Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sexualité

  • Le Vatican défend la monogamie contre la polygamie et le polyamour

    IMPRIMER

    De Victoria Cardiel sur ACI Prensa via CNA :

    Le Vatican défend la monogamie contre la polygamie et le polyamourbouton de partage par e-mail

    25 novembre 2025

    Un nouveau document du Vatican défend le mariage comme une relation monogame face à la popularité croissante du polyamour, et aborde les défis pastoraux posés par la conversion au catholicisme des personnes en situation de polygamie.

    « Une seule chair : Éloge de la monogamie » a été publié en italien par le Dicastère pour la doctrine de la foi le 25 novembre.

    « La polygamie, l’adultère ou le polyamour reposent sur l’illusion que l’intensité de la relation se mesure à la succession des partenaires », déclare le Vatican.

    Pour illustrer cela métaphoriquement, le texte cite le mythe de Don Juan, un séducteur effréné dont les conquêtes féminines le mènent en enfer, ce qui démontre que « multiplier les partenaires dans une union supposée totale revient à fragmenter le sens de l’amour conjugal ».

    Le texte s'inspire également des écrits des poètes Walt Whitman, Pablo Neruda, Rabindranath Tagore et Emily Dickinson, ainsi que de philosophes comme le philosophe danois Søren Kierkegaard.

    Le document, signé par le pape Léon XIV, n'aborde pas l'indissolubilité du mariage ni le but de la procréation, mais se concentre sur l'aspect unitif du mariage : « Une communion d'amour et de vie partagée par les deux époux, une communion qui n'est pas orientée uniquement vers la procréation, mais aussi vers le bien intégral des deux. »

    Ce texte fait suite à une demande formulée lors du Synode sur la synodalité, invitant les évêques africains à rédiger une déclaration sur la polygamie. Les évêques africains eux-mêmes ont sollicité l'avis du Saint-Siège sur cette question, a indiqué le dicastère pour la doctrine de la doctrine de l'islam au début du mois.

    Dans le document du 25 novembre, le dicastère indique qu'il souhaitait également proposer une réflexion plus approfondie sur la monogamie face à la multiplication des « formes publiques d'unions non monogames — parfois appelées "polyamorie" » — en Occident.

    La note doctrinale du Vatican souligne que « correctement comprise, la monogamie n'est pas simplement l'opposé de la polygamie ».

    S’appuyant sur l’enseignement de saint Jean-Paul II, le Vatican affirme que « seule la monogamie garantit que la sexualité s’épanouit dans la reconnaissance de l’autre comme sujet avec lequel on partage pleinement sa vie, sujet qui est une fin en soi et jamais un moyen de satisfaire ses propres besoins. L’union sexuelle, qui engage la personne tout entière, ne peut considérer l’autre comme une personne, c’est-à-dire comme un co-sujet de l’amour et non comme un objet d’usage, que si elle se développe dans le cadre d’une appartenance unique et exclusive. »

    « Ceux qui se donnent pleinement et complètement à l’autre ne peuvent être que deux », affirme le texte, après avoir noté que dans les relations non monogames, chacun « serait traité comme un moyen et non comme une personne ».

    Sexualité : totale et ouverte à la vie

    Le texte indique clairement que placer la sexualité dans le cadre d'un amour qui « unit les époux dans une seule amitié » n'implique pas une « dévalorisation du plaisir sexuel ». Au contraire, « en l'orientant vers le don de soi, elle est non seulement enrichie, mais aussi amplifiée ».

    Ainsi, « la sexualité n’est plus la satisfaction d’un besoin immédiat, mais un choix personnel qui exprime la totalité de la personne. »

    Le Vatican critique la culture contemporaine qui réduit la sexualité à une simple consommation : « Divers problèmes sont nés d’une recherche excessive et incontrôlée du sexe, ou du simple déni de sa finalité procréative. »

    Le Vatican défend donc l’ouverture à la vie dans l’union sexuelle comme une forme d’expression de la « charité conjugale », sans exiger que chaque acte ait explicitement ce but.

    Sur le plan anthropologique, le document insiste sur le fait que « la défense de la monogamie est aussi une défense de la dignité des femmes », puisque « l’unité du mariage implique donc un libre choix de la part de la femme, qui a le droit d’exiger une réciprocité exclusive ».

    Le document aborde également la question des violences sexuelles, qui, selon lui, prolifèrent sur les réseaux sociaux, et invite les catholiques à dispenser un enseignement sur « l’amour fidèle et monogame ».

    « L’éducation à la monogamie n’est pas une restriction morale, mais plutôt une initiation à la grandeur d’un amour qui transcende l’immédiateté », peut-on y lire.

    fondements théologiques et tradition spirituelle

    Ce texte offre un large panorama de la tradition chrétienne qui a défendu et réfléchi sur l'unité conjugale. Il cite des papes et des Pères de l'Église, dont saint Jean Chrysostome, qui voyaient dans l'unité conjugale un antidote à « l'abandon sexuel débridé, sans amour ni fidélité ».

    S’appuyant sur le Catéchisme de l’Église catholique, le texte examine également les difficultés rencontrées par ceux qui, désirant se convertir au catholicisme, doivent composer avec des situations familiales complexes. Outre l’Afrique, le document cite l’Asie, et plus particulièrement l’Inde, où « la monogamie a généralement été la norme et considérée comme un idéal dans la vie conjugale », mais où les relations polygames ont également existé.

    Les évêques catholiques d'Afrique ont publié en début d'année un document contenant six directives pastorales sur la manière d'accueillir au sein de l'Église les personnes vivant en situation de polygamie, tout en respectant l'enseignement de l'Église sur le mariage et en veillant à ne pas laisser les femmes et les enfants vulnérables à l'abandon et à la pauvreté.

    Lors de l'assemblée du 4 août du Symposium de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SECAM) à Kigali, au Rwanda, l'archevêque Andrew Nkea Fuanya de l'archidiocèse catholique de Bamenda , au Cameroun , a précisé que lors des délibérations du Synode sur la synodalité, « la polygamie n'a pas été présentée comme un concept africain à approuver. Elle a été présentée comme un défi au mariage chrétien en Afrique. »

     

    Journaliste spécialisée dans l'actualité sociale et religieuse, Victoria Cardiel couvre le Vatican depuis 2013 pour différents médias, dont Europa Press et Alfa Án Omega, l'hebdomadaire de l'archidiocèse de Madrid.

  • EVRAS : une pétition et une action en justice lancées pour s'opposer à des dérives

    IMPRIMER

    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    Préservatifs dans une chapelle, animation qui dérape… Une pétition et une action en justice sont lancées contre les dérives de l’EVRAS

    Préservatifs dans une chapelle, animation qui dérape… Une pétition et une action en justice sont lancées contre les dérives de l’EVRAS
     

    Sujet sensible que celui de la sexualité à l’école. Pour bien des raisons, il est important d’en parler. Mais de quelle façon? Et à quels moments? Verlaine Urbain, coordinateur de l’asbl Droits de l’Enfance, estime que les dérapages ne sont pas rares. Il vient d’ailleurs de lancer une action en justice.

    "A un moment, il m’a serrée, il m’a embrassée, il a commencé à me caresser partout et il a… mis sa main dans ma culotte. J’étais paralysée, je ne pouvais plus bouger… Je me suis laissé faire. La deuxième fois, c’était dans sa voiture. Il a sorti son sexe, il a pris ma tête et m’a forcée…"

    Cru? Violent? Lorsque des parents découvrent que leur enfant de 14 ans doit lire ce passage d’un livre dans le cadre scolaire, ils n’apprécient en tout cas pas. Et contactent l’association Droits de l’Enfance (ex-Innocence en danger).

    Son responsable, Verlaine Urbain, n’est pas très surpris. Car des signalements de ce type, il en reçoit beaucoup – en moyenne une par semaine. Les situations incriminées peuvent relever d’une animation EVRAS (Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle) aussi bien que d’une activité culturelle ou d’un cours de biologie. Il y a peu, il a été en contact avec les parents d’un jeune enfant, revenu sans voix de l’école. Inscrit en cinquième primaire, on lui avait fait lire, en classe, que pour avoir des enfants, "le pénis de l’homme doit pénétrer dans le vagin de la femme".

    La démission d'une animatrice EVRAS

    Il y eut aussi ces autres cas, plus graves. En 2023, un opérateur assure une animation EVRAS dans une école de la province de Namur. Sex-toy à l’appui, on y présente à des élèves de première secondaire les usages du préservatif et l’emploi du corps pour jouir, mais aussi la variété de goûts – utiles "pour sucer". Des parents alertent. La responsabilité de l’animatrice EVRAS semble clairement engagée – elle finira par démissionner de ses fonctions.

    L’année suivante, dans la même école, un autre opérateur EVRAS est à la manœuvre d’une large distribution de préservatifs et de lubrifiants durant les temps de récréation. Tous les enfants de cette école secondaire peuvent en recevoir. Est-ce par esprit de provocation qu’à un moment, la distribution se tient dans la… chapelle de l’école? Une chose est sûre: l’initiative dérape. Et, tandis que des déchets de préservatifs se retrouvent dispersés dans la cour, plusieurs enfants ressentent un vif malaise. Des parents montent au créneau. L’école recadre. De nouvelles modalités de distribution, plus discrètes, seront finalement mises en place.

    Dans ces deux cas, le dialogue avec l’école ne s’est pas trop mal passé…

    Verlaine Urbain: En effet. Je n’en veux pas à l’école, avec laquelle il y a eu un dialogue ouvert. Nous n’allons d’ailleurs pas lui demander de dommages et intérêts.

    Mais vous allez tout de même en justice…

    Notre plainte, portée par des parents et notre association, concerne l’affaire de 2023 et elle est dirigée contre un opérateur EVRAS. Notre demande est la suivante: nous voulons que les parents puissent être informés, en amont, de la tenue d’animations EVRAS dans les écoles. Et que les enfants puissent en être dispensés sans que cela rentre dans le cadre des absences non justifiées. Cela nous semble logique puisque les écoles ne sont pas en capacité de garantir que les animations EVRAS qui se déroulent en leur sein se passent correctement et sans idéologie.

    Au-delà de ce cas, vous êtes l’observateur privilégié de dérapages nombreux…

    Alors que notre association n’est pas très connue, je reçois chaque semaine le message de parents qui me parlent de dérives. Je n’ai malheureusement pas les moyens d’approfondir chaque situation, ni de multiplier les procédures en justice. Mais je vois bien que les parents ne fabulent pas. Il m’arrive aussi d’avoir des preuves. Je peux recevoir copie d’un cours, par exemple. Il peut aussi arriver qu’un élève filme une partie de l’animation…

    Tous les enfants ne vivent pas ces expériences de la même façon…

    C’est vrai. En lisant une scène de sexe dans un livre, certains enfants pourraient trouver cela suggestif, tandis que d’autres pourraient être traumatisés. En tous les cas, au fil de mes recherches, grâce à mes contacts avec des pédopsychiatres, je me rends compte toujours davantage de certains dégâts. Un enfant n’est pas en capacité d’élaborer psychiquement ce qui est relatif à la sexualité avec recul. En étant par exemple confronté à des images de pénis d’adulte, une jeune enfant peut vivre un ressenti intrusif, comme si elle était elle-même pénétrée. Une telle exposition constitue une véritable effraction psychique.

    Au-delà, êtes-vous tout de même favorable à une EVRAS dans les écoles?

    Oui ! Nous travaillons pour la protection des enfants contre les violences sexuelles. Donc, que des animations soient dispensées dans les écoles pour prévenir ces violences, c’est évidemment une mission que nous soutenons ! En même temps, lorsqu’on regarde le Guide pour l’EVRAS, on s’aperçoit que plusieurs éléments ne sont pas adaptés au développement de l’enfant. Ce sont ces dérives que nous dénonçons.

    Propos recueillis par Vincent DELCORPS

    Une pétition pour faire pression

    Innocence en Danger est un mouvement mondial de protection des enfants contre toutes formes de violences, notamment sexuelles, présent dans une dizaine de pays. Son antenne belge, dirigée par Verlaine Urbain, vient de prendre son indépendance sous le nom de Droits de l’Enfance. Ces dernières années, elle s’est particulièrement impliquée sur la question de l’EVRAS, y voyant la porte ouverte à de nombreuses dérives.

    A côté de l’action en justice, Droits de l’enfance vient de lancer une pétition: "Pour une EVRAS adaptée aux enfants". Objectif: obtenir du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles l’ouverture d’une commission d’enquête afin de corriger certains éléments du Guide EVRAS. Car "tant que ce guide ne sera pas révisé pour respecter le développement de l’enfant et les droits parentaux, des dérives continueront de se produire dans les animations EVRAS", estime Verlaine Urbain.

    Plusieurs passages sont explicitement visés. Notamment la découverte des zones érogènes dès l’âge de 5 ans, "l’influence positive et négative des pornographies" (9 ans), et "le consentement dans les relations sexuelles de nature transactionnelle (sexe en échange de petits cadeaux, repas, sorties…)" (12 ans). "Ces formulations ouvrent la porte à des interprétations dangereuses", estime Droits de l’Enfance. Qui espère récolter un millier de signatures.`

    V.D.

    Pour en savoir plus: droitsdelenfance.be
    Pour signer la pétition, cliquez ici.

  • Trois évêques allemands s'opposent à un guide scolaire sur la « diversité des identités sexuelles »

    IMPRIMER

    D'Alexander Folz sur CNA :

    Trois évêques allemands s'opposent à un guide scolaire sur la « diversité des identités sexuelles ».sharethis sharing button

    Trois évêques allemands se sont publiquement désolidarisés du nouveau document de la Conférence des évêques allemands sur la « diversité des identités sexuelles » dans les écoles, exacerbant ainsi la polémique sur la manière dont l'enseignement catholique devrait aborder la question de l'identité de genre.

    Au centre de la polémique se trouve le texte de 48 pages « Geschaffen, erlöst und geliebt: Sichtbarkeit und Anerkennung der Vielfalt sexueller Identitäten in der Schule » (« Créé, racheté et aimé : visibilité et reconnaissance de la diversité des identités sexuelles à l’école »).

    Publié le 30 octobre par la Commission pour l'éducation et les écoles de la Conférence des évêques catholiques, ce document vise à servir de guide d'orientation aux écoles catholiques et autres établissements scolaires en Allemagne. Suite à des discussions internes l'été dernier, le texte d'orientation avait initialement été retenu puis révisé.

    Partant du principe que « la diversité des identités sexuelles est une réalité », ce texte exhorte les établissements scolaires à créer un environnement exempt de discrimination pour les élèves, le personnel et les parents qui s'identifient comme LGBTQ+. Le document appelle les élèves à respecter l'auto-identification et l'autodésignation de leurs camarades qui s'identifient comme LGBTQ+ et à soutenir les initiatives qui mettent en lumière leur situation.

    Le mot anglais « queer » est fréquemment utilisé par certaines organisations allemandes, y compris certains diocèses, comme terme générique pour désigner les personnes qui s'identifient comme LGBT.

    Dans son avant-propos, l’évêque Heinrich Timmerevers de Dresde-Meissen, président de la commission, souligne que le texte ne prétend pas offrir une évaluation morale et théologique exhaustive. Il vise plutôt à fournir des orientations pastorales et pédagogiques scolaires fondées sur les sciences humaines contemporaines.

    Les enseignants sont encouragés à utiliser un langage qui reflète « la diversité des identités sexuelles ». Dans les cours de religion, les enseignants devraient présenter les questions controversées de moralité sexuelle comme telles, laissant aux élèves la possibilité de se forger leur propre opinion.

    L’évêque Stefan Oster de Passau a publié la réponse la plus détaillée. Dans un commentaire en ligne , il a reconnu les préoccupations concernant les jeunes vulnérables, mais a déclaré se désolidariser « totalement » des présupposés du document et de son approche théologique, philosophique, pédagogique et psychologique du développement.

    Bien que la brochure soit publiée sous le nom de « Les évêques allemands », Oster insiste sur le fait qu'elle ne parle pas en son nom et avertit qu'elle promeut une anthropologie qui désacralise de fait la conception chrétienne de la personne humaine.

    Depuis, l'évêque de Ratisbonne, Rudolf Voderholzer, s'est explicitement rallié à la critique d'Oster. Son diocèse a republié le texte de Passau comme une « analyse critique » des thèses centrales, et Voderholzer a accusé la direction de la Conférence épiscopale d'avoir imposé le document quasiment sans modifications malgré les demandes de révision formulées au Concile permanent. La réponse de Ratisbonne a évoqué un « agenda » poursuivi « en notre nom ».

    Le Conseil permanent est l'organe directeur de la Conférence des évêques allemands, où les 27 évêques diocésains se réunissent cinq à six fois par an pour traiter des affaires courantes et assurer la coordination entre les assemblées plénières, moins fréquentes.

    La troisième réaction critique est venue de Cologne. L'archidiocèse, sous la direction du cardinal Rainer Maria Woelki, a publié un communiqué rejetant toute forme de discrimination dans les écoles catholiques. Concernant l'analyse théologique et anthropologique de « Geschaffen, erlöst und geliebt », l'archidiocèse a toutefois déclaré se rallier au commentaire d'Oster.

    D'autres voix ont contribué à cet accueil mitigé. Thomas Maria Renz, évêque auxiliaire de Rottenburg et vice-président de la commission scolaire, a salué l'initiative visant à protéger les jeunes vulnérables. Cependant, il a mis en garde contre une approbation « naïve » de toute forme d'auto-description chez les adolescents en pleine croissance. Il a plaidé pour une plus grande attention portée aux objectifs éducatifs plus larges.

    Pour l'instant, le document reste officiellement en vigueur en tant qu'outil d'orientation de la conférence épiscopale. Cependant, l'opposition ouverte de trois évêques diocésains en a fait un enjeu majeur dans le débat plus large sur les réformes de l'Église en Allemagne, notamment en matière de sexualité et d'anthropologie.

  • Pourquoi la doctrine catholique sur la moralité sexuelle ne peut pas changer

    IMPRIMER

    De sur le CWR :

    Pourquoi la doctrine catholique sur la moralité sexuelle ne peut pas changer

    Dans son deuxième rapport intermédiaire publié la semaine dernière, le groupe d’étude synodal sur les questions controversées a continué de parler d’un « changement de paradigme… dans la continuité de Vatican II » et a qualifié l’homosexualité de « question émergente ».

    20 novembre 2025

    L’Église catholique peut-elle revoir sa position et ses enseignements sur la morale sexuelle ? Est-il enfin temps d’écouter les progressistes et d’abolir les aspects ascétiques de la morale chrétienne, alignant ainsi le catholicisme sur le reste du monde, qui réduit l’amour à l’érotisme ?

    Ces questions ont suscité d'intenses débats depuis le concile Vatican II. Contrairement à ses prédécesseurs, le pape François a assoupli la doctrine de l'Église sur la sexualité, officiellement pour en alléger le fardeau pour les fidèles. Son exhortation  Amoris laetitia semble autoriser les catholiques mariés dans des mariages invalides ou adultères à recevoir l'Eucharistie, ce qui contredit manifestement l'enseignement de Jésus sur le divorce. Quant à  Fiducia supplicans,  qui a autorisé la bénédiction des couples de même sexe, elle constituait une ratification progressive de la cause LGBT.

    Ces questions controversées seront bientôt au cœur des débats lorsque les groupes d'étude synodaux publieront leurs rapports finaux en décembre prochain. Le Synode encouragera-t-il davantage ceux qui réclament une évolution de l'enseignement de l'Église sur les relations homosexuelles et d'autres sujets ?

    Dans son rapport préliminaire , le groupe d’étude sur les questions controversées – notamment la moralité sexuelle – a fait part de sa préférence pour un « changement de paradigme » qui privilégie l’expérience personnelle, le discernement et la « fidélité contextuelle » à l’Évangile, plutôt qu’un ensemble de normes objectives « préétablies ».

    Dans son deuxième rapport intermédiaire publié la semaine dernière, le groupe a continué d'évoquer un « changement de paradigme… dans la continuité de Vatican II » et a qualifié l'homosexualité de « question émergente » plutôt que de sujet controversé. Cependant, peu d'indications ont été données quant à leurs recommandations concrètes . Le danger de cette hétérodoxie potentielle réside dans la marginalisation de normes morales universelles, telles que l'interdiction de la procréation médicalement assistée, qui puisent leurs racines ontologiques et anthropologiques profondes.

    Comment le pape Léon XIV réagira-t-il au rapport final de ce groupe d'étude si celui-ci préconise une modification majeure des principes moraux de l'Église ?

    Il y a assurément lieu de s'inquiéter. Lors d'un  entretien accordé à Crux et publié en septembre, le pape Léon XIV a laissé entendre qu'une évolution de la doctrine de l'Église sur la sexualité pourrait être envisageable, à condition qu'un changement de mentalité s'opère : « Je pense qu'il faut d'abord changer les mentalités avant même d'envisager de modifier la position de l'Église sur telle ou telle question. » En laissant cette porte ouverte à une certaine flexibilité doctrinale, le pape a encouragé un optimisme béat chez ceux qui aspirent à s'émanciper de la tradition morale de l'Église.

    Il aurait dû préciser qu'une telle révision doctrinale est impossible. Ces doctrines ne dépendent ni des fluctuations de l'opinion publique ni des aléas de l'expérience personnelle. Elles reposent sur l'ordre éternel de la vérité et des valeurs. Les préceptes moraux de l'Église s'enracinent dans la vérité que la nature humaine est immuable ; que le mariage, défini comme l'union charnelle d'un homme et d'une femme, est indissoluble ; et que l'acte conjugal, qui doit se limiter au mariage, signifie non seulement l'amour mais aussi la fécondité potentielle d'une vie nouvelle.

    Ces doctrines fondamentales trouvent leur fondement dans les sixième et neuvième commandements et dans d'autres textes clés de l'Écriture sainte (tels que Mt 19, 1-12 ; Mt 5, 27-28 ; Mc 10, 1-12 ; 1 Co 6, 9 ; et Gn 1-3). Comme l'a souligné le théologien moral Germain Grisez, pendant des siècles, les fidèles catholiques, des papes aux laïcs, ont scrupuleusement adhéré à ces orthodoxies intemporelles. Théologiens et catéchistes ont enseigné ces doctrines dans toute l'Église. Et lorsque les chrétiens fidèles s'unissent dans cette communion, ils possèdent un charisme de vérité infaillible.

    Selon la Constitution dogmatique sur l’Église ( Lumen gentium ) du Concile Vatican II, « le corps universel des fidèles […] ne peut se tromper dans la croyance », car il existe un « sens surnaturel de la foi [qui] exprime le consentement de tous en matière de foi et de morale » (¶12).

    Certains de ces enseignements ont également été exprimés dans des encycliques papales telles que  Castii conubii  et  Humanae vitae . L'encyclique Humanae vitae du pape Paul VI , qui représente un enseignement infaillible du Magistère ordinaire, insiste sur le fait que tout acte sexuel doit être procréatif. Toute tentative de modifier ces anciens principes moraux en favorisant les relations sexuelles hors mariage hétérosexuel menacerait l'intégrité de cette encyclique et remettrait en cause l'ensemble des doctrines étroitement liées sur la sexualité, le genre et la nature humaine qui sous-tendent cet enseignement.

    Ceux qui cherchent à rejeter cet ensemble de doctrines semblent oublier que la révélation a été accomplie dans les œuvres et les paroles de Jésus-Christ. Ils doivent également ignorer les instructions essentielles du document du Concile Vatican II, Dei Verbum (¶7) : « Ce qu’il a révélé pour le salut de toutes les nations doit subsister à jamais dans son intégrité et être transmis à toutes les générations. » Ces paroles font écho à la mission que Jésus a confiée à ses disciples : « Allez donc, faites de toutes les nations des disciples… et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20). Son commandement présuppose que la vérité de la Parole révélée transcende les frontières de la culture, de l’espace et du temps.

    Face à la volonté persistante de l'Église de normaliser les relations homosexuelles, l'enseignement de Jésus sur le plan de Dieu pour l'amour conjugal est particulièrement pertinent. Dans sa réponse aux pharisiens concernant la permissibilité du divorce, Jésus fait une référence on ne peut plus claire à l'ordre de la création, proclamant que le mariage a toujours été l'union charnelle d'un homme et d'une femme. Cette union est rendue possible par la dualité prédéterminée de l'homme et de la femme, car « celui qui les a créés dès le commencement les fit homme et femme » (Mt 19,4).

    Dans une phrase d'une grande profondeur philosophique, il déclare que ces deux personnes « ne sont plus deux, mais une » (Mt 19,6). Par essence, seuls un homme et une femme peuvent atteindre une unité supérieure en devenant un don complet et permanent l'un pour l'autre. L'indissolubilité, dessein du Créateur pour l'humanité « dès le commencement », est au cœur même de toute union conjugale.

    Ce plan est perturbé par l'adultère, le divorce et le remariage, les relations sexuelles hors mariage et les unions non hétérosexuelles. La fidélité à l'Apocalypse et au Concile Vatican II exige clairement la préservation de ces doctrines sacrées, déjà brouillées et compromises par Amoris laetitia  et  Fiducia supplicans .

    Certains théologiens moralistes ont soutenu qu'il était temps de dénouer les nœuds que l' encyclique Humanae Vitae a créés au sein de la morale catholique en affirmant que la contraception est un mal intrinsèque. Heureusement, le pape François n'a pas écouté ces voix dissidentes. Tout pape devrait insister sur le fait que le christianisme ne peut se concilier avec la validation facile, par la société laïque, de la libération sexuelle. Il doit affirmer que l'Église ne peut tomber dans l'erreur lorsqu'elle enseigne correctement ces doctrines sacrées de foi et de morale, nécessaires au salut éternel.

    Dans le contexte social actuel, l’évolution des mentalités concernant les mœurs sexuelles  ne favorise pas une révision de la doctrine de l’Église, car elle ne peut que traduire l’adhésion à un hédonisme à peine dissimulé. Le catholicisme doit demeurer centré sur l’ascétisme et sur une vision morale découlant des paroles de Jésus-Christ, car elles sont « la source universelle de toute vérité salvifique » ( Dei Verbum , § 7).


    Richard A. Spinello est professeur de gestion au Boston College et membre du corps professoral associé du séminaire St. John's de Boston. Son dernier ouvrage, * Quatre philosophes catholiques : se réjouir de la vérité* (Jacques Maritain, Edith Stein, Dietrich von Hildebrand, Karol Wojtyła) , est paru récemment. Il est également l'auteur de nombreux livres sur l'éthique et l'œuvre de saint Jean-Paul II, dont * La splendeur du mariage : la vision de saint Jean-Paul II sur l'amour, le mariage, la famille et la culture de la vie* .
  • Sept ans après l'annus horribilis de l'Église, le catholicisme est-il de retour ?

    IMPRIMER

    De Thomas Edwards sur le Catholic Herald :

    19 novembre 2025

    Sept ans après l'annus horribilis de l'Église, le catholicisme est de retour.

    Sept est un nombre biblique. À l'instar de quarante, trois et huit, il revêt une signification qui dépasse sa simple valeur numérique. Il symbolise l'achèvement. Dieu se reposa le septième jour. Le mot hébreu pour sept, sheva , est étroitement lié au mot pour serment, shevuah , et les deux sont parfois employés indifféremment. Sept exprime donc la plénitude de l'alliance, le sens du temps parvenu à son terme.

    Sept ans se sont écoulés depuis ce que l'on peut qualifier d' annus horribilis pour l'Église catholique. Ceux qui suivaient de près la vie de l'Église à la fin des années 2010 s'en souviendront comme d'une année où elle n'a rien pu faire de bien.

    Tout a mal commencé avec la défense par le pape François de l'évêque chilien Juan Barros. Accusé d'avoir couvert les crimes du pédophile condamné Fernando Karadima Fariña, la nomination de l'évêque au diocèse d'Osorno a suscité une vive controverse. Sa consécration en 2015 ressemblait davantage à un rassemblement de factions rivales lors d'une manifestation qu'à une liturgie solennelle. Interrogé sur cette question litigieuse le 18 janvier 2018, le défunt pape a déclaré : « Le jour où l'on me présentera des preuves contre Mgr Barros, je parlerai. Il n'y a pas la moindre preuve contre lui. C'est de la calomnie. Est-ce clair ? », discréditant ainsi la détermination de l'Église à lutter contre les abus sexuels sur mineurs.

    L'archevêque Scicluna, archevêque de Malte, fut dépêché pour rétablir l'ordre. Les 34 évêques chiliens en exercice présentèrent leur démission ; celles de personnalités importantes comme le cardinal Ezzati furent acceptées, et l'évêque Barros fut démis de ses fonctions.

    Aussi choquants qu'aient été ces premiers mois de l'année, l'horreur et les dégâts portés à la crédibilité de l'Église ne faisaient que commencer.

    En juin, l'Église a confirmé la crédibilité des accusations portées contre le défunt cardinal Theodore McCarrick, faiseur d'évêques et figure emblématique de l'Église catholique en Amérique pendant des décennies. Les questions se sont rapidement déplacées des faits eux-mêmes vers les personnes au courant et les raisons de l'inaction. Il est vite apparu que trop de personnes en savaient trop et que les instances de l'Église avaient protégé, au vu et au su de tous, un individu coupable de graves agressions sexuelles. En août, l'archevêque Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique aux États-Unis, a publié une lettre explosive accusant le pape François et plusieurs autres hauts dignitaires de l'Église d'avoir eu connaissance des agissements dépravés du cardinal.

    Le mois d'août a également vu la publication du rapport du Grand Jury de Pennsylvanie, détaillant les abus commis par plus de 300 prêtres sur une période de 70 ans et décrivant les dissimulations systématiques orchestrées par les évêques. Les récits bouleversants de groupes de prêtres pédophiles s'attaquant aux personnes vulnérables ont profondément choqué les catholiques, incrédules face à de tels agissements.

    Des scandales d'abus ont éclaté à travers le monde, du Honduras à la Pologne, et d'importants rapports menés en Allemagne et en Australie ont encore davantage marqué l'année 2018, la qualifiant d'année particulièrement douloureuse pour l'Église. Le cardinal George Pell, prélat conservateur et apprécié, a été condamné pour des abus commis dans le passé, une décision qui a été totalement annulée en 2020, Pell étant reconnu innocent.

    Comme si les scandales d'abus ne suffisaient pas, l'année 2018 a également vu l'Irlande, l'île des Saints et des Érudits, légaliser l'avortement, un coup dur porté à la sécularisation rapide de cet ancien bastion catholique.

    L' annus horribilis laissa derrière elle une Église dévastée, désorientée, dont la crédibilité morale était brisée. La plus grande organisation non gouvernementale au monde œuvrant dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la charité avait été, d'une manière ou d'une autre, entachée par le pire mal imaginable. L'Église était impopulaire, imparfaite et semblait condamnée.

    Sept ans plus tard, soit un cycle biblique complet, l'Église semble avoir franchi un cap. Si les souvenirs et les répercussions de l' annus horribilis persistent et que l'Église n'a pas encore retrouvé toute sa place dans le monde, un changement s'opère néanmoins.

    Au Royaume-Uni, parmi les 18-34 ans, la proportion de personnes se déclarant catholiques est passée de 23 % en 2018 à 31 % en 2024. Sur la même période, la fréquentation des églises, tous âges confondus, a augmenté de 50 %. Les diocèses du Royaume-Uni ont également enregistré une forte hausse des baptêmes d'adultes à Pâques 2025, les diocèses de Londres en comptant à eux seuls près de 1 000.

    La France a connu un phénomène similaire. L’Église catholique, au pays de sa fille aînée, a accueilli plus de 10 384 catéchumènes adultes à Pâques 2025, soit une augmentation de 45 % par rapport à 2024. Ce nombre est le plus élevé jamais enregistré, les 18-25 ans représentant désormais 42 % des catéchumènes adultes.

    Aux États-Unis, on observe également un regain de ferveur religieuse, la génération Z et les Millennials surpassant largement les générations précédentes en termes de fréquentation hebdomadaire des offices. Le catholicisme se retrouve aussi au cœur du débat public. Candace Owens, Shia LaBeouf et Rob Schneider se sont récemment convertis. La foi domine les discussions culturelles : un catholique occupe le poste de vice-président, un Américain est représenté sur le trône de Saint Pierre et les podcasts deviennent un espace de débat et d’approfondissement des idées chrétiennes.

    La question se pose naturellement : que penser de cette histoire ? Premièrement, l’Église a fait un long chemin pour affronter les horreurs qui se déroulaient en son sein. L’équivalent catholique des dossiers Epstein a été rendu public et les défenseurs mis hors d’état de nuire. L’Église ne doit jamais se reposer sur ses lauriers dans sa lutte pour se débarrasser de ce que le pape Benoît XVI, alors cardinal Ratzinger, qualifiait de « saleté », mais elle a assurément fait un premier pas. En 2024, deux accusations fondées ont été portées contre des membres du clergé catholique aux États-Unis, soit 0,004 % du clergé. Ce pourcentage est nettement inférieur aux chiffres de 2022 dans les écoles américaines, qui montrent que 0,01 % des enseignants du primaire et du secondaire aux États-Unis ont été arrêtés pour des crimes sexuels sur mineurs.

    La seconde est que la vérité centrale du christianisme, à savoir que Jésus est Dieu et est venu sur terre pour fonder son Église, ne peut perdre sa crédibilité. Les actes de certains hommes, aussi horribles soient-ils, ne sauraient jamais occulter cette vérité. La personne de Jésus captive l'esprit humain, à tel point que d'autres religions tentent de se l'approprier. L'islam et l'hindouisme, respectivement deuxième et troisième religions mondiales, s'efforcent d'intégrer ses enseignements sans toutefois les comprendre pleinement.

    Le catholicisme affirme la plénitude de la présence de Jésus. Contrairement à tant d'autres Églises qui, se pliant aux pressions sécularisées, finissent par s'effondrer, victimes de leur nouvelle insignifiance, il ne cède pas. Il offre à ses fidèles la pleine réalité sacramentelle de Jésus, présent devant eux. Il demeure un remède efficace à la décadence morale et au déclin de la culture du XXIe siècle, un remède dont le besoin se fait de plus en plus pressant à mesure que ce déclin s'accélère.

    On nous dit que « les portes de l’enfer ne prévaudront pas » contre l’Église. Le dynamisme retrouvé de 2025 montre que même la dévastation de 2018 n’a pu briser cette promesse.

  • Italie : une Eglise à la dérive ?

    IMPRIMER

    D'InfoVaticana :

    Après le document du CEI… quelle est la direction que prend l’Église italienne ?

    L’Église en Italie a franchi une étape que beaucoup jugent déjà risquée. Avec 781 voix pour et 28 contre, la Conférence épiscopale italienne (CEI) a approuvé le document final de son processus synodal, intitulé « Levain de paix et d’espérance ». Selon une analyse publiée par le National Catholic Register (NCR), ce texte, loin de clore le processus, ouvre une nouvelle phase de tensions entre les partisans d’un « renouveau pastoral » et les défenseurs de la fidélité au Magistère.

    Lire aussi : L’Église italienne approuve un document synodal comportant de sérieuses ambiguïtés sur l’identité et la famille

    Un texte qui introduit les exigences du monde dans le langage de l'Église

    Le document synodal ne se limite pas aux questions pastorales. Comme le détaille le NCR, il exhorte les évêques italiens à soutenir les protestations contre « l’homophobie » et la « transphobie » et propose d’étudier la possibilité d’un diaconat féminin, sujet déjà abordé par deux commissions vaticanes sans résultat concluant. Bien que présenté comme un texte « pastoral », la publication souligne qu’il « semble vouloir inverser le rapport entre les évêques et les structures synodales » et, comme nous l’avons souligné à Infovaticana, « privilégie des interprétations contraires à la doctrine catholique sur la vérité de l’amour humain ».

    Résultat d'un processus divisé

    Ce document fait suite à des mois de désaccords internes. En avril, le premier projet a été rejeté par plus de mille délégués synodaux faute de consensus. Pour la première fois en cinquante ans, la Conférence épiscopale italienne (CEI) a reporté son assemblée générale afin de réécrire le texte et de parvenir à un accord minimal. Finalement, le 25 octobre, à huis clos, la nouvelle version a été approuvée. La CEI va maintenant constituer un groupe d'évêques chargé d'élaborer des priorités et des résolutions qui serviront de base à l'assemblée générale de 2025.

    Les votes les plus controversés

    Près de deux semaines après la publication du document, le NCR précise que la proposition visant à promouvoir les études sur le diaconat féminin a été approuvée par 625 voix pour et 188 contre , tandis que la motion appelant à « soutenir l’action civile contre la violence, l’homophobie et la transphobie » a recueilli 637 voix pour et 185 contre. Bien que toutes les motions aient été approuvées, les résultats des votes révèlent de profondes divisions parmi les délégués, mais témoignent également d’une forte tendance progressiste.

    Zuppi et Castellucci défendent le texte ; plusieurs évêques mettent en garde contre le risque doctrinal

    Le président de la Conférence épiscopale italienne (CEI), le cardinal Matteo Zuppi, a qualifié le processus d’« entreprise courageuse ». De même, l’évêque Erio Castellucci a appelé la CEI à « adopter le texte et à commencer à mettre en œuvre ses propositions ». Cependant,  l’évêque Giovanni Paccosi de San Miniato a mis en garde contre « toute pression visant à transformer ce qui n’est qu’une demande de quelques-uns en norme générale ». Pour sa part, l’évêque Antonio Suetta de Vintimille-Sanremo a rappelé à l’assemblée qu’il ne s’agissait pas d’un synode formel et a insisté pour que le texte soit « rectifié à la lumière du Catéchisme et du Magistère constant ».

    Un chemin qui s'éloigne de l'esprit catholique

    Le document final introduit une logique d’adaptation aux dynamiques sociales, allant jusqu’à proposer une révision du droit canonique, transformant les paroisses en « communautés énergétiques solidaires » et accordant un pouvoir délibératif aux laïcs. Sous couvert de renouveau, le texte pourrait mener à des changements doctrinaux insidieux .

    La Conférence épiscopale italienne (CEI) tiendra sa prochaine session plénière du 17 au 20 novembre à Assise , où le pape Léon XIV devrait rencontrer les évêques italiens à la clôture des travaux.

  • Le Vatican va publier un nouveau document sur la polygamie en Afrique

    IMPRIMER

    De Niwa Limbu sur le Catholic Herald :

    6 novembre 2025

    Le Vatican va publier un nouveau document sur la polygamie en Afrique

    Le Vatican va publier un nouveau document sur le mariage à la fin du mois, abordant la question de la polygamie en Afrique dans un contexte de débat pastoral et culturel continu.

    Le Dicastère pour la doctrine de la foi a annoncé que le texte, intitulé « Nous deux : Éloge de la monogamie. Note doctrinale sur la valeur du mariage, la communion exclusive et l'appartenance mutuelle », sera publié à la fin du mois de novembre.

    Le père Armando Matteo, secrétaire du dicastère, a déclaré mardi que ce document faisait suite à une demande spécifique formulée lors du Synode sur la synodalité, invitant les évêques africains à préparer une déclaration sur le sujet. Une conférence de presse aura lieu au Bureau de presse du Saint-Siège lors de la présentation de la note.

    Les discussions précédentes lors des synodes sur la famille de 2014 et 2015 ont été dominées par les questions du divorce et du remariage, plusieurs évêques africains évoquant les défis particuliers auxquels ils sont confrontés dans des régions où la polygamie reste très répandue.

    De nombreux commentateurs et observateurs du Vatican ont suggéré que, contrairement au récent document sur la corédemptrice publié par la DDF, qui a suscité la controverse en ligne et parmi les laïcs, la question de la polygamie permet une réponse plus directe. Elle nécessite un document simple, car la doctrine catholique sur le sujet est déjà clairement définie.

    L'Église a toujours enseigné que le mariage est une alliance à vie entre un homme et une femme, un partenariat fondé sur la fidélité, l'ouverture à la vie et le don mutuel de soi. Le Catéchisme décrit la polygamie comme une pratique « contraire à l'amour conjugal, qui est indivisible » et incompatible avec l'union exclusive voulue par Dieu.

    Dans la théologie catholique, le mariage reflète l'amour fidèle du Christ pour son Église, un lien de communion exclusive et d'appartenance mutuelle qui ne peut être rompu.

    Cependant, bien que rare à l'échelle mondiale, la polygamie reste profondément ancrée dans le tissu social de nombreuses sociétés africaines. Depuis des générations, les mariages multiples sont liés à la lignée, au statut social et à la survie économique. Un rapport publié en 2020 par le Pew Research Center révèle qu'environ 11 % de la population d'Afrique subsaharienne vit dans des foyers où au moins un membre a plus d'un conjoint ou partenaire. En réponse à cela, l'Église en Afrique développe activement des cadres pastoraux pour ceux qui vivent dans des unions polygames, tout en réaffirmant l'idéal chrétien du mariage monogame.

    Les dirigeants de l'Église ont expliqué que, bien que le mariage monogame reste la norme doctrinale, de nombreux convertis au catholicisme entrent dans l'Église après avoir vécu dans des contextes polygames. Dans de tels cas, les évêques et les prêtres ont cherché des moyens d'intégrer les familles dans la communauté religieuse sans compromettre l'enseignement de l'Église sur l'unité et l'exclusivité du mariage.

    Selon le Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SECAM), six propositions pastorales ont été approuvées « pour l'accompagnement des personnes en situation de polygamie », mettant l'accent sur « l'écoute, la proximité et l'accompagnement » des hommes et des femmes dans ce type de relations. Ces propositions consistent notamment à accueillir les personnes en situation de polygamie dans l'Église, à leur faire sentir qu'elles font partie de l'Église, à prendre des initiatives en faveur des veuves, à mettre l'accent sur la conversion comme objectif premier, à passer d'une conception étroite de la fécondité comme descendance biologique à une conception plus large de la charité, et à promouvoir un apostolat familial caractérisé par la catéchèse sur l'Église et les sacrements.

    Le document à venir devrait réaffirmer ce principe tout en offrant des éclaircissements et des orientations pastorales aux évêques et aux fidèles des régions où la polygamie persiste. Sa publication à la fin du mois de novembre sera suivie de près dans toute l'Afrique et au-delà.

  • « Un bon catholique est ferme dans la vraie foi » (cardinal Müller)

    IMPRIMER

    De Maike Hickson sur LifeSite News :

    Entretien exclusif avec le cardinal Müller : « Un bon catholique est ferme dans la vraie foi »

    Image mise en avantLe cardinal Müller encense l'autel lors d'une messe tridentine célébrée en novembre 2025 à Philadelphie.Maike Hickson/LSN

    LifeSiteNews ) — Le 1er novembre, jour de la Toussaint, LifeSite a rencontré le cardinal Gerhard Müller à l'Institut international de la culture de Philadelphie. Au cours de cet entretien d'une heure, le prélat allemand a livré un magnifique témoignage de la foi catholique, de Jésus-Christ, de la Sainte Trinité, des sept sacrements et de la grâce de Dieu dans nos vies. Il a affirmé avec force qu'« il n'y a qu'un seul Sauveur ; il ne peut s'agir que de Dieu fait homme ».

    Le cardinal Müller nous a rappelé les aspects essentiels de notre foi qui nous font tomber amoureux de Dieu.

    « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son propre Fils, le Fils de la Sainte Trinité », a-t-il insisté. Il a ajouté que Dieu nous aide tout au long de notre vie grâce aux sept sacrements, en accordant à nos âmes la grâce nécessaire.

    Modernisme

    Au cours de notre discussion, le cardinal Müller a exposé la nature des modernistes qui sapent les enseignements de l'Église sur, par exemple, le mariage et la sexualité.

    « Les modernistes ne sont pas modernes », a-t-il déclaré. Le cardinal a expliqué qu'ils ont ravivé des hérésies gnostiques et autres, vieilles de plusieurs millénaires, dans le but de renverser « les enseignements des Apôtres », qu'ils considèrent et rabaissent au rang de « simples pêcheurs ».

    Mais, a affirmé le cardinal, « un bon catholique est ferme dans la foi véritable, dans la vérité, donnée une fois pour toutes et présente en Jésus-Christ ». Il a souligné l'importance du Credo, récité à chaque messe. Un bon catholique est « ferme dans les Saintes Écritures, dans la Tradition apostolique », a-t-il ajouté. La foi catholique « nous appelle à une conversion de notre ancienne vie » à une vie nouvelle, a-t-il déclaré, citant saint Paul.

    Il nous a donc présenté la foi traditionnelle telle qu'elle a toujours été enseignée. Cet enseignement traditionnel affirme notamment que notre séparation d'avec Dieu est due à nos propres péchés. Nous sommes appelés à nous rapprocher de Dieu par la conversion.

    Cependant, la destruction du mariage à laquelle nous assistons aujourd'hui accroît la distance entre l'homme et Dieu, a déclaré le cardinal Müller. Le premier don du Logos aux êtres humains fut de les créer homme et femme, a-t-il ajouté. Les gnostiques cherchent à abolir cette création par une créature « unisexe ». Le cardinal a expliqué que cette hérésie s'attaque ainsi directement à la création divine.

    Les idées modernistes issues de la Révolution française et apparues au XIXe siècle, puis resurgissant aux alentours du Concile Vatican II, ont engendré une « injuste opposition au sein de la société », a affirmé le cardinal. Cependant, « nous sommes frères et sœurs en Jésus-Christ, nous sommes solidaires, nous devons être unis dans la vérité qui vient de Dieu, et les idéologues… divisent le peuple », a-t-il déclaré. Le cardinal Müller a décrit les idées des Jacobins, des marxistes et des communistes comme de simples variantes d'une même idéologie. « Et elles divisent les sociétés », a-t-il poursuivi. « Elles divisent l'Église. »

    Lire la suite

  • Don Nicola Bux : « L’Église ne peut pas changer le catéchisme. »

    IMPRIMER

    De Marino Pagano sur la NBQ :

    Père Bux : « L’Église ne peut pas changer le catéchisme. »

    Il convient de rappeler aux pasteurs qui préconisent une modification de l'enseignement sur l'homosexualité et d'autres questions morales que « l'Église n'a pas l'autorité de changer "pas un iota, pas un point" » de la Révélation, dont le Catéchisme est un interprète fidèle. La Bussola s'entretient avec le père Nicola Bux.

    3/11/2025

    Le vendredi 24 octobre au soir, à Rome, dans la basilique San Lorenzo in Lucina, le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne (CEI), a présidé les vêpres solennelles selon l'ancien rite dans le cadre du 14e pèlerinage jubilaire « Summorum Pontificum ad Petri Sedem », communément appelé « le jubilé des traditionalistes ».

    En marge de la célébration et de la troisième assemblée du Chemin synodal des Églises en Italie, nous avons recueilli quelques réflexions du Père Nicola Bux, théologien et ancien consultant de la Congrégation pour la doctrine de la foi, sur des questions ecclésiales et théologiques actuelles.

    Certains pasteurs ont soutenu que le Catéchisme pouvait être modifié. Est-il théologiquement et doctrinalement possible de changer l'enseignement de l'Église, par exemple sur l'homosexualité ou d'autres questions morales ?

    L'Église fonde son enseignement sur la Révélation faite par Dieu et accomplie en Christ, contenue dans l'Écriture Sainte. Qu'on se souvienne de Genèse 1, 27 : « Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme », et de Matthieu 19, 4 : « N'avez-vous pas lu que le Créateur, dès le commencement, les fit homme et femme ? » L'Église n'a pas l'autorité de changer « un iota, un trait de lettre » (Mt 5, 18) de ces paroles, mais seulement de les faire connaître et de les préserver : c'est le rôle du Catéchisme.

    Aujourd’hui, de nombreux courants culturels influencent le langage ecclésial. Y a-t-il un risque à se laisser influencer par des idéologies étrangères à la Tradition catholique ?

    Saint Paul propose un critère toujours valable : « Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon » (1 Th 5, 21). Cela signifie examiner chaque proposition, idée ou comportement et ne retenir que ce qui est bon et vrai. Pour le chrétien, le critère de vérité est le Christ lui-même : toute pensée ou théorie « se tient ou s’effondre » par rapport à lui. C’est pourquoi nous parlons d’une anthropologie « en Christ », et non simplement de conceptions humaines changeantes.

    Comment, selon la doctrine catholique, distinguer l’accueil d’une personne de l’approbation d’un comportement ?

    Le concept de personne, élaboré au concile de Chalcédoine pour exprimer le mystère du Christ, nous enseigne que l’être humain est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (CEC, 362). Être homme et femme est une réalité bonne, voulue par Dieu (CEC, 369). Accueillir une personne, c’est reconnaître cette vérité originelle. Mais accueillir ne saurait signifier approuver un comportement qui s’écarte du bien : de même que la médecine corrige ce qui est pathologique, la pastorale authentique vise à guérir, non à conforter l’erreur. L’idéologie du genre, comme l’a rappelé à plusieurs reprises le pape François, est une erreur de l’esprit humain : accueillir, c’est accompagner vers la vérité, non justifier le mensonge.

    La doctrine sur la sexualité est-elle compatible avec la pastorale de la miséricorde prônée par le pape François ?

    La véritable miséricorde ne consiste pas à laisser une personne dans le péché, mais à l’aider à se convertir et à redécouvrir la vérité. Là où la pensée genrée a engendré des souffrances, comme dans le phénomène des personnes qui regrettent d’avoir entrepris une transition de genre, nous voyons les blessures causées par un mensonge qui a touché le corps et l’âme. Le corps n’est pas à notre disposition, mais un don de Dieu. Aller à l’encontre de la réalité du corps, c’est s’opposer au Créateur lui-même : c’est une tromperie qui revêt les caractéristiques de l’Antéchrist, lorsqu’un pasteur de l’Église va jusqu’à la cautionner.

    À ceux qui accusent la doctrine catholique d’être « exclusive » ou « non inclusive », que répondriez-vous ?

    Je répondrais que oui, en un certain sens, elle l’est, car elle suit l’exemple de Jésus-Christ, qui a dit être venu « pour semer la division » (cf. Luc 12, 51). Le Christ ne recherche pas le consensus, mais la vérité : son « inclusion » est celle de ceux qui accueillent le salut dans la vérité. L’enseignement de l’Église n’est pas la conformité aux courants ou aux pouvoirs du monde, mais la fidélité à Celui qui a dit : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (Mt 12, 30). La liberté chrétienne consiste à suivre la vérité, même lorsqu’elle divise.

    Le Catéchisme qualifie les actes homosexuels d’« intrinsèquement désordonnés » : s’agit-il d’une expression linguistique surmontable ou d’un jugement irrémédiable ?

    Dieu est le Créateur de l’ordre, et l’ordre est la juste disposition des personnes et des choses en vue d’une fin. La source de tout ordre est la Sagesse divine. Le désordre moral est donc un reniement de Dieu lui-même. Le Catéchisme n’emploie pas ici un langage surmontable, mais exprime une vérité ontologique, enracinée dans l’être même des choses. Comme le rappelait Gustave Thibon, « la liberté est fille de l’ordre ». Et Sénèque écrivait : « Être libre, c’est obéir à Dieu ». Là où l’ordre fait défaut, le mensonge du Malin règne.

    L’archevêque Francesco Savino , vice-président de la Conférence épiscopale italienne et évêque de Calabre, a récemment célébré la messe du pèlerinage jubilaire de plusieurs groupes LGBT et a évoqué la nécessité d’une « Église en mutation » La Tradition permet-elle une réinterprétation des vérités en fonction de l’époque ? 

    Comme l’a rappelé Jean XXIII lors de l’ouverture du Concile Vatican II, le problème du monde est toujours le même : être avec le Christ ou contre lui et son Église. Le progrès doctrinal n’est pas un changement de substance, mais un développement organique, à l’image de la croissance d’un corps : en vieillissant, nous n’ajoutons pas un nouveau membre, mais ce qui existe déjà mûrit. Ce n’est pas l’Église qui doit changer pour s’adapter au monde, mais chaque chrétien qui doit se convertir à la vérité immuable qu’est le Christ, Seigneur.

    Comment l’autorité du Magistère contraint-elle les évêques dans l’enseignement de la foi ?

    Parce que leur autorité s’exerce in persona Christi. Comme le rappelait le pape Léon le Grand, devant le Christ, l’évêque doit « disparaître ». Le Magistère n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais il la sert, n’enseignant que ce qui a été transmis ( Dei Verbum , 10 ; Catéchisme de l’Église catholique, 86). Lorsqu’un pasteur propose un « Évangile accommodant et flexible », il cesse d’être un enseignant de la foi et devient un reflet du monde. La fidélité au dépôt de la foi est la véritable charité envers les âmes.

  • BXL (Woluwé-Saint-Pierre), 13 novembre : "Sexualité et Culture de Vie" avec Catherine Jongen

    IMPRIMER

    Du site de Clara Life :

    Bonjour  !

    Nous avons le grand plaisir de vous inviter le jeudi 13 novembre à 20h à notre grande conférence :

     Sexualité et Culture de Vie 
    réconcilier désir, responsabilité et dignité

    Pour explorer ce sujet aussi passionnant que délicat, nous aurons la joie d’accueillir Mme Catherine Jongen, thérapeute de couple, sexothérapeute, fondatrice de l’ASBL CoeuraCCord et élue locale à Wavre.

    Elle tentera d’expliciter pourquoi, aujourd’hui, il est urgent de "réconcilier", "d’accorder à nouveau" :

    • Le désir (le corps) ;
    • La responsabilité (le cerveau) ;
    • La dignité (le cœur).
    Pour une meilleure compréhension de ce qui se vit aujourd’hui, elle commencera par un rapide historique du pourquoi, dans les universités et les milieux intellectuels, beaucoup se réjouissent d’avoir enfin scindé amour (dignité) / sexe (désir) / reproduction (responsabilité).

    Elle continuera en donnant des balises de compréhension de la construction très complexe de la sexualité. Enfin, elle proposera de répondre aux questions (en passant éventuellement par l’écrit pour préserver la pudeur, vu l’intimité du sujet).font
    • 13 novembre 2025 à 20h00
    • Lieu : Rue du Duc 40, 1150 Woluwé-Saint-Pierre ;
    • Participation : gratuite ;

    À l’issue de la conférence, nous vous proposerons de rester boire un verre pour prolonger la discussion dans une ambiance conviviale. 

    Plus d'information et inscription sur notre site

    Je m'inscris

  • « Nous ne pouvons pas continuer, en tant qu’Église, à nous enfoncer davantage dans la confusion » (Mgr Schneider)

    IMPRIMER

    D'InfoVaticana :

    « Assez de confusion » : l’évêque Schneider demande à Léon XIV une réponse claire sur la foi

    Dans une interview exclusive avec Per Mariam, l'évêque Athanasius Schneider a averti que l'Église catholique connaît « une confusion de foi sans précédent » et a demandé au pape Léon XIV un acte magistériel qui réaffirmerait la doctrine et restaurerait la clarté perdue au cours des dernières décennies.
    « Le pape doit affermir toute l’Église dans la foi ; c’est sa première tâche », a rappelé Schneider, « une mission que Dieu lui-même a confiée à Pierre et à ses successeurs. »
    Le prélat, auxiliaire d'Astana (Kazakhstan), a souligné que l'Église est « plongée dans un brouillard doctrinal » qui affecte la foi, la morale et la liturgie, affaiblissant ainsi l'identité catholique. « Nous ne pouvons pas continuer à avancer dans la confusion. Cela va à l'encontre du Christ lui-même et de l'Évangile. Le Christ est venu nous apporter la vérité, et la vérité signifie la clarté », a-t-il affirmé avec fermeté.Pour Schneider, la solution réside dans un geste public du pape réaffirmant l'intégrité de la foi catholique. À cet égard, il a proposé un document similaire au Credo du Peuple de Dieu promulgué par saint Paul VI en 1968, en pleine crise postconciliaire.
    Après plus de cinquante ans, la confusion s'est accrue, au lieu de diminuer, surtout durant le dernier pontificat. Un tel acte constituerait l'un des plus grands gestes de charité du pape envers ses enfants spirituels et ses frères évêques.

    « Fiducia Supplicans » et la confusion autour des bénédictions pour les couples de même sexe

    Interrogé sur le document Fiducia Supplicans et les récentes déclarations du pape Léon XIV sur l'« accueil des personnes », Schneider s'est montré catégorique. Selon lui, le texte du Dicastère pour la doctrine de la foi « doit être aboli » car il introduit une ambiguïté sur une question morale essentielle à la vie de l'Église.
    Le document fait expressément référence aux “couples de même sexe”. Bien qu’il affirme que ce ne sont pas leurs relations qui sont bénies, mais les personnes elles-mêmes, elles sont indissociables. C’est un jeu de mots qui prête à confusion et suggère que l’Église approuve de telles unions.
    L'évêque a rappelé que l'Église a toujours béni les pécheurs qui cherchent sincèrement la conversion, mais n'a jamais béni une situation contraire à la loi de Dieu. « Nous ne pouvons pas bénir ce qui contredit la création et la volonté divine », a-t-il souligné.
    Dieu accepte tout le monde, mais appelle à la repentance. Accepter les pécheurs sans les inviter à changer n'est ni la voie de Dieu ni celle de l'Évangile.
    Le prélat a expliqué que le véritable accueil chrétien consiste à accompagner avec charité ceux qui souhaitent abandonner le péché, et non à les confirmer dans leur erreur. « Nous devons leur dire : "Vous êtes les bienvenus, mais ce que vous vivez ne correspond pas à la volonté de Dieu. Nous vous aiderons à échapper au mal, même si cela prend du temps." Voilà le véritable amour », a-t-il souligné.Enfin, il a mis en garde contre la participation de clercs ou de fidèles à des mouvements qui cherchent à modifier la morale révélée :
    Nous ne pouvons pas participer à des organisations qui visent à modifier les commandements de Dieu. Soutenir leurs objectifs serait une trahison de l'Évangile et de la mission de l'Église de sauver les âmes.

    « Marcher ensemble » signifie pèlerinage vers le Christ, et non s’adapter au monde

    Concernant le concept de « marcher ensemble », si souvent répété dans le processus synodal, Schneider a averti que sa véritable signification a été déformée et doit revenir à ses racines christologiques.
    La synodalité signifie cheminer vers le Christ, qui est la Voie, la Vérité et la Vie. L'Église ne peut pas parler pour elle-même, mais transmet fidèlement ce que le Christ a révélé.
    L'évêque a expliqué que l'Église est militante, appelée à combattre l'erreur, le péché et la confusion spirituelle. « L'Église sur terre est une Église combattante. Nous luttons contre nos mauvais penchants, contre le diable et contre l'esprit du monde », a-t-il rappelé, citant saint Paul et saint Jean.Pour Schneider, le sens de « marcher ensemble » ne consiste pas dans l’écoute sociologique ou l’adaptation au monde, mais dans la communion des fidèles qui cheminent vers la Jérusalem céleste.
    « Marcher ensemble signifie avancer comme un cortège de croyants qui savent en qui ils ont cru, qui professent clairement la vérité et l’expriment dans la beauté de la liturgie. »
    Le prélat a également mis en garde contre la présence de « faux prophètes au sein de la communauté ecclésiale » qui égarent les fidèles du droit chemin. Il a donc appelé à la vigilance et à la fermeté doctrinale.
    « La synodalité doit servir à proclamer plus clairement la beauté de la vérité du Christ et à éviter toute ambiguïté. L'Église doit adorer Dieu par une liturgie digne et sacrée, témoignage visible de sa foi », a-t-il insisté.
    Le Seigneur n'a pas dit : “Écoutez les gens et demandez-leur leur avis.” Il a dit : “Allez proclamer la vérité.” Le pape et les évêques ont la lourde tâche de proclamer la vérité avec amour et fermeté, pour libérer l'humanité du mal.

    Lire la suite

  • Italie : le document sur les homosexuels qui ébranle l'Église

    IMPRIMER

    D'Andrea Morigi sur Libero Quotidiano :

    Italie : le document sur les homosexuels qui ébranle l'Église

    24 octobre 2025

    La prière commune lors des Gay Pride est la dernière avancée franchie par les évêques italiens. Ils les qualifient de « bonnes pratiques pastorales » dans le document final de la Troisième Assemblée synodale des Églises d'Italie, à tel point qu'ils se fixent comme objectif d'initier « de nouveaux parcours de formation aux relations, à la corporéité, à l'affectivité et à la sexualité – prenant également en compte l'orientation sexuelle et l'identité de genre – en particulier pour les préadolescents, les adolescents, les jeunes et leurs éducateurs ». C'est une invitation aux Églises locales à « surmonter les attitudes discriminatoires parfois répandues dans les milieux ecclésiaux et dans la société, et à s'engager à promouvoir la reconnaissance et le soutien des personnes homosexuelles et transgenres, ainsi que de leurs parents, qui appartiennent déjà à la communauté chrétienne ». Quant aux hiérarchies, on espère que « la CEI soutiendra par la prière et la réflexion les journées promues par la société civile pour combattre toute forme de violence et témoigner sa solidarité avec ceux qui sont blessés et discriminés (Journées contre la violence et la discrimination de genre, la pédophilie, le harcèlement, le féminicide, l'homophobie et la transphobie, etc.). » C'est précisément ce « etc. » qui suscite les plus grandes inquiétudes parmi les croyants engagés.

    Si le pape François en avait assez de la « pédémania » généralisée dans le monde ecclésiastique (surtout dans le monde ecclésiastique), son successeur adopte une attitude encore plus déterminée : « En ces temps difficiles et confus, où l'on présente aux jeunes tant de contre-modèles d'unions, souvent éphémères, individualistes et égoïstes, aux fruits amers et décevants, la famille telle que le Créateur l'a voulue peut paraître dépassée et ennuyeuse », a déclaré le Saint-Père le 1er octobre dernier dans un message à l'évêque de Séez, en France, à l'occasion de la mémoire liturgique de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Saint-Face. Léon XIV citait en exemple Louis et Zélie Martin, parents de la sainte carmélite. L'écrivaine et journaliste Costanza Miriano, animatrice de Monastero Wi-fi, le cite également, s'adressant aux « évêques improbables qui s'apprêtent à signer un document synodal véritablement indigne de la grandeur de l'Église » car il « assume tous les dogmes d'une pensée unique sur l'identité sexuelle et l'affectivité, comme si la Parole de Dieu n'existait pas, ou pire, comme s'il s'agissait d'un produit culturel à actualiser, comme si le Catéchisme de l'Église catholique était une plaisanterie, comme si la Théologie du Corps était une erreur de parcours, Humanae Vitae une tache du passé… » Elle leur adresse donc un appel pour le 25 octobre, date à laquelle le document doit être approuvé : « Ne signez pas le document synodal contenant ces mensonges. Si vous ne voulez pas écouter mon appel, qui, j'en suis absolument certaine, est aussi celui d'un grand nombre de compagnons de route, écoutez votre pasteur, écoutez au moins les paroles que le pape Léon XIV a écrites à l'occasion du dixième anniversaire de la canonisation. Le Pape les a qualifiés de « couple exemplaire » qui « témoigne du bonheur ineffable et de la joie profonde que Dieu accorde, dès ici-bas et pour l'éternité, à ceux qui s'engagent sur ce chemin de fidélité et de fécondité ».

    Il a également conseillé aux familles de « persévérer avec courage sur le chemin, parfois difficile et compliqué, mais lumineux, que vous avez entrepris. Avant tout, placez Jésus au centre de vos familles, de vos activités et de vos choix. Aidez vos enfants à découvrir son amour et sa tendresse infinis, et efforcez-vous de lui faire aimer à son tour comme il le mérite. » Certains prêtres sont même prêts à des gestes spectaculaires, comme réciter publiquement le Rosaire devant le siège de la CEI. D'autres, comme le père Giuseppe Forlai, auteur d'un ouvrage au titre éloquent « Réflexions sur l'évaporation du christianisme », s'interrogent sur le processus qui a conduit à cette synthèse : « L'Église italienne a renoncé depuis plusieurs années à annoncer l'Évangile, même lorsque celui-ci semble dépassé ou laborieux. » Ainsi, « il semble presque qu'il faille plaire à tout prix. » On propose des solutions partielles, sans vision, répétant des slogans banals et éculés qui cachent une grave incapacité à réfléchir, à développer de véritables chemins de réconciliation et de catéchuménat pour ceux qui traversent des situations difficiles ou qui ne sont pas en harmonie avec la morale de l'Église. Mais « accueillir ne signifie pas justifier des modèles de vie incompatibles avec l'anthropologie chrétienne ».

    Lire la suite