Madame, Monsieur,
Ce dimanche 2 juillet 2023, l'ECLJ fête ses 25 ans d'existence!
C'est au début du mois de juillet 1998, que Jay Sekulow et d'autres avocats créèrent, à Strasbourg, le Centre européen pour le droit et la justice.
C'est une grande grâce pour nous de fêter cet anniversaire, en contemplant ce que notre association a pu réaliser pour la protection de la vie, de la famille et de la liberté religieuse en France, en Europe et dans le monde.
Ces dizaines d'interventions à la CEDH, l'affaire des crucifix, l'affaire Lambert, nos rapports sur la CEDH et sur l'ONU, ces conférences, ces chrétiens emprisonnés dont nous avons obtenu la libération... Tous ces combats n'auraient pas pu être menés sans votre soutien! Alors du fond du cœur, Grégor Puppinck et toute l'équipe de l'ECLJ vous remercient!
De Caterina Maniaci sur ACI Stampa:

Lectures : le cas Eugenio Corti
Cette année marque le 40e anniversaire de la première édition du "Cheval rouge", le chef-d'œuvre de Corti, publié en 1983.
30 juin 2023
Le "cas" Eugenio Corti peut se résumer en quelques mots : un grand écrivain, selon certains spécialistes internationaux le plus grand écrivain italien depuis les années 50, avec un lectorat en constante augmentation, mais presque ignoré par les critiques italiens. Un écrivain à contre-courant, à l'écriture tranchante et classique, ancré dans la réalité, dans la terre (en particulier sa Brianza) et le regard tourné vers le haut. Quoi de plus désuet et démodé ? Si peu adaptable, diffusable, réductible, et pourtant toujours capable d'attirer, de donner des réponses à cet inépuisable désir de sens. Cette année marque le 40e anniversaire de la première édition du "Cheval rouge", le chef-d'œuvre de Corti, publié en 1983.
La maison d'édition Ares, qui a toujours édité et publié ses œuvres, a voulu commémorer cet anniversaire et, pour l'occasion, Elena Rondena, professeur à l'Université catholique de Milan, a illustré l'exposition avec laquelle les Rencontres de Rimini (20-25 août) rendront hommage à l'écrivain et à son chef-d'œuvre littéraire. Corti est né à Besana en Brianza en 1921 et y est décédé en 2014 ; la Brianza, disions-nous, comme lieu de vie, de formation, d'inspiration, la terre d'où a jailli l'épopée du Cheval rouge, un roman qui a démontré, entre autres, que la littérature italienne peut atteindre la "longue foulée" d'un Tolstoï ou d'un Dostoïevski. Ses œuvres de fiction sont, outre "Il cavallo rosso", "I più non ritornano", "Gli ultimi soldati del re", "Il Medioevo e altri racconti" et les "Racconti per immagini", "Catone l'antico", "La terra dell'indio" et "L'isola del paradiso". À l'époque, il a écrit le drame "Procès et mort de Staline", qui a été très bien accueilli. En 2015, le volume "Je reviendrai" rassemble sa correspondance de la campagne de Russie ; en 2019, "Je veux ton amour" rassemble ses épîtres avec sa future femme Vanda, qui est également l'éditrice du volume ; en 2021, "Chacun est pressé par sa Providence" rassemble ses journaux intimes de 1940 à 1949.
Préjugés idéologiques pendant longtemps, non-appartenance aux bons cercles, puis inattention, Corti semblait, et semble encore, dans l'ombre. Et pourtant... Ainsi, comme le rappelle Alessandro Zaccuri dans un article de l'Avvenire, "ses funérailles, célébrées dans la basilique à côté de laquelle se dresse le monument inspiré du Cheval rouge, avaient été un événement populaire bien plus qu'un événement de foule : la convocation d'une communauté de lecteurs qui avaient reconnu dans les pages d'Eugenio Corti leur propre vision du monde et leur propre expérience de la vie. En un mot, leur propre foi, qui était alors la foi inébranlable et obstinée des "paolotti", comme l'écrivain continuait à les appeler avec fierté, faisant justice au préjugé qui confinait le christianisme des "simples" aux marges de l'histoire.
Oui, la foi, au centre de tout, la reconnaissance d'une communauté puis d'un peuple, dans la manière de vivre et donc d'écrire de ce Briançonnais sobre et vif, réservé mais plein d'élans et de fulgurances, premier des dix enfants d'une famille qui avait créé une solide entreprise industrielle.
Formation religieuse et culturelle rigoureuse, université catholique, participation à la tragique campagne de Russie... Ses débuts d'écrivain avec I più non ritornano, mémoire de la retraite du Don, datent de 1947. Corti se fait connaître et apprécier dans le climat littéraire effervescent, et pas seulement, de l'après-guerre, mais se heurte ensuite aux idéologies dominantes, notamment lorsqu'il écrit et publie en 1962 le presque prophétique Procès et mort de Staline. La marginalisation est décrétée et promulguée. Mais Corti ne s'inquiète pas, il se met à l'écart pour préparer son chef-d'œuvre, ce "Cavallo rosso" (Cheval rouge) qui paraît en 1983, méticuleusement sédimenté, distillé entre souvenirs personnels et "lecture" d'événements historiques dans sa maison de Besana, avec sa femme Vanda toujours à ses côtés.
Une épopée, une œuvre épique, rare dans notre panorama littéraire, d'une grande ampleur et surtout largement ouverte à une dimension spirituelle, de l'Histoire et des histoires de chaque personnage, le long d'un cycle historique si exigeant de 1940 à 1974. Foi, cohérence, guerre, violence, mort, amour, désillusion, désespoir : les grands thèmes éternels ne sont pas banalisés, éludés, réduits à des formules, mais joués à fond, dans la tension d'une écriture élaborée mais directe, comme de l'argile travaillée et modelée sur une longue période. Ce n'est pas un hasard si des auteurs comme Tolstoï et Dostoïevski ont été cités, avec des pierres angulaires de la littérature mondiale comme Guerre et Paix et Les Frères Karamazov. Mais aussi, bien sûr, les Promessi Sposi (Les Fiancés) de Manzoni, même si les différences sont nombreuses, y compris sur le plan théologique, si l'on peut dire, entre les deux auteurs. Plus de mille pages pour plonger dans une vision du monde, une lecture qui pénètre, interroge. Plus qu'une lecture, une expérience.
Presque ignoré des circuits officiels en Italie, en France, en revanche, il devient rapidement un roman culte, traduit, diffusé, étudié, aimé. Mais là aussi, il s'est peut-être produit quelque chose d'inattendu : grâce à un bouche-à-oreille actif, sa notoriété s'est consolidée au fil du temps, ses lecteurs se sont multipliés et se sont attachés avec ténacité à l'écrivain, comme s'il était une présence concrète et réelle dans leur vie. Les centaines de lettres reçues au fil du temps en témoignent. On sort des pages de Il Cavallo Rosso comme d'un long voyage, même à l'intérieur de soi, illuminé par la certitude d'un sens authentique de ce qui se passe et nous entoure.

De kath.net/news :
Crise au Soudan : "Open Doors" voit un avenir sombre pour les chrétiens
1er juillet 2023
Selon l'expert en Afrique de l'Est de l'œuvre de bienfaisance, l'instabilité due à un conflit ravivé fait le jeu des islamistes extrémistes.
L'œuvre d'entraide "Open Doors" prévoit un avenir sombre pour la minorité chrétienne du Soudan, pays frappé par des crises permanentes. Les combats qui ont repris au printemps entre l'armée et les forces paramilitaires auraient un impact particulièrement négatif sur le petit groupe de chrétiens, déjà affaibli par la persécution religieuse persistante, a rapporté Fikiru Mehari, spécialiste de l'Afrique de l'Est pour Open Doors, dans un communiqué publié mercredi par l'organisation.
La plus grande inquiétude de la minorité chrétienne, qui compte 2 millions de personnes (4,3 pour cent de la population), est que l'instabilité provoquée par les conflits actuels fasse le jeu des islamistes extrémistes et leur permette d'imposer à nouveau des lois islamiques à la population, a-t-il ajouté. "Cette guerre est une occasion pour les extrémistes islamiques de revenir au pouvoir et de dire : vous voyez, la démocratie ne fonctionne pas, revenons à la charia", a déclaré Mehari.
Après la chute d'Omar al-Bashir en 2019, les conditions avaient eu tendance à s'améliorer pour les chrétiens. Mais après le coup d'État militaire de fin 2021 et les protestations, le Soudan s'est retrouvé à nouveau en neuvième position en 2023 sur l'Index mondial de persécution, dans lequel Open Doors répertorie les 50 pays où les chrétiens sont le plus persécutés. Cela s'explique par l'arrivée progressive au pouvoir d'anciens alliés d'al-Bashir, qui appliquent une interprétation stricte de la charia et s'immiscent de plus en plus dans les activités des églises, a expliqué l'expert.
Personne ne sait quelles seront les conséquences du conflit pour les gens à l'avenir, a déclaré Mehari, mais des signes dévastateurs se profilent déjà pour la minorité chrétienne. "Les gens ont manifesté il y a quatre ans parce qu'ils n'avaient pas de pain. C'est toujours le cas aujourd'hui, mais ils sont encore plus inquiets". Selon lui, il est à craindre que le pays ne se dirige vers une nouvelle dictature, explicitement dirigée contre les chrétiens. "Leur vie serait alors encore pire qu'à l'époque d'Omar al-Bashir. L'avenir s'annonce vraiment sombre pour eux", s'inquiète Mehari.
Il se fait du souci pour les chrétiens d'Afrique de l'Est en général. Leurs conditions de vie se détériorent actuellement dans toute la région. Mehari a donc plaidé pour une intervention de la communauté internationale.
Depuis le 15 avril, le conflit entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 1.800 morts et deux millions de déplacés selon l'ONU, selon l'agence de presse française AFP. Jusqu'à présent, les combats s'étaient principalement concentrés sur la capitale Khartoum, qui compte cinq millions d'habitants, et sur l'immense région du Darfour à l'ouest.
De Stefano Fontana sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :
Les évêques américains contre les politiciens catholiques pro-avortement, un exemple à imiter
Les députés catholiques-démocrates voudraient réconcilier les batailles de la foi et de l'avortement. Mgr Broglio n'est pas d'accord : cette prise de position claire est aussi un signal clair sur l'équilibre entre les prélats américains et Santa Marta.
01_07_2023
Un événement de grand intérêt s'est produit aux États-Unis : les évêques ont corrigé la position en faveur de l'avortement revendiquée par un groupe de parlementaires catholiques. L'intervention des évêques a clarifié certains points fondamentaux de la question politique concernant les catholiques et l'avortement : du rôle de la conscience à la tâche des fidèles laïcs, en passant par le sens authentique de la laïcité et de la liberté de religion. Il a également écrit un nouveau chapitre important dans la relation entre les évêques américains et le pape François : sur ce point, comme on le sait, il n'y avait et il n'y a toujours pas de convergence entre les deux parties.
Dans une déclaration de principes rédigée le 24 juin, jour du premier anniversaire de l'arrêt de la Cour suprême qui a annulé Roe vs. Wade sur le droit à l'avortement, sur papier à en-tête du Congrès, une trentaine de membres du Congrès, dont l'actuelle whip en chef Rosa L. DeLauro et la vétérane Nancy Pelosi, ont à nouveau énuméré les raisons pour lesquelles ils se battent, en tant que catholiques, pour la promotion du droit à l'avortement.
Leur argumentation s'articule autour de quatre points, qui découlent tous - selon les pétitionnaires - des principes de la Doctrine sociale de l'Église. Le premier point concerne le devoir d'aider les personnes défavorisées, et les femmes qui avortent entreraient dans les catégories des pauvres, des discriminés et des victimes du racisme. Le deuxième est que la conscience éclairée doit être laissée libre de prendre des décisions concernant son propre corps, citant le Catéchisme lorsqu'il dit qu'il faut toujours obéir à la conscience même lorsqu'elle est erronée. Le troisième est la séparation de l'Église et de l'État, avec l'impossibilité d'imposer par la loi ses propres croyances religieuses à ceux qui ne les partagent pas. La quatrième est la référence même à Christifideles laici de Jean-Paul II, selon laquelle la tâche des laïcs ne serait qu'une animation éthique générale.
La faiblesse de ces arguments est très évidente. Dans l'ordre : 1) Les femmes qui avortent ne sont pas toujours victimes d'une injustice sociale, alors que les enfants avortés le sont certainement ; 2) L'ignorance invincible des errements de la conscience qui nous libère de la responsabilité morale est très difficile à prouver ; 3) les catholiques s'opposent à la réglementation de l'avortement pour des raisons religieuses mais aussi pour des raisons de raison (laïque) et il ne s'agit donc pas d'imposer leur foi à qui que ce soit mais de rappeler tout le monde à une vérité naturelle ; 4) enfin, sur le pas téméraire de l'utilisation des Christifideles laici, il vaut mieux jeter un voile pieux.
Cela aurait pu être comme avant, chacun pour soi et Dieu pour tous. Au lieu de cela, le 28 juin, le nouveau président des évêques américains, Timothy Broglio, ancien ordinaire militaire, ainsi que les évêques d'Arlington (Virginie) et de Brownsville (Texas), ont publié une déclaration rectificative au nom de l'ensemble de l'épiscopat. Ils ont été très clairs dans leur condamnation de la position des démocrates catholiques : "Les membres du Congrès qui ont récemment invoqué les enseignements de la foi catholique elle-même pour justifier l'avortement ou soutenir un prétendu droit à l'avortement déforment gravement la foi. Il est faux et incohérent d'affirmer que la suppression d'une vie humaine innocente à son stade le plus vulnérable puisse être compatible avec les valeurs de défense de la dignité et du bien-être des personnes dans le besoin". Après avoir rappelé l'enseignement clair du Catéchisme (n° 2270 et 2273), les évêques affirment que "l'avortement viole ce respect pour les enfants à naître et apporte une souffrance indicible à d'innombrables femmes.
Quant à la conscience, précisément en raison de la haute considération qu'elle mérite, "les responsables politiques devraient défendre la liberté des catholiques et d'autres personnes de servir le bien commun conformément à leurs convictions dans un large éventail de domaines (...) Cependant, la conscience n'est pas un permis de commettre le mal et d'ôter des vies innocentes. La conscience ne peut pas justifier et ne justifie pas l'acte ou le soutien de l'avortement. En effet, la conscience "doit être informée et le jugement moral éclairé" par la Parole de Dieu dans la foi et la prière, et "guidée par l'enseignement autorisé de l'Église" [CEC 1783, 1785]. En outre, la réalité selon laquelle les enfants à naître sont nos frères et sœurs vivants n'est pas seulement une question de foi, mais elle est attestée par la science et la saine raison".
Cette intervention revêt une importance considérable. Tout d'abord, elle s'adresse aux catholiques démocrates américains, mais elle s'applique également aux catholiques européens et à tous ceux qui se cachent derrière ces arguments. Elle constitue donc également un stimulant pour des prises de position similaires de la part d'autres épiscopats. En outre, la "déclaration corrective" confirme que, malgré les changements au sommet de la conférence épiscopale américaine et malgré les actions inquiétantes du Saint-Siège et de François lui-même, la ligne de l'Église américaine reste celle de la protection de la loi naturelle. Enfin, indirectement, la "déclaration" propose à nouveau la question non résolue de l'intégration dans la communion des catholiques favorables à l'avortement. Et dans ce cas également, c'est la position d'ouverture décisive du pape François qui en pâtit.
Les évêques belges en prendront-ils de la graine ?
De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :
Des émeutes ? Non : une insurrection !
Les émeutes de Nanterre ont mis le feu à la France. Un scénario devenu presque banal : une bavure policière, un jeune homme de 17 ans multirécidiviste tué à bout portant au cours d’un refus d’obtempérer au volant d’un bolide à Nanterre. Cette cité s’enflamme... et l’incendie se propage comme une traînée de poudre aux « banlieues » et à une vingtaine de villes, grandes, moyennes et petites, dans toute la France et jusqu’à Bruxelles... Voitures, bus, trams incendiés, mobilier urbain vandalisé, commerces pillés, mairies et commissariats attaqués, et même les portes de la prison de Fresnes sont touchées !
Les premières réactions des autorités n’étaient pas de nature à étouffer les flammes : dès le matin du 28 juin, à Marseille, le président de la République a qualifié le tir du policier d’acte « inexplicable » et « inexcusable ». Quelques heures plus tard, à l’Assemblée nationale, la première ministre, Élisabeth Borne, a estimé que « les images choquantes » diffusées sur les réseaux sociaux montraient une intervention de police « qui n'est manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre ». Autant dire que la cause semblait entendue sans autre forme de procès, a déploré Élisabeth Lévy, la directrice de Causeur, au micro de Sud-Radio. En plus de ces déclarations du chef de l’État et de la première ministre, l’Assemblée nationale s’est levée et a observé une minute de silence pour rendre hommage à la victime, ce qui a indigné Elisabeth Lévy : « Nahel c’est très triste, mais il n’est pas mort pour la France, il n’est pas mort en héros... C'est totalement démago. Et pourquoi ? Pour calmer le jeu ! [...] La lâcheté n’est pas une politique. » Ou si c’en est une, la poursuite des émeutes a montré qu’elle n’était pas payante.
Après une première nuit chaotique, Emmanuel Macron a changé de registre pour dénoncer « des scènes de violences injustifiables ». Après une deuxième nuit explosive, le président de la République a convoqué une cellule interministérielle de crise le jeudi 29 juin, suivie d’une autre, le 30 juin, après une troisième nuit de déchaînements. Le président a dénoncé « une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent » et annoncé que « des moyens supplémentaires » allaient être déployés par le ministre de l'Intérieur. Malgré le déploiement de 40 000 policiers et gendarmes, mais aussi d'unités du Raid et de la BRI, la nuit du 29 au 30 juin a de nouveau été marquée par de très nombreuses violences dans la plupart des villes de France. Au total, dans la nuit de jeudi à vendredi, 875 personnes ont été interpellées en France, dont 408 à Paris et sa proche banlieue, selon le ministère de l'Intérieur. Bilan à compléter par les chiffres donnés par le président de la République lui-même : 492 bâtiments dégradés, 2 000 véhicules brûlés et 3 880 incendies allumés sur la voie publique dans toute la France, pour la seule nuit du 29 au 30 juin.
Pour expliquer ces émeutes, on entend parler à nouveau de « relégation sociale » dans des « banlieues abandonnées ». Vincent Trémolet de Villers ne croit pas à la pertinence de cette explication. Dans son éditorial d’Europe 1 (30 juin, en lien ci-dessous), il la juge « doublement fausse » :
- D’une part, explique-t-il, beaucoup d’émeutiers exploitent ce drame pour déchaîner une violence qu’ils pratiquent rituellement le Jour de l’An, le 14 juillet ou après un match de foot... « Ce sont des émeutiers d’opportunité qui dès qu’ils le peuvent agressent les policiers, les pompiers, les journalistes ».
- D’autre part, il ne s’agit pas de jeunes « abandonnés » dans ces quartiers où ont été engloutis des dizaines de milliards pour construire écoles, bibliothèques, salles de sport, murs d’escalade, et autres bâtiments périodiquement vandalisés, dont les habitants des campagnes ne verront jamais l’ombre. « La vérité, c’est que cette jeunesse n’est pas abandonnée, elle est déshéritée ». Quelle différence ? « C’est celle entre la matière et l’esprit : ces jeunes sont déshérités parce qu’ils ont été privés de notre héritage immatériel, héritage que nous avons nous-mêmes bradé. [...] Ils ont été privés des deux piliers de la civilisation : l’école et l’autorité ». Celle-ci a été récupérée par des islamistes et/ou par des trafiquants de drogue dont on soupçonne qu’ils sont à la manœuvre dans ces « quartiers » pour y reprendre leur business en anticipant une nouvelle défaite de l’État. D’où l’enjeu crucial d’une réponse dont la fermeté ne soit plus seulement verbale mais pénale, en attendant une refonte de fond en comble de notre système judiciaire et une réforme drastique de notre politique migratoire. À Nanterre, lors de la curieuse « marche blanche » où il s’agissait de « venger » la mémoire de Nahel, ce n’est pas un drapeau français mais bel et bien un drapeau algérien qui flottait au-dessus du cortège. Comment ne pas voir que toutes ces émeutes participent à une insurrection ethnique, religieuse, civilisationnelle appelée à connaître d’autres manifestations ?
Du site des Missions Etrangères de Paris :
Des extrémistes hindous saccagent un centre catholique en construction à Allahabad
29/06/2023
Plusieurs groupes extrémistes hindous, dont les organisations Bajrang Dal et Vishva Hindu Parishad, ont dévasté un centre communautaire catholique en construction au village de Shahzadpur, dans le diocèse d’Allahabad (dans l’Uttar Pradesh, dans le nord de l’Inde). Le centre est destiné à apporter une aide éducative et sociale aux habitants, toutes confessions confondues. Mgr Gerald Mathias, évêque de Lucknow (capitale de l’Uttar Pradesh), estime que ces groupes « se comportent comme s’ils étaient au-dessus des lois ».
Des extrémistes hindous ont attaqué et pillé un centre communautaire catholique en construction à Shahzadpur, un village du district de Kanpur Dehat, dans le diocèse d’Allahabad (au sud de l’État indien de l’Uttar Pradesh, dans le nord du pays). Le centre était destiné à offrir une aide sociale et éducative aux croyants de toutes confessions, afin de servir le développement des plus démunis dans la région.
Pourtant, la présence d’une croix et l’utilisation du centre comme salle de prière par la communauté catholique locale a mis en colère les individus les plus extrémistes. Ceux-ci ont hissé des drapeaux couleur safran, symboles du nationalisme hindou, sur le site, en affirmant que le bâtiment allait devenir une église et qu’il était construit sans permis de construction officiel. Ils ont recouvert les murs de graffitis à la louange des dieux hindous, et endommagé les caméras de surveillance et les statues.
Le centre doit être construit à côté de l’école catholique Sainte-Marie, qui offre des services sociaux et une éducation de qualité aux élèves de toutes confessions, y compris parmi les milieux les plus vulnérables. Toutes les demandes officielles de permis de construction ont été déposées par l’Église locale, qui est toujours en attente d’autorisation.
Des groupes partisans de « l’hindutva », l’idéologie nationaliste hindoue
Une plainte a été déposée auprès de la police locale contre les groupes partisans de « l’hindutva » (une idéologie politique et extrémiste qui prône la suprématie hindoue et qui cherche à transformer une Inde laïque et diversifiée en un État hindou ethnoreligieux), dont les organisations Bajrang Dal et Vishva Hindu Parishad (VHP), des mouvements nationalistes hindous.
Satish Kumar Singh, commissaire de la station de police d’Akbarpur (Uttar Pradesh), explique que les assaillants ont aussi agi de manière inappropriée avec les forces de l’ordre. Il dénonce également le fait qu’ils se fassent justice eux-mêmes. « Même s’il n’y a pas les permis nécessaires, qui a autorisé le Bajrang Dal, le VHP ou tout autre groupe à détruire des structures, même illégales ? », proteste Mgr Gerald Mathias, évêque de Lucknow (capitale de l’Uttar Pradesh).
« Ces groupes se comportent comme s’ils étaient au-dessus de la loi », dénonce-t-il, en estimant qu’ils se sentent encouragés par le fait qu’ils « ne sont pas contrôlés » et qu’ils peuvent agir en toute impunité. « La police doit intervenir contre ces pilleurs pour que ces crimes ne se répètent pas », insiste l’évêque.
(Avec Asianews)
De Settimo Cielo (Sandro Magister) :
C'est ici que le pape se trompe. Le chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne s'exprime ouvertement sur la paix et la guerre...
(S.M.) Le document suivant est d'une importance exceptionnelle. Il s'agit de la traduction intégrale et officielle de l'interview accordée par Sviatoslav Shevchuk, archevêque principal de l'Église gréco-catholique ukrainienne, à l'important journal "Glavkom", publiée dans la langue originale le 23 juin 2023 et relancée aujourd'hui en italien par le secrétariat de l'archevêque.
Aujourd'hui, 29 juin, c'est la fête des saints Pierre et Paul. Il semble que Shevchuk nous ait fait entrevoir l'apôtre des Gentils qui, à Antioche, "s'opposait ouvertement à Pierre parce qu'il était dans l'erreur" (Galates 2,11).
En effet, avant cette interview, jamais personne dans la hiérarchie de l'Église n'avait parlé avec une telle franchise, une telle richesse de contexte invisible et une telle profondeur d'analyse pour juger les actions de François concernant la guerre en Ukraine. Mais c'est précisément ce que Shevchuk fait ici, dans un esprit de correction fraternelle envers le successeur de Pierre.
Bonne lecture !
*
Qu. - Votre Béatitude, le mois de juin marque l'anniversaire de la visite du pape Jean-Paul II en Ukraine. En 2001, cette visite est devenue un événement important qui est entré dans l'histoire, et aujourd'hui, toute l'Ukraine attend des nouvelles du Vatican concernant la prochaine visite du Pontife. Quelles décisions ont déjà été prises par le Vatican concernant cette nouvelle visite, et quand attendre le pape chez nous ?
R. - En fait, la visite de saint Jean-Paul II en Ukraine a fait date. À l'époque, nous plaisantions en disant qu'il était le premier pape à revenir vivant d'Ukraine, puisque nous avons deux papes martyrs - le pape Clément et le pape Martin - qui ont donné leur vie en Crimée, dans le sud de l'Ukraine.
La visite de Jean-Paul II a été un événement qui a donné à l'Ukraine un plus grand statut de sujet en tant qu'État à l'époque du président Kuchma. Premièrement, cette visite était bien préparée et deuxièmement, à mon avis, elle a établi certains critères pour évaluer le succès de toutes les futures visites papales. Je me souviens qu'en tant que vice-recteur du séminaire théologique de Lviv, mon équipe et moi-même avons été directement impliqués dans la préparation de la visite. Je me souviens également que nous avons travaillé sur divers documents, sur la logistique et sur la préparation de toutes les liturgies à célébrer à Kiev et à Lviv. Je me souviens même d'avoir commenté la visite du pape à la télévision et à la radio. À Kiev, la station de radio centrale était impliquée. La liturgie s'est déroulée dans le rite byzantin au stade Chaika. À Lviv, j'ai commenté la rencontre du pape avec les jeunes à la télévision. L'appel du pape aux jeunes restera probablement à jamais une page d'or dans le développement et la croissance de notre État indépendant. Bien sûr, nous aimerions que les futures visites ne soient pas inférieures, nous aimerions qu'il y ait une visite du pape en Ukraine.
Cela fait plusieurs années que l'on prépare et que l'on planifie la visite éventuelle du pape François en Ukraine. Le pape m'a dit personnellement qu'il avait le désir de venir en Ukraine. Cependant, nous constatons que le désir du pape s'inscrit dans un contexte différent à chaque fois.
Pour la première fois, le pape a exprimé son désir de venir en Ukraine avant même le début de l'invasion russe à grande échelle. Il est clair que la nouvelle phase de la guerre d'agression contre l'Ukraine a créé de nouvelles circonstances, de nouvelles conditions, modifiant, d'une certaine manière, les mécanismes organisationnels de la préparation de la visite elle-même. L'année dernière, nous nous réjouissions d'une éventuelle visite, mais à la fin de l'année, le pape a fait savoir qu'il lui était très difficile de voyager en raison de son état de santé. Et comme il n'y a pas de liaison aérienne directe avec Kiev aujourd'hui, il lui aurait été très difficile d'effectuer un tel voyage.
Le message principal qu'il souhaite apporter à l'Ukraine est probablement encore en cours d'élaboration. Le pape veut vraiment faire tout ce qui est possible pour arrêter cette guerre. Qu'est-ce que cela signifie ? Le pape veut être un messager de bonnes nouvelles pour le peuple ukrainien. Mais comment faire ? Aujourd'hui, nous constatons que la guerre et tous les crimes commis par la Russie en Ukraine font de notre pays l'un des plus grands défis de ce pontificat, l'un des plus grands défis de la mission du pape François dans le monde moderne.
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D'IFamNews :
Le mouvement pro-vie sort victorieux du rejet par Malte de la légalisation de l’avortement
28 juin, 2023
Le mouvement pro-vie de Malte est sorti victorieux de sa lutte pour maintenir l’avortement illégal dans le pays. Le gouvernement maltais a récemment publié une nouvelle version de l’amendement sur l’avortement, précisant que le meurtre d’enfants à naître ne sera pas légalisé. L’amendement vise à codifier les pratiques de sauvetage existantes à Malte et à fournir des garanties supplémentaires pour les mères, les enfants à naître et les médecins.
Le gouvernement a reformulé l’amendement en réponse à la pression écrasante exercée par une coalition pro-vie composée de médecins, d’avocats, d’éthiciens, de juges et de dizaines de milliers de citoyens qui ont signé des pétitions. La coalition a exprimé ses préoccupations par le biais de courriels, de manifestations et des médias sociaux, envoyant un message clair selon lequel le projet de loi initial était inacceptable pour le peuple maltais.
Le mouvement pro-vie de Malte est reconnaissant au gouvernement d’avoir écouté ses préoccupations. La coalition, menée par des organisations telles que Life Network Foundation, Doctors For Life et I see Life, a été soutenue par divers groupes pro-vie, des ONG et un groupe d’experts composé de professionnels de tout le pays.
Miriam Sciberras, PDG de la Life Network Foundation, a exprimé son soulagement face à la nouvelle version de l’amendement, déclarant qu’elle leur permettait de se concentrer sur l’aide aux mères en situation de crise et sur la prise en charge de leurs enfants. Elle a souligné que Malte est une nation pro-vie qui valorise chaque vie, y compris celle de la mère et de l’enfant à naître.
La bataille pour maintenir l’avortement illégal à Malte a commencé en 2021 après qu’une touriste américaine a demandé un avortement qui lui a été refusé. Par la suite, le gouvernement a annoncé une révision de l’interdiction de l’avortement, certains préconisant un régime plus permissif. Cependant, le mouvement pro-vie s’est mobilisé et a exigé le maintien du régime existant, qui permet aux médecins d’intervenir pour sauver la vie d’une mère. Malte a un bilan louable en matière de santé maternelle, aucun cas de mortalité maternelle n’ayant été enregistré au cours de la dernière décennie.
Malgré les informations erronées diffusées par les médias, les efforts du mouvement pro-vie ont permis d’empêcher la légalisation de l’avortement. Reuters a reconnu l’impact des manifestations sur la décision du gouvernement, en soulignant le rôle du mouvement pro-vie.
À Malte, les médecins sont déjà protégés pour intervenir si la vie de la mère est en danger, même si cela entraîne la mort de l’enfant. Le cas qui a motivé l’examen de l’avortement ne représentait pas une menace pour la vie de la mère, comme l’a établi le tribunal. Cependant, elle a été utilisée comme argument par les partisans de la légalisation de l’avortement. La victoire du mouvement pro-vie garantit que les enfants à naître restent protégés à Malte.
Cette réussite est attribuée au travail acharné et au dévouement de milliers de citoyens maltais, dont le président George Vella, qui s’est fermement opposé à la légalisation de l’avortement. Leurs efforts ont permis d’assurer la protection continue des enfants à naître à Malte, marquant un moment de célébration et de gratitude pour le mouvement pro-vie.
De Vatican News :
Au Canada, une lettre pastorale pour défendre la liberté religieuse
Dans un Canada de plus en plus sécularisé, la Conférence des évêques catholiques du Canada publie une lettre pastorale sur la liberté de religion et la liberté de conscience dans le pays. Intitulé «Vivre en catholiques sur la place publique», le document, constitué de 21 points, rappelle que la liberté de religion constitue le fondement d’une démocratie.
«Au Canada, la liberté de religion et de conscience, avec les autres libertés fondamentales incluses à l’article 2 de la Charte canadienne des droits et libertés, constitue le fondement de notre société démocratique et reflète notre vie commune en tant qu’êtres humains porteurs de l’image et de la ressemblance de Dieu», rappelle la Commission épiscopale pour la justice et la paix de la Conférence des évêques du Canada (CECC) dans sa lettre pastorale publiée le 22 juin, à l’occasion de la mémoire de saint Thomas More.
Longue de huit pages, cette lettre pastorale revient d’abord sur l’importance de préserver la liberté de religion de chacun dans la société canadienne. «La liberté de religion et la liberté de conscience sont des libertés connexes qui nous permettent de vivre pleinement tels que nous sommes, tels que nous sommes appelés à être», rappellent les évêques canadiens.
«Un postulat postmoderne répandu et erroné voudrait qu’on puisse sacrifier la liberté de religion ou de conscience au profit d’une liberté d’expression ou d’association plus large», écrivent-ils également, dans un pays où selon le recensement de 2019, 19,3 millions de personnes ont déclaré être chrétiens, soit 53,3% de la population. Des chiffres en baisse ces dernières décennies, en 2011, 67,3% des Canadiens se déclaraient chrétiens. «L’idée d’éroder ainsi la défense de la liberté religieuse est un symptôme d’amnésie, un oubli de ce que nous sommes en tant qu’êtres humains, de nos désirs les plus profonds et de notre véritable dignité», note la lettre pastorale.
Liberté religieuse et État
Toujours selon l’article 2 de la Charte canadienne des droits et des libertés, l’État a obligation de défendre les libertés fondamentales de chacun. Mais selon la CECC, ce droit est régulièrement bafoué. «À tous les échelons, ces institutions imposent de plus en plus souvent non pas une laïcité ‘’ouverte’’, telle que définie par le philosophe catholique Charles Taylor, où l’État est véritablement neutre et fait place à toutes les formes de croyances exprimées pacifiquement, mais plutôt une laïcité « fermée » qui ne veut pas accommoder les différentes croyances ou qui ne permet à peine – voire pas du tout – la manifestation publique de ces croyance», dénoncent les prélats, s’inquiétant par exemple de la fermeture d’écoles ou d’hôpitaux catholiques.
Les évêques canadiens notent aussi que dans une démocratie pluraliste «l’accueil de la diversité suppose qu’on reconnaisse le droit de défendre des positions théologiques et morales précises, même lorsqu’elles remettent en cause les normes qui prédominent à notre époque». Chacun doit pouvoir défendre ses convictions sans violences et de manière authentique. «En tant que catholiques, notre foi nous appelle à défendre sur la place publique ce que nous croyons être vrai», lit-on.
Par ailleurs, avertit la CECC, sans une solide liberté de religion, les autres libertés fondamentales peuvent être remises en question.
En conclusion de cette lettre pastorale, les évêques canadiens invitent, comme Pierre, à rendre explicitement compte de la foi.