Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 252

  • La philosophie d’Emmanuel Macron

    IMPRIMER

    L’inqualifiable loi bioéthique, votée en catimini cet été par l’Assemblée nationale française ( 101 députés seulement sur 557 ont voté le projet de loi bioéthique en 2e lecture, par 60 voix pour, 37 contre et 4 abstentions) oblige à s’interroger sur la philosophie profonde du pouvoir actuel et de son principal responsable, Emmanuel Macron. Un billet de Gérard Leclerc publié sur le site web de « France Catholique » :

    "Même si le président n’apparaît pas directement dans cette affaire gravissime, sa responsabilité n’en est pas moins directement engagée, et c’est bien lui qui a pensé et mûri les lignes directrices d’un programme qui s’impose aujourd’hui en termes législatifs. Ce programme va bien au-delà des options classiques de la politique, il comporte des dimensions que l’on peut appeler métapolitiques, pour ne pas dire métaphysiques. Lorsqu’on évoque des changements de civilisation, on désigne forcément des options qui mettent en jeu notre conception de l’homme, sa nature, sa destinée. Et de ce point de vue, l’on est obligé de constater aujourd’hui des bouleversements qui portent atteinte aux principes même de notre tradition telle qu’elle s’est formée depuis les lois non-écrites d’Antigone, les commandements bibliques et la charte des béatitudes évangéliques.

    On est en droit d’interpeller Emmanuel Macron à ce propos. Quels sont ses choix philosophiques, en fonction de quelle doctrine se détermine-t-il pour formuler ses réformes aux enjeux anthropologiques évidents, celles que l’on appelle « sociétales » ? On ne saurait, sur un tel sujet, en rester à des intuitions partielles ou des impressions lacunaires. La pensée du président de la République, qui se veut absolument novateur par rapport à ses prédécesseurs et aux systèmes idéologiques en cours, se doit d’être analysé avec rigueur. C’est pourquoi on sait gré au professeur Frédéric Rouvillois d’avoir entrepris ce travail indispensable, avec le mérite d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire de mettre en évidence ce qu’on pourrait appeler un credo personnel. L’auteur défend une thèse, celle de l’étroite connivence de l’intéressé avec le saint-simonisme, cette idéologie du XIXe siècle, qui a tant marqué les esprits et s’offre comme un système complet d’interprétation du monde, avec y compris ses aspects religieux. Saint-Simon se voulait inventeur d’un nouveau christianisme.

    Sans doute peut-on se demander si notre président adopte des conclusions aussi extrêmes. Mais Frédéric Rouvillois nous oblige à envisager très sérieusement la question avec sa lecture acérée du fameux discours des Bernardins. Les catholiques eux-mêmes n’ont-il pas été bercés par ce discours, d’ailleurs admirablement écrit par une plume experte, par tout ce qu’il comportait de bienveillance et d’éloge à l’égard de leur foi. Mais justement, notre auteur se charge de démontrer combien l’orateur enfermait ses auditeurs dans un piège redoutable. Ce christianisme dont il faisait l’éloge n’était-il pas, sous des aspects essentiels, dépassé par l’évolution générale ? Macron rejoignait ainsi le saint-simonisme dans sa prétention à assumer un devenir auquel toutes les religions du passé ne sauraient prétendre. Dans son essai intitulé Révolution, et qui formule ses convictions dans la bataille électorale, il est radical dans l’énoncé de sa certitude : « Dans les temps qui sont les nôtres, il est nécessaire de placer l’amour de nos projets communs, la République et le respect des autres, la morale des droits, au-dessus de nos croyances quelles qu’elles soient. » Autrement dit, même le christianisme ne saurait apporter de lumière et de solutions décisives aux questions actuelles de civilisation. C’est pourquoi, assène Macron dans son discours des Bernardins, « la voie de l’Église ne peut être injonctive (…). Elle ne peut dès lors être que questionnement. »

    Lire la suite

  • Repentance : et les victimes catholiques de la République ?

    IMPRIMER

    Du Père Christian Venard sur Aleteia.org :

    La République et le sang des catholiques

    WEB2-FRENCH REVOLUTION-CARMES-AURIMAGES-aurimages_0029736_0044.jpg
    Revolution francaise et mouvements contre-revolutionnaires : Massacre des 2,3,4,5,6 septembre 1792 à Paris.

    7 septembre 2020

    Mystérieusement, la repentance à l’égard de toutes les fautes du passé échappe aux autorités de l’État quand il s’agit des victimes catholiques, tuées en haine de la foi au nom des idéaux révolutionnaires. Pourtant, c’est en vérité que se construit l’unité d’un peuple.

    Tout au long de l’été, à bien y regarder, c’est chaque jour, que le martyrologe romain faisait mémoire de la triste et longue liste de ces innombrables martyrs espagnols, tués en haine de la foi catholique par les Républicains. Pas une semaine ne se passe non plus, sans que l’on y trouve mention d’un ou plusieurs catholiques, prêtres ou laïcs, martyrs du nazisme durant la Seconde Guerre mondiale, ou du communisme ! Pourtant, si l’on en croit la pensée dominante dans les médias français et plus généralement occidentaux, l’Église catholique est affublée d’oripeaux d’horreurs, d’obscurantisme et surtout de violences et de répressions.

    Silence sur les victimes

    En ce début septembre, avec l’Église nous avons commémoré le massacre de 191 catholiques, déclarés depuis bienheureux et martyrs de la Révolution, par les émeutiers, essentiellement au couvent des Carmes, en 1792. Ces massacres sont un des sommets de la violence révolutionnaire, au moins dans la capitale, et en quelques jours provoqueront l’assassinat de plus de 1.300 Français, dans des exécutions aussi sommaires que barbares. Pourquoi donc, dans un pays où la commémoration des victimes de toute sorte est devenue une des expressions publiques les plus fréquentes de la part des hommes politiques, aucun mot, aucune allusion n’ont jamais été formulés pour tous ces Français, par milliers, tombés sous la fureur partisane des révolutionnaires ? Dans un pays qui s’est honoré en reconnaissant officiellement le massacre des Arméniens, la Shoah, les victimes de la colonisation, celles de l’esclavage, jamais une parole n’a pu être exprimée pour ces compatriotes tués en haine de leurs convictions religieuses ou politiques ?

    Tant que le régime républicain qui gouverne la France traitera ainsi en citoyens de seconde zone celles et ceux que, par des principes odieux, ses prédécesseurs ont massacrés, il y a peu de chance qu’il puisse en vérité être un pouvoir d’unification d’un peuple, qui connaît de plus une forte crise d’identité, face à la mondialisation et aux mouvements migratoires. Quand verrons-nous la République reconnaître officiellement ses erreurs, ses horreurs, pratiquées jusqu’à une large échelle — on peut penser ici au génocide vendéen — contre les catholiques ?

    Le pardon n’est pas l’oubli

    Il ne s’agit pas de prendre la pose victimaire et communautariste, dont on nous accuserait bien vite pour détourner le regard, gêné en effet par ces crimes contre l’humanité, perpétrés au nom même des idéaux de la République (ah… ces fameuses « valeurs » républicaines aussi vagues finalement que vides de sens, puisque dépendant uniquement de la morale relative et provisoire du plus fort représenté à l’Assemblée nationale). En revanche, il conviendrait, avec force, de rappeler dans nos rapports avec l’État républicain, les torts immenses qu’il a causé à ses propres citoyens, à cause de leur foi. Cela nécessiterait peut-être aussi un changement profond de perspective historique et diplomatique au sein des autorités de l’Église. En particulier, il conviendrait de sortir d’une mauvaise interprétation du fameux Ralliement à la République, qui appelait une indifférence légitime à l’égard du régime et non son soutien aveugle. Le pardon ne saurait être oubli. C’est dans la vérité, fût-elle rude, que se construit un peuple et la loyauté à l’égard de l’autorité politique.

  • Euthanasie en direct sur facebook, un scénario écrit à l'avance

    IMPRIMER

    De Tommaso Scandroglio sur La NBQ, traduction de "Benoît et moi" :

    Euthanasie en direct sur facebook, un scénario déjà écrit

    7 septembre 2020

    Le cas d’Alain Cocq, le Français immobilisé dans son lit qui, ne pouvant obtenir l’euthanasie légalement, a déclaré vouloir se laisser mourir en direct sur Facebook, respecte un canevas qui a fait ses preuves dans les combats idéologiques. Cocq est un militant pro-mort qui se bat depuis 30 ans pour obtenir l’euthanasie et aujourd’hui rendre la loi française plus permissive. Son histoire n’est donc pas seulement un cas d’euthanasie, mais aussi et surtout l’exécution d’un protocole de caractère culturel-opérationnel bien étudié et bien préparé afin d’atteindre certains objectifs précis.

    Histoire d’une nouvelle euthanasie [en français dans le texte]. Alain Cocq, résidant à Dijon, souffre depuis des années d’une pathologie grave très rare qui, depuis un certain temps , l’immobilise dans son lit. A présent, il a décidé de débrancher la prise.

    Cependant, aux termes de la loi, ce désir funeste ne peut être satisfait. En fait, la loi Claeys-Leonetti de 2016 autorise « une sédation profonde et continue jusqu’à la mort », mais seulement si certaines conditions sont remplies, notamment la présence d’une pathologie incurable – et le tableau clinique de Cocq pourrait répondre à cette exigence – et l’imminence de la mort, condition absente dans le cas de notre homme de 57 ans. Entre parenthèses: chez nous, Cocq aurait déjà trouvé la mort grâce à l’application de la loi 219/17. Comme il ne peut être tué légalement, Cocq aura recours au bricolage : il se laissera mourir de faim et de soif.

    Alain Cocq est un militant pro-mort. Symbole de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, il s’est rendu en fauteuil roulant à la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg en 1993 et a parcouru la France pour tenter de rendre la loi française sur la fin de vie encore plus permissive. En somme, il a utilisé son cas malheureux comme une arme pour accroître l’accès aux chambres mortuaires des hôpitaux.

    D’où la volonté de construire une affaire médiatique autour de sa personne.

    D’où la décision d’écrire au président Emmanuel Macron pour que quelqu’un l’aide à fermer les yeux pour toujours. Le président, avec cette tristesse typique de ceux qui ont les mains liées, a tweeté: « Avec émotion, je respecte son approche ».

    Pour sa part, Cocq a fait le grand saut et, en véritable martyr de la cause de l’euthanasie, il a commenté : « Mon état s’aggrave de plus en plus. Je suis dans une phase où je n’ai plus de vie ». Et il a ajouté : « Je veux montrer qu’en France, on ne peut pas mourir dans la dignité ». Et comment va-t-il le montrer ? En se montrant sur Facebook et en diffusant en direct sa lente agonie jusqu’à la mort par famine. Aux experts, la réponse à la question de savoir si cela est légalement autorisé.

    Nous, par contre, nous tenons à souligner combien l’histoire de Cocq respecte un canevas désormais consolidé dans des combats idéologiques.

    • Tout d’abord, nous avons toujours une loi qui nous permet de pratiquer l’euthanasie, l’avortement, d’accéder à l’insémination artificielle et à la maternité de substitution, de faire des expériences sur les embryons, de divorcer, de contracter un « mariage » gay, de « changer » de sexe, de faire taire ceux qui défendent la vérité. Donc, des règles qui légitiment le mal, mais pas de manière absolue. Dans ces lois, en effet, certaines contraintes juridiques subsistent, vestiges ténus d’une époque où tous ces comportements étaient interdits. D’où la volonté de certains d’éliminer ces enjeux en dépeignant le droit – injuste au regard du droit naturel – comme injuste au regard des droits civils. Une mauvaise loi parce qu’elle n’est pas assez mauvaise.
    • A ce stade, la stratégie prévoit le concours des juges pour autoriser ce que la loi ne veut pas autoriser, car les lois commandent et interdisent jusqu’à ce que les magistrats en décident autrement. Si, en revanche, les juges tergiversent, il faut se présenter à l’opinion publique comme des victimes du système judiciaire, des martyrs du système législatif qui vont jusqu’à être contraints de donner leur vie (voir l’affaire Cocq) ou de risquer leur liberté pour faire triompher la cause.
    • L’étape suivante consiste à exécuter précisément les comportements interdits par la loi (par exemple, le suicide assisté) soit dans un pays étranger, soit dans le pays d’origine. Dans les deux cas, le délinquant ne sera jamais poursuivi car, dans le sentiment populaire et dans la jurisprudence, ce ne sera pas le choix du pauvre homme qui, par exemple, veut s’ôter la vie, mais la loi qui, comme nous l’avons déjà dit, est injuste, mauvaise et inhumaine en raison de ses lacunes.

    À ce stade, l’illégitimité de fait génère magiquement une conduite légitime de jure, en ce sens que le cas humain devient un instrument pour orienter idéologiquement les consciences des politiciens et rendre encore plus laxiste une loi qui, en ce qui concerne le mal moral, était déjà abondamment élargie auparavant. Cela explique, par exemple, la mise en spectacle de la mort en direct sur les réseaux sociaux, qui sont une caisse de résonance nécessaire pour être entendu y compris dans les salles du Parlement.

    L’affaire Cocq n’est donc pas seulement un cas d’euthanasie, mais c’est aussi et surtout l’exécution d’un protocole de nature culturelle-opérationnelle bien étudié et bien préparé pour atteindre des objectifs précis.

  • Elections américaines : Donald Trump pourrait-il être réélu ?

    IMPRIMER

    De Thierry Boutet sur Smart Reading Press :

    DONALD TRUMP PEUT-IL ÊTRE RÉÉLU ?

    La campagne pour l’élection présidentielle américaine entre dans sa dernière ligne droite. Le 20 août avait lieu la Convention démocrate, désignant sans surprise Joe Biden comme candidat du Parti. Le 25 août, Donald Trump était officiellement investi par le Parti républicain. Pour la plupart des médias français et pour les grands médias américains, Donald Trump devrait être battu. Mais faut-il se fier aux indications des sondages ?

    Selon les agrégateurs de sondages de septembre 2019 à aujourd’hui, le candidat à la primaire démocrate, Joe Biden, a un retard de votes moyen de 7,5 points (de %) par rapport au président sortant Donald Trump, le candidat républicain. Cet écart suffira-t-il pour que Trump l’emporte ? Plusieurs raisons suggèrent d’être prudent sur le pronostic.

    L’INCONNUE DES SONDAGES

    En premier lieu, il convient d’être circonspect sur les sondages. Le système électoral américain n’est pas le système français. Il est indirect. Dans chaque État, les Américains désignent des grands électeurs, au total 360. Ce sont eux qui, en définitive, élisent le Président. Or, dans chaque État, le parti dont les grands électeurs arrivent en tête remporte la totalité des voix de l’État, et chaque État n’a pas le même nombre de grands électeurs. À ce compte, il est possible d’être majoritaire en voix et de perdre l’élection. Ainsi, à la même époque en 2016, Hillary Clinton avait dans les sondages 6 points d’avance sur Donald Trump. Elle a remporté le vote populaire avec 2,1 points d’avance, mais cette avance en voix ne lui a pas permis d’obtenir la majorité du vote des grands électeurs, et Donald Trump a été élu Président.

    C’est donc le nombre de grands électeurs qui importe pour le résultat final, et non le nombre de voix de citoyens. Or les chiffres de sondages dont on dispose et qui sont communiqués par les médias permet un pronostic sur le nombre de voix, pas sur celui des grands électeurs. Pour extrapoler le nombre de grands électeurs à partir du nombre de voix, il faudrait avoir des sondages États par État réalisés dans des conditions identiques. Ceux dont on dispose ne permettent donc pas de donner un pronostic précis. Des écarts relativement importants peuvent se produire. Même si la cote de popularité de Donald Trump est basse (38 % selon Gallup), des surprises sont encore possibles.

    La campagne électorale, déjà perturbée par l’épidémie de Covid, va entrer dans une phase très dure. À 77 ans, Joe Biden n’est pas dans une forme olympique et n’est pas le meilleur candidat que les démocrates aient connu. Il est loin d’avoir le charisme de Barak Obama ou l’allant d’Hillary Clinton. À cela s’ajoute la situation économique et sociale des États Unis. D’un point de vue économique et financier, le bilan de Trump est loin d’être catastrophique pour beaucoup d’Américains. En revanche, depuis l’affaire Floyd, le pays est en proie à la violence.

    Mais il n’est pas certain que cette situation joue contre Donald Trump. Les classes moyennes n’aiment ni le chaos ni l’insécurité, et elles cherchent spontanément des personnalités fortes. De ce point de vue, Joe Biden ne passe pas pour être un lion, et Donald Trump, malgré sa personnalité clivante, peut en définitive apparaître plus rassurant. Le reflexe sécuritaire peut jouer sur une fraction de l’électorat et, comme le résultat risque de se jouer dans un mouchoir de poche, il peut faire basculer l’élection.

    LE VOTE DES CATHOLIQUES

    L’un des autres facteurs importants du résultat sera le vote des catholiques. Ils sont 70 millions et représentent 28 % de la population américaine. Ils votent aussi plus que la moyenne des Américains. En cas de forte abstention, leur vote pèse donc d’autant plus lourd.

    EWTN News/RealClear Opinion Research vient de publier le deuxième de ses quatre sondages sur le vote des catholiques en vue de l’élection de 2020. Il donne une image assez précise de l’opinion catholique américaine. Celle-ci, comme en France, n’est évidemment pas homogène. Entre les catholiques qui acceptent l’enseignement de l’Église, les catholiques pratiquants et engagés, et les catholiques culturels, il existe de notables différences, y compris politiques.

    Le vote des catholiques est d’autant plus favorable à Donald Trump que la pratique religieuse et l’adhésion à l’enseignement de l’Église est fort. Il reste que, globalement, 47 % des catholiques auraient aujourd’hui une opinion favorable de Donald Trump. Ils n’étaient que 44 % en novembre 2019 selon le même institut. 34 % affirment que leur choix est définitif et 12 % d’indécis estiment qu’ils le feront probablement, contre 10 % qui estiment que c’est peu probable et 36 % qu’ils ne le feront jamais. Parmi les plus fervents, environ les deux tiers des catholiques (63 %), un chiffre très élevé, approuvent le Président sortant, et 53 % sont déjà décidés à voter pour lui. C’est dire si le vote des catholiques, surtout si on y ajoute celui des protestants conservateurs, sera déterminant.

    Rien de surprenant à cela : sur toutes les questions sociétales, l’enjeu est de taille. Aucun Président des États-Unis n’a été aussi pro life que Trump. Depuis le début de son mandat, il n’a pas cessé de soutenir, contre l’intelligentsia, les médias et les universités, le combat de tous ceux qui se battent pour le respect de la dignité de la personne de la naissance à la sénescence et le respect de la différence homme/femme fondée sur le sexe biologique.

    En définitive, le 3 novembre prochain, les Américains, qu’ils soient croyants ou non, ne choisiront pas seulement entre deux politiques étrangères ou deux politiques économiques, mais entre deux visions de l’Homme. Jamais, dans l’histoire des États-Unis, les questions éthiques et culturelles n’ont été liées à ce point au débat politique. Quoi que l’on pense de la personnalité de Donald Trump ou de celle de Joe Biden, la portée de l’élection présidentielle sera considérable pour la société américaine. Bon nombre d’Américains le savent, ce qui explique l’âpreté de la lutte et l’incertitude sur son issue.

    Thierry Boutet

    Lire également : CE QUE LES CATHOLIQUES DOIVENT SAVOIR SUR LE PROGRAMME DE JOE BIDEN

  • Kenya : les évêques demandent la fermeture des centres pratiquant l'avortement

    IMPRIMER

    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/KENYA - Appel des Evêques en direction du gouvernement pour obtenir la fermeture des centres pratiquant l'avortement

    3 septembre 2020 
     
    Nairobi (Agence Fides) – « Nous ne pouvons pas affirmer que Dieu est au milieu de nous lorsqu’en réalité nous permettons à certaines personnes, qui pourraient avoir tué leur conscience, de légiférer en permettant la mise à mort de nos enfants encore à naître » affirment les Evêques du Kenya qui ont demandé au gouvernement de fermer toutes les cliniques et unités sanitaires procurant des avortements et administrant des contraceptifs à des mineurs et à des adolescents.

    La demande a été présentée dans une déclaration lue par l’Archevêque de Kisumu et Président de la Conférence épiscopale du Kenya (KCCB), S.Exc. Mgr Philip Anyolo, en date du 29 août, au cours de l’ordination épiscopale du nouvel Evêque de Kitui, S.Exc. Mgr Joseph Mwongela.

    Dans le document parvenu à l’Agence Fides, les Evêques qualifient l’avortement de mal et expriment leur préoccupation concernant le Reproductive Health Bill dont l’intention primaire – ont-ils souligné – est d’introduire l’avortement de manière masquée.

    « Il est extrêmement préoccupant qu’un pays qui croit en la sacralité de la vie humaine et de la dignité humaine permette à certaines entités de propager des idéologies qui dégradent cette même dignité au nom de la liberté de choix » affirment-ils.

    Les Evêques ont en outre exhorté les parents à se souvenir de leur responsabilité primaire s’agissant de l’éducation de leurs enfants à de bonnes mœurs et de bonnes habitudes, en passant suffisamment de temps avec eux.

    « Etre parents est le plus gros investissement que chaque père et mère peut faire et requiert habileté, engagement, dévouement et patience. En tant que devoir moral, les familles doivent prendre pleinement la responsabilité de l’éducation de leurs enfants en termes de vertus et de moralité, en particulier en ce qui concerne l’éducation sexuelle » rappellent les Evêques qui ont fait appel aux parents afin qu’ils enseignent à leurs enfants la doctrine correcte, condamnant l’agenda agressif monté contre la famille qui est propagé comme « idéologie du genre » laquelle est contraire à l’enseignement de Jésus-Christ. (L.M.) (Agence Fides 03/09/2020)

  • Mgr Gollnisch : « Il est dangereux de remettre en cause le système confessionnel libanais ! »

    IMPRIMER

    Lu sur le site web du magazine « Famille Chrétienne » :

    mgr-gollnisch-oeuvre-d-orient-recadree_article.jpg

    « Mgr Pascal Gollnsich, directeur de l'Œuvre d’Orient, accompagne Emmanuel Macron en voyage à Beyrouth, ce 31 août. Alors que le président libanais, Michel Aoun, vient d'appeler à la proclamation d'un « État laïc » au Liban, Mgr Gollnisch rappelle que le modèle confessionnel actuel garantit un équilibre entre dix-huit confessions et a fait du Liban le seul pays du Moyen-Orient où se vit « une pleine citoyenneté » et une « pleine liberté religieuse ».

    Le président Michel Aoun a appelé de ses vœux la mise en place d’un « État laïc » au Liban. Comment réagissez-vous à cette déclaration historique ?  

    Au Liban, depuis plusieurs mois, les manifestants réclament la lutte contre la corruption et le renouvellement de la classe politique par des dirigeants capables de mener des réformes profondes. Il ne m’a pas semblé que le refus du système confessionnel était dans les priorités. Ensuite, prenons bien conscience que le Liban est le seul pays du Moyen-Orient qui vit réellement une pleine citoyenneté pour chaque habitant. Dans les autres pays, mis à part Israël, il n’y a pas de vraie liberté religieuse, c’est-à-dire, cette possibilité de changer de religion, de ne pas en avoir, d’être musulman et de devenir chrétien, d’être chrétien et d’épouser une musulmane, etc. Il n’y a qu’au Liban que cela est possible !

    Enfin, le système confessionnel maintient un équilibre entre dix-huit confessions. On y retrouve principalement les sunnites, les chiites, les chrétiens et les Druzes. L’appartenance religieuse traduit quelque chose de très profond au Liban. J’estime qu’il serait dangereux de toucher à cet équilibre, cela risquerait de détruire le Liban des libertés religieuses et de la pleine citoyenneté pour tous.

    Vous êtes donc très réservé sur le principe d’un État laïc…

    Mais de quelle laïcité parlons-nous ? Ce mot recouvre des tas d’applications ! La laïcité en France n’est pas la même que la laïcité en Grande-Bretagne ou celle des États-Unis. Si, pour le Liban, on décide d’une laïcité rigoriste à la française, cela me semble voué à l’échec. Si on entend par laïcité le fait que l’État n’intervient pas dans les affaires religieuses et qu’il assure simplement l’équilibre permettant la pleine citoyenneté pour tous, alors « oui » ! Cette laïcité ne s’oppose pas au système confessionnel.

    Mais beaucoup disent que ce système confessionnel favorise les réflexes claniques et la corruption ?

    Je n’en suis pas certain. L’équilibre confessionnel n’est pas nécessairement synonyme de corruption ou de copinage. Il peut même être un contrepoids à un système tribal et clanique. Regardez par exemple les nombreuses oppositions internes dans le « camp » chrétien – Aounistes, Forces libanaises, etc. En l’occurrence, c’est le patriarche maronite qui a aidé à ce qu’on dépasse les guerres de clans.

    Je ne dis pas que le système actuel est parfait. Je dis qu’il faut le purifier afin qu’il renouvelle la classe politique avec des personnes capables de relever le Liban. Mais attention : l’équilibre confessionnel a permis au Liban d’être le pays le plus libre qui soit. Prenons bien garde à ne pas jouer avec des allumettes dans une grange ! La question est extrêmement délicate !

    ▶︎ À LIRE AUSSI À Beyrouth, reportage auprès d'une population traumatisée

    « L’attitude de la France a été remarquable »

    Emmanuel Macron se rend à nouveau à Beyrouth. Craignez-vous que la France ait la tentation d’exporter son modèle de la laïcité ?

    La France n’a jamais voulu imposer un système laïc au Liban. Lorsque Gambetta était au pouvoir sous la très laïque IIIe République, il disait bien que l’anticléricalisme n’était pas un produit d’exportation ! Comme lui, je crois qu’un système laïciste raide n’est pas un produit d’exportation judicieux pour le Moyen-Orient, a fortiori pour le Liban. Encore une fois, cela ne signifie pas d’abandonner le principe de laïcité. Mais cette laïcité devra valider un équilibre confessionnel existant et précieux, qui fait que chacun peut arriver au pouvoir. Y renoncer, c’est prendre le risque que le plus fort s’empare du pouvoir et fasse disparaître cette liberté. Concrètement, aujourd’hui, c’est prendre le risque de voir arriver plus fort encore le Hezbollah.

    La France multiplie les signes d’amitié avec le Liban depuis la catastrophe du 4 août. Quel regard portez-vous sur l’attitude du président Français ?

    L’attitude de la France a été remarquable. Le président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n’ont pas appelé à l’instauration d’un laïcisme pur et dur au Liban. Le discours de la France est d’abord de dire qu’elle se trouve aux côtés de ce pays meurtri avec qui elle entretient une longue relation d’amitié. Ensuite, la France a réussi, avec la communauté internationale, à réunir 11 milliards de dollars pour venir en aide au peuple libanais. Ces milliards sont conditionnés à des réformes qui permettront notamment de lutter contre la corruption – nous n’allons tout de même pas prendre le risque de voir ces milliards partir dans la poche de mafieux...  Enfin, Emmanuel Macron a bien dit que c’était aux Libanais de se prendre en main et d’entamer les réformes nécessaires. Il n’y a donc pas d’ingérence française dans les affaires du Liban !

    Vous faites partie de la délégation présidentielle… Pourquoi Emmanuel Macron invite-il le directeur de l’Œuvre d’Orient avec lui ?

    Ma présence souligne que des œuvres catholiques sont présentes pour aider les Libanais dans l’épreuve qu’ils traversent aujourd’hui. Ces œuvres sont présentes depuis des années. Ce voyage d’Emmanuel Macron montre que des liens étroits existent entre la France et le Liban, mais également entre l’Église de France, les évêques de France, et les chrétiens du Liban.

    Enfin, l’Œuvre d’Orient est très investie sur la question de la francophonie au Moyen-Orient, une francophonie essentiellement portée par les congrégations religieuses. Emmanuel Macron y est très attentif et a accordé un fonds pour soutenir ces établissements.

    Propos recueillis par Hugues Lefèvre »

    Ref. Mgr Gollnisch : « Il est dangereux de remettre en cause le système confessionnel libanais ! »

    JPSC

     

  • Pakistan : nouvelle arrestation d'un chrétien accusé de blasphème

    IMPRIMER

    D'InfoChrétienne.com :

     
    Accusé de blasphème, David Masih, chrétien pakistanais, vient d’être arrêté
    S’il est reconnu coupable de blasphème, David Masih risque la prison à perpétuité.

    David Masih est un chrétien pakistanais. Il vit dans la province de Khybar Pakhtunkhwa. Il a été arrêté et inculpé en vertu des lois sur le blasphème en vigueur dans la République islamique du Pakistan.

    Selon Persecution.org, des pages du Coran auraient été retrouvées dans une canalisation. Cette découverte a été partagée grâce à une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux le 27 août dernier.

    David Masih aurait été arrêté le 30 août à Nowshera. La police n’aurait à ce jour donné aucune information concernant le lien entre ce chrétien et les pages du Coran profané.

    Au Pakistan, les lois sur le blasphème sont régies par les articles 295-B et 295-C. Profaner le Prophète est passible de la peine de mort. Profaner le Coran vaut la prison à perpétuité.

    En 2018 déjà, la Commission des États Unis sur la liberté religieuse internationale déplorait le fait que « les accusateurs n’ont pas besoin d’amener une quelconque preuve que le blasphème ait eu lieu, ce qui conduit à des abus, y compris de fausses accusations ».

    M.C.

    Crédit Image : Awais khan / Shutterstock.com

  • Vendredi 4 septembre : journée de prière et de jeûne pour le Liban

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    prière en silence pour le Liban

    Le Pape invite à une journée de prière et de jeûne pour le Liban

    Au cours de l’audience générale qu’il a tenue ce mercredi dans la cour saint Damase, le Pape a longuement évoqué la situation dramatique du pays du cèdre, invitant les fidèles du monde entier à consacrer une journée de prière et de jeûne ce vendredi 4 septembre pour le Liban. Le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, sera également dépêché sur place.

    C’est un nouveau signe de la sollicitude du Souverain Pontife pour le Liban: ce vendredi 4 septembre, les croyants sont invités à prier et à jeûner pour ce pays durement éprouvé ; à cette occasion, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, se rendra sur place au nom du Pape pour accompagner le peuple libanais et lui exprimer toute sa proximité et solidarité. «J'invite également les frères et sœurs d'autres confessions et traditions religieuses à s'associer à cette initiative de la manière qu'ils jugent la plus appropriée, mais tous ensemble», a déclaré le Saint-Père avant d’inviter l’assistance à se recueillir en silence à cette intention.

    Un extrait de l'appel du Pape François pour le Liban

    Le Liban, un pays d'espoir

    «Un mois après la tragédie qui a frappé la ville de Beyrouth, mes pensées se tournent à nouveau vers le cher Liban et sa population particulièrement troublée», a d’abord déclaré le Pape en préambule de cette longue intervention, au terme de l’audience générale, tandis qu’un prêtre libanais vivant et étudiant à Rome se tenait à ses côtés, en brandissant le drapeau de son pays.

    François a ensuite fait siennes les paroles de son prédécesseur, saint Jean-Paul II: «Face aux drames répétés que connaît chacun des habitants de cette terre, nous prenons conscience du danger extrême qui menace l'existence même du pays. Le Liban ne peut être abandonné dans sa solitude» (Lettre apostolique à tous les évêques de l'Église catholique sur la situation au Liban, 7 septembre 1989).

    «Depuis plus de cent ans, le Liban est un pays d'espoir, a poursuivi le Saint-Père. Même durant les périodes les plus sombres de son histoire, les Libanais ont préservé leur foi en Dieu et ont démontré leur capacité à faire de leur terre un lieu de tolérance, de respect et de coexistence unique dans la région. Il est profondément vrai que le Liban représente quelque chose de plus qu'un État: le Liban “est un message de liberté, un exemple de pluralisme tant pour l'Orient que pour l'Occident” (ibid.). Pour le bien du pays, mais aussi du monde, nous ne pouvons pas permettre que ce patrimoine soit dispersé», a-t-il soutenu.

    Lire la suite

  • Saurons-nous proposer autre chose que la mort à nos aînés ?

    IMPRIMER

    De Constance du Bus en opinion (contribution externe) sur le site de la Libre :

    Aide au suicide pour "vie accomplie" : quelle place pour les personnes âgées dans nos sociétés occidentales aisées ?

    La nouvelle proposition de loi hollandaise - visant à autoriser l’aide au suicide pour "vie accomplie" à partir de 75 ans - pose la question de la place des personnes âgées dans nos sociétés occidentales aisées.

    Il s’agit bien ici de suicide, et non d’euthanasie. L’auteure insiste sur ce point : il ne faudra justifier d’aucune condition médicale pour obtenir que l’on vous aide à mettre fin à vos jours. En revanche - et voilà les "précautions" habituelles assortissant le balayement des interdits fondamentaux -, le texte légal prévoit une litanie de conditions, tantôt formelles, tantôt plus substantielles. Examinons-les brièvement.

    Un accompagnateur pour aider

    Un "accompagnateur de fin de vie" (levenseindebegeleider) devra discuter avec la personne âgée de l’opportunité d’impliquer ses proches dans la discussion. Ce conseiller devra par ailleurs avoir la "conviction" que la demande de mourir est "libre, réfléchie et persistante". Voilà des termes bien similaires à ceux qui prévalent en matière d’euthanasie. L’accompagnateur devra en outre s’entretenir avec la personne suicidaire au moins deux fois sur une période de minimum deux mois. Il devra - et ce n’est pas rien - avoir la conviction qu’il n’existe pas d’autre "aide" souhaitable pour cette personne - ce qui revient, paradoxalement, à considérer le suicide comme une "aide" ; aider à quoi ? Il lui faudra enfin s’assurer que la personne est capable d’un discernement raisonnable sur ses intérêts en jeu.

    Lire la suite

  • Le port du masque obligatoire : un réel problème de conscience

    IMPRIMER

    Des propos recueillis par Pauline Quillon sur le site de Famille Chrétienne :

    Martin Steffens : « Qu’aurait fait saint François à l'heure du masque obligatoire ?»

    1/09/2020

    Steffens

    Martin Steffens ©N.LEBLANC-ITEM

    Le port du masque est désormais obligatoire en entreprise, à l'école, et dans de très nombreuses villes de France. Le philosophe Martin Steffens estime que cette obligation généralisée pose un réel problème de conscience. Entretien avec un « prophète de malheur ».

    La décision de faire porter des masques à tous, partout, y compris à l’école ou à l’extérieur, est-elle critiquable ?

    Quand une décision politique concerne toute la population, il doit y avoir une réflexion libre, donc critique. Problématiser la généralisation du masque est un devoir citoyen. Il ne faut pas craindre de se trouver pris entre deux préoccupations légitimes : la remontée de l’épidémie et l’adoption progressive et irréversible d’habitudes incompatibles avec une vie sociale épanouie. Le déconfinement se révèle comme l’extension du confinement à toutes les sphères de notre vie. Ce n’est pas rien !

    Sur le plan politique, on doit se demander par exemple quel est le statut légal de ces mesures. Est-ce un décret ? L'état d'urgence, dont on est censé être sorti, est en toute rigueur de termes ce qu’on appelle une dictature, c'est-à-dire la délégation, normalement temporaire, de toutes les décisions au seul gouvernement. Or la dictature n’est ni un état politique normal, ni donc quelque chose à quoi s’habituer.

    D’autant que, sur le plan des faits fermement établis, aucun cluster en plein air n’est à signaler. Ainsi, quand Jean Castex a évoqué de la nécessité d’étendre le port obligatoire du masque en extérieur, Martin Blachier, médecin épidémiologiste et spécialiste en santé publique, confiait dans La Croix, avec quelques autres collègues médusés (13 août 2020) : « En entendant cela, j’ai failli tomber de ma chaise. »

    Et le masque à l'école...

    Pour les enfants, suivre six heures de cours avec un masque, c’est terrible. Le philosophe italien Giorgio Agamben dit que le camp de concentration est le modèle de la gestion des corps dans nos démocraties. Ce propos, choquant, trouve dans les mesures sanitaires imposées à nos enfants une terrible illustration. Pourquoi se soucie-t-on si peu de la violence qu’on leur inflige ?

    Que change le port du masque dans notre relation aux autres ?

    Bruno Chenu disait que la religion chrétienne est la religion du visage. Nous sommes la civilisation du visage et, dans notre Histoire, ce n’est jamais impunément que le visage a disparu. Car qu’est-ce que le visage ? C’est ce que je confie à autrui. Car le visage est la part de moi que mon interlocuteur voit mais que, moi, je ne peux voir. Je le lui offre, nu, en espérant qu’il saura l’accueillir et l’habiller d’un sourire. Avoir un visage, c’est ainsi accepter de ne pas s’appartenir tout à fait. Dans le visage à découvert, il y a tout le risque de la relation.

    Lire la suite

  • Quand l'ancien directeur de Charlie Hebdo rend justice aux catholiques

    IMPRIMER

    De Gabrielle Cluzel sur Boulevard Voltaire :

    Nouveau blasphème de Philippe Val : sur RMC, il dénonce le dogme « raciste »…

    Si l’on avait dit aux catholiques que ce serait, un jour, l'ancien directeur de Charlie Hebdo, qui leur rendrait justice...

    Les voies du Seigneur sont impénétrables. Si l’on avait dit aux catholiques que ce serait, un jour, , ancien directeur de , qui leur rendrait justice…

    La scène se passe aux « Grandes Gueules », sur RMC. Philippe Val est interrogé sur la décision de l’hebdomadaire, en ce jour anniversaire, de republier les caricatures ayant suscité l’ire des terroristes conduisant au carnage que l’on sait.

    Et là, il balance : « Comment se fait-il que lorsque j’avais des procès avec les catholiques intégristes – pendant dix ans, j’étais au tribunal tous les trois jours ! -, tout le monde nous disait “Vous êtes formidables, c’est sympa, c’est génial”, tout le monde nous applaudissait, il n’y avait pas de violence, sauf une fois où je me suis fait casser la gueule par des intégristes anti-avortement. Mais du jour où on a publié les caricatures de Mahomet – pourtant, c’était la même chose -, tout le monde nous a lâchés, les grands intellectuels de gauche, les journaux bien-pensants… parce qu’ils avaient peur ! Ils avaient pas peur des cathos intégristes, ceux-là ils étaient avec leur machin (sic) à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, ils en avaient rien à f…, mais ils avaient peur des musulmans intégristes. Donc, ils ont dit “Pourquoi on ne dit rien contre les intégristes musulmans… ben… euh… tiens, parce que c’est raciste !” Ils ont trouvé un truc ! En quoi critiquer une religion est raciste ? Et on vit sur ce mensonge […] ! »

    Provocateur un jour, provocateur toujours. Briseur de tabous jusqu’au bout. Ce qu’il profère là est presque un nouveau blasphème, une contestation iconoclaste de ce dogme consistant à renvoyer dos à dos « tous les intégrismes », en faisant semblant de ne pas voir et de pas savoir que lorsque les catholiques – même dans leur composante la plus « dure » – sont profondément meurtris par certains dessins de Charlie Hebdo, ils ne font pas pour autant un carnage en croyant dur comme fer que cette abominable tuerie les enverra au paradis. Mettre dans le même sac toutes les religions pour ne taper, in fine, que sur une seule comme dans Les Fourberies de Scapin, parce qu’on la sait inoffensive… il fallait la « légitimité » de Philippe Val pour le dénoncer.

    Les voies du Seigneur sont (vraiment très) impénétrables.

  • Le discours de la sœur Dede Byrne à la Convention nationale républicaine de 2020

    IMPRIMER

    Discours de la sœur Dede Byrne à la Convention nationale républicaine de 2020 (source)

    28 août 2020

    Suor-Deirdre-Byrne-1-800x420

    Sœur Deirdre "Dede" Byrne, POSC, était parmi les intervenants à la Convention nationale républicaine de 2020. Aujourd'hui religieuse catholique, Byrne a été chirurgien, officier de l'armée à la retraite et missionnaire. Le texte complet de son discours, prononcé le 26 août, est disponible ci-dessous :

    Bonsoir.

    Je suis Soeur Dede Byrne, et j'appartiens à la Communauté des Petites Travailleuses des Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie. Le 4 juillet dernier, j'ai eu l'honneur d'être l'un des invités du président lors de la célébration du Salut à l'Amérique. Je dois avouer que j'ai récemment prié à la chapelle, priant Dieu de me permettre d'être une voix, un instrument pour la vie humaine. Et me voilà maintenant en train de parler à la Convention nationale républicaine. Je suppose que l'on ferait mieux mieux de faire attention à ce pour quoi l'on prie.

    Mon cheminement vers la vie religieuse n'a pas été un chemin traditionnel, si tant est qu'il en existe. En 1978, alors que j'étais étudiante en médecine à l'université de Georgetown, je me suis engagée dans l'armée pour aider à payer mes frais de scolarité, et j'ai fini par consacrer 29 ans à l'armée, servant comme médecin et chirurgien dans des endroits comme l'Afghanistan et la péninsule du Sinaï en Égypte.

    Après beaucoup de prières et de contemplation, je suis entrée dans mon ordre religieux en 2002, travaillant au service des pauvres et des malades en Haïti, au Soudan, au Kenya, en Irak et à Washington, D.C. L'humilité est à la base de notre ordre, ce qui rend très difficile de parler de moi. Mais je peux parler de mon expérience de travail pour ceux qui fuient des pays déchirés par la guerre et appauvris dans le monde entier. Ces réfugiés partagent tous une expérience commune. Ils ont tous été marginalisés, considérés comme insignifiants, impuissants et sans voix. Et si nous avons tendance à penser que les marginaux vivent au-delà de nos frontières, la vérité est que le plus grand groupe marginalisé au monde se trouve ici aux États-Unis. Ce sont les enfants à naître.

    En tant que chrétiens, nous avons rencontré Jésus pour la première fois sous la forme d'un embryon vivant dans le ventre d'une mère célibataire et l'avons vu naître neuf mois plus tard dans la pauvreté d'une grotte. Ce n'est pas un hasard si Jésus a défendu ce qui était juste et a finalement été crucifié parce que ses paroles n'étaient ni politiquement correctes ni à la mode. En tant que disciples du Christ, nous sommes appelés à défendre la vie contre le politiquement correct ou la mode d'aujourd'hui. Nous devons lutter contre un programme législatif qui soutient et même célèbre la destruction de la vie dans l'utérus. N'oubliez pas que les lois que nous créons définissent la manière dont nous voyons notre humanité. Nous devons nous interroger : Que disons-nous lorsque nous pénétrons dans le ventre d'une mère et que nous y éteignons une vie innocente, impuissante et sans voix ?

    En tant que médecin, je peux le dire sans hésitation : la vie commence dès la conception. Bien que ce que j'ai à dire puisse être difficile à entendre pour certains, je le dis parce que je ne suis pas seulement pro-vie, je suis pro-vie éternelle. Je veux que nous finissions tous ensemble au paradis un jour. Ce qui m'amène à la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui. Donald Trump est le président le plus pro-vie que cette nation ait jamais eu, défendant la vie à tous les stades. Sa croyance dans le caractère sacré de la vie transcende la politique. Le président Trump s'opposera au duo Biden-Harris, qui sont les opposants les plus farouches à la vie, et qui soutiendront même les horreurs de l'avortement tardif et de l'infanticide. Grâce à son courage et à sa conviction, le président Trump a gagné le soutien de la communauté pro-vie américaine. De plus, il a le soutien d'un grand nombre de religieux dans tout le pays. Vous nous trouverez ici avec notre arme de prédilection, le chapelet.

    Merci, Monsieur le Président, nous prions tous pour vous.