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Culture - Page 38

  • Qui est Rupnik et pourquoi les bergogliens l'ont-ils protégé ?

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    De Vistemboir sur le Forum Catholique :

    Article de Hilary White, correspondante d’Italie de The Remnant, paru le 26 juillet 2023 sur The Remnantet intitulé Who is Marko Ivan Rupnik, & why did the Bergoglians shelter him?
    (Traduit à l’aide de deepl.com)


    Marko Rupnik : affaire classée

    Je ne vais pas vous parler beaucoup de l'affaire du Père Marko Rupnik, artiste mosaïste et ancien jésuite, du point de vue de son histoire et de ses particularités. J'aimerais plutôt parler de la signification de son art. Les grandes lignes du scandale peuvent être trouvées partout. Le Pillar Catholic a couvert de manière assez régulière tous les hauts et les bas - ce qui n'est pas surprenant si l'on connaît un peu la situation au Vatican et dans l'ordre des jésuites.

    L'affaire semble s'être tassée, ni le Vatican ni l'ordre des Jésuites n'étant apparemment intéressés par le fond du problème, à savoir que le Slovène Marko Rupnik, l'affiche la plus aimée du régime pour la révolution culturelle de Vatican II, s'est créé un harem personnel de femmes qu'il a manipulées pour des activités sexuelles grotesquement pseudo-religieuses, trop horribles et blasphématoires pour être évoquées devant tout le monde. Il reste prêtre - rapidement excommunié pour l'un des délits canoniques (crimes canoniques) les plus graves qu'un prêtre puisse commettre, mais pardonné parce que, nous assure-t-on, "il s'est repenti". D'accord, je suppose que nous devrons vous croire sur parole.

    Depuis lors, il a été expulsé de la Compagnie de Jésus pour "désobéissance" (aucun détail n'a été fourni), mais son organisation, Centro Aletti, y compris l'"ordre religieux" féminin qu'il a fondé pour l'encadrer, reste en place, et ses membres ainsi que ses amis et défenseurs personnels occupent toujours des positions puissantes au sein de la curie romaine.

    Même si vous ne connaissez pas le nom, vous connaissez son travail

    Ce qu'il est important de saisir d'emblée, c'est son immense importance en tant que personnage public, en tant que représentant artistique du régime post-conciliaire du Novus Ordo. Ses images sont l'étalon-or de l'"iconique", officiellement promue, de l'esthétique Vatican II. En tant que tel, il est une célébrité dans le monde du Novus Ordo.

    Ses mosaïques se trouvent sur les façades et à l'intérieur de certaines des églises les plus importantes du monde catholique, y compris Lourdes, Fatima et le lieu de repos de Padre Pio ; elles sont imprimées sur les couvertures des publications catholiques officielles, allant des missels d'autel aux vêtements et draperies liturgiques, en passant par les magazines et les bulletins d'information. Si vous avez assisté à une cérémonie liturgique du Novus Ordo au cours des dix dernières années, vous la connaissez. C'est l'art "officiel" du nouveau paradigme. Les projets diocésains aux titres bureaucratiques turgescents tels que "La mission de l'Église dans le monde moderne à la lumière de Vatican II" du "Centre pour l'enrichissement de la foi" du diocèse de Perth, adorent utiliser ses œuvres pour illustrer par exemple leurs sites internet.

    En Italie, il est également célèbre pour ses prédications, ses exposés catéchétiques et ses conférences qui passent, ou sont passées, régulièrement à la télévision et sont largement diffusées sur YouTube. En bref, il est un éminent porte-parole de l'idéologie du Nouveau Paradigme, un acteur majeur de la diffusion de ses idées auprès des catholiques ordinaires, surtout en Italie.

    En 1966, l'artiste suisse Annie Vallotton a été chargée de créer ces illustrations et des centaines d'autres similaires pour "La Bible de la Bonne Nouvelle". Compte tenu de la qualité de la traduction en "langage clair", ces images étaient en effet idéales.

    L'art par et pour les petits enfants

    Nous connaissons tous ce type d'art, du moins d'une manière générale : c'est l'art qui nous dit que nous sommes coincés pour toujours dans la couleur ambre de 1969. L'art de Rupnik est l'art du conciliarisme Vatican II, l'équivalent visuel de la musique de Dan Schutte et des Jésuites de Saint-Louis. (Et ce n'est certainement pas un hasard s'ils sont tous deux jésuites).

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  • Un florilège de six articles proposés par La Nef

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    L'été s'approche, l'été s'installe, l'été suit son cours... Cette période, qui est pour beaucoup d'entre nous un moment béni pour retrouver nos proches, mais aussi pour nous réunifier, pour réfléchir, pour prier, peut être aussi l'occasion de lire quelques articles à même de nourrir notre intelligence et notre cœur.

    La Nef vous propose pour ce mois d'août un florilège de six articles, pour prendre un peu de recul, pour alimenter votre réflexion ou votre vie spirituelle

    Bonne lecture, et heureux été à tous ! 

    La Nef

    • Autorité : une citadelle à bâtir 

    par Elisabeth Geffroy

    Réflexion sur l'autorité. Avec Hannah Arendt, nous comprenons que l'autorité véritable est en fait fondée sur plus grand qu'elle-même, sur une idée commune que l'on se fait du bien. Pour restaurer l'autorité, il nous faut retrouver le sens du collectif et de la chose commune, accepter qu'une verticalité vienne relever l'édifice, que les pierres arrêtent de crier « moi, moi, moi ! » et qu'enfin elles s'assemblent en un temple. Et il nous faut à nouveau agir ensemble : « Force-les de bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frères. Mais si tu veux qu'ils se haïssent, jetez-leur du grain. » (Saint-Exupéry) Découvrir cet article

    • L'oraison

    Par un moine de Fontgombault

    Ascension de l’âme qui cherche Dieu, dialogue, rencontre véritable, "commerce intime d’amitié, où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé", épreuve de solitude, d'assiduité, d'intériorité, de foi, qu'est-ce précisément que l'oraison ? « Si Dieu se révèle comme Père dans le Christ, alors c’est un besoin que de le chercher dans le secret, de prendre du temps pour lui, de l’attendre. » Découvrir cet article

    • Bienfaits du confessionnal

    par l'abbé Laurent Spriet

    Il faut bien avouer que, depuis quelques décennies, les confessionnaux des églises servent plus de placards à balais que de lieux où prêtres et laïcs célèbrent le sacrement de pénitence. Le Code de Droit canonique établit pourtant que "les confessions ne seront pas entendues en dehors du confessionnal, à moins d’une juste cause". Et si le temps était venu d'un petit éloge de ce mobilier qu'est le confessionnal ? Lire la suite de l'article

    • Benoît XVI : récit et cohérence d'une vie

    Par le chanoine Christian Gouyaud

    L'été peut être le moment de s'arrêter pour prendre le temps de lire un long article qui retrace en détails la vie de Benoît XVI, et qui, au gré de cette chronologie, expose les grandes intuitions théologiques et intellectuelles de ce grand homme. 

    Joseph Ratzinger a marqué son époque en tant que théologien, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi (1981-2005), puis en tant que pape (2005-2013). Présentation d’une vie et d’une œuvre extraordinairement riches. Découvrir cet article

    • Baudelaire : la réponse de Dieu au poète

    par le père Luc de Bellescize

    Baudelaire fut un cœur inquiet, l’homme du De profundis qui criait dans la vallée des larmes. Il fit preuve d'une lucidité implacable sur les mensonges de l’homme, sur la nature blessée, sur l’ambiguïté de la beauté dont le regard est à la fois « infernal et divin ». Il scruta « jusqu’à l’intime la pierre obscure et sombre » d’un monde soumis au désespoir. 

    On peut voir en sainte Thérèse de Lisieux une réponse mystérieuse au « poète maudit », elle qui traversa dans l’héroïcité de la foi un monde dépourvu d’espérance. Découvrir cet article

    • « Le Chemin, la Vérité, la Vie »

    Par le père Louis, prieur de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

    Prendre au sérieux cet appel de Jésus à faire de lui le Chemin, la Vérité, la Vie, c'est un long apprentissage : apprendre à aimer notre vie telle qu'elle est (loin de tout fatalisme), apprendre à suivre le Christ au lieu de toujours lui demander de nous suivre, apprendre qu'« aimer Dieu signifie aussi aimer le chemin qu'il a pensé pour nous », apprendre à connaître Jésus de façon toujours plus personnelle, apprendre que la seule nouveauté qui peut nous libérer de la routine se trouve à l'intérieur de nous, dans la présence de l'Esprit-Saint, apprendre ainsi au bout du chemin que, véritablement, « on n'est jamais banal »

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  • Barbie : un film à charge contre les hommes qui manque cruellement de subtilité

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    D'Anne Guerry sur le site du Figaro via le blog "Pour une école libre au Québec" :

    Barbie, un film de propagande néoféministe et misandre ?

    26 juillet 2023

    Texte d’Anne Guerry est élève à l’École normale supérieure de Lyon, paru dans Le Figaro.

    En mêlant combat féministe et hypersexualisation de la femme, la réalisatrice Greta Gerwig signe un film à charge contre les hommes qui manque cruellement de subtilité.

    Ces derniers jours, certains passants ont pu voir des files parfois interminables devant les cinémas, mais ce n’était pas pour le nouveau film de Christopher Nolan, Oppenheimer, sur l’invention de la bombe atomique aux États-Unis.

    Ces files d’attente géantes étaient plutôt parsemées de perfectos rose bonbon, de minijupes tape-à-l’œil et de dessus pailletés, à l’image du style vestimentaire de la célèbre poupée Barbie commercialisée en 1959 par la société américaine Mattel. 64 ans plus tard, la société américaine commande un film pour faire la promotion de sa poupée, et confie le projet à la réalisatrice féministe Greta Gerwig. Après une promotion forcenée (on a pu voir une maison Barbie sur Airbnb, des collaborations avec de nombreuses marques de vêtements, des menus roses chez Burger King, une page Google qui s’affiche en rose lors des recherches en rapport avec le film), l’objectif semble donc atteint : la poupée bimbo fait à nouveau parler d’elle.

    Pourtant, outre l’ampleur hors du commun de la promotion du film, l’histoire, elle, est on ne peut plus commune : Barbie mène une vie parfaite à Barbieland, monde dans lequel les femmes ont accès à tous les métiers et à toutes les responsabilités, et où les Ken (les poupées masculines), cherchent désespérément à attirer l’attention d’une d’entre elles en se pavanant sur la plage. Le ton est donné. Mais, après un voyage dans le « vrai monde », Ken s’inspire du patriarcat qu’il y a observé et l’applique à Barbieland. Les Barbies sont alors réduites à servir les hommes, jusqu’à ce qu’elles se révoltent et obtiennent pour de bon le pouvoir.

    Dans le « vrai monde », les hommes sont tous machos et grossiers, ils méprisent les femmes et aucune d’elles n’a de responsabilités. À Barbieland, les Ken sont profondément stupides et superficiels, totalement dépendants des Barbies, alors que ces dernières n’ont que faire de leurs partenaires masculins. Le message est clair : la femme n’a pas besoin de l’homme, et c’est en se passant de lui qu’elle pourra s’émanciper et être pleinement femme. L’homme est une charge, si ce n’est une menace, pour la femme. Bien loin d’une histoire d’amour, la relation entre Barbie et Ken s’achève par un Ken en pleurs, qui regrette le patriarcat et qui accepte finalement le pouvoir des Barbies. Ce final grotesque et caricatural est à l’image de l’ensemble du film, ponctué de références peu subtiles et de tirades victimaires dans lesquelles les femmes expliquent la difficulté qu’elles éprouvent dans un monde phallocentré.

    Mais alors que le pouvoir est donné aux femmes et que les hommes sont tournés en dérision permanente, il faut encore déconstruire l’image stéréotypée de la poupée hypersexualisée. Pour dissimuler le paradoxe de la féministe privilégiée blonde, blanche, grande et mince qu’incarne Margot Robbie, la réalisatrice l’accompagne d’autre Barbies de toutes ethnies et de toutes morphologies confondues. C’est également la ligne adoptée par Mattel pour commercialiser ses poupées aujourd’hui : en faire des emblèmes d’inclusion ! Mais on peut s’interroger à raison sur l’opportunisme de cette démarche, où le libéralisme culturel est mis au service du capitalisme consumériste.

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  • L'impact des smartphones sur la famille et la vie de couple vu par un spécialiste

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    D'Elizabeth Self sur zenit.org :

    « Commencez, Rencontrez Et Terminez Chaque Journée Par Une Connexion Positive »

    Cinq questions sur l’impact des smartphones sur la famille et la vie de couple

    L’avis d’un spécialiste

    Après une carrière dans le journalisme, dans les affaires publiques au Département d’État et au sein de sa propre entreprise à but non lucratif, c’est le divorce de son frère qui a incité Peter McFadden à reconsidérer sa conception du mariage et à s’orienter vers la profession de conseiller conjugal. Depuis 20 ans, il exerce auprès de plus de 5 500 couples dans le monde entier. Il accorde une attention particulière aux relations sociales des couples et les aide à développer des habitudes quotidiennes communes qui sauvent leur mariage et renforcent leurs liens. L’IFS l’a récemment interviewé mettre à profit son expérience en matière de communication conjugale, notamment en ce qui concerne l’utilisation des smartphones.

    Elizabeth Self : Quelles anecdotes avez-vous recueillies qui illustrent le type de difficultés auxquelles sont confrontés de nombreux couples mariés ?

    Peter McFadden : J’ai récemment rencontré un [jeune] couple marié de 21 et 23 ans. J’ai été très inquiet après les avoir rencontrés. TikTok est une invention relativement récente et ce mari de 21 ans a pratiquement grandi avec. La femme s’est plainte : « Je me lève de la table de la salle à manger pour aller chercher du ketchup, cela ne me prend pas plus de deux minutes et [quand je reviens] il est sur TikTok. »  Son mari a répondu : « Mais je m’ennuyais ! »

    Si vous ne pouvez pas survivre à une minute ou deux de calme sans être sur TikTok à table, c’est blessant, ce n’est pas une simple distraction.

    Dans le cas d’un des couples que je suis en France, ils se sont disputés devant moi pendant 10 minutes chacun, accusant l’autre de regarder d’abord son Blackberry avant de se dire bonjour. Cela aurait fait sensation sur YouTube si j’avais pu enregistrer cette dispute et la poster.

    J’ai un patient qui fait partie non pas d’une, mais de trois ligues de football. Sa pauvre petite amie m’a dit : « J’ai dû créer ma propre équipe de football pour me connecter avec lui. »

    J’ai également travaillé avec un couple extraordinaire mais, cinq ans plus tard, la femme a eu une aventure amoureuse. Bien sûr, l’homme était désemparé, mais d’une certaine manière, c’était de sa faute parce qu’il était trop investi dans son travail et qu’il ne prenait pas de temps pour elle.

    E. Self : Pourriez-vous nous décrire les couples que vous conseillez et le type de conseil que vous leur proposez ?

    McFadden : Mes services sont installés au cœur de New York. La plupart de mes couples gagne plus de 150 000 dollars par an, à deux. Je dirais qu’au moins 90 % d’entre eux ont au moins un diplôme universitaire ou un diplôme d’études supérieures, voire plus. Mais 10 % ne sont jamais allés à l’université. Même si 90 % de mes patients ont fait des études supérieures, environ 500 avec lesquels j’ai travaillé ont de faibles revenus.

    60 à 70 % de mon travail est aujourd’hui axé sur la préparation au mariage. J’ai eu, par exemple, un couple de Mexicains qui vivait à New York à l’époque où je dispensais mes cours de préparation au mariage, il y a 13 ans. Ils vivent aujourd’hui à Mexico. Ils m’ont appelé via WhatsApp : « Peter, nous avons besoin d’aide. » Après toutes ces années, ils ont pris l’avion de Mexico pour me rejoindre à New York afin de bénéficier d’une consultation. Une grande partie de ma pratique consiste à soutenir les couples que j’ai conseillés dans le passé.

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  • Les confidences de Martin Mosebach, écrivain allemand catholique et réactionnaire

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    De Thomas Ribi et Benoît Neff  sur Neue Zürcher Zeitung :

    Martin Mosebach : "Je refuse de participer à l'hystérie de l'opinion publique allemande".

    Conservateur, catholique fervent et rétif à toutes les tendances à la mode : Martin Mosebach est tout ce qu'un écrivain allemand n'est pas aujourd'hui. Un entretien sur la patrie, l'Eglise et l'étrange travail d'écriture.

    20.07.2023

    "L'existence d'un écrivain est risquée. Si l'on devient un mauvais écrivain, on a raté sa vie" : Martin Mosebach.

    Le quartier de Westend à Francfort. Entre des bâtiments commerciaux sans visage et d'élégantes villas de l'époque des fondateurs, un immeuble d'habitation sans charme. Sur les balcons, des boulettes de nourriture sont accrochées pour les mésanges. Au troisième étage, un appartement étroit, encombré de meubles anciens, des bibliothèques, des tableaux du XIXe siècle sur les murs peints en sombre. Martin Mosebach, 71 ans, invite à entrer dans le salon, sert du café dans une cafetière en argent. "Nous sommes dans l'arche rescapée", dit-il. L'appartement dans lequel lui et sa femme ont longtemps vécu a brûlé il y a quatre ans. 

    Le jour de l'Épiphanie, l'arbre de Noël a pris feu et la moitié du mobilier a été détruite. Avec ce qui restait, Mosebach s'est retiré ici. Il s'assoit sur un élégant canapé Empire. Le vent souffle à travers les fenêtres ouvertes, par-dessus la rue, on aperçoit le parc Rothschild.

    Monsieur Mosebach, vous revenez tout juste de Rome, où vous avez travaillé sur votre prochain roman. Comment doit-on s'imaginer cela ? Vous vous asseyez à votre bureau à huit heures du matin et vous écrivez toute la journée ?

    Non, certainement pas à huit heures. Le début de matinée est consacré à la lecture. J'aime lire longtemps au lit. Ce qui est bien quand on travaille à l'étranger, c'est qu'il n'y a alors pas d'obligations, pas de repas en commun et ainsi de suite. Je ne dois tenir compte de rien. Je peux me glisser lentement dans l'écriture. Et ensuite y rester aussi longtemps que je le souhaite.

    Comment arrivez-vous malgré tout à une activité disciplinée ? Vous pourriez bien sûr avoir envie de rester au lit.

    Mais j'ai un objectif : le nouveau livre. Et c'est lié à une certaine inquiétude, surtout tant que j'en suis encore à un stade très précoce, où beaucoup de choses ne sont pas fixées. J'espère qu'il y aura des surprises, ce qui ne peut arriver que si l'on ne sait pas trop tôt où tout cela va aller.

    Ne craignez-vous pas que dans trois mois, vous ne sachiez toujours pas où vous en êtes ?

    C'est tout à fait possible. Mais c'est mon quatorzième roman. Il y a donc une certaine confiance. Même si, à chaque nouveau livre, j'ai l'impression d'avoir déjà écrit : C'est mon premier roman, je n'en ai jamais écrit et je ne peux pas m'appuyer sur une expérience. A un moment donné, une voix intérieure me dit : "Allez, ne fais pas semblant. Tu sais bien que même les situations les plus désespérées finissent par s'éclaircir."

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  • La déchristianisation de l'Occident est-elle inéluctable ?

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    Occident, la fin du sacré ? Suivez le Club Le Figaro Idées animé par Eugénie Bastié: 1 - La déchristianisation : un phénomène inéluctable ? 2 - Seuls face à la mort ?  3 - Une religion identitaire ?

    Retrouvez Le Club Le Figaro Idées, avec Sonia Mabrouk, Laurence de Charette et Guillaume Cuchet, autour d'Eugénie Bastié :

  • La dissociété selon Marcel De Corte

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    Une brillante video du site "Ego-non" (Antoine Dresse) :

    "Dans cette vidéo, nous nous pencherons sur les réflexions de Marcel De Corte, philosophe belge aristotélicien, sur la dissolution de la société moderne. Dans son ouvrage, « De la dissociété », Marcel De Corte montre les bases naturelles sur lesquelles repose toute société saine et harmonieuse, en se référant notamment aux travaux de Georges Dumézil. Ensuite, à travers une lecture critique de l’histoire de la société européenne, il nous livre certaines pensées intéressantes sur l’individualisme moderne dont l’origine remonterait à la sécularisation du christianisme."

    Une grande partie du texte de Marcel De Corte est ici

  • Vacances... et si on (re)lisait Chesterton ?

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    De Philippe Maxence sur Famille Chrétienne (archive du

    Après avoir subi une éclipse dans les années 1960, l’écrivain anglais Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) connaît à nouveau les faveurs du public qui, depuis quelques années, peut se plonger avec intérêt dans les livres de ce surprenant saltimbanque des lettres.

    Mais, pourquoi lire Chesterton, aujourd’hui ? À vrai dire, il n’y a pas de réponse unique à cette question. En refusant l’œil borgne du spécialiste, Chesterton s’est épanoui dans des directions qui semblent souvent s’opposer et qui ne font que se compléter, au service d’une vision du monde et de l’existence en parfaite consonance avec le catholicisme.

    On en trouvera un exemple dans l’inédit en langue française que viennent de publier les éditions DDB sous le titre Le Puits et les Bas-Fonds, traduction littérale de The Wells and The Shallows. Dans son introduction, le Polonais Wojciech Golonka, auteur d’une sérieuse thèse philosophique sur l’écrivain, explique le sens du titre, énigmatique, de ce recueil d’essais, publié en 1935 : « Pour Chesterton, le puits, c’est l’Église catholique, source religieuse inépuisable ; les bas-fonds desséchés, la religion issue de la Réforme anglicane. »

    La joie surnaturelle, le « secret gigantesque du chrétien »

    Avec scrupule, cette traduction reprend l’intégralité du volume d’origine alors que celui-ci souffre peut-être d’un manque de cohérence, entre une première partie consacrée aux allitérations dans la langue anglaise et une troisième partie qui rassemble une trentaine de textes disparates. Entre les deux, Chesterton souligne, en sept chapitres, pourquoi il serait devenu catholique s’il n’avait pas déjà fait le pas en 1922. C’est de loin la partie la plus passionnante et la plus aboutie.

    Dans la même veine reparaît l’un de ses chefs-d’œuvre, Saint François d’Assise, dans la traduction qu’en avait donnée Isabelle Rivière en 1925. Avec sa forte intuition, Chesterton permet au lecteur de saisir d’emblée ce qui caractérise la démarche franciscaine : la joie surnaturelle. Cette joie dont il avait écrit dans Orthodoxie qu’elle est le « secret gigantesque du chrétien » et qui se trouve à la base de sa proche vision du monde, empreint de gratitude permanente envers le Créateur.

    C’est un autre aspect de Chesterton que permet de saisir l’édition de deux autres inédits en langue française, entièrement consacrés à l’Irlande et réunis en un seul volume, magnifiquement préfacé par Pierre Joannon, le grand spécialiste français de ce pays et un très fin connaisseur de l’écrivain. Le premier de ces inédits rassemble les « impressions irlandaises » de Chesterton lors de sa visite du pays en 1918, aux lendemains du tragique soulèvement de Pâques 1916  (1). Le second, La Chrétienté à Dublin, a été écrit à l’occasion du Congrès eucharistique international qui s’était tenu en Irlande en 1932.

    C’est peu dire que Chesterton aime la verte Erin. Il y a trouvé quasiment à l’état chimiquement pur une nation qui incarne ses idéaux et qui avait su maintenir les fils secrets qui reliaient le Ciel et la Terre. Là où d’autres journalistes se contentent de faire de l’actuel avec de l’éphémère, l’écrivain parvient pour sa part à déceler les vérités permanentes qui se cachent constamment derrière le bousculement des faits. Au fond, c’est du secret de notre âme qu’il continue à nous entretenir derrière un festival de paradoxes et la plongée dans les secrets d’une nation étrangère. 

    Famille Chrétienne

  • Le 700ème anniversaire de la canonisation de saint Thomas d'Aquin (18 juillet 1323)

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    De "la Porte Latine" :

    18 juillet 1323

    Bulle Redemptionem misit

    Canonisation de saint Thomas d'Aquin

    En 1318, le Pape Jean XXII recevait une délégation venue solliciter cette canonisation, envoyée par des princes d’Italie. Il leur déclarait : « Nous croyons que le Frère Thomas est glorieux dans le Ciel car sa vie fut sainte et sa doctrine n’a pas pu être sans miracle. » [1] Puis lors du consistoire suivant, il déclarait aux cardinaux que saint Thomas « a plus illuminé l’Eglise que tous les autres Docteurs ; l’on apprend davantage en un an par ses ouvrages que par la doctrine des autres durant toute la durée d’une vie » [2].

    Nous célébrons cette année le 700e anniversaire de ce document d’une importance majeure pour l’Eglise, par lequel le Pape Jean XXII, résidant à Avignon, canonisait saint Thomas d’Aquin. Cette canonisation n’est pas seulement importante en ce qui regarde l’exemple donné par la personnalité du saint mais plus encore pour sa doctrine qui n’a cessée d’être une lumière pour l’Eglise toujours plus recommandée par les papes.

    Jean, évêque,

    Serviteur des serviteurs de Dieu,

    A tous les vénérables frères patriarches, archevêques et évêques, ainsi qu’à ses bien-aimés fils abbés, prieurs, doyens, archidiacres, archiprêtres, et autres prélats des églises auxquels la présente lettre parviendra, salut et bénédiction apostolique

    Le Seigneur a envoyé la rédemption à son peuple [3], lorsqu’il a conçu le Verbe de Dieu avec la coopération de l’Esprit Saint, dans le sein de la Vierge, chambre nuptiale mystérieuse, et qu’il s’est fait chair et a habité parmi nous [4], nous instruisant par sa parole, nous enseignant par son exemple, nous manifestant les cieux, nous révélant ses mystères, corroborant sa doctrine par les miracles qu’il a accomplis, confirmant toutes choses par les témoignages de la Parole Sainte, qui avait annoncé que ces choses arriveraient ; Enfin, s’offrant à Dieu son Père sur l’autel de la Croix comme une victime d’agréable odeur [5], il a lavé nos péchés de son Sang sacré [6], il est descendu aux enfers et leur a arraché son butin, il est ressuscité des morts le troisième jour [7]il est apparu quarante jours à ses disciples et a parlé du Royaume de Dieu [8], il est monté au ciel sous les yeux admiratifs de ses disciples [9]il a conduit des captifs et a fait des dons aux hommes [10]. Il leur a fait savoir que la porte du Paradis, jusqu’alors fermée, était enfin ouverte dans le ciel à ceux qui croyaient en Lui. Le ciel est donc ouvert aux fidèles, aux humbles, et surtout à ceux qui se sont volontairement consacrés, par le vœu de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, à Dieu de qui les insensés se sont détournés. Le Royaume des Cieux se prend par violence et ce sont les violents qui s’en emparent [11], car ceux qui dominent leurs propres affections tendent avec quelque violence vers les réalités supérieures.

    par sa vie vertueuse, il a acquis une réputation, il a produit une doctrine sûre avec des œuvres écrites en si peu de temps, mais qui ont eu une grande diffusion et ont suscité une légitime admiration

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  • Custodi me (graduel grégorien pour le 15ème dimanche du temps ordinaire)

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    Graduale Graduel
    Ps. 16, 8 et 2 Ps. 16,8 et 2
    ℟. Custódi me, Dómine, ut pupíllam óculi: sub umbra alárum tuárum prótege me. ℣. De vultu tuo iudícium meum pródeat: óculi tui vídeant aequitátem. ℟. Défends-moi, Seigneur, comme la prunelle de l'oeil, protège-moi à l'ombre de Tes ailes. ℣. Que mon jugement procède de Ta face ; que Tes yeux voient l'équité.
  • Quand Kundera rappelait aux Européens l’importance de leur héritage culturel

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    D'Eugénie Bastié sur le Figaro via artofuss.blog :

    Quand Milan Kundera rappelait aux Européens l’importance de leur héritage culturel

    12 juillet 2023

    DISPARITION – Alors qu’on vient d’apprendre la mort de l’écrivain tchèque, nous republions cette recension de deux textes majeurs où Kundera abordait sans complexe la nécessité de l’identité nationale.

    Cette chronique a été initialement publiée dans le Figaro Histoire de décembre 2021.

    "La Pologne n’a pas encore péri" : tel est le bouleversant premier vers de l’hymne national polonais. Loin des marches martiales des nations cossues de l’Ouest, cet appel à la résistance face à une disparition perpétuellement imminente est, pour Milan Kundera, exemplaire de la mentalité même des petites nations d’Europe de l’Est. Alors qu’un gouffre d’incompréhension ne cesse de se creuser entre une Europe de l’Ouest libérale, ouverte à tous vents, et une Europe de l’Est illibérale, désireuse de protéger farouchement ses frontières, la lecture de deux textes de l’écrivain tchèque, opportunément réédités par les éditions Gallimard, est précieuse.

    À lire aussi : Milan Kundera et le pouvoir subversif de l’ironie

    Toutes les petites nations valent-elles d’être sauvées? C’est la question que se posait Kundera dans un discours prononcé au Congrès des écrivains tchécoslovaques en 1967, dans un contexte de brève libération culturelle qui allait être brutalement brisée l’année suivante lors du printemps de Prague. Il rappelait le dilemme posé aux intellectuels praguois du XIXe siècle, qui s’étaient interrogés sur l’opportunité de la survie de la langue et de la nation tchèques: cela en valait-il la peine? Ne valait-il pas mieux accepter la germanisation, l’intégration dans l’ensemble culturel plus vaste de la Grande Allemagne?

    «Les leaders du renouveau tchèque ont lié la survie de la nation aux valeurs culturelles que cette dernière devrait produire», affirme Kundera. Parce que l’existence d’une production culturelle unique, irremplaçable, leur était apparue comme la seule raison de sauvegarder, en définitive, la nation. Face à la volonté d’acculturation soviétique, il était dès lors vain de prétendre sauver l’indépendance de la nation, si l’on ne maintenait pas, d’abord, vivante la culture qui en est la justification. Son effacement produirait au contraire nécessairement celui de la nation, avertissait Kundera, qui allait le vérifier lors de son exil en France en 1975, où il constaterait, amer, qu’à «Paris, même dans le milieu tout à fait cultivé, on discute pendant les dîners des émissions de télévision et non pas des revues».

    « La petite nation est celle dont l’existence peut être à n’importe quel moment mise en question, qui peut disparaître, et qui le sait – Milan Kundera

    Le second texte, Un Occident kidnappé, a été publié en 1983 dans la revue Le Débat. L’auteur de L’Insoutenable légèreté de l’être entendait rappeler que l’Europe centrale n’appartenait pas au bloc soviétique mais à l’Occident, historiquement et culturellement. Pour ces petites nations – la Pologne, la Hongrie, la Bohême-Moravie (future République tchèque) -, l’Europe n’est pas un ensemble géographique, encore moins un système de valeurs abstraites, mais une réalité culturelle.

    Au moment même où les intellectuels de Saint-Germain-des-Prés entendaient noyer sans regret une France ringarde dans le grand bain multiculturaliste, abolissaient toute référence aux racines chrétiennes et célébraient une Europe du marché (1983 est l’année du tournant libéral et européiste de Mitterrand), l’écrivain abordait sans complexes la nécessité de l’identité nationale. Écrasés entre l’Allemagne et la Russie, ces petits pays, qui ont donné au XIXe siècle une effervescence culturelle prodigieuse (songeons à la musique européenne qui serait peu de chose sans elles), se sont toujours posé la question de leur survie.

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    «La petite nation est celle dont l’existence peut être à n’importe quel moment mise en question, qui peut disparaître, et qui le sait», écrit Kundera. «Toutes les nations européennes risquent de devenir bientôt petites nations et de subir leur sort», prédisait-il.

    Nous y sommes. Coincés entre les mastodontes chinois et américain, hantés par le vide spirituel, le déclassement économique et la submersion migratoire, nous sommes tous devenus tchèques, hongrois et polonais. Le patriotisme de conquête d’un Bonaparte a laissé place au «patriotisme de compassion» prôné par Simone Weil, le «sentiment de tendresse poignante pour une chose belle, précieuse, fragile et périssable». 

    Pour le pire comme pour le meilleur. Car, ce que nous enseigne également l’Est, c’est que l’adversité est aussi l’aiguillon du génie culturel et de la résistance politique.

    Dans deux textes opportunément réédités, Milan Kundera liait la survie des petites nations d’Europe centrale à leur capacité à maintenir leur culture vivante. Elles ont pour nous, aujourd’hui, valeur d’exemple.

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    Un Occident kidnappé. Ou la tragédie de l’Europe centrale, Milan Kundera, Gallimard  Gallimard

  • KTO « La Foi prise au Mot » : L’Église et le XIXe siècle

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    Le concile Vatican II est parfois vilipendé comme un moment de rupture avec la Tradition multi-séculaire de l’Église, en particulier avec l’héritage du concile de Trente. Mais est-ce vraiment avec ce concile du XVIe siècle que Vatican II entend rompre, si tant est qu’il y ait réellement rupture ? « A bien des égards, Vatican I opère de nombreux changements sans le dire, là où Vatican II change peu de choses, mais en le disant », explique Jean-Pascal Gay, Professeur d’histoire religieuse à l’Université Catholique de Louvain. « En un sens, c’est aussi le XIXe siècle qui a inventé la Tradition », précise-t-il. Si rupture il y a eu, celle-ci semble donc s’amorcer bien avant le concile de Vatican II. « On mesure mal le traumatisme qu’a été la Révolution française et à quel point celle-ci a polarisé toute une part de l’Église contre la modernité », explique à son tour Frédéric Gugelot, Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Reims. L’insistance sur la Tradition comme refus du monde moderne serait donc également un héritage de ce XIXe siècle. Pour autant, il serait réducteur de décrire cette période de l’Église comme s’inscrivant dans un simple refus du monde moderne. « C’est un temps qui est marqué par un passage d’une religion de la prescription, à une religion où le fidèle est invité à constituer sa propre foi. » A la fois moderne et anti-moderne, le XIXe siècle semble occuper une place centrale, quoi que mal connue, y compris dans l’histoire contemporaine de l’Église.

    Cela se discute: dans un style simple et direct, des spécialistes dialoguent avec Régis Burnet, en apportant des réponses aux questions que nous pouvons nous poser (émission de juin 2023) :