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Culture - Page 196

  • Et si la diversité n'était pas nécessairement une richesse ?

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    Du Figaro Vox :

    Mathieu Bock-Côté : «Métamorphose du blasphème en Occident»

    TRIBUNE - Notre chroniqueur, figure de la vie intellectuelle québécoise*, décrit l'autocensure qui règne à l'université et dans les médias en Amérique du Nord.

    Le 17 février dernier, le quotidien montréalais Le Devoir rendait public un inquiétant rapport produit par le collège d'enseignement général et professionnel (cégep) de Maisonneuve. Le rapport de cet établissement de Montréal, qui accueille des jeunes gens de 17 et 18 ans, nous apprenait que de plus en plus de professeurs développent des réflexes d'autocensure pour éviter de heurter les croyances religieuses ou culturelles des étudiants. Ils s'interdisent ainsi d'enseigner certaines œuvres. Il faut dire que sur les 7000 étudiants fréquentant ce cégep, la moitié sont issus de l'immigration récente et plusieurs ne sont pas nécessairement familiers avec la civilisation occidentale. Dans ce rapport, les termes étaient pesés, les mots nuancés: l'époque craint les amalgames. Si on aborde la question de l'islam, on cherche à la neutraliser, en critiquant plus largement ce qu'on appellerait en France les communautarismes.

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  • 2ème conférence de carême à Notre-Dame de Paris : "Du pain, du vin et des abeilles - ou la Bonne Nouvelle de la terre"

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    Conférence de carême à Notre-Dame de Paris du 25 février 2018

    Du pain, du vin et des abeilles, ou la Bonne Nouvelle de la terre, par Fabrice Hadjadj.

    texte disponible ICI

  • L’enseignement chronologique de l’histoire est indispensable

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    De Bosco d'Otreppe sur le site de la Libre :

    "L’enseignement chronologique de l’histoire est indispensable" (FRANC-TIREUR) 

    Il faudra cependant attendre la fin de l’année 2018, et la rédaction des référentiels qui fixent ce qui sera enseigné dans chaque cours, pour savoir avec précision comment la discipline historique sera envisagée dans nos classes.

    Notons du coup que Louis Manaranche, s’il argumente ici sa vision de ce que doit être un cours d’histoire, ne réagit en rien à ce qui est prévu par le Pacte.

    "Je crois que l’histoire, avec sa dimension chronologique et progressive, permet d’arrêter sa pensée"

    Tout est lié : la manière dont on donne un cours témoigne de la manière dont on le pense et dont on pense ses missions. Pour le cours d’histoire, vous refusez qu’il soit enseigné à travers une approche thématique ("Manger au Moyen Âge", "Être une femme à l’époque des Lumières"…). Vous privilégiez plutôt une approche chronologique. Qu’est-ce que cela veut dire sur la manière dont vous pensez l’enseignement de l’histoire ?

    Enseigner l’histoire à travers une approche chronologique impose une certaine humilité, tant cette approche se projette sur un temps assez long. Un tel enseignement considère qu’il faut d’abord passer par la transmission de l’élémentaire, qu’il est indispensable d’offrir aux élèves de saisir les grands jalons de l’histoire, de les ruminer, de les intérioriser, avant de pouvoir passer à l’étude de grandes thématiques. C’est une conception de l’enseignement qui estime que l’assimilation patiente des fondamentaux constitue un socle indispensable au déploiement de la pensée. Aller trop vite vers un enseignement thématique me semble inciter à privilégier une école du zapping, où je donne des informations pêle-mêle que l’élève aura à sa propre charge de remettre en ordre.

    L’approche thématique, "qui n’est pas sans intérêt dans la sphère universitaire", dites-vous, est donc risquée quand elle est enseignée trop tôt ?

    L’approche thématique de l’histoire peut être intéressante, je ne souhaite pas la jeter aux orties en tant que telle. Mais pour qu’un élève puisse se plonger dans une approche thématique et dans la réflexion qu’elle implique, il faut qu’il ait déjà une grande maturité. Or cette maturité repose sur l’acquisition de savoirs, et sur une histoire comprise dans sa dimension chronologique. Dans les classes, je pense donc que l’approche thématique est intéressante pour susciter l’intérêt, pour faire le lien entre tel aspect de la vie quotidienne, et tel point historique par exemple. Mais une fois passée cette première étape, il est crucial de proposer une réflexion du temps et sur le temps. Aider l’élève à comprendre la dimension chronologique de l’histoire est indispensable.

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  • Marie-Françoise Baslez : l’Eglise primitive

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    Marie-Françoise Baslez (née le 5 mai 1946) est une historienne française qui a été professeur d'histoire grecque à l'université de Paris IV-Sorbonne.

    Ancienne élève de l'École normale supérieure de jeunes filles (1966), agrégée d'histoire, travaillant sur le christianisme ancien, les romans grecs et l’histoire du judaïsme de langue grecque, elle est spécialisée dans les questions sociales des périodes hellénistique et romaine. Elle s'applique notamment à l'analyse des relations entre hellénisme et judaïsme, depuis la traduction de la Septante jusqu'à l'émergence du christianisme.

    Membre de l’Association catholique française pour l'étude de la Bible (ACFEB), elle a publié de nombreux ouvrages et articles, a participé à divers ouvrages collectifs et a édité Les premiers temps de l'Église pour les éditions Gallimard/Le Monde de la Bible. Elle anime un séminaire à l'ENS consacré aux « Religions et sociétés dans le monde gréco-romain ».

    Elle a reçu le XXIe prix Chateaubriand pour Les Persécutions dans l’Antiquité et le prix Millepierres 2017 pour Les Premiers Bâtisseurs de l'Église

    Ref KTO et Wikipedia

    JPSC

  • Bruxelles, 13 mars : Philo avec Stéphane Mercier : Eléments de métaphysique

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  • Oscars 2018 : un court-métrage sur la persécution des chrétiens au Kenya

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (Suisse) :

    Oscars 2018: film sur des chrétiens persécutés au Kenya

    Un film en nomination dans la course à l’Oscar 2018 du meilleur court-métrage de fiction a reçu le soutien financier de l’Aide à l’Église en Détresse. Watu Wote – All of us est inspiré de l’histoire vraie de chrétiens du Kenya.

    En 2015, ces chrétiens ont été sauvés parce que des passagers musulmans du même autobus ont refusé de dévoiler qui étaient les chrétiens parmi eux quand ils ont été attaqués par des terroristes du groupe Al-Shabaab (affilié à Al-Qaïda), le modus operandi de ce groupe étant de séparer les personnes pour abattre les non-musulmans.

    « Tobias Rosen est venu nous voir parce qu’il avait besoin de financer son film certes, mais aussi parce que nous possédons une expertise construite sur de nombreuses années quant à la situation des chrétiens persécutés à cause de leur foi », explique Marie-Claude Lalonde, directrice du bureau de l’Aide à l’Église en Détresse Canada. 

    M. Rosen est producteur du film. Il connaissait et appréciait déjà le travail de l’AED. « Je cherchais un partenaire adéquat pour ce thème, parce que je voulais produire un film impressionnant, mais surtout authentique. L’AED m’a énormément soutenu et s’est vraiment avéré une bénédiction pour ce film », considère le producteur. 

    « Ce projet, qui a connu de nombreux incidents et où il nous a fallu lutter avec beaucoup de difficultés, n’aurait pas avancé sans ce soutien. » 

    Le film repose sur un bref article, à l’origine de « cette incroyable histoire écrite par Julia Drache, qui montre comment la solidarité entre les êtres humains et les actes de chaque individu peuvent changer le cours de l’histoire », explique M. Rosen. 

    Une histoire de notre époque

    Par souci d’authenticité, le film - produit en 2016 – a bénéficié d’une distribution et d’une équipe de production presque entièrement kényane. Watu Wote – All of us a déjà reçu plus d’une soixantaine de prix à travers le monde, dont le Gold Student Academy Award, l’Oscar des étudiants en cinéma. L’œuvre a également reçu le prix du meilleur film africain au Festival du film de Zanzibar et Durban, en Afrique du Sud. « C’était particulièrement réjouissant pour moi personnellement, car ce prix représente une reconnaissance du continent africain grâce à l’authenticité que nous nous sommes efforcés d’atteindre », a expliqué à l’AED M. Rosen.

    La cérémonie des Oscars aura lieu le 4 mars prochain. 

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  • La présence chrétienne attestée en Inde dans les premiers siècles

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    Du site de l'Homme Nouveau (Philippe Maxence) :

    Quand l'Inde était chrétienne...

    Rédigé par Philippe Maxence le  dans Culture
    Quand l'Inde était chrétienne...
    Alors que l’on parle beaucoup en ce moment des rapports entre la Chine et l’Église, c’est vers un autre pays asiatique que l’Histoire et l’édition nous ramènent. La Tradition établit que cette région du monde fut confiée à l’apôtre Thomas, le même qui dut mettre ses doigts dans les plaies du Christ et qui nous valut d’être qualifiés de plus heureux que lui dans la mesure où nous croyons sans avoir vu. 

    En fait, la question de l’évangélisation de l’Inde aux premiers temps de l’ère chrétienne a beaucoup agité la communauté scientifique, donnant lieu parfois à des polémiques qui éloignaient de l’intérêt du sujet. On s’était notamment demandé si les traditions de l’Inde n’avaient pas transmis certains de ses éléments au christianisme ou si, au contraire, ce n’était pas à celui-ci qu’elles étaient redevables. 

    Ilaria Ramelli et Cristiano Dognini, deux universitaires italiens, dont le livre est aujourd’hui traduit en français, ont repris la question dans sa globalité. Il faut tout d’abord saluer le travail effectué, beau modèle de démarche historique, recoupant les textes et les faits, justifiant ce qui peut l’être, discernant le probable du certain, et n’avançant des conclusions qu’avec prudence. Ils ont tenu à replacer la question centrale de leur étude dans le cadre plus général des échanges commerciaux et culturels que l’Europe gréco-latine eut avec l’Inde antique. C’est dans le cadre de cette première route de l’Inde que les évangélisateurs ont pu se joindre à des marchands et pérégriner jusque dans ces parties de l’Asie. Nos deux universitaires s’intéressent particulièrement à la mission conduite par Pantène, un savant chrétien, maître de Clément d’Alexandrie, et qui effectua, au IIe siècle, un séjour en Inde. Là, il aurait découvert un exemplaire de l’Évangile hébraïque, preuve d’une présence chrétienne antérieure à la sienne. Les deux auteurs montrent que cette découverte est aussi bien attestée par Eusèbe de Césarée que par saint Jérôme, l’un et l’autre ne présentant pas les faits dans les mêmes termes, ce qui impliquerait des sources distinctes. La diffusion de l’Évangile hébraïque (ou aux Hébreux ou encore en hébreu), attribué à Matthieu, est généralement reliée par la patristique à saint Barthélémy. Et c’est donc l’action missionnaire en Inde de ce dernier que ce livre explore avant de s’intéresser également à celle de saint Thomas. Ils s’intéressent enfin aux influences mutuelles entre christianismes et traditions orientales présentes en Inde. 

    En conclusion, les auteurs estiment que :« en remontant dans le temps, nous pouvons affirmer que les présences chrétiennes en Inde sont certaines pour les IIIe-IVe siècle, qu’une mission alexandrine comme celle de Pantène à la fin du IIe siècle est probable. En ce qui concerne les périodes antérieures, la série des données et d’indices en notre possession ne permet pas d’affirmer avec certitude, mais ne permet pas non plus d’exclure l’historicité d’une première prédication chrétienne en Inde. » Mené rigoureusement et de manière scientifique, ce travail conforte finalement les apports de la grande tradition patristique. Passionnant !

    Les Apôtres en Inde, Ilaria Ramelli et Cristiano Dognini.

    Éditions Certamen, 172 pages, 21 €.

  • Lettre de Carême 2018 de Mgr Delville, évêque de Liège

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    VE PN 106 lettre pastorale Delville.jpgDans cette Lettre, Mgr Jean-Pierre Delville commente les visites pastorales qu’il vient d’effectuer dans son diocèse. Comme fil conducteur de son texte, l’évêque de Liège a choisi un superbe médaillon en cuivre et émaux colorés du XIIe siècle appartenant au Trésor de la Collégiale Notre-Dame de Huy. Ce médaillon  représente un arbre fruitier poussant au bord d’une rivière bleue ; l’arbre est présenté par deux anges et porte des pommes mûres. Au centre, on voit une phrase de l’Apocalypse : Qui vicerit dabo illi edere de ligno vitae » (au vainqueur, je donnerai à manger de l’arbre de la vie) Ap.2.7. Sous l’arbre, apparaît la légende « Lignum Vitae » et sur le pourtour du médaillon, on peut lire : « Universae viae Domini misericordia et veritas » (toutes les voies du Seigneur sont miséricorde et vérité) Ps 24.10.

    Il n’est pas possible de reproduire ici toutes les déclinaisons thématiques concrètes que l’évêque tire de ce médaillon pour les appliquer aux thèmes de ses pérégrinations diocésaines.  Retenons celles qu’il consacre à l’Eucharistie et au Baptême :

     « L’arbre de vie présente les fruits de la vie et ces fruits correspondent à l’hostie de l’eucharistie. Le médaillon s’inspire sans doute de Rupert de Deutz (1070-1129), ce moine de Saint-Laurent à Liège, devenu abbé de Deutz près de Cologne et grand théologien de son temps. Il a écrit de nombreux commentaires  de l’Ecriture, en particulier de l’Apocalypse , et il vivait quelques années avant la confection du médaillon de Huy. Il identifie l’arbre de la vie au Christ et la nourriture qui en provient à la communion au Corps du Christ (*) ; ‘Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6.54). Le Christ, en effet est l’arbre de vie, grâce auquel les saintes âmes sont restaurées, tant dans le paradis céleste, par la vision [de Dieu] que dans l’Eglise présente par le Corps [du Christ]’ (**). Il ajoute : ‘Cet arbre de vie, qui est le Christ, nous restaure par son corps et son sang ; et déjà maintenant il ressuscite notre âme de la mort du péché, et il ressuscitera notre chair au dernier jour’(***) C’est donc dès aujourd’hui que nous recevons la vie éternelle, selon l’Evangile de Jean (Jn 6, 54), que nous sommes restaurés en notre corps et que nous sommes ressuscités dans notre âme, selon Rupert, dans la ,perspective de la résurrection générale à la fin des temps. La grandeur de cette restauration de nos vies  et de cette résurrection de nos âmes est présente dans toutes les Eucharisties que nous célébrons et j’ai de merveilleux souvenirs de celles que j’ai présidées au cours de mes visites pastorales,  des plus simples dans une chapelle de semaine jusqu’aux plus solennelles dans les collégiales […].

    Et si  le sacrement de l’Eucharistie est évoqué sur notre médaillon par les fruits de l’arbre de vie, on peut dire que le sacrement du Baptême est suggéré par le cours d’eau qui coule au pied de l’arbre de vie. L’eau vive est symbole du passage de la mort à la vie. Le Baptême est une nouvelle vie. C’est aussi ce que suggère l’Apocalypse : ‘Puis l’ange me montra l’eau de la vie : un fleuve resplendissant comme du cristal […]. Entre les deux bras du fleuve, il y a un l’arbre de vie qui donne des fruits douze fois ; chaque mois il produit son fruit’ (Ap. 22, 1-2). Le texte suggère que l’eau du fleuve fait produire de nouveaux fruits à l’arbre. L’eau du baptême rend les baptisés semblables aux fruits de l’arbre de vie. Durant ce Carême, de nombreux baptêmes d’adultes sont en préparation et seront célébrés à Pâques. Ce sacrement de l’initiation chrétienne est préparés par différentes étapes, qui s’égrènent tout au long du carême  et se réalisent avec la participation de toute l’assemblée chrétienne. Le baptême est donc un passage de la mort à la vie qui concerne toute la communauté […].

    _______

    (*) Rupert de Deutz, Commentaire sur l’Apocalypse, dans Patrologia latina, t. 169, col. 879

    (**) « Qui manducat, inquit, carnem meam et bibit meum sanguinem habet vitam aeternam et ego resuscitabo eum in novissimo die [Jn 6, 54]. Christus namque  lignum vitae est, cuius et in caelesti paradyso visione, et in praesenti Ecclesia corpore, sanctae reficiuntur animae »

    (***) « Hoc autem lignum vitae, quod est Christus, dum nos corpore et sanguine suo reficit, iam nunc resuscitat  animam a morte peccati, et carnem nostram in novissimo die resuscitabit ».

    Publié sous le titre « L’arbre de vie : symbole du Christ et emblème de l’écologie », le document  complet (français/allemand) est disponible à l’évêché  et à la librairie Siloë (40, rue des Prémontrés à Liège). Les prix dépendent du nombre d’exemplaires commandés.

    JPSC

  • Un évêque contre Hitler; une nouvelle biographie consacrée à Clemens August von Galen

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    De David Roure sur le site du quotidien La Croix :

    LIVRE. Mgr von Galen s’est distingué en menant l’opposition catholique aux euthanasies commises par le régime hitlérien et en dénonçant la persécution de l’Église.

    Von Galen. Un évêque contre Hitler

    de Jérôme Fehrenbach

    Cerf, 418 p., 26 €

    Dans cet ouvrage, Jérôme Fehrenbach s’intéresse à une grande figure de l’Église catholique en Allemagne, connue en raison de sa résistance à Hitler. Clemens August von Galen (1878-1946), surnommé le « lion de Münster », est né dans une famille nombreuse et très croyante.

    Paroisses berlinoises et archevêque sous Hitler

    Le biographe se plaît à narrer tous les liens familiaux qui l’attachaient à de nombreuses familles germaniques aristocratiques et même princières – une complexité pas toujours facile à suivre. Il passe ensuite assez vite sur le quart de siècle (1904-1929) où le jeune prêtre incardiné dans le diocèse de Münster, a servi diverses paroisses à Berlin, qui était à la fois « un poste d’observation de la vie parlementaire » et une « capitale en crise perpétuelle » !

    Revenu dans son diocèse d’origine, il est nommé par Pie XI archevêque en 1933, juste après qu’Hitler soit devenu chancelier. « L’itinéraire de Clemens August au cours des années 1933-1942 est celui d’une ascension régulière, par degrés, vers une contestation de plus en plus ouverte du gouvernement », écrit Jérôme Fehrenbach qui s’attarde sur cette période.

    Œuvres en série

    En 1937, avec quatre autres évêques allemands, Clau – le surnom donné dans sa famille au prélat – aide le pape à rédiger la fameuse encyclique Mit Brennender Sorge, qui, par un véritable « tour de force de communication », parviendra à être lue dans toutes les paroisses catholiques d’Allemagne le dimanche des Rameaux.

    Quatre ans plus tard, Von Galen accomplira une œuvre plus personnelle qui le fera connaître dans tout le pays. Durant l’été 1941, il prononce dans différentes églises de Münster trois homélies (dont le texte est fourni à la fin de l’ouvrage), longues et très virulentes contre le nazisme, en particulier contre l’euthanasie des personnes handicapées et contre les mesures discriminatoires envers les chrétiens que mettait en place ce régime à l’idéologie néopaïenne.

    « Les sermons ne se répandent pas seulement par les villes et les campagnes, dans la société encore civilisée, dans le milieu des opposants actifs ou des dissidents latents, parmi les sympathisants du milieu catholique. Ils prennent aussi, parfois, la direction du front », relève l’auteur.

    Des questions en suspens

    Jérôme Fehrenbach aborde aussi deux questions que ne peut manquer de se poser le lecteur d’aujourd’hui, trois quarts de siècle après les faits : pourquoi Von Galen ne parle-t-il jamais ouvertement des persécutions contre les juifs ? Pourquoi n’a-t-il pas été inquiété par le régime en place ?

    Au sujet des juifs, Von Galen, comme d’autres responsables ecclésiastiques de l’époque, estimait qu’il était plus efficace d’essayer d’en sauver quelques-uns concrètement et discrètement et qu’une critique publique aurait provoqué un acharnement encore plus meurtrier de la part des nazis. Pourtant, une fois la guerre finie, il confiera à son vicaire général son « grand regret » de ne pas avoir osé une « prise de position publique envers les juifs après la nuit de Cristal ».

    Concernant la deuxième question, Von Galen a été protégé par sa renommée. Les nazis n’ont pas osé l’éliminer. Il n’empêche qu’il a connu de grandes souffrances dans les dernières années de la guerre : en représailles, une quarantaine de prêtres – diocésains ou religieux – de Münster furent envoyés en camp de concentration (une dizaine ne reviendront pas) ; plusieurs de ses proches parents sont morts au front (dont au moins cinq neveux) ; sa cathédrale et son évêché furent bombardés en octobre 1943 et lui-même sauva sa vie de justesse !

    Reconnaissance unanime

    Une fois la guerre terminée, Pie XII, qui l’avait toujours soutenu, lui donne le chapeau de cardinal dès février 1946. Mais l’homme, sans doute usé par toutes ces années d’épreuve, meurt le mois suivant, juste après son retour triomphal dans sa ville. Quelques décennies plus tard, le 4 octobre 2005, il est béatifié à Saint-Pierre de Rome (et ce fut la dernière béatification célébrée en ce lieu) par un compatriote, le pape Benoît XVI.

    Cette belle biographie permet de découvrir cet homme encore peu connu en France en détaillant les engagements qu’il sut prendre dans la société où il vivait mais aussi sa vie personnelle de foi et de prière.

    David Roure

  • Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus ?

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    Du Blog 'Domini', blog officiel de la Famille Missionnaire de Notre-Dame :

    1) Les racines de la crise

    1er enseignement donné lors du WE Jeunes des 27-28 janvier à Saint Pierre de Colombier 

    Cet article s’inspire du deuxième chapitre de l’ouvrage de R. Dreher, Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus, le pari bénédictin. Éditions Artège, 2017.

    Se demander comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus, c’est commencer par s’interroger sur ce monde, par se demander pourquoi il n’est plus chrétien, pourquoi le monde tel qu’il est est tel qu’il est. Dans un monde qui change, comment être fidèle à l’Évangile et à Dieu qui, eux, ne changent pas.

    Mais, n’est-il pas plus urgent, me direz-vous, de s’attaquer aux problèmes du monde (justice, paix, liberté…) ? Justement, c’est précisément en étant vraiment chrétiens (le radicalisme chrétien, c’est l’extrémisme de la charité) que nous apporterons la lumière de la vérité à tous ceux que nous rencontrerons : « Soyez ce que vous devez être et vous mettrez le feu de l’amour dans le monde ! »[1]. C’est ce qu’on fait les Apôtres : ils étaient Douze, nous sommes aujourd’hui deux millions de chrétiens !

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    2) Les clefs pour un réveil chrétien authentique

    2e enseignement donné lors du WE Jeunes des 27-28 janvier à Saint Pierre de Colombier 

    Notre chemin sera éclairé, balisé par Benoît de Nurcie, plus connu sous le nom de st Benoît.

    Si nous voulons survivre, il nous faut retourner aux racines de notre foi, dans nos pensées comme dans nos actes. Il va falloir renouer avec des habitudes intérieures que les croyants occidentaux ont délaissées. Il va falloir radicalement changer nos vies, notre vision du monde. En un mot, il va nous falloir être l’Eglise, sans compromis, quel qu’en soit le coût ! Il va falloir collaborer avec les chrétiens de notre entourage pour bâtir des réponses aux défis que ce monde lance à l’Eglise. Pour que le sel ne perde pas sa saveur, nous devons agir.

    Arrêter de vouloir colmater les fuites, sauver ce qui est existant. Non ! car bien souvent les structures existantes n’ont plus l’Esprit, elles sont corrompues, elles sont compromises. Il faut créer des structures nouvelles dans lesquelles il n’y pas de compromission, dans lesquelles le monde ne peut faire entrer son venin. C’est un travail passionnant mais aussi c’est un travail qui nécessite des choix radicaux, qui nécessite  de la générosité, des convictions, un changement de vie. Qui nécessite de renoncer parfois à une belle carrière.

    Aujourd’hui, il y a des métiers qui ne peuvent plus être exercés : pharmaciens, médecins jusqu’à quand ?

    Attention cela ne veut pas dire que l’on sera clos sur nous-mêmes, que nous ferons un repli identitaire.

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  • La conférence de Fabrice Hadjadj à Notre-Dame de Paris pour le 1er dimanche de carême

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    Pourquoi des conférences de Carême à l’ère de l’intelligence artificielle ? – ou la Bonne Nouvelle du temps - Fabrice Hadjadj

    Texte de la conférence accessible ICI

  • L'Apparition ou le grand retour d’un cinéma en quête de sens

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    D'Arthur de Watrigant sur le site "L'Incorrect" :

    L’APPARITION : UN CINÉMA EN QUÊTE DE SENS

    @ Shanna Besson

    L’Apparition sonne le grand retour d’un cinéma en quête de sens, non pas comme un film catéchétique mais comme le cinéma révélateur de mystères. A découvrir.

    Jacques, grand reporter pour un quotidien français, reçoit un jour un mystérieux coup de téléphone du Vatican. Dans une petite ville du sud-est de la France, une jeune fille de 18 ans a affirmé avoir eu une apparition de la Vierge Marie. La rumeur s’est vite répandue et le phénomène a pris une telle ampleur que des milliers de pèlerins viennent désormais se recueillir sur le lieu des apparitions présumées. Jacques qui n’a rien à voir avec ce monde-là, accepte de faire partie d’une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur ces événements.


    La recherche de la vérité et a toujours jalonné la filmographie de Xavier Giannoli. On pense bien-sûr à A l’origine et son escroc qui construit une autoroute mais aussi àMarguerite fausse diva persuadée par ses amis d’être une grande cantatrice. AvecL’Apparition, Giannoli s’attaque frontalement à l’existence de Dieu et au mystère de la foi. Construit comme un polar et chapitré comme une grande enquête journalistique, on suit Jacques, reporter de guerre, terrassé par la perte d’un ami lors d’un reportage, embarqué dans un monde qu’il ne connaît guère. En épousant le regard de cet homme sans cynisme ni croyance, libre d’a priori et mandaté par l’Autorité pour démêler le vrai du faux, Giannoli s’ampute intelligemment de tout procès d’intention, des sceptiques comme des convaincus, pour mieux dérouler son intrigue. Visite des archives du Vatican, enquête de terrain, interrogatoires… Très documenté et bien construit, le récit sonne juste et permet ainsi au spectateur d’entrer pleinement dans l’histoire. 

    Le réalisateur s’amuse, et le spectateur aussi, des débats de cette improbable commission canonique, routinière des chasses aux impostures dans cette enquête extraordinaire. C’est justement en ancrant son histoire dans une réalité terre à terre et un genre familier, l’enquête policière, que Giannoli apprivoise le spectateur pour l’emmener ailleurs. Alors que la fameuse « apparition », exploitée par les marchands du temple et gouroutisée malgré lui par le curé local, apparaît de plus en plus comme une grande escroquerie, la rencontre d’Anna, la jeune fille qui affirme avoir vu la Vierge Marie, bouleverse toutes certitudes. Magnifiquement incarnée par Galatea Bellugi, la quête de vérité n’est plus alors de savoir s’il y a eu apparition ou non, mais pourquoi cette jeune fille touche autant par sa foi, son comportement et sa fragilité. Cette fille silencieuse qui s’abstient de répondre aux doutes de Jacques (incroyable Vincent Lindon ) qui est le seul à qui elle accepte de dévoiler un peu de son mystère.

    Par le cinéma, Xavier Giannoli réussit à nous faire voir quelque chose d’imperceptible. Quelque chose de beau et saisissant, qui touche l’âme et le cœur, aussi simple qu’un homme, un genou à terre , déposant une icone de la Vierge-Marie aux porte d’un monastère Syrien en reconstruction.

    L'Apparition est sur les écrans belges