta cattolica, sous le titre « La discussion parlementaire sur le suicide assisté ». Le second est une tribune de Mme Marie-Jo Thiel publiée dans un quotidien. Pourquoi ces articles apportent-ils de la confusion ? Leurs signataires sont tous les deux membres de l’Académie pontificale pour la vie et conviennent que leurs propos respectifs sont en contradiction avec la doctrine de l’Église. D’un article à l’autre, le cas italien conduit à une généralisation qui anticiperait un revirement de l’Église universelle sur le suicide assisté. Il n’en faut pas davantage pour que le journal La Croix titre : « Suicide assisté, le tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique ». Comme si l’affaire était entendue. L’article n’hésite pas à affirmer : « L’Académie pontificale pour la vie s’est montrée récemment favorable à ce que l’Église italienne ne s’oppose plus à la législation sur le suicide assisté. » Or le fait que des personnes s’expriment à titre personnel est une chose. Le fait que leurs positions engagent officiellement l’Académie pontificale pour la vie en est une autre.

    Le second point est le plus important. On permettra à l’auteur de ces lignes, membre de l’Académie pontificale pour la vie, de lever le doute. Il est clair que les académiciens n’ont pas été consultés, et c’est heureux. Voulue par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II et créée avec le professeur Jérôme Lejeune, qui en a assuré la première présidence, l’académie ne saurait par définition soutenir des propositions contraires au magistère de l’Église dans un domaine où – de surcroît – elle ne fait que transmettre une sagesse millénaire. En effet, le respect de la vie humaine repris par l’Église est une règle d’or très largement antérieure à la Révélation chrétienne. Le commandement négatif de ne pas tuer remonte au Décalogue pour les croyants. Il existe aussi pour les non-croyants. Que l’on songe par exemple au serment d’Hippocrate (– 400 ans av. J.-C.). Ne pas tuer son semblable fait partie des lois non écrites mais inscrites au cœur de l’homme. Pas plus l’académie que l’Église catholique n’ont le moindre pouvoir sur cet interdit fondateur.

    Il reste à dire un mot sur ces deux textes. L’article du père Casalone croit pouvoir trouver dans le suicide assisté un moyen de faire obstacle à la légalisation de l’euthanasie. Prétexter le moindre mal pour échapper au pire. La suite est inéluctable. Quand on tolère, il est déjà trop tard. Le comble est d’invoquer le pape François, qui a toujours été clair. Le 9 février, à l’audience générale, il a encore rappelé : « Nous devons accompagner jusqu’à la mort, mais non provoquer la mort, ni aider à quelque forme de suicide. » Par ailleurs, il est fallacieux de donner une interprétation personnelle de ce que l’Église enseigne en matière de « lois imparfaites ». L’encyclique Evangelium vitae (article 73) précise que le vote d’une loi plus restrictive est légitime pour remplacer une loi plus permissive mais seulement si cette loi est déjà en vigueur. Il n’y a ainsi aucune collaboration à une loi inique mais, au contraire, une limitation de ses effets. Dans le cas du suicide assisté, le raisonnement ne fonctionne pas puisqu’il s’agirait de créer délibérément une loi mauvaise pour en éviter une autre, à venir, qui serait plus mauvaise. Or, l’assistance au suicide est déjà une forme d’euthanasie. Et la loi qu’on prétend éviter arrivera encore plus vite. Rien ni personne n’empêchera de prolonger la transgression initiale qui invite la médecine à procurer la mort. Comme l’encadrement de l’avortement débouche, on le voit, sur sa reconnaissance comme droit fondamental, l’euthanasie suivra le même chemin.

    Quant à la tribune de Mme Thiel, elle apporte un soutien français à l’ingérence du jésuite dans la politique italienne et stigmatise « les partisans de la sacralisation absolue de la vie (qui) s’en donnent à cœur joie pour critiquer et condamner ». Tandis que le père Casalone ne mentionnait pas son appartenance à l’Académie pour la vie, Mme Thiel croit devoir apporter cette précision pour lui et pour elle. Il eût été plus respectueux de ne pas compromettre l’Académie pontificale pour la vie. Ses membres, statutairement défenseurs de la vie, ne souhaitent pas que l’on puisse imaginer l’Église posant la première pierre de l’euthanasie en Italie. Ni ailleurs.

  • France : l’avortement à 14 semaines voté en 3ème lecture par une poignée de députés

    IMPRIMER

    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    L’avortement à 14 semaines voté en 3ème lecture par une poignée de députés

    La proposition de loi Gaillot visant à « renforcer le droit à l’avortement » a été votée en 3ème lecture, jeudi soir, 10 février. Ce texte a été adopté par 46 voix contre 16… après 4 heures de débats dans l’hémicycle très clairsemé de l’Assemblée nationale.

    Mise à part la clause de conscience spécifique du personnel de santé heureusement préservée (contrairement à la clause dite générale, cette clause spécifique n’est restreinte par aucune exception d’urgence), toutes les dispositions de la proposition de loi Gaillot sont donc adoptées, sans amendement notable. Elles consistent essentiellement à : – allonger le délai légal de l’IVG à 14 semaines de grossesse ; – autoriser les sages-femmes à pratiquer les IVG instrumentales ; – utiliser la téléconsultation pour les parcours d’IVG ; – supprimer le délai de réflexion de deux jours après l’entretien psychosocial ; – mettre à disposition le registre de praticiens pratiquant l’IVG. Bref, c’est une porte d’entrée béante au « tout IVG » (cf. LSDJ n°1445).

    Signalons parmi quelques interventions courageuses de députés opposés à ce texte, celle d’Emmanuelle Ménard (NI) : « Faire croire que l’émancipation de la femme trouverait son achèvement dans l’extension du délai d’avortement est une erreur et un mensonge à l’égard de toutes ces femmes ». Ou encore cette question pertinente – mais généralement systématiquement éludée – de Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM) : « Le processus de vie qui habite notre corps de femme peut-il être considéré comme notre propre corps ? »

    Le 16 février prochain, ce sera au tour des sénateurs d’examiner ce texte pour la troisième fois. Divisés, ils l’avaient rejeté les deux fois précédentes sans le discuter. De toute façon, comme le veut la Constitution, l’Assemblée nationale aura le dernier mot. Sa lecture définitive est annoncée pour le 23 février prochain. Ce serait le sombre aboutissement, en pleine campagne présidentielle, d’un an et demi d’un parcours parlementaire chaotique quoique sans cesse ranimé par un groupe de militants minoritaires mais déterminés à l’emporter face à une majorité de parlementaires sans réelles convictions ou tétanisés par le « droit à l’avortement ». Rappelons qu’Emmanuel Macron lui-même s’était prononcé à plusieurs reprises contre l’allongement du délai de l’IVG, évoquant « le traumatisme que c’est d’avorter » avant que le gouvernement ne reprenne ce texte à son compte par surprise, en décembre dernier.

    La PPL Gaillot votée en 3e lecture : dialogue de sourds à l’Assemblée nationale

  • France : les premiers constats alarmants de la mission ministérielle sur les violences antireligieuses

    IMPRIMER

    De Bernard Gorce sur le site du journal la Croix :

    Violences antireligieuses : les premiers constats alarmants de la mission ministérielle 

    Les atteintes aux personnes en raison de leur confession se multiplient et traduisent une montée des haines, selon les premiers constats des députés missionnés par le premier ministre.

    10/02/2022

    L’année 2021 a été marquée par 1 659 actes antireligieux : 857 concernant le christianisme, 589 le judaïsme et 213 l’islam. Ces chiffres, présentés jeudi 10 février par la mission ministérielle sur les actes antireligieux, viennent consolider le bilan provisoire présenté en décembre par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin.

    Ils révèlent une hausse importante pour les actes anti-musulmans (+ 38 %) et une relative stabilité pour les autres confessions, par rapport à 2019 – l’année 2020 marquée par le confinement ne pouvant servir de référence. Et, sur le temps long, une montée des atteintes aux personnes en raison de leur religion.

    « Beaucoup de faits sont passés sous silence »

    Après une trentaine d’auditions et quatre déplacements sur le terrain, les députés Isabelle Florennes (MoDem) et Ludovic Mendes (LREM), missionnés par le premier ministre pour dresser un état des lieux des violences contre les religions, ont fait un point d’étape avant la remise de leur rapport, début mars. La question du recensement des faits n’est qu’un volet de leur travail (d’autres, comme la prévention ou les sanctions, seront aussi abordés), mais pas le plus simple. Car si les pouvoirs publics ont pris le pli depuis quelques années de communiquer des statistiques, leur signification interroge.

    Les chiffres sont établis par le bureau des cultes sur la base des plaintes enregistrées par le ministère de la justice et des remontées de terrain des services de renseignements. Mais elles n’offrent qu’une part de la réalité. « Beaucoup de faits sont passés sous silence », explique Ludovic Mendes.

    Si la communauté juive est la plus organisée pour signaler systématiquement les actes ou menaces et accompagner les victimes, les musulmans ne le sont pas du tout. Ce sera d’ailleurs le sujet d’un des quatre groupes de travail du nouveau Forum de l’islam de France. Quant aux catholiques, Ludovic Mendes souligne qu’une personne est spécialement chargée au sein du secrétariat de l’épiscopat de sensibiliser les fidèles à la nécessité de qualifier les faits et de déposer plainte.

    Les violences physiques se multiplient

    Longtemps, les actes antichrétiens ont consisté en des dégradations ou vols dans les lieux de culte – qui représentent encore l’essentiel des faits. Mais les violences physiques se multiplient. Le ministère de l’intérieur a décompté douze actes physiques contre des chrétiens, relève Isabelle Florennes. De leur déplacement à Nantes (Loire-Atlantique), les élus retiennent l’activisme d’une extrême gauche anticléricale. « Nous avons rencontré une communauté chrétienne douloureusement atteinte », dit Isabelle Florennes.

    La publication du rapport Sauvé sur les crimes sexuels dans l’Église a aussi provoqué un regain de tensions. Dans son département de Moselle, un prêtre a été pris à partie et traité de pédophile, relate Ludovic Mendes.

    À Lyon, poursuit Isabelle Florennes, la menace vient d’abord « d’une ultra-droite très forte » qui s’en prend aux communautés musulmanes. Le climat de la campagne présidentielle inquiète à cet égard les parlementaires, qui mettent en garde contre un risque de « délitement de la société ».

    Une banalisation des haines

    Toutes les religions semblent connaître l’évolution qui a touché le judaïsme. L’antisémitisme s’est traduit d’abord par des atteintes aux lieux de culte dans les années 2000, puis des attaques de fidèles et enfin des agressions de voisinage, dont les meurtres de Sarah Halimi en 2017 et de Mireille Knoll en 2018.

    À Lyon, la cour d’appel a pris l’habitude de s’entretenir chaque année avec les représentants des cultes pour faire le point sur les dépôts de plaintes et leur traitement par la justice. « Nous allons valoriser ce qui fonctionne bien », promet Isabelle Florennes. Mais au-delà des relations et dispositifs institutionnels, c’est un défi de société qu’il s’agit de relever. « Les juifs nous ont dit qu’ils savaient pouvoir compter sur l’État. Mais ils se demandent si les Français sont encore là », poursuit la députée des Hauts-de-Seine.

    « Tous les cultes décrivent une montée des haines », appuie Ludovic Mendes, en particulier sur les réseaux sociaux qui participent de leur banalisation. Jamais un rapport ne s’est attaqué à un tel sujet, mais celui qui sera présenté début mars ne constituera qu’une « première étape », préviennent les députés.

  • Le cannabis est tout sauf inoffensif

    IMPRIMER

    De Kath.Net/News :

    L'éthicien Kummer : Le cannabis est tout sauf inoffensif

    10 février 2022

    Le directeur général d'IMABE met en garde contre la libéralisation prévue à des fins récréatives en Allemagne : les conséquences attendues sont une dépendance rapide, y compris la dépression, la psychose et une utilisation d'urgence accrue

    Vienne (kath.net/KAP) L'Institut viennois d'anthropologie médicale et de bioéthique (IMABE) a critiqué la politique antidrogue du nouveau gouvernement allemand. Les politiciens espèrent des recettes fiscales allant jusqu'à 2,8 milliards d'euros par an ainsi que de nouveaux emplois grâce à la libération contrôlée de cannabis à des fins de loisirs prévue dans l'accord de coalition, mais les dommages prévisibles pour la santé, en particulier pour les jeunes, sont consciemment acceptés. (...)

    Des études approfondies au cours des 20 dernières années ont montré que le cannabis est "tout sauf inoffensif", résume l'éthicien Kummer. "La drogue crée très rapidement une dépendance, peut déclencher une dépression, une psychose et d'autres maladies mentales graves et ouvre la voie aux drogues dures." Les résultats récents d'une étude américaine publiée en 2021 ont montré qu'il a été démontré que la consommation de cannabis provoque des lésions cérébrales permanentes chez les adolescents de moins de 25 ans. Dans l'État américain du Colorado, après la légalisation du cannabis, la capacité de la psychiatrie pour adolescents a dû être doublée en raison de l'augmentation rapide du nombre de toxicomanes et de psychoses induites par le cannabis.

    La dernière étude, publiée dans le JAMA Network Open (doi:10.1001/jamanetworkopen.2021.42521), montre ce que Kummer appelle une augmentation « surprenante » du nombre d'appels d'intervention d'urgence pour empoisonnement au cannabis chez les enfants au Canada depuis la légalisation en 2018 - multiplié par neuf. Le nombre a explosé, surtout après avoir consommé des aliments tels que des biscuits au cannabis ou des oursons gommeux au cannabis. Le nombre d'enfants qui doivent être hospitalisés a également doublé. Leur âge moyen se situait entre trois ans et neuf mois. Une intoxication infantile sur dix évaluée à la salle d'urgence centrale de l'Ontario était due à l'utilisation de produits contenant du cannabis. Près d'un tiers (32,7 %) des enfants ont dû être hospitalisés en raison de leur intoxication, certains (3,6%) même dans l'unité de soins intensifs. Pour l'instant il n'y a pas eu de mort.

    Pour l'étude, des chercheurs de l'Hôpital d'Ottawa et du Département de médecine familiale de l'Université d'Ottawa ont examiné toutes les admissions d'enfants aux urgences dans la province de l'Ontario (population de 14,6 millions) sur trois périodes : avant la légalisation du cannabis (de 2016 à 2018) , après la légalisation des fleurs, graines et huiles de cannabis (2018 à 2020) et après la légalisation des produits comestibles contenant du cannabis (février 2020). Pendant toute la période d'étude, il y a eu 522 admissions aux urgences en raison d'un empoisonnement chez les enfants. Heureusement, alors que le nombre global d'intoxications chez les enfants a diminué, la proportion d'intoxications au cannabis a augmenté pendant la pandémie de Covid-19, ce qui est probablement lié à l'augmentation de la consommation de cannabis par les adultes pendant la période pandémique.

    "Les résultats sont si spectaculaires parce que le Canada avait espéré que la légalisation réduirait la consommation accidentelle chez les enfants", a déclaré le responsable de l'étude, Daniel Myran, cité dans l'émission IMABE. Il existe des réglementations sur la concentration maximale dans les aliments, ainsi que sur les emballages à l'épreuve des enfants. De plus, la formation des parents et des soignants devrait réduire le risque pour les enfants. "Cependant, les chiffres de l'étude montrent que cet objectif n'a pas été atteint", a conclu Myran.

    La 125e association médicale allemande (DÄT) a également vivement critiqué une éventuelle légalisation du cannabis en Allemagne en novembre. "La légalisation minimise les risques pour la santé, les conséquences négatives et les effets à long terme de la consommation de cannabis pour les enfants et les jeunes", a-t-il déclaré dans un communiqué. Les médecins mettent en garde contre les risques possibles pour la santé des consommateurs et les conséquences pour les soins médicaux. Les expériences d'autres pays montrent qu'il y a une augmentation des admissions d'urgence liées au cannabis, un besoin accru de traitement psychiatrique et des accidents de la circulation mortels et des suicides liés au cannabis.

  • Egypte : un chrétien à la tête de la Haute Cour constitutionnelle

    IMPRIMER

    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/EGYPTE - Pour la première fois, un chrétien copte devient président de la Haute Cour constitutionnelle

    9 février 2022

    Le Caire (Agence Fides) - Le président égyptien Abdel Fattah Al Sisi a nommé président de la Haute Cour constitutionnelle d'Égypte le juge chrétien copte Boulos Fahmy, jusqu'à présent vice-président de la même institution. Le nouveau président succède au juge Said Marei Amr, qui a démissionné pour des raisons de santé. Le décret républicain n° 51 de 2022, signé par le président al Sisi, établit que le nouveau titulaire de la fonction assumera le plein exercice de ses fonctions à partir d'aujourd'hui, mercredi 9 février.

    Boulos Fahmy, 65 ans, est le premier chrétien copte à occuper le poste suprême de la Cour constitutionnelle depuis sa création. Il est né le 1er janvier 1957 et est actuellement le quatrième juge le plus ancien membre de la Cour. Nommé au Parquet en 1978, il a gravi les échelons pour devenir juge à la Cour d'appel en 1997, puis Chef de la Cour d'appel en 2001. Le juge copte a exercé le rôle de suppléant. Il est président de la Cour constitutionnelle depuis 2014, après avoir occupé le même poste de 2010 à 2012.

    Le nouveau président de la Haute Cour constitutionnelle est l'auteur de nombreux ouvrages et recherches juridiques, et a reçu par le passé plusieurs missions de conseil de la part de ministères et d'institutions gouvernementales.

    La Cour suprême constitutionnelle d'Égypte est un organe judiciaire constitutionnel indépendant de la République arabe d'Égypte, créé en 1979 pour remplacer la Cour suprême créée dix ans plus tôt par le président Gamal Abd el Nasser. La principale fonction de la Cour est de vérifier et de confirmer la constitutionnalité des lois et des règlements émis par les autorités égyptiennes compétentes en la matière. La Cour constitutionnelle est également la juridiction suprême à laquelle il est fait appel en cas de conflits de compétences, et elle est appelée à résoudre les contradictions entre les jugements rendus par les autorités judiciaires.

    L'article 2 de l'actuelle Constitution égyptienne, entrée en vigueur en 2014, reconnaît les "principes de la charia islamique" comme la "principale source de législation". Après la Révolution de 2011, pendant l'intermède où le gouvernement était dirigé par les Frères musulmans, la Cour suprême a été l'un des principaux facteurs institutionnels d'opposition aux programmes d'islamisation rigide de la législation égyptienne.

    Les médias égyptiens ont présenté la nomination de Fahmy à la tête de la Cour constitutionnelle comme un nouveau signe de la volonté du président al Sisi de garantir aux chrétiens la possibilité d'accéder aux plus hautes institutions égyptiennes. Entre-temps, comme le rapporte l'Agence Fides (voir Fides 11/1/2022), le Parlement égyptien se prépare à approuver la nouvelle loi sur le statut personnel des citoyens chrétiens. Une loi attendue depuis des décennies par l'Église orthodoxe copte et les autres Églises et communautés ecclésiales présentes en Égypte, qui contiendra également des dispositions importantes sur des questions sensibles liées au droit de la famille.

    L'implication des Églises et des communautés ecclésiales présentes en Égypte dans le long processus de rédaction d'une nouvelle loi sur le statut personnel avait déjà commencé en 2014 (cf. Fides 22/11/2014). À l'époque déjà, le ministère de la Justice avait soumis un projet de loi aux chefs des différentes Églises, en leur demandant d'étudier le texte et de faire part de leurs considérations sur la question dans les meilleurs délais. L'élaboration du projet a pris plus de temps, principalement en raison des négociations visant à garantir la formulation d'un texte qui, tout en étant uniforme, protège les différentes approches ecclésiales sur des questions telles que la séparation conjugale et le divorce, qui sont réglementées différemment par les diverses confessions chrétiennes.

    (GV) (Agence Fides 9/2/2022)