Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 232

  • Messes suspendues : le christianisme n’est pas une religion de la conviction privée

    IMPRIMER

    D'Arnaud Bouthéon sur le site du Figaro (Figaro Vox) :

    Suspension des messes: «Le christianisme n’est pas une religion de la conviction privée»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L’essayiste chrétien Arnaud Bouthéon espère que la liberté d’assister au culte sera rendue au plus vite aux fidèles, arguant de l’importance du lien communautaire et des sacrements dans la vie chrétienne.

    Arnaud Bouthéon est l’auteur de Comme un athlète de Dieu, manifeste sportif et chrétien, aux éditions Salvator, et cofondateur du Congrès Mission.


    L’état d’urgence sécuritaire et sanitaire éprouve nos concitoyens, mais aussi nos dirigeants. Alors que le Conseil d’État vient de confirmer l’interdiction de la célébration publique du culte dans les édifices religieux, le premier ministre a récemment offert, par la grâce d’un tweet, quelques mots pour présenter sa définition de la religion. Il évoque ainsi «l’expression d’une conviction intime qu’une République laïque respecte comme l’exercice d’une liberté fondamentale».

    Cette conviction intime tolérée par la République laïque, n’est-il pas ce christianisme loué par René Rémond, qui «a imprimé sa marque sur le continent qui s’est couvert d’un grand manteau blanc d’églises» et dont l’anthropologie fonde l’universalité de la déclaration des droits de l’homme?

    Les chrétiens ne sont pas là pour convaincre ou se convaincre intimement mais pour être, pour annoncer et pour faire.

    Dans la préface d’un récent et très utile ouvrage consacré au millier d’ «incroyables chrétiens» qui ont façonné l’histoire de France, Patrick Poivre d’Arvor paraphrasait le poète René Char, affirmant qu’un religieux est comme un poète: il doit laisser «des traces de son passages, non des preuves». Puis, il évoquait le souvenir de ses rencontres avec Jean-Paul II, Mère Teresa, Sœur Emmanuelle, le Père Pedro. Ces témoins du geste et de la grâce n’ont rien prouvé ; mais ils ont agi, parce qu’ils puisaient.

    Oui, ils sont inspirants parce qu’ils puisaient la force de leur passage à l’acte mais aussi le pardon, la consolation et la charité dans cette pratique des sacrements, en ces écrins que sont les églises. Ils ont consolé, ils ont touché, parce qu’ils étaient eux-mêmes touchés et consolés.

    Les chrétiens ne sont pas là pour convaincre ou se convaincre intimement mais pour être, pour annoncer et pour faire.

    Le christianisme n’est pas une gnose intimiste ; il est une affaire de lien, de relation, de corps et même de chair. De tout temps, il est la religion de l’incarnation, du lien et du risque ; il n’a jamais été la religion de la conviction privée, ni une philosophie du «care» hygiéniste. À la communication de crise par écrans interposés, les chrétiens préfèreront toujours la communion du geste humain offert et exposé.

    Pour cimenter l’unité d’un pays tétanisé par le confinement et la barbarie islamiste, dans ces moments de crise, en particulier face au surgissement de la mort, le besoin de consolation humaine et spirituelle semble immense. Ce besoin convoque des ressources que la République laïque ne peut offrir. Peut-elle humblement le reconnaître? Peut-elle admettre qu’en ces temps difficiles, des corps intermédiaires comme les paroisses peuvent offrir en leurs murs, ce supplément d’âme et d’espérance, qu’une société aseptisée lui refuse?

    Lire la suite

  • RDC : tour de piste dans le marécage congolais

    IMPRIMER

    Une analyse sans trop d'illusions de la journaliste du « Soir » Colette Braeckman :

    Mukwege-Denis.jpg" Reçu par Tshisekedi dans le cadre des concertations, le Docteur Mukwege s’élève au dessus du marécage politique

    Reçu en audience par le président Tshisekedi dans de cadre des consultations nationales, le Docteur Mukwege, s’est élevé bien au dessus des manœuvres qui ont pour but de contourner la majorité dont, avec 300 députés, disposent les partisans du Front commun pour le Congo de Joseph Kabila face au chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Rappelons que ce dernier, au vu des nombreux blocages qui paralysent la coalition en place se cherche de nouveaux alliés au sein de la classe politique afin d’éviter de devoir recourir à la solution à la fois la plus simple, mais aussi la plus coûteuse et la plus hasardeuse, de nouvelles élections.

    La consultation engagée dépassant largement le cadre du vivier (sinon du marécage…) politique, le prix Nobel de la Paix n’a pas hésité à rappeler l’essentiel : rappelant que la misère de la population était insupportable et la crise sociale pire que jamais, il a insisté sur la nécessité de lutter contre l’impunité et d’ériger la justice comme pilier majeur d’un Etat de droit. Soulignant la gravité des crimes commis en RDC depuis le début des années 90 il a souhaité, une fois encore, la mise en place d’un Tribunal International pour la RDC afin que soient jugés les auteurs étatiques ou non, nationaux et étrangers, des innombrables atrocités dont les Congolais ont été victimes. Il a plaidé aussi en faveur de réformes institutionnelles profondes, qu’il s’agisse des secteurs de la sécurité, de la justice, de la commission électorale indépendante.

    Les temps à venir diront si ce plaidoyer a une chance d’être entendu à deux niveaux : celui d’une classe politique invitée à se livrer à son jeu favori, celui du « dialogue » et de la « concertation », exercice qui se traduit trop souvent par le débauchage et par la recomposition des alliances, ce que la population appelle plus simplement « partage du gâteau ». Et celui aussi de la « communauté internationale » à l’heure où l’on s’interroge sur les éventuels changements de la politique américaine.

    Sur ce plan, le plaidoyer du Prix Nobel de la Paix risque de trouver ses limites : la politique américaine à l’égard de Kinshasa demeurera sans doute, demain comme aujourd’hui, inspirée davantage par le « principe de réalité », à savoir tenter de limiter voire de supplanter la Chine dans un pays détenteur de matières premières aussi essentielles que le cobalt, le lithium et autres minerais stratégiques. Ces impératifs de base s’agrémenteront sans doute d’éléments plus moraux comme la lutte contre la corruption, contre l’impunité dont ont longtemps bénéficié des acteurs locaux, piliers du régime Kabila, en particulier au sein de l’armée et de la sécurité. Mais nul n’a oublié que la première et la deuxième guerre du Congo, de 1998 jusque 2002, furent aussi des guerres inspirées par l’avidité que suscitaient les ressources minières du pays et par le choix de nouveaux alliés régionaux comme le Rwanda et l’Ouganda, fortement soutenus par les Etats Unis. S’il est probable que des membres éminents des administrations démocrates de l’époque Clinton reprennent du service aux côtés de Joe Biden, on peut se demander s’ils iront jusqu’à soutenir une justice internationale qui pourrait embarrasser leurs alliés de l’époque…

    En attendant, sur le terrain strictement congolais, les consultations initiées par le président Tshisekedi ont libéré la parole : les militants de la campagne anti corruption « le Congo n’est pas à vendre » dénoncent les activités du fonds spéculatif américain Och Ziff et la responsabilité de Dan Gertler, le mouvement citoyen Filimbi exige « le démantèlement d’un système prédateur et criminel » tandis que la Lucha a déposé un mémorandum très complet rappelant entre autres qu’à Beni, 659 Congolais ont été massacrés au cours de l’année écoulée sans que le pouvoir ait semblé s’en émouvoir…

    Les consultations initiées par le président Tshisekedi semblent aussi libérer l’imagination des journalistes : plusieurs de nos confrères travaillant pour des medias en ligne nous ont prêté des propos selon lesquels « défier le FCC serait tout simplement du suicide pour Tshisekedi ». Une prévision qui n’a jamais été exprimée, ni verbalement ni par écrit !" 

    Ref.Le docteur Mukwege reçu par Felix Tshisekedi

    La gabegie anarchique dans la gestion de l’Etat congolais post-colonial n’est pas un fait nouveau. L’actuel gouvernement - issu, comme la plupart depuis l’indépendance, d’élections truquées et de coups d’état- n’est pas en reste à cet égard. Les comptes de 2019 enregistrent des dépassements budgétaires vertigineux (on parle de 1.000% pour certains), tous ministères « kabilistes » et « tshisekedistes » confondus. Où sont les heureux temps où, quoi qu’en disent les idéologues ignorants ou de mauvaise foi, la Belgique dominait pour servir…  

     (Re) lire aussi à ce propos:

    60ème anniversaire de l'indépendance du Congo : quand le cardinal Ambongo dit tout haut ce qu'aucun citoyen n'oserait dire tout bas

    JPSC

  • Haut-Karabakh : un nouveau succès pour la Turquie sous l'oeil indifférent des Occidentaux

    IMPRIMER

    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    VICTOIRE TURQUE AU HAUT-KARABAKH

    L’accord de cessez-le-feu au Haut-Karabakh signé hier soir, 9 novembre, entre l’Azerbaïdjan et l'Arménie sous l'égide de la Russie, est un nouveau succès pour la Turquie lancée dans un expansionnisme néo-ottoman. Erdogan l’avait annoncé : l’Arménie devait se retirer du « territoire azerbaïdjanais occupé ». La victoire militaire azerbaïdjanaise doit beaucoup à l’aide massive en armes et en mercenaires (dont des djihadistes syriens) de la Turquie. C’est une lourde défaite pour les Arméniens qui, après six semaines de combats meurtriers, perdent leur pari de défendre ce territoire peuplé presqu’exclusivement de compatriotes et de coreligionnaires, puisque le cessez-le-feu fixe les belligérants dans « les positions qu’ils occupent ». C’est aussi un sérieux revers et un avertissement pour les Occidentaux qui ont préféré regarder ailleurs, encouragés dans ce qu’il faut bien appeler une lâcheté, par la focalisation médiatique sur l’épidémie et sur l’élection présidentielle américaine.

    Les Russes dont la « realpolitik » pourrait bien masquer une certaine faiblesse, restent néanmoins les maîtres du jeu. Cosignataire du cessez-le-feu avec le président de l’Azerbaïdjan et le premier ministre de l’Arménie, Poutine a souhaité que cet accord puisse mener « à la création des conditions nécessaires pour un règlement durable » du conflit. Le président russe a déployé deux mille soldats et une centaine de blindés pour le faire respecter et maintenir un corridor terrestre entre l'Arménie et les territoires encore sous contrôle séparatiste.

    Avec au moins 1300 morts arméniens (on ne connaît pas le nombre de morts azerbaïdjanais), les combats qui ont opposé depuis la fin septembre les séparatistes arméniens et l’armée azerbaïdjanaise dans le Haut-Karabakh ont été les plus sanglants en près de trente ans. L’Azerbaïdjan a entrepris le 27 septembre de récupérer cette province qui avait fait sécession pour devenir de facto indépendante au début des années 1990, à l’issue d’une guerre qui fit plus de 30 000 morts. Ce conflit est un héritage de l’époque soviétique : c’est Staline qui avait machiavéliquement rattaché le Haut-Karabakh, peuplé d’Arméniens chrétiens, à l’Azerbaïdjan musulman.

    Les Arméniens constatent avec amertume leur échec. À Erevan, capitale de l’Arménie, le siège du gouvernement et le Parlement ont été envahis par des émeutiers en colère après que le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, eut annoncé la signature « incroyablement douloureuse pour moi et pour notre peuple » du cessez-le-feu. Il avait toutefois ajouté : « Nous ne nous reconnaîtrons jamais comme des perdants, et cela devrait être le début de notre ère d’unification nationale et de renaissance. » La haine qui oppose de longue date les Arméniens et les Azerbaïdjanais s’affiche clairement dans la déclaration de victoire du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, à la télévision : « Nous avons forcé [le premier ministre arménien] à signer le document, cela revient à une capitulation. J’avais dit qu’on chasserait [les Arméniens] de nos terres comme des chiens, et nous l’avons fait ». « L’Azerbaïdjan a remporté des gains importants sur le terrain et à la table des négociations. Je le félicite chaleureusement pour ce succès », a déclaré sur Twitter, ce mardi 10 novembre, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavusoglu.

    Si la Turquie a marqué un nouveau point (après ses interventions en Syrie et en Libye) en aidant ouvertement un allié musulman, la Russie reste la puissance régionale dans le Caucase du Sud. À son habitude, Poutine adopte un froid réalisme pour ne rompre avec aucune des deux ex-républiques soviétiques. Allié militaire de l’Arménie, il veut garder de bonnes relations avec l’Azerbaïdjan pour que le pays ne tombe pas dans le giron turc, avec un effet domino sur les autres nations ou populations musulmanes de l’ancien empire russe (l’islam est la deuxième religion au sein de la Fédération de Russie). Il a sifflé la fin de la partie après avoir constaté que l’Azerbaïdjan était proche de la victoire totale après la chute de Chouchi, ville stratégique à 15 kilomètres de Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh, située sur l’artère vitale la reliant à l’Arménie. Quant à la France et aux Etats-Unis, qui co-président avec la Russie le « groupe de Minsk » constitué depuis plus de vingt-cinq ans par la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour mettre un terme au conflit, ils seront restés aux abonnés absents au cours de cet épisode crucial.

  • Ce n'est pas l'islam qu'il faut craindre

    IMPRIMER

    Lu sur Kathnet (Peter Winemöller):

    Pas de crainte de l'Islam

    9 novembre 2020

    Il n'avait pas peur d'un islam fort, il avait peur d'un christianisme faible, c'est pourquoi le regretté journaliste Peter Scholl-Latour ne se lassait jamais de le souligner

    Il ne s'agit pas de dénigrer. Depuis le 11 septembre 2000, le monde occidental est en conflit permanent avec les parties belligérantes du monde islamique, qui a maintenant aussi trouvé ses bases en Europe. Le conflit Est-Ouest des années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, avec son ordre mondial bilatéral armé d'armes nucléaires, avait tenu le monde entier en haleine. Tous les autres conflits étaient devenus des guerres par procuration pour les superpuissances. La disparition des systèmes communistes de la sphère soviétique russe a mis en lumière le caractère dramatique et réel de ces conflits. Le 9.11.1989 a fait coïncider l'Est avec le Mur de Berlin. L'Europe est libre depuis 31 ans. Mais la liberté a ses pièges et ses graves défauts.

    Si nous pensions encore que les dix premières années après la chute du bloc de l'Est et la libération des États opprimés du pacte de Varsovie étaient arrivées à un nouvel ordre de paix mondial, c'est au plus tard avec l'attaque des tours jumelles que s'est manifestée la voie empruntée par le monde. Même alors, un coup d'œil à l'Évangile aurait pu montrer qu'une telle paix dans le monde ne pouvait pas exister. Du conflit Est-Ouest, à l'aspect presque confortable, avec sa propagande chorégraphiée, ses débats sur l'armement et le désarmement au loin et à la télévision, nous sommes aujourd'hui passés dans un monde de conflits à notre porte.

    Il s'agit essentiellement de la lutte du Moyen-Orient dominé par l'Islam contre l'ancien (!) Occident chrétien décadent. Il serait inutile de discuter ici de toute l'ampleur politique de ce faisceau de conflits. Car cela aussi est un fait. Il y a certainement des forces dans le monde islamique qui sont plus proches de l'Occident que des islamistes en guerre. D'autres utilisent leur pouvoir économique pour financer et contrôler sournoisement des conflits armés.

    En dehors de la lutte politique, il y a surtout une lutte spirituelle.

    Il n'avait pas peur d'un islam fort, il avait peur d'un christianisme faible; ainsi ne se lassait pas de le souligner le regretté journaliste Peter Scholl-Latour. Le christianisme est faible. Il est si faible qu'il est à peine capable de trouver un langage approprié pour répondre à la terreur en France et en Autriche. Dans un effort pour être extrêmement politiquement correct, on évite tout ce qui pourrait faire comprendre aux gens que ce qui s'est passé là-bas a quelque chose à voir avec l'Islam.

    Lire la suite

  • Qui est Kamala Harris, la probable vice-présidente des Etats-Unis

    IMPRIMER

    Petite piqure de rappel, cette note du National Catholic Register que nous avions publiée le 12 août 2020 :

    Joe Biden choisit Kamala Harris comme colistière pour la vice-présidence

    Avant d'être choisie pour se présenter avec Biden, Harris a fait la une des journaux pour ses nombreuses attaques contre l'ancien vice-président lors des débats des primaires.

    Catholic News Agency

    WILMINGTON, De. - L'ancien vice-président Joe Biden, candidat présumé du Parti démocrate à la présidence, a choisi la sénatrice Kamala Harris, D-CA, comme colistière.

    Harris est la première femme noire, et la première personne d'origine indienne, à être choisie comme colistière pour un grand parti. La mère de Harris est née en Inde, et son père en Jamaïque. Harris est un fervent défenseur de la protection juridique de l'avortement et a fait pression sur Biden sur cette question au cours des derniers mois. (voir ICI)

    Le choix a été annoncé peu après 16h15, le mardi 11 août.

    Biden a déclaré que pendant qu'il était procureur général de Californie, Harris a travaillé avec son fils, Beau, qui est décédé.

    "J'ai vu comment ils s'attaquaient aux grandes banques, soulevaient les travailleurs et protégeaient les femmes et les enfants des abus. J'étais fier à l'époque, et je suis fier aujourd'hui de l'avoir comme partenaire dans cette campagne", a-t-il déclaré.

    Avant d'être choisie pour se présenter avec Biden, Mme Harris a fait la une des journaux pour ses nombreuses attaques contre l'ancien vice-président lors des débats des primaires. Harris a notamment critiqué le soutien de longue date de Biden à l'amendement Hyde, qui empêche l'utilisation des fonds fédéraux pour les avortements.

    Biden a soutenu l'amendement Hyde, à la fois par ses votes et publiquement par écrit et dans ses discours, pendant plus de quatre décennies. Il est revenu sur sa position en juin 2019, un jour seulement après avoir réaffirmé son soutien à cette politique. Harris n'a pas tardé à le souligner au cours du débat.

    Lire la suite

  • Trump-Biden : ce n’est plus le politique qui censure les médias mais les médias qui censurent le politique

    IMPRIMER

    De la revue de presse de l'Homme Nouveau :

    Dans sa chronique de samedi dernier dans le Figaro, Mathieu Bock-Côté analyse lui aussi le résultat des élections américaines (dont le résultat définitif n’est pas encore connu) et en tire une leçon beaucoup plus universelle, sur une transformation à laquelle nous assistons depuis plusieurs années et dont la dernière élection américaine a été un champ d’application à grande échelle.

    C’est la théorie des quatre pouvoirs qu’il faut revisiter. Les médias sont désormais le premier d’entre eux. Les Gafam, notamment, se sont permis un interventionnisme actif tout au long de la campagne pour en contrôler le récit au point même, ces derniers jours, de censurer à répétition les interventions de Trump. Quant aux grands réseaux de télévision, ils se permettent aussi de suspendre la diffusion de ses discours pour les corriger. On aurait tort d’y voir une simple entreprise de correction factuelle. Ce n’est plus le politique qui censure les médias mais les médias qui censurent le politique. Le pouvoir médiatique fixe la définition du réel et assimile ceux qui la contredisent aux propagateurs de fausses nouvelles, et cela, bien au-delà des déclarations trumpiennes. Le pouvoir qui se réclame de la souveraineté populaire n’est plus qu’un contre-pouvoir, cantonné dans la fonction tribunicienne, à la manière d’un dernier refuge populaire pour contenir ou renverser le déploiement du régime diversitaire prétendant avoir pour lui le sens de l’histoire. Même élu, un chef « populiste » demeure en opposition structurelle au système qui cherche à l’expulser de toutes les manières possibles. Dans la perspective populiste, il s’agit de restaurer le pouvoir politique.

    La campagne de Trump était mauvaise. Alors qu’en 2016, il avait su porter un discours critique à la fois de la mondialisation et de l’immigration massive, il aura mené ces derniers mois une campagne erratique, essentiellement consacrée à la dénonciation anticipée des fraudes supposées des démocrates. Il avait fini par incarner une colère sans projet. Son personnage dévorait sa politique. Sa psychologie trouble se révèle contradictoire avec les exigences démocratiques, comme on l’a vu ces derniers jours, lorsqu’il a semblé préférer la guerre civile à l’éventualité de sa défaite. Son attitude actuelle le condamne à la disgrâce. Cela ne devrait pas nous empêcher de comprendre les motivations de l’insurrection populiste. Reste à voir si elle parviendra à sortir de la posture tribunicienne et du style histrionique qui la condamne à l’échec.

    Lire également : la censure privatisée

  • Attentats : c'est le christianisme qui est visé en tant que tel; interview de Rémi Brague sur la Bussola

    IMPRIMER

    De la Nuova Bussola Quotidiana :

    INTERVIEW DE REMI BRAGUE

    "Les chrétiens attaqués, le schéma directeur de l'Islam primitif".

    9-11-2020

    "C'est le christianisme qui est visé en tant que tel. Les terroristes se sentent les protagonistes d'un Islam primitif, celui de Mahomet et des premiers califes : une période où le sang coulait à flot. Mais les musulmans considèrent que l'Europe est plus chrétienne qu'elle ne se reconnaît elle-même". La Bussola en dialogue avec l'islamologue Rémi Brague : "L'Islam est avant tout un projet législatif, son objectif est de faire en sorte que la loi islamique (la Charia) entre en vigueur dans le monde entier". "Personne n'est solidaire des chrétiens lorsqu'ils sont attaqués". "L'Occident fou n'est sauvé que s'il accepte la réalité et reconnaît qu'il y a du bon en lui".

    "Il devient de plus en plus difficile de prétendre que ces attaques, au nom d'Allah, n'ont rien à voir avec l'Islam, comme certains ne cessent de le répéter. C'est en fait le christianisme qui est visé en tant que tel". Dans cet entretien avec Rémi Brague, professeur émérite de philosophie arabe médiévale à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne et titulaire de la chaire Romano Guardini à l'Université Ludwig Maximilian de Munich, la NBQ tente de définir le cadre de ce moment historique.

    L'Europe est soumise à l'islam et prise au piège de l'islamophobie. La France et l'Autriche ont été ciblées en tant que nations chrétiennes même si personne ne l'admet et qu'on parle encore de "fanatisme". Vivons-nous une crise de transmission de notre héritage ?

    Il devient de plus en plus difficile de prétendre que ces attaques, au nom d'Allah, n'ont rien à voir avec l'Islam, comme certains continuent à le répéter. C'est en fait le christianisme qui est visé en tant que tel. Le meurtre du père Hamel, les trois personnes massacrées à Nice, coupables d'être dans une église catholique, n'en sont que quelques exemples. Effectivement, les terroristes se sentent les protagonistes d'un Islam non moins authentique que celui des intellectuels musulmans vivant en Occident.

    Dans quel sens ?

    Quelque chose de plus proche encore de l'islam primitif, celui de Mahomet et des premiers califes : une période où le sang coulait à flot. Les musulmans considèrent que l'Europe est plus chrétienne qu'elle ne se reconnaît elle-même. Il y a un juif pratiquant qui vit à New York, l'avocat Joseph H. Weiler, qui a écrit - en italien, entre autres - une excellente brochure pour manifester et défendre l'identité chrétienne de l'Europe. Si un juif écrit à ce sujet, il est peut-être temps pour les chrétiens, ou les anciens chrétiens, d'accepter la leçon.

    L'Islam est un projet politique avant d'être une religion. La classe politique est-elle ignorante ou fait-elle semblant d'être ignorante ?

    L'Islam n'est pas seulement un projet politique. Il s'agit avant tout d'un projet législatif. Son objectif est de faire en sorte que la loi islamique (la charia) entre en vigueur dans le monde entier. La domination politique n'est qu'un moyen d'y parvenir. En vertu du "principe de charité", je préfère penser que nos dirigeants sont ignorants de l'ignorance passive et invisible. Mais cette ignorance est de moins en moins excusable.

    Lire la suite

  • Les évêques catholiques américains félicitent Joe Biden pour son élection à la présidence

    IMPRIMER

    De Catholic News Agency :

    Les évêques catholiques américains félicitent Joe Biden pour son élection à la présidence

    Joe Biden at a campaign event, Nov, 2019. Credit: YASAMIN JAFARI TEHRANI/Shutterstock.

    Joe Biden lors d'un événement de campagne, en novembre 2019. Crédit : YASAMIN JAFARI TEHRANI/Shutterstock.

    7 nov. 2020

    L'archevêque José Gomez de Los Angeles, président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, a félicité samedi le président élu Joe Biden et a appelé au dialogue et au compromis pour le bien commun.

    "Nous reconnaissons que Joseph R. Biden, Jr. a reçu suffisamment de voix pour être élu le 46ème président des Etats-Unis", a déclaré l'archevêque Gomez le 7 novembre. "Nous félicitons M. Biden et reconnaissons qu'il rejoint le défunt président John F. Kennedy en tant que deuxième président des États-Unis à professer la foi catholique."

    La déclaration publiée par l'USCCB a remercié Dieu "pour les bienfaits de la liberté" et a déclaré que "le temps est venu pour nos dirigeants de se réunir dans un esprit d'unité nationale et de s'engager dans le dialogue et le compromis pour le bien commun".

    L'archevêque Gomez a déclaré : "En tant que catholiques et Américains, nos priorités et notre mission sont claires. Nous sommes ici pour suivre Jésus-Christ, pour témoigner de son amour dans nos vies et pour construire son royaume sur terre".

    En ce moment, il a déclaré : "Les catholiques ont le devoir particulier d'être des artisans de paix, de promouvoir la fraternité et la confiance mutuelle, et de prier pour un esprit renouvelé de vrai patriotisme dans notre pays".

    "La démocratie exige que chacun d'entre nous se conduise comme un peuple de vertu et d'autodiscipline. Elle exige que nous respections la libre expression des opinions et que nous nous traitions les uns les autres avec charité et civilité, même si nous pouvons être en profond désaccord dans nos débats sur des questions de droit et de politique publique".

    L'archevêque a demandé à la Sainte Vierge Marie d'intercéder pour les États-Unis, en disant : "Qu'elle nous aide à travailler ensemble pour réaliser la belle vision des missionnaires et des fondateurs de l'Amérique - une nation sous Dieu, où le caractère sacré de chaque vie humaine est défendu et où la liberté de conscience et de religion est garantie".

    Plusieurs médias ont annoncé samedi l'élection présidentielle américaine de 2020 pour M. Biden, après l'élargissement de son avance en Pennsylvanie et au Nevada.

    Bien qu'il soit le deuxième président catholique de l'histoire des États-Unis, Biden a dû faire face aux critiques des évêques américains pour un programme politique qui inclut une protection juridique élargie et un financement fédéral pour l'avortement.

    Dans sa déclaration, l'archevêque Gomez a également félicité la colistière de Biden, Kamala Harris, "qui devient la première femme jamais élue à la vice-présidence".

    Le président Donald Trump n'a pas concédé l'élection, citant des recomptages et des contestations judiciaires de certains comptages à l'échelle de l'État.

    L'administration Trump a été largement saluée par les évêques américains pour avoir promulgué des mesures de protection de la liberté religieuse, et pour avoir promu des mesures limitant l'avortement et le financement fédéral des cliniques d'avortement. Trump a également été salué par les pro-vie pour sa nomination de la juge catholique Amy Coney Barrett à la Cour suprême. Trump a également été critiqué par les évêques pour avoir limité le nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile cherchant à entrer aux États-Unis, et pour son utilisation de la peine de mort fédérale.

  • Le deuxième président "catholique" de l'histoire des Etats-Unis ?

    IMPRIMER

    De Malo Tresca sur le site du journal La Croix :

    Joe Biden, un deuxième président catholique pour l’Amérique

    Soixante ans après l’arrivée à la Maison-Blanche de John Fitzgerald Kennedy, Joe Biden a atteint le seuil des 270 grands électeurs nécessaires à son élection comme 46e président des États-Unis, samedi 7 novembre. Il s’apprête à devenir le deuxième président catholique de l’histoire des États-Unis. Dans les rangs de ses coreligionnaires, ses positions en faveur de l’avortement et du mariage homosexuel ne font pas l’unanimité.

    7/11/2020

    Originaire d’une famille modeste et pratiquante issue de l’immigration irlandaise, le septuagénaire a toujours mis en avant son éducation religieuse. « Il a notamment fait plusieurs déclarations très élogieuses sur les religieuses qu’il avait côtoyées durant sa scolarité dans des établissements catholiques », retrace Blandine Chelini-Pont, professeur d’histoire contemporaine à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste du catholicisme américain.

    « Honnête dans sa foi »

    Dans ce pays très religieux, l’homme s’est forgé la réputation d’être un fidèle fervent et authentique, assidu au culte dans sa paroisse de St. Joseph on the Brandywine, à Wilmington dans le Delaware. On lui prête même de garder toujours avec lui, dans sa poche, un chapelet. Pour Blandine Chelini-Pont, « il passe pour quelqu’un d’honnête dans sa foi, et cette religiosité a même contribué à lui acquérir l’adhésion de certaines franges évangéliques », même si ces dernières ont toujours largement constitué la base électorale de Donald Trump.

    Discours devant des groupes de croyants pendant les primaires démocrates, clips de campagne axés sur sa foi, confessions dans la presse, congrès rassemblant d’éminents responsables religieux… Ces derniers mois, le camp démocrate a cherché à capitaliser sur les convictions religieuses de l’ex-bras droit de Barack Obama, pour tenter de cibler les voix de ses coreligionnaires. « Contrairement aux dernières campagnes électorales, il y a eu un revirement de la part du parti, qui a fait un effort considérable pour valoriser sa spiritualité », abonde Blandine Chelini-Pont.

    Lire la suite

  • France : le Conseil d'État rejette le référé liberté déposé par l'Église catholique

    IMPRIMER

    Du  Figaro :

    Interdiction des cultes publics : le Conseil d'État rejette le référé liberté déposé par l'Église catholique

    Seules les célébrations d'obsèques restent autorisées, dans la limite de 30 personnes.

     
    7 novembre
    Le Conseil d'État a rejeté samedi le recours liberté déposé par la conférence des évêques de France, des religieux agissant en leur nom, ainsi que plusieurs associations catholiques et pratiquants agissant en leur nom. Ils demandaient la levée de l'interdiction de célébrer des messes pendant le reconfinement.

    Les juges du Palais royal ont estimé qu'à ce jour, cette interdiction était proportionnée au vu des risques sanitaires et de la nécessité constitutionnelle de protection de la santé et par rapport à la liberté fondamentale de culte.

    Juge de l'urgence et de la situation immédiate le Conseil d'État introduit cependant une clause de revoyure fixée au 16 novembre prochain, date à laquelle le gouvernement doit faire un premier point du reconfinement.

    Il maintient donc l'autorisation des seules cérémonies limitées à 30 personnes et demande en revanche au gouvernement, comme il s'y est engagé à l'audience de clarifier l'attestation afin que les fidèles puissent se rendre plus facilement à l'Église Enfin dans un de ses considérants, il estime que les mesures prises par les lieux de culte ne sont pas toujours satisfaisantes.

  • Sans le respect de la vie, la société se décompose et cesse d’être une société de droits

    IMPRIMER

    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « Sans respect de la vie, la société cesse d’être une société de droits »

    Publié le : 6 novembre 2020

    Jeudi, à l’Université CEU de San Pablo de Madrid, les évêques espagnols ont dénoncé une « batterie de lois extrêmement injustes telles que l’euthanasie ou l’avortement ». Trois évêques participent au congrès « Catholiques et Vie Publique » : Mgr Luis Argüello, secrétaire général de la Conférence épiscopale espagnole (CEE), Mgr Ginés García Beltrán, évêque de Getafe, et Mgr Juan Antonio Reig Plá, évêque d’Alcalá de Henares. Sous le thème « Il est temps de défendre la vie ! », les évêques ont averti que l’avortement et l’euthanasie imposaient une vision « utilitaire » de la vie. « Nous sommes devant une anthropologie utilitaire qui a derrière elle la situation économique, la culture du bien-être, le plaisir de la beauté physique et qui laisse de côté toute autre sphère de vie », explique Mgr Beltrán. Selon lui, une « culture de l’éphémère » et du « j’utilise puis je jette » s’est propagée dans notre regard à la vie, qui « ne vaut plus la peine d’être vécue ». Et comment décider qu’une vie a encore de la valeur ou non ? Etre en bonne santé ? Réussir dans les affaires ? Qui va décider ? « Toi-même ou une tierce personne, par exemple le Papa-Etat, qui te dit où se trouve la limite de la vie et quand elle doit être stoppée ». La « culture de l’élimination » impose ce qu’il faut désormais comprendre comme « un niveau de vie acceptable ». Cette « vision utilitariste de la vie (…) ne la reconnaît pas comme une valeur en soi ».

    L’évêque explique également que c’est une erreur de vouloir restreindre la question de la vie à la sphère privée, « comme si l’avortement relevait d’un droit de décider d’une personne ». Non, car, « la société toute entière doit prendre soin » et garder « le don de la vie humaine ».

    Dans la majorité des lois qui se décident actuellement en Espagne, ajoute l’évêque d’Alcalá de Henares, « l’autonomie radicale de l’individu » est mise en avant, comme un « dogme séculier », ce qui est « un mensonge ». « La société est très loin de rendre justice à la personne humaine », a-t-il ajouté.

    Mgr Reig Pla a affirmé que « toutes ces lois sont terriblement injustes », car elles ne prennent en compte ni « la dignité de la personne humaine » ni le « caractère inviolable et sacré de la vie ». « La vie est devenue une opinion de plus en désaccord avec d’autres opinions, qui sont changées par ceux qui, avec l’ingénierie sociale, sont capables de transformer l’esprit des Espagnols », explique l’évêque. « Sans le respect de la vie, la société se décompose et cesse d’être une société de droits ». L’évêque a également regretté le mauvais usage de certains concepts utilisés pour défendre l’euthanasie, comme la compassion et la mort digne. Comme déjà expliqué précédemment, « la compassion ne signifie pas provoquer la mort mais accompagner la personne dans sa souffrance ». « L’euthanasie ne soutient pas. Il y a des patients impossibles à soigner mais pas de patients impossibles à soulager », rappelle-t-il.

    Pour Monseigneur Luis Argüello, face à la crise anthropologique actuelle, il est « temps de promouvoir la vie et aussi de la défendre » et pour cela, il ne faut « pas rester assis et attendre que des solutions viennent d’en haut ».

    Sources : ABC, Laura Daniele (05/11/2020) ; La Vanguardia (05/11/2020) ; Europa Press (05/11/2020)

  • Chine : huit religieuses, considérées comme "dangereuses", ont dû quitter leur couvent

    IMPRIMER

    De Zhang Feng sur Bitter Winter :

    Les religieuses catholiques sont considérées comme "dangereuses" et forcées de quitter le couvent

    3 novembre2020

    Le PCC intensifie l'intimidation et la persécution des catholiques qui refusent de rejoindre l'Église patriotique.

    Huit religieuses catholiques ont décidé de quitter leur couvent dans la province du Shanxi, dans le nord du pays, cet automne, après avoir subi des harcèlements et des intimidations répétés de la part des autorités locales. Les religieuses étaient sous surveillance constante, mais l'ordre donné en août de retirer la croix du couvent a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

    "La croix est un symbole de salut. L'enlever, c'était comme couper notre propre chair", a déclaré l'une des religieuses. "Si nous avions refusé de l'enlever, le gouvernement aurait démoli le couvent." Les religieuses ont également reçu l'ordre de supprimer tous les autres symboles religieux, ce qui a entraîné le retrait de toutes les croix et d'une douzaine de statues religieuses à l'intérieur du couvent.

    Les fonctionnaires nous ont déclarés "personnes dangereuses" et nous ont harcelées à plusieurs reprises", a poursuivi la religieuse. "Ils nous ont demandé de mettre par écrit ce que nous avions fait depuis les jardins d'enfants et ont exigé de divulguer tout ce que nous avions fait au cours des derniers mois. Ils voulaient même que nous nous souvenions des plaques d'immatriculation des véhicules que nous avons utilisées pendant nos voyages".

    Quatre caméras de surveillance ont été installées dans le couvent pour surveiller les religieuses et les visiteurs. Il était même prévu d'installer des caméras dans leur salle à manger, leur cuisine et leur buanderie, mais les religieuses ont réussi à empêcher cela.

    "Trois personnes, un officier de police et deux fonctionnaires locaux, ont été désignés pour nous surveiller", a déclaré la religieuse. "Ils se rendaient souvent à l'intérieur du couvent pour s'enquérir de nos activités, parfois la nuit. Le gouvernement a même engagé des voyous pour nous harceler. Ils entraient dans la cuisine pendant que nous cuisinions pour faire des bêtises ou agir lascivement, nous invitant à dîner avec eux".

    Les catholiques en Chine subissent des persécutions de plus en plus sévères. Les attaques contre eux se sont multipliées à l'approche du renouvellement de l'accord Vatican-Chine de 2018 en octobre dernier.

    Le 13 septembre, une église catholique de la ville de Shenzhou, dans le Hebei, a été fermée pour avoir refusé de rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise (CPCA) après que la croix, d'autres symboles religieux et des statues aient été enlevés.

    A Catholic church in Shenzhou was emptied before being closed down.
    Une église catholique de Shenzhou a été vidée avant d'être fermée.

    "Le Parti communiste exerce une répression encore plus sévère sur la religion que pendant la Révolution culturelle", a commenté un membre de la congrégation.

    Une église catholique non enregistrée dans le village de Youtong, dans le district de Luancheng de la ville de Shijiazhuang de Hebei, a été fermée le 3 septembre, également pour avoir refusé de rejoindre l'Église patriotique. Les responsables du village ont supervisé les membres de la congrégation qui ont enlevé les statues religieuses et l'autel avant de fermer l'église.

    "Si nous rejoignons la CPCA, nous serons complètement contrôlés par le PCC, coupés de Dieu. Nous ne nous rendrons pas", a déclaré avec détermination un membre de l'église.

    The Catholic church in Youtong village has been turned into a parking lot.
    L'église catholique du village de Youtong a été transformée en parking.

    Le 5 août, une église catholique non enregistrée dans le district de Chang'an à Shijiazhuang a été mise sous scellés par les autorités locales avant les inspections des gouvernements provinciaux et municipaux.

    The closed Catholic church in the Chang’an district.
    L'église catholique fermée dans le district de Chang'an.

    Une autre église catholique de Shijiazhuang a été fermée en mai parce qu'elle ne disposait pas du certificat d'enregistrement des lieux d'activités religieuses. Les autorités locales ont fait pression sur le prêtre de l'église pour qu'il rejoigne le CPCA, le menaçant de le priver du droit de célébrer la messe. Peu enclin à faire des compromis, le prêtre a déménagé et organise maintenant de petits rassemblements de congrégation en secret.

    En nous forçant à rejoindre les églises "légales", le gouvernement vise à éliminer notre foi, à faire en sorte que tous les gens ne croient qu'au Parti communiste", a déclaré un catholique local.