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Politique - Page 458

  • Appel du Pape contre les cruelles abominations des attentats terroristes de Bruxelles

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    Appel du Pape contre les cruelles abominations des attentats terroristes de Bruxelles

    Cité du Vatican, 23 mars 2016 (VIS). Au terme de la catéchèse de ce mercredi, le Pape a renouvelé ses condoléances pour les attentats de la veille à Bruxelles et a lancé un appel pour que toutes les personnes de bonne volonté s'unissent dans une condamnation unanime de cet acte cruel. "J'ai suivi le coeur meurtri les tristes informations des attentats terroristes commis hier à Bruxelles qui ont fait de nombreuses victimes et blessés -a-t-il dit-. J'assure de ma prière et de ma proximité le cher peuple belge, tous les proches des victimes et tous les blessés. Je lance de nouveau un appel à toutes les personnes de bonne volonté pour qu'elles s'unissent dans une condamnation unanime des ces cruelles abominations qui sèment seulement la mort, la terreur et l'horreur. Je demande à tous de persévérer dans la prière et de demander au Seigneur, en cette Semaine sainte, de consoler les coeurs affligés et de convertir ceux des personnes aveuglées par le fondamentalisme cruel, par l'intercession de la Vierge Marie". Le Pape a invité les personnes présentes à réciter un Je vous salue Marie et a ajouté: "Et maintenant, en silence, prions pour les morts, pour les blessés, pour leurs familles et pour tout le peuple belge".

  • Le Département d’État américain classifie comme « génocide » les souffrances infligées aux chrétiens et autres minorités par l’État islamique

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    De l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    ÉTAT ISLAMIQUE : les États-Unis dénoncent un « génocide »

    L’Aide à l’Église en Détresse salue la décision du département d’État américain de classifier comme « génocide » les souffrances infligées aux chrétiens et autres minorités par l’État islamique.

    L’utilisation du terme – qui a un sens précis et technique en droit international – pourrait ouvrir la voie à une arrestation des groupes qui cherchent à éliminer le christianisme et offrir aux victimes la possibilité d’obtenir justice et réparation.

    L’AED a reçu des rapports faisant état d’attaques commises contre des communautés chrétiennes -désormais reconnues comme des actes de génocide – émanant de représentants de l’Église catholique en Irak, en Syrie, au Liban, en Jordanie, et récemment de plusieurs pays d’Afrique et d’Asie où l’État islamique a tenté d’éliminer les chrétiens.

    « La mort n’est pas la seule situation qui justifie le terme de génocide », explique le Président exécutif de l’AED, Johannes Heereman, « la Convention des Nations Unies (pour la prévention et la répression du crime de génocide) dispose que l’intention déclarée de détruire en tout ou en partie un groupe ethnique, culturel, racial ou religieux, veut dire que l’acte commis est un génocide. On ne doit pas – et en effet, on ne devrait pas – attendre qu’il ne reste plus personne pour en raconter l’histoire et pour appeler cela un génocide ».

    Les actes de génocide tels que ceux qui ont été révélés à l’AED par ses partenaires de projets incluent le meurtre, les violences physiques et mentales, le fait de forcer des personnes à subir des conditions de vie désastreuses, la ségrégation entre hommes et femmes, et le fait de séparer de force des enfants de leurs parents.

    « Il n’est pas nécessaire de créer de nouveaux termes pour décrire ce qui nous arrive », a déclaré Mgr Antoine Chbeir, évêque de Lattaquié, en Syrie. « Tous les actes de génocide sont des crimes contre l’humanité, mais l’inverse n’est pas vrai. Et [si une situation est considérée comme étant un génocide], l’ONU prescrit clairement les opérations que ses membres doivent accomplir, sans que cela inclue obligatoirement l’envoi de soldats sur le terrain ».

    La Convention des Nations Unies donne mandat à ses pays signataires d’arrêter le génocide tel qu’il se manifeste, non seulement du fait de ses auteurs directs, mais aussi du fait des personnes qui en sont complices ou le facilitent – y compris ceux qui le financent.

    La décision du département d’État américain se joint à d’autres initiatives récentes au sein d’un mouvement mondial pour arrêter le génocide des chrétiens et des autres minorités, notamment les résolutions du Parlement européen (4 février 2016) et du Conseil de l’Europe (27 janvier 2016).

  • #Bruxelles… Chez nous

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    Le message d’Eric de Beukelaer, Curé-Doyen de Liège (rive gauche) :

    "Voici ce que j’écrivais au soir des attentats du Bataclan : « Nous le savons : la guerre contre le terrorisme n’épargne personne. Le monde est devenu un village et les conflits s’exportent. Ce soir, Paris saigne. Notre cœur aussi. D’autres attaques sont possibles, voire probables… Demain ou dans un mois. Aucune métropole européenne n’est à l’abri. Aucun lieu n’est totalement sécurisé. Aucun terrorisme ne peut être totalement contrôlé. Comment réagir ? Ne tombons pas dans le piège qui nous est tendu. Contre la terreur, ni peur, ni haine. Restons debout. Soyons citoyens. Ce soir, Paris saigne. Mais la ville-lumière se redressera. Soyons solidaires. Nous sommes Paris. »

    Ce matin, c’est chez nous. Les pensées, larmes et prières vont vers les victimes – encore inconnues – et leurs familles. Dans les rues de Liège, pour la première fois, je marche en regardant derrière moi. J’essaie de joindre un proche, qui habite la capitale. Réseaux saturés. Pourtant, au cœur du marasme et de la stupeur, le message reste le même : Contre la terreur – ni peur, ni haine. Restons debout. Soyons citoyens. La cible, c’est la démocratie. Ce sont nos libertés qui sont visées. Contre ceux qui veulent renvoyer l’humanité aux ténèbres, réagissons en criant notre amour de la lumière.

    Et pour les chrétiens, qui me lisent – encore ceci : Nous sommes entrés dans la semaine sainte, la semaine de la Croix, qui ouvre sur la Résurrection. En cette heure de Pâques sanglantes à Bruxelles – où, une fois de plus, c’est l’innocent qui est visé – soyons témoins d’Espérance."

    Ref. #Bruxelles… Chez nous

    JPSC

  • Des milliers de jeunes vont surfer sur les réseaux et s'identifier à leurs pairs qui mettent l'Europe au tapis

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    De LaLibre.be (Laurence Bertels) :

    "Les jeunes qui vont voir sur Internet que la Belgique est au tapis vont être encore plus motivés"

    La fascination des jeunes va encore s'accroître suite aux attentats de Bruxelles selon le neuropsychiatre Philippe van Meerbeeck. Entretien.

    Neuropsychiatre et psychanalyste, Philippe van Meerbeeck s'intéresse plutôt à la psychologie des kamikazes, à la fascination qu'ils exercent sur les non convertis. Cette fascination, selon lui, va encore s'accroître suite aux attentats perpétrés à Zaventem et à la station de métro Maelbeek ce mardi 22 mars. Puisqu'on est clairement, dit-il, dans la logique de la surenchère. Ce grand spécialiste de l'adolescence, professeur émérite à la Faculté de médecine de l'Université catholique de Louvain (UCL), regrette que certains médias s'intéressent surtout aux victimes et pas assez aux mécanismes de la conversion de jeunes. Cette presse-là ne joue pas, en ce sens, son rôle éducatif. 

    Il est, entre autres, l'auteur de “Mais qu'est-ce que tu as dans la tête?” (Ed. Racine), un ouvrage éclairant sur la soif d'idéal de l'adolescence et sur les raisons qui entraînent les jeunes, souvent belges, à s'engager dans l'Etat islamique (Cf La Libre du 4/ 11 et La Libre.be du 15/11). Nous l'avons interviewé deux heures après les attentats.

    Philippe van Meerbeeck, vous pensez donc à la politique de la surenchère suite à l'arrestation de Salah Abdeslam ?

    Tout à fait. Les jeunes convertis, d'origine musulmane ou non, sont très fort dans la loi du Talion, dans « l'oeil pour oeil, dent pour dent », dans celle de la main coupée au voleur. Si on porte atteinte à Ben Laden ou à quelqu'un qui passait pour héroïque comme Salah Abdeslam, la vengeance s'impose. Il faut venger le martyr, il est insupportable pour les islamistes de voir comment on a appréhendé Salah Abdeslam, comment cette arrestation a attisé la haine. Mais il ne s'agit là que du sommet de l'iceberg. Car les faits sont cumulatifs et les jeunes qui vont voir sur Internet que la Belgique est au tapis vont être encore plus motivés.

    La Belgique aurait-elle dû être plus discrète suite à cette arrestation ?

    Nous avons connu un week-end « cocorico ». La Belgique a retrouvé ses couleurs après avoir été montrée du doigt. D'où cette vengance sanglante et fascinante pour les jeunes non convertis.

    Comment s'en sortir ?

    C'est un cercle vicieux, un engrenage. Daech va revendiquer cet attentat avec des formules faisant référence aux Juifs, aux Croisés, à l'Europe. Pour lui, il faut que cette Europe soit réduite à la terreur. C'est un monde qui doit s'écrouler.

    Vous reprochez à une certaine presse de ne pas jouer son rôle...

    Elle n'aide pas les gens à mieux comprendre l'arrière-fond. Dans tous les commentaires qui ont suivi les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, j'ai vu trop peu d'analyses des revendications. Pourquoi l'apocalypse ? Quel est le discours qui sous-tend la revanche de Daech en Occident aujourd'hui ? Rien n'est laissé au hasard. Il est fondamental de bien expliquer cela. On parle de stress post-traumatique, de la peur, mais on ne dit rien sur les milliers de jeunes qui sont du côté des kamikazes.

    Les médias ont le devoir de donner des analyses intellectuelles pour comprendre les idées qui se trouvent derrière des termes comme « Apocalypse », « lutte contre les mécréants ». Ces discours de Daech ne sont pas assez commentés. Tout le monde a peur. On est de nouveau au niveau 4 . Des milliers de jeunes vont surfer sur les réseaux et s'identifier à leurs pairs qui mettent l'Europe au tapis. Il faut être très attentif à cela.

    Quelle va être la réaction de Salah Abdeslam aujourd'hui ?

    On dit qu'il collabore. Je pense que maintenant, il va se taire complètement pour ne pas mettre sa vie en danger. On est en train de recevoir une belle douche froide. Mais le cerveau n'est pas Salah Abdeslam. Ce sont des universitaires convertis, des « blancs aux yeux bleus » très sûrs de leur démarche, désireux d'instaurer le grand califat, de restaurer la Sharia, de revenir au Moyen Age musulman. De très nombreux adolescents sont fascinés.

    Comment arrêter ce processus ?

    C'est très compliqué. Je suis en train d'écrire un nouveau livre sur le sujet mais le travail est immense. Il faut donner les moyens aux jeunes de ne pas se laisser manipuler.

  • Sarkozy, le pape et la laïcité « positive » : seulement la pêche aux voix ?

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    70523486_14023434.jpgSamuel Pruvot est journaliste à Famille chrétienne. Il publie aux éditions du Rocher, Le mystère Sarkozy, un livre documenté sur le rapport ambigu de l'ancien président de la république à la spiritualité. Nicolas Sarkozy s'est entretenu lundi avec le pape François. Cette rencontre doit-elle nous surprendre? Réponse de Samuel Pruvot sur le site « Figarovox »: 

    "SAMUEL PRUVOT: Il y a quelque chose de notable au niveau du protocole. Si le pape reçoit en audience privée des chefs d'État, il s'agit en général de personnalités en exercice. Le même jour que Nicolas Sarkozy, le grand-duc Henri de Luxembourg figure par exemple à l'agenda officiel. A ce titre, cette visite fait exception. Nicolas Sarkozy est accueilli comme chef de l'opposition dans un contexte tendu avec le gouvernement socialiste français. Depuis 2015 en effet, le poste d'ambassadeur français auprès du Saint-Siège est vacant. Le candidat soutenu par François Hollande aurait été écarté pour son homosexualité supposé. Et la situation risque d'être figée jusqu'en 2017.

    Du côté de Nicolas Sarkozy, l'idée d'une rencontre avec le pape François n'est pas neuve. La demande était dans les tuyaux depuis 2013. Le fait qu'elle se déroule aujourd'hui, alors que les candidats de la primaire à droite se rangent en ordre de bataille, constitue évidement un bon point pour lui. Aucun concurrent - pas même François Fillon qui en a fait la demande - ne pourra faire valoir «une photo avec le pape.» 

    FIGAROVOX : Savez-vous ce que pense l'ex-président de la République de l'actuel évêque de Rome?

    Par delà le bénéfice politique supposé de l'opération, il y a sans doute une vraie curiosité de Nicolas Sarkozy vis-à-vis du pape François. Le président de LR apprécie les personnalités qui bousculent l'ordre établi. Les réformateurs et plus encore les prophètes qui agissent au nom de leur foi. Il admire la parole franche du pape François dont la popularité internationale résiste à l'épreuve du temps. Mais, à dire vrai, celui qu'il respecte par-dessus tout, c'est paradoxalement le pape émérite. Leurs profils psychologiques sont évidemment aux antipodes. Mais quand j'ai interrogé Nicolas Sarkozy pour mon livre, il m'a clairement fait comprendre qu'il cherchait à revoir Joseph Ratzinger. «L'ermite» de Rome. Il a été fasciné par sa finesse spirituelle et son envergure intellectuelle. Plus encore par la manière dont il a renoncé à sa charge et à tous les honneurs.

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  • La laïcité, entre rejet et tolérance

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    Lu dans « La Libre » de ce jour :

    « Une opinion de Francis Delpérée, Membre de la Chambre des représentants et professeur émérite de l'Université catholique de Louvain.

    Pas plus que la religion, la laïcité n’a intérêt à devenir l’arme d’un combat politique, dans tous les sens du terme. "Liberté en tout et pour tous" : cette maxime reste d’actualité dans le domaine des opinions, des croyances et des convictions.

    L’on me dit parfois : "Soyez neutre." Mais comment le serais-je ? Je suis attaché à des valeurs. Je cherche à les partager avec d’autres, sur le terrain politique, économique, social ou culturel. Je défends une langue, une génération, une région et je fais valoir, là où je puis être utile, mon point de vue. J’appartiens par toutes les fibres de mon corps à Louvain et j’essaie de représenter dignement mon Université en Belgique et à l’étranger. Je me préoccupe de l’union des Etats européens et je combats ceux qui préconisent un repli frileux. Je ne m’en cache pas. Je suis engagé. Pas enragé.

    Définitions

    La neutralité s’impose à l’autorité publique et à ses agents. "Les Belges sont égaux devant la loi", dit la Constitution. Il ne convient pas que le citoyen puisse douter de l’impartialité de ceux qui assument les responsabilités de la puissance publique.

    Cette règle est imposée par la Constitution à ceux qui dispensent un enseignement organisé par une Communauté. Elle l’est par la loi ou les règlements aux fonctionnaires et aux magistrats. Le Conseil d’Etat va jusqu’à dire qu’il s’agit là d’un "principe constitutionnel".

    La laïcité, c’est autre chose. Le terme apparaît dans la langue française aux environs de 1870. C’est un produit de la tradition thomiste, réécrit par les Lumières. La laïcité se réfère à un système binaire qu’inspire la formule de Matthieu. D’une part, il doit être permis de "rendre à Dieu ce qui est à Dieu", c’est-à-dire de pratiquer la religion de son choix ou de n’adhérer à aucune d’elles. D’autre part, il faut "rendre à César ce qui est à César", ce qui signifie respecter les autorités de l’Etat, remplir les devoirs que celui-ci impose et utiliser les droits et libertés qu’il consacre.

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  • La crise migratoire : l’Europe face à son destin

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    Le sort des migrants est très présent dans les pensées du Pape François. Il en a reparlé au cours de la messe solennelle du dimanche des Rameaux sur la place Saint-Pierre. Le Saint-Père a évoqué les nombreuses personnes marginalisées, les réfugiés, les exilés. Beaucoup, a-t-il déploré, sans citer explicitement les pays européens, ne veulent pas assumer la responsabilité de leur destin. « Comme les migrants aujourd’hui, a-t-il commenté dans son homélie, Jésus a connu aussi l’indifférence lorsque personne n’a voulu assumer la responsabilité de son destin ».

    A propos de ce "destin", précisément, le  philosophe Thibaud Collin avait fait, voici quelques jours, sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » les réflexions que voici. JPSC.  :

    « De quoi la « crise des migrants » est-elle le symptôme ? Il convient avant tout de s’interroger sur la pertinence des termes choisis pour décrire un tel phénomène. Au sens strict une crise est un moment d’aggravation d’un processus appelant une décision. Or si l’on ne peut nier la gravité de ce qui est en train de se jouer sur les îles du sud de l’Europe, on reste pour l’instant dubitatif sur la capacité des différents acteurs à poser des choix permettant de résoudre la crise. Cette impuissance politique se révèle déjà dans la manière de voir et donc de nommer un tel phénomène. Ces millions d’êtres humains sont-ils des réfugiés politiques, des immigrés économiques, des envahisseurs ? Pour éviter de catégoriser et donc de « discriminer », la bien-pensance a décidé de les nommer des migrants, mot neutre et générique. Ce terme de migration a au moins le mérite de signifier qu’il s’agit d’un mouvement de populations et non d’une simple juxtaposition de drames individuels.

    Un même phénomène peut, en effet, être abordé selon différents points de vue déterminant chacun un type d’action. Ainsi, faut-il envisager la crise des migrants comme un drame humanitaire en valorisant la singularité des itinéraires de vie, ce qui exige une prise en charge déterminée par une attitude personnelle dont la parabole du bon Samaritain serait le modèle ? Ou bien comme un problème géopolitique en considérant les volumes et les caractéristiques culturelles et religieuses des populations déplacées, ce qui exige des choix politiques posés par les gouvernements soucieux du bien commun de leur pays ? La situation est telle que la réponse est évidente. Nous nous trouvons bien devant un phénomène de grande ampleur que l’on ne peut aborder selon les seuls critères de la sphère individuelle. Comme le disait à juste titre Jean Madiran « si un réfugié frappe à ma porte, mon devoir de chrétien est de l’accueillir comme un autre Christ (selon la parole de Matthieu 25) mais si 150 réfugiés frappent à ma porte, mon devoir est d’alerter les autorités politiques ». Il n’y a donc pas deux morales, celle du chrétien gouvernée par la générosité et celle du citoyen gouvernée par la Realpolitik car il n’y a qu’une seule exigence : celle du vrai bien humain à réaliser par des choix prudents et charitables dans des circonstances singulières.

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  • Du Rif à Molenbeek : dérives islamistes dans une société libérale

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     Alors que Salah Abdeslam a été arrêté vendredi après-midi à Molenbeek, Pierre Vermeren explique comment ce quartier de Bruxelles est devenu un sanctuaire de l'islamisme. Lu sur FigaroVox :abdeslam.jpg

    « Depuis des années, la Belgique, qui subit le terrorisme islamiste, est pointée du doigt par les services de renseignement européens et maghrébins. Elle abriterait des foyers de radicalisation et de narcotrafic à Bruxelles, à Anvers et en Wallonie. Les autorités marocaines sont très inquiètes devant la radicalisation hors de contrôle de leurs ressortissants, qui versent dans le crime organisé, le salafisme voire le chiisme, en rupture complète avec leur islam. Les géographes questionnent la dynamique de la communauté marocaine de Belgique, majoritaire dans les berceaux du grand Bruxelles, alors qu'à l'inverse de la France et de l'Espagne, la Belgique n'a pas de passé colonial marocain. Pourquoi la Belgique compte-t-elle plus de 500 000 Marocains, 1 habitant sur 20, et pourquoi sont-ils nombreux à verser dans un radicalisme hors de contrôle? L'histoire, l'origine et les activités des Marocains de Belgique expliquent le sanctuaire salafiste de Molenbeek, le Moulin du ruisseau.

    En mars 1912, la France place l'Empire chérifien sous «protection», et concède le nord du pays, le «Rif», à l'Espagne. Ce Maroc espagnol est coupé en deux: le pays jebala arabophone à l'Ouest, le pays berbère du Rif à l'Est. Cette montagne méditerranéenne pauvre et très peuplée vit d'expédients et de trafics marchands, à l'instar de la Corse ou de la Kabylie. Des dizaines de milliers de Rifains s'embauchent chaque année en Oranie française pour travailler la vigne ou dans les mines de la région. Les Espagnols laissent faire. Quand, après la Grande guerre, ils se décident à «pacifier» la région, leur armée se fait massacrer à Anoual en juillet 1921 (12 000 morts). Avec les armes récupérées, Abdelkrim proclame un Etat, la République du Rif, et son armée. En cinq ans de guerre, l'Espagne se déchaîne contre les Rifains, qui reçoivent les surplus de gaz moutarde bradés par l'Allemagne. Mais rien ne venant à bout des Rifains, ils portent la guerre au Maroc français. Lyautey est destitué, remplacé en urgence par Pétain, qui mobilise une armada franco-espagnole ultra moderne, qui débarque à Al Hoceima, répétition du 6 juin 1944. Les Rifains, écrasés par des centaines de milliers d'hommes, reprennent leur exode saisonnier vers l'Oranie. Toutefois, Franco sait les utiliser par dizaines de milliers dans sa guerre d'Espagne pour nettoyer et conquérir au couteau les tranchées et les villes républicaines.

    Lorsque la guerre d'Algérie ralentit puis interdit la migration vers l'Algérie en 1956, la misère s'abat sur le pays, poussant les plus téméraires vers le Nord. Les houillères françaises du nord en plein boum embauchent des milliers de Marocains du Rif, où ils rejoignent les kabyles. A l'inverse de ces derniers, originaires de la région la plus francophone d'Algérie française, les Rifains berbérophones, voire hispanophones, ne pratiquent qu'un français minimaliste. Ils se réfugient dans leur religion austère et conservatrice, hermétique au réformisme musulman qui gagne le Maroc français. Pire, à l'indépendance du Maroc, quand le Rif se soulève pour ses libertés, le Rif fait l'objet d'une guerre livrée par les forces armées royales d'Oufkir et du futur Hassan II, en 1958 et 1959, aidées par l'armée française. Le Rif reçoit cette fois du napalm. On relève des milliers de morts. La haine que se vouent les Rifains et le roi du Maroc est si forte qu'en 38 ans de règne (1961-1999), Hassan II ne se rend pas dans le Rif, refuse d'y investir et d'équiper le pays. Il ne lui laisse que le monopole du kif accordé par son père.

    Peuple abandonné et livré à lui-même, les Rifains émigrent comme leurs aînés. Ils s'installent dans le nord, puis suivent l'emploi vers les houillères de Wallonie, et enfin dans les Flandres et aux Pays-Bas en plein boom. Le Benelux et le Nord Pas de Calais comptent en 2015 près d'1,5 millions de «Marocains», en majorité Rifains. Après 1968 et la chute de la French Connection, les chimistes corses passés dans le Rif transforment le chanvre en pâte base pour l'exportation. La commercialisation du haschisch suit l'émigration rifaine, ouvrant les portes des marchés européens en Espagne, en France et au Benelux. Avec Anvers, la Belgique devient une plaque tournante. Le commerce et le trafic de drogue deviennent inséparables, et ces activités pallient les licenciements qui frappent en masse mineurs, sidérurgistes et salariés du textile. Les Rifains se concentrent dans des quartiers qui s'homogénéisent à Roubaix, Tourcoing, Bruxelles-Molenbeek, Rotterdam, Liège… Une partie de cette jeunesse belge frappée par le chômage et la crise se tourne vers le fondamentalisme religieux, alors que la police belge n'a aucune expérience en la matière, à l'inverse de la police française plus expérimentée, et qui laisse travailler les services marocains auprès de leurs ouailles.

    Austérité ancestrale et culture insulaire, hostilité viscérale au régime marocain et à son islam, rejet de l'Etat qui rappelle la Sicile, liberté religieuse à tous vents, réseaux mafieux structurés par 40 ans de business (10 milliards de $ de chiffre d'affaires annuel) au profit des maffias du Rif et de leurs obligés, du Maroc au Benelux, liberté de mouvement depuis Schengen, absence de surveillance policière efficace, antécédents historiques désastreux, ressentiment, culture de la violence dans un univers hostile, chômage de masse… la base arrière de Molenbeek a une très longue histoire. Pour la première fois, il va peut être falloir poser la question de l'économie de la drogue. 

    Ref. Arrestation de Salah Abdeslam : Comment Molenbeek est devenu un État dans l'État

    Normalien et agrégé d'histoire, Pierre Vermeren est professeur, spécialiste de l'histoire du Maghreb contemporain à l'université de Paris-I Panthéon-Sorbonne et membre du laboratoire IMAF (Institut des mondes africains). Il a vécu au Maroc, en Égypte et en Tunisie. Derniers ouvrages publiés: La France en terre d'islam - Empire colonial et religions, XIXe-XXe siècles

    JPSC

     

  • Proximus TV délaisse KTO TV et crée une polémique

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    Lu sur le site de « La Libre » sous la signature G. Woelfle (ST):

    "Les dirigeants de la chaîne de télévision catholique francophone KTO n’ont pas le sourire. Ils ont appris en janvier dernier que leur chaîne ne serait plus diffusée à partir du 30 avril prochain sur Proximus TV, après cinq ans de diffusion . Jacques Galloy, administrateur de KTO et Philippe le Hodey, président de la chaîne, refusent d’accepter cette décision "unilatérale sans concertation" . Si elle est parfaitement légale par rapport aux contrats, elle aurait mérité une concertation d’après de la chaîne. "On a bien été reçus par les responsables des achats de contenus de Proximus mais la décision était prise bien avant cette discussion." Et le "câblo" ne reviendra pas sur cette décision nous confirme le porte-parole de Proximus TV. "On est conscient de, peut-être, décevoir une partie de nos clients. C’est un choix purement commercial dans un marché très concurrentiel et KTO TV ne captait pas une assez grosse audience pour qu’on puisse les garder dans notre catalogue qui est limité."

    Conséquence : la couverture belge de la chaîne catholique passerait de 50% des Belges reliés au câble à seulement 10%. Pas de panique pour autant, car KTO TV possède toujours une diffusion via son site Internet mais aussi une présence internationale large. Cent trois millions de catholiques francophones dans cinquante pays du monde peuvent accéder à la chaîne catholique via différents câbles et satellites. Et lorsque l’équipe dirigeante compare sa présence en France à celle en Belgique, une pointe d’amertume apparaît. "En France, tous les câblo-opérateurs nous diffusent sans problème : Orange, SFR, Bouygues et Free. En Belgique, Voo ne nous diffuse pas pour l’instant et donc bientôt, Proximus ne le fera plus non plus."

    "L’enjeu, c’est le pluralisme"

    Mais l’enjeu n’est pas économique rassure Philippe le Hodey,président de KTO TV. La chaîne vit à 90% de donations privées provenant de téléspectateurs. Les cinquante-quatre équivalents temps plein ne sont donc pas menacés. "L’enjeu, c’est le pluralisme, la liberté d’expression et la protection des minorités en Belgique." Si la décision de Proximus est prise, la chaîne catholique s’est mobilisée via une pétition en ligne… dans l’espoir d’être diffusé prochainement par Voo ? "La pétition sera remise au Premier ministre, Charles Michel, car Proximus et Voo, qui nous refusent l’accès, sont tous les deux détenus par les pouvoirs publics." (NdlR : Proximus par l’Etat fédéral, Voo par les communes).

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  • Faut-il interdire les oeufs de Pâques au nom de la laïcité ?

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    Une "carte blanche" de Joseph Junker publiée sur le site du Vif :

    Interdire les oeufs de Pâques ? Non au laïcisme rabique !

    Cela devient une interrogation récurrente, qu'on finit par se poser à chaque fête traditionnelle, singulièrement d'origine religieuse : mais quelle mouche a donc piqué les autoproclamés défenseurs de la laïcité ?

    Un blogueur de gauche ironise sur la chasse aux oeufs de Pâques organisée par des jeunes MR, pour qui la laïcité serait donc optionnelle selon lui. Des associations antiracistes hurlent au meurtre à chaque fois que paraît Zwarte Piet, un peu trop noir au goût de ces messieurs. Nos marchés de Noël rebaptisés en douce "Plaisir d'hiver", les congés scolaires soudainement devenus de printemps, d'hiver et d'automne plutôt que de Toussaint, de Noël ou de Pâques... à se demander si on finira par renommer les jours de la semaine ou les planètes A,B,C,D... en raison de leur référence aux dieux du panthéon romain ! Et ne parlons même pas de la notation francophone des notes de musique Do-Ré-Mi, issue d'un poème à St Jean-Baptiste, quelle intolérance pour les solfégiens musulmans et juifs !

    Bien sûr, tous ces exemples se disputent la palme du ridicule, et ils ne mériteraient guère plus qu'un haussement d'épaules si l'on n'en voyait pas apparaître de plus en plus chaque année. Après tout, ces gens mal lunés ne seront probablement contents que le jour où des pères Fouettard multicolores et androgynes distribueront aux enfants des petits coeurs de la paix en sucre et Saint-Nicolas aura jeté aux orties croix, crosse et mitre. Il sera épargné de justesse à Nicolas de devenir "Nicole" une année sur deux, concédant que "les esprits ne sont pas encore prêts". Et quand nos traditions auront de la sorte perdu toute saveur et tout intérêt, elles mourront à petit feu au fil des années, jusqu'à voir Nicolas désormais devenu dépressif et héroïnomane, réduit à taper le carton avec la cloche de printemps et le père d'hiver en période de soldes devant "l'univers du matelas". Triste fin pour les héros de notre enfance que d'être réduits à un amusant petit rappel culturel dont les services de relations publiques de la grande distribution ont le secret !

    Le malheur veut que ces sottises prolifèrent un peu plus chaque année, revenant à chaque fête religieuse comme la vermine de mars ou le gel de décembre. C'est ainsi que nous voyons notre société devenir chaque année un peu plus fade, un peu plus politiquement correcte, un peu plus non pas " multiculturelle", mais "a-culturelle", sans plus la moindre expression d'une culture commune ou de traditions qui nous rassemblent.

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  • Rejet du projet de résolution du Conseil de l’Europe sur la Gestation pour Autrui: un pas en avant pour la défense de la dignité humaine

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    COMMUNIQUE DE PRESSE de la FAFCE *

    Rejet du projet de résolution du Conseil de l’Europe sur la Gestation pour Autrui: un pas en avant pour la défense de la dignité humaine

    Bruxelles, le 16 mars 2016

    Hier la commission des questions sociales de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a rejeté un projet de rapport sur les droits de l’homme et les questions éthiques liées à la gestation pour autrui (GPA). Ce rejet est une bonne nouvelle pour la dignité humaine dans la mesure où cette proposition visait à encadrer la pratique de la GPA. Un encadrement signifierait que cette pratique, forme d’exploitation des femmes et des enfants, soit considérée acceptable.

    La Fédération européenne des Associations familiales Catholiques (FAFCE) détient un statut participatif au Conseil de l’Europe et fait partie de la conférence des ONG de cette institution. La FAFCE a suivi depuis le début les travaux menés par la commission des questions sociales sur la GPA et a émis plusieurs recommandations, elle a aussi soumis des propositions législatives aux membres de la Commission. L’un des points fondamentaux mis en évidence par la FAFCE dans ses communications vise à souligner le besoin d’une réflexion au sujet de cette question délicate. Le vote d’aujourd’hui prouve qu’une réflexion approfondie est indispensable pour éveiller les consciences aux conséquences négatives de la GPA sur les femmes et les enfants. Ce rapport a été rejeté à une très courte majorité, 16 voix contre 15.

    Le président de la FAFCE, Antoine Renard, déclare que « la maternité de substitution est inacceptable, quels qu’en soient les motifs. Il s’agit là de l’exploitation du corps, de l’intégrité et de la dignité des femmes. Cela revient à considérer les enfants comme une marchandise. C’est à tout point de vue une forme contemporaine d’exploitation qui ressemble par bien des aspects à l’esclavage ».

    Le Parlement européen a déjà condamné à deux reprises la GPA, au cours de ce mandat-ci et durant le précédent. La FAFCE se réjouit du vote d’hier et de ce que la majorité se soit prononcée contre ce projet de rapport, exprimant par là son soutien à un rejet total de la GPA. Il est très encourageant de constater que la Commission des Questions Sociales de l’Assemblée parlementaire a suivi l’exemple du Parlement européen, d’autant plus que le Conseil de l’Europe se compose de 47 états membres.

    La mobilisation des citoyens contre la GPA dans toute l’Europe et transcendant les partis politiques prouve bien l’universalité de cet enjeu. Le rejet de ce rapport est un pas dans la bonne direction en faveur de la dignité humaine, mais la FAFCE demeure néanmoins très vigilante et surveille les évolutions à venir dans les prochains mois au sein du Conseil de l’Europe.

    * La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe, FAFCE, détient un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe, est membre de la Plateforme des droits fondamentaux de l’UE et représente les associations familiales de 15 Etats européens.