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Politique - Page 82

  • Quand un historien démonte la "légende noire" espagnole

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    Du site de La Nef (Arnaud Imatz) :

    L’historien Marcelo Gullo face à la cathophobie et la légende noire espagnole 

    L’historien argentin Marcelo Gullo Omedeo a récemment battu des records de vente en Espagne avec ses livres, Madre Patria [« La mère patrie », sous-titré : Démonter la légende noire depuis Bartolomé de las Casas jusqu’au séparatisme catalan (2021)] et Nada por lo que pedir perdón (« Pas de raison de s’excuser », sous-titré : L’importance de l’héritage espagnol face aux atrocités commises par les ennemis de l’Espagne(2022)]. Ces deux ouvrages remarquables ont été significativement préfacés par deux personnalités du monde politique et universitaire hispanique, l’ancien vice-président du gouvernement et vice-président du PSOE, Alfonso Guerra et la directrice de l’Académie royale d’histoire, Carmen Iglesias. L’historienne María Elvira Roca Barea avait déjà entrepris, il y a quelques années, de remettre les pendules à l’heure en publiant deux ouvrages non-conformistes majeurs Imperiofobia y leyenda negra / « Phobie de l’empire et légende noire » (2016) et Fracasología / « Échecologie » (2019). Depuis, les initiatives résistantes semblent se multiplier dans la Péninsule. Le réalisateur, scénariste et producteur José Luis López Linares a dirigé un excellent film documentaire historique Espagne. La première globalisation (2021). L’Académie royale d’histoire a créé un portail d’internet où l’on trouve la plus grande information jamais rassemblée à ce jour sur les personnages et événements de l’histoire hispaniqueLes livres et articles en rupture avec la doxa et l’idéologie du « politiquement correct » se succèdent à bon rythmeL’argentin Marcelo Gullo est sans doute l’une des figures les plus en pointe dans cette résistance et ce combat culturel. Fin connaisseur de la biographie du souverain pontife, il n’a pas hésité à rappeler dans le titre évocateur de son dernier livre que « lorsque le pape François était le père Jorge, il considérait qu’il n’y avait pas de raison de s’excuser ». Dans un pays comme l’Espagne, qui depuis des décennies est en voie de déchristianisation et de soumission politique à l’étranger et où, comme dans le reste de l’Europe, les élites politico-culturelles sont fortement influencées par le wokisme, Gullo ne pouvait éviter de provoquer d’importants remous. Gardien de la mémoire collective hispanique, c’est sans faux-fuyants qu’il  rappelle que depuis deux siècles les interventions et agressions nord-américaines dans les pays luso-hispaniques se comptent par centaines pour les majeures et par milliers pour les mineures [La bibliographie sur le sujet est d’ailleurs considérable et on se contentera de citer ici le travail encyclopédique de l’historien argentin Gregorio Selser, Chronologie des interventions étrangères en Amérique Latine / Cronología de las intervenciones extranjeras en América Latina, 4 tomes, México, CAMENA, 2010]. Mais pour vraiment comprendre les raisons de Gullo encore faut-il lui donner la parole. Ses propos francs, directs et décapants, ne manqueront pas d’étonner voire de heurter nombre de lecteurs francophones. L’entretien ci-dessous est le premier de l’auteur à paraître dans l’Hexagone.

    Lire l'interview sur le site de La Nef

  • Le pape François : un monarque de droit divin ?

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be) :

    31 mai 2023

    Le Pape François, monarque de droit divin. Ce qu’aucun pape n’avait osé dire avant lui

    La nouvelle loi fondamentale de l’État de la Cité du Vatican a été publiée le 13 mai dernier, le jour même où le monde entier avait les yeux fixés sur la rencontre entre le Pape François et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce qui a eu pour effet qu’on en a peu parlé, et mal. Alors que pourtant, dès ses toutes premières lignes, cette loi constitue un revirement spectaculaire et sans précédent dans l’histoire et dans la conception de la papauté.

    Attention. Ce revirement ne se trouve pas dans l’article 1 de la nouvelle loi fondamentale, dans laquelle il est écrit que « le Pontife suprême, Souverain de l’État de la Cité du Vatican, possède la plénitude de l’autorité de gouvernement, qui comprend le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire ».

    Jusque-là, rien n’a changé, même si on ne pourra s’empêcher d’être frappé par le contraste entre l’évolution « synodale » du gouvernement de l’Église sous des atours plus démocratiques que François prétend chaque jour vouloir promouvoir, et l’absolutisme monarchique sans limite dont il fait preuve pour commander aussi bien l’Église que le petit État dont il est le « pape roi », en concentrant tous les pouvoirs entre ses mains et en les exerçant selon son bon plaisir.

    Le véritable revirement se trouve dans le préambule, lui aussi signé par le Pape François, qui commence ainsi : « Appelé à exercer en vertu du ‘munus pétrinien’ les pouvoirs souverains également sur l’État de la Cité du Vatican… ».

    C’est ce « en vertu du ‘munus pétrinien’ » qui constitue la nouveauté sans précédent. C’est-à-dire le fait de faire découler les pouvoirs temporels du Pape de son service religieux rendu à l’Église en tant que successeur de l’apôtre Pierre. Ou pour le dire autrement : de considérer comme étant de droit divin non seulement le gouvernement spirituel de l’Église mais également le gouvernement temporel de l’État de la Cité du Vatican.

    En réalité, dans la doctrine de l’Église catholique, le « munus pétrinien » conféré par Jésus au premier des apôtres n’a rien à voir avec quelque pouvoir temporel que ce soit. Et l’histoire l’a bien confirmé. Depuis ses origines et pendant plusieurs siècles, la papauté n’a pas eu d’État propre. Et après avoir perdu en 1870 ce qui lui restait des États pontificaux, elle a d’ailleurs été privée de tout territoire pendant soixante ans.

    Le minuscule État de la Cité du Vatican est né en 1929 après la signature d’un traité entre le Saint-Siège et l’Italie. Et aussi bien avant qu’après, c’est bien le Saint-Siège, et non pas l’État, qui est sujet titulaire de la souveraineté internationale. Entre 1870 et 1929, quand les États pontificaux n’existaient plus et que l’État de la Cité du Vatican n’existait pas encore, le Saint-Siège a conservé son droit de légation actif et passif, en ouvrant de nouvelles nonciatures et en accréditant auprès de lui les représentants diplomatiques des nouveaux pays, tout comme il a continué à ratifier des concordats, qui appartiennent par leur nature au droit international, et il a été impliqué dans des missions et des arbitrages internationaux. Sous le seul pontificat de Benoît XV, être 1914 et 1922, le Saint-Siège a ouvert des relations diplomatiques avec pas moins de dix nouveaux États.

    En cela évitant toujours avec le plus grand soin de céder à des doctrines théocratiques de fusion entre le trône et l’État. On n’a jamais rien vu de pareil, ni dans le traité de 1929, ni dans aucun autre document précédent ou ultérieur, en l’espace de plusieurs siècles, jusqu’à la date fatidique du 3 juin de cette année, le jour où la nouvelle loi fondamentale de l’État de la Cité du Vatican entrera en vigueur.

    Certes, dans l’histoire de l’Église catholique, des tentations de revêtir de droit divin les pouvoirs du « pape roi » sont bien apparues çà et là. Mais elles ont toujours été rejetées. Et surtout par des membres de l’Église de tendance ultra-conservatrice, qu’on imaginerait justement comme étant plus disposés à céder.

    Dans un article du quotidien « Domani » du 21 mai, Giovanni Maria Vian, professeur de littérature chrétienne antique et ancien directeur de « L’Osservatore Romano », citait à juste titre le grand juriste et canoniste Nicola Picardi, qui définissait la conception théocratique comme étant « substantiellement étrangère à la doctrine catholique », « s’appuyant sur ce que formulait en 1960 le cardinal conservateur Alfredo Ottaviani : ‘Ecclesia non competit potestas directa in res temporales’, c’est-à-dire qu’il n’appartient pas à l’Église d’exercer une autorité directe dans les affaires temporelles ».

    Avant cela, on pourrait également citer Pie IX, le pape qui a été dépossédé des États pontificaux et qui, un an après leur perte, dans l’encyclique « Ubi nos » de 1871, protestait en revendiquant la nécessité d’un État susceptible de protéger « la liberté maximale » du pape d’ « exercer sur toute l’Église le pouvoir suprême et l’autorité », mais il écrivait que « la principauté civile du Saint-Siège a été donnée au Pontife romain par volonté singulière de la Providence ». Rien de plus qu’une « volonté singulière » ; rien à voir avec « en vertu du ‘munus pétrinien’ », comme dans l’actuelle loi fondamentale de l’État de la Cité du Vatican !

    Mais on trouvera plus à propos encore ce qu’écrivait en 2011 l’historien de l’Église et professeur à la Grégorienne Roberto Regoli, dans la revue « Barnabiti Studi », dans un essai érudit sur le cardinal Luigi Lambruschini, secrétaire d’État sous le Pape Grégoire XVI (1831-1846), l’un et l’autre avec la réputation – pas toujours historiquement fondée d’ailleurs – d’être des « réactionnaires acharnés ».

    Appelé à juger un texte en cours de publication en « défense de la souveraineté temporelle » du Saint-Siège, Lambruschini a immédiatement commencé par objecter que « le primat a été donné à la personne de Pierre et non pas au Siège ».

    Quant au fond de la question, c’est-à-dire à l’origine du pouvoir temporel de l’Église romaine, Lambruschini admettait que oui, il était opportun « pour le bien même de la Religion que le chef suprême de cette dernière ait un État indépendant, pour pouvoir gouverner avec la liberté et l’impartialité nécessaire l’Église et les Fidèles répandus dans le monde catholique ». Mais pour mieux rejeter ensuite le présupposé de l’auteur du texte, pour qui « l’origine des domaines temporels du Saint-Siège est divine, tout comme l’est l’origine de la Cathèdre de saint Pierre, fixée à Rome ».

    Pour Lambruschini, lier le pouvoir temporel des papes à la « divine origine de la Cathèdre de saint Pierre » – c’est-à-dire comme aujourd’hui au « munus pétrinien » – « est insoutenable et dangereux », parce que « si les domaines temporels étaient absolument nécessaires au chef suprême de l’Église de la manière dont l’auteur l’exprime, cela aurait pour conséquence que Jésus Christ aurait abandonné son Église « in necessariis », dès le début de l’époque qui l’a vu naître, étant donné que pendant des siècles, les pontifes suprêmes n’étaient clairement pas des souverains temporels ».

    Lambruschini a été écouté et le texte fut retiré. Jusqu’à aujourd’hui, où cette thèse « insoutenable et dangereuse » est devenue officielle, avec la signature du pape régnant.

  • Pratique de l'euthanasie en Belgique : une surveillance en trompe-l'oeil

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    Du "Collectif Hippocrate" (collectif de soignants) sur Mediapart :

    25 mai 2023

    Euthanasie – La CFCEE belge : une surveillance en trompe-l’œil

    De nombreux partisans de la mort administrée affirment que l'euthanasie serait "une liberté très strictement encadrée en Europe". L'exemple de la CFCEE est très souvent cité. Ce serait la preuve que les dérives en Belgique seraient fantasmées. Cet article a pour objectif de remettre les points sur les i.

    A l’heure de nouveaux débats concernant la fin de vie, de nombreux journalistes, politiques ou simples citoyens ont décidé de se tourner vers nos voisins belges et suisses. Il est vrai que ces pays ayant légalisé soit l’euthanasie, soit le suicide assisté, sont à même de nous fournir des données empiriques sur les conséquences d’une évolution de notre législation.

    Pour défendre la légalisation de la mort administrée, l’argument de la mise en place de garde-fous est souvent avancé. Ceux-ci seraient en mesure de concilier respect de la volonté des patients et prévention des dérives. A ce titre, il est souvent fait référence à la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE) belge. Les partisans de la mort administrée la présentent souvent comme une instance de contrôle efficace. La preuve ? Seul un cas d’euthanasie aurait été envoyé devant la justice, ce qui signifierait que la commission effectue son travail, et que le cadre légal est respecté. Mais voilà… tout n’est pas aussi idyllique, et cette institution présente un niveau de dysfonctionnement élevé. Nous allons les relever dans cet article. Pour cela, nous nous fonderons sur des études et des enquêtes menées entre 2007 et 2020. A l’heure où de nombreux politiques disent vouloir faire évoluer la législation sur le modèle belge, il semble nécessaire d’en montrer les dangers.

    Rappelons d’abord le droit belge en la matière : le site de la CFCEE rappelle qu’un médecin ayant pratiqué une euthanasie doit compléter un document d’enregistrement et le transmettre à la commission dans les 4 jours ouvrables suivant l’acte. Ainsi, le contrôle pratiqué par la CFCEE se fait a posteriori uniquement. Nous pourrions y voir là un premier élément problématique : si erreur il y a, il est de toute façon trop tard pour le patient euthanasié.

    Une commission juge et partie

    Le 4 octobre 2022, la CEDH a décidé de condamner la CFCEE pour son manque d’indépendance. Et pour cause : le médecin accusé par un individu d’avoir euthanasié sa mère à son insu était lui-même le président de la CFCEE. Ayant été amené à juger sa propre pratique euthanasique, il était fort improbable qu’il la considère comme illégale et s’accuse lui-même devant la justice. Par ailleurs, la patiente euthanasiée avait, peu avant son décès, fait un don à l’association pro-mort administrée LEIF, dont le président n’était autre que… ce même médecin.

    La loi belge oblige le médecin traitant à consulter un à deux autres confrères pour confirmer le caractère constant, insupportable et inapaisable de la souffrance physique ou psychique du patient. Ces confrères doivent évidemment être indépendants, tant vis-à-vis du patient que du médecin traitant. Or, dans le cas présenté ci-dessus, les deux médecins consultés collaboraient étroitement avec l’association LEIF, présidée par le médecin en charge de l’euthanasie de la patiente. Indépendance disions-nous. De manière plus générale, la présence dans la commission de médecins appartenant à des associations ouvertement pro-euthanasie pose question. Le peu de dossiers remis à la justice ne prouve pas un respect profond de la loi, comme sont tentés de le faire croire certains militants, mais montre au contraire le fonctionnement opaque et, disons-le, corporatiste, de cette commission. Celle-ci agit en effet plus comme un bouclier protégeant les confrères que comme une véritable instance de contrôle. C’est d’ailleurs ce que sous-entend Wim Distelmans, ancien président de la CFCEE : « les informations fournies par les médecins sont toujours réputées exactes par la commission. » [1]

    Globalement, les procédures instaurées ne peuvent être qu’opaques. Le caractère anonyme des formulaires à remplir rend impossible la vérification de l’indépendance de la commission, et leur caractère concis permet aux médecins de n’avoir à se justifier de rien.

    En 2018, tous ces éléments ont poussé un membre de la CFCEE à démissionner. Pour cause : ses pairs avaient refusé de transmettre à la justice le cas d’un médecin ayant euthanasié un patient sans son consentement.

    Une défaillance de contrôle

    Autre point tout aussi grave, sinon plus : les euthanasies déclarées ne représenteraient qu’une partie des euthanasies pratiquées. Wim Distelmans, toujours le même, a ainsi confirmé que « certains médecins [pratiquaient], parfois ouvertement, des euthanasies sans les déclarer à la commission de contrôle. » [2] Et d’ajouter : « les cas douteux, évidemment les médecins ne les déclarent pas, alors on ne les contrôle pas. »

    On ne parle pas ici de quelques brebis galeuses qui, malgré la légalisation de l’euthanasie, s’amuseraient à la pratiquer clandestinement. Nous parlons ici d’un pourcentage considérable de pratiques euthanasiques qui échapperaient à tout contrôle. En 2010, une enquête publiée dans le journal Palliative Medicine [3] portant sur le report des cas d’euthanasie en Flandres affirmait que seuls 52,8% des cas d’euthanasie étaient reportés. S’il faut prendre cette donnée avec des pincettes du fait de la difficulté évidente à recueillir des informations non déclarées, ce chiffre ne peut que nous alerter. En 2014, on peut lire dans une nouvelle étude parue dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) [4] que les « actes mettant fin à la vie sans demande explicite du patient », bien qu’existant dans des pays non-permissifs, sont plus nombreux en Belgique qu’ailleurs. Au même moment, dans un article intitulé « Euthanasie : faut-il s’inspirer du modèle belge ? » [5], Radio France affirme qu’« 1,8% des décès en Belgique restent consécutifs à des injections létales non-déclarées. »

    On peut lire dans une étude de 2015 publiée dans le New England Journal of Medicine [6] que 25 à 35% des euthanasies en Belgique ne seraient pas déclarées. Ces chiffres ont par ailleurs été corroborés par une autre étude datée de 2018 et parue dans le Journal of Pain and Symptom Management [7]. La même année, un rapport intitulé « How accurately is euthanasia reported on death certificates in a country with legal euthanasia” et publié dans le European Journal of Epidemiology [8] confirme qu’il existe une absence substantielle de report des cas d’euthanasie en Belgique, et que les certificats de décès ne suffisent pas pour évaluer la pratique euthanasique, y compris dans les juridictions où cela est légal.

    Plus de 20 ans après la légalisation de la mort administrée, le problème n’est toujours pas réglé. Ainsi, comme le rapporte l’Institut Thomas More dans un article daté du 14 février 2023 : « la commission admet que les moyens financiers et humains dont elle bénéficie l’empêchent d’effectuer un contrôle sérieux. » [9]

     Collectif Hippocrate

    [1] Propos du Dr Wim Distelmans rapporté au journal néerlandais Standaard

    [2] Ibid

    [3] Smets, T., Bilsen, J., Cohen, J., Mette L Rurup, D., Mortier, F., & Deliens, L. (2010). “Medical Decisions at the End of Life in Flanders, Belgium - A Nationwide Post-mortem Survey of Euthanasia Cases Reported and Unreported to the Federal Review Committee.” Palliative Medicine

    [4] Chambaere K, Bernheim JL, Downar J, Deliens L. “Characteristics of Belgian "life-ending acts without explicit patient request": a large-scale death certificate survey revisited.” CMAJ Open. 2014 Oct

    [5] Says F. « Euthanasie : faut-il s’inspirer du modèle belge ? », Radio France, novembre 2014

    [6] Chambaere K., Stichele R. V., Mortier F., Cohen J., Deliens L., « Récents Trends in Euthanasia and Other End-of-Life Practices in Belgium”, The New England Journal of Medicine, 2015

    [7] Sigrid Dierickx,Joachim Cohen,Robert Vander Stichele,Luc Deliens,Kenneth Chambaere “Drugs Used for Euthanasia : A Repeated Population Based Mortality Follow-back Study in Flanders, Belgium, 1993-2013” Journal of Pain and Symptoms Management, 2018

    [8] Cohen, J., Dierickx, S., Penders, Y. W. H., Deliens, L., & Chambaere, K. (2018). How accurately is euthanasia reported on death certificates in a country with legal euthanasia: a population-based study. European Journal of Epidemiology

    [9] De Lamotte A. « La pratique de l’euthanasie en Belgique est sur la voie de dérives inquiétantes », Institut Thomas More, 14 février 2023

  • Un jeune chrétien pakistanais condamné à mort pour avoir prétendument blasphémé via WhatsApp

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Un jeune chrétien condamné à mort pour avoir prétendument blasphémé via WhatsApp

    30 mai 2023

    Bahawalpur (Agenzia Fides) - Nouman Asghar, un chrétien de 24 ans de la ville de Bahawalpur, au Pendjab, a été condamné à mort pour blasphème aujourd'hui, 30 mai, par un tribunal de première instance de Bahawalpur. Le jeune homme avait été arrêté en 2019 pour avoir enfreint l'article 295-c du code pénal, qui punit la diffamation du prophète Mahomet, en raison d'un prétendu blasphème consommé via WhatsApp. Sur le téléphone portable du jeune homme et de son ami Sunny Mushtaq - qui a également été arrêté - des messages contenant des dessins blasphématoires du prophète Mahomet ont été trouvés sur le chat WhatsApp. Le procès contre le jeune homme s'est achevé en janvier dernier, mais le juge de district du tribunal de première instance de Bahawalpur a mis cinq mois avant de rendre son verdict, publié aujourd'hui, 30 mai.

    Selon l'avocate Aneeqa Maria Anthony, de l'ONG "The Voice", qui assure la défense juridique d'Asghar et de Mushtaq, "le magistrat a ignoré toutes les procédures et toutes les preuves en faveur de l'accusé. Il voulait seulement accomplir son "devoir sacré" de punir un blasphémateur présumé. Nous nous attendons à ce que Sunny Mushtaq subisse le même sort. Ils ont été arrêtés pour un jeu d'adolescents. Leurs familles souffrent énormément. Notre équipe juridique à The Voice met tout en œuvre pour que justice leur soit rendue, en aidant leurs familles et en se tenant à leurs côtés dans ces moments sombres et difficiles".

    La famille du jeune homme nie l'accusation. Selon les avocats, Mushtaq et Asghar ont reçu une caricature blasphématoire sur leurs smartphones. Or, ce dessin leur a été envoyé par Bilal Ahmad, un jeune musulman, mais la police n'a pris aucune mesure à l'encontre d'Ahmad, qui était l'expéditeur de l'image blasphématoire. "Il s'agit là d'un nouvel exemple d'utilisation abusive des lois sur le blasphème", déclare l'avocat Anthony, qui demande aux autorités de mener une enquête équitable sur cette affaire et annonce un recours en appel.

    (PA) (Agenzia Fides 30/5/2023)

  • Le moment de la Pologne

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    De Filip Mazurczak sur First Things :

    LE MOMENT DE LA POLOGNE

    30 mai 2023

    En 2019, feu le cardinal George Pell a été condamné à une peine de prison pour des allégations d'abus sexuels - allégations qui ont ensuite été annulées à l'unanimité par la Haute Cour d'Australie. Si les quatorze mois que Pell a passés en prison ont été une via crucis pour lui et pour les catholiques australiens, ils ont également inspiré et revitalisé l'Église locale. Une situation similaire s'est récemment produite en Pologne. Les médias ont tenté de noircir les noms de deux Polonais, géants du catholicisme du XXe siècle, le cardinal Adam Sapieha et le pape saint Jean-Paul II. Ces calomnies ont eu un effet inattendu : elles ont entraîné une mobilisation sans précédent des catholiques polonais pour défendre la vérité.

    Début mars, la chaîne de télévision libérale américaine TVN 24 a diffusé un documentaire intitulé Franciszkańska 3. Ce film, réalisé par le journaliste Marcin Gutowski, affirme que le cardinal Adam Sapieha était un prédateur sexuel (Sapieha, archevêque de Cracovie de 1911 à 1951, est devenu un héros national pour avoir organisé l'aide humanitaire pendant les deux guerres mondiales et pour avoir courageusement défendu la souveraineté polonaise sous l'occupation allemande et sous le régime stalinien). Le documentaire affirme également que l'élève vedette de Sapieha au séminaire de Cracovie, Karol Wojtyła, a couvert trois cas d'abus sexuels commis par des prêtres durant son mandat d'archevêque de Cracovie, de 1964 à 1978 : Bolesław Saduś, Eugeniusz Surgent et Józef Loranc. 

    À peu près au moment de la diffusion du documentaire, le journaliste néerlandais Ekke Overbeek a publié le livre Maxima Culpa : What the Church Is Covering Up About John Paul II (Ce que l'Église dissimule à propos de Jean-Paul II). Ce livre a été publié par Agora Publishing, affilié au quotidien anticlérical de gauche Gazeta Wyborcza. Il est frustrant de constater que certaines publications catholiques libérales (telles que Tygodnik Powszechny, fondée par Sapieha et qui comptait parmi ses collaborateurs le jeune Karol Wojtyła) ont également pris le train en marche contre le pape. 

    Dans les jours précédant et suivant immédiatement la sortie du livre et du film, Gazeta Wyborcza et des médias libéraux comme Newsweek Polska et Onet.pl ont publié de nombreux articles à caractère sensationnel, traitant les affirmations de Gustowski et Overbeek comme des vérités indiscutables. 

    J'ai publié ici une analyse complète des accusations elles-mêmes, et elles sont loin d'être indiscutables. Selon une étude détaillée des archives secrètes de la police de sécurité communiste publiée dans le quotidien Rzeczpospolita par les journalistes Tomasz Krzyżak et Piotr Litka, il n'est pas certain que Bolesław Saduś ait été un agresseur d'enfants. Quant aux deux autres dissimulations présumées : lorsqu'il a appris les délits sexuels de Loranc, le cardinal Wojtyła l'a suspendu et l'a fait vivre en isolement dans un monastère (ses sanctions ont précédé l'arrestation de Loranc par les autorités communistes) ; et il a expulsé le troisième délinquant, Eugeniusz Surgent, incardiné dans le diocèse de Lubaczów, de son diocèse. 

    Récemment, Krzyżak et Litka ont publié une autre analyse de documents que Gutowski et Overbeek n'avaient pas consultés. Ces documents suggèrent fortement que les allégations contre le cardinal Sapieha ont été fabriquées par la police secrète communiste. En outre, l'affirmation selon laquelle le cardinal Sapieha était un prédateur sexuel a déjà été contestée par de nombreux historiens ; ils soulignent qu'il est invraisemblable que Sapieha ait abusé de séminaristes alors qu'il était âgé de 83 ans, mourant et alité, et que ses accusateurs n'étaient pas des témoins fiables. Ils notent également que le fait que le régime communiste n'ait pas utilisé ces allégations dans sa campagne anticatholique du début des années 1950 implique qu'il les considérait comme improbables.

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  • UCL: le masque est tombé

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       On peut lire dans le Catéchisme de l'Eglise catholique que "la vie humaine doit être respectée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l'être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie" (n. 2270). Le Pape actuel, qui prend tant de libertés sur d'autres sujets, réitère encore cet enseignement dans sa dernière interview, citée dans un des articles qui précèdent celui-ci. Tous les Papes et tous les évêques du monde, du reste, n'ont cessé de répercuter cet enseignement (sauf peut-être l'inénarrable Gaillot de Parténia). Même Simone Veil, qui porta la lourde responsabilité d'être la "mère" de la première légalisation de l'avortement en France, affirmait que l'avortement ne serait jamais "un droit".

       Eh bien, ce n'est pas, ce n'est plus l'avis de l'Université catholique de Louvain, s'il faut en croire son recteur actuel Vincent Blondel. "L’UCLouvain défend le droit à l’avortement dans les balises telles que prévues par la loi", a-t-il déclaré sur le site de La Libre. On trouvera ce propos cité dans le présent blog, jeudi 25 mai, suivi de commentaires tous judicieux. Que leurs auteurs en soient remerciés.

       Je souhaite simplement ajouter ceci. L'UCLouvain a un pouvoir organisateur dont quatre de nos évêques sont membres. L'archevêque de Malines-Bruxelles est en outre président de ce pouvoir organisateur et grand chancelier de l'Université. Si la prise de position du recteur de l'UCLouvain n'est pas démentie - elle ne l'a pas été à ce jour -, de trois choses l'une. Ou bien la conférence épiscopale de Belgique met fin, dans les plus brefs délais, à tous les liens organiques existant entre elle et l'UCLouvain. Les quatre évêques remettent leur démission du pouvoir organisateur et l'épiscopat fait savoir, par voie de communiqué, que l'UCLouvain ne peut plus, dans les balises de la loi de l'Eglise, se donner pour catholique. Ou bien notre conférence épiscopale est une assemblée de chiffes molles (je m'efforce de rester poli). Ou bien - ce que je me refuse à croire - l'épiscopat belge a fait sienne la position du recteur de l'UCLouvain, auquel cas c'est à Rome que le problème devrait être logiquement soumis. J'attends une réponse claire et je ne suis pas le seul.

    Paul Vaute  

  • Erdogan reste au pouvoir : "l'inadéquation des instruments des médias occidentaux pour représenter la situation turque"

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/TURQUIE - Erdogan reste au pouvoir. Mgr Bizzeti : l'insuffisance de certaines analyses occidentales se fait jour

    29 mai 2023

    Ankara (Agence Fides) - Les résultats définitifs des élections en Turquie, avec la victoire du président sortant Recep Tayyip Erdogan, mettent également en évidence "l'inadéquation des instruments des médias occidentaux pour représenter la situation turque". C'est ce qu'a souligné Mgr Paolo Bizzeti sj, Vicaire apostolique d'Anatolie, en rappelant également que "l'Église catholique n'a jamais été en difficulté avec le gouvernement d'Erdogan".

    Lors du second tour des élections présidentielles qui s'est tenu hier, dimanche 28 mai, le président Erdogan a obtenu 52,16% des voix. Son rival Kemal Kılıçdaroğlu s'est arrêté à 47,84%. Ce résultat intervient après des mois au cours desquels les sondages et les analyses des médias occidentaux avaient crédité la possible fin de la longue saison d'Erdogan à la tête de la Turquie. "La méconnaissance du pays réel, a remarqué Mgr Bizzeti dans un entretien avec l'Agence Fides, conduit à une certaine superficialité dans la façon de comprendre la Turquie, et ensuite on est surpris... La victoire d'Erdogan était prévisible, et il n'y a pas eu le renversement de situation que certains avaient prédit. C'est parce que nous sommes obnubilés par certains aspects qui nous semblent si importants, alors qu'il y en a d'autres qui sont manifestement plus importants pour le peuple turc et que nous sous-estimons". Parmi les facteurs à prendre en compte, le vicaire apostolique d'Anatolie souligne "l'importance que la Turquie a prise sur la scène internationale avec le gouvernement d'Erdogan, un fait important pour les Turcs. Le gouvernement d'Erdogan est reconnu comme un acteur géopolitique par l'Europe et les Etats-Unis, par Poutine et les monarchies du Golfe, pour des raisons différentes, voire parfois opposées. Il s'agit donc d'un dirigeant aux commandes qui peut compter sur la reconnaissance internationale. Ceux qui le présentent comme un dictateur isolé qui fait cavalier seul, proposent une lecture erronée de la réalité. Erdogan est un homme élu et soutenu par la communauté internationale. Et il faut en tenir compte, car l'opinion publique turque en tient compte".

    Erdogan l'a emporté sur son rival par une différence d'environ 2 millions de voix. Cette victoire lui garantit de rester à la tête du pays pour cinq années supplémentaires. Ces dernières semaines, pour tenter de rallier des soutiens, Kemal Kılıçdaroğlu avait pris un tournant nationaliste et anti-immigrés dans sa campagne, promettant l'expulsion et le rapatriement forcé des millions de réfugiés syriens qui ont trouvé refuge en Turquie. "Le candidat de l'opposition, note Mgr Bizzeti, voulait rivaliser avec Erdogan sur le terrain d'Erdogan, et ce n'était pas un choix très crédible. L'opposition n'a pas eu le courage de défendre quelque chose de vraiment différent. Cela explique aussi en partie le résultat : si les arguments sont plus ou moins les mêmes des deux côtés, les gens choisissent de maintenir au pouvoir l'homme qu'ils connaissent déjà".

    En ce qui concerne les sentiments que le résultat des élections peut susciter parmi les communautés chrétiennes en Turquie, Mgr Bizzeti souligne que "Honnêtement, l'Église catholique n'a jamais été en difficulté avec le gouvernement d'Erdogan. Il y a des questions qui ont toujours été en suspens, comme la personnalité juridique de l'Église catholique. Mais ce sont des problèmes qui découlent du traité de Lausanne, et certainement pas du gouvernement de l'Akp, le parti d'Erdogan. De plus, ajoute l'évêque jésuite, une certaine laïcité kémaliste qui relègue la religion à la sphère privée n'est pas très souhaitable pour nous. Sur ce point aussi, il faut sortir de certaines banalisations. En Europe, la laïcité totale de l'État est considérée comme une valeur, mais il y a des situations controversées et des aspects discutables. Un gouvernement qui prend en compte les sentiments religieux des citoyens est cependant souhaitable pour nous. Nous ne pouvons accepter une religion simplement reléguée à la conscience”. (GV) (Agence Fides 29/5/2023)

  • Nicaragua : encore un acte sacrilège contre des lieux sacrés; déjà 90 depuis le début de l'année 2023

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

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    AMÉRIQUE/NICARAGUA - Encore un acte sacrilège contre des lieux sacrés : déjà 90 depuis le début de l'année 2023

    26 mai 2023

    Managua (Agence Fides) - "Ils peuvent profaner nos temples, détruire nos images, mais notre foi demeure toujours en Jésus-Christ qui a créé le ciel et la terre. Vive Jésus Sacramentel". Il s'agit d'un nouvel acte sacrilège signalé il y a quelques jours contre la chapelle de Nuestra Señora de Fatima à Campuzano, dans la municipalité de Nindirí, département de Masaya. "Un groupe d'inconnus a profané le Saint-Sacrement, les hosties consacrées ont été retirées du tabernacle et abandonnées dans une propriété voisine", a déclaré Jesús Silva, curé de la paroisse Santa Ana de Nindirí, à laquelle appartient la chapelle.

    Dans le récent rapport de l'avocate nicaraguayenne Martha Patricia Molina, "Nicaragua : ¿Una Iglesia perseguida ?"(une église persécutée?), 529 attaques contre l'Église catholique ont été signalées depuis 2018, lorsque les manifestations contre le régime dictatorial de Daniel Ortega et Rosario Murillo ont éclaté. Depuis le début de l'année 2023, 90 ont déjà été enregistrées. En 2020, une autre chapelle de la même municipalité a également été profanée, où des criminels ont volé de l'argent.

    Cinq années d'hostilité, de persécution, de siège, de profanation, de destruction, de vol, d'expulsion et de confiscation perpétrées par la dictature, ainsi que l'emprisonnement de dirigeants religieux et de laïcs engagés de l'Église au Nicaragua, c'est ce que Molina a dénoncé. Le rapport indique qu'en 2018, l'Église catholique du Nicaragua a subi 84 attaques, 80 en 2019, 59 en 2020, 55 en 2021 et 161 en 2022, le nombre le plus élevé enregistré au cours des cinq dernières années.

    (Agence Fides 26/5/2023)

     
  • "L’UCLouvain défend le droit à l’avortement"

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    Des étudiants courageux ont osé rappeler que "l'IVG arrête un coeur et en brise un autre" (slogan vu à la Marche pour la Vie). Quel scandale ! Tous les bien-pensants font chorus contre ces abominables trublions "d'extrême-droite", y compris le journaliste de service de La Libre. Et le recteur de l'UCLouvain (jadis Université Catholique de Louvain) d'affirmer que son Université "défend le droit à l'avortement"... Cet unanimisme dans la promotion de l'avortement est vraiment inquiétant et manifeste un total mépris pour l'être humain en gestation.

    De Quentin Colette sur le site de La Libre :

    Tags anti-IVG à Louvain-la-Neuve : malheureusement "des groupes luttent contre les femmes et leurs libertés"

    La ministre des Droits des femmes, Bénédicte Linard, va amplifier son soutien aux associations luttant pour les droits des femmes.

     Début mai, des tags anti-interruption volontaire de grossesse étaient apparus à Louvain-la-Neuve. Des étudiants les ont vite détournés.

    Début mai, des tags anti-interruption volontaire de grossesse étaient apparus à Louvain-la-Neuve. Des étudiants les ont vite détournés.

    Début mai, un groupe d’activistes militant pour la suppression du droit à l’avortement – on ne sait pas si c’étaient des étudiants ou non – avait écrit des tags anti-interruption volontaire de grossesse sur des murs à Louvain-la-Neuve, dont certains de bâtiments de l’UCLouvain.

    Les réactions indignées des étudiants n’avaient pas tardé. "Non aux idées d’extrême droite sur notre campus ! L’avortement est un droit fondamental !" avait ainsi soutenu, sur Instagram, l’Union syndicale des étudiants de Louvain-la-Neuve (proche de la FGTB).

    "Le droit à l’avortement est à la base du droit de disposer de son corps et de la liberté d’avoir le choix, un choix qui n’a pas à être remis en question. Tout notre soutien aux femmes qui luttent pour leurs droits. Tant que ce genre d’acte arrivera et tant que le sexisme et les attaques aux droits des femmes continueront, on continuera de lutter, ensemble contre le sexisme", avait lancé sur Facebook le groupe Comac LLN (les jeunes PTB).

    Très vite, les étudiants avaient aussi détourné les tags pour les transformer en messages pro IVG.

    Mardi, en commission des Droits des femmes du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le député wallon Eddy Fontaine (PS) a regretté que "les groupes anti-IVG soient de plus en plus agressifs. Il faut donc poursuivre et amplifier le soutien aux associations qui aident les femmes concernées au quotidien. Quelle que soit notre appartenance politique, nous devons toutes et tous rester vigilants par rapport à cette menace".

    Il a dès lors interrogé la ministre Bénédicte Linard (Écolo) pour savoir comment elle allait réagir face à ces mouvements anti-IVG.

    La ministre a tout d’abord condamné ces actes qui montrent que, malheureusement, les droits et libertés des femmes ne doivent jamais être considérés comme acquis. Ces tags "attirent notre attention sur l’existence de groupes luttant contre les femmes et leurs libertés."

    Et d’ajouter: "En Belgique, les acteurs de terrain se font l’écho de la multiplication de témoignages relatifs à l’agressivité croissante des anti-IVG. Le fait que leurs tags apparaissent sur un campus met en avant le rôle spécifique joué par les établissements d’enseignement supérieur dans l’information et la sensibilisation au droit à l’IVG. En l’occurrence, je ne doute pas que l’UCLouvain condamnera ces agissements et prendra des mesures pour les prévenir. Je salue en outre la réaction de ses étudiants et étudiantes face à ces tags."

    Contactée, l’UCLouvain dit condamner ces tags

    Jusque-là, l’université n’avait pas réagi officiellement. Nous avons donc contacté son recteur, Vincent Blondel. "L’UCLouvain condamne sans aucune ambiguïté ces tags et dénonce clairement et fermement le message qu’ils portent. L’UCLouvain défend le droit à l’avortement dans les balises telles que prévues par la loi."

    Il ajoute que l’université s’assure que ses services d’aide puissent soutenir et orienter correctement les étudiantes concernées.

    Enfin, l’université a fait retirer les tags sur ses bâtiments dès qu’elle en a eu connaissance.

    En commission, la ministre Linard a, elle, rappelé que la Fédération finance structurellement des associations luttant pour les droits des femmes. "La propagande anti-avortement que véhiculent ces tags me conforte dans la nécessité de poursuivre et d’amplifier le soutien à ces associations."

  • 350 églises paroissiales vont être réaffectées en Flandre

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    De Filip Ceulemans sur Kerknet (traduction automatique) :

    350 églises paroissiales vont être réaffectées

    24 MAI 2023

    Le gouvernement flamand lance une plateforme pour préserver l'avenir des églises paroissiales.

    Dans un avenir proche, au moins 350 églises paroissiales en Flandre seront réaffectées à un usage secondaire. Environ 200 ont déjà été (partiellement) réaffectées, et à peu près autant d'autres églises font l'objet d'un processus similaire. La Plate-forme pour l'avenir des églises paroissiales du gouvernement flamand souhaite rassembler tous les partenaires concernés afin que les autorités locales qui souhaitent réutiliser ou réaffecter une église sachent à qui s'adresser pour poser des questions. La Plate-forme est composée des agences flamandes de l'administration interne et du patrimoine immobilier, de la Conférence épiscopale, du Maître d'œuvre flamand, de PARCUM et de l'Association flamande des villes et communes.

    L'église des pèlerins

    L'église Heilig Hart de Lier, où la Plate-forme a été présentée, symbolise les enjeux. "Le XXe siècle est le siècle au cours duquel la plupart des églises ont été construites, mais aussi le siècle au cours duquel la plupart des églises ont été fermées", a déclaré le bourgmestre de Lier, Rik Verwaest (N-VA). "L'église a été construite par Flor Van Reeth en 1938-1939, dans l'esprit du mouvement moderniste des pèlerins. Après une restauration complète, qui a coûté 2,7 millions d'euros, elle est utilisée pour la liturgie et les activités culturelles. L'autel est sur roulettes, ce qui nous permet de le faire glisser vers l'arrière".

    L'entretien et la restauration des églises étant souvent coûteux, ils sont parfois considérés comme une charge. "Il est vrai que l'aspect financier est souvent important, mais nous devrions considérer cela comme un défi plutôt que comme un fardeau", a déclaré le ministre du patrimoine immobilier, Matthias Diependaele (N-VA). "Les églises sont toujours considérées comme le centre de la communauté. Lorsque vous touchez une église, cela libère beaucoup d'émotions".

    Dôme

    Près de deux églises sur cinq en Flandre sont entièrement protégées en tant que monuments, 15 % le sont partiellement. "Cela montre à quel point la religion a contribué à façonner la Flandre", poursuit M. Diependaele. "Nous voulons transmettre cet héritage aux générations suivantes sans pour autant le couvrir d'un dôme.

    Nous devons être conscients qu'une nouvelle utilisation peut avoir un impact majeur sur la valeur patrimoniale d'une église. Cela nécessite des conseils supplémentaires".

    La plate-forme de connaissances peut jouer un rôle important à cet égard. "Nous sommes confrontés à des défis majeurs", a déclaré le ministre de l'intérieur Bart Somers (Open vld). "L'affectation secondaire ou la réaffectation d'une église nécessite de nombreuses consultations avec les autorités locales et les communautés paroissiales. Il n'est pas toujours facile pour les autorités locales de faire des choix. C'est là que la plateforme intervient en tant que point de contact pour les administrations paroissiales et ecclésiastiques.

    Nous permettons aux conseils locaux de réaliser une étude de faisabilité sur les projets d'avenir de leurs églises. L'objectif est d'accélérer le rythme des réalisations effectives et qualitatives".

    L'évêque d'Anvers, Johan Bonny, a souligné l'importance de la faisabilité des projets. "Les plans approuvés s'avèrent parfois difficiles à réaliser. Dans la ville d'Anvers, tous les plans originaux sont en suspens parce qu'ils sont irréalisables. Le fait que l'on travaille sur plus d'une voie est un pas dans la bonne direction. Jusqu'à présent, lorsque l'on discutait d'un projet secondaire ou de rezonage, un cortège d'autorités locales, de la province, de la Flandre et de bureaux immobiliers venait à ma rescousse. Il est remarquable de constater à quel point ils deviennent soudain pieux dans ces moments-là. Plus pieux que des religieuses", s'amuse l'évêque.

    Une destination communautaire

    Pour Johan Bonny, dans un monde de plus en plus agité, les églises sont des oasis de paix et de tranquillité qui méritent d'être préservées. "Les sacrements n'ont pas besoin de luxe, mais peuvent être célébrés dans la sobriété.

    En entretenant les églises de manière austère, il est possible d'en sauver davantage.
    Investissez dans l'entretien de base de toutes les églises au lieu de vous concentrer sur une seule d'entre elles", a conseillé M. Bonny au gouvernement.

    "Il est frappant de constater que les églises secondaires ou réaffectées qui réussissent sont souvent, et ce n'est pas une coïncidence, dotées d'une fonction communautaire", a conclu Wim Dries (CD&V), maire de Genk et président du VVSG. "À Genk, les églises réaffectées abritent un centre communautaire, une salle de sport scolaire, une galerie d'art et une épicerie sociale. L'élargissement et l'optimisation de l'utilisation des églises paroissiales, qui sont souvent la propriété de la municipalité, est une bonne chose car elle profite à l'ensemble de la communauté, y compris à ceux qui n'assistaient pas aux messes auparavant."

  • Faux héros et vraies proies de notre époque, « les jeunes » sont aujourd’hui très sollicités

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    De Christian Flavigny sur gènéthique.org :

    « Les jeunes », faux héros et vraies proies de notre époque

    2/5/2023

    « Les jeunes » sont aujourd’hui très sollicités ; les politiques guignent leurs votes, les organismes publics leurs gamètes, les familles leurs avis sur l’avenir du monde. Bien sûr, c’est sous les plus flatteuses apparences de mieux les associer ; mais est-ce ouverture généreuse – ou intérêt bien calculé ? En quoi cela interroge-t-il notre époque ?

    Faux héros 

    L’adolescence est cet âge en transition dans le mouvement de la vie, déjà plus l’enfance, pas encore l’âge adulte ; sur les thèmes existentiels, cela veut dire qu’elle émerge de l’innocence enfantine sans accéder encore à la perception adulte.

    L’innocence enfantine : la différence des sexes intéresse les enfants en fonction du lien qu’ils soupçonnent avec la procréation – moins son lien charnel qu’existentiel : ils brassent des hypothèses sur « comment naissent les enfants ? », en fait en quête d’éclaircir « pourquoi la venue de l’enfant ? » qui touche au « pourquoi moi », autrement dit « qu’est-ce qui a animé le désir de mes parents de me mettre au monde ? »

    La perception adulte : la rencontre avec l’autre sexe dans sa différence, ouvre à la mutation psychique préludant à se rendre mutuellement parent ; mutation, car il va s’agir de donner à l’enfant les repères pour grandir. Les parents les puisent depuis ce qu’ils reçurent en tant qu’enfant jadis de leurs propres parents : devenir parent, c’est accepter de n’être plus l’enfant ou l’adolescent, accepter que tout ce qui avait été attendu jadis en tant qu’enfant n’a pas toujours été reçu comme espéré, que l’on a pu souvent se sentir incompris ; tout en en gardant vivantes en soi les impressions, heureuses ou décevantes, comblées ou frustrantes, qui seront le fil conducteur pour s’occuper de son propre enfant, pour animer sa vie psychique, pour assurer sa protection.

    L’adolescence est en transition entre ces deux moments de la vie ; elle prend ses distances avec le moment familial : la classique protestation adolescente, c’est le besoin de s’extraire du don parental qui fut reçu durant l’enfance, de prétendre pouvoir s’en dispenser, sans savoir encore comment rédimer la dette que cela a constitué ; l’ado ne saura l’engager que plus tard, dans le moment d’un devenir parent qui mue la dette engrangée en don restitutif fait à son propre enfant.

    Du coup, par crainte secrète de ne pas être à la hauteur de cette dette, l’adolescent affiche s’en moquer, récusant d’en être redevable[1], posture de frime chargée d’ingratitude qui drape son besoin de se prendre en main et d’affirmer sa personnalité. Derrière la forfanterie de façade, il aborde de débrouiller les embarras où le plonge la relation garçon-fille, découvrant souvent dans la douleur la différence de leurs attentes ; en même temps qu’il se confronte aux idéaux : ce ne sont plus ceux de l’enfance tournés vers le vœu de combler au mieux les attentes de ses parents, mais une quête d’un sens à donner à sa vie, engageant des idéaux personnels à se forger, démarqué des idéaux que projetaient ses parents. Le jeune cherche à se frayer la voie d’une émancipation vers son propre cheminement, justifiant l’enthousiasme adolescent pour « les grandes causes » même peu réalistes, débat avec les idéaux qu’il engage comme un défi à relever pour conforter l’estime de lui-même ; non sans péril si cela mène à rompre avec le lien parental ou s’il ne retrouve pas un appui qui s’y substitue et le relaie, sans l’exploiter, auprès d’un adulte dans la vie sociale. Ce passage, au sens anthropologique du terme qui faisait parler de « rites de passage », peut mener aux prises de risque pour se prouver à soi-même relever le défi, voire aux tentatives de suicide dans le désespoir de ne pas se sentir être à la hauteur d’idéaux grandioses mais inatteignables.

    Ainsi l’enfant est à la croisée des deux différences, celle des sexes dont il est le fruit et celle des générations dont il instaure le maillon suivant ; l’âge adulte est le moment de nouer ces deux différences, celle entre les sexes comme lien d’incomplétude qui est le vécu humain de la partition sexuée, et celle entre les générations qui confronte à la finitude humaine. L’adolescence est la transition entre les deux moments, l’étape exploratrice et baladeuse de la vie.

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  • La chrétienté a largement participé au développement de la civilisation européenne

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    Un entretien avec Jean-François Chemain (propos recueillis par Côme de Bisschop) sur le site de la revue Conflits :

    Comment la chrétienté a façonné l’Europe.

    22 MAI 2023

    La chrétienté a largement participé au développement de notre civilisation : unité de l’Europe, primauté de la paix, laïcité ou encore droits de l’homme, sont autant de principes qui en découlent. À l’heure où le christianisme est en déclin en Europe, Jean-François Chemain fait le point sur ses apports civilisationnels et la légitimité de leur avenir. 

    Jean-François Chemain est docteur en histoire, écrivain et professeur à l’Ircom. Son dernier ouvrage, Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde, vient de paraître aux éditions Artège. 

    Vous écrivez que « toute la civilisation européenne est pétrie de christianisme ». Comment « Europe » et « chrétienté » sont-ils devenues synonymes ? 

    Le terme « Europe », dans son sens moderne, a été utilisé pour la première fois sous la plume de saint Colomban, un moine irlandais, dans deux lettres au pape (590 et 614), où il définissait celle-ci comme l’espace soumis à l’autorité spirituelle de ce dernier. Cela excluait l’islam naissant, et ses conquêtes futures au détriment de la chrétienté, mais aussi l’Empire byzantin, berceau de l’orthodoxie, dans lequel l’Église était soumise à l’Empereur.  Pour être plus précis, « Europe » est synonyme de « chrétienté d’Occident ».

    Pour le christianisme, la guerre n’est jamais souhaitable et doit rester un ultime recours. Si elle devient nécessaire, celle-ci doit être justifiée. Qu’est-ce qu’une « guerre juste » pour les chrétiens ? Ces deux mots ne sont-ils pas antinomiques ? 

    Le christianisme a très tôt défini une conception de la « guerre juste ». Saint Augustin a en effet adapté au christianisme une antique conception romaine, qui qualifie ainsi une guerre défensive, déclenchée par une autorité légitime, quand on a épuisé en vain tous les moyens pacifiques, et afin de réparer une injustice subie. Une pensée reprise et formalisée par saint Thomas d’Aquin. Cela exclut toute guerre de conquête, même soi-disant « sainte ».

    Le message évangélique de la religion chrétienne est un message de paix, comme le précise l’évangile selon Saint Matthieu : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ». À ce titre, comment les chrétiens justifient-ils l’épisode des croisades ou encore celui des guerres de religion et de ses violences ? 

    Les croisades, qu’on se plaît à présenter comme un triste prototype de guerre « sainte », n’ont de fait été vécues que comme une guerre « juste », destinée à protéger les pèlerins chrétiens empêchés de se rendre sur leurs Lieux Saints par les développements du djihâd musulman – qui est, lui, une authentique guerre sainte. Quant aux guerres de religion, l’Église catholique en porte, comme les autres Églises chrétiennes, une part de responsabilité. Mais elles doivent aussi beaucoup à la prétention des chefs d’État de se mêler de religion, et de vouloir que tous leurs sujets croient la même chose qu’eux. Et puis, enfin, ce n’est pas parce qu’on est chrétien qu’on se comporte comme un saint : au moins a-t-on conscience de son péché !

    La Révolution française n’a pas eu pour ambition de s’appliquer uniquement aux Français, mais bien à l’humanité tout entière. Existe-t-il un lien entre la vocation universelle de la Révolution et celui du catholicisme ? 

    Effectivement, « catholique » signifie « universel ». Et donc, moins paradoxalement que logiquement, si la France est « la fille aînée de l’Église » (catholique), alors ce qui est français est aussi universel. D’où la prétention de la Révolution d’être universelle (cf. la Déclaration des droits de l’Homme, valable pour l’Humanité entière, quand le Bill of rights anglais ne s’appliquait qu’au peuple anglais), mais aussi cette conception universaliste qu’a la République de la nation française : en ferait partie, si l’on en croit, par exemple, le sociologue « autorisé » Patrick Weil, toute personne, d’où qu’elle vienne, qui adhère à ses valeurs. Et ce bien plus qu’un Français « de souche », qui apparaît furieusement « local » et n’a en outre pas choisi de venir pour faire allégeance à des « valeurs ».

    L’imaginaire collectif considère souvent la démocratie comme étant la fille d’Athènes, qui serait réapparue  miraculeusement en 1789 en France. Cependant, si la démocratie a été utilisée par les Grecs, ils n’en faisaient pas un impératif, l’important était de diriger selon le bien commun. Ainsi, comment le christianisme, par son choix du mode électoral au sein des institutions religieuses, a-t-il permis de mettre en avant la démocratie, longtemps tombée en désuétude, comme une évidence morale ? 

    Le compendium de l’Église catholique présente la démocratie comme un système préférable aux autres. C’est contraire à une idée reçue, qui voudrait que celle-ci ait eu partie liée avec la monarchie, et que la démocratie ait été une conquête réalisée contre elle. On ne peut pas nier que cela ait été le cas au XIXesiècle, mais dans le contexte particulier du traumatisme post-révolutionnaire. 

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