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Politique - Page 81

  • Rome annonce un grand projet de construction en vue de l'année jubilaire 2025

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    De Joseph Bukuras sur Catholic News Agency :

    Rome annonce un grand projet de construction en vue de l'année jubilaire 2025

    28 juillet 2023

    En prévision de l'année jubilaire 2025 de l'Église catholique, la ville de Rome a présenté vendredi un projet d'infrastructure majeur qui créera un sentier piétonnier entre la place Saint-Pierre et le château Saint-Ange.

    Le maire de la ville qualifie ce projet d'"accolade" entre l'Italie et le Vatican.

    Ces travaux d'infrastructure sont destinés à préparer les quelque 35 millions de pèlerins qui se rendront dans la ville éternelle à l'occasion du "Jubilé de l'espoir", qui durera un an.

    Lorsque le Vatican annonce une année jubilaire, les fidèles sont invités à prendre part aux bienfaits spirituels offerts par l'Église, notamment en franchissant la porte sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome - que seul le pape ouvre - afin de bénéficier d'une indulgence.

    Les travaux d'infrastructure proposés se concentreront sur la Piazza Pia, juste à côté de la Cité du Vatican.

    Le projet comprendra le "réaménagement et la piétonisation" de la piazza, qui reliera le Château Saint-Ange à la célèbre route menant au Vatican, la via della Conciliazione, pour un coût d'environ 70 millions d'euros, selon un communiqué de presse de la page web du Jubilé du Vatican. Cela représente environ 77 millions de dollars.

    Le Château Saint-Ange est une structure historique surmontée d'une statue en marbre de Saint Michel Archange et se trouve en bordure de la piazza. Il s'agit d'un ancien mausolée commandé par l'empereur romain Hadrien, qui est ensuite devenu une forteresse papale reliée à Saint-Pierre. 

    La ville prévoit d'entreprendre près de 90 autres projets, pour un coût d'environ 2 milliards de dollars, selon Andreas Thonhauser, chef du bureau d'EWTN au Vatican.

    Alfredo Mantovano, sous-secrétaire italien à la présidence du conseil des ministres, a déclaré dans le communiqué de presse que la ville prévoit d'achever les améliorations de l'infrastructure pour la veille de Noël 2024.

    Les travaux commenceront en août. 


    Le maire de Rome, Roberto Gualtieri, a déclaré dans le communiqué que "le projet que nous présentons aujourd'hui est peut-être le plus important d'un point de vue symbolique, car il vise à réunir deux sites fondamentaux de la ville, qui ont toujours été un axe vital : Saint-Pierre et le Château Saint-Ange".

    L'archevêque Rino Fisichella, qui dirige l'année jubilaire, était également présent à la conférence de presse et a déclaré : "Nous sommes profondément reconnaissants pour la collaboration constante, voire quotidienne, qui a été mise en place depuis longtemps pour le Jubilé".

    M. Fisichella a déclaré qu'à chaque année jubilaire, Rome est embellie, la violence diminue et la vie est "améliorée", ajoutant que "nous essayons d'y parvenir à nouveau cette fois-ci". 

    "Les œuvres donneront aux gens une perspective de beauté qui ne peut que favoriser leur sens de la contemplation. Le Jubilé est avant tout un événement spirituel que nous voulons faire vivre à tous, et le passage de la Porte Sainte, dans un contexte de beauté environnante qui favorise la contemplation, ne peut être que très positif", a-t-il ajouté.

    Eugenio Patané, assesseur à la mobilité publique de la mairie de Rome, a déclaré que la nouvelle "zone piétonne" garantira la sécurité de la circulation tout en permettant aux véhicules de circuler librement.

    Une bulle papale proclamant l'année jubilaire et contenant les lignes directrices de la célébration, dont le thème est "Pèlerins de l'espérance", devrait être publiée le 25 mars 2024.

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    Le pape François poursuit les nominations "en héritage" en nommant le successeur de Fernández
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    Dans sa lettre de 2022 sur l'année jubilaire à venir, le pape François a écrit : "Nous devons attiser la flamme de l'espérance qui nous a été donnée et aider tout le monde à acquérir une nouvelle force et une nouvelle certitude en regardant l'avenir avec un esprit ouvert, un cœur confiant et une vision clairvoyante."

    "Le prochain Jubilé peut grandement contribuer à restaurer un climat d'espérance et de confiance, prélude au renouveau et à la renaissance que nous appelons de nos vœux. C'est pourquoi j'ai choisi comme devise du Jubilé 'Pèlerins de l'espérance'", a-t-il ajouté.

    Joseph Bukuras est journaliste à la Catholic News Agency.  Il a déjà travaillé au sein du gouvernement fédéral et de l'État, dans des organisations à but non lucratif et dans l'enseignement catholique. Il a contribué à un grand nombre de publications et ses reportages ont été cités par des sources d'information de premier plan, notamment le New York Times et le Washington Post. Il est titulaire d'une licence en sciences politiques de l'Université catholique d'Amérique. Il est basé dans la région de Boston.

  • Un représentant du Saint-Siège résidera à Hanoi

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    De Vatican News :

    Accord Saint-Siège-Vietnam: le représentant apostolique résidera à Hanoi

    Le président du Vietnam Vo Van Thuong a été reçu jeudi 27 juillet au Vatican pour des entretiens concernant les relations diplomatiques entre son pays et le Saint-Siège. Une étape importante a été franchie, car il a notamment été décidé que le représentant apostolique, exerçant sa mission jusqu’à présent depuis Singapour, pourra bientôt résider dans la capitale de ce pays d’Asie du Sud-Est.

    Après avoir été reçu en audience par le Pape François, le président vietnamien s’est entretenu avec le cardinal secrétaire d’état du Saint-Siège, Pietro Parolin. Le communiqué de presse conjoint rendu public par le Bureau de Presse du Saint-Siège précise que ces rencontres ont eu lieu «suite à la 10e session du groupe de travail conjoint entre le Saint-Siège et le Viet Nam, le 31 mars 2023 au Vatican, et avec le désir de continuer à faire progresser les relations bilatérales». Les deux parties «annoncent officiellement que le gouvernement de la République socialiste du Vietnam et le Saint-Siège ont conclu l'«Accord sur le statut du représentant pontifical résident et le bureau du représentant pontifical résident au Vietnam»».

    «Au cours des entretiens cordiaux entre le président Vo Van Thuong et le Pape François, puis avec le cardinal secrétaire d’état Pietro Parolin, les deux parties se sont félicitées des progrès notables dans les relations entre le Viêt Nam et le Saint-Siège, ainsi que des contributions positives apportées jusqu'à présent par la communauté catholique au Viêt Nam», lit-on encore dans ce communiqué.

    Sous l’ère communiste, les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Vietnam ont été rompues, avec l’expulsion du délégué pontifical en 1975. Le dialogue avait repris en 1989, avant la création en 2009 d'une commission bilatérale. Le président vietnamien de l’époque, Nguyễn Minh Triết, avait alors rencontré Benoit XVI, puis un représentant apostolique avait été nommé en 2011, Mgr Leopoldo Girelli, mais celui-ci n'était pas résident à Hanoi, et siégeait à Singapour. Aujourd'hui, au terme de plusieurs réunions de dialogue, les deux parties annoncent que le représentant apostolique pourra s'installer dans la capitale vietnamienne pour y résider.

  • Terre Sainte : les Eglises catholiques appellent à « la fin du mépris » contre les chrétiens

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    De Cécile Lemoine sur TerreSainte.net :

    Les Eglises catholiques de Terre Sainte appellent à « la fin du mépris » contre les chrétiens

    28 juillet 2023
    Les Eglises catholiques de Terre Sainte appellent à « la fin du mépris » contre les chrétiens
    Le Père Jean-Joseph Bergara, abbé du monastère de Stella Maris s'adresse à la foule à l'occasion d'une journée de solidarité et de prière au monastère à laquelle Mgr Youssef Matta, archevêque d'Acre, Haïfa, Nazareth et de toute la Galilée pour les catholiques romains melkites, Mgr Musa Al-Hajj, chef du diocèse maronite de Haïfa et de Terre Sainte, Mgr Rafik Nohra, vicaire patriarcal latin à Israël, et le maire de Haïfa ont assisté le 27 juillet ©Wadie Abu Nasser

    Alors que le monastère Stella Maris de Haïfa subies de nouvelles pressions de la part de juifs ultra-orthodoxes, les chefs des Eglises catholiques de Terre Sainte appellent les autorités israéliennes à sortir de leur léthargie face aux actes de mépris visant la communauté chrétienne du pays.


    Jour de prière et de solidarité au monastère Stella Maris de Haïfa. Maronites, melkites, latins… Ce jeudi 27 juillet, les chefs des Eglises catholiques de Galilée sont tous présents pour montrer leur soutien à la communauté chrétienne et aux frères Carmes.

    Depuis le mois de mai, l’église Stella Maris subie des provocations régulières de la part de juifs ultra-orthodoxes issus de la communauté de Breslav. Ces disciples du rabbin Eliezer Berland viennent y prier Elie, prophète de l’Ancien Testament qu’ils estiment enterré à cet endroit.

    Lire aussi >> Jérusalem, Haïfa: des lieux saints chrétiens ciblés par des juifs orthodoxes

    Après une période d’accalmie, dûe à la présence continue de la police autour du sanctuaire, un nouvel incident a éclaté, le 23 juillet dernier. Un groupe d’étudiants en yeshiva (école religieuse juive), venus spécialement en bus, a voulu prier devant l’église Mar Elias. Des chrétiens locaux, qui se relaient pour empêcher ces provocations, les ont violemment repoussé, générants quelques affrontements avant que la police intervienne.

    Réunis devant l’église Mar Elias et s’adressant à une foule de plusieurs centaines de personnes, les représentants des Eglises catholiques ont loué le courage de leurs fidèles avant de les exhorter à « agir avec sagesse, de leur propre gré, et à respecter la loi. » 

    Ils ont également tenu à remercier les autorités civiles israéliennes pour leur « compréhension et coopération », avant de souligner que la situation peinait à être pleinement contrôlée : « Nous élevons à nouveau la voix pour appeler les autorités responsables de ce pays, y compris le gouvernement, les ministres, les fonctionnaires, et la police, à accélérer leur travail pour empêcher les empiétements sur les lieux saints chrétiens, et prendre des mesures légales contre leurs auteurs. »

    Respect des droits fondamentaux

    Un appel de plus en plus régulier et unanime, dont la commission Justice et Paix de l’Assemblée des Ordinaires catholique de Terre Sainte (AOCTS), se fait également le porte-voix dans son dernier communiqué, publié ce vendredi 28 juillet.

    Le monastère Stella Maris à Haïfa ©Idodootal/Wikicommons

    « Les chrétiens sont déconcertés et étonnés que les autorités israéliennes chargées de l’application de la loi, si perspicaces lorsque des Juifs sont harcelés d’une manière ou d’une autre, semblent si peu efficaces pour mettre fin à ces attaques », écrit la commission, dirigée par le patriarche émérite Michel Sabbah.

    Lire aussi >> Amnon Ramon: “Les dirigeants israéliens sont passés du statut de victimes à celui d’empereur avec les chrétiens”

    Dans un entretien accordé à la radio Vatican News, Mgr Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem récemment crée cardinal, et président de l’AOCTS, a souligné que les chrétiens de Terre sainte ne cherchaient pas de protections spéciales, mais seulement le « respect des droits fondamentaux qu’un État démocratique devrait garantir à tous les citoyens et à toutes les communautés, quelle que soit leur appartenance religieuse. »

    Ne pas rester silencieux

    « Déconcertation », « étonnement », « incompréhension »… Le vocabulaire du communiqué traduit l’impuissance du clergé face à la montée de ces actes de mépris, surtout chez les plus jeunes : « Qui alimente continuellement leur hostilité ? Qui les expose à l’intolérance religieuse, au racisme et à l’irrespect flagrant des droits d’autrui ? »s’interroge la commission, avant de s’adresser « aux éducateurs, aux chefs religieux et à tous les parents » : « Comment pouvez-vous rester les bras croisés ou même cautionner cette manifestation flagrante de mépris pour autrui ? »

    Prières dans la grotte de l’église Stella Maris lors d’un précédent rassemblement de solidarité, le 18 juin 2023 ©Flash90

    Si dans l’ensemble ces appels semblent rester vains, la commission Justice et paix estime que « rester silencieux et refuser d’agir enhardit cette minorité marginale », avant de conclure avec inquiétude : « L’histoire nous a malheureusement appris que ce qui semble être le comportement scandaleux d’une minorité aujourd’hui peut devenir la pratique acceptée d’une majorité demain, à moins qu’il ne soit immédiatement dénoncé et stoppé à la source. »

    À Stella Maris, les Carmes, responsables du sanctuaires ont pris une série de décision pour tenter de faire face aux intimidations des juifs ultra-orthodoxes. S’ils ont promis que l’église resterait ouverte à tous, ils érigeront une clôture pour contrôler leur propriété. Les frères Carmes ont également donné suite à la plainte portée à la police et affirme leur bonne coopération avec la municipalité de Haïfa.

  • La situation compliquée des chrétiens du Soudan

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (CH) :

    Soudan : Beaucoup de chrétiens ont fui le pays. Ceux qui restent sont confrontés à d’énormes difficultés.

    Beaucoup de chrétiens ont fui le pays. Ceux qui restent sont confrontés à d’énormes difficultés.(Image : "Aide à l'Église en détresse (ACN)")

    Dans une interview accordée à la fondation pontificale "Aide à l'Église en détresse (ACN)", un missionnaire combonien espagnol qui a travaillé pendant des années au Soudan, affirme que de nombreux chrétiens qui vivaient au Soudan ont fui le pays, ou du moins les villes en proie à la violence.

    Le père Jorge Carlos Naranjo était en vacances dans son pays natal, l'Espagne, lorsque la guerre civile a éclaté. Les Forces de Soutien Rapide (FSR), fidèles au vice-président, ont attaqué les structures clés du gouvernement et se sont opposées à l'armée régulière, qui obéit au président. La majeure partie de la capitale et d'autres villes importantes se sont immédiatement transformées en zones de guerre. Face à cette situation, la plupart des missionnaires catholiques ont choisi de rester pour soutenir leurs fidèles. Cependant, de nombreux chrétiens laïcs ont fui vers des régions plus sûres, notamment les Sud-Soudanais, qui constituent la majorité de la population catholique au Soudan, et qui sont retournés en grand nombre au Sud-Soudan, explique-t-il à l'organisation caritative catholique internationale. "La plupart des chrétiens soudanais locaux sont originaires des monts Nouba. Certains d'entre eux sont retournés dans les montagnes et d'autres sont restés à El-Obeid. Certains qui étaient à Khartoum sont restés. Nous avons également une grande communauté Nouba à Port Soudan, où la situation est pacifique", explique le père Naranjo.

    Le missionnaire explique qu'il existe également une importante communauté de chrétiens coptes orthodoxes. Bien que leurs racines remontent à l'Égypte, ces communautés sont présentes au Soudan depuis des siècles et leurs membres sont des citoyens soudanais à part entière. "Certaines églises ont été attaquées par les Forces de Soutien Rapide, notamment la cathédrale copte de Khartoum qui a été occupée et transformée en centre de commandement. La cathédrale copte d'Omdurman a également été attaquée et pillée. Ils ont pris plusieurs voitures et ont menacé l'évêque et l'un des prêtres, essayant de les forcer à se convertir à l'islam. De nombreux travailleurs coptes ont également été incités à se convertir, mais ils ont tous refusé. Bien qu'ils soient au Soudan depuis 100 ou 200 ans, les Coptes se marient généralement entre eux, et leur peau est donc plus claire que celle de la plupart des Soudanais, et les soldats de FSR les ont insultés, leur disant qu'ils n'étaient pas de vrais Soudanais à cause de cela. "La cathédrale épiscopale de Tous-les-Saints à Khartoum a également été attaquée par les soldats des FSR et l'évêque a été renvoyé. Certaines de nos églises ont également été pillées", explique le missionnaire, ajoutant qu'"il y a beaucoup de réfugiés éthiopiens et érythréens. Certains d'entre eux se sont installés dans des villes plus proches des frontières de leurs pays respectifs, où il y a également beaucoup de pression en raison du grand nombre de réfugiés et où il y a une grande détresse. Certains Éthiopiens sont rentrés en Éthiopie, mais pour d'autres, c'est difficile. Pour les Érythréens, c'est encore plus difficile, car ils ne peuvent pas retourner en Érythrée et l'Égypte leur a fermé ses frontières.

    Graves pénuries et chaleur torride

    Le père Naranjo explique que tous ceux qui restent dans les zones de conflit, qu'ils soient chrétiens ou non, sont confrontés à d'énormes difficultés, notamment au manque de nourriture, d'eau potable et d'électricité, ce qui, dans la chaleur estivale du Soudan, rend la vie extrêmement difficile. Dans de nombreux cas, des maisons civiles ont été occupées par les soldats des FSR et de nombreux civils ont été tués dans les affrontements. Les organisations internationales ont beaucoup de mal à accéder aux populations dans le besoin, mais certains groupes sur le terrain apportent leur aide. "Ceux qui sont maintenant sur le terrain et qui essaient de faire de leur mieux sont les 'Comités de résistance'. Ils sont organisés par quartier et ont été les principaux agents de la révolution, ce qui fait d'eux des cibles, mais ils sont les plus proches de la population.

    Le conflit a également rendu plus difficile les contacts entre "Aide à l'Église en détresse (ACN)" et ses partenaires de projet au Soudan, mais l'organisation caritative pontificale continue à faire tout son possible pour soutenir les communautés chrétiennes dans le pays et pour sensibiliser à la situation, afin qu'elle ne devienne pas une autre guerre oubliée en Afrique.

  • Wokisme et cancel culture : où nous emmènent-ils ?

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana

    Wokisme et cancel culture : où nous emmènent-ils ?

    26 juillet 2023

    Depuis l'époque de la Révolution française, la destruction de la mémoire historique fait partie de la guerre déchaînée contre la civilisation chrétienne. Qu'il suffise de penser non seulement à la dévastation d'églises et de monuments qui eut lieu entre 1789 et 1795, mais à la profanation de la basilique de Saint-Denis lors de l'ouverture des tombeaux des souverains français et de l'exhumation et de la dispersion de leurs dépouilles mortelles, avec une signification symbolique évidente : toute trace du passé devait être physiquement effacée, conformément au décret de la Convention du 1er août 1793. La damnatio memoriae a caractérisé l'histoire de la gauche européenne depuis, jusqu'à la « culture de l'annulation » et l'idéologie du « sillage » de nos jours.

    La "cancel culture" est la culture de l'effacement de la mémoire : une vision idéologique selon laquelle l'Occident n'a pas de valeurs universelles à proposer au monde mais seulement des crimes à expier pour son passé. Le terme woke est un adjectif de la langue anglaise, qui signifie « rester éveillé », purger la société de toute injustice raciale ou sociale héritée du passé. L'utopie de « l'homme nouveau » suppose en effet de faire table rase du passé : l'espèce humaine doit devenir « matière première » informe pour être remodelée, refondue comme de la cire molle. La prochaine étape est celle du "transhumanisme", la régénération de l'humanité à travers les outils de la science et de la technologie.

    Cependant, ce processus destructeur, dans son dynamisme incontrôlable, risque de submerger la gauche politique elle-même. Conchita De Gregorio, journaliste italienne appartenant à ce monde, dans un article paru dans La Stampa du 7 juillet, relate trois épisodes marquants qui se sont déroulés en France et qui l'ont alarmée.

    Le premier épisode est celui-ci : « Dans une célèbre école de danse recherchée par les familles du Marais, quartier fief des élites progressistes parisiennes, les parents des petits danseurs ont demandé au directeur de l'école que les professeurs n'instruisent pas les enfants et les adolescents dans le mouvements justes en les touchant avec les mains, mais avec un bâton ». La raison en est que tout contact entre les corps, y compris la main qui dirige le torse ou accompagne un pas tenté pour la première fois, est potentiellement du harcèlement sexuel.

    Le second épisode concerne des cours de théâtre dans un Institut Supérieur des Beaux-Arts de Paris. Au moment de la photo de groupe, l'institutrice demande à une fille de s'attacher les cheveux en queue de cheval «puisque sa magnifique chevelure afro somptueuse s'étendant horizontalement couvrait complètement les visages des camarades de classe à sa droite et à sa gauche». Toute la classe se révolte, dénonçant la manifestation du racisme. Le directeur oblige l'enseignant à écrire une lettre de démission ou à démissionner.

    Le troisième épisode concerne une célèbre féministe qui « soutient la liberté des femmes islamiques de ne pas porter le voile. Attention : non. Le porter, très libre, et ne pas le porter, tout aussi libre ». La gauche l'accuse d'islamophobie, d'être de droite, de s'être vendue. et la polémique qui surgit provoque l'assignation d'une escorte à la féministe. Entre féminisme et islamophilie, la gauche choisit l'islamisme, car il se caractérise par une plus grande haine envers l'Occident.

    Un tableau plus large et plus approfondi de ce qui se passe en France est offert par un livre qui vient de paraître chez Avenir de la Culture, sous la direction d'Atilio Faoro (La Révolution Woke débarque en France, Paris 2023, p. 86). Les auteurs expliquent que le Wokisme, héritier de la Terreur soviétique et des Grandes Purges, est une idéologie globale qui veut transformer la société en un vaste champ de rééducation. Pour les fanatiques de cette idéologie, "la gastronomie française est raciste", "la littérature classique est sexiste", "un homme peut être enceinte", les 4.600 communes qui portent le nom d'un saint doivent être "débaptisées", la basilique Notre-Dame est un symbole d'oppression et devrait être redéfini « Notre Dame des rescapés du pédocriminalité ». La langue française elle-même devrait être déconstruite, par exemple en remplaçant le terme "hommage", qui renvoie à une langue féodale, par celui de "femmage", tout comme au lieu de "patrimonio" le terme "mariage" devrait être utilisé, afin ne pas concéder le moindre avantage sémantique au machisme.

    Il ne s'agit pas de folies mais de conséquences cohérentes avec une vision du monde qui rejette la mémoire historique de l'Occident, et en particulier ses racines chrétiennes.

    Or la culture, qui est l'exercice des facultés spirituelles et intellectuelles de l'homme, a besoin, pour se développer, d'une mémoire qui préserve et transmette ce que l'homme a déjà produit dans l'histoire. La mémoire est la conscience de ses racines et des fruits que ces racines ont produits. «La fidélité de la mémoire – a observé le philosophe allemand Josef Pieper – signifie en réalité qu'elle « garde » les choses et les événements réels tels qu'ils sont et ont été réellement. La falsification de la mémoire, contraire à la réalité, opérée par le « oui » ou le « non » de la volonté, est la vraie et propre ruine de la mémoire ; puisqu'elle contredit sa nature intime qui est de « contenir » la vérité des choses réelles » (La prudenza, Morcelliana, Brescia 1999, p. 38).

    Pour imposer un mensonge, il faut détruire la vérité, qui est contenue dans la mémoire. C'est pourquoi l'effacement de la mémoire, qui contient la vérité de l'histoire, est un crime contre l'humanité et la révolution éveillée en est l'expression. Le wokisme se développe en Occident pour détruire l'Occident, mais il n'a rien à voir avec l'histoire et l'identité de notre civilisation, dont il constitue une antithèse radicale. Les détracteurs de l'Occident qui se laissent séduire par des recettes comme l'Eurabie islamique, la Troisième Rome moscovite ou le néocommunisme chinois embrassent un itinéraire suicidaire. L'idéologie éveillée est la dernière étape d'une maladie qui vient de loin et qui ne peut être guérie en tuant le patient. Wokisme et annuler la culture ne sont pas l'acte de mort de l'Occident, mais les cellules tumorales d'un organisme qui était sain et peut encore guérir, s'il y aura, comme nous l'espérons, l'intervention radicale du Chirurgien Divin.

  • La famille dans le droit et la politique internationale

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    De Stefano Gennarini sur C-Fam :

    La famille dans le droit et la politique internationale

    26 juillet 2023

    Introduction

    Depuis la création des Nations Unies, le droit et la politique internationale ont reconnu une place prééminente au mariage et à la famille en tant qu'"unité naturelle et fondamentale de la société". Cet article sur les définitions évaluera la campagne en cours des pays occidentaux pour redéfinir la famille au niveau international et rendre les relations homosexuelles équivalentes au mariage entre un homme et une femme. L'article montrera comment la définition de la famille en droit international est parfaitement adéquate et n'a pas besoin d'être modifiée.

    La famille définie en droit international

    L'article 16 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) définit la famille comme "l'unité naturelle et fondamentale de la société" et déclare en outre que la famille telle que définie a "droit à la protection de la société et de l'État". Cette compréhension de la DUDH se reflète textuellement dans les dispositions des principaux traités des Nations Unies relatifs aux droits de l'homme, notamment l'article 23 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), l'article 10.1 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC). ) et le préambule de la convention relative aux droits de l'enfant (CRC). En vertu de ces nombreuses dispositions du droit international, qui ont obtenu ensemble une ratification universelle, la famille est un sujet à part entière des droits de l'homme et est titulaire de droits dans le droit international des droits de l'homme.

    La DUDH (article 16) lie en outre la fondation de la famille au mariage et affirme que « l'homme et la femme majeurs, sans aucune limitation de race, de nationalité ou de religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont droit à des droits égaux quant au mariage, pendant le mariage et à sa dissolution » (soulignement ajouté). Le libellé de la DUDH 16 sur le droit égal des hommes et des femmes de se marier et de fonder une famille est repris textuellement dans le PIDCP (article 23), le PIDESC (article 10), ainsi que la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des Femmes (CEDAW 16), qui fait référence à l'égalité dans le mariage entre « hommes et femmes » et fait référence à « mari et femme » dans le contexte de la famille.

    Le droit de se marier et de fonder une famille est le seul contexte dans lequel le droit international des droits de l'homme protège l'autonomie sexuelle. Ces droits sont précisés à l'article 16 de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), qui consacre l'égalité entre les hommes et les femmes en tant qu'époux dans le cadre du mariage.

    Ces dispositions définissent effectivement la famille en droit international comme résultant de l'union d'un homme et d'une femme dans le mariage. Cette définition de la famille est appelée famille naturelle par les anthropologues ou famille nucléaire par les spécialistes des sciences sociales, comme cela a été résumé dans The Family Articles.

    La Convention européenne des droits de l'homme (CEDH 12) et la Convention interaméricaine des droits de l'homme (CIDH 17) reflètent également le langage de la DUDH sur le droit de se marier et de fonder une famille textuellement.

    En raison de ce corpus de droit international contraignant, toute mention de la famille dans une résolution de l'ONU ou tout autre résultat intergouvernemental de l'ONU ne peut être interprétée que comme faisant référence à l'union d'un homme et d'une femme dans le mariage ou en référence à des relations qui sont au moins analogues à la famille selon cette définition, telles que les familles multigénérationnelles ou élargies, les foyers monoparentaux ou les familles adoptives. Les relations entre individus de même sexe, en revanche, ne sont pas analogues à la famille car, par définition, la famille requiert l'union d'un homme et d'une femme et, au minimum, leur descendance naturelle. De même, d'autres relations interpersonnelles ou arrangements familiaux sont exclus de la définition de la famille et des protections spécifiques auxquelles la famille a droit en vertu du droit international des droits de l'homme.

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  • Le Vatican et la Chine communiste vers la normalisation : un pari dangereux du pape François au détriment de Taiwan

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    Lu sur la « Nuova Bussola Quotidiana » :

    cina10.jpg« Le cardinal Zuppi se rendra en Chine pour une médiation sur la guerre en Ukraine. Mais pour l'avenir, des plans sont en cours pour l'ouverture d'un "bureau de liaison permanent du Saint-Siège en Chine". Une manière de normaliser les relations, au détriment de Taïwan.

    L'actualité du moment dans les médias suite à l'informationShutterstock_10437570p.jpg vaticane est le voyage imminent du cardinal Matteo Maria Zuppi à Pékin. Pour le moment, il n'y a pas de communication officielle sur la nouvelle mission du président de la conférence épiscopale italienne, mais elle a été confirmée par le cardinal Pietro Parolin lors d'une réunion informelle, officieuse, entre des journalistes accrédités à la Cité du Vatican et le secrétaire de État du Saint-Siège.

    Quel est le but de la visite ? Après des voyages en Ukraine, en Russie et aux Etats-Unis, l'archevêque de Bologne devrait se rendre en Chine communiste, pour poursuivre son engagement en faveur de la paix à travers une "mission humanitaire". Un déplacement à Pékin dans le cadre de la mission pour la crise ukrainienne a été évoqué immédiatement après la rencontre à Washington avec le président Joe Biden. Maintenant, il y a confirmation. Il ne s'agit pas seulement de reconnaître le rôle incontestable que Pékin peut jouer dans la crise ukrainienne, compte tenu également du soutien discret que la Chine offre à la Russie. C'est plutôt une reconnaissance du rôle international de Pékin tout court, pas une petite nouveauté compte tenu du fait que le Saint-Siège et la Chine continentale n'ont pas de relations diplomatiques. Ce ne serait évidemment pas la première fois que des fonctionnaires du Vatican se rendraient en Chine, mais jusqu'à présent, il s'agissait de missions spéciales liées à des entretiens sur la situation de l'Église en Chine ou à la participation à des conférences internationales.

    La date exacte du voyage n'est pas encore connue, mais les cercles du Vatican le considèrent déjà comme un fait, étant donné que la République populaire de Chine a confirmé sa disponibilité. Reste à préciser les modalités de la visite et qui accueillera l'homme de Sant'Egidio, une communauté qui n'est pas hostile au régime communiste. En tout état de cause, la valeur à attribuer à cette visite du cardinal Zuppi dépendra beaucoup de la Chine, qui l'accueillera et du temps qui lui sera accordé.

    Mais en même temps, il est clair qu'il est impossible d'imaginer une visite de "l'envoyé du pape" à Pékin sans lui attribuer également une "mission politique" concernant les relations bilatérales entre la Chine et le Saint-Siège, surtout après que le pape François a fait une geste extrêmement conciliant en reconnaissant Joseph Shen Bin comme évêque de Shanghai, nommé unilatéralement par le régime chinois en avril dernier.

    Comme on s'en souvient, l'annonce de la nomination était accompagnée d'un entretien ad hoc avec le cardinal secrétaire d'État du Vatican, Pietro Parolin, qui espérait surtout que Pékin ne procéderait pas à des nominations unilatérales d'évêques en violation des accords provisoires secrets signés en 2018 et renouvelé en 2020 et 2022. Parolin a également indiqué trois questions à résoudre par le dialogue avec le gouvernement chinois : « la conférence épiscopale ; la communication des évêques chinois avec le Pape ; évangélisme". Mais surtout, il a lancé une proposition audacieuse et dangereuse , "l'ouverture d'un bureau de liaison stable du Saint-Siège en Chine".

    Cela fait donc vraisemblablement partie de l'agenda que le cardinal Zuppi aimerait aborder avec les autorités chinoises. Le fait que ce soit le Cardinal Parolin qui ait donné les thèmes et annoncé le voyage signifie qu'il tient à souligner que tout se passe dans l'harmonie et sous la direction de la Secrétairerie d'État et non en la contournant, mais les faits parleront pour cela.

    Le fait est cependant que la proposition d'ouvrir un bureau du Vatican à Pékin sonne comme une tentative d'ouvrir une voie qui conduira à la normalisation des relations diplomatiques et au transfert de la nonciature de Taiwan vers la Chine continentale. Une décision risquée étant donné que jusqu'à présent, le régime communiste n'a offert aucun signe d'intérêt pour ce type de dialogue et, en effet, avec ses actions, il démontre tout le contraire.

    On rappelle que Pékin a posé deux conditions pour rétablir les relations avec le Saint-Siège : qu'il "ne s'immisce pas dans les affaires religieuses en Chine" et que, conformément à la politique d' une seule Chine de Pékin , il rompe les relations diplomatiques avec le gouvernement taïwanais . Une relation qui débuta en 1942 et se consolida neuf ans plus tard, avec l'expulsion de Pékin de l'archevêque Antonio Riberi et qui conduisit à l'établissement définitif de la nonciature à Taipei.

    Comme nous l'avons rappelé à maintes reprises, le vrai problème consiste dans l'absence de volonté de la part du régime communiste d'accorder ne serait-ce qu'un minimum de liberté aux catholiques chinois pour suivre leur foi en communion avec l'Église universelle (les persécutions se sont même intensifiées après la signature des accords de 2018), face à un Saint-Siège plutôt disposé à tout concéder, comme l'a dénoncé à plusieurs reprises l'évêque émérite de Hong Kong, le cardinal Joseph Zen.

    Malgré la rhétorique du régime communiste chinois, la réalité est que Taiwan n'est pas seulement un pays autonome avec une démocratie forte qui respecte les droits de l'homme et donc aussi les libertés religieuses. Dans le monde chinois, il est le seul allié fiable d'une Église souffrant d'une sinisation vertigineuse et imparable. C'est cette lumière de liberté qu'il faut protéger et renforcer pour qu'elle éclaire tout le peuple chinois, et non l'inverse."

    Ref. Le Vatican et la Chine communiste vers la normalisation : un pari dangereux 

  • La liberté religieuse en danger dans l'Union européenne, selon un rapport de l'USCIRF

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    La liberté religieuse en danger dans l'Union européenne, selon un rapport de l'USCIRF

    26 juillet 202

    Les musulmans, les juifs, les chrétiens et les groupes injustement stigmatisés comme "sectes" sont de plus en plus victimes de la laïcité et d'une hostilité généralisée à l'égard de la religion.
    par Massimo Introvigne 

    The cover of the new USCIRF report.
    La couverture du nouveau rapport.

    "L'Union européenne (UE) et nombre de ses États membres sont actifs dans la promotion de la liberté religieuse à l'étranger. Pourtant, certains pays de l'UE ont maintenu ou mis en œuvre des lois et des politiques qui restreignent les droits des groupes religieux minoritaires ou les affectent de manière discriminatoire. Ces politiques indûment restrictives ont pour effet secondaire d'encourager la discrimination au niveau sociétal". 

    Tels sont les premiers mots d'un nouveau rapport excellent de la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), publié en juillet 2023. L'USCIRF est une commission indépendante et bipartisane du gouvernement fédéral américain, créée par la loi de 1998 sur la liberté religieuse internationale (IRFA). Ses commissaires sont nommés par le président et par les leaders du Congrès des deux partis politiques.

    Tous les États membres de l'Union européenne proclament leur soutien à la liberté religieuse, note le rapport, mais beaucoup ne la respectent pas dans la pratique, la considérant comme un droit inférieur au regard de la sécurité nationale, des droits de certaines minorités non religieuses, d'une notion erronée de la liberté individuelle et de l'idée de certains États selon laquelle les citoyens ne devraient pas créer de communautés "séparatistes" dont les valeurs sont différentes de celles de la majorité. Si la France est souvent citée dans le rapport comme un exemple typique de ces problèmes, d'autres pays sont également mentionnés.

    Différentes minorités religieuses sont visées. Les juifs et les musulmans souffrent de l'interdiction de porter des vêtements distinctifs tels que le hijab islamique et la kippa juive dans les lieux publics (certains États ciblent également le turban sikh). Par ailleurs, "les défenseurs des droits des animaux et les hommes politiques, bien que pour des raisons différentes, plaident souvent en faveur de restrictions de l'abattage rituel ou religieux dans l'ensemble de l'UE. Ces restrictions excluent systématiquement les juifs et les musulmans de la société européenne en compliquant leur capacité à se conformer aux lois alimentaires religieuses, obligeant les individus à abandonner une doctrine religieuse profondément ancrée". 

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  • Inde : les Kukis chrétiens de plus en plus harcelés

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    De l'Aide à l'Eglise en Détresse via zenit.org :

    Inde : Les Kukis chrétiens harcelés

    Reportage de l’AED

    Au sein même du parti hindou nationaliste au pouvoir BJP, certaines voix s’élèvent contre la complicité du gouvernement dans les violences antichrétiennes qui frappent le Manipur depuis le mois de mai 2023.

    La situation dans l’État indien du Manipur continue de susciter de vives inquiétudes, car la violence contre les chrétiens fait des ravages et le nombre d’églises et d’édifices chrétiens ayant été détruits se compte maintenant par centaines, et continue d’augmenter.

    Le diocèse d’Imphal

    Le Cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay, a publié une brève note le 9 juillet, dans laquelle il expliquait que la situation causait « de l’anxiété à tout le monde et de la souffrance aux habitants de la région », assurant que l’épiscopat indien était en communion avec le diocèse local d’Imphal, et essayait de trouver des moyens d’aider.

    Des sources locales ont accusé le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), qui a une base nationaliste, d’attiser la violence. Cette théorie a pris encore plus de poids avec la démission, le 13 juillet, du vice-président du parti dans le Mizoram, État voisin du Manipur.

    Dans sa lettre de démission, R Vanramchhuanga a déclaré que malgré le fait que les militants avaient déjà brûlé 357 églises chrétiennes et bâtiments appartenant à différentes Églises, les dirigeants des gouvernements locaux et centraux, aux mains du BJP, n’avaient pas encore condamné ces actions : « Par conséquent, je crois que la démolition massive des églises chrétiennes au Manipur a été soutenue par l’État et les autorités centrales » a déclaré le politicien.

    Ce qui a commencé comme une demande du groupe Meitei d’être enregistré sur la liste des groupes défavorisés ayant accès à des prestations spécifiques s’est rapidement transformé en attaques lancées contre les tribus montagnardes chrétiennes, les Kukis et les Nagas. De violentes attaques menées par des groupes de militants Meiteis ont causé des incendies sur des villages entiers, la mort de plus d’une centaine de civils Kukis innocents et la destruction d’églises catholiques et protestantes, dont beaucoup appartenaient à des chrétiens Kukis. Cela peut donc être décrit comme une persécution ouverte contre les chrétiens.

    Deux exemples de destructions des biens de l’Église dont les détails ont été transmis à l’AED et montrent clairement la méthodologie et les intentions des assaillants.

    Paroisse Saint-Paul

    Le 3 mai, selon un rapport du diocèse d’Imphal reçu par l’AED, plusieurs militants Meiteis sont entrés dans la paroisse et le centre de formation pastorale Saint-Paul, situé à Sangaiprou, qui dessert des personnes de diverses communautés ethniques.

    « Vers 20h30, une foule est arrivée et a commencé à vandaliser et à détruire l’église et les biens qui s’y trouvaient. Ils ont brisé les vitres, les portes, l’intérieur de l’église, les statues, les crucifix, le matériel de sonorisation, les instruments de musique et tout ce qui se trouvait dans l’église, et ont mis le feu à l’autel ».

    © AED

    © AED

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  • Les confidences de Martin Mosebach, écrivain allemand catholique et réactionnaire

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    De Thomas Ribi et Benoît Neff  sur Neue Zürcher Zeitung :

    Martin Mosebach : "Je refuse de participer à l'hystérie de l'opinion publique allemande".

    Conservateur, catholique fervent et rétif à toutes les tendances à la mode : Martin Mosebach est tout ce qu'un écrivain allemand n'est pas aujourd'hui. Un entretien sur la patrie, l'Eglise et l'étrange travail d'écriture.

    20.07.2023

    "L'existence d'un écrivain est risquée. Si l'on devient un mauvais écrivain, on a raté sa vie" : Martin Mosebach.

    Le quartier de Westend à Francfort. Entre des bâtiments commerciaux sans visage et d'élégantes villas de l'époque des fondateurs, un immeuble d'habitation sans charme. Sur les balcons, des boulettes de nourriture sont accrochées pour les mésanges. Au troisième étage, un appartement étroit, encombré de meubles anciens, des bibliothèques, des tableaux du XIXe siècle sur les murs peints en sombre. Martin Mosebach, 71 ans, invite à entrer dans le salon, sert du café dans une cafetière en argent. "Nous sommes dans l'arche rescapée", dit-il. L'appartement dans lequel lui et sa femme ont longtemps vécu a brûlé il y a quatre ans. 

    Le jour de l'Épiphanie, l'arbre de Noël a pris feu et la moitié du mobilier a été détruite. Avec ce qui restait, Mosebach s'est retiré ici. Il s'assoit sur un élégant canapé Empire. Le vent souffle à travers les fenêtres ouvertes, par-dessus la rue, on aperçoit le parc Rothschild.

    Monsieur Mosebach, vous revenez tout juste de Rome, où vous avez travaillé sur votre prochain roman. Comment doit-on s'imaginer cela ? Vous vous asseyez à votre bureau à huit heures du matin et vous écrivez toute la journée ?

    Non, certainement pas à huit heures. Le début de matinée est consacré à la lecture. J'aime lire longtemps au lit. Ce qui est bien quand on travaille à l'étranger, c'est qu'il n'y a alors pas d'obligations, pas de repas en commun et ainsi de suite. Je ne dois tenir compte de rien. Je peux me glisser lentement dans l'écriture. Et ensuite y rester aussi longtemps que je le souhaite.

    Comment arrivez-vous malgré tout à une activité disciplinée ? Vous pourriez bien sûr avoir envie de rester au lit.

    Mais j'ai un objectif : le nouveau livre. Et c'est lié à une certaine inquiétude, surtout tant que j'en suis encore à un stade très précoce, où beaucoup de choses ne sont pas fixées. J'espère qu'il y aura des surprises, ce qui ne peut arriver que si l'on ne sait pas trop tôt où tout cela va aller.

    Ne craignez-vous pas que dans trois mois, vous ne sachiez toujours pas où vous en êtes ?

    C'est tout à fait possible. Mais c'est mon quatorzième roman. Il y a donc une certaine confiance. Même si, à chaque nouveau livre, j'ai l'impression d'avoir déjà écrit : C'est mon premier roman, je n'en ai jamais écrit et je ne peux pas m'appuyer sur une expérience. A un moment donné, une voix intérieure me dit : "Allez, ne fais pas semblant. Tu sais bien que même les situations les plus désespérées finissent par s'éclaircir."

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  • La diplomatie vaticane a une rivale dans la place, qui a le Pape de son côté

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be) :

    La diplomatie vaticane a une rivale dans la place, qui a le Pape de son côté

    La diplomatie vaticane connaît des années de vaches maigres. Il est vrai que le Saint-Siège entretient des relations avec presque tous les États du monde, à part la Chine, l’Arabie Saoudite et quelques rares autres. Et depuis le début de cette année, des ambassadeurs ont également été échangés avec Oman et même avec le Vietnam, dont le président Vo Van Thuong est en visite à Rome ces jours-ci, accueillera bientôt un représentant permanent du Saint-Siège.

    Cependant, il y a trop de nonciatures vides, dont certaines sont importantes, pour lesquelles on peine à trouver un titulaire. Il s’agit de celles du Bangladesh, de la Bolivie, de Cameroun et de la Guinée Équatoriale, de la République Démocratique du Congo, de la Corée et de la Mongolie, du Costa Rica, du Maroc, du Mozambique, du Nicaragua, de la Pologne, de la Roumanie et de la Moldavie, de l’Afrique du Sud avec ses voisins le Botswana, l’Eswatini, le Lesotho et la Namibie, la Tanzanie et le Venezuela.

    En ce qui concerne le Nicaragua, il faut préciser qu’il n’y a pas de nonce parce que ce dernier a été expulsé le 12 mars 2022 sur ordre du tyrannique président Daniel Ortega et que la persécution dévastatrice de l’Église de ce pays est allée crescendo depuis lors, pour culminer par la condamnation à 26 ans de prison ferme infligée à l’héroïque évêque Rolando Álvarez, que le Vatican a sans succès tenté de troquer contre l’un de ses envoyés en exil, une solution cependant refusée par l’évêque lui-même.

    Ensuite, il y a les nonciatures dont les titulaires ont dépassé l’âge limite de 7 ans mais qui restent en poste : en Syrie, aux États-Unis, en Italie, en Israël, en Albanie. Le Pape François a d’ailleurs décerné la pourpre cardinalice aux trois premiers.

    Mais ce qui a surtout pesé négativement, c’est la perte d’autorité de la Secrétairerie d’État. Paul VI lui avait attribué un rôle très central, au Vatican, un rôle que François a fortement redimensionné avec sa réforme de la Curie.

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  • La fin du Saint-Siège ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur MondayVatican :

    Le pape François, l'avenir du Saint-Siège

    24 juillet 2023

    Peut-être que le vrai problème de l'Église après le pape François ne sera pas la doctrine, la perte d'une figure charismatique comme le pape, ou la gouvernance de l'Église. Le vrai problème sera peut-être l'affaiblissement du Saint-Siège, l'institution appelée à garantir la liberté des fidèles dans le monde entier et le rayonnement international du pape, et qui n'a jamais été aussi endommagée et menacée qu'aujourd'hui.

    En particulier, deux situations mettent en évidence ce danger. La première, la plus évidente, est représentée par le processus judiciaire qui se déroule au Vatican. Le procès s'articule autour de trois volets d'enquête, le principal étant l'investissement de la Secrétairerie d'État dans un immeuble de luxe à Londres. Selon les accusations, l'investissement a été réalisé de manière frauduleuse et contre l'intérêt de la Secrétairerie d'État. Une autre concerne la destination de certains fonds de la Secrétairerie d'État en Sardaigne lorsque le substitut de la Secrétairerie d'État était l'actuel cardinal Angelo Becciu, et l'engagement par la Secrétairerie d'État d'une soi-disant experte en intelligence, Cecilia Marogna, qui aurait détourné à son profit de l'argent destiné à des initiatives de médiation.

    Le procès a atteint le stade de la décision d'inculpation, prévue dans six jours. Mais dès les trois premiers jours de la procédure d'inculpation, sous la houlette du juge Alessandro Diddi, le procureur du Vatican, tous les problèmes structurels de la procédure sont devenus évidents.

    Diddi a voulu souligner dès le départ qu'il ne s'agit pas d'un procès contre la Secrétairerie d'État, mais contre des fonctionnaires qui auraient mal agi. Mais chaque étape de la présentation est une mise en accusation du système dirigé par le Secrétariat d'État. Indirectement, c'est aussi l'indépendance du Secrétariat d'Etat, affaiblie ces dernières années, qui est niée. Les structures financières qui, malgré leurs limites, ont permis au Saint-Siège de survivre, sont remises en question.

    En pratique, un prétendu comportement corrompu devient le prétexte à la remise en cause de tout un système vaticaniste qui s'est toujours distingué, entre autres, par le maintien de deux sphères distinctes. D'une part, le Saint-Siège ; d'autre part, l'État de la Cité du Vatican. Et, d'une part, le droit canonique, qui est de toute façon un point de référence, et d'autre part, la direction de l'État, qui n'est pas moralisatrice mais travaille sur les faits.

    Ce processus a tout mélangé. Le pape y est intervenu par quatre rescrits, exerçant pleinement les prérogatives d'un pape-roi qui, au fil des ans, avaient été quelque peu mises en sommeil - à tel point que Jean-Paul II avait confié le gouvernement de l'État de la Cité du Vatican à une commission de cardinaux. Le promoteur de la justice a défini les crimes sur la base du droit canonique, introduisant subrepticement le droit canonique dans une procédure pénale du Vatican. Le crime devient un problème moral plutôt que pénal. Il y a un risque de dérive vers l'éthique dans les rapports avec l'État, ce que le Saint-Siège a toujours cherché à éviter, entre autres.

    Le recours au droit canonique donne corps à des accusations qui ne pourraient exister autrement. Les interrogatoires de ces derniers mois ont montré que de nombreuses procédures étaient légitimes, que de nombreuses décisions s'inscrivaient dans les règles de l'époque et que de nombreux choix étaient dictés par des nécessités qui dépendaient du cadre juridique, des contrats signés et du risque de s'empêtrer dans l'arène internationale. Mais si tout renvoie à l'obligation morale d'un bon père de famille, tout peut éventuellement devenir un délit. Et c'est probablement ainsi que se construit le dossier du procureur.

    Au-delà des problèmes internationaux que cela a déjà entraînés au niveau de la crédibilité du Saint-Siège, comment un processus géré de cette manière aura-t-il un impact sur l'influence du Saint-Siège ? Comment le pape pourra-t-il parler de "due process" face à une telle situation ? Et comment le Saint-Siège peut-il être un organe fiable si la monocratie institutionnelle existe dans son État ?

    Ces questions découlent précisément des arguments du procès et nous donnent matière à réflexion. Que pense le pape du Saint-Siège et de l'État de la Cité du Vatican ? S'agit-il de simples outils personnels à utiliser selon les besoins ou ont-ils une valeur institutionnelle qui transcende la figure du pape ?

    Si ces questions se posent, c'est parce que d'autres décisions du pape montrent qu'au fond, le pape François préfère les initiatives personnelles aux initiatives institutionnelles. Les récentes missions du cardinal Matteo Zuppi en tant qu'envoyé papal en sont la preuve.

    Le cardinal Zuppi s'est d'abord rendu en Ukraine, puis en Russie, puis aux États-Unis, et on pense qu'il se rendra également à Pékin. Un fonctionnaire de la Secrétairerie d'Etat l'a toujours accompagné, mais l'initiative vient du Pape et n'est pas coordonnée avec la Secrétairerie d'Etat. Et Mgr Zuppi n'a pas manqué d'intégrer dans ses délégations des experts de Sant'Egidio, le mouvement ecclésial dont il est issu et qui est connu depuis longtemps pour ses initiatives de "diplomatie parallèle".

    Le pape François a accepté cette diplomatie parallèle et lui a donné de la dignité. Mais de cette manière, la diplomatie royale, celle qui appartient au pape et qui le représente officiellement dans le monde entier, est déligitimée. Les nonces sont les ambassadeurs du pape et représentent le Saint-Siège dans le monde entier, en portant la voix du pape, en dialoguant et en écoutant. Mais qui est l'ambassadeur du pape aujourd'hui ? Qui a besoin d'être écouté ?

    Le pape François a fait un clin d'œil au monde diplomatique en annonçant la création comme cardinaux de deux nonces, Mgr Christophe Pierre et Mgr Emil Tscherrig. Mais leurs barrettes rouges récompensent davantage le travail effectué dans leur sélection d'évêques que les initiatives diplomatiques, et cela semble être un signe clair de ce que le pape pense être la première tâche d'un nonce. Ainsi, le nonce doit avant tout être appelé à un devoir pastoral. En même temps, les initiatives diplomatiques critiques ne sont pas confiées à l'institution du Saint-Siège et au réseau des nonces, mais à des envoyés spéciaux. Ces derniers peuvent également être des nonces - Gugerotti l'était lorsqu'il s'est rendu en tant qu'envoyé du pape en Biélorussie pour sortir de l'impasse concernant l'exil de l'archevêque Kondrusiewicz - mais ce n'est pas la considération principale.

    Dans ces deux cas, malgré leur portée différente, le rôle du Saint-Siège semble flou. Ces dernières années, nous avons assisté à une sorte de "vaticanisation" du Saint-Siège par le pape, qui gouverne son petit territoire et ne se préoccupe guère des conséquences internationales de ses choix. Nous sommes dans le dernier chapitre d'une opération qui vise à changer l'institution en profondeur. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Est-ce la fin du Saint-Siège ?