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Politique - Page 459

  • Le cardinal Müller dénonce la subversion des valeurs instrumentalisée par l’État

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    Le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi s’est exprimé avec force à Cologne le 27 février dernier. De Jules Germain sur le site « Aleteia »

    Muller.jpgLe cardinal Müller, connu et apprécié pour son intelligence très fine et sa rectitude morale, a dénoncé le caractère néfaste de certains groupes d’influence qui utilisent l’État et son pouvoir à leur profit, pour faire triompher leur idéologie à l’école, dans les médias ou les universités, comme le soulignent nos confrères du site d’information de la conférence épiscopale allemande katholisch.de.

    Une telle mise au pas de la pensée par l’État trahit selon Mgr Gerhard Müller une manière totalitaire d’agir qui va à l’encontre de la liberté de conscience et de la liberté d’expression. Elle nous rapproche dangereusement des régimes anti-démocratiques, où le citoyen ne jouit plus de la liberté de penser par lui-même. Se servir du pouvoir de coercition de l’État pour imposer une doctrine et une vision du monde fut en effet le propre du communisme ou des différents fascismes que l’Europe a connus au siècle dernier.

    Une mise en garde du Cardinal qui ravive à nos mémoires les paroles de la ministre Najat Vallaud-Belkacem qui expliquait récemment au journal La Dépêche son désir « d’impulser un changement profond des mentalités ». Les responsables politiques, selon elle, ne doivent pas appliquer la volonté du peuple, ce qui est la logique de la démocratie, mais transformer ce peuple qui, semble-t-il, pense mal, et dont il faut « changer les mentalités » qui n’ont pas l’heur de plaire au gouvernement. La crainte de Péguy lorsqu’il dénonçait « le parti intellectuel » prend corps : en prétendant supprimer la religion d’État, on la remplace en réalité par une « métaphysique d’État » ou, pour utiliser un langage plus moderne, une « idéologie d’État ». Voici en effet ce qu’il écrivait dans sa revue les Cahiers de la Quinzaine (in Les cahiers de la quinzaine, VIII, v, 2/12/1906) :

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  • « Affaire » Barbarin : le Premier ministre français jette de l’huile sur le feu médiatique

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    Lu sur le site « Riposte catholique » :

    "Manuel Valls a déclaré ce matin au Cardinal Barbarin de « prendre ses responsabilités » dans l’affaire de pédophilie qui secoue l’Eglise en France. Autrement dit, de démissionner. L’ancien ministre de l’Intérieur, qui a réprimé durement les Manifs Pour Tous, prend ici visiblement sa revanche avec l’archevêque de Lyon, qui avait soutenu le mouvement de défense de la famille.

    L’avocat du Cardinal Barbarin, Me André Souliers’est déclaré scandalisé des propos du premier ministre :

    « N’a-t-il pas autre chose à faire qu’à se prononcer sur un dossier qu’il ne connaît pas, puisque les magistrats ne communiquent pas les éléments de procédure? Je suis stupéfait, et je conseillerais au Premier ministre de modérer ses propos ». « Je me demande ce que vient faire le chef du gouvernement dans cette mêlée ».

    L’avocat s’est indigné de la nouvelle affaire qui est venue s’ajouter lundi à celle déjà mise en lumière par l’association La Parole libérée, qui rassemble des victimes de prêtres pédophiles. Un cadre du ministère de l’Intérieur a révélé dans les colonnes du Figaro qu’à l’âge de 16 ans, il avait été victime des attouchements sexuels d’un prêtre lyonnais, le père Jérôme Billioud, dont le comportement était connu du cardinal Barbarin. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une affaire de pédophilie, mais d’homosexualité…

    « Dans cette affaire, rien ne me paraît normal. Je n’ai pas accès à la procédure, tandis que des gens (des victimes, ndlr) se répandent dans la presse en disant qu’ils ont porté plainte. Et maintenant, voilà qu’un haut cadre du ministère de l’Intérieur dit qu’il a lui aussi déposé plainte, classée sans suite, et qu’il en veut beaucoup au cardinal Barbarin de ne pas s’être occupé de lui! Je pense que ce haut fonctionnaire devrait être rappelé à un certain nombre d’obligations ».

    Ref. L’avocat du cardinal Barbarin appelle Manuel Valls à modérer ses propos

    Et si on laissait faire la justice ? Un peu de discrétion de la part du sommet d’un Etat qui se prétend « laïc » eut été mieux venu…

     JPSC

  • ONU : une taxe mondiale pour financer l'avortement ?

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    Une synthèse de presse bioéthique de genethique.org :

    UNE TAXE MONDIALE DE L’ONU POUR FINANCER L’AVORTEMENT ? 

    Le financement de l’ONU et de ses satellites est assuré par les contributions volontaires des Etats membres, et un contrôle des fonds est réalisé pour en assurer la transparence et la responsabilité.« Les hauts fonctionnaires de l’ONU et d’autres souhaiteraient que les Nations-Unies aient leur propre budget, leur propre flux de revenus précisément de manière à ce que leur budget ne soit pas contrôlable par des instances démocratiques vérifiant leurs comptes ».

    La taxe TOBIN, prélevée sur toutes les transactions financières internationales - soit des milliards de dollars - alimenterait ce budget autonome, destiné à des projets humanitaires. Or, l’avortement est une question humanitaire pour les bureaucrates onusiens (cf. ONU : Le secrétaire général ajoute l’avortement aux objectifs humanitaires). Ce projet de taxe est à l’ordre du jour du Sommet humanitaire prévu  à Istanbul en mai, et il est même un « des ‘indicateurs’  des Objectifs de développement durable, le document sur le développement le plus important de l’histoire des Nations-Unies ».

    Ce projet de taxe a été initié en 2011 et C-Fam, premier groupe pro-vie à l’ONU, lance une pétition  mondiale avec l’objectif de le stopper, s’impliquant  « dans les négociations onusiennes au début, et non à la fin, quand on ne peut plus rien faire ».

    Cette méthode s’est révélée efficace par le passé sur de nombreux sujets.

    Sources: C-Fam (Austin Ruse) 13/03/2016

  • Le rapport libéralisant la Gestation pour Autrui a été rejeté au Conseil de l'Europe

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Conseil de l’Europe : rejet du rapport libéralisant la Gestation Pour Autrui

    Ce mardi 15 mars s’est tenue à Paris, une réunion de la Commission des affaires sociales et de la santé de l’Assemblée du Conseil de l’Europe afin d’examiner à huis clos, un projet de rapport et de résolution sur "Les droits humains et questions éthiques liées à la Gestation Pour Autrui" (GPA).

    Ce rapport visant à la libéralisation de la GPA en Europe a été rejeté à 16 voix contre 15, alors qu’il était soumis à de vives critiques en raison du conflit d’intérêt de son rapporteur, Petra de Sutter. Médecin pratiquant elle-même des GPA en Belgique, et formant des médecins aux techniques médicales de la Procréation Médicalement Assistée dans une clinique indienne spécialisée dans la GPA commerciale, Petra de Sutter était en effet à l’origine de ce rapport.

    Ce vote du Conseil de l’Europe vient renforcer celui du Parlement européen en décembre dernier qui demandait l’abolition de toute forme de GPA. Rappelons qu’une proposition de loi a été déposée par cette même médecin et députée au Parlement belge. 

  • Les jeunes CD&V veulent plus d'avortement, plus d'euthanasie, la légalisation de la GPA et la décriminalisation de la prostitution

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    téléchargement (1).jpgCe sont les résolutions qu'ont adoptées les jeunes chrétiens démocrates flamands durant ce week-end d'après ce que l'on peut lire dans "De Morgen". Il s'agit notamment d'instaurer un droit à l'avortement jusqu'à la vingtième semaine, d'autoriser l'euthanasie en cas de démence liée à un problème cérébral et de l'étendre aux mineurs lorsque la souffrance physique serait reconnue comme insupportable, devant durer, et qu'il soit entendu que la médecine ne puisse la guérir. Ils sont également favorables à la mise en place de mesures légales pour encadrer la gestation pour autrui "altruiste". Enfin, ils sont partisans de mesures qui décriminaliseraient la prostitution (mais tout en tâchant de combattre l'exploitation).

    Vous avez dit "jeunes chrétiens démocrates" ?

  • Le lancement de la fédération "Un de Nous" ("One of Us")

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    Lu sur le site de "La Croix" (Marine Lamoureux) :

    Défense de la vie : lancement de la fédération « Un de nous »

    Samedi 12 mars, près de 1 200 personnes se sont réunies salle Gaveau, à Paris, à l’occasion du premier forum européen « Un de nous » consacré à la défense de la vie.

    L’un de ses promoteurs, Jean-Marie Le Mené (1), président de la Fondation Jérôme Lejeune, en décrypte les enjeux.

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    Quels sont les objectifs de la fédération européenne « Un de nous », lancée le 12 mars à Paris, en présence de plusieurs personnalités (2) ?

    Jean-Marie Le Mené : L’idée de cette fédération est de poursuivre l’élan engagé en 2012, au niveau européen, en faveur de la défense de la vie et de la dignité humaine. À l’époque, une initiative citoyenne avait été lancée autour de deux requêtes : d’une part, l’arrêt des financements de l’Union européenne pour la recherche sur l’embryon ; d’autre part, la fin du soutien apporté par l’UE à certaines campagnes de promotion de l’avortement dans des pays en voie de développement, au mépris de la législation de certains États membres. Le succès avait été réel, avec deux millions de signatures recueillies. Et pourtant… rien ne s’est passé. Comme si l’Europe n’était pas prête à assumer les conséquences d’un processus de démocratie participative qu’elle avait elle-même promu… En organisant ce premier forum et en créant la fédération européenne < Un de nous >, nous souhaitons assurer une pérennité à cette mobilisation et montrer notre volonté de travailler ensemble – une trentaine d’associations est aujourd’hui impliquée. Le cadre national est trop étroit pour agir.

    Quelle est la suite ?

    J-M. L : Nous allons miser sur trois types d’action. Tout d’abord, le lobbying européen, bien entendu. Le combat sur les valeurs passe par là. Une action en justice est d’ailleurs en cours pour contester la non-prise en compte de notre initiative citoyenne de 2012. Au-delà, les sujets ne manquent pas : le risque d’extension de l’euthanasie, l’eugénisme croissant via le diagnostic prénatal, la faible mobilisation des pouvoirs publics en faveur d’une baisse du nombre d’avortements, la promotion du gender, de la gestation pour autrui, etc. Ensuite, nous allons tenter de porter notre message dans des pays aujourd’hui moins mobilisés que l’Europe latine et les pays de l’Est, dans lesquels « Un de nous » a eu de l’écho. Je pense en particulier à l’Allemagne. L’histoire tragique de ce pays peut en effet être un moteur pour s’élever contre certaines pratiques comme l’eugénisme qui sévit aujourd’hui autour de la trisomie 21. L’idée serait par exemple d’organiser là-bas un nouveau forum. Enfin, troisième piste, unir nos forces pour organiser des marches communes pour la vie et la famille, qui sont trop dispersées à l’heure actuelle.

    Samedi, un prix a été remis à Pattaramon Chanbua​, jeune mère porteuse thaïlandaise, qui avait refusé d’avorter après un diagnostic de trisomie. Quel est le message ?

    J-M. L : L’histoire de cette femme est symptomatique des nombreuses dérives de notre monde. Elle illustre tout d’abord que la gestation pour autrui est liée à l’extrême pauvreté des femmes. Ensuite, nous avons voulu saluer le courage de cette mère qui a refusé d’avorter, - comme le lui demandait l’agence de GPA -, car un des jumeaux qu’elle portait était atteint de trisomie. C’est un message très fort concernant les enfants touchés par le handicap. La remise de ce prix, à Paris, a d’ailleurs été un moment très émouvant.

    Le forum a peu été relayé dans la presse. Pourquoi ce courant de pensée a-t-il tant de mal à se faire entendre ?

    J-M. L : Je crois que l’Europe a perdu sa vision humaniste. Il y a aujourd’hui un vide de valeurs, dont s’empare le marché. Il suffit de regarder ce qui se passe en France pour la trisomie 21 : le dépistage, chez la quasi-totalité des femmes enceintes, est financé par l’assurance-maladie, c’est un marché lucratif pour les laboratoires  ! Au bout du compte, plus personne ne s’interroge sur le fait que l’on préfère éliminer in utero toute une population plutôt que de consacrer des financements à la recherche pour soigner cette maladie.

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    (1) Les premières victimes du transhumanisme, éditions Pierre Guillaume de Roux, 172 p., 19,50 € (2) Parmi elles, des eurodéputés, Katalin Novak, ministre de la famille hongroise, Alberto Ruiz-Gallardon, ancien ministre espagnol de la justice, Philippe de Villiers, fondateur du Mouvement pour la France.

  • "Crise des migrants" : l'Europe face à son destin

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    Lu sur le site de l'Homme Nouveau sous la plume de Thibaud Collin

    La crise migratoire : l’Europe face à son destin

    De quoi la « crise des migrants » est-elle le symptôme ? Il convient avant tout de s’interroger sur la pertinence des termes choisis pour décrire un tel phénomène. Au sens strict une crise est un moment d’aggravation d’un processus appelant une décision. Or si l’on ne peut nier la gravité de ce qui est en train de se jouer sur les îles du sud de l’Europe, on reste pour l’instant dubitatif sur la capacité des différents acteurs à poser des choix permettant de résoudre la crise. Cette impuissance politique se révèle déjà dans la manière de voir et donc de nommer un tel phénomène. Ces millions d’êtres humains sont-ils des réfugiés politiques, des immigrés économiques, des envahisseurs ? Pour éviter de catégoriser et donc de « discriminer », la bien-pensance a décidé de les nommer des migrants, mot neutre et générique. Ce terme de migration a au moins le mérite de signifier qu’il s’agit d’un mouvement de populations et non d’une simple juxtaposition de drames individuels.

    Un même phénomène peut, en effet, être abordé selon différents points de vue déterminant chacun un type d’action. Ainsi, faut-il envisager la crise des migrants comme un drame humanitaire en valorisant la singularité des itinéraires de vie, ce qui exige une prise en charge déterminée par une attitude personnelle dont la parabole du bon Samaritain serait le modèle ? Ou bien comme un problème géopolitique en considérant les volumes et les caractéristiques culturelles et religieuses des populations déplacées, ce qui exige des choix politiques posés par les gouvernements soucieux du bien commun de leur pays ? La situation est telle que la réponse est évidente. Nous nous trouvons bien devant un phénomène de grande ampleur que l’on ne peut aborder selon les seuls critères de la sphère individuelle. Comme le disait à juste titre Jean Madiran « si un réfugié frappe à ma porte, mon devoir de chrétien est de l’accueillir comme un autre Christ (selon la parole de Matthieu 25) mais si 150 réfugiés frappent à ma porte, mon devoir est d’alerter les autorités politiques ». Il n’y a donc pas deux morales, celle du chrétien gouvernée par la générosité et celle du citoyen gouvernée par la Realpolitik car il n’y a qu’une seule exigence : celle du vrai bien humain à réaliser par des choix prudents et charitables dans des circonstances singulières.

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  • Vous avez dit : "projet parental" ?

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    Lu sur "Le coin des experts" du site de Gènéthique (Benoît Bayle) :

    LE PROJET PARENTAL LÉGITIME-T-IL LA VENUE DE L’ENFANT ?

    Introduit à l’occasion des lois de bioéthique successives, le « projet parental » devait au départ préciser les conditions d’accès d’un couple homme-femme à la procréation médicalement assistée (PMA). Au fil des années, ce concept s’est de plus en plus assimilé au désir d’enfant, qui légitimerait seul la dignité de l’embryon. Gènéthique fait le point avec le docteur Benoît Bayle. 

    Le projet parental est devenu une notion clé qui étaie l’édifice procréatique : « De l’avortement aux techniques de procréations [artificielles], c’est la toute-puissance du ‘projet parental’ qui fait le lien. Confrontée à une absence de projet parental ou, aussi bien, à un projet qui se révèle décevant, défaillant, une femme avorte. Animées par un projet parental que la nature refuse de servir, des personnes vont demander à la technique la réalisation de l’enfant rêvé »[1]. C’est également au nom d’un projet parental que le couple choisit d’avoir recours à la contraception, ou décide de l’arrêter. Le projet parental constitue un incontestable fil conducteur dans la gestion de l’engendrement. Très en vogue, prolongement du paradigme de l’enfant dit « désiré », il gouverne nos mentalités, car il procède d’une sorte d’arrangement sociétal, qui permet de justifier, non seulement la pratique de l’avortement comme le suggère le sociologue Luc Boltanski[2], mais aussi, plus largement, l’instrumentalisation de l’être humain conçu depuis sa première forme embryonnaire jusqu’à des stades prénataux plus tardifs.

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  • ONE OF US lance son forum européen

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    ONE OF US lance son forum européen par KTOTV

  • La liberté de religion et la liberté d’expression sont appelées à coexister en tant que droits humains fondamentaux

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    Lu sur ihsnews.net

    Le Saint Siège aborde la liberté d’expression et de religion à L’ONU

    « La liberté de religion et la liberté d’expression sont appelées à coexister en tant que droits humains fondamentaux », déclare Mgr Gyhra.

    Mgr Richard Gyhra, chargé d’Affaires (ad intérim) de la Mission permanente du Saint-Siège auprès des Nations Unies et des autres Organisations internationales à Genève, est en effet intervenu à la 31ème Session du Conseil des droits de l’homme.

    Son intervention, du 9 mars 2016, à Genève, portait sur l’ « Article 3 » : «Rapport du Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de croyance ».

    « Pour le Saint-Siège, a-t-il notamment rappelé, la liberté de religion et la liberté d’expression sont appelées à coexister en tant que droits humains fondamentaux. Il y a cependant une vérité qui ne doit pas être négligée : à savoir, que chacun a le droit de pratiquer sa religion librement, sans offenser les autres. En outre, nous ne devons pas offenser les autres croyants, faire la guerre ou tuer au nom de notre religion, au nom de Dieu. »

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  • Le Rapporteur des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction s'exprime en faveur du droit à l'objection de conscience face à l'avortement et à l'euthanasie

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    Le Rapporteur des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction s'exprime en faveur du droit à l'objection de conscience face à l'avortement et à l'euthanasie

    A l’occasion d'une conférence organisée par l'ECLJ au siège des Nations unies à Genève, le Professeur Heiner Bielefeldt, Rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction, s'est exprimé en faveur du droit du personnel médical de refuser de participer à un avortement ou à une euthanasie. Il a notamment cité le cas d'une sage-femme très lourdement condamnée en Suède pour avoir refusé de participer à un avortement et contrainte à « l'exil professionnel ».

    Il estime que ce droit, fondé sur la liberté de conscience, doit bénéficier au personnel médical participant directement à l'acte en cause, dès lors que leur objection est fondée sur une conviction forte et profonde. Le Rapporteur spécial a indiqué que le doit à l’objection de conscience n’est pas seulement fondé sur le droit à la « liberté de conscience », mais aussi sur l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui reconnaît que tout être humain est « doué de raison et de conscience ».

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  • Belgique : « La loi ne crée pas un droit à l’euthanasie »

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    Keuleneer.jpgLu sur le site « Cathobel » des diocèses francophones de Belgique,  cette interview de Me  Fernand Keuleneer  (9 mars 2016) 

    « Fin 2015, Mgr De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, s’exprimait en faveur du droit des institutions catholiques de refuser l’euthanasie. Aujourd’hui, une proposition de loi déposée à la Chambre voudrait remettre en question ce droit, en vue d’ "assurer la clause de conscience " du médecin qui veut pratiquer une euthanasie. Que dit la législation actuelle sur l’objection de conscience institutionnelle?

    C’est la question que nous avons posée à Me Fernand Keuleneer (photo), avocat au Barreau de Bruxelles. Mais d’abord, nous lui avons demandé ce que dit la loi au sujet de la possibilité, pour un médecin, de refuser de pratiquer une euthanasie.

    Pour Me Keuleneer, les choses sont très claires en ce qui concerne cette question. L’article 14 de la loi de 2002 dépénalisant l’euthanasie « dispose qu’aucun médecin n’est tenu de pratiquer une euthanasie, et qu’aucune autre personne n’est tenue de participer à une euthanasie« , nous a-t-il répondu. « C’est clairement la liberté de conscience de chaque médecin ou de toute autre personne« .

    Pas de droit à l’euthanasie

    Cela dit, ce qui vaut pour les personnes physiques est-il également possible pour une institution? Pour Fernand Keuleneer, ce qui est en jeu ici, c’est ce que l’on appelle la liberté institutionnelle. En l’occurrence, la liberté, pour une institution, de refuser la pratique de l’euthanasie dans ses murs. Or, c’est cette question qui est actuellement en débat.

    L’article 14 de la loi stipule: aucune personne n’est tenue de participer à une euthanasie. Or, cette clause ne se limite pas aux médecins et aux infirmiers, mais concerne toute personne, y compris un pouvoir organisateur, un conseil d’administration, un comité de direction… Par ailleurs, la loi de 2002 est une loi qui dépénalise l’euthanasie, dans certaines circonstances, et moyennant certaines conditions. « C’est une dépénalisation, mais la loi ne crée pas, pour autant, de droit à l’euthanasie. L’euthanasie n’est pas un droit du patient« , nous dit Me Keuleneer. « Et comme la loi ne crée pas un droit à l’euthanasie, je ne vois pas sur quelle base on pourrait obliger les institutions qui ne souhaitent pas pratiquer l’euthanasie, à devoir effectivement la pratiquer. »

    Liberté institutionnelle, liberté constitutionnelle

    Lors des travaux parlementaires qui ont précédé le vote de la loi de 2002, tous les membres de la commission ont confirmé que cette liberté institutionnelle existait bel et bien, et donc qu’aucune institution ne pouvait être obligée de pratiquer ou de permettre la pratique de l’euthanasie en ces murs. Cette interprétation de la loi, et de la clause de conscience qui l’accompagne, a été confirmée en séance plénière, et se trouve consignée dans les actes des travaux parlementaires. « Il y a donc une base solide pour dire que c’est effectivement une interprétation correcte » de la loi, selon Me Keuleneer.

    L’argument-clé, insiste le juriste, c’est que la loi ne crée pas de droit à l’euthanasie. Par contre, le principe de la liberté institutionnelle se trouve dans la Constitution, qui prévoit la liberté fondamentale de créer des institutions qui ont une certaine orientation philosophique. Bref, Fernand Keuleneer ne voit pas « comment une loi qui dépénalise une certaine pratique pourrait annuler ces libertés fondamentales, qui sont constitutionnelles« .

    Glissement

    Si la liberté institutionnelle est garantie par la Constitution belge, quels sont dès lors les arguments de ceux – dont l’ "Association pour le droit de mourir dans la dignité " – qui voudraient interdire à toute institution, en l’occurrence des hôpitaux ou des maisons de repos catholiques, de refuser la pratique de l’euthanasie? Pour Me Keuleneer, leur argument repose sur un supposé droit à l’euthanasie. En 2002, certains ont voulu, en fait, créer un droit à l’euthanasie, mais la loi n’est pas allée aussi loin. Or, ce que certains avaient prédit est aujourd’hui en train de se produire: on assiste à une évolution, celle d’aller d’une simple dépénalisation vers l’affirmation d’un droit. Et si on arrivait à faire passer l’idée selon laquelle une institution n’a plus cette liberté constitutionnelle, on montrerait, à rebours, que l’euthanasie est effectivement un droit, éventuellement même un droit individuel fondamental.

    Ce qu’il faut craindre aujourd’hui, pour Fernand Keuleneer, c’est qu’une certaine jurisprudence, arbitraire, créée à partir de certains arrêts récents émanant de la Cour européenne des droits de l’homme, ou de la Cour constitutionnelle belge, donne des arguments à ceux qui voudraient limiter la liberté institutionnelle en Belgique.

    Christophe Herinckx (Fondation Saint-Paul)

    Retrouvez l’intégralité du dossier spécial « Euthanasie » dans Dimanche n° 10 du 13 mars 2016. Pour vous abonner, cliquez ici. »

    Ref. Me Fernand Keuleneer : « La loi ne crée pas un droit à l’euthanasie »

    …pas plus qu’elle ne crée de droit à l’avortement.

    JPSC